Fermeture définitive de Influenza ! winter aid (erin) 1614057932 Un grand merci à tous pour ces moments de partage I love you
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 winter aid (erin)

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Zelda Barker
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MessageSujet: winter aid (erin)   winter aid (erin) EmptyLun 7 Jan - 1:26


janvier 2019 Au Caveau, le silence, le froid, l'absence n'avaient pas leur place. Il n'y avait que dans le fond d'un verre qu'elle pouvait les reconnaître, quelques instants avant qu'ils ne s'évaporent et qu'un liquide aussi appréciable qu'il était détestable ne les noie tout au fond. Zelda n'aimait pas les alcools forts. Elle n'était même pas sûre d'aimer leurs cousins plus légers, habituée à boire pour faire comme les autres plutôt que pour elle-même. D'ailleurs, c'était sans doute par mimétisme qu'elle se rendait parfois au Caveau pour épancher cette soif caractéristique de la survie : assise au milieu d'autres aussi balafrés au cœur qu'elle, elle descendait d'une traite et sans y penser le mélange de fruits fermentés, tel un remède pour quelque sentiment dont elle feignait encore ne pas avoir remarqué qu'il était là. Il lui manquait. Il lui manquait, évidemment, comme tous les morts manquent à quelqu'un. Sans doute. Peut-être. Elle ne savait pas à qui elle manquerait si elle venait à disparaître dans un grand fracas et beaucoup de fumée, loin du clan de planches et de clous et d'âmes esseulées. Un autre verre, une autre couleur, une autre gorgée. Elle toussote, les larmes dans le coin des yeux qu'elle pousse du bout du doigt. Elle rit, à bout de souffle ou presque, ce goût de la perte partout entre ses lèvres et sa gorge. Il y a ce grand brouhaha dans sa tête quand elle se remémore les huit années qu'ils ont passé ensemble ; au Caveau, le brouhaha disparaît, se fait avaler par un plus grand, plus méchant brouhaha : les types qui rient, les filles qui crient, le tintement des verres qui se rencontrent derrière le bar... La chaleur humaine dont elle a besoin pour ne pas mourir de froid se confond maladroitement dans celle qui se dégage de ce lieu si particulier, et parfois aussi dans l'alcool qui lui monte à la tête. Trois verres, minuit passé, des discussions, des mensonges surtout, des regards. Elle a la tête qui tourne, les joues rouges, le front brûlant. Le mec qui la déshabille du regard se fout pas mal de ses attitudes juvéniles et de ses grands gestes quand elle s'énerve contre le gouvernement qui les a bien baisés avec ce virus de merde, il s'en amuse juste ; ils jouent la comédie des survivants, jusqu'à ce qu'il ne s'éclipse sans que la brune ne remarque rien. Envolé, parti sans prévenir, un moment elle se demande même si elle ne l'a pas imaginé. Comme parfois elle se demande si elle n'a pas imaginé Gavin. Un autre, elle mime à Josh pour noyer ce dernier doute, avec tous les autres. On lui refuse, elle soupire et descend de son tabouret. Vaincue. Zelda déclare forfait pour la nuit et s'avance mains dans les poches vers la sortie, quand elle remarque la chevelure blonde devant la porte, prête elle aussi à s'échapper de l'étouffoir au goût âpre. « Erin, » le prénom lui échappe, glisse entre ses lèvres un peu gercées, s'impose à elle alors même qu'elle ne pensait pas le tenir dans sa mémoire. La porte qui claque la fait sursauter et la jeune femme s'élance à la suite de l'autre, happée par la promesse de tromper la solitude une fois de plus. « Hé, Erin ! » elle refait en cherchant dans son répertoire l'intonation appropriée à la rencontre. L'alcool n'aide pas forcément, mais bientôt elle marche à grande enjambées moins qu'elle ne titube dans le sillon de la blonde, son bras tendu vers la silhouette qui s'éloigne lentement mais sûrement. Elle se souvient d'elle. Elles ont trompé le passé toutes les deux, feint que tout allait bien. « Attends moi ! » la brune intime en arrivant enfin à sa hauteur. « Je t'ai pas vue à l'intérieur, t'étais toute seule ? » La question n'attend pas de réponse, pas vraiment. Sous la couverture des étoiles, la jeune femme agrippe sans aucune violence ni aucune précipitation le bras de la blonde ; elle cherche son regard, son visage juste pour s'assurer qu'elle ne fait pas fausse route, qu'elle n'est pas encore tombée sur une de ces chimères qui peuplent la surface de la Terre.

jules


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Erin Mortensen
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MessageSujet: Re: winter aid (erin)   winter aid (erin) EmptyMar 8 Jan - 11:52


Installée sur une chaise bancale du caveau, Erin jouait les spectatrice en herbe, incapable de se motiver à lancer la conversation avec les autres. Peu loquace d’ordinaire, les choses n’allaient pas vraiment en s’améliorant depuis qu’elle avait appris la disparition de sa mère et malgré les efforts, elle peinait à se vider un peu l’esprit. L’ambiance du bar post-apocalypse ne parvenait pas à panser ses peines et malgré la tentative de quelques clients pour l’intégrer au groupe, elle restait en retrait. Après deux verres beaucoup trop fort pour être appréciable, Erin s’allumait la dernière cigarette de son paquet, consciente qu’elle devra partir à la recherche d’un nouveau dès le lendemain. Si jusqu’ici elle n’avait jamais été une vraie fumeuse, elle avouait que ces dernières semaines s’étaient montrées assez fastidieuses et que malgré les effets sûrement néfastes sur la santé, ça avait au moins le mérite de la déstresser un instant. Seulement là encore, c’était une manière de fuir ses problèmes et une fois de plus, l’ancienne crimson excellait en la matière.

Lassée de faire la plant verte, Erin se redressa d’un mouvement assez rapide, avant d’écraser du plat de son pied sa cigarette même pas savourée. Les mains dans les poches, elle se glissa entre les tables bruyantes du caveau tout en esquivant les regards insistants de certains hommes déjà trop biturés pour aligner de mots sans tituber. Une ivresse que la blonde ne méprisait aucunement, consciente que la vie n’épargnait personne et que des âmes en peines grouillaient ces terres. Boire pour oublier, un remède vieux comme le monde qui perdurera aussi longtemps que l’humanité, autant que les dieux eux-mêmes. Pour avancer, chacun sa méthode et si certains optaient pour la méditation et la bienveillance, d’autres préféraient se laisser tenter par la simplicité et la perdition. Un chemin qui la tentait parfois plus qu’elle ne l’admettait, persuadée qu’elle dormirait bien mieux si elle buvait du matin au soir. D’ailleurs, même si elle ne lui en avait jamais vraiment parlé, Erin voyait bien que c’était le chemin qu’empruntait Angel en secret, plus perdu et fragile que sa carrure ne le laissait penser.

Néanmoins, même si elle préférerait ne pas le voir sombrer dans un vice sans retour, Erin avait d’autres chats à fouetter. Avant de s’occuper des problèmes des autres, elle devait déjà remettre un peu d’ordre dans sa propre vie et surtout redonner un peu de sens à tout ce chaos. Chercher sa mère lui permettait de réfléchir à ce qu’elle aimerait et voudrait lui dire au moment des retrouvailles et même si la plupart du temps elle s’imaginait juste s’effondrer, elle espérait pouvoir lui présenter des excuses sincères. Incapable de savoir si sa mère la pardonnera un jour, Erin espérait au moins pouvoir lui offrir la vérité, aussi terrible soit-elle. Cette volonté naissante de parler à sa mère arrivait malheureusement un peu tard et même si elle évitait de trop y penser, les chances qu’elle ne puisse jamais le faire augmentaient de jour en jour. Que ce soit les sbires de Lazare ou n’importe quel malheur rodant sur terre, Erin savait que la vie de sa mère se retrouvait menacer et savait d’autant plus que c’était uniquement de sa faute. Une culpabilité qui lui serrait la poitrine au quotidien, comme un fardeau qu’elle devait porter nuit et jour. Consciente de ses erreurs, la chasseuse refusait d’en parler à ses proches, soucieuse de leur faire porter un poids trop important et d’ainsi entacher leur équilibre déjà fragile.

Alors qu’elle s’éloigner des bruits du caveau en direction de chez elle, Erin s’étonna d’entendre des bruits de pas la suivre. Quand ces derniers s’accélèrent dans sa direction, elle serra légèrement sa hache par peur de se faire attaquer par derrière. L’assaillant murmura son prénom, avec une timidité intrigante et rassurante. Sans en être certaine, la boxeuse estima que le risque était minime et qu’elle n’avait pas à se retourner violemment avec son arme. Une fois face à sa poursuiveuse, Erin resta un instant dubitative, incertaine de ce que cette dernière pouvait bien lui vouloir. Forcée de constater que l’autre la connaissait, la blonde observa plus en détail les traits du visage de la plus âgée, jusqu’à comprendre la familiarité dont-ils disposaient. Un peu fatiguée, l’ancienne crimson chercha un long moment dans son esprit où elle avait bien pu connaître cette femme, avant de finalement parvenir à la replacer. Cette fille, c’était la fille de la dernière fois, celle avec qui elle avait fini la nuit dans une douceur suave et qui au levé du soleil, s’était éclipsée sans rien dire. Même si elle parvenait à se remémorer quelques détails de cet interlude intime, le prénom de cette dernière restait flou. « Excuse moi, mais j’ai oublié ton prénom... » Un prénom qui aurait du la marquer plus que ça, parce qu’en plus d’être un souvenir agréable, l’inconnue avait été sa première relation humaine de ce genre depuis son départ du ranch. Un moment qui lui avait apporté suffisamment de douceur pour se souvenir des bienfaits charnels et surtout le plaisir de partager ce genre moment.
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MessageSujet: Re: winter aid (erin)   winter aid (erin) EmptyLun 21 Jan - 21:03

« Tender we fall, quiet and alone, tired and gone »

Peut-être que les mots qu'elle prononce devraient lui peser, déclencher quelque réaction, lui faire du mal, même... Peut-être qu'elle devrait se sentir abandonnée, larguée, oubliée. Que son ego en prenne un coup, au moins, si rien d'autre. Mais aucun de ces sentiments ne se manifeste, et le visage de la brune reste pratiquement inchangé. Il n'affiche pas d'air perdu, ni pensif. Zelda ne pense pas, elle a trop pensé, trop parlé déjà, trop gaspillé de mots. Il y a peut-être les mots d'Erin et leurs respirations entre elles, et tout le reste de l'univers, les bruissements de la survie et le vent qui s'engouffre dans le campement... Mais il n'y a plus la moindre syllabe pour s'échouer sur les lèvres de la jeune femme. Il y a ce bruit blanc, par contre. Un grésillement sans forme entre ses deux oreilles. Un pressentiment, plutôt une annonce, la conviction que quelque chose risque de se passer.

Zelda ne pense pas quand elle lâche le bras de la blonde, ni quand la paume de sa main vient épouser le contour de la joue pâle, ni quand son front manque de cogner tendrement l'autre. Son cœur manque un battement, ses doigts dérapent. Elle ne pense pas plus quand elle pose ses lèvres contre celles d'Erin, avec une tendresse sans doute aussi maladroite qu'elle est douloureuse. Zelda ne pense pas plus quand ses doigts glissent dans la nuque de la blonde, s'enlisent dans les mèches cendrées ; quand elle s'accroche à ce moment affranchi de tout sens des réalités. Hors contexte, hors jeu. Sans pourquoi, sinon le nid que la solitude fait dans le creux de son ventre, et les erreurs de jugement rendues possibles par l'alcool. Heureusement qu'elle n'a aucune dignité, sinon elle serait bien dans la merde.

Zelda se recule finalement, à contre-cœur, le réconfort et la chaleur et la douceur ressentis avec la blonde encore en mémoire. La main prise dans la chevelure glisse, et la brune s'éloigne, quelques centimètres qui suffisent à bâtir un mur entre les deux jeunes femmes. « J'suis désolée... J'sais pas ce qui m'a pris, » murmure-t-elle, les yeux grands ouverts quand quelques instants plutôt ses paupières étaient fermées. Ses doigts viennent se poser sur les lèvres entrouvertes, torturées par quelques questions confuses, et autant de réponses cruelles. Elle sait exactement ce qui l'a pris. « Tu... » La brune hésite un moment, et avec peu de conviction pousse les syllabes à se coller les unes aux autres, un sourire d'imposteur pour articuler ses mots. « Peut-être que maintenant tu te souviens, » qu'elle souffle en se forçant à sourire, à jouer celle qui s'en fiche, le malaise aux tripes. « C'est Zelda, » elle fait, aussi fière en apparence qu'elle est désolée à l'intérieur. « Ça te dit d'aller faire un tour ? Prendre l'air... » Comme si y'en avait pas assez.

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MessageSujet: Re: winter aid (erin)   winter aid (erin) EmptyMer 23 Jan - 23:32


Perplexe face à la jeune inconnue, Erin guettait ses moindres faits et gestes avec une curiosité certaine. Si de base peu de gens l’interpellaient à la carrière, c’était encore plus vrai depuis qu’elle passait son temps à broyer du noir en cherchant sa mère encore portée disparue. La plupart des habitants l’évitaient comme la peste, sûrement par peur d’attraper sa mine affreuse. Que ce soit ses cernes ou l’état de ses chaussures, l’ancienne crimson paraissait bien moins vivante que quelques semaines auparavant, et si elle continuait à cette intensité, elle allait sûrement finir par attraper un vilain virus ou pire encore, s'abîmer la santé. En effet, si sa jeunesse lui permettait encore de jouer les imprudentes, la blonde restait néanmoins humaine et finirait par s’écrouler de fatigue. Heureusement pour elle, l’alcool qu’elle venait d’ingurgiter devrait l’aider à s’endormir rapidement et ainsi, avec un peu de chance s’offrir une nuit assez longue pour être réellement profitable. Du moins, c’était sans côté l’arrivée d’une jeune femme dans l’équation qui en plus d’être visiblement une connaissance, semblait avoir une idée derrière la tête.

Quand le corps de cette dernière s’avança vers le sien, Erin paniqua légèrement, incertaine de ce qui allait arriver. Seulement, quand les mains de la brune se posèrent sur ses joues froides, elle ne se recula pas, visiblement curieuse de connaître la suite. Ce baiser plus qu’inattendu n’avait rien de désagréable, si ce n’était peut-être l’absence de sens. Une fois leurs lèvres séparées, Erin resta un instant parfaitement immobile, attendant un semblant de réponse. Heureusement pour elle, l’autre ne prit pas ses jambes à son cou et accepta d’en dire un peu plus sur elle. Un simple prénom accompagné de ce baiser lui replaça un peu les idées dans son esprit, et soudainement les flash d’une douce nuit lui apparaissait. « C’était toi, la dernière fois ? » Cette fille, ça ne faisait plus aucun doute, était la fille qu’elle avait ramené chez elle après une soirée arrosé. La première depuis son départ du ranch, celle qui lui avait permis de renouer avec la chaleur humaine et les moments de douceurs. Même si dans son esprit elle aurait sûrement préféré partager ce moment intense avec Whilelmina, la chasseuse devait admettre que la demoiselle n’avait physiquement rien à envier à la soigneuse.

Alors qu’Erin s’était faite à l’idée de ne jamais revoir cette inconnue, cette dernière ressurgissait subitement face à elle. Encore une fois, Zelda arrivait dans sa vie dans une période de doutes et de souffrance mentale. Mécaniquement, Erin se souvenait de la paisibilité qu’elle avait ressenti au réveil après leur première et dernière nuit, et se demandait si ce n’était pas exactement ce dont-elle avait besoin. Cela dit, la chasseuse n’était pas certaine qu’une partie de jambe en l’air l’aiderait réellement à aller mieux. D’ailleurs, elle n’était pas forcément la seule à ne pas être dans son assiette, et quand la plus vieille lui demanda de prendre l’air, elle regarda autour d’elle avec un air légèrement dubitatif. « Tu… On est déjà dehors tu sais ? » La question tombait sous le sens, mais Erin ne voulait pas avoir l’air agressive avec la jeune femme, surtout après l’avoir peut-être déjà blessé en oubliant son prénom. Pour se faire pardonner, Erin pourrait au moins lui offrir un verre, du moins c’était ce qui lui passa en premier par la tête. « On peut aller chez moi ? » Si personne n’avait chapardé dans ses affaires, elles devraient trouver une bouteille de tequila à moitié pleine dans son abri, ce qui aidera sûrement à soigner leurs peines, ou alors à les pousser une nouvelle fois à partager un moment suave.
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MessageSujet: Re: winter aid (erin)   winter aid (erin) EmptySam 26 Jan - 0:00

« tender we fall, quiet and alone, tired and gone »

Elle est soulagée de voir que la blonde ne prend pas la fuite, ne la laisse pas sur le carreau. Peut-être que leurs souffrances se répondent, peut-être qu'elle n'a que pitié d'elle. C'est du pareil au même quand on a besoin de quelqu'un, et Zelda aurait trompé le vide avec n'importe qui, complaisant ou non. « Oui, » répond la brune entre deux souffles, son sourire délavé qui peine à rester entre deux regards tièdes. Evidemment que c'était elle, que c'étaient elles. Cette nuit-là avait été délicieusement longue. Elle tente encore d'étirer ses lèvres, de paraître plus sympathique, surtout quand la remarque vient la piquer. Une petite étincelle naît dans son regard noisette. « Je sais qu'on est dehors... » la brune fait, et un moment on pourrait croire qu'un rire se prépare dans le fond de sa gorge, on s'attendrait à ce que son visage s'illumine, mais encore ce n'est pas tout à fait ça. Je sais qu'on est dehors, mais il y a des endroits qui pèsent moins lourds que d'autres quand ils m'écrasent. Des hauteurs dans l'univers qui ne me donnent pas le vertige. Elle a l'air triste, de cette tristesse qui ne s'exprime pas en larmes ou en pleurs, mais qui reste muette, silencieuse, atrocement présente dans l'absence du reste. Elle est triste par défaut, et ça se voit. Comme l'encre qui déborde, qui transperce le papier. Et pourtant elle fait de son mieux, sourit pour Erin.

Zelda souffle, finalement, et dans la froideur du monde, un petit peu de brouillard s'extirpe d'entre ses lèvres. Elle hoche la tête. « T'es si pressée que ça de finir la nuit avec moi ? Tu perds pas de temps, » qu'elle s'amuse cette fois sans détour et sans être mauvaise non plus, pas tant amusée des faits que de la formulation de la jeune femme. « Mais d'accord... Chez toi. » C'est un murmure, quand l'ingénieure se rapproche de la blonde pour jeter son regard dans le sien et finalement dévier de trajectoire, préférant à son visage et aux cernes sous ses yeux bleus l'obscurité de l'allée qui mène au refuge, au calme dans la tempête. L'air de la blonde ne l'inquiète pas, d'ailleurs, parce qu'elle ne la connait pas si bien : à part entre les draps, sans doute qu'elles ne se sont croisées que quelques fois, au milieu des allées et venues incessantes de la Carrière. Sans se parler, sans se toucher. Peut-être qu'au matin, elle passera sur ses joues un index curieux, soucieux. Peut-être qu'elle sera déjà partie. Il vaut mieux ne pas parier sur ce genre de choses.

La jeune femme s'avance donc, les mains fourrées dans les poches de sa veste. Elle lève les yeux aux étoiles qui n'ont jamais brillé aussi fort, perdues dans la vastitude d'un ciel noir, débarrassé de toute pollution lumineuse. « T'as pas répondu, toute à l'heure, » qu'elle lâche finalement en baissant les yeux sur la jeune femme à ses côtés. « T'étais au caveau toute seule ? » Ça a peu d'importance, encore ; mais faire le trajet dans le silence leur aurait sans doute trop pesé. Et puis, elle est un peu curieuse.

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MessageSujet: Re: winter aid (erin)   winter aid (erin) EmptyMar 29 Jan - 12:46


L’inconnue qui n’en était pas vraiment une semblait légèrement désorientée, que ce soit à cause de l’alcool ou de la fatigue. Aucunement du genre à juger, Erin se contentait de la regarder avec un regard qu’elle voulait amical, en essayant de se remémorer leur dernière nuit. Un souvenir flou, mais agréable qui la poussait sûrement à proposer un verre de plus à la belle. De toute manière, papoter un peu n’engageait à rien, et si elles le sentaient, elles étaient parfaitement libre de faire ce qu’elles voulaient. L’invitation, peut-être rapide, ne tomba pas dans l’oreille d’une sourde et face à la pointe d’humour de Zelda, la chasseuse ne put dissimuler un petit sourire en coin. D’un hochement de tête, l’ancienne crimson indiqua l’allée à emprunter, avant de finalement ouvrir la marche, les mains dans les poches.

A la lueur de la lune, les deux femmes s’enfonçait en direction du bourbier, la zone où vivait depuis maintenant dix mois la blonde. Les jours passaient plus vite qu’elle ne l’aurait imaginé, et pourtant elle avait encore le sentiment d’être une nouvelle aux yeux des autres. Peu sociable et surtout peu démonstrative, Erin allait que trop peu vers les autres, même si les choses s’étaient améliorées depuis son entrée chez les chasseurs. Cependant, hormis Whilelmina, Aaren et peut-être Angel, elle doutait d’avoir réellement des personnes sur qui compter dans ce lieu où s’entrecroisaient chaque jour des centaines de survivants qui oubliaient souvent de se regarder les uns, les autres. Malgré son nombre d’habitants important, la carrière était sûrement le groupe comptant le plus d’âmes solitaires. Ainsi, il était facile de se sentir bien seule au milieu de cette foule, à moins bien sûr d’y mettre un peu du sien.

D’ailleurs, ce soir la blonde était sortie seule, non pas pour rencontrer des gens, mais pour se vider un peu l’esprit. Boire au milieu d’une petite foule donnait le sentiment d’appartenir à un semblant de quelque chose, du moins plus qu’à l’intérieur de son abri à descendre une bouteille avec ses propres démons. Visiblement, le fait qu’elle se promène seule au caveau étonnait la plus âgée, qui brisait ainsi le silence. « Oui, pourquoi ? » D’après ce qu’elle observait, Zelda aussi se trouvait parfaitement seule pour sa soirée, à moins qu’elle n’ait délibérément abandonnée sa compagnie pour la rattraper dehors. « Je suis trop jeune pour sortir seule ? » Avec un petit sourire moqueur, elle poussa le rideau de son abri, tout en décalant la planche de bois humide qui servait de porte.

Une fois dans son petit abri de fortune, Erin fouilla dans l’un des sacs qui occupaient le sol, afin d’en extirper la fameuse bouteille. Nonchaleusement, et surtout un peu épuisée, elle se laissa tomber sur le lit, tout en secouant le liquide. « Tequila ? » Elles avaient déjà été plus proche, inutile de faire les timides. Ce soir elles pourront boire sans modération, déjà vautrées dans un lit, jusqu’à la déraison. Naturellement, Erin se décala pour lui faire de la place, avant d’abandonner ses chaussures aux pieds du lit pour être plus confortablement installée sur ce matelas de fortune.
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MessageSujet: Re: winter aid (erin)   winter aid (erin) EmptyMer 6 Fév - 18:59

« tender we fall, quiet and alone, tired and gone »

La jeune femme observe la cabane, l’œil curieux quand elle en franchit la porte. Sans doute que ça ne correspond plus à l'image qu'elle s'en était fait des mois plutôt : des objets ont dû bouger, être remplacés. Sans doute qu'elle ne s'en souvient pas assez pour juger, mais ses yeux cherchent quand même les différences dans l'amas de choses qui se sont construites comme chez Erin. Elle en capture quelques images, les coince dans l'arrière son crâne. « Trop jeune ? » que la brune relève, un sourcil arqué, détournée de ses contemplations premières pour s'intéresser un peu plus à la jolie blonde quand elle lui passe devant. Jeune. L'adjectif lui fait un drôle d'effet quand on l'associe au visage de la blonde, juvénile c'est vrai, quoique marqué par la survie, marqué par la dureté du monde. L'écart entre elles lui parait minime, à Zelda, comme elle ne s'est jamais sentie grandir, comme elle s'imagine que malgré les quelques années qui les séparent, elles ont vue tout autant d'horreurs l'une que l'autre. C'est à ça qu'on mesure l'âge, les horreurs. Les chiffres, ça ne veut plus rien dire, sauf quand on fait des mathématiques.

La brune rit doucement, sûrement un peu faussement aussi, ses doigts voguant sur le relief des planches qui font tenir le petit édifice dont la toiture laisse par endroits entrevoir le ciel. « Regarde, t'es pas très prudente, tu ramènes des inconnus chez toi, » murmure l'ingénieure en se tournant vers sa comparse, un peu de malice dans le fond de ses yeux noisette. Elle ferait aussi bien d'en être une, d'inconnue, pour ce qu'elles ont partagé : l'intimité la plus complète sans rien faire du reste. La carrière ignorait tout de la jeune femme, sinon son nom, la courbe de son corps et la façon dont il épousait le sien dans la nuit. Parfois, c'était mieux ainsi ; se laisser aller au réconfort de la chaleur humaine sans s'encombrer sinon d'un peu de honte quand on rentre chez soi valait sans doute mieux que de s'empâter dans une mélasse de sentiments foireux et fragiles, ridicules au demeurant dans un monde qui s'écroule. Pour des gens qui s'écroulent eux aussi.

« C'est de ton âge au moins ? » se moque-t-elle finalement en pointant le menton vers la bouteille quand elle arrive près du lit, tandis qu'elle se débarrasse de sa besace et de sa veste. Elles échouent par terre, comme les bottes qui les rejoignent bientôt, avant que l'ingénieure ne grimpe sur le matelas, ses paumes enfoncées dans le coussin fatigué. Elle cherche à peine ses repères dans l'obscurité, se laisse tomber contre le semblant de mur d'un côté du lit, amusée de se retrouver là à nouveau. Près d'Erin. « On boit à quoi ? » A Gavin, ça lui brûle les lèvres, aux disparus, à la vie qui n'a aucun sens. Pourtant, Zelda sourit, son index qui caresse le genou de la blonde qu'un jean vieilli laisse dénudé. Son foi préférerait sans doute passer l'étape tequila, mais comme la blonde à ses côtés semble insistante, la jeune femme ravale ses inquiétudes et s'empare de la bouteille.

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MessageSujet: Re: winter aid (erin)   winter aid (erin) EmptyJeu 7 Fév - 17:06


Adossée contre le mur qui longeait son lit de fortune, Erin guettait du coin de l’oeil la presque inconnue qui la rejoignait tranquillement. Même si elle peinait à se souvenir convenablement de cette fameuse nuit, la boxeuse savait qu’elle avait passé un bon moment et que si la situation venait à déraper ça ne sera pas forcément regrettable. Après toutes ces journées et nuits passées à chercher sa mère dans la nature, Zelda tombait au bon moment, comme pour lui vider un instant l’esprit pour l’aider éventuellement à dormir un peu mieux. L’idée de s’abandonner une seconde fois dans les bras de la jeune femme lui trottait à l’esprit, bien que pour le moment, l’heure était à l’alcool et à la conversation. « J’ai quelques souvenirs qui me disent que tu es pas vraiment une inconnue. » L'ambiguïté et le jeu qu’elle mettait doucement en place l’amusait grandement, et grâce aux quelques verres déjà bu, elle se plaisait à vouloir s’amuser un peu. Soudainement soucieuse de l’âge de sa partenaire nocturne, la plus âgé posait une seconde fois la question, ce qui arracha un petit rire à la boxeuse.

Comme pour donner une réponse à cette dernière, elle descendit quelques gorgées de la bouteille, avant de venir détacher sa crinière. « Tu me donnes quel âge ? » Une question pour patienter, une question pour se faire désirer et surtout pour prendre le temps d’entamer sérieusement cette bouteille de tequila. Profiter de cet instant comme une enclave temporelle lui convenait parfaitement et elle espérait sincèrement que cette dernière soit du même avis. Les seules mains qui l’avaient touché de cette manière depuis sa dernière nuit avec Zelda étaient celles de Ryan, avec qui elle n’avait même pas couché. Sa vie sexuelle était au plus bas, pourtant ce n’était pas forcément les propositions qui manquaient, mais plutôt le temps. En effet, jamais chez elle, Erin ne se montrait pas forcément disponible pour ce genre d’activité, si bien que croiser Zelda en sortant du bar sonnait comme un signe du destin.

Une fois désaltérée, Erin tendit la bouteille à l’autre jeune femme qui semblait avoir besoin d’une bonne raison pour s’enivrer. « Hm… A cette nouvelle année. » Si Erin ne comptait plus les jours, les semaines ou les mois depuis longtemps, certains survivants s’éfforçaient de tenir le compte comme pour sauvegarder une part de l’ancien monde. Grâce à eux, la nouvelle année avait été souhaité à la carrière, autour en général d’une bonne bouteille. « 2019, c’est ça ?! Qui aurait cru qu’on tiendrait si longtemps ? Sûrement pas moi. » Sarcastique, la blonde rigola vaguement, avant de regarder la main qui venait de se poser sur son genoux. Un geste simple qui lui plaisait et qu’elle accepta en collant un peu plus sa cuisse contre celle de Zelda.
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MessageSujet: Re: winter aid (erin)   winter aid (erin) EmptyVen 22 Fév - 1:30

« tender we fall, quiet and alone, tired and gone »

« J'espérais que tes souvenirs te disent que j'suis un bon coup, » elle commence, espiègle, dans ce rôle de la tombeuse qu'elle surjoue. Zelda n'est pas comme ça, ça se voit au sourire qui prend forme dans le coin de ses yeux et sur le coin de ses lèvres, mais à la main qui caresse distraitement la cuisse de la blonde, on pourrait presque y croire. C'est qu'elle préférerait ne pas aller s'enterrer dans sa piaule seule ce soir, s'étouffer dans la froideur de son sac de couchage. Elle donne une petite impulsion pour rebondir sur le matelas, l'air d'en évaluer la qualité, et hoche finalement doucement la tête : elle est mieux sur le lit d'Erin. Pour ce soir au moins.

« Vingt-... » Lentement, le visage de la brune pivote pour faire face à celui de la blonde. Son sourire s'élargit lentement dans un silence qui s'étire, alors même qu'elle tente de réduire les joues claires et les yeux bleus à un nombre à deux chiffres. Et finalement, la jeune femme s'esclaffe, le dos de la main pour dissimuler son sourire incrédule. « J'te mentirais en disant que j'en ai la moindre idée, en fait... » l'ingénieure murmure entre deux œillades, amusée comme terrifiée par le temps qui passe. Elle n'a pas l'impression d'avoir l'âge qu'elle a maintenant, maintenant que l'apocalypse s'est installée, qu'ils ont tous plus ou moins la certitude que rien ne pourra plus jamais être comme avant. Zelda, comme le reste, ne pensait pas qu'elle en serait à vingt-sept ans. Vautour parmi les vautours sans une idée de ce que l'avenir lui réserve. « Ça a peu d'importance, non ? » elle conclut avec un regard plus nonchalant qu'il n'est bienveillant tandis qu'elle s'empare de la bouteille.

Un soupir lui échappe avant qu'elle n'en apporte le goulot au bout des lèvres, et une grimace déforme ses traits mutins quand le liquide inonde sa bouche. Elle déglutit, péniblement, comme elle l'a toujours fait parce qu'elle n'a jamais su s'accoutumer au goût de l'alcool. « Sans doute qu'on était pas censés survivre, » commente Zelda dans la manche de son sweat-shirt, un peu sinistre à cause de l'heure avancée de la nuit. Elle ne se souvient que des débuts de l'épidémie, de l'année 2010 et de son arrivée à l'université, de la mise en quarantaine qui a suivi peu de temps après, et encore elle s'en souvient comme dans un rêve, comme le prologue insignifiant d'une folle aventure. « Mais on va pas s'en plaindre, » souffle finalement la jeune brune, une mèche de cheveux en travers du visage. Ses joues rougies luisent tristement quand son regard lâche l'étiquette aux couleurs exotiques passées, qu'il se pose sur la jeune femme à ses côtés et un moment on pourrait croire que des larmes sont tombées de ses cils. Pourtant, elle sourit encore, un peu engourdie, comme si l'étincelle dans son regard s'était ternie au fil de ses pensées. « Non, on va pas s'en plaindre, » elle murmure encore. La main sur la cuisse de la jeune femme a arrêté de bouger, et Zelda retient son souffle pour ne pas avoir à supporter le bruit que ses respirations font quand elles s'extirpent de ses poumons. Il y a un court instant où elle ne dit rien, la tête rejetée en arrière. Peut-être que ses yeux sont fermés. On n'est pas obligées de parler, c'est ce qu'elle veut dire mais n'ose pas. « Erin - » la brune commence, mais laisse en suspens. Sa maladresse la fait rire, même dans cet état second dans lequel elle s'empêtre. Pour se donner un peu de courage, elle contemple la bouteille, contemple l'idée d'une autre gorgée. Pour s'en désintéresser. « Et puis merde. » Ça lui prend comme ça quand elle attrape le visage de la blonde pour plaquer un nouveau baiser sur ses lèvres, plus insistant et pressant que le dernier. Sans doute qu'elle va un peu trop loin et un peu trop vite, mais l'envie de jouer lui est passée et l'illusion d'être désirée même quelques instants trop tentante. « J'ai pas très envie de parler, je te le cache pas, » la brune intime en lissant la mâchoire de la jeune femme du bout du pouce, comme un avertissement - ou sa dernière chance de la foutre dehors.

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MessageSujet: Re: winter aid (erin)   winter aid (erin) EmptyDim 24 Fév - 23:34


Loin d’avoir un souvenir très clair de sa nuit passée avec la jeune femme, Erin savait néanmoins que ce bref instant avait été assez agréable pour la classer dans ses bons coups. Seulement, faire de compliments ne lui ressemblait pas, surtout avec ce petit jeu qu’elle appréciait mettre en place. Les non-dits faisaient la différence et plus la conversation avançait, plus la blonde en devinait la conclusion. « Je suis un peu tête en l’air, j’ai dû oublier. » Avec un peu de chance, la plus âgée s’empressera de vouloir lui raviver la mémoire, avant même d’avoir descendue l’intégralité de la bouteille. L’envie montait, et la main qui s’amusait sur son genoux, puis sa cuisse ne faisait que l’appater comme un chaton devant un bol de lait. Si ça ne tenait qu’à elle, la chasseuse serait sûrement déjà en train de retirer le haut de son invité, mais après Whilelmina elle se montrait plus prudente et surtout moins gourmande. Prendre un peu le temps ne pouvait pas faire de mal, d’autant plus que l’attente rendait souvent la récompense que plus appréciable.

Après avoir englouti une partie de la bouteille, Erin la tendit à la plus âgée, qui ne tarda pas à en faire de même, visiblement motivée à se laisser un peu aller pour la soirée. Loin de vouloir s’enivrer jusqu’à l’alteraison, les deux jeunes femmes profitaient simplement de leur jeunesse et surtout du simple fait d’être encore en vie. Adolescente au début de l'apocalypse, l’ancienne crimson avait dû grandir dans ce monde d’adulte et si sa bouille rappelait son jeune âge, tout chez-elle laissait transparaître cette vie abrupte. « Vingt-trois ans, mais oui, je suppose qu’on s’en fiche aujourd’hui. » L’âge ne voulait plus rien dire dans ce monde, elle était assez bien placée pour le savoir, elle qui du haut de ses vingt-ans avait déjà plus de sang sur les mains que de nombreux adultes encore en vie. La seule chose qui la différenciait réellement des plus âgés était finalement la sagesse, qui peu importe le savoir prenait du temps à germer.

Même si Zelda semblait avoir quelques années de plus, elle restait assez jeune pour comprendre ce sentiment d’avoir perdu sa jeunesse et surtout d’être passé à côté d’une période qui dans l’ancien monde devait être bien plus palpitante. En effet, Erin aurait aimé connaître les joies de l’université, des soirées, des concerts, des festivals ou simplement des voyages entre amis. Des tas d’expériences qu’elles ne connaîtront sûrement jamais et que les plus vieux adoraient aborder autour d’un verre quand la nostalgie les saisissait. Cependant, comme le disait assez bien la brune, elles feraient mieux de se satisfaire déjà amplement d’être simplement en vie, une année de plus. Peut-être qu’aucune d’elles ne méritaient de pouvoir encore respirer l’air pollué de la planète, mais cela faisait bien longtemps que le mérite ne jouait plus sa part dans la survie. Tristement, la conversation vacillait et Erin ne savait pas comment rattraper celle qui s’enivrait d’une nouvelle gorgée de tequila. Heureusement pour elle, Zelda ne s’attarda pas trop longtemps sur les erreurs du destin et reporta rapidement son attention sur elle. « Oui ? » Curieuse de savoir la question qui allait suivre, Erin ne fut que étonnée de sentir une seconde fois les lèvres de son invité sur les siennes.

Le baiser aussi bref soit-il en disait long sur la hâte de la plus âgée, qui ne tarda pas se montrer plus directe sur ses intentions. Ravie de ne pas avoir à faire le premier pas, Erin s’empressa de s’approcha, s’installant automatiquement sur les jambes de la jeune femme. Les yeux dans les yeux, la chasseuse lui adressa un sourire espiègle qui trahissait son excitation. « On est pas obligé de parler ? » Sans attendre de réponse, Erin glissa déjà ses mains sous le haut de Zelda, afin de l’envoyer valser au bout du lit. Ne pas parler ne la dérangeait pas, du moins, pas pour le moment.
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MessageSujet: Re: winter aid (erin)   winter aid (erin) EmptyJeu 7 Mar - 0:28

« tender we fall, quiet and alone, tired and gone »

Les lèvres qui goûtent les siennes la font sourire, de ce sourire incrédule qui ne s'étire que lorsque l'on s'émerveille de sa chance. Elles cherchent déjà les siennes quand elles s'éloignent, et il n'y a que les mots de la jolie blonde pour la rassurer, et la pression rassurante et sécurisante du corps d'Erin sur le sien. Ses airs entreprenants ne l'effraient pas, loin de là, au contraire ils appellent les siens, et tandis que les doigts d'Erin glissent sous son t-shirt, ceux de la brune s'emploient à caresser les cuisses, les hanches, la taille... Dans une tentative vaine de réduire au néant jusqu'au moindre interstice entre elles, les paumes tièdes de Zelda ramènent inlassablement à elle la jeune blonde, et les lèvres se posent partout où elles le peuvent. Les frissons que sa tenue oblige ne font que rendre plus appréciables la rencontre fiévreuse de leurs peaux, en particulier quand la brune fait basculer son amante sur le lit, qu'elle la déshabille, qu'elle s'impose à elle. Elle aime assez prendre le dessus pour parler dans la langue des corps, et elle sait qu'Erin lui fait la conversation. Pas besoin de parler.

* * *

Un peu de coton dans les membres, des milliers de points lumineux dans le crâne, et le silence qui pèse entre ses oreilles, entrecoupé seulement des respirations qui peinent à retrouver leur allure habituelle, Zelda fixe le plafond un instant - en oublie le temps qui passe, ou le froid qui la tiraille. Nue et sans trop de volonté, la jeune femme tire la couette à elle pour s'y glisser et se blottir contre le corps de son amante. Elle s'étire, fatiguée, pour poser sur son front un baiser bien plus chaste que tout ce qui a bien pu se passer entre les murs de la cabane ce soir-là, amusée de se retrouver à nouveau au même endroit que quelques mois plus tôt. Encore, la chaleur l'apaise, la présence la calme... Elle souffle doucement contre le front de la blonde, hésitante mais bienveillante.

Finalement, l'ingénieure s'agite faiblement, dans un bruissement des draps qui fait un grand fracas comme tout l'univers semble s'être vidé de ses sons. La brune descend un peu, dans les draps, s'éloigne aussi, de quelques centimètres qui suffisent pourtant à remettre en question la légitimité de leur proximité. « Tu vas encore m'oublier, cette fois ? » Ça n'est qu'un murmure, mais les yeux bruns fixent les paupières fermées, même dans l'obscurité. Il n'y a aucune gravité dans le ton qu'elle emploie ; et ça ne sonne pas tout à fait comme une question. « Tu sais j't'en voudrai pas. » Comme pour la rassurer, Zelda lui offre un sourire pâle et son index s'enroule autour d'une mèche dorée, de la même façon qu'elle sent une paire de mains invisibles venir lui serrer la gorge. « C'est mieux d'oublier, des fois. » Son monologue tragique l’écœure aussi, elle, ses mièvreries, ses sentiments, ils la rendent malade. Même pas cap de faire son deuil. Quelle blague, vu les temps qui courent. Puis d'ailleurs elle doit être drôle, celle-là, parce que les épaules de Zelda se soulèvent en saccade comme pour en rire plutôt que d'en pleurer, de cette panique qui la gagne sans prévenir. Et peut-être qu'elle a peu de fierté, mais au fond d'elle-même, elle espère sincèrement qu'Erin s'est endormie avant qu'elle ne commence à délirer.

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MessageSujet: Re: winter aid (erin)   winter aid (erin) EmptyMar 12 Mar - 13:04


Le souffle court, la peau un peu moite et un vague sourire aux lèvres, la blonde laissait sa partenaire nocturne se coller à elle. Si les conversations post-ébats n’étaient pas vraiment son fort, Erin se sentait néanmoins obligée de parler pour ne pas la voir partir directement. Bien qu’elle n’espérait rien de sérieux avec la jeune femme, la chasseuse ne souhaitait pas spécialement se retrouver seule pour la fin de la nuit. Trop pudique pour passer une telle demande, l’ancienne crimson se contenta de lui caresser le bras, dans l’espoir de la voir rester plus longtemps. D’ailleurs, elle n’était visiblement pas la seule à s’inquiéter d’un hypothétique abandon, aux vues de ce que lui contait la brune. « Non ? » Même si elles n’étaient en rien liées sentimentalement, Erin se voyait mal la supprimer aussi rapidement de son esprit, comme une vulgaire passante. En plus de lui offrir une seconde nuit de passion, la jeune femme lui apprenait à renouer avec son corps meurtri, ce qui dans ce monde de haine ne pouvait pas faire de mal. « La dernière fois c’était l’alcool tu sais ? Mais là ça va, je ne suis pas ivre. » Encore désolée d’avoir bu jusqu’à la déraison, la chasseuse lui accorda un petit sourire discret, tout en la recoiffant rapidement.


Se retrouver accompagner de ce lit de fortune changeait son quotidien monotone, et même si elle aurait sûrement préféré une autre personne dans ses songes, elle se satisfaisait de la créature qui venait de la combler. Par peur de laisser le silence et la gêne s’installer, l’ancienne crimson décida finalement de se faire violence pour laisser la conversation et ainsi pourquoi pas, se lier d’un semblant d’amitié avec cette inconnue sympathique. « Ca faisait longtemps pour moi, tu m’as aidé à … ré-apprendre à accepter un peu ce corps... » Mécaniquement, elle passa le bout de ses doigts sur l’une des cicatrices qui décoraient sa peau claire, perdue dans ses pensées. A jamais gravé dans sa chaire, son passé ne pouvait s’effacer, comme un fardeau qu’elle devait à jamais porter. « J’avais oublié ce que ça faisait. Finalement je devrais te remercier. » D’un petit rire, elle ponctua sa phrase, avant de finalement tirer la jeune femme un peu plus sur elle, pour une fois, elle avait envie qu’on la protège et qu’on fasse un peu plus preuve de douceur à son égard. « Et toi, pourquoi tu es revenue ? » Pour cacher sa curiosité, elle se concentra sur une mèche de cheveux qu’elle tournicotait à l’aide de ses doigts, laissant ainsi le choix à la plus âgé de répondre ou non.
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MessageSujet: Re: winter aid (erin)   winter aid (erin) EmptyLun 25 Mar - 17:29

« tender we fall, quiet and alone, tired and gone »

La syllabe la fait frémir, se redresser, se rattraper. Elle est au bord du gouffre et l'instant d'après elle s'en éloigne, comme si la voix claire de la blonde l'avait rappelée à l'ordre, empêchée de s'empêtrer dans la suite d'un discours à la gloire de sa tristesse. Elle hoche la tête - se rappelant au passage qu'elle aussi, avait bu, sans doute un peu trop. Que ce soir-là, ce n'est pas un concours de circonstances foireuses qui les a réunies, mais le potentiel catastrophique qu'elle porte en elle et que les verres troubles décuplent. Ça lui rappelle la migraine qui la guette au réveil. Zelda s'autorise un léger rire, pratiquement inaudible, quand les doigts de la jeune femme viennent effleurer son visage et ses cheveux. La tendresse n'est pas malvenue, mais elle la surprend tout de même, et ce malgré leur historique, alors la brune la scrute. La surprise passe, comme elle passe toujours, mais le regard reste tandis que la jeune femme déroule le fil de son histoire...

Zelda, elle est maladroite, elle est gauche. Comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Quand on lui chuchote quelque chose, elle le répète à voix haute. Et pourtant elle décèle une certaine vulnérabilité chez Erin, et plutôt que de la pointer du doigt, elle s'approche de la blonde. Centimètre par centimètre, réduit l'espace entre elles, et tend les doigts pour caresser distraitement les cicatrices qui s'oublient. « Pas besoin de me remercier, vraiment. » Tout le plaisir était pour moi, qu'ajouterait l'ingénieure mais elle craint de ne briser quelque chose dans la confidence en faisant ressortir ses lourderies. Plutôt, elle souffle doucement en se pliant aux exigences de la plus jeune, se fait protectrice, bienveillante tandis qu'elle pose ses lèvres contre l'épaule dénuée, enlace la jeune femme pour elle-même s'apaiser. Mais la question la ramène à la réalité, et elle se risque à lever les yeux vers le visage angélique qui se donne des airs de pas y toucher.

Elle pourrait mentir ; ça lui caresse les synapses. Puis ça dérape. « Ça me donne... Des impressions, je crois. De pas être seule. » Zelda ne sait pas dire, elle sait montrer. Si elle avait un peu plus d'énergie, elle tuerait les mots entre les cuisses d'Erin plutôt que de les dire. Mais elles ont déjà épuisé cette option, alors elle soupire. « Le prends pas mal, surtout... » C'est pas comme si j't'utilisais comme distraction, non plus. La frustration monte graduellement et son regard fuit celui de l'interlocutrice. Peut-être qu'elle n'aurait pas dû dire ça. Peut-être aussi qu'elle ne connait pas assez bien Erin pour savoir ce qu'elle en pense. « J'avais pas envie d'être seule ce soir, et puis je t'ai vue.. Et j'avais déjà un peu bu, aussi. » L'honnêteté, parfois, ça fait comme un bout de pain qu'on avale de travers. Zelda retombe contre la blonde, son corps légèrement détendu par cet aveu inavouable. Elle ne doit rien à Erin, pourtant, ne s'en est jamais cachée, mais verbaliser leur relation la rend mal à l'aise. Au fond d'elle, la brune sait qu'elles s'utilisent mutuellement pour tromper l'ennemi, mais ça ne la réconforte pas pour autant. « C'est plus facile de coucher que de parler, j'crois, » se moque la jeune femme en enfouissant son minois dans les cheveux blonds, l'embarras à peine dissipé.

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MessageSujet: Re: winter aid (erin)   winter aid (erin) EmptyMer 10 Avr - 13:58


L’une comme l’autre en avait besoin, pas seulement parce qu’elles désiraient absolument coucher avec quelqu’un, mais parce que la solitude pesait parfois un peu trop sur leurs âmes. De cette échange sensuel, elles avaient toutes deux pris ce qu’elles pouvaient, laissant à l’autre l’équivalent. Un peu de chaleur, le sentiment d’avoir quelqu’un sur qui compter et surtout la sensation de pouvoir encore éprouver et ressentir des choses. A force de vivre dans un monde en péril, il était parfois difficile de faire suffisamment confiance pour se dévoiler de la sorte. Dénudés, les corps ne pouvaient plus mentir, et si le sien attestait des guerres traversées, celui de la brune en disait tout autant. La vie n’épargnait personne, une réalité que la blonde avait bien compris à force de marcher à travers les chemins sinueux du destin. Bien que la relation aurait parfaitement pu se terminer avec la fin des ébats, les deux femmes continuaient de garder une certaine proximité, comme coincée dans une bulle de chaleur, aussi fragile que rassurante.

Être là pour combler un manque de la dérangeait pas du tout, consciente qu’elle en avait largement profité elle aussi, si bien qu’elle hocha vaguement les épaules face aux excuses de l’invitée. Maintenant que Zelda se trouvait au creu de ses bras, Erin devait avouer avoir elle aussi envie de la voir rester, au moins pour avoir l’impression de passer une douce nuit avec autre chose que ses remords. Une envie qui allait de paire avec celles de cette dernière, qui éprouvait cependant quelques difficultés à les exprimer. Exprimer ce qu’on a sur la coeur, n’a jamais été une tâche facile, et ce n’était pas la taciturne Erin qui ira dire le contraire. « Oh que oui, je suis d’accord avec toi. » Bloquée dans un mutisme latent, la blonde avait accepté que très récemment de s’ouvrir un peu aux autres, et d’enfin arrêter de tout garder pour soi. Seulement, elle ne se voyait pas tout dire à Whilelmina ou Angel, non pas parce qu’elle n’avait pas confiance, mais parce qu’elle éprouvait une peur gargantuesque de voir un semblant de déception dans leurs yeux.

Perdue dans ses pensées sombres, elle jouait délicatement avec les cheveux de la brune, avant de finalement conclure sur une réalité qu’elle avait observé. « Après, parfois c’est plus facile de parler aux gens que tu connais pas trop, trop. » Après tout, il était difficile de décevoir quelqu’un qui ne nous connait pas, ou quelqu’un qui n’attend rien de nous. Zelda ne cherchait pas certaines réponses, elle acceptait seulement d’écouter ce que l’autre souhaitait lui dire, une relation qui lui convenait à merveille pour le moment.
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MessageSujet: Re: winter aid (erin)   winter aid (erin) EmptyVen 26 Avr - 17:59

« tender we fall, quiet and alone, tired and gone »

Elle prend une grande inspiration du parfum d'Erin, de l'odeur qui flotte entre ses mèches blondes, et s'en éloigne finalement à regret, expire un soupir. « Ça dépend, » nuance Zelda, son nez qui se retrousse et son front qui se plisse doucement. Elle semble pensive, comme confrontée à un problème particulièrement complexe : la tête des devoirs de maths et des grandes questions philosophiques... « Tu sais, avant, j'avais quelqu'un. Et je pensais pouvoir tout lui dire... » Depuis qu'elle est arrivée à la Carrière, elle n'a jamais évoqué ce bout de son passé ; elle l'a mis en sourdine, comme on fuit parfois certaines vérités. Mais même laissés dans l'obscurité, ces souvenirs continuent de grandir, mauvaises herbes qui poussent entre les crevasses de béton, sortes d'acharnements dont on ne se sépare jamais vraiment. Gavin est mort, mais il ne l'a jamais tout à fait quittée : maintenant elle chasse son fantôme dans les bras d'Erin, d'autres, s'invente des attitudes nonchalantes pour ne pas se laisser à nouveau surprendre par les sables mouvants qui viennent avec l'attachement. « Sauf à quel point il comptait. » Un sourire triste fissure la bouche claire, ses doigts glissant sur la peau tiède de la jeune femme, distraits. « Je pense qu'il savait. » Un petit haussement d'épaules la secoue : il vaut mieux qu'elle s'en persuade, parce qu'elle n'est pas prête d'avoir une confirmation de la part de ce crétin, assez con pour crever sous un immeuble. Ses phalanges se crispent mais la brune n'a plus de colère, juste des regrets.

Zelda baisse les yeux, caresse encore la peau de la jeune femme du bout des doigts, du bout des cils. « Toi et moi, j'aime bien, » sa main arrête celle qui joue dans ses cheveux, se referme doucement autour du poignet diaphane, et son pouce retrace tendrement la veine qui s'y dessine. « C'est pas compliqué. » Juste assez, juste ce qu'il faut. Les deux jeunes femmes ne se connaissent pas sinon parce qu'elles ont passé deux nuits ensemble, pourtant Zeld pourrait tout lui raconter. L'inconnue doit avoir raison, alors. Finalement, elle relâche le poignet. « Et j'avais jamais parlé de ça à personne, » en vérité la brune n'a fait qu'effleurer le sujet. Ça ne la libère même pas d'un poids, c'est tout juste si ça fait se raviver ses blessures, pourtant elle se risque à esquisser un sourire, prête à mettre toute cette sordide histoire de côté, comme un sujet de conversation épuisé. C'est pas assez mais c'est déjà trop, parler de Gavin. « Pourquoi tu couches avec une fille déprimante comme moi, tu m'expliques ? » La curiosité se fond dans le badinage, dans les gestes qui ramènent Erin contre la brune ; Zelda plaisante, évidemment, mais il y a une part de vrai dans son interrogation.

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MessageSujet: Re: winter aid (erin)   winter aid (erin) EmptySam 18 Mai - 13:12


Pour une raison qui lui échappait, Erin écopait souvent du rôle de pseudo-confidente avec les autres, comme si son manque évident de loquacité lui donnait suffisament de sagesse pour les conseiller. Si se montrer à l’écoute ne la dérangeait aucunement, la chasseuse n’appréciait pour autant pas vraiment ce statut, principalement parce qu’elle ne s’estimait pas assez méritante pour l’obtenir. De toutes, elle était sûrement la pire pour rassurer autrui, d’autant plus lorsqu’il s’agissait de peines relationnelles. Zelda souffrait de l’absence d’un humain, le genre de problème que nombreux survivants connaissaient et devaient apprendre à gérer pour continuer à avancer. Pour faire face à la rancoeur, la tristesse ou la colère, chacun développer un comportement propre et pour le coup, Erin doutait sincèrement que sa réaction était la plus futée. En effet, au lieu de chercher à renouer de nouveaux contacts avec les terriens encore debout, la blonde restait dans une solitude plus ou moins latente, persuadée que s’attacher amenait plus de douleur que l’inverse. « Je pense que parfois, c’est plus simple d’être seul, au moins tu souffres pas à cause des autres. » Désolée de sortir des paroles aussi cynique la jeune femme, l’ancienne crimson passa doucement sa main dans la chevelure de cette dernière, espérant ne pas avoir porté un coup de grâce au peu d’espoir qui lui restait.

Erin ne souhaitait pas parler de cet ami disparu, pas plus que de ceux qu’elle avait elle-même perdu en route. Parfois, il valait oublier ou du moins, tenter de le faire pour ne pas avoir à souffrir trop longuement. De plus, si elle voulait s’en sortir, Zelda ferait sans doute mieux de se concentrer sur les vivants, histoire de pas s’enfermer dans une boucle temporelle sans sens qui empêche d’avancer. Erin savait de quoi elle parlait, elle s’était isolée suffisament longtemps des autres pour savoir que les morts n’étaient pas d’une très bonne compagnie. « S’il est vivant, tu le retrouveras surement, sinon tu ferais mieux de … Te faire une raison. » Ce n’était sûrement pas les paroles que Zelda souhaitait entendre, mais malheureusement pour elle, elle n’était pas tombée sur la personne la plus optimiste du camp pour la rassurer. Erin disait les choses comme elle les pensait et même si elle peinait elle-même à suivre ses propres mots, elle savait qu’il était préférable de ne pas trop s’entêter.

De toute manière, pour l’heure, aucun de leurs anciens proches ne passera la porte pour des retrouvailles fortuite, alors autant se concentrer sur l’instant présent. Zelda doutait d’elle, un manque de confiance que la blonde ne pouvait que constater, sans pour autant réellement le comprendre. « Parce que la fille déprimante, elle demande pas pourquoi j’ai des cicatrices, pourquoi j’ai pas l’air d’avoir beaucoup d’amis et pourquoi je suis encore plus déprimante qu’elle. » Si quelqu’un avait des choses à se reprocher dans cet abri, c’était bien elle et non pas son hôte de dernière minute. Tout comme Zelda, la chasseuse avait pris ce dont-elle avait besoin durant cette petite échappée et en aucun cas l’autre devait s’en excuser. « Enfin bref, on ferait peut-être mieux de dormir un peu. » Une conclusion qui elle l’espérait, évitera de relancer un débat stérile sur des gens qui aujourd’hui devait profiter de journées bien moins désagréables.
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MessageSujet: Re: winter aid (erin)   winter aid (erin) EmptySam 15 Juin - 19:03

« tender we fall, quiet and alone, tired and gone »


Malgré elle, elle est d'accord avec le raisonnement, aussi dur puisse-t-il paraître, de la blonde ; elles se ressemblent, pourtant les murs que Zelda a édifié tout autour d'elle pour se protéger commencent à s'effriter, quand ceux de la blonde semblent se consolider. Elle acquiesce silencieusement et la main qui se glisse dans ses cheveux la fait sourire, fermer les yeux pour mieux apprécier l'attention pratiquement inattendue. « Il est mort, » elle finit par lâcher comme pour rassurer Erin, pour se rassurer elle-même. La brune a quelque part le soucis de bien se faire voir de l'autre, de ne pas avoir l'air d'une idiote à force de trimbaler ses sentiments. De ne pas avoir l'air vulnérable. Parce que se montrer vulnérable, c'est le début de la fin. « J'sais pas pourquoi je t'ai parlé de ça, c'est ta tequila, elle me fait dire des conneries, » grommelle la brune en cherchant le réconfort des doigts d'Erin, un maigre sourire dans la voix, sa nuque qui s'étire pour venir au contact de sa paume. Elle a beau le nier, Zelda est quelqu'un de tendre, et les caresses maladroites de la blonde ne font que commencer de panser une plaie présente depuis trop longtemps. Panser ou raviver, qui sait... Heureusement pour elle, elle est trop fatiguée pour prendre conscience de l'ampleur de ce manque en elle.

Un sourire mécanique étire ses joues à la dernière remarque d'Erin, et la jeune femme regrette pratiquement tout de suite ses précédents commentaires. Elle appréciait Erin pour ce qu'elle s'imaginait d'elle ; à présent, les réponses un peu trop sèches et les avis arrêtés de la blonde la refroidissent, même quand elle est blottie contre elle. Elle l'apprécie toujours, d'une autre manière. Et elle ne peut pas retirer ce qu'elle a déjà dit. « Entre filles déprimantes, alors, » ponctue Zelda, déçue quelque part de ne pas pouvoir partager quelque chose de plus avec la chasseuse. Consciente aussi que ce n'est pas avec elle qu'elle veut partager quoi que ce soit, sinon une nuit de temps en temps et quelques regards reconnaissants une fois le jour levé... Les frontières de leur relation se redessinent, plus nettes, plus précises, alors que l'obscurité les engloutit totalement. Et alors Zelda soupire doucement, sa tête posée contre l'épaule de la plus jeune, ses remarques et ses questions abandonnées sur le bord de ses lèvres. L'intimité qu'elle partageait autrefois avec Gavin lui manque cruellement. « Oui. Bonne nuit, » l'ingénieure ferme les yeux, encore, et contemple l'infinie étendue de points lumineux derrière ses paupières closes. Les images et les constellations s'y dessinent, lui donnent du fil à retordre, mais elle finit par s'endormir contre Erin, toutes réflexions tues.

Elle déteste ce cliché de l'amante qui s'éclipse aux premières lueurs du jour, raille cette philosophie du sexe sans attaches, mais au petit matin, Zelda n'est plus dans les draps. Elle ne laisse même pas un peu d'elle quand elle s'en va : pas une once de chaleur, pas un parfum particulier, pas même un sous-vêtement oublié sur le coin du matelas.

jules
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