Sujet: Life always find a way | Miles&Holly Sam 12 Jan - 21:06
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Miles Holly « Life always find a way»
À l’époque où les morts restaient enterrés, j’haïssais la médecine. Elle représentait tout ce qui était malheureux dans ma vie, du divorce de mes parents à l’absentéisme chronique de mon père. Une vraie plaie qui refusait de guérir, de me laisser tranquille. Si j’ai fini par céder aux demandes répétitives de mon père, c’était surtout pour le faire taire et pouvoir mettre tout ça derrière moi. Ça a fonctionné, plus ou moins. Je me suis d’abord cru à ma place. La première année n’était pas si mal. Les gens étaient sympa et les études, un vrai défi. À la seconde année, ça s’est corsé. Les choses n’étaient pas aussi roses, pas aussi simples qu’en éducation. J’ai rapidement appris que les grossesses n’étaient pas forcément des événements joyeux. Des femmes mourraient, des bébés n’ouvraient jamais les yeux. Dans les salles de natalité, les deuils étaient plus fréquents que ce que j’aurais cru. Mes nerfs n’étaient pas faits pour endurer de telles horreurs quotidiennement. Alors j’ai fini par abandonner. J’ai tout laissé tomber pour le plus grand dam de mon père. Je suis revenue dans la minuscule ville de mon enfance pour enseigner aux gamins. J’essayais de rendre les classes le plus agréable que possible, gardant les informations assimilées pendant mon bref détour de parcours dans un coin de ma mémoire. Je n’aurais jamais cru qu’ils me seraient à nouveau utiles, encore moins pendant l’apocalypse. Les femmes enceintes meurent facilement. Elles courent moins rapidement et offrent plus de viande pour les rôdeurs. Néanmoins, il m’est arrivé d’en croiser sur ma route. Une seule. Je l’ai aidé un moment. Elle saignait, ce qui n’était pas bon signe vu son stade de grossesse. Elle a fini par mourir, évidemment. Sans équipement moderne pour les échos, c’est plus compliqué. Mais, À Olympia, ce n’est pas comme dans la nature. Des femmes enceintes, il y en a quelques-unes. Je dirais même énormément pour une décennie si lugubre. Grâce à elles, j’ai pu raviver quelques connaissances. Je me suis pratiquée, bien plus que dans n’importe quel stage. Ce n’est pas ce que je préfère, mais mes instincts protecteurs prennent assurément le dessus. Je ne peux m’empêcher de leur prodiguer soins et conseils, bien que ce ne soit pas ma fonction officielle. J’en fais même chier certaines avec toutes mes recommandations. Heureusement pour moi, j’ai fini par trouver quelqu’un qui s’intéressait à tout ce savoir. Cet idiot de Miles que j’ai d’abord détesté. Celui qui me rabibochait lorsque je me cassais encore quelque chose, celui qui ne cessait de me rabattre les oreilles avec sa religion à la noix. Un pauvre naïf que j’ai fini par tolérer. Aujourd’hui, c’est moi-même qui vais le chercher chez lui plutôt que l’inverse. Je cogne à sa porte, puis je l’ouvre à la volée sans prendre la peine d’attendre une réponse. « Miles? Elle est entrain d’accoucher. Magnes toi. » Je resserre les bretelles de mon sac sur mes épaules. Il ne faut pas que je le perde, puisqu’il contient tout le nécessaire aux soins. Puis le brun finit par descendre et nous nous mettons en route vers la carrière. En espérant qu’il ne soit pas trop tard. Je sais que ce n’est jamais pareil. Entre la première contraction et la dernière poussée, il peut s’écouler une journée entière, comme quelques minutes seulement. Faut se magner.
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Sujet: Re: Life always find a way | Miles&Holly Mar 15 Jan - 18:36
❝ Life always find a way. ❞
Il gardait espoir Miles. C’est vrai. Il gardait espoir mais en même temps, il avait beaucoup de mal à croire à la survie des siens, de ceux qui avec lesquels il partageaient le même sang. Il espérait oui, mais… Mais. Et puis elle a été de retour. Inattendu et surprenant, mais Whil a bel et bien fait son retour. Et ce retour a réveillé bien des choses. Des choses agréables et d’autres bien moins agréables. Des bons souvenirs comme des mauvais. Comme des souvenirs particulièrement douloureux. Cependant, c’est bien l’espoir qui a percé encore une fois de ces retrouvailles avec Whil parce que Miles a appris que Lucy était également en vie. Si près en fait alors qu’il n’aurait jamais cru cela possible. Alors il se permet d’espérer un peu plus depuis Miles. Il se permet d’espérer pour ses frères. Et chaque jour il remercie davantage Dieu pour avoir gardé ses sœurs en vie et il le supplie de veiller également sur ses frères et de leur permettre des futures retrouvailles. Car rien n’est perdu. Rien n’est perdu. Ainsi, Miles est redevenu un peu plus solaire, il est plus prompt à sourire, parfois tout seul, parfois presque bêtement en songeant à Whil et à ses futures retrouvailles avec Lucy même s’il ne sait pas quand ni comment. Il n’est pas prêt à sortir d’Olympia seul, il n’est pas prêt pour ça. Il faut dire qu’il s’est véritablement habitué à la vie entre ces murs sommes toutes assez sûrs, la preuve en est que les sbires de Lazare ne sont pas passés, ne sont pas rentrés, que les citoyens d’Olympia ont pu rester en sécurité. Cette attaque dont Miles n’a pas été témoin puisque ce n’était pas son tour de garde et qu’il était à l’infirmerie au moment des faits, n’a fait que lui faire davantage prendre conscience qu’il n’est ni prêt ni capable de faire face à l’extérieur seul pour l’instant car s’il ne manque pas de courage Miles, il n’est pas téméraire ou inconscient. Et cela fait bien longtemps qu’il n’a pas été confronté de manière directe à toutes les menaces extérieures. Il songe d’ailleurs à aller chercher quelques conseils en matière de combat rapproché avant de tenter une sortie seul, de manière à mettre toutes les chances de son côté pour revenir en un seul morceau.
Les coups soudain frappés à la porte le sortent de sa réflexion à propos de tout ceci. Il en sursaute l’idiot au point d’en faire tomber son livre de médecine sur l’orthopédie et traumatologie qu’on lui a ramené d’un précédent raid et dans lequel il se plonge dès qu’il en a l’occasion, estimant qu’il a encore et toujours des choses à apprendre. Il repose le livre quand il entend une voix familière lui annoncer qu’ils doivent y aller. Parce qu’une femme est en train d’accoucher. Parce que c’était prévu comme ça, qu’il accompagne Holly.
« J’arrive ! » qu’il lance d’une voix plus tremblante qu’il ne le voudrait.
C’est qu’il est tout à coup nerveux Miles. L’extérieur. Le temps d’arriver au camp qui a besoin d’eux. L’extérieur. Pour la première fois depuis très, très longtemps. Il savait que ça pouvait arriver d’un moment à l’autre car depuis qu’il est devenu un peu plus proche de Holly et qu’ils s’entendent plutôt bien (et ça n’a pas été sans mal), elle est devenue un mentor pour lui, en tout cas en ce qui concerne l’obstétrique. Elle a partagé ses connaissances et continue de le faire, et Miles ne se lasse pas d’apprendre ce qu’elle a à lui apprendre. Et elle a fini par évoquer des sorties dans les autres camps, pour s’occuper des femmes enceintes, et le fait qu’elle allait emmener Miles. Alors oui, il le sait, et il a toujours son sac prêt au cas où mais en fait, il n’est pas totalement prêt. Il ne le sera jamais véritablement dans le fond. Pas le temps de songer à ses peurs, il enfile sa veste, attrape son sac et descend les escaliers quatre à quatre pour rejoindre Holly qui l’attend dans l’entrée et ils se mettent rapidement en route.
« Alors on va où ? »
Parce qu’il a besoin de savoir, d’avoir les informations pour que ça puisse faire son chemin dans sa tête. Il tente de calmer sa tachycardie en prenant de profondes inspirations par le nez et en soufflant par la bouche. Il a survécu à l’extérieur et là il s’agit simplement d’un aller-retour au fond mais… Il stresse cet idiot.
(c) sweet.lips
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Sujet: Re: Life always find a way | Miles&Holly Mer 16 Jan - 20:28
Miles Holly « Life always find a way»
Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi rapide. La mère ne devait pas accoucher avant une bonne semaine, voir deux. Que le travail ait débuté aussi tôt n’est pas bon signe. Je suis inquiète, mais je ne le laisse pas paraître. Je dissimule mon anxiété sous l’empressement, courant jusqu’à la demeure de Miles. Je sais qu’il sera prêt, comme nous en avons souvent discuté. Je ne sais plus exactement de qui l’idée venait, mais il n’y a rien de mieux que la pratique pour bien assimiler les apprentissages. Autrement dit, rien de mieux qu’un accouchement pour s’assurer qu’il est prêt si pareille situation se présente à Olympia. À voir la vitesse à laquelle il dévale les escaliers, son sac déjà sur les épaules, je constate qu’il comprend au moins l’urgence de la situation. Elle ne se vide peut-être pas de son sang, mais ça pourrait arriver. Elle pourrait aussi perdre le bébé ou sa propre vie s’il y a complication. Je ne m’attarde donc pas davantage, hochant la tête lorsqu’il arrive enfin à ma hauteur. Sans plus d’attention, je retourne à l’extérieur, le pas de plus en plus rapide. Je jette un regard derrière moi, voir s’il arrive à suivre le rythme. Ce n’est pas son visage que je remarque en premier, mais sa voix qui me parvient, complètement claire. « La carrière. » Autrement dit, pas l’endroit le plus accueillant. Mais ça aurait pu être pire. Déjà, nous n’auront pas à faire ça au milieu de la forêt comme ça a déjà été le cas par le passé. Pas besoin non plus de se battre avec les Rhodes pour expliquer la présence sur leur ferme, leurs terres sacrées. Le seul truc à se soucier sera le bien-être de cette femme et de son enfant. En espérant qu’il ne soit pas déjà trop tard. J’accélère un peu le pas et, une fois hors de la ville, je me dirige vers deux buissons dans lesquels j’avais préalablement caché deux bicyclettes pour l’occasion. « Tu sais pédaler? » Sans attendre la réponse, je jette un casque au brun, vieux réflexe protecteur. Je n’en porterai pas moi-même et au final, ça m’est égal s’il le met ou pas. Tant qu’on arrive plus rapidement qu’à la marche ça me va.
Au bout d’une petite heure de sport, les limites de la carrière se dessinent enfin à l’horizon. Je ralentis un peu la cadence, fière de voir que je suis toujours suivie de près. Par chance, aucun rôdeur n’a croisé notre chemin ou si c’est le cas, la vitesse nous a évité des rencontres imprévues, ce qui est plutôt bien considérant que, si je ne me plante pas, Miles n’est plus habitué de l’extérieur. « Tu vois, c’est pas si mal. » Je lance d’un ton pressé, lançant pratiquement mon moyen de transport au sol lorsque vient le temps de débarquer. « Je garantie pas que le retour sera aussi facile, mais pour l’instant c’est pas la priorité. Allez. » Dans une autre situation, je me serais sentie coupable de lui parler aussi bêtement, surtout pour lui filer des ordres. Ce n’est pas mon genre d’être bosseuse malgré le boulot que j’exerce. C’est exactement pour cette raison que j’espère que tout se passera bien et que la prochaine fois, il saura s’en charger seul. Si j’ai abandonné l’école de médecine en cours de route c’est pour une raison. Je ne supporte pas les décès et ils sont trop fréquents dans ce domaine. Alors, s’il peut m’aider à me concentrer principalement sur l’école et les enfants déjà nés d’Olympia, ce serait parfait.
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