Sujet: (XIX) I find myself losing control Mar 17 Avr - 22:36
Peyton Abel « I find myself losing control »
début avril ✻ Il avait fait quelques cauchemars, ces derniers temps, sorte de rêves sombres beaucoup trop proches d’une réalité qui aurait pu arriver, et qui le laissait fortement contrarié au réveil alors que les scènes desquelles il se trouvait généralement tiré en sursaut restaient gravées beaucoup trop nettement à son goût dans son esprit. Dix-neuf jours. Ce n’était pas tant qu’il s’amusât à les compter, mais ceux-là s'additionnaient tous seuls alors que sa première pensée au réveil était généralement orientée vers un seul et même sujet depuis bientôt trois semaines. Il s’était mis à boire plus que de coutume, également. Il savait que ça n’arrangerait rien, il était de surcroît pertinemment conscient du regard désapprobateur que posait sur lui Jenna lorsqu’elle le surprenait dans un de ces moments où il forçait un peu trop – mais jamais devant ses hommes toutefois, déjà parce qu’il avait bien assez de raison pour s’énerver contre eux, sobre, mais aussi parce qu’il restait bien au fait que se montrer sous cet angle face aux cavaliers n’étaient pas une bonne chose. Autant éviter d’aguicher les esprits dissidents en paraissant en proie à un trop grand laisser aller. De toute manière, les affaires du ranch étaient bien la seule chose susceptible de lui vider correctement la tête alors il n’y avait pas de place, lorsqu’il déambulait à travers le campement, pour une quelconque brume gênant ses réflexions. Il se rattrapait le soir, lorsqu’il pensait que personne au sein de la maison familiale n’y prêtait plus attention. Seul dans son bureau jusqu’à des heures beaucoup trop tardives pour être franchement raisonnables, et même sa relation avec Silas commençait doucement à en pâtir puisqu’il avait tendance à délaisser jusqu'au gamin, un regret qui l’effleurait parfois mais dont la conscience ne le rendait pas moins incapable de se fendre du moindre geste affectueux à son égard. Cela reviendrait, bien sûr, il ignorait juste le temps que ça allait prendre… et sa tendance à se renfermer sur lui-même le rendait pratiquement hermétique même à ceux de sa propre famille. Les négligences se laissaient attraper ailleurs, la barbe de quelques jours lui mangeant les joues et le regard un peu plus cerné qu’à l’habitude ou les habits plus négligés. Il semblait avoir vieilli, la fatigue associée à son humeur massacrante jouant certainement un grand rôle dans cette impression.
Abel avait passé les trois dernières heures de cette matinée à discuter avec l’une de ses chefs d’expéditions, cavalière fraîchement promue au poste suite au décès récent de son prédécesseur. Sa première expédition dans ce rôle, même si pas des plus fructueuses, lui avait valu un rapport minutieusement détaillé et bombardé d’interrogations plus ou moins sèches visant à exposer tous les points faibles (si points faibles il y avait) de son organisation. Finalement, il l’avait congédiée après avoir paru satisfait puis, alors qu’il entendait distinctement la porte d’entrée se refermer, s’était rendu à la cuisine et avait entreprit de retourner les tiroirs à la recherche d’un paquet d'allumettes ; l’échec de son entreprise avait gonflé en lui un début d’agacement absurde, mais il avait été trop sur les nerfs dernièrement pour réaliser ses réactions parfois démesurées, les contrariétés qui naissaient d’un rien. La porte se rouvrit sans qu’il n’y prête la moindre attention, sans doute Jenna ou Caden puisqu’il n’attendait personne, mais le bruit des pas le détrompa assez rapidement, quoiqu’il ne se retourna pas vers le seuil de la pièce tant qu’il n’eut pas l’impression de sentir un regard se visser à sa nuque. « Peyton. » Il aurait pu forcer un sourire sur ses lèvres, mais Abel n’était pas familier de ce genre d’hypocrisie quand son humeur, de toute évidence, ne s’y prêtait pas. « Tu devrais pas être ici. » Où alors ? Là où il l’avait abandonnée sur une promesse qu’il s’était trouvé incapable de tenir ? La pointe de culpabilité qui l’avait taraudé, des jours durant, avait fini par perdre le combat face à son auto-persuasion quant au travail qu’il avait à abattre ici, l’évidence qu’il ne pouvait se permettre de quitter le ranch en ce moment, que le temps de ses mini-vacances chez son amante était bel et bien révolu. Il pouvait parvenir à se convaincre de son bon droit, mais son inconscient, lui, savait de quoi il en retournait réellement, savait qu’il était tombé dans un bête mécanisme de fuite en avant et qu’il avait, en premier lieu, sciemment cherché à éviter la leader d’Olympia.
« Comment tu vas ? » De manière évidente, il connaissait déjà une partie de la réponse. L’idée lui vint tout de même qu’il aurait dû – devrait encore, à vrai dire – s’excuser pour son absence de nouvelle, mais sa bouche était incapable de formuler le mensonge adéquat. D’un geste de la main un peu plat, il désigna une chaise à la nouvelle venue sans parvenir à se détacher de cette impression désagréable qu’il marchait sur des œufs, à ne pas savoir une fois de plus comment se comporter vis-à-vis d’elle. De fait, il n’était pas mécontent de la voir face à lui malgré les efforts qu’il avait déployé pour se persuader qu’il n’avait pas eu le temps de retourner en ville ces derniers jours ; au moins pouvait-il, à la contempler à présent, recouvrir dans ses souvenirs la dernière image qu’il avait gardé d’elle tandis qu’il s’était échappé de l’infirmerie avec le fardeau incomparablement pesant qu’avait été Isaac. Il avait besoin d'elle, il ne savait juste pas de quelle manière, alors son corps en attendant se contentait d'induire le rejet pour contrer toute envie de venir la prendre dans ses bras, et ainsi se maintint-il à bonne distance sans chercher à un seul moment à se rapprocher d'elle. Ses yeux s’égarèrent momentanément sur la silhouette de l’olympienne avant de revenir soutenir son regard, chercher la raison de sa venue dans les iris plus sombres qu’à l’accoutumée. De manière indiscutable, il y avait quelque chose. Et ses sourcils se froncèrent légèrement, tandis qu’il sentait comme un mauvais pressentiment doucement croître dans sa poitrine. Il y avait une raison, une raison autre que le deuil, autre que les reproches censés qu’elle était malgré tout en droit de lui adresser si elle l’avait voulu. « T’es pas venue juste pour une visite de courtoisie, hein. » Il n’y avait même pas d’interrogation dans la voix teintée d’ironie – depuis quand Peyton Yates s’était-elle réellement pointée ici pour une simple “visite de courtoisie” au juste ?
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Peyton Yates
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Sujet: Re: (XIX) I find myself losing control Mer 18 Avr - 23:55
world (n) is a terrible place, cruel, pitiless, dark as a bad dream. not a good place to live. maybe the world is another planet's hell.
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Peut-être qu’elle attendait trop d’Abel, qu’elle en a toujours trop attendu de lui. Elle se sent stupide de l’avoir cru capable de revenir, de ne pas l’abandonner, qu’ils pourraient surmonter cette épreuve ensemble. Mais, c’est la règle du chacun pour soi qui semble s’appliquer, plus aucun doute là-dessus. Elle n’est pas seule, jamais, pourtant elle se sent terriblement vide. Rien n’a vraiment de sens, que ce soit les paroles réconfortantes d’Elanor, la présence de Willa, les regards compatissants du reste de la communauté. Elle déteste toute cette attention qu’on daigne lui accorder par simple pitié, elle n’en veut pas. L’unique personne dont elle a besoin s’avère être inscrit aux abonnés absents. Une surprise ? Non, pas vraiment. Une déception ? Très certainement. Il la fuit, n’est-ce-pas ? Et, elle, elle se sent encore plus horrible, encore plus minable par sa faute. Elle n’arrive même plus à croiser son propre reflet. Elle pensait que la mort du traître la soulagerait, qu’elle se sentirait moins… creuse. Faux-espoir. Elle ne regrette rien, elle devait le faire, lui ôter la vie. C’était nécessaire, ni plus ni moins. Mais, les choses ne sont pas rentrées dans l’ordre pour autant. Tout est pire. Le temps passe et les souvenirs, la douleur, la peine, ne s’estompent pourtant pas. Elle prie chaque soir pour qu’ils disparaissent. En vain, encore. Tout ce qu’elle fait est vain.
Elle prend une profonde inspiration. Elle n’a pas envie d’être ici, elle ne sait pas vraiment si elle souhaite le voir. Elle redoute son regard, ce qu’elle va y lire, y déceler. Il le faut cependant. Il doit savoir. Elle ne peut tout bonnement pas continuer à survivre en sachant qu’un des meurtriers d’Isaac, un des façonneurs de son malheur et désespoir, respire encore, s’en sort indemne. C’est inenvisageable. Elle a besoin de justice. Il faut qu’elle paye. Peut-être qu’après, elle pourra tourner la page, surement pas en réalité, elle n'y croit pas une seule seconde. Comment est-ce qu’on peut bien tourner la page ? Elle aimerait qu’on lui donne une réponse à cette question. Est-ce que la douleur s’estompe ? Est-ce que la colère disparait ? Est-ce que le désespoir se dissout ? Est-ce que la peine se volatilise ? Elle en doute. La main posée sur la poignée, elle ouvre la porte, s’introduisant dans l’antre d’Abel Rhodes sans un mot. Elle n’a pas encore conscience qu’elle retient son souffle. Non, elle ne devrait pas être ici, à moins que si ? Elle ne sait pas où elle est supposée se trouver. Elle ne sent plus à sa place nulle part, même pas à ses côtés, de toute façon ce n’est pas comme s’il voulait d’elle auprès de lui. Elle ne répond pas. À quoi bon ? Elle n’a pas de réponse à donner. Peut-être qu’elle devrait se trouver dans une tombe elle aussi, qui sait. D’abord, elle ne le regarde pas, pas vraiment, pas directement. Elle s’installe face à lui, silencieuse. Toute cette situation, eux, c’est beaucoup trop pénible. « Mal. » Un mot qui résume à la fois plutôt bien et assez mal ce qu’elle ressent réellement. Elle se sent pire que mal, n’est-ce-pas ? Mais, que pouvait-elle répondre d’autre ? Elle ne dort plus, elle mange à peine, ses interactions sont limitées. Lorsqu’elle sort, qu’elle gère les problèmes inhérents à Olympia, elle affiche son air faux, son air typiquement Yates, sans aucune once d’émotion. Parfaite comédienne, ses parents seraient fiers. Mais, quand elle est seule, elle est… submergée. Elle pleure, elle s’en veut, elle se blesse (preuve en est son poing meurtri), elle hurle intérieurement, elle se déteste. Mais, ça, il ne le saura pas. Finalement, elle ancre son regard vide à celui du cavalier. Elle y découvre tout ce qu’elle redoute, elle a également l’impression de se retrouver face à son propre reflet. « Non, il faut qu’on parle. » Pas d’eux, pas de leur relation brisée et complètement foutue. Elle n’en serait pas capable de toute manière. Enfin, ce n’est pas comme si elle se sent plus capable de lui révéler la vérité, les faits. Ce n’était pas un accident, ce qui leur est arrivé, non. Elle imagine sa réaction, envisage les pires possibilités. Mais, il doit savoir, c’est ce qu’elle se répète en boucle pour ne pas flancher. « La fausse couche, ce n’était pas un accident. » Le simple fait de prononcer ces mots à voix haute lui soulève le cœur. Elle mord l’intérieur de sa joue, serre les poings. Elle a toujours l’impression d’être sur le point d’imploser. « J’ai été empoisonnée, durant plusieurs mois. » C’est la première fois qu’elle le dit. Tout le monde le sait à Olympia, mais c’est la première fois qu’elle prononce ces paroles. Elle se prend la douloureuse réalité de plein fouet, encore.
Sujet: Re: (XIX) I find myself losing control Jeu 19 Avr - 19:09
Peyton Abel « I find myself losing control »
Abel l'observa prendre place de l'autre côté de la table, ne la quittant plus des yeux maintenant qu'il avait vaincu cette répugnance première à plonger son regard dans celui de sa compagne. Il encaissa la réponse, concise et lapidaire, à son unique question sans afficher d'autre réaction qu'un léger tressaillement de la mâchoire, crispation minime sur les traits de son visage déjà suffisamment tendus comme ça. Et en même temps, n'avait-il pas été stupide, de lui demander ça ? Platitude extrême, sorte d'introduction à une conversation qu'il ne savait pas par quel bout prendre, Peyton allait mal, oui, lui aussi d'ailleurs, mais ce n'était pas comme si l'un ou l'autre allait s'épancher plus en avant sur le sujet. D'abord parce que chacun en savait très bien la raison, ensuite parce qu'il semblait qu'il y avait un mur nouveau qui s'était dressé entre eux, fraîchement érigé et dont le cavalier endossait une large partie de la responsabilité. La communication, de fait, était rompue. Il faut qu'on parle. Abel abandonna sa station debout, raide, pour s'asseoir face à elle. Ce faisant, ses yeux semblèrent finalement se trouver attirés par la main blessée, qu'elle avait posée sur la table, et quelque chose passa dans son regard tandis qu'il amorçait le geste sans s'en rendre compte, étendant le bras à travers le large plateau de bois pour lui attraper le poignet sans la moindre brutalité avant de finalement enfin relever la tête vers elle, interrogation muette au fond des iris qui ne trouva pas de réponse chez la concernée tandis que d’autres mots tombaient de sa bouche à l'image du couperet sur le cou de sa victime. Comme soudainement brûlé par la réalité cruelle qui se tapissait derrière l'aveu, il la lâcha, se redressa contre le dossier de sa chaise tandis qu'il se faisait fort de digérer la nouvelle, sa signification. En vain.
« Depuis combien de temps tu le sais ? » Après un terrible silence durant lequel il s'était contenté de simplement la considérer sans mot dire, une flopée de questions soudainement coincées dans le fond de son gosier sans qu'il ne sache les démêler, le son même de sa propre voix lui paraissait un peu plus étranglé qu’à l’habitude, comme si l’information était venue nouer sa gorge et l'empêcher de dire tout ce qu'il pouvait bien avoir envie de dire à ce sujet. Peyton avait été empoisonnée. Peut-être juste sous son nez, peut-être qu’il l’avait observée faire sans avoir la moindre conscience de ce qui était en train de se tramer, sans que personne n’y fasse rien. Isaac… Isaac serait peut-être encore vivant, encore en train d’achever sa croissance et de rassembler de son côté toutes les chances de survies pour le jour de sa naissance, si seulement ils avaient pu se rendre compte de quelque chose avant qu’il ne soit trop tard. Il ne lui demanda pas comment, le procédé ne lui important que très peu tant la technique utilisée le dégoûtait. S’il pouvait comprendre qu’on puisse vouloir attenter à sa propre vie, voire à celle de l’olympienne pourquoi pas, la réflexion qui s’était mise en branle pour monter ce genre de plan lui passait complètement au-dessus de la tête. Et pourtant Dieu savait qu’il était loin d’être un agneau, qu’il avait son lot d’actes regrettables (qu’il ne regrettait pas) et répréhensibles à son actif. Qu’il avait tué et tiré un certain plaisir, parfois, à faire souffrir. Mais ça ? « Et tu as des pistes ? » Une partie de lui connaissait déjà la réponse, lui semblait-il, ou alors ce n’était là que l’étendue de son espoir d’entendre l’affirmation s’échapper de la bouche adverse. Il voulait un nom, Abel, ou plusieurs, et il serait prêt à s’embarquer sur le chemin de la guerre à l’instant où il l’obtiendrait. Quelle qu’elle soit, d'où qu'elle vienne, la personne responsable de cet acte n’en avait que trop tiré profit. Le cavalier ne s’imaginait pas un seul instant, sans le moindre doute, que Peyton eusse pu être capable d’effectuer seule une partie du travail avant de venir l’en avertir, peut-être persuadé en son for intérieur de ce qu’elle souhaitait garder les mains propres alors que lui n’en avait strictement plus rien à foutre depuis le temps. Finalement, un petit rire incrédule s’échappa d’entre ses lèvres alors qu’il ne lui avait pas encore laissé le loisir de répondre, la bombe que Peyton venait de lâcher tournait en boucle dans sa tête comme une sorte de litanie macabre et il avait l’impression qu’elle frappait un peu plus fort à chaque fois qu’elle refaisait un passage. « Putain d’enfoiré » il grommela alors que les éclats sardoniques mourraient rapidement au fond de sa gorge, et que son regard lâchait enfin sa partenaire tandis qu’il se prenait le visage entre ses mains, les coudes posés sur la table. Il resta ainsi, un peu prostré, quelques longues secondes, cherchant tout aussi bien à assimiler la nouvelle qu’à maîtriser l’orage qui gonflait et grondait dans tout son être, menaçant à tout moment de déborder. « Un nom, il lâcha, enfin. Dis-moi que tu en as un. » Il n’avait pas pu se résoudre à l'injustice, même quand tout cela avait semblé n’être dû qu’à un malheureux concours de circonstances, mais alors maintenant qu’il savait que ce n’était pas le cas ? Il lui fallait un exutoire à toute cette colère qui venait d’un coup de s’embraser, un os à ronger ou quelque chose à frapper, n’importe quoi pourvu qu’elle ne lui dise pas qu’elle n’avait pas encore assez de certitudes pour se targuer d’un jugement sûr. Sa voix, d’ailleurs, s’était échappée tellement calme, tellement froide, qu’elle n’en était que davantage le mauvais présage de tout ce qui bouillonnait à l’intérieur de lui à ce moment précis, à l’image du regard acier plein d’une détermination glacée qu’il rivait à nouveau sur elle. Contre la nature, on ne pouvait pas se venger. Mais là ? Il lui semblait soudain qu’il pouvait enfin donner une direction à toutes ces pensées et émotions négatives qui lui noircissaient le cœur, une raison à sa peine de s’exprimer, quelque chose à laquelle s’accrocher, y planter ses ongles. Mais tout ne dépendait que de ce qu’elle allait lui rétorquer.
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Sujet: Re: (XIX) I find myself losing control Lun 23 Avr - 0:35
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Peyton s’est torturé l’esprit plusieurs jours durant. Elle a longuement anticipé les diverses réactions possibles et probables de la part du cavalier. Aucune ne lui plaisait réellement. La question étant donc : doit-elle sincèrement lui révéler tous les détails sordides de cette histoire ? Elle ne voulait pas. Elle a l’impression qu’elle le brise un peu plus. Peut-être que le mensonge est un mal pour un bien. Est-ce mal de vouloir le préserver ? Elle ne veut pas l’anéantir encore une fois. Elle ne s’imaginait pas capable de lui faire face, de prononcer ces quelques mots et de les entendre raisonner dans cette pièce. C’était au-dessus de ses forces, jusqu’à maintenant du moins. Elle s’est remémoré sa promesse intérieure le jour de la naissance d’Isaac. Ne plus lui mentir, ne plus garder les choses pour elle. C’est leur histoire, à eux deux, aussi tragique soit-elle, aussi douloureuse soit la réalité, aussi sordide soit la vérité. Il a le droit de savoir. Mais, alors qu’il relâche sa main, elle mordille l’intérieur de sa joue, se fait violence pour ne pas reculer. Plus les mots s’échappent de ses lèvres et plus il s’éloigne, plus elle a le sentiment de la perdre. Ça fait mal de prendre conscience à quel point le monde s’écroule, ça fait mal de réaliser qu’on est en train de tout perdre, que tout nous échappe. Les sentiments, ils heurtent, ils blessent, ils sont tels des lames aiguisées. C’est le pire moment pour saisir enfin pleinement l’intensité de ses sentiments à l'égard de l'aîné des Rhodes. Le plus atroce, c’est qu’elle ne peut rien réparer, tout est éraillé, cassé, entre eux, n’est-ce-pas ? Certaines épreuves rapprochent, d’autres séparent.
Le silence est assourdissant, elle en a l’estomac noué, la gorge serrée. Elle ne brise pas ce dernier, elle le laisse encaisser, réaliser. Elle se sent encore plus désastreuse qu’en arrivant. Tout s’écroule. Elle a pertinemment conscience qu’elle vient de le démolir un peu plus. Elle, elle touche un peu plus le fond. Elle commence à s’habituer à la peine, c’est triste à dire. Les lèvres pincées elle l’écoute rompre le silence. Elle relève le regard, prend une légère inspiration. Est-ce qu’elle peut fuir ? Elle aimerait fuir. Ce n’est pas une option. « Depuis quelques jours, une semaine je crois. » Des jours qu’elle ressasse les faits, qu’elle se tourmente, qu’elle meurt d’envie de crier à l’injustice. Elle a laissé ça se produire, l’empoisonnement. Elle n’a rien vu venir. Elle aurait dû prévoir, anticiper, se montrer plus vigilante, faire quelque chose, n’importe quoi. Comment est-ce qu’elle peut continuer à survivre après ça ? Elle se sent tellement impuissante et déplorable. Et, les questions tournent en boucle. Pourquoi elle ? Pourquoi eux ? Pourquoi ? Elle est à la fois désemparée et démunie face à lui, face à sa réaction. Des éclats sardoniques raisonnent, secouent les lieux. Elle ne sait pas si elle doit lui répondre, lui laisser de l’espace, elle ne sait rien. Les poings crispés à s’en blesser les paumes, elle attend. Elle attend quoi ? Aucune idée. Peut-être du répit. Mais non. Elle ne peut l’ignorer, garder les réponses pour elle. Ce serait pire que tout. Elle s’efforce de garder le contrôle de ses émotions, de rester impassible, mais sa lèvre inférieure tremble, elle a l’impression qu’elle risque de s’effondrer à tout moment. « Deux concernés. » Deux putains de monstre. Elle n’en revient toujours pas, elle n’arrive pas à concevoir leurs motivations. Qu’on s’en prenne à elle, peu importe, mais qu’on s’en prenne à son enfant, à un être innocent. Inconcevable. « Joseph Allister. Un Olympien lambda, il faisait partie du comité d’intégration des nouveaux arrivants. » Plutôt ironique. Combien de survivants a-t-il montés contre elle ? Combien le soutenaient ? Le plus fou c’est qu’elle n’a jamais douté de lui. C’est incroyable à quel point elle se trompait, à quel point son foutu jugement était erroné. Il était apprécié, respecté même. Le bon ami, celui qui rend service, qui se porte volontaire. Le mensonge est partout, tout comme les illusions. « Il est mort il y a deux jours. » Parce qu’il ne méritait pas de vivre, de fouler cette terre, de respirer. Il ne méritait pas la clémence, sa clémence. Alors, peu importe sa propre morale, peu importe ses principes, peu importe le code d’Olympia. Elle ne pouvait pas se résoudre à ce qu’il soit exilé, elle ne pouvait pas prendre ce risque. Elle lui a tranché la gorge, sans aucune hésitation, et maintenant, elle trouve son sort beaucoup trop doux. « Et, une Cavalière. » Comment est-ce qu’une femme peut faire ça à une autre femme ? C’est insensé. Elle sent la colère, la rage, grimper en elle, animant ses iris, se mêlant à la détresse et à la douleur. Elle serait prête à ôter une nouvelle fois la vie à cet instant précis.
Sujet: Re: (XIX) I find myself losing control Lun 23 Avr - 21:10
Peyton Abel « I find myself losing control »
Deux concernés, il l'écouta déballer, et son attention lui était toute acquise, avide de détails, assoiffé d'un désir douloureux de vengeance dont il ne mesurait pas lui-même pleinement l'envergure. Il ne connaissait pas l'olympien évidemment, comment l'aurait-il pu ? Lui qui ne prêtait jamais attention aux personnes qui, estimait-il, ne le méritaient pas, soit pour commencer déjà une grosse majorité des gens qui n’étaient pas sous ses ordres. Ses contacts avec la population d'Olympia se résumaient à une petite poignée de survivants dont "un homme lambda" ne risquait certes pas de faire partie. « Tu l'a tué. » Ce n'était pas une question et il n'attendait d'ailleurs pas de réponse de sa part parce qu'il l'avait compris sans qu'elle ait besoin de s'exprimer davantage sur le sujet, il l’avait su à l’instinct dès qu’elle avait prononcé la sentence funeste de l’homme. Il aurait voulu dire qu'il espérait qu'Allister avait souffert – comme ils souffraient, eux, des conséquences de cet acte – mais il ne se voilait pas la face, savait pertinemment que ce n'était pas là la politique d'Olympia. Et si Peyton s'était chargée elle-même de mettre un terme à ses jours, alors elle n'aurait certainement pas couru le risque qu'on puisse lui imputer le crime avec une certitude sans faille. Cela, bien sûr, mettrait bien trop en danger son statut au sein de la ville alors à moins d'avoir perdu l'esprit...
L'appartenance à son groupe du second coupable fut comme un nouveau coup qu'il eut l'impression de se prendre en plein visage. Abel savait, bien sûr, qu'il existait des traîtres au sein de la Crimson Valley, il n'était pas stupide et certainement pas doté d'une mémoire sélective l'ayant poussé à oublier des évènements vieux de moins d'un an. Mais la confirmation, nette et franche, de Peyton, ne fut pas pour autant aisée à accepter, peut-être même qu’une part de lui aurait préféré qu’elle énonce la culpabilité de deux des siens même si cela avait dû lui ôter toute opportunité de revanche. L’idée que ce puisse être une personne qu’il connaissait un peu plus que de simple vue ou fonction suffisait à lui faire monter un arrière-goût de bile dans la gorge. Une cavalière. A la fois trop d’information, et loin d’être assez, il fallait qu’Abel se fasse violence afin de parvenir encore à se contrôler et afficher ce calme de façade qui s’effritait pourtant de manière de plus en plus perceptible au fil des secondes qui s’égrenaient. Son regard s’échappa, parcourant les rainures du bois en un aller-retour nerveux comme s’il allait trouver dans les entrelacs naturels une aide quelconque face à son esprit dont il percevait la douce menace de vriller incessamment sous peu, mais il ne tarda pas à revenir à Peyton. « Et ça ? » La voix fusa abruptement, agressive. « Combien de jours ? La nouvelle ne date pas d’hier, je suppose. » Pas si l’autre était mort avant, il avait bien fallu qu’il crache le morceau avant de passer l’arme à gauche. « Depuis combien de temps est-ce qu'elle se pavane sous mon nez, et que tu ne me dis rien ? » Incapable de tenir en place plus longtemps, Abel s’était relevé dans un mouvement brusque, et la chaise dans l’action avait manqué de basculer en arrière. Ses mains fermement posées à plat sur la table pour les empêcher de se fermer en poings crispés, il se penchait légèrement en avant par-dessus le meuble, le regard brûlant. « Son nom. C’est tout ce que je te demande. Putain, faut que je me répète combien de fois ? » De toutes les personnes présentes sur le ranch, l’olympienne était certainement celle qui méritait le moins la flèche de colère qu’il venait de lui décocher à travers ses paroles soudainement devenues hostiles, il le savait sans pour autant avoir pu se contrôler, parce qu’elle se tenait là, devant lui, et que c’était elle qui lui avait annoncé la nouvelle. Parce qu’il n’y avait personne d’autre à cet instant précis sur qui décharger tout ce surplus dont il ne savait que faire et que le trait était parti avant même qu’il n’en prenne conscience, trop empêtré dans son impatience d’avoir la seule information encore digne de valeur à ses yeux. Il fallait qu’elle soit là, pas partie en raid, pas enfuie après avoir appris la mort de son complice – mais, si tel avait été le cas, il l’aurait su lui aussi, non ? Elle ne devait pas savoir, alors, pas encore, et sa seule présence suffisait à le narguer dans un tel affront qu’il ne serait pas capable de le supporter un jour de plus, pas quand il n’avait même pas eu la patience d’attendre que Peyton veuille bien daigner lui délivrer toutes les informations qu’elle avait encore à lui offrir.
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Sujet: Re: (XIX) I find myself losing control Ven 27 Avr - 11:43
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Peyton est capable de supporter, d’encaisser, un paquet de choses, même maintenant alors qu’elle a le sentiment d’être plongée dans un gouffre sans fin. Mais, parfois, il y a juste cette simple goutte d’eau de trop, celle qui fait tout chavirer. Elle est en colère. Contre elle-même, contre Allister, contre la complice de ce dernier et surtout, contre Abel Rhodes. Alors, forcément, l’implosion ne peut être qu’imminente, surtout quand les reproches infondés fusent et brisent le silence. Toujours elle la fautive n’est-ce pas ? C’est un fait bien ancré dans la caboche névrosée du cavalier en tout cas. Elle serre les poings, contracte la mâchoire pour empêcher les mots désobligeants de franchir le seuil de ses lèvres. Tout à coup, elle n’est plus du tout concernée par les états d’âme du rider, elle ne se sent plus triste ou peinée pour lui, il est loin de mériter sa compassion après tout. Elle relève ses prunelles incendiaires vers l’homme la surplombant, aucunement impressionnée ou ne serait-ce qu’intimidée. Elle n’en revient toujours pas de la situation. Le monde qui tourne à l’envers. Une bonne fois pour toutes, elle n’est pas son souffre-douleur, son défouloir. Ni le sien, ni celui de personne d’autre. Peut-être qu’un rappel s’impose. « Je ne suis pas ici pour subir tes accusations et ta colère. » La voix calme, presque trop, elle ignore ses exigences. Le nom, il l’aura bien assez tôt. En attendant, ils ont peut-être un abcès à crever ou plusieurs même, mais une chose à la fois. « Je ne suis pas un de tes sbires ni ton putain de défouloir, Abel, alors tu descends d’un ton avec moi. » Pas vraiment une requête mais surtout une exigence. Rien n’est moins sûr cependant qu’il accède à cette dernière. Mais pour autant, il est hors de question qu’elle se laisse marcher sur les pieds et qu’elle subisse les accusations la bouche close. « Tu voulais des nouvelles ? Il te suffisait de venir à Olympia. Mais non. Tu m’as évitée parce que tu n’es pas foutu de tenir tes stupides promesses et maintenant, on en est là. » Oui, elle a mal vécu le fait qu’il l’ignore et se retranche sans aucune nouvelle. Elle le vit toujours mal d’ailleurs. Elle ne sait même pas où est enterré Isaac. Et, le comble, c’est qu’il se permet encore de la mettre en position délicate, comme si elle méritait de subir sa rage et son courroux. Pourquoi est-ce qu’elle s’efforce encore de vouloir recoller les morceaux entre eux ? Peut-être qu’il est temps d’arrêter les frais. « Mais soit, t’étais trop occupé, t’avais d’autres choses à foutre et c’est encore moi le problème. » Peyton, la femme à l’origine de tous les maux du monde ou du moins, ceux d’Abel Rhodes, c’est bien connu. Sincèrement, elle est fatiguée de se disputer, fatiguée tout court d’ailleurs. Elle n’est pas ici pour s’en prendre plein la tronche, elle est ici pour rétablir la vérité et réclamer la justice. « Laisse tomber. » D’une main, elle balaie ses précédents propos. Elle n’est pas certaine d’être prête et d’attaque pour une énième dispute en la compagnie du cavalier. « Elle s’appelle Andrea. » Elle ne connait pas le nom de cette dernière mais elle détient suffisamment d’informations pour ne pas se tromper d’Andrea en cas de doublon. « Elle s’occupe des cultures. Elle était herboriste avant l’Influenza, alors tu te doutes que c’est elle, le cerveau de ce désastre. » Allister n’était en réalité qu’un simple pion. La main d’Andrea. Elle n’avait pas réellement accès à Olympia, aucune attache, aucune raison de s’y rendre fréquemment. Il fallait bien que quelqu’un se coltine la part du contrat la plus risquée, autrement dit l’empoisonner à petit feu. Elle n’arrive pas encore à comprendre l’acte. Empoisonner une femme enceinte, tuer son enfant. Ils ne pouvaient pas attendre qu’Isaac soit né et en bonne santé ? Ensuite, ils auraient pu lui planter un couteau dans le dos. Abel en aurait été également affecté, elle en est persuadée, mais Isaac serait en vie. Mais non, c’est bien connu, c’est plus facile de s’attaquer à un être sans défense. Deux putains de lâches.
egotrip
Spoiler:
C'est un rp thème btvs C'est ce que j'ai eu envie de faire à Abel
Sujet: Re: (XIX) I find myself losing control Ven 27 Avr - 23:31
Peyton Abel « I find myself losing control »
Est-ce qu’Abel s’était attendu à ce que son petit coup de sang fasse son effet et qu’elle se contente de lui donner ce qu’il exigeait sans rechigner ? Peut-être, il n’avait pas les idées bien claires après tout. Mais Peyton n’était pas aussi aisément impressionnable que n’importe qui se tenant à ses ordres et donc, sous sa coupe, Peyton avait cessé de le laisser lui marcher sur les pieds depuis déjà bien longtemps pour que n’importe quelle technique d’intimidation, volontaire ou non, soit susceptible de fonctionner sur elle. En conséquence de quoi le retour de flammes étaient dûment mérité, le ton calme mais cassant et au milieu de tout ça l’accusation ouverte quant à la promesse qu’il avait trahie au premier jour et n’avait jamais cherché à rattraper ensuite. Les doigts crispés sur le bois de la table comme s’ils cherchaient à fusionner avec, les dents serrées à s’en casser la mâchoire, il encaissa la réplique à son agacement alors qu’il ne contenait plus qu’à grand peine la colère qui débordait par tous les pores de sa peau. Ses yeux l’auraient tuée sur place, face à ce qu’il jugeait comme de l’impertinence ; il n’appréciait nullement qu’on lui parle sur ce ton et, sous le coup de la surprise qu’elle ose quand même s’y essayer, oubliait complètement que l’olympienne en avait tous les droits. Se justifier, dans pareille circonstances, n’aurait pas été aisé : trop en proie aux émotions orageuses qui l’agitaient, Abel n’était pas en mesure de lui mentir sur un sujet aussi sensible, aussi le silence lui fut-il imposé face à la réalité impitoyable des propos de l’olympienne. Il n’était pas revenu, il l’avait abandonnée à son sort tout comme il s’était abandonné, lui, au sien. Et si elle ne s’était pas pointée aujourd’hui, nul n’aurait pu prédire combien de temps encore il aurait joué de cette distance, de plus en plus incapable de refaire un pas vers elle au fil des jours qui auraient continués de passer. Jusqu’à ce que ce soit trop tard, au final, mais peut-être était-ce déjà le cas. La seule excuse qu’il aurait bien pu opposer à tout ça sortit de la bouche même de son interlocutrice, et sonnait tellement faux qu’une partie de lui fut inconsciemment reconnaissante à Peyton pour lui avoir épargné de se montrer médiocre jusque dans ses excuses en s’essayant, lui, de prétendre qu’effectivement d’autres activités avaient requis et retenu sa présence au ranch sans qu’il ne trouve un seul instant pour faire ne serait-ce qu’un rapide aller-retour en ville. Il n’ouvrit finalement la bouche que pour se faire couper aussitôt, et cela n’aurait pas manqué d’être la goutte de trop si l’olympienne n’avait pas eu tôt fait d’étouffer le feu en balançant enfin le prénom tant attendu. Abel manqua de s’étrangler avec sa réplique, referma la bouche avec l’air d’un poisson sorti hors de l’eau et accepta l’information, tenta (vainement) de l’assimiler. Andréa. Il la connaissait, bien sûr, ne serait-ce parce qu’il connaissait un minimum chacune des personnes faisant un passage plus ou moins prolongé sur ses terres. Et elle, ça faisait un bout de temps qu’elle était là, d’autant plus si l’on prenait en compte la mortalité précoce de ces dernières années. Quatre, cinq ans ? Elle n’était pas une amie, ils n’étaient proches d’aucune manière mais il leur était arrivé d’échanger, parfois, et l’impression qu’il avait toujours retiré d’elle était mêlée à une appréciation certaine. Si elle n’avait jamais brillé par quelque acte éclatant au sein de la Crimson Valley, elle n’avait également jamais agi de manière à le contrarier. Globalement, c’était quelqu’un de sympathique, qui s’était toujours fondu dans la masse sans créer le moindre remous. Cela, toutefois, ne jouerait d’aucune manière dans la décision qu’il avait prise à son endroit avant même de connaître son identité.
Abel avait plus ou moins cessé d’écouter Peyton à partir du moment où elle avait lâché le prénom. Le reste, était parvenu à ses oreilles comme à travers une porte close tandis que sa mémoire s’activait pour ramasser à tout va dans ses souvenirs tout ce qui avait rapport avec elle, aurait pu dénoncer une trahison quelconque. Ce ne fut le fruit que de quelques secondes, quelques secondes vaines pendant lesquelles il flotta entre deux mondes, le regard fixé sur l’olympienne sans pourtant sembler encore la voir. Puis s’anima brusquement, attrapa le flingue à sa ceinture dont il savait au poids qu’il était chargé, mais éprouva néanmoins le besoin de le vérifier tout de même. Sans avoir, au final, balancé un seul mot, il quitta abruptement la pièce en l’y laissant là sans même s’embarrasser de savoir si elle le suivait ou non. Il tenait son nom, il tenait sa revanche. Le reste, dans l’immédiat, pourrait bien avoir cessé d’exister à ses yeux que cela n’aurait rien changé à son revirement subit de comportement.
Sa foulée rapide l’amena directement au campement où, avisant Wyatt, il lui attrapa le bras pour lui demander sans ambages et d’un ton brusque, qui ne tolérerait pas autre chose que la réponse immédiate à sa question, où se trouvait la concernée. Ce qui, une fois obtenu, lui fit planter là le chef de la sécurité pour aller la trouver une centaine de mètres plus loin, occupée dans une discussion avec deux autres personnes dont il ne s’embarrassa pas d’en apprendre le sujet avant de l’attraper par le dos du col pour la balancer avec une violence nullement maîtrisée contre le mur le plus proche. Surprise, elle dut l’être, comme les quelques personnes aux environs tandis que la colère, la fameuse colère tant réprimée éclatait enfin sous les poings du leader et qu’il ne laissait à sa victime aucune chance de retrouver un semblant d’équilibre avant de lui balancer un uppercut dans l’estomac, rapidement suivi d’un crochet du droit qui vint la cueillir en plein dans la mâchoire et amena l’arrière de sa tête à cogner brutalement contre la cloison où elle avait tenté tant bien que mal de trouver un appui. Il n’avait rien pour elle sinon quelques invectives et propos accusateurs probablement quelques peu confus pour tout autre qu’Andréa, mais Abel se fichait pas mal de lui tenir un procès. Aurait-il eu la tête plus froide qu’il l’aurait enfermée de la même manière que Bishop s’était retrouvé enfermé, à tenter de la faire parler avant de la condamner (ou tout du moins à ne pas se livrer à ça devant un public confus), mais rien de cela ne lui effleurait l’esprit à cet instant. La cavalière tenta bien de se défendre, mais sonnée par les premiers coups qui l’avaient eue par surprise, elle n’avait pas vraiment de chance face à son agresseur à première vue bien enragé. Une insulte, et un dernier coup achevèrent de la mettre à terre ; Abel recula de quelques pas, le souffle court et le visage encore tout déformé par la colère, mais elle eut à peine le temps d’essayer de se redresser qu’il dégainait son flingue sans crier gare. La balle lui transperça la gorge, la privant même du luxe d’une mort rapide et indolore, et seulement alors le leader sembla prendre la pleine mesure des gens qui s’étaient rassemblés autour du spectacle. « Putain mais vous branlez quoi ! Vous avez rien d’autre à foutre ? », il leur gueula dessus, l’arme toujours à la main et menaçante dans les mouvements qui accompagnèrent ses paroles. Et sans jeter un dernier regard à Andréa, il bouscula un gars trop hébété pour se bouger à temps sur son passage et vida les lieux pratiquement aussi rapidement qu’il les avait investis. Il n’eut que vaguement conscient d’être suivi de près, n’y prêta pas attention jusqu’à ce qu’une main lui crochète l’épaule et le pousse dans l’encadrement d’une porte ouverte.
L’entrevue avec Wyatt lui remit un peu de plomb dans la tête, ou peut-être que la crise à laquelle il venait de se livrer, une fois achevée, avait imprégné son corps d’une lassitude clairement décelable dans son attitude et ses mouvements. Il retourna à la demeure familiale l’esprit un peu plus vide mais guère plus apaisé qu'avant ; la mort d’Andréa ne changerait rien aux faits, et maintenant il n’y avait plus rien qu’il puisse faire puisqu’il avait tiré le seul coup qui lui avait été permis. Sa colère, toutefois, semblait avoir fondu comme neige au soleil. Au moins momentanément… Abel ne s’était pas attendu à trouver Peyton encore présente, et la surprise fut lisible sur ses traits tandis que, posant un pied dans le salon, son regard avait croisé celui de l’olympienne. Un long moment, il se contenta de la contempler sans rien dire puis finalement sa voix s’échappa, vide de tout, et terriblement sincère. « Je suis désolé. » Quelques pas l’amenèrent à l’intérieur de la pièce, où il se laissa choir dans le canapé à côté d’elle. « Je suis désolé », il répéta encore, quoique sans la regarder cette fois. Il se passa une main sur le visage, massa brièvement ses tempes avant de s’abandonner dans le dossier mou du vieux divan. Ses yeux scrutaient fixement un point indistinct devant lui, tandis que ses pensées flottaient mollement dans son esprit. « Ça change rien, hein ? Elle est morte, mais qu'est-ce que ça fait de plus ? » La vengeance avait été agréable à l'heure de sa colère, à présent elle lui laissait un goût amer sur la langue. Il aurait dû le savoir pourtant, il n’en était pas à sa première fois. Les meurtres ne résolvaient rien, n’apportaient aucun baume à l’âme. « Il ne reste plus rien à faire, maintenant. » Isaac ne risquait pas de revenir, et son cadavre pourrissant se foutrait bien d’avoir été vengé ou non.
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Peyton Yates
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Sujet: Re: (XIX) I find myself losing control Mar 1 Mai - 17:57
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Le regard vide posé sur elle n’indique absolument rien de bon. Elle comprend sa colère et sa douleur, pour autant elle lui en veut à cette minute précise. Elle ne souhaite pas lui accorder sa compassion. Quelques secondes s’étiolent dans cette ambiance indéfinissable teintée d’une multitude d’émotions. Le temps est en quelque sorte figé, puis il réalise. Abel Rhodes s’anime à nouveau, retrouvant l’usage de ses gestes. Il s’empare presque instantanément de son arme, se dirigeant déjà d’un pas inflexible et déterminé vers la porte. Aucun regard, rien. Il lui faut un moment avant de réaliser à son tour. Ils vont être totalement vengés, pourquoi n’est-elle pas complètement soulagée alors ? Elle soupire, enfouissant son visage dans ses paumes. Elle déteste cette situation, elle déteste Abel, elle se déteste. Elle en est arrivée à un point où elle se demande ce qu’elle fout là, pourquoi est-ce qu’elle foule encore cette terre au juste ? L’image de Willa s’impose à elle, bien sûr, mais elle n’est pas certaine que ce soit suffisant. Et, apparemment, Abel n’est pas quelqu’un auquel elle peut se raccrocher, sur lequel elle peut compter. Il a ses démons, elle les siens. Peut-être qu’ils sont connectés, mais ils ne font que les séparer, les éloigner un peu plus l’un de l’autre. Peyton se redresse finalement, accusant la fatalité de cette pensée. Elle n’a plus rien à faire ici. Au moins, tout est plus ou moins réglé entre eux. Elle ne lui cache plus rien à présent. Elle s’extirpe de la cuisine, bien déterminée à quitter les lieux avant le retour de l’aîné des Rhodes. Elle ne veut plus vraiment le voir et lui non plus, du moins elle le présume. Alors que cette pensée lui traverse l’esprit, la silhouette de Jenna se campe face à elle, bien droite, les mains sur les hanches. « Il est bouleversé et en colère. Il dit n’importe quoi dans ces moments-là. Je ne l’excuse pas, il prend le monde entier pour son défouloir personnel, mais… tu devrais l’attendre. » Peyton hausse un sourcil perplexe. Elle n’est pas bien certaine de ce qui est en train de se produire à cet instant précis. Elle ne connait plus vraiment Jenna, alors cet élan d’elle ne sait trop quoi la surprend. « Il est vraiment mal. Il se retranche ici. Il a toujours fonctionné comme ça. »à la place de tenir ses promesses, songe-t-elle encore furieuse. « Et encore, ce n’est pas excusable, je sais. » Au moins sont-elles sur la même longueur d’onde. Parce qu’elle aussi, elle est profondément blessée, profondément touchée par la perte. Pourtant, elle ne s'obstine pas à heurter encore un peu plus Abel, contrairement à lui qui ne dispose d'aucune gêne à la malmener. Finalement, elle suit Jenna, la rejoignant sur le canapé. Elle ne sait pas vraiment pourquoi, mais elle a envie ou peut-être besoin de l’écouter.
Lorsque Jenna s’éclipse, la laissant seule avec elle-même, Peyton est probablement encore plus paumée qu’auparavant. C’est plutôt étrange de discuter d’Abel Rhodes avec quelqu’un qui ne le déteste pas au point de vouloir lui ôter la vie. Et, peut-être que ça lui a fait du bien, malgré le sentiment de désemparement l’ayant gagné. Lorsque la porte claque, son cœur manque un battement. Elle ne peut plus partir à présent. Pour autant, elle ne sait nullement où elle en est, où ils en sont eux. Elle relève le regard, croise ses prunelles et finalement, c’est le silence qui s’empare une nouvelle fois d’eux. Elle ne sait pas vraiment quoi dire, quoi faire. Elle ne sait pas à quoi s’attendre non plus. Peut-être qu’il est juste là pour lui balancer sa rage en pleine figure. Elle ne sait rien en somme. Puis, trois petits mots, des mots simples, changent tout. Et, d’un coup, sa colère s’estompe, elle fond comme neige au soleil. Il s’assied à ses côtés et elle lutte pour ne pas s’effondrer suite à ses paroles. Andrea est morte. Joseph est mort. Eux, ils vivent et ils doivent continuer à vivre avec la douleur, peu importe la vengeance achevée. Non, ça ne change rien, ils en sont toujours au même point. Rien ne ramènera Isaac. Elle se rapproche un peu plus, emprisonnant la main du cavalier, posant son menton contre l’épaule de ce dernier. « Tu as raison, ça ne change rien. Mais, je n’échangerais pas la fraction de seconde de satisfaction que ça a bien pu me procurer. » Parce qu’elle ne peut l’avouer qu’à lui, n’est-ce-pas ? Personne n’est supposé savoir qu’elle est l’auteur du meurtre de Joseph ou qu’elle s’en est délecté. « J’ai besoin de toi, Abel. » Elle se sent putain de vulnérable là, tout de suite. Ce n’est pas un sentiment qu’elle apprécie outre mesure. « Je comprends que ce soit plus facile de m’éviter. » Une issue comme une autre. Sauf qu’elle, elle n’a pas besoin d’espace, c’est tout le contraire, elle se sent beaucoup trop seule. « Mais, si tu préfères continuer de la sorte, alors il faut que ce soit définitif. » Ce n'est pas une menace, sa voix se brise presque, sa main se referme sur la sienne. Elle n'en peut plus, qu’il entre et qu’il sorte de sa vie. C’est trop douloureux. C’est le moment de faire un choix.
Sujet: Re: (XIX) I find myself losing control Mer 2 Mai - 0:04
Peyton Abel « I find myself losing control »
D’abord raidi à son contact, Abel se laissa faire, laissa la main de l’olympienne s’emparer de la sienne et sa tête chercher l’appui contre son épaule. Loin de s’ouvrir à elle comme à son habitude, de l’accueillir à ses côtés avec l’habitude de deux amants qui ont perdu plus d’une nuit dans les bras l’un de l’autre, il s’était tant et si bien fermé à elle sur ces dernières semaines qu’il dut obliger ses muscles à se dénouer un tant soit peu, à chasser la tension qui l’habitait en permanence. « J’échangerais volontiers, en ce qui me concerne, le sermon interminable de Wyatt après ça », il rétorqua à ses propos avec une légère ironie. Mais le sentiment de jouissance, presque, qu’il avait retiré de chacun de ses coups contre Andréa, de chaque fois où ses phalanges étaient venues démolir un peu son joli visage, s’enfoncer dans son ventre, et l’expression de son regard tout du long… non, ça, il ne le rendrait pas, eusse-t-il fallu que son chef de la sécurité l’engueule encore une fois à ce propos. Il avait merdé, certes, pourtant il pourrait bien essayer tout ce qu’il voudrait que cela ne ferait pas naître en lui le moindre soupçon de regret à l’égard de son emportement précédent. Lui aussi avait besoin d’elle. Et pourtant seul le silence répondit à cette confession tandis que ses doigts se nouaient à ceux de sa compagne, gauches, roidis par l’action et quelque peu fracassés, la peau meurtrie en de nombreux endroits. « C’est pas que toi. » Mais en partie, oui, en grande partie même et il était inutile de le lui nier quand son silence radio de ces derniers temps en avait apporté la preuve flagrante à la concernée. « C’est… Enfin, j’avais pas envie de retourner à Olympia. Je ne peux pas. » Passer le seuil de cette foutue baraque, retracer un à un les souvenirs de cette dernière matinée oisive pour se souvenir, brusquement, de ce qui était arrivé dans la cuisine. La scène n’était pas prête d’en quitter sa mémoire, il en gardait un souvenir ridiculement net jusqu’à ses moindres détails, la tasse explosée sur le sol et Peyton qui se tenait le ventre, Peyton pour qui il n’avait pas été là au pire moment et dont l’expression de son visage, à cet instant, le hantait encore parfois dans ses nuits agitées. « Je sais pas comment tu fais pour rester chez toi », admit-il au bout du compte. Peut-être n’avait-elle tout simplement pas le choix ? Pas comme lui, qui avait bénéficié de ce privilège, et avait en conséquence de quoi choisi la fuite, solution de facilité lâche mais tellement mieux arrangeante.
« Pour ce que ça vaut, j’avais vraiment l’intention de revenir. » Après l’enterrement, ou une semaine plus tard, peut-être deux, peut-être plus si elle ne s'était pas finalement décidée à venir ici. Le temps qu’il trouve le moyen de combattre ses propres démons, et d’affronter ceux qu’il déchiffrerait dans les yeux de son amante. « Tu sais j’en ai voulu à Jen, beaucoup, lorsqu’elle a choisi de me cacher sa grossesse et d’avoir son mioche dans ces conditions loin d’être optimales. Comme je t’en ai voulu à toi quand tu t’es engagée sur le même chemin. L’idée de tout ce qui pouvait mal se passer, et des conséquences qu’il faudrait subir ensuite. » Sa sœur n’avait pas souffert du moindre problème cependant, Lou et elle se portant comme un charme. Quant à Peyton… sans vraiment s’en rendre compte, elle l’avait guidé au travers de ses doutes et de son fatalisme, avait démonté brique par brique le mur derrière lequel il avait retranché ses espoirs et ses envies jusqu’à l’amener à accepter ce futur, à le voir désirer être père une seconde fois. Il s’était préparé au pire et elle lui avait fait miroiter le meilleur ; la chute n’en avait été que plus rude, et Abel après ça n’avait pas été capable de se remettre en selle. « Il y a eu beaucoup de choses à faire ici et c’est devenu plus simple de ne me préoccuper que de ça, plutôt que de songer à ta réaction lorsque je reviendrais vers toi et que tu comprendrais. » Il ne la regardait toujours pas, sa main étroitement nouée à celle de l'olympienne, la conscience aiguë de son corps appuyé contre le sien. « Que s’il était possible de revenir en arrière et de faire un choix, je préférerai tuer encore dix fois Isaac à mains nues que de courir le risque de te perdre à la place. »
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Sujet: Re: (XIX) I find myself losing control Mer 2 Mai - 23:18
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Elle est prisonnière d’Olympia, contrairement à lui. Elle n’a pas le choix, aucune issue de secours, pas d’échappatoire envisageable. Et, chaque jour, elle arpente ces lieux qui lui nouent l’estomac, hantent ses rêves, brouillent ses yeux de larmes. L’infirmerie, la propre maison de son enfance. Elle ne peut tout simplement pas fuir, elle ne dispose pas de ce luxe. Elle fait face, ni plus ni moins. Elle vit avec les souvenirs turbulents inhérents à ces lieux, à cette ville. Elle en vient à se demander si Olympia n’est pas maudite. Cet endroit, il a traversé de sacrés malheurs avant de s’effondrer et de finalement renaître de ses cendres. Peut-être que c’est pour ainsi mieux sombrer à nouveau. Lorsqu’on foule le sol d’Olympia, tout semble idyllique, on se met à espérer, à avoir foi. Ce n’est rien qu’une illusion au final. La ville, son foyer, elle-même, rien n’est épargné, rien ne le sera jamais, personne n’est à l’abri. Alors, elle endure, elle se remémore les bons souvenirs, ceux liés à son passé, des plus récents également. Parfois, ça fonctionne, et la douleur s’atténue. C’est rare tout de même. Mais, elle ne fuit pas, jamais. C’est chez elle. Willa, Bass, Elanor, ils sont à Olympia, ils sont son foyer. On n’éclipse pas d’un claquement de doigts les personnes qui comptent, les personnes qu’on aime, c’est impossible à ses yeux. Alors, elle reste.
Elle ne sait pas si elle doit l’écouter, le croire. Peut-être que l’intention d’Abel était réelle, pour autant, il n’est pas revenu. Elle s’est sentie incroyablement seule et démunie, sans même évoquer le rejet qu’elle a dû encaisser, subir. Ça fait mal. Les mots ne comptent pas lorsque les actes manquent à l’appel, se révèlent inexistants. Elle ne répond pas, elle ne sait pas quoi dire. Elle se contente de l’écouter. Elle est profondément déçue, comment peut-il en être autrement ? Elle ne veut pas envenimer la situation entre eux, parce qu’elle a trop besoin de lui à ce moment précis. Elle a peur d’endurer un autre rejet, l’abandon. Elle ne sait pas vraiment ce qu’elle compte faire s’il décide de sortir définitivement de son existence, de tirer un trait sur leur histoire. Elle n’est pas certaine de pouvoir encore supporter l’absence du cavalier. Elle se détache quelque peu pour mieux le sonder du regard sans pour autant délacer ses doigts des siens. Elle ne réalise pas tout de suite où il souhaite en venir. Elle n’est même pas certaine d’interpréter correctement les paroles du rider. Elle reste immobile, silencieuse, un instant. Le temps qu’elle assimile. Elle ne sait pas si elle est supposée être en colère contre lui ou bien touchée par ses dires. Elle lui en veut de parler ainsi d’Isaac, elle s’en veut de lui avoir fait endurer tout ça. Elle n’a jamais craint pour sa propre vie, elle aurait préféré mourir en donnant naissance à son fils si ça avait pu le sauver. Mais, lui, il a manqué de tout perdre. « J’ai du mal à saisir. Je respire, je suis en vie, et pourtant tu me rejettes, tu me fuis, alors qu’il y a peu tu as cru me perdre. » Elle n’arrive pas à cerner la logique. Il souhaite prendre ses distances car il ne veut plus ressentir ça à nouveau, être confronté au fait qu’il risque de la perdre un jour ou l’autre ? « Est-ce que tu m’en veux ? Tu m’en veux de t’avoir fait subir ça ? D’avoir délibérément risqué ma vie ? De ne pas t’avoir choisi toi ? » à l’époque, la question ne se posait pas, elle n’a pas fait de choix, elle voulait autant Abel que ce bébé. Une fois les contractions déclenchées, elle a souhaité mourir, elle n’a pas pensé à lui. Pourtant, ça n’empêche pas qu’elle l’aime mais si c’était à refaire… « Moi, j’échangerais mon dernier souffle contre le sien s’il était encore possible de le sauver. Je comprends, je te comprends, mais je peux pas… » Elle lâche sa paume, soupire, passant une main dans sa chevelure rousse. Pourquoi est-ce qu’ils s’évertuent à compliquer les choses ? « Est-ce que tu m’en veux, Abel ? Est-ce que tu peux passer outre ou est-ce que tu me considères uniquement comme une faiblesse ? Réponds-moi. » On en revient toujours aux mêmes questions. Peut-il accepter leurs divergences, passer à autre chose, ne pas lui en vouloir pour le reste de ses jours d’avoir ressenti ce qu’il considère plus que probablement comme une faiblesse. Est-ce qu’il compte rester ou sortir de sa vie ? Elle veut des réponses, qu’il soit clair, qu’il arrête de continuer à la faire espérer.
Sujet: Re: (XIX) I find myself losing control Jeu 3 Mai - 7:08
Peyton Abel « I find myself losing control »
Abel n’avait aucun moyen de prédire à l’avance de quelle manière elle allait prendre l’aveu qu’il venait de lui faire, parfaitement conscient de la dose de cruauté contenue dans ses paroles. Il ne regretta aucun des mots lâchés, pourtant, n’aurait rien repris ni même adouci davantage ses propos si l’opportunité d’un second essai s’était offerte à lui. A quoi bon, puisque c’était là l’exacte vérité ? Peyton ne comprenait pas, bien sûr, ou peut-être qu’elle ne voulait pas comprendre. Peut-être, aussi, qu’elle n’avait pas toutes les cartes en main pour ce faire et cela, bien sûr, était entièrement de la faute du cavalier, du fait qu’il ne voulait bien lui concéder que des moitiés de vérités, et un mutisme persistant le reste du temps. Les questions l’assaillirent, jetées toutes d’un coup à son visage tandis qu’il se décidait finalement à couler un regard en biais vers elle, sonder l’expression de son visage. Elle serait morte pour Isaac, si elle l’avait pu. Et Abel… il ne pouvait pas envisager cette idée, la refusait catégoriquement et la niait en bloc. Cela, était sans le moindre doute le point le plus important qui les divisait à l’heure actuelle. Elle le lâcha et il laissa faire sans opposer la moindre résistance, sans chercher à la retenir ne fut-ce qu’une seconde de plus. Ses doigts se délièrent mollement et, une fois qu’elle eut récupéré sa main, se contentèrent simplement de faire jouer leurs articulations encore douloureuses d’avoir été abîmées avec autant de rage tout à l’heure. D’autres questions fusèrent encore, nées du mur d’incompréhension qu’il avait érigé entre eux deux et continuant de s’y heurter, puis le silence, une exigence. Les paupières lourdes, Abel ferma les yeux un instant, cherchant en lui la force de répondre à tout ça. Il pouvait encore lui mentir, il pouvait…
« Oui, je t’en veux. » Est-ce qu’elle avait seulement pu espérer que ce ne soit pas le cas ? « Tu m’as fait tuer mon propre fils, Peyton. » Il se tut un instant, se mordit la lèvre inférieure, ses yeux ne cherchaient plus à l’éviter cette fois, l’affrontant au contraire de face. « J’ai regardé dans ses yeux morts et je lui ai planté ma lame dans le crâne. » Ses mots étaient durs, mais plus durs encore étaient les souvenirs qu’il gardait pour lui, les détails gravés dans sa mémoire qu’il ne lui dirait jamais parce qu’elle avait déjà bien assez souffert comme ça. « Tu comprends pas pourquoi je t’évite, vraiment ? » A présent tourné de trois quarts vers l’olympienne, il leva une main vers elle ; le pouce glissa le long de sa mâchoire, s’arrêtant contre l’angle qu’elle dessinait alors que les autres doigts se calaient dans son cou. Un instant, on eût pu croire qu’il hésita à se pencher vers elle pour l’embrasser, mais l’impression fut brève et rien ne se passa ; bientôt, la main retomba doucement tandis qu’un petit rire dépité ébranlait le cavalier. Il baissa le regard, se fit fort de ravaler au mieux son amertume pour reprendre, encore, et continuer de tourner le couteau dans la plaie. « Tu m’as fait tuer mon propre fils, il répéta encore, et pourtant tout ce que j’éprouve quand je te regarde c’est le soulagement coupable que tu sois encore là, toi. » Et si le terme d’infanticide était trop fort pour la réalité, en ce que l’enfant était mort et que le cavalier n’en avait achevé que le cadavre sous l’emprise du virus, c’était tout de même ce qu’il avait l’impression d’avoir fait malgré tout. C’était comme ça que l’acte restait gravé dans sa mémoire, qu’il revoyait en boucle ce couteau enfonçant la cervelle, l’os encore trop fragile pour opposer la moindre résistance au passage de l’acier. « Tu m’as fait faire la pire atrocité que je pouvais imaginer, alors pourquoi est-ce que j'arrive même pas à m'en vouloir quand je réalise que j'aurais pu te perdre à la place ? » Mais qu’elle aurait préféré mourir, c’étaient ses propres mots. Alors il ne savait plus bien ce qu’il devait penser d’elle, de lui. Abel ne supportait pas d’avoir fait ce qu’il avait dû faire, cela c’était assez évident, mais ce qu’il supportait encore moins, était cette prise de conscience douloureuse qu’il serait prêt à agir de nouveau de la sorte, à choisir entre ça ou la mort de l’olympienne. L’idée le dégoûtait de lui, peut-être d’elle aussi. Alors oui, l’éviter était plus simple, pour ne pas qu’elle ait à lire ce soulagement dans le regard du cavalier quand ce qu’elle semblait désirer, elle, était que sa situation et celle d’Isaac eussent été échangées. « Je sais pas si je pourrai passer outre. » Dernier aveu soufflé, les yeux remontant chercher le regard de sa compagne. Il voulait essayer, néanmoins. Mais de là à dire qu’il croyait pouvoir y réussir...
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Peyton Yates
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Sujet: Re: (XIX) I find myself losing control Sam 5 Mai - 1:30
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Peyton ne s’est jamais fourvoyée, il y a quelque temps déjà qu’elle ne se voile plus la face. Elle souhaitait juste l’entendre de vive voix, peu importe que ce ne soit pas facile à encaisser. Ce qu’elle a toujours voulu, c’est qu’il mette des mots sur ce qu’il ressent, sur ses sentiments, ses émotions. Alors, non, ce n’est pas agréable, c’est douloureux même, mais ça vaut mieux qu’un silence quelconque. Parce qu’elle n’en peut plus de ses silences habituels, elle préfère encore être brisée. Il lui en veut. Elle le comprend. Elle le trouve terriblement injuste cependant. C’est donc cette place qu’elle occupe aux yeux du cavalier, elle est celle qui lui fait commettre le pire, des actes pénibles et atroces. Elle n’aime pas ce rôle. C’est lui qui lui a attribué ce dernier, pas elle, non. Elle n’est pas d’accord. Elle ne lui a absolument rien demandé. Elle veut bien endosser la responsabilité du chaos actuel, elle a choisi de mener sa grossesse à terme après tout, elle a opté pour le risque. Ce qu’elle n’a pas l’intention d’endosser c’est bien la multitude de sentiments contradictoires qu’il éprouve à son égard, qu’elle lui fait ressentir. Elle ne lui dicte pas ses émotions, ses actes, c’est lui qui se laisse guider et assombrir par ces derniers. Ça ne l’empêche pas de se sentir terrible et monstrueuse face aux propos d’Abel. Elle se sent complètement coupable et minable. Il a tué Isaac par sa faute, tout est de sa faute. Il ne faut pas qu’elle se laisse atteindre, qu’elle se laisse submerger. Déjà qu’elle a la sensation d’être plus bas que terre, elle ne peut guère assumer tout ce que l’aîné des Rhodes lui reproche. Elle ne peut pas sous peine de flancher irrémédiablement. Ce n’est pas envisageable. C’est terrible de se dire que c’est la première fois qu’il lui parle vraiment, qu’il se confie vraiment. Sous la couche de reproches, elle perçoit aisément les sentiments forts qu’il éprouve à son égard. Elle pensait qu’elle serait la première à être brisée par cette relation, mais c’est lui qui est peut-être le plus amoché en fin de compte, c’est elle qui l’a abimé. Pourtant, elle n’arrive pas à regretter ses choix, ceux qui les ont menés jusqu’ici, jusqu’à ce moment. Rien ne sera jamais comme avant. Il est là, le nœud du problème.
Il la cherche du regard mais elle ne parvient qu’à fuir. Elle est perdue et incroyablement touchée. À l’entendre, elle a l’impression de le répugner, elle ne veut pas lire le dégoût dans ses iris. Ce n’est pas supportable. Elle se relève vivement, reprenant ses distances. D’un revers de main, elle essuie une larme échappée, perlant le long de sa joue. Il l’a blessée. Elle est déjà bien ébréchée, alors elle peut le supporter, elle le doit. « J’accepte peut-être d’endosser la responsabilité de ce fiasco, parce que j’ai choisi de mener à terme ma grossesse. Mais, je ne suis pas responsable de tes sentiments envers moi, envers Isaac, envers notre situation. » Elle aimerait pouvoir le soulager, assumer l’entièreté de cet échec, le délester de ses remords. Parce qu’elle déteste le voir ainsi. Elle est pourtant trop effondrée pour assurer ce rôle. « Je suis la coupable idéale, je le sais, mais je ne suis pas seule dans cette histoire. » Il y est autant embourbé qu’elle. Ils partagent les mêmes tourments ou presque du moins. Elle soupire, se massant les tempes du bout des doigts. Cette situation est un véritable casse-tête chinois. Casse-tête dont elle est presque certaine de détenir la réponse cependant. « De toute évidence, je crois que j’ai réponse à ma question et toi aussi. J’en ai marre des doutes, j’ai besoin de quelque chose de concret, surtout maintenant. Alors, je vais te laisser. » Parce qu’il souhaite qu’elle parte, n’est-ce-pas ? S’il n’est pas capable de lui fournir une réponse franche et tranchée, ça traduit la suite de leur histoire. Elle a besoin de lui, mais peut-être qu’il n’a pas besoin d’elle. Il lui en veut, point barre.
Sujet: Re: (XIX) I find myself losing control Sam 5 Mai - 20:15
Peyton Abel « I find myself losing control »
Inutile de prétendre qu’il ne s’attendait pas à ce que ses paroles la laissent de marbre, il savait bien qu’il allait la blesser avec ce genre d’accusation. Il savait que c’était cruel, en partie injuste, mais elle avait posé ses questions et il y avait répondu sans se détourner, cette fois, sans se cacher derrière un mensonge ou une semi-vérité. Il avait beau avoir conscience que Peyton n’y était pas pour grand chose dans les récents événements, il ne pouvait néanmoins s’empêcher d’entretenir à son égard une rancune qui, si elle s’apaiserait avec le temps parallèlement à son deuil, n’en était pas moins vivace à l’heure actuelle. Mettre des mots dessus s’était avéré difficile et il s’était sans doute mal exprimé en ne faisant de ce fait qu’accentuer davantage la rudesse de ses aveux… mais au moins ceux-là avaient-ils été crachés, d’une manière ou d’une autre. Elle n’était pas seule là-dedans, non, ils y étaient tous les deux qu’ils le veuillent ou non, sauf qu’ils n’avaient de toute évidence pas la même manière de gérer la situation. Pour peu qu’on puisse parler de gérer : en ce qui concernait Abel, c’était clairement une chute libre vers on ne savait trop où alors que la mort d’Isaac l’avait amené à complètement se refermer sur lui même et rejeter en bloc tout ce qui ne pouvait pas être abordé d’un point de vue strictement impersonnel. La gestion de son ranch, de ses hommes ou de ses objectifs, rien de cela ne s’était réellement trouvé affecté, mais dès lors que l’on cherchait un tant soit peu à s’intéresser à l'individu qui se planquait derrière le masque du leader… là, il n’y avait plus personne. Abel sembla s’animer un peu quand l’olympienne évoqua son désir de partir. Pas pour contredire sa conclusion, non, parce qu’il était de toute évidence bien incapable de lui apporter ce qu’elle souhaitait et attendait de lui et se trouvait démuni du moindre argument à opposer à ça, mais il ne put toutefois s’empêcher de se sentir tiraillé entre deux envies contradictoires tandis qu’il la regardait s’éloigner en direction de la porte du salon. « Attends. » Il se leva à son tour du canapé, sans précipitation aucune, attendant simplement qu’elle s’arrête et se retourne vers lui. « Je te dois encore quelque chose. » Plus d’excuse, c’était inutile ; plus de déclaration, ni de preuve de contrition face à son comportement injuste à son égard. Il n’allait pas lui dire qu’il voulait qu’elle reste encore un peu avec lui, qu’il le pensât ou non, mais il y avait au delà de tout ce qui s’était passé aujourd’hui quelque chose qu’elle méritait de savoir peu importe son ressenti sur le sujet. Même si elle ne lui avait jamais posé la question, ni fait seulement mine de s’y intéresser, elle ne pouvait pas y être indifférente et le cavalier ne pouvait, de toute manière, conserver ce secret seul. « Suis-moi. » Sans se donner la peine de se montrer plus clair – il était de toute manière fort probable qu’elle comprenne d’elle-même, et si ce n’était pas maintenant cela serait bientôt –, il la dépassa pour sortir de la pièce en premier, puis de la maison. Sans sembler afficher la moindre hésitation, il avisa la voiture avec laquelle Peyton était venue ici et s’installa d’autorité à la place du conducteur, bien décidé à ne répondre à aucune question tant qu’ils ne seraient pas arrivés là où il avait l’intention de l’amener. Il eut l'air de ne prêter aucune attention aux quelques regards appuyés que certains de ses hommes lui lancèrent en passant, paraissant de toute évidence avoir relégué au rang des sujets sans importance sa crise de tout à l’heure. Avis sûrement non partagé du côté des cavaliers mais il serait toujours temps de s’en soucier plus tard.
L’endroit n’avait pas bougé depuis la dernière fois où il était venu, et se retrouver ici si peu de temps après ce qu’il y avait fait noua brutalement ses entrailles. Il coupa le moteur à une petite centaine de mètres de la tombe anonyme et ne bougea pas, incapable dans un premier temps de sortir de l’habitacle. De toute manière, Peyton n’avait plus besoin de lui pour se faire guider sur la suite. A partir du moment où elle avait reconnu l’endroit où il l’amenait, elle saurait où aller pour trouver ce qu’ils étaient venu chercher, aussi lui laissa-t-il prendre de l’avance, quelques minutes durant lesquelles il l’observa s’éloigner en direction du ruisseau et de son petit bosquet qui en bordait le rivage. Indécis quant à la suite des événements, et s’il fallait mieux la laisser seule ou non face au seul souvenir physique qu’il restait d’Isaac, il attendit encore un peu avant de se décider enfin à claquer la portière et marcher dans ses pas. Dans sa tête se disputaient les vieux souvenirs insouciants et ceux de sa dernière venue ici tandis qu’il la rejoignait finalement là où il s’était attendu à la trouver, s’arrêtant néanmoins à distance d’elle ; sa voix cassa finalement le silence, lourde de son deuil. « J’arrive toujours pas à me faire à l’idée que je le verrai jamais grandir. »
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Sujet: Re: (XIX) I find myself losing control Mer 16 Mai - 22:44
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Sincèrement, Peyton ne sait pas réellement ce qu’elle attend d’Abel. Peut-être qu’il la retienne, qu’il lui dise qu’il a besoin d’elle, qu’il a envie d’être à ses côtés. Mais, les aveux suivis du silence ont un goût amer. Elle sait à quoi s’en tenir, elle en tire ses propres conclusions. Il n’est pas capable d’arrêter de lui en vouloir, alors il n’est pas capable non plus de lui accorder ce qu’elle désire. Elle ne souhaite pas qu’il reste auprès d’elle en éprouvant des sentiments contradictoires à son égard. Ce n’est pas la peine, ce ne serait qu’une énième perte de temps. Peut-être que tout est lié, qu’ils étaient destinés à en arriver à cet instant précis. Après tout, Abel n’a jamais cru en eux. C’est voué à l’échec, qu’il disait. Surement qu’il voit juste depuis le tout début. Maintenant, elle s’y résigne elle aussi. Il vaut mieux tard que jamais, autant arrêter les frais dès à présent. Elle tourne les talons, déterminée ou pas, il faut qu’elle sorte d’ici. Pourtant, elle ne veut pas que ça se termine. Pas tout de suite, jamais. Elle se gifle mentalement et s’y oblige avant que la voix du cavalier ne raisonne à nouveau. Elle oscille entre une vague de soulagement et d’appréhension. Elle a bien conscience qu’il ne risque pas de revenir en arrière, de s’excuser, de lui susurrer ce qu’elle souhaite entendre plus que tout. Elle espère encore. Elle stoppe l’amorce de son départ, le ventre noué par elle ne sait trop quoi, et se retourne finalement, croisant les douloureuses prunelles de l’aîné des Rhodes. Elle fronce les sourcils, surprise. Elle ne comprend pas vraiment. Abel ne doit rien à personne généralement ou en tout cas, il ne l’admet pas. Elle ne répond pas, elle se contente de le suivre sans un mot, s’installant sans rechigner du côté passager de son propre véhicule. Il lui faut quelques minutes avant de réaliser qu’il est sur le point de répondre à la question silencieuse qu’elle n’a pas osé poser.
Peyton reconnut rapidement l’endroit. La main crispée autour la poignée de la portière, l’autre contre sa cuisse. Il lui faut rassembler tout son courage afin de s’extirper de la voiture. D’un pas indécis, les bras croisés contre son cœur, elle s’avance vers le petit ruisseau, l’esprit en peine. L’endroit est idyllique, comme dans ses souvenirs d’adolescence. Ils ont passé de beaux moments ici. C’est le lieu de l’insouciance. C’était. Maintenant, c’est celui du deuil. Mais, le choix est parfait. L’esprit qui vagabonde, les traits d’Isaac qui lui reviennent en mémoire. Elle est heurtée de plein fouet. Elle retient son souffle, la douleur et la peine lui empoignant la poitrine. C’est vraiment terminé. La mort, le deuil, la perte, le chagrin, ils n’ont jamais été aussi réels. La réalité lui saute aux yeux. Tout est fini, tout. Maintenant, elle doit avancer, mais comment est-ce qu’elle le peut ? Les yeux fermés, elle laisse perler quelques larmes le long de ses joues. C’est difficile d’accepter vraiment la disparition d’un être cher. Elle aurait voulu le connaitre, le tenir encore longtemps dans ses bras. Impossible, elle peut toujours en rêver cependant. Parfois, lorsqu’elle clôt ses paupières, elle imagine ces moments de bonheur qu’elle ne vivra jamais. C’est douloureux et agréable à la fois. Les paroles d’Abel manque de la faire sursauter. Le regard fixé au paysage, elle ne se retourne pas. Elle ne sait pas vraiment quoi dire. Tout ce qu’elle peut dire sera toujours insuffisant. « Moi non plus. » Ils devront s’y faire. Facile à dire. Tout ne s’oublie pas en un claquement de doigts. « Pourtant, on n’était pas du genre à se projeter. » Surtout lui. Elle non plus, c’est surtout qu’elle ne voulait pas s’accorder de faux-espoirs. Force est de constater que ça n’a pas fonctionné. « Tu n’étais pas obligé de le faire toi-même. Tu n’étais pas supposé endurer ça tout seul. » Il aurait pu, il aurait dû, demander à quelqu’un d’autre de s'en charger. Qui ? Bonne question. Elle, elle aurait dû être présente pour lui. Peut-être qu’elle n’aurait pas dû attendre son retour, peut-être qu’elle aurait dû quitter l’infirmerie, s’imposer au ranch, l’obliger à partager sa douleur et son chagrin. Trop tard maintenant.
Sujet: Re: (XIX) I find myself losing control Jeu 24 Mai - 4:17
Peyton Abel « I find myself losing control »
Pas du genre à se projeter, ça… un sacré euphémisme, surtout pour lui qui avait d’abord rejeté tout d’un bloc la grossesse, puis l’arrivée inexorable de l’enfant. Il n’avait jamais souhaité qu’elle tombe enceinte, pas plus qu’il n’avait été heureux d’apprendre la nouvelle et maintenant il se tenait là, face à cette tombe encore trop fraîche pour que l’herbe ait commencé à y repousser dessus, et la douleur de cette perte était aussi présente qu’une plaie physique. Alors effectivement, pour quelqu’un supposé ne pas se projeter dans cette relation dont il avait clairement énoncé plusieurs fois qu’elle ne mènerait à rien, la mort précoce d’Isaac avait eu bien des conséquences, suscité bien des dommages autour d’elle… Le petit rire s’échappa, on ne pouvait plus amer, avant qu’il ne le ravale. « Ah bon ? » Ses yeux quittèrent le petit monticule de terre pour revenir se poser sur Peyton, perdus, incapables de maintenir le moindre faux-semblant quand la proximité de la tombe semblait bombarder le cavalier de la cruelle vérité à chaque instant qui passait. « Et qu’est-ce qu’il fallait que je fasse, alors ? Rebrousser le chemin, retourner dans cette putain de chambre et t’annoncer la bouche en cœur que c’était fini, que je l’avais tué ? » Sa voix se cassa un peu sur les dernières syllabes et il détourna le regard, s’intéressant à la place au flot imperturbable du ruisseau qui ondulait tranquillement à côté d’eux et qui semblait remarquablement peu concerné par ce qu'il se passait sur sa rive. « Comme si t’en avais pas déjà eu assez, il aurait fallu que j’en rajoute une couche ? » Alors qu’il n’avait déjà pas pu supporter l’atmosphère étouffante, ni ce qu’il avait lu dans le regard de l’olympienne juste avant de s’enfuir de l’infirmerie avec un cadavre encore chaud serré contre sa poitrine. Autant la frapper en pleine face, l’effet aurait sûrement été moindre. « Pourquoi je ne suis pas revenu, ça ne devrait pas être si difficile à comprendre. » Mais il n’avait pas été que question d’elle, non, il avait été faible, et trop brisé pour faire demi-tour et accepter de partager la douleur de sa compagne en plus de la sienne propre. Il ne s’était pas agi que de ce qu’il avait voulu lui épargner, à elle, mais aussi de ce qu’il avait souhaité s’épargner ; se voiler la face à ce sujet et maintenant était parfaitement inutile, ne tromperait personne.
« Bien sûr que si j’étais obligé » il reprit après un temps de latence, la voix plus basse comme si l’affirmation avait cherché à se mêler aux bruits de la nature environnante. « C’était bien la moindre des choses. » Comme s’il aurait été capable de confier Isaac à quelqu’un d’autre, laisser une personne faire le sale boulot à sa place. Solution de facilité, certes, mais il n’aurait pas su. A défaut d’avoir été en mesure de sauver son fils, au moins aurait-il été celui qui avait mis un terme à cette naissance désastreuse. Peyton l’avait mis au monde, lui en terre, et d’une certaine manière ces deux actes étaient bien trop indissociables pour souffrir de l’interférence d’un tiers ; c’était là la croix qu’ils auraient à porter, peu importe que cela se fasse ensemble ou chacun de son côté. Si lui avait opté pour cette dernière solution, cela n’avait clairement et en aucun cas été une réussite, ne suffisait qu’à voir son état et son comportement sur ces derniers jours pour s’en rendre compte au premier coup d’œil. Bas les masques, le cavalier avait perdu toute sa superbe ici où il n’y avait personne pour le juger, pour épier ses gestes et actes. Les épaules affaissées, les yeux obstinément détournés qu’elle comme s’il se refusait à la confronter du regard – à moins que ce ne soit pour ne pas qu’elle puisse lire au fond des iris céruléens toute l’étendue des dégâts –, il avait l’air d’un autre homme, plus vieux, ou plus frappé par la dureté impitoyable de ce foutu monde. Comme si le retour de flammes s’était voulu d’autant plus violent qu’il avait été doté d’une chance purement insolente depuis le début de l’épidémie, à avoir eu ce droit de conserver sa famille dans sa (presque) totalité pendant aussi longtemps. Il lui faudrait encore du temps avant qu’il ne puisse se remettre en selle, sauf que cela ne lui serait pas permis, un luxe parfaitement inaccessible au vu de leur quotidien, au vu du rôle qu’il avait à jouer au milieu de tout ça. « J’étais obligé, mais le savoir me rend pas les conséquences plus acceptables pour autant. » Presque l’air de se parler à lui-même, les yeux fixés devant lui et les mots soufflés si bas qu’il fallait tendre l’oreille ; ses ongles s'étaient plantés dans sa paume sans qu'il ne paraisse s'en rendre compte, meurtrissant la peau et la chair dans ce poing serré à vouloir s'en faire péter les phalanges.
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Sujet: Re: (XIX) I find myself losing control Sam 26 Mai - 0:39
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Si, bien sûr que si, c’est difficile et, elle ne comprend pas, peut-être qu’elle ne veut pas. Elle ne le regarde même pas, elle serre les poings. En effet, ce jour-là, elle était au fond du gouffre, éreintée par l’accouchement, endeuillée comme jamais, profondément blessée, marquée par la perte de son enfant. Sincèrement, elle ne pensait pas pouvoir s’effondrer un peu plus, s’enfoncer encore. Elle l’a attendu, Abel, seule dans cette infirmerie froide et austère, s’obstinant à repousser chaque âme qui vive foulant le seuil de la bâtisse. Elle n’était pas capable d’affronter le monde, la pitié dans le fond des regards, les visages tristes et compatissants. Tout ce qu’elle voulait, c’est lui. Qu’il franchisse à nouveau cette porte, qu’il lui revienne. Peu importe qu’il soit brisé, en colère, anéanti. Elle l’était aussi, elle avait besoin de lui, de se nicher au creux de ses bras, d’entrelacer leurs paumes, de respirer son odeur, qu’il l’apaise, qu’elle le soutienne, peu importe l’immensité de leur douleur. Mais, il n’a pas tenu sa promesse. Il n’est pas revenu, elle l’a attendu en vain. Il lui a fallu des heures et des heures pour se résoudre à son absence, se résigner à la triste réalité. Elle lui en veut terriblement et pourtant, elle a encore besoin de lui. Elle devra s’en passer, elle ne sait trop comment, parce qu’ils ne se comprennent plus, parce qu’il fuit et qu’elle veut faire face. Elle a envie d’hurler, elle se retient presque de justesse, mordillant l’intérieur de sa joue, les yeux fixés sur le monticule de terre. Mais, à la place, elle se mure dans le silence. Ils se sont perdus, à quoi bon gaspiller son énergie à tenter de l’éveiller, de lui ouvrir les yeux. Il porte à nouveau ses œillères et elle n’a plus la force de les lui ôter, c’est terminé.
Il était dans l’obligation de le mettre en terre, tout autant qu’elle l’était de le mettre au monde. L’horreur de la réalité. C’est pour cette simple et bonne raison qu’ils auraient dû se retrouver, surmonter – ou se laisser couler – ensemble dans cette épreuve. Il se dégoûte tout autant qu’elle se déteste. Encore un point commun. Ils s’en veulent mutuellement. En voilà un autre, de point commun. Les épreuves que nous impose la vie nous semblent bien souvent insurmontable, soit elles rapprochent, soit elles séparent. Ce qu’ils ont vécu, leur relation, leurs sentiments, ce n’était qu’un simple château de cartes sur le point de vaciller. Mais, en avoir conscience ne la soulage pas. En avoir conscience n’est pas plus facile. En avoir conscience ne fait pas disparaître les sentiments qui lui dévorent le cœur à cet instant. Elle ne sait plus quoi dire, chaque mot lui semble insuffisant. Elle hésite, elle aimerait lui prendre la main, le frôler du bout des doigts, n’importe quoi. Elle s’abstient, n’ose pas. Elle se sent telle une présence indésirable, une pestiférée. Elle n’est pas aveugle, elle voit bien qu’il garde ses distances, qu’il n’est plus aussi franc, qu’il a du mal à la regarder plus de deux minutes. Alors, tout ce qu’elle peut bien dire ou faire sera toujours insuffisant. C’est la première fois que le rejet l’accable autant, la heurte au point de lui couper le souffle sous le coup de la douleur émotionnelle. Une moue triste dénature un instant son visage, sa lèvre inférieure en tremble. « Merci. » Qu’elle lâche simplement. Elle s’est tourmentée, elle n’avait de cesse de se demander où pouvait bien sommeiller éternellement son Isaac. Au moins, maintenant, pourra-t-elle se recueillir. À défaut d’avoir Abel à ses côtés, une partie de son fils repose en ces lieux, elle saura le retrouver lorsque la solitude lui deviendra trop pesante. « Évitons de rendre les choses encore plus difficiles qu’elles ne le sont déjà, autant rentrer. » Elle aurait voulu que les mots résonnent froidement, préserver les apparences, ne pas lui montrer qu’il la blesse, mais sa voix est éraillée, brisée. Mais, la vérité est qu’elle lui rend les choses plus douloureuses apparemment et, elle le vit tel un énième coup de poignard. « De toute façon, on a plus rien à se dire. Je ne veux pas troubler tes tourments solitaires. » Elle jette un dernier regard effondré à l’amas de terre, s’éloignant en direction de la voiture. Elle lutte pour ne pas se laisser envahir par une multitude de sanglots tandis qu’elle s’installe du côté passager. Encore un effort, Peyton, bientôt tu seras seule, bientôt tu pourras craquer. Parce qu’il est hors de question de lui montrer à quel point elle est touchée. La perte d’Isaac. L’absence d’Abel. Elle n’est pas certaine d’être assez solide pour le supporter.
Sujet: Re: (XIX) I find myself losing control Lun 28 Mai - 20:04
Peyton Abel « I find myself losing control »
Abel acquiesça sans mot dire à la suggestion de rentrer et la suivit alors qu’elle faisait demi-tour en direction de la voiture. Quitter l’endroit lui ôta un léger poids de sa poitrine, le cavalier sans doute pas prêt encore à revenir sur les lieux qui avaient vu Isaac mourir une seconde fois sans repasser en boucle et avec une douloureuse acuité le théâtre de ses actions en ce jour fatidique. Peyton pourrait y trouver un lieu de recueillement, lui pour l’instant ne se rappelait que du regard vitreux qui avait croisé le sien et de l’expression moribonde sur le visage poupin, de la lame enfoncée jusqu’à la garde dans la tête de son fils, et de la minuscule tombe qu’il avait fallu creuser à mains nues. Le trajet du retour se passa dans le même silence pesant que celui de l’aller et il ne fit rien, n’esquissa pas la moindre tentative visant à contredire ce qu’avait affirmé Peyton. Plus rien à se dire. Mais si sa bouche était close sa tête, elle, fourmillait d’un chaos sans nom de pensées dispersées. La route, dans ces conditions, sembla deux fois plus longue maintenant qu’ils retournaient à leur point de départ. Quand, après ce qui parut être un temps interminable, Abel arrêta enfin la voiture en face de la vieille demeure familiale, il ne quitta pas tout de suite l'habitacle de la voiture, en proie à une hésitation apparente. La suite des événements était pourtant logique, chacun d’eux sachant désormais tout ce qu’il y avait à savoir. Peyton allait récupérer sa place derrière le volant, retourner à Olympia et lui continuerait à faire son devoir au ranch en prétendant que tout allait bien quand cela n’avait jamais été aussi faux. Mais le masque, il faudrait bien qu’il le remette à la seconde précise où il quitterait cette bagnole… Sauf que mis au pied du mur, le cavalier éprouvait la plus grande peine à laisser aller, à continuer d’agir dans la logique de son comportement jusqu’à présent. Peyton était revenue vers lui malgré tout ce qu’il avait pour l’éviter, prendre ses distances vis-à-vis d’elle et maintenant qu’elle se trouvait enfin sur le point de partir, il ne pouvait ignorer le pincement de réticence qui se faisait sentir face à l’idée. Foutu esprit contradictoire. Mais, d’un autre côté, toute la rancune qu’il pouvait bien nourrir à son égard n’effaçait pas pour autant ses sentiments ; son attachement vis-à-vis de l’olympienne, il y avait bien longtemps qu’il avait cessé de le combattre.
« Reste ici ce soir. » La demande parut d’autant plus spontanée que l’habitacle du véhicule était tout bourré d’un silence pesant, les paroles devançant la pensée tandis que la requête prenait forme dans la bouche du cavalier. Une partie de lui regretta instantanément son impulsion, mais il se fit fort de la garder muselée tandis que son regard se tournait enfin vers elle, cherchant un contact qu’il avait mis tant de soin à fuir au cours de l’heure passée. Ce n’était ni une question ni une proposition, rien de plus que l’expression d’un désir qu’il n’était pas capable de formuler à voix haute. J’ai besoin de toi. Malgré tout ce qu’il lui avait dit, balancé au visage sans le moindre ménagement. Malgré la cruauté contenue dans certains de ses aveux ; et même encore il trouvait le moyen d’être égoïste, de ne se soucier que de ce qu’il voulait, lui. Dénuée de la moindre arrière pensée, sa main se posa sur sa cuisse avec ce toucher un peu étrange au sein d’un couple qui a perdu l’habitude du contact tandis qu’il guettait l’accord de Peyton, qu’il soit silencieux ou non. Il n’avait pas l’intention d’insister, encore moins celle de la supplier, partirait sans un mot de plus si elle lui refusait cette demande-là, mais ça n’en rendait pas ses iris moins brûlants de l’attente de son acquiescement. Parce qu’Abel s’était efforcé d’abattre un obstacle avec ce simple geste, cette envie formulée à mots couverts, il fit de son mieux pour continuer d’observer cette même direction sur les heures qui suivirent et tandis que la nuit venait clamer ses droits. Cela ne le rendit pas plus loquace, ni plus ouvert, mais dans l’intimité de sa chambre il l’emprisonna d’une étreinte presque féroce dont il ne la libéra, malgré la chaleur lourde des nuits texanes, qu’aux premières lueurs du jour ; comme s’il essayait de noyer son deuil contre l’odeur de sa peau et le chatouillis agaçant de ses cheveux. Il dormit un peu mieux qu’au cours des semaines écoulées mais cela ne l’empêcha pas de se lever aux aurores quand, en d’autres jours pas si reculés que ça, il aurait tout fait pour profiter davantage d’une matinée en tête-à-tête avec Peyton. Sans chercher à savoir si elle était éveillée ou non, il s’habilla rapidement avant de quitter les lieux pratiquement comme un voleur. Lorsqu’elle se lèverait à son tour, il serait déjà parti depuis longtemps. De la chambre, de la maison et même du campement, sans autre adieu qu’un léger baiser déposé contre la tempe de l’olympienne.
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(XIX) I find myself losing control
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