Sujet: now this is not the end (bass) Mer 16 Mai - 16:30
« it is not even the beginning of the end, but it is, perhaps, the end of the beginning. »
La vie continue, c'est ce que les gens disent quand on a le moins envie de l'entendre. Une promesse autant qu'une menace, qu'on se murmure par habitude et sans y croire, jusqu'au jour où on la constate : la vie continue, même quand on aurait voulu le contraire, même quand on aurait voulu revenir en arrière. Danielle a essayé de se battre contre elle, contre cette voleuse d'instants et de souvenirs et elle a dû baisser les bras. Elle est heureuse avec cette décision maintenant ; elle peut vivre avec la certitude que quoiqu'il arrive, le temps ne s'arrêtera pas. C'est même ce sur quoi elle compte quand elle sent le sol se dérober sous ses pieds et ses genoux faiblir, quand elle sent autour d'elle le monde tourner. Quand elle enfile ses vêtements sombres pour faire le deuil de gens qu'elle ne connait pas, quand elle rassemble des fleurs pour les poser sur les tombes d'autres qu'elle n'a qu'à peine côtoyés. Quand elle arrive sur le pas de la porte de Bass Ferguson, de la maison endeuillée et pourtant heureusement silencieuse. Elle ne peut qu'imaginer le petit être qui y dort sans doute, à poings fermés, comme le font tous les bébés. Et elle ne peut qu'imaginer le visage fermé et douloureux de Bass, à qui incombe la responsabilité du nouveau né... Elle voudrait l'aider, Danielle, mais elle ne sait pas comment. Elle voudrait l'aider, parce qu'elle ne pourrait pas vivre avec elle-même si elle n'essayait pas, après tous les regards de travers qu'elle lui a adressés, et les histoires horribles qu'elle lui a imaginées. Elle lui avait été reconnaissante, de l'avoir amenée ici, avec ses sourires et sa bienveillance, mais ça n'avait pas tellement duré. Une sorte d'ombre, une ombre du passé, s'était glissée entre eux, avait fissuré leur amitié qui ne faisait qu'à peine commencer. Mais il ne pouvait pas être si mauvais qu'il ne méritât pas qu'on tente de le consoler...
Alors la jeune femme se tient sur le pas de la porte, ses phalanges délicates arrangées pour toquer doucement sur le panneau de bois. Elle ne voudrait pas faire trop de bruit ; elle ne prend jamais beaucoup de place dans l'espace sonore, de toutes manières. La jeune femme s'impatiente, mais elle commence à entendre les pas qui se dirigent vers elle, et c'est à leur rythme que son anxiété grimpe. Et si elle disait quelque chose de mal ? Et si elle n'était pas la bienvenue ? Un sourire timide et incertain se plante sur ses lèvres pâles et gercées par le virus.
La porte s'ouvre sur l'homme à la barbe, et Danielle est obligée de lever les yeux pour rencontrer son regard. Elle sourit, de ce même sourire qui a un peu peur. « Bonjour... » C'est le milieu de l'après-midi, c'est encore ce qui est de rigueur ; il fait beau, assez chaud et les couleurs tout autour de la maison sont riches et claires à la fois. Elle tend par la même occasion un panier qu'elle a confectionné : quelques pâtisseries et un repas à réchauffer, un petit pot de miel qui représente sans doute plus à ses yeux que tout le reste. Et il y a un petit pot en terre-cuite, volé on pourrait dire, à la serre de la ville, rempli de terre jusqu'à la moitié ; une petite pousse verte en dépasse, timide comme Danielle. « Je me demandais si tu me laisserais rentrer, » continue la jeune femme qui ne sait plus sur lequel de ses deux pieds s'appuyer. « J'espère que je ne dérange pas... » Ses pupilles fuient vers l'arrière plan, où elles ne discernent rien d'autre que les silhouettes des meubles de l'entrée.
egotrip
Bass Ferguson
Olympians + le monde qui est le mien
Hurlements : 1971
visage : Travis Fimmel
crédit : gaja & miss pie & malini
survit depuis le : 14/10/2016
capsules de troc : 2961
Sujet: Re: now this is not the end (bass) Sam 2 Juin - 18:20
Invité
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Sujet: Re: now this is not the end (bass) Mer 13 Juin - 20:52
« it is not even the beginning of the end, but it is, perhaps, the end of the beginning. »
La porte s'ouvre, Danielle sursaute. Et la seconde d'après, il n'y a pratiquement plus rien : Olympia s'est évanouie, a disparu, et Danielle aurait sûrement préféré avoir trouvé l'armoire qui mène à Narnia plutôt que la porte qui ramène à la réalité. Il fait sombre dans la maison de Bass Ferguson, comme il fait sombre dans sa tête. Danielle l'observe, dans ce rayon de clarté dont elle ne sait pas exactement la source mais qui les protège de l'obscurité qui a tout englouti. Et elle ne le reconnait pas... Pourtant elle voudrait, pourtant elle essaie, et peut-être qu'elle ne voit simplement pas clair, ou que ses yeux sont fatigués, mais il a l'air misérable et le cœur de la jeune femme se serre. « Bass... » commence la jeune femme, ridiculement petite en comparaison. Le prénom de l'homme tord ses lèvres comme il ne l'a jamais fait auparavant. C'est comme si elle le prononçait pour la première fois. Elle n'a pas prononcé son nom depuis longtemps, ce pourrait aussi bien être la première fois. « Je... » Ce n'est pas seulement son cœur qui se serre, c'est aussi sa gorge et l'étreinte de sa main sur la hanse du panier en osier. Elle a imaginé un script à cette conversation, avant de venir, ce qu'elle pourrait dire pour apaiser le géant, et elle regarde les sous-titres lui passer sous le nez sans les lire maintenant. Elle soupire, incapable de trouver une réponse à la seule question du recruteur. Il lui semble qu'elles sont toutes si maladroites qu'elles risqueraient de blesser Bass davantage, et il est déjà à terre.
Les pleurs du bébé et les plaintes du chien n'ont pas cessé, aussi lointains que proches, ils pleuvent sur les deux olympiens. « Tu as besoin d'aide ? » fait-elle, toujours aussi timide que lorsqu'elle était sur le pas de la porte. Et ça n'est pas tant une question qu'une constatation qu'un échappatoire à ce regard interrogateur qu'elle ne peut pas satisfaire. « Je suis là, maintenant, » l'olympienne murmure avant de ne glisser dans l'obscurité. Elle pose le panier sur la table qu'elle devine dans le noir, ou qu'elle sait se tenir là, des quelques fois où elle aussi se tenait dans cette maison, et se débarrasse du cardigan qu'elle a sur les épaules pour l'abandonner sur l'une des chaises. Et à partir de ce moment, ça ne lui prend que quelques secondes pour imposer sa présence. « Et je ne pars pas... » Le doute lui reste tout de même, et elle voudrait s'avancer vers la source de tous les bruits, mais elle ne veut pas laisser l'ombre de Bass seule, elle a peur qu'elle ne se dissolve dans la noirceur. « Même si tu me mets dehors, en fait, je ne partirai pas. Laisse-moi juste t'aider, s'il te plait. » C'est plus facile de faire que de dire, et les gestes n'ont pas la maladresse des mots, quoiqu'ils peuvent, eux aussi, être maladroits. Elle s'avance, Danielle, sans ses mots, juste ses gestes. Elle a cet air misérable, elle aussi, quand elle s'approche pour étreindre le grand brun à la barbe longue. Elle n'est pas sûre qu'on lui rende l'étreinte, mais ce n'est de toutes manières pas ce qu'elle attend. Elle donne, Danielle, elle se fiche de recevoir.
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Sujet: Re: now this is not the end (bass) Lun 25 Juin - 19:49