Sujet: So I'll hold back tears, move in the right direction (Elakekette) Dim 27 Mai - 13:53
Elanor Beckett « So I'll hold back tears, move in the right direction »
Il se demandait quand est-ce qu’il allait commencer à ressentir les différents symptômes du virus, les yeux grands ouverts au milieu de la nuit, fixés sur les différents plafonds qui l’abritaient, incapables de se fermer à l’idée que son corps allait commencer à changer, et ce malgré les bruits berçants de la nuit, que ce soit les ronflements en désaccords des baraquements du ranch ou la respiration plus douce d’Elanor, perdue entre ses bras. Il se contentait d’attendre, comme à son habitude, stratégie qui n’était pas forcément la bonne, mais pourtant avait réussi à le maintenir en vie jusque là. Il avait donné un peu de sang aux différents scientifiques de la mine qui s’affairaient autour des nouveaux symptômes, répondu aux questions qu’on lui avait posé, se regardait longuement dans le miroir le matin à la recherche d’un changement de couleur de sa peau, inspectant le blanc de ses yeux avec parcimonie et passant sa main dans ses cheveux avec angoisse. C’était sans doute le détail qui l’affolait le plus, les quelques cow-boy qui laissaient derrière eux des poignées entière de kératine à la même façon qu’un cheval qu’on aurait brossé alors qu’il perdait son pelage d’hiver, il en était devenu précautionneux dans sa routine du matin, se démêlant sa tignasse sèche avec précaution, laissant toujours échapper un soupir de soulagement quand la brosse en ressortait vierge. Il pouvait encore vivre avec le fait qu’il pourrait se zombifier d’un moment à l’autre, c’était une fatalité pour les survivants qui n’avaient plus d’illusions, un fin inéluctable qu’ils avaient accepté, mais il ne voulait pas devenir chauve. Pas quand il avait encore tout son esprit pour s’en rendre compte. Un homme avait ses limites pour ne pas sombrer dans la folie, et celle de Beckett concernait ses cheveux, détail stupide qui pourtant lui permettait encore de tenir entre les grognements et les mauvais comportements des autres, la faim, le manque de sommeil, tout ce qui poussaient les survivants du coin toujours un peu plus près du bord sans qu’ils ne tombent jamais. Il lui arrivait, rarement, de se demander ce qui pouvait faire tenir les autres, la petite brique branlante qui permettait à l’édifice de ne pas s’effondrer et la folie de prendre profondément racines dans leur être. Il finissait toujours par penser à Peyton et sa fausse couche, à Abel, irrémédiablement à Elanor, qui en semblait tellement affectée qu’on pourrait se demander si ce n’était pas elle qui avait perdu cette petite bosse de vie qui commençait à bougeotter, ce bébé qui cristallisait les espoirs de beaucoup. Bien sûr, il s’en sentait désolé, comme s’il aurait dû faire quelque chose pour éviter ça, lui qui ne savait rien des plans des partisans de Weiss, bien sûr il n’avait rien trouvé à dire à Abel quand, rongé par une colère nouvelle, il venait s’en prendre aux cavaliers pour ne pas imploser. Il y pensait encore en passant devant la maison des Yates, se demandant bien à quoi Peyton s’accrochait maintenant pour garder les pieds sur terre. Ce n’était pas franchement le genre de chose duquel on se remettait, ni maintenant, ni avant quand il y avait encore tout un monde pour essayer de s’en distraire. Pourtant ça faisait aussi partie de la vie normale qu’ils espéraient tous tant retrouver. Sans vraiment savoir pourquoi il en était trop détaché, et à peine franchissait-il la porte de l’infirmerie que ses quelques pensées s’évaporaient, la grande pièce bordée de lits aux draps blanchâtres étant presque vide si ce n’était de quelques malades qui semblaient trop endormis pour se rendre compte de son intrusion. Elanor, elle, était à leur chevet, à vérifier que le cœur battait encore, que leur âme était encore emprisonnée dans la boîte crânienne et que leur appétit pour la chair fraîche ne se déclenche pas. « Bonjour. » Il se rapproche, profite du silence qu’il a à peine dérangé de son murmure pour attraper sa main, capturer ses lèvres l’espace d’un instant aveugle des autres, profite que personne ne les regarde pour lui sourire avec sincérité, sans se soucier de rien. Il aurait aimé être assez pour qu’elle n’ait pas peur du regard des autres sur leurs mains liées, leurs joues rosées des réactions adolescentes dès qu’ils se rapprochent un peu trop maintenant qu’ils ont franchi le pas impossible, mais il connaissait ses limites, savait qu'il n'avait pas tant de chose à apporter pour qu'elle réussisse à surmonter tout ça. Le temps apporterait le reste. « Prête à examiner le futur zombie ? » Il laissa échapper un rire, parce que c'était une des seules choses qu'il lui restait alors qu’il n’arrivait pas à se dire que, cette fois-ci, la tragédie ne le toucherait pas.
Elanor Barnes
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Sujet: Re: So I'll hold back tears, move in the right direction (Elakekette) Mer 30 Mai - 14:44
Beckett Elanor « So I'll hold back tears, move in the right direction »
La maladie continuait de frapper, encore et toujours. Elle gangrène leur société, les corps fatigués par cette vie beaucoup trop dure. Les cas se succèdent, inquiètent toujours plus. Olympia est pourtant chanceuse, elle qui a des médecins et des traitements. La jeune infirmière n'ose pas imaginer la situation dans les autres camps, encore moins pour ceux qui traînent encore sur les routes. Elle maudit silencieusement Lazare et ses suiveurs pour leur vaccin qui n'a rien de miraculeux. Pire, elle pourrait les détester pour avoir empoisonner de la nourriture parfaitement saine, mis en danger des centaines de vies, y compris celles d'enfants. Quel genre d'être humain inflige autant de douleurs sciemment ? Elanor ne parvient pas à formuler la moindre réponse à sa question. Elle ne peut que regarder et apporter un peu de réconfort, soigner ceux qui peuvent l'être. Elle prend son rôle très à cœur, peut-être un peu trop, passant ses journées à l'infirmerie. Ses rares moments de paix, elle les passent avec sa sœur, Beckett et parfois même Peyton. Elle surveille encore et toujours, d'un œil discret, son amie et leader, inquiète quant à la santé mentale de Peyton après le drame de sa fausse couche. Touchée par le chagrin de son amie, Elanor aussi a parfois du mal à retenir ses larmes en pensant à ce petit être né et parti la minute suivante. Elle voudrait comprendre, qu'on lui apporte des réponses sur l'humanité et sa méchanceté. Dieu ne lui répond pas, pourtant Elanor continue de prier, d'y croire. Il y a une raison à tout. Il le faut. Elle espère que les coupables seront punis, frappés par une force divine. Ou par la main des Hommes. Elle déteste s'entendre penser comme ça. Elle déteste le fait que la haine se soit insinuée dans son cœur à travers des blessures qui ont laissées des craquelures en elle. Peut-être est-ce simplement une réponse à la peur qui la dévore. Elle ne sait pas comment faire taire ses angoisses. Même quand tout va bien, il y a toujours cette petite voix qui résonne en elle, la met en garde contre des dangers invisibles, presque inexistants. Tout allait très bien pour elle. Trop bien justement. Tôt ou tard, sa petite bulle de bonheur finirait par éclater. Elle a constamment peur de tout perdre du jour au lendemain. Sa famille, ses amis, Beckett, sa maison. Tout. La sécurité est une chose trop relative à ses yeux. Elle sait que, même ici au sein d'Olympia, le mal peut s'infiltrer. Pour seuls témoins, il suffit de penser à l'attaque des Jackals, à l'empoisonnement de Peyton. Sa confiance en l'humain a des limites et Elanor laisse finalement sa peur prendre le dessus sur sa gentillesse légendaire.
A l'infirmerie de la ville, sa gentillesse est pourtant bel et bien palpable. Elle offre des sourires à tous ses patients, Olympiens et Riders, sans distinction aucune. Elle ausculte ses malades, prodigue des soins divers et variés. Si le sourire accompagne chacun de ses gestes, il y a dans son regard une inquiétude que seuls ses proches sont capables de détecter. La journée avance et toujours aucun signe de son Beckett. C'est ça qui oppresse son cœur, cette désagréable sensation qu'il ait pu arriver quelque chose à son compagnon. Compagnon. Ils étaient finalement bien plus que ça mais Elanor n'arrivait pas à mettre de mots sur leur nouvelle relation. Rien n'avait vraiment changé entre eux. Ils avaient finalement retrouvés cette complicité d'antan, capables de se parler de tout et de rien, capables aussi de garder le silence pendant des heures sans que cela devienne gênant. Elle se retrouvait blottie dans ses bras, le sommeil lui venant enfin naturellement. Plus d'insomnies, plus de crises de larmes. Elle avait retrouvé son Beckett. Et tandis qu'elle s'occupait d'un énième patient, vérifiant si il respirait encore, le calme des lieux était finalement brisé par la voix rauque du cavalier qui venait de faire son entrée. Sourire aux lèvres, les joues d'Elanor rosies au contact de sa main dans la sienne, ses lèvres qui attrapent les siennes dans un baiser doux et timide. « Beckett ! » qu'elle souffle, entre amusement et agacement sérieux. Elle n'aime pas ces démonstrations publiques d'affection. Elle ne les aimes pas parce qu'elle n'assume pas encore pleinement leur relation, parce qu'elle a peur, encore et toujours. Elle jette un rapide coup d’œil sur la pièce et constate que personne ne s'occupe d'eux, la plupart des patients somnolent en silence. Il n'y avait guère qu'Alma qui demeurait bien éveillée mais la médecin s'était réfugiée dans l'autre pièce, concentrée sur ses recherches. Son regard retrouve celui de Beckett et, contrairement à lui, elle n'a rien d'amusée. La situation la terrifie. « Ce n'est pas drôle. » qu'elle lui glisse, tandis qu'elle l’emmène, main dans la sienne, vers un lit inoccupé vers le fond de la pièce, juste à côté de la porte grande ouverte donnant sur la petite cour. « Comment est-ce que tu te sens aujourd'hui ? » Elle se doit de poser la question, même si elle est terrifiée à l'idée d'entendre la réponse. Elle essaie de mettre de côté ses sentiments, d'être professionnel. C'est ce qu'on attend d'elle quand elle est ici. Elle se répète encore et encore que Beckett est un patient comme les autres. Le seul problème, c'est qu'il ne l'est pas. « Pas de nausées ? »
Sujet: Re: So I'll hold back tears, move in the right direction (Elakekette) Lun 23 Juil - 10:09
Elanor Beckett « So I'll hold back tears, move in the right direction »
Les réactions d’Elanor auraient pu l’amuser s’il avait voulu l’embêter avec ses baisers, l’offusquer s’il avait été un autre, perdu dans son ego, mais le froncement des sourcils de l’infirmière et la légère panique au fond de ses yeux n’étaient que des excuses à s’attendrir de ce petit corps inondé de tensions, de stress, de peur. Ils avaient toujours été comme ça, et la linéarité de leur relation retrouvée était rassurante et réconfortante pour le maréchal, enfin amarré à la terre ferme pour ne pas divaguer trop loin du rivage de la raison à cause des événements récents. Enlacés ensemble dans les silences, à l’abri de tous, comme des moments à chérir seulement pour eux, rien à montrer aux autres. Sur la route cela aurait sûrement été perçu comme une faiblesse, un duo avec quelque chose à perdre, l’autre, ici Beckett se trouverait une autre raison pour justifier les tremblements d’Elanor, les siens aussi quand il avait peur d’être surpris. La peur des qu’en dira-t-on peut-être, ou celle, plus profonde, d’une vie qu’il se savait incapable de tenir. A peine Elanor venait de lui prendre la main qu’il s’imaginait déjà, lâche et voleur, le moment où il finirait par la lâcher pour s’enfuir sur les chemins assombrit dans la nuit, partant sans avoir l’esprit ni le courage de dire un mot, pour une autre vie où il recommencerait sûrement. Elanor, elle, avait des préoccupations bien plus présentes, et sans doute avait-elle raison. Il serait difficile pour Beckett de faire quoi que ce soit s’il commençait à se zombifier, pourtant, il préférait en rire. Parce que ça allait sûrement arriver. Ça allait totalement arriver. Bien trop pudique pour sortir ses larmes et ses peurs, il usait de la dérision et de l’ironie pour ne pas s’effondrer dans un coin peu éclairé de sa cabane et se tirer une balle entre les deux yeux dans l’espoir qu’assez de cervelle soit cramée dans l’opération pour qu’il ne s’en relève pas une fois son cœur arrêté. Il arrivait à s’en persuader lui-même, à se regarder dans le miroir, presque curieux de voir la transformation se commencer, mais elle n’arrivait pas, pas encore. « Je me sens bien. » Il était prêt à obéir à tous les ordres, tirer la langue, tendre l’oreille, se faire taper le genou, exposer sa poitrine et susurrer le chiffre trente-trois autant de fois qu’il le faudrait, parce que c’est ce que ça prendrait pour la rassurer elle, et lui aussi, par extension. De voir le petit soupir de soulagement à la fin de la consultation était encore assez d’espoir pour lui faire redescendre le cœur de quelques centimètres dans la poitrine, lui donner l’impression que son muscle cardiaque se relâchait de la pression de la peur une fois la surprise passait. Peut-être même qu’il commençait à fondre un peu. Puis, l’air de rien, il repartait de sa chamade habituelle, laissant la chaleur nouvelle se dissiper en flot abondant dans sa poitrine. « Non. Pas de perte de cheveux non plus. Je tousse pas. J’ai faim. Je suis un peu pâle mais d’un autre côté j’ai jamais vraiment pris des couleurs sous le soleil. » Il listait la liste des symptômes qui menaient les autres en isolement médicale, sans sentiment aucun, voyait les différentes émotions défiler dans les yeux d’Elanor, incapable de réellement lui adresser un sourire, serrant la main minuscule qui se perdait dans la grossièreté de la sienne. « J’vais bien. » Le pour l’instant restait en suspens dans sa gorge, coincé sous la pomme d’Adam, incapable de se vocaliser. La question lui brûlait l’intérieur de l’œsophage, il pouvait sentir la trachée sur le point de lâcher et aller fondre jusque dans son estomac alors qu’il hésitait encore à la poser, qu’il la gardait depuis qu’il s’était fait vacciner et que les symptômes étaient apparus. « Une fois que j’irais plus bien... » Il hésitait, se mordant la lèvre, regardant les détails de l’armature de l’infirmerie plutôt que d’affronter le regard bleu océan, ignorant les quelques protestations silencieuses. « … on fera quoi ? » Est-ce qu’il retournerait en quarantaine au ranch, là où il avait déjà failli y laisser sa peau quelques mois plus tôt, ou peut-être se débrouillerait-elle pour le ramener à Olympia, espérait-il. Il avait une idée globale de comment se déroulait le processus pour les zombies en devenir, finirait sûrement tout en haut du brasier fumant des corps, avant d’être submergé par d’autres, oublié à son tour. Il était faible, comme les autres, l’ambiance mortifère et l’absolue certitude qu’il ne s’en sortirait pas lui rappelant à quoi point il était humain, mortel, vain. Il voulait juste entendre qu’il ne serait pas seul pour la fin.
Elanor Barnes
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Sujet: Re: So I'll hold back tears, move in the right direction (Elakekette) Mar 7 Aoû - 11:16
Beckett Elanor « So I'll hold back tears, move in the right direction »
Elle est trop pragmatique Elanor. Toujours la tête plongée dans des bouquins plutôt qu'en l'air à regarder, observer la vie. Elle se dit parfois qu'elle n'a pas vécu, que c'est peut-être là la source de ses angoisses. Elle se souvient de journées entières passées à rire dans les champs, à se cacher des yeux de ses aînés. Et puis, comme l'enfant a cessé d'en être un, l'innocence s'est effacé au profit d'un sérieux qui lui collait désormais à la peau. Femme enfant d'un pragmatisme à toutes épreuves, Elanor se raccroche à ses leçons pour ne pas sombrer, se laisser dévorer par la peur. Peut-être a-t-elle grandi trop vite. Peut-être que la vie l'a trop malmené pour qu'il puisse en être autrement. Elle vit, sans arrêt poursuivie par de vieux démons, des fantômes d'une vie perdue. Elle voudrait regarder en avant sans toujours se perdre en arrière. Elle aimerait être capable d'avancer, comme d'autres, d'être plus forte. Mais ce n'est pas elle et Elanor, malgré ses efforts, n'a rien d'une guerrière. Guérisseuse, elle apaise les âmes en perdition, soulage les corps meurtris et allège les cœurs rendus lourds par les aléas de cette vie. Elle prend, éponge les souffrances, les étouffent dans son petit corps frêle. Et le soir, quand la nuit vient, allonge ses ombres, elle relâche la pression, pleure, tremble, incapable de calmer ses angoisses. Il lui suffit de regarder Beckett pour que la peur lui serre le cœur, l'empêche de respirer. C'est plus fort qu'elle. Ils se sont trouvés, perdus et puis à nouveau trouvés. Le voir partir, même pour un ou deux jours, lui fend le cœur. Imaginer qu'elle pourrait le perdre pour de bon est au-dessus de ses forces. Il a beau lui dire encore qu'il va bien, elle doit s'en assurer, l'observer sous tous les angles. Dans son regard ne transparaît plus aucune émotion. D'un professionnalisme à toutes épreuves, Elanor s'applique, écoute son cœur battre, prend son pouls, observe ses pupilles sombre. Un examen rapide mais détaillé qui ne la rassure qu'à moitié. Il répond à ses questions avec sérieux, la réalité le rattrapant finalement lui aussi. Sa petite main trouve à nouveau la sienne qu'il serre avec douceur. Elle sourit faiblement, bien obligée d'acquiescer. Mais les mots restent coincés au fond de sa gorge et Beckett converse tout seul, détendant l'atmosphère avec un humour bien à lui. « Tu n'es pas plus pâle que d'habitude. » Mais tout ça ne suffit pas à rendre au cavalier son sourire, pas même à l'obliger à la regarder. Il l'évite avec soin et ça l'angoisse Elanor. Elle connaît son Beckett, sait qu'il ne dit pas tout, qu'il pourrait se trahir en dirigeant ses iris vers son visage. Le silence qui s'installe entre eux est un répit appréciable, une parenthèse qui leur permet d'appréhender la suite. Mais rien ne la prépare à ça et Elanor est complètement démunie face à la dure réalité des choses. Les mots lui font mal, déchire ses entrailles. Percutée de plein fouet par une vérité qu'elle s'efforce d'ignorer, elle s'effondre, se laissant finalement mollement tomber à côté de lui, sa main ne quittant jamais la sienne, seule phare dans ces épaisses ténèbres qui l'entoure. « Je ne sais pas. » qu'elle souffle bêtement, innocemment. Elle ne voulait pas dire ça. Elle voulait lui dire que ça n'arriverait pas, qu'il allait bien et ça n'allait pas changer. Elle voulait lui dire qu'il avait de la chance, que, de toute évidence, le vaccin n'avait aucun effet sur lui. Mais c'est une autre vérité qui lui échappe. Celle qui la terrifie. Elle ne sait pas. Pourtant, elle sent bien qu'elle doit être plus adulte, qu'elle doit être plus forte pour lui. Cette fois, c'est son tour d'être rassurante. Elle ravale ses angoisses, la voix encore brisée à l'idée de le perdre. « On est tous les deux ensemble et on va rester comme ça. » Elle essaie de s'en convaincre aussi mais pour y croire pleinement elle a besoin de lui, besoin qu'il la regarde, affronte la vérité. Avec douceur, ses doigts viennent caresser sa peau duveteuse et ramener son visage du côté du sien, cherchant à capter son regard. « Ça peut pas s'arrêter là, pas après tout ce qu'on a vécu. Tu vas pas baisser les bras, hein ? Et moi je ne te laisse plus. Je reste là avec toi. » Toujours. C'est comme ça. Ils se sont trouvés. Il y a une bonne raison à ça non ? Elanor y croit. Rien n'arrive par hasard.
Sujet: Re: So I'll hold back tears, move in the right direction (Elakekette) Dim 14 Oct - 23:56
Elanor Beckett « So I'll hold back tears, move in the right direction »
Elle lui disait tout ce qu’il avait besoin d’entendre, et il était assez bête pour l’accepter sans même le remettre en question. Il était comme un enfant apeuré par le noir qui attendait que sa mère vienne fermer la porte du placard, antre terrifiante abritant moultes monstres, sans même en arriver à l’évidence que ceux-ci pouvait resserrer leurs griffes acérées autour de la poignée et la tourner sans aucun mal. Dans son esprit embrumé par l’angoisse, les cheveux blonds de la petite infirmière s’illuminait pour qu’elle soit telle une veilleuse dans cette nuit qui n’avait plus de fin, elle était là, simplement posée à côté de lui, et il n’avait qu’à la regarder pour que ses peurs se dissipent peu à peu, que ses pensées ne soient redirigées vers quelque chose de plus chaleureux. « Non, je baisse rien du tout. » Il l’avait soupiré, à peine cela avait été audible dans la salle remplie des bruits de sommeil des autres patients, mais Elanor était assez près de lui pour l’entendre. Et elle lui assurait qu’elle ne partirait pas plus loin, avec toutes les lueurs des espoirs au fond des yeux, assez contagieux pour en venir contaminer ceux du maréchal, pourtant bien ternes ces derniers temps. Elle restait là, avec lui, à Olympia. Son chemin de pensait finissait toujours sur cette falaise abrupte, finissant par lui gâcher les moments qu’ils passaient ensembles, même s’il n’osait jamais lui dire. Elle ne venait jamais le voir au campement des rideurs, n’y était retourné qu’une fois depuis qu’elle était partie, comme dernier recours pour venir le chercher une dernière fois. Ça ne le dérangeait pas plus que ça d’être le seul à se déplacer, puisqu’il avait souvent l’accommodation de prendre l’un des cheval du ranch, mais c’était l’idée de devoir rentrer à chaque fois qui le pesait. Rentrer seul, plutôt. Mais ici Elanor avait une maison quand lui avait une vieille cabane à moitié rafistolée à coup de tôle et de planches de bois mal assorties à cause de la dernière tempête qui avait frappé le coin, un vieux lit à peine assez grand pour lui et un compagnon de chambrée qui ne donnait pas vraiment envie de rentrer avec un sourire au lèvre, plutôt la main pour se boucher les narines de son odeur de vieux bouc. L’idée commençait à le travailler, d’autant plus qu’il se doutait que même s’il n’était pas dans les mauvaises grâces d’Abel – et vu qu’il ne semblait pas vraiment possible d’être dans ses bonnes grâces, c’était une bonne situation – dès qu’il commencerait à se transformer il deviendrait un cobaye de laboratoire et rien d’autre. Il avait cette idée un peu vaine et stupide que s’il était prêt d’Elanor, elle le soignerait et ne laisserait faire personne d’autres, sans penser qu’elle aussi était sujette aux règles de la communauté d’Olympia. Que de ne vivre qu’à mi-temps n’était pas une solution viable, et comme un héros de littérature un peu niais, il pensait que la vie s’arrêtait dès qu’il s’éloignait un peu trop d’elle ou qu’elle quittait trop longtemps ses pensées, qu’il redevenait cette sorte d’automate sans libre-arbitre, esclave du ranch et des sabots à raboter. « Peut-être que je devrais rester là, moi aussi ? » Il avait du mal à sortir la proposition en entier. A dire tout le temps, et pas juste cette après-midi ou cette nuit. Il avait peur de cette petite ville et de tout ce à quoi il n’avait jamais réussi à s’adapter avant, reprenant toujours la route au bout de quelques mois à force de traîner dans les coins mal fréquentés et d’en agrandir leur réputation. L’idée – et le fait qu’il l’ait formulé à voix haute – lui paraissait maintenant assez stupide pour qu’il en rit, tournant la tête vers une fenêtre pour observer ce petit havre de paix qu’il ne voulait pas pour lui, toujours incapable de s’imaginer qu’il était fait pour des endroits comme ça. Pour les gens civilisés, qui savaient se tenir. Pas pour des gars comme lui.
Elanor Barnes
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Sujet: Re: So I'll hold back tears, move in the right direction (Elakekette) Mar 16 Oct - 14:31
Beckett Elanor « So I'll hold back tears, move in the right direction »
Elle n'a aucune idée d'où lui vient cette force de caractère soudaine, ni comment elle parvient à se maîtriser, à ne pas laisser la peur dominer sa voix et ses mouvements. Elle est plus brave qu'elle ne le croit, plus courageuse qu'il n'y paraît. Bien des choses ont changé depuis la première fois qu'elle a posé les yeux sur Beckett. Si la jeune infirmière est toujours autant effrayée par la vie, elle possède désormais une force nouvelle qu'elle essaie de mettre en avant en ce moment-même. Elle se découvre chaque jour aux côtés des habitants d'Olympia, apprend de leurs forces et faiblesses. Elle ne se sent plus seule. Aujourd'hui entourée d'une grande famille, même si tout n'est pas rose, que la vie lui envoie encore et toujours des coups de poings, Elanor se relève. Comme une phénix qui renaît de ses cendres. Et ce petit phénix doit être fort, supporter le poids du monde sur ses épaules sans jamais rien dire. Elle se sent investie d'une mission dans cette nouvelle vie. Comme dans celle d'avant. Mais dans ce monde apocalyptique, aider les autres est encore plus important pour Elanor. Et quand elle échoue, c'est doublement plus difficile. La culpabilité l'accable mais elle ne peut pas être faible devant les autres Elanor. Elle doit attendre, patienter. Et dans la solitude de sa chambre, elle peut laisser voler en éclats son masque. Il n'y a plus personne pour la rassurer, la prendre dans ses bras et murmurer des paroles rassurantes. Parfois, elle rejoins, silencieusement, la chambre de sa grande sœur, seule âme susceptible de la comprendre. La voix de celui qu'elle aimerait pour l'apaiser n'est qu'un vague souvenir dans sa mémoire. Et aujourd'hui, cette même voix ne parvient pas à faire taire le fil de ses pensées, à faire cesser les tremblements de son corps. C'est elle qui doit être la voix rassurante. Chacun son tour. C'est comme ça que ça marche. Ils sont une équipe. Un drôle de duo. Et maintenant un couple.
Elle soupire avant d'inspirer un grand coup, se donnant un peu de courage, stabilisant sa respiration. Son petit corps se presse contre celui massif de Beckett et elle entoure son bras du sien, largement plus petit. Elle ferme les yeux quelques instants, laissant le silence relatif de la pièce l'envahir, le bruit léger de la vie extérieure, les respirations constantes des patients et celle parfaitement plus audible de Beckett. Elle se concentre sur cette dernière, prenant aussi le temps d'écouter chaque battement de son cœur. Et puis il y a son rire qui résonne dans sa tête, la fait sourire tandis qu'elle cherche une réponse à cette question qu'elle s'est souvent posée. Rester là ? Combien de temps ? Pour toujours ? Elle ne sait pas et elle ne veut pas répondre. « Oui, ce serait mieux pour aujourd'hui. Le soleil va se coucher, c'est plus sage de rester. » Elle se mord l'intérieur de la joue et vient enfouir son visage dans son épaule, évitant ainsi de le regarder. « On pourra parler de tout ça demain, quand tu seras reposé. » Quand elle aura moins peur aussi. Quand ses idées seront en ordre, qu'elle ne pensera plus à le perdre. Pourtant, son installation à Olympia lui paraît logique, naturelle. Elle ne veut que ça. Elle l'aurait tout le temps près d'elle, pourrait surveiller sa santé au quotidien. Ils seraient enfin tous les deux. Mais elle sait aussi que Beckett n'est pas fait pour une vie d'intérieure. Elle ne peut pas lui demander de tout abandonner pour la retrouver ici. Mais si l'idée venait de lui, tout serait différent, pas vrai ? Elle relève la tête pour le regarder tandis qu'il garde les yeux rivés sur l'extérieur. Elle en profite pour déposer un baiser sur sa joue, s'attardant quelques secondes. « Tu sais que ça me plairais de te voir tous les jours ? Comme avant... »
Sujet: Re: So I'll hold back tears, move in the right direction (Elakekette) Lun 22 Oct - 22:28
Elanor Beckett « So I'll hold back tears, move in the right direction »
Elle était passée à côté d’une perche qu’il n’avait pas osé tendre et il semblait que tout deux s’en retrouvaient gênés l’espace d’une seconde, avant que l’insouciance de Beckett et les bonnes intentions d’Elanor ne viennent redonner à l’air lourd de l’infirmerie la légèreté de leur conversation. Il avait fait un petit pas en avant, et c’était comme si ce dernier avait drainé toute son énergie, que de réussir à faire passer les barrières de ses lèvres à cette petite idée inavouable avait été plus de courage que de ne survivre jusque là. Et c’était un peu de ça, tout ce qu’il avait placé en Elanor, tout ce qu’il s’imaginait de rester échoué près d’elle pour tout le temps et plus seulement de moments volés, c’était ce qui le faisait avancer, et pas seulement rester sur place. Ou peut-être était-ce bien l’inverse pour son âme de vagabond retenue là, à essayer de se fondre dans la masse d’un groupe qui ne ressemblaient pas à grand-chose. Elanor se voulait rassurante, pleine de lumière comme elle essayait toujours de l’être, en venant se réfugier dans les bras du maréchal, se recouvrant de son corps immense sur le sien, minuscule. Elle savait comment attirer son attention, l’empêcher de s’éloigner mentalement trop loin de tout ça, comme si la conversation pouvait aller plus loin que leurs fantasmes d’adolescents coincés entre les murs d’une maison étouffante. « Moi aussi. » laissa-t-il échapper dans un sourire, sentant encore le souffle de l’olympienne sur sa peau, une onde de chaleur partant de sa joue pour se répandre sur tout son visage. « Mais c’est pas si simple, tu le sais. » Il haussa les épaules, détourna le regard quelques instants avant de revenir le poser sur les champs de blés qui recouvraient le crâne de l’infirmière. Rien n’était jamais simple dans le coin, entre les alliances et autres événements qui venaient les chambouler tous les quatre matins, entre ceux qui n’en faisaient qu’à leur tête, et ceux, comme lui, qui se laissaient étouffer par les politiques des différents leaders, sans rechigner, pour l’instant. C’était le problème de tout ce qu’il imaginait dans sa tête, de tous ses petits rêves éveillés, ils étaient toujours trop centrés autour de lui et de ce qu’il voulait sans penser aux conséquences extérieures. Il aurait préféré qu’il ne faille qu’une invitation de l’infirmière pour arriver avec ses affaires, comme s’il ne fallait pas négocier un plan de sortie avant, et que les yeux emplis de foudre d’Avalon n’en soit que la plus grand épreuve à affronter. Quoi qu’il ne voulait pas sous-estimer la sœur Barnes, qui serait longue à apprivoiser même si elle avait rentré les crocs dernièrement, elle gardait en elle une méfiance sourde que Beckett savait ne pouvoir lui enlever à coup de nuit volées à Elanor. « On verra, peut-être qu’avec le temps on trouvera une solution. » Ou que les choses s’arrangeraient magiquement d’elle-même, même si malgré la sorcellerie ambiante des morts revenus à la vie, Beckett ne s’était toujours pas remis à croire aux miracles. Il se pencha en avant, attrapa les lèvres de l’infirmière des siennes, comme pour finir de clore le sujet, s’y attarda quelques instants avant de se reculer, laissant enfin voir un sourire sans inquiétude sur son visage. « Je suis sûr qu’Avalon sera ravie de me voir ce soir. » Il avait envie de taquiner son aimée, de penser à autre chose que les bactéries qui habitaient son sang et les histoires de clans qui n’en finissaient jamais.
Elanor Barnes
Olympians + le monde qui est le mien
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survit depuis le : 04/11/2016
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Sujet: Re: So I'll hold back tears, move in the right direction (Elakekette) Jeu 25 Oct - 17:33
Beckett Elanor « So I'll hold back tears, move in the right direction »
Elle est encore bien trop fragile Elanor, avec sa petite taille, son poids de plume et son air innocent. Elle a besoin de se raccrocher à quelque chose, à quelqu'un. Durant des années de solitude, Beckett a été sa bouée de secours, son phare dans les ténèbres. Et elle était son petit brin d'espoir, la voix qui le poussait vers l'avant. Toujours. Ils se sont soutenus, à coups de cris et de silences, à coups de larmes et de rires. Jusqu'à échouer sur les terres texanes. Tout à basculer ce jour là, quand il ont finalement trouvé un camp, un refuge, d'autres survivants comme eux. Elle s'est volontairement détachée de lui, croyant dur comme fer que c'était la meilleure chose à faire, aveugle, incapable de regarder la réalité en face. Séparés pour mieux se retrouver. Ils en avaient parcouru du chemin tous les deux et avaient fini par se retrouver au milieu du sentier, main dans la main. Et pourtant, il y avait toujours des obstacles, quelques bousculades qui manquaient de faire tomber Elanor. La petite infirmière soupire, son regard se promenant sur la salle, priant pour qu'aucun des patients ne se réveillent. Ou pire. « Je sais. Rien n'est jamais simple, surtout pas quand il s'agit de nous. » Elle avait encore du mal à accepter cette nouvelle étape de sa vie, à laisser le passé derrière et à regarder vers l'avant. Encore retenue par de courtes ficelles, Elanor n'osait pas profiter pleinement de la vie. Comme si cela devait lui être refusé. Elle se refusait ce droit de vivre, d'être heureuse, pour tous ceux qu'elle avait perdu. Pour lui surtout. Quand d'autres vivaient plus fort, Elanor, elle, refusait, se laissait guider par la peur. Toujours. Pourtant, avec Beckett à ses côtés, elle avançait pas après pas dans la bonne direction, acceptait enfin d'exister. Mais elle trébuche, encore et toujours et cette fois c'est lui qui tombe et Elanor n'est pas certaine de pouvoir le rattraper. Cette maladie, ce virus, empoisonne la vie de tous les survivants et la petite infirmière n'avait pas envisagé la possibilité de perdre Beckett. Jamais. Elle ne peut pas. Pas lui. Peut-être qu'il sent son corps se raidir, la tristesse qui l'envahit tout à coup. Elle sourit tristement à sa tentative de la rassurer et cette fois se laisse embrasser sans rien dire. Elle se fiche bien des yeux indiscrets qui pourraient traîner dans les parages. Elle n'a pas honte d'être heureuse, seulement peur que ça ne dure pas. Peur que cette fameuse solution ne voit jamais le jour, qu'ils ne trouvent aucune réponse. Mais Beckett balaie tout ça d'une phrase, un sourire accroché aux lèvres. Sa mine suffit à rassurer Elanor sur son état et elle choisie de le suivre sur ce chemin. « Elle n'a pas le choix. Tu sais, vous avez plus de choses en commun qu'il n'y paraît. » Elle sait qu'ils pourraient s'entendre, si ils se décidaient à mettre leurs égos de côté pour quelques heures. C'était beaucoup trop demandé et Elanor n'essayait même plus de raisonner avec sa sœur. « Sois gentil d'accord ? Tu es en train de lui voler sa petite sœur. Elle cherche juste à me protéger et à vérifier que tu sois bien le bon. »
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Sujet: Re: So I'll hold back tears, move in the right direction (Elakekette)
So I'll hold back tears, move in the right direction (Elakekette)
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