Fermeture définitive de Influenza ! Warm winds   ∞ Meera  1614057932 Un grand merci à tous pour ces moments de partage I love you
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 Warm winds ∞ Meera

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Malini Kapoor
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Malini Kapoor
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MessageSujet: Warm winds ∞ Meera    Warm winds   ∞ Meera  EmptyDim 21 Jan - 21:50

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I recall your soul and it tastes like

gardens, flowers, warm winds
Janvier 2018

Sweet Home Alabama, where the skies are so blue... Qu'un groupe chante son sentiment d'appartenance à un état devant un drapeau des confédérés devrait vous indiquer l'ambiance générale dans laquelle Malini a grandi. Pas facile d'être une jeune fille de couleur dans le berceau du racisme, qui est aussi de façon très contradictoire le berceau des mouvements des droits civiques. Que la chanson soit ironique n'enlève cependant pas le fait que de nombreux racistes s'y soient identifiés et n'aient pas manqué de lui rappeler de nombreuses fois qu'elle ne venait pas vraiment d'ici. L'Alabama, c'est sa première véritable relation de haine passionnelle. Elle était la première à dénoncer ce qui clochait dans les comportements des locaux, comme elle était la première à défendre son foyer quand il était sous le feu des critiques. C'est avec ce sentiment de bonheur mitigé qu'elle avait posé devant le panneau "Welcome to Alabama the beautiful" sous l'oeil de Bass qui faisait mine de la prendre en photos pour un album photos imaginaire.

Leur périple aurait dû durer plus longtemps s'il n'avait pas trouvé des vélos pour avaler plus rapidement les routes de Louisiane et de Mississipi. Ils en avaient alors profité pour jouer aux touristes, à se balader dans des villes fantômes où ils avaient parfois oublié la menace des rôdeurs pour s'absorber dans l'observation des vestiges d'autrefois. En Louisiane surtout, ils imaginaient les villes animées par le carnaval et l'odeur de la cuisine épicée, les murs vibrant sous le rythme de la musique de jazz. Et dans les rues, ils avaient poussé la chansonnette, ils avaient dansé, seuls dans la ville, seuls au monde et simplement heureux.
Le voyage lui faisait du bien. Plus elle s'approchait de sa destination et des trésors qu'elle renfermait, plus les souvenirs fusaient et elle les racontait, le sourire béat et le coeur plein. Lui aussi semblait aller mieux, respirer l'air nouveau le revigorait. La nuit, ils se couchaient l'un contre l'autre, mêlant chaleur, sentiments et craintes de se perdre. Et tous les jours, elle se réveillait presque surprise qu'il ait accepté de la suivre dans une quête qui n'était absolument pas la sienne, qu'il ait quitté amis et famille aussi longtemps juste pour être avec elle. Alors chaque matin, elle était à deux doigts de lui dire qu'elle l'aimait, puis se ravisait, le murmurait parfois quand il s'endormait contre elle, mais elle n'osait jamais le verbaliser, comme si elle avait peur de la réaction qu'il pourrait avoir. Tous les hommes qu'elle a aimés ont fini par la quitter au pire moment.

Le monde en dehors du Texas a bien changé. Là où la nature est plus verdoyante que les plaines texanes, les arbres ont recouvert les villes. Les trottoirs abîmés laissent apparaître herbes et racines et les routes sont encore jonchées des débris ramenés par l'ouragan et par la disparition de la civilisation. Les groupes de survivants rencontrés ci et là sont pour la plupart accueillants, acceptent de partager un repas avec le couple, curieux d'entendre leurs histoires et le récit des clans du Texas. Eux aussi ont leur lot d'alliances et de rivalités avec leurs voisins, et les étrangers semblent finalement plus bienvenus que les natifs du coin. Il n'y a que les rôdeurs qui restent les mêmes : morts.
Un matin, Malini a essayé de convaincre Bass d'apprendre à traverser les hordes comme elle. Ensemble, ils avaient travaillé son costume de rôdeur avec soin, et ils avaient traversé la Nouvelle-Orléans ainsi, au milieu des vagues inhumaines, le souffle coupé presque. Elle, fière de lui, lui, gonflé par l'adrénaline de leurs aventures insensées. L'avantage dans les grandes villes, c'est l'abondance des ressources difficiles à piller à cause de la menace des morts. Alors ils avaient visité les commerces typiques et étaient repartis les sacs et les poches pleines, à la recherche d'un coin pour pouvoir reprendre apparence humaine. Dans leur quête de trésor, ils avaient trouvé de vieux magazines dont les couvertures figées dans le passé la présentait dans différentes postures et à l'intérieur desquelles, le papier glacé renfermait de précieux clichés d'elle en compagnie d'une fillette souriante. Pour la première fois, Bass a vu Nisha.

Et finalement l'Alabama. Sweet home Alabama. Elle ne se rappelait plus très bien des paroles et fredonnait bien malgré elle cet air alors qu'ils empruntaient les petites routes, suivant vaguement les panneaux indiquant Montgomery. Ils suivaient la route 65 puis contourneraient la capitale par la 31.
Malini, elle cherchait des signes qu'elle reconnaitrait, des endroits familiers, mais elle n'avait pas tant que ça exploré cet état pour connaître les petites villes plus au sud. Pourtant les noms la plongeaient déjà dans une sorte de réconfort, celui qu'on a quand on rentre chez soi après une grosse pluie et qu'on se réfugie dans un plaid. Back home, baby.
Elle aurait aimé montré à Bass les endroits de son enfance, quand elle allait à Montgomery dans les musées, les bibliothèques et qu'elle dévorait des romans ou des manuels d'histoire, rêvant déjà d'avoir une place dans ce monde, de laisser sa marque. Ses ambitions lui paraissent tellement lointaines... Elle ne se souvient plus très bien de la jeune fille qui s'était inscrite à Harvard, prête à étudier l'anthropologie et la biologie. C'est cette gamine là aussi qu'elle espérait retrouver à Coosada, dans sa maison d'enfance.

Il était déjà vingt-et-une heures passées quand ils approchèrent du comté de Millbrook. Malini ne voulait pas tenter d'entrer dans la ville de nuit, alors ils s'étaient installé dans une ancienne auberge dont la configuration leur semblait bien pratique. Le départ le lendemain était prévu au plus tôt possible : son coeur battait la chamade et elle trépignait d'impatience à l'idée d'atteindre Coosada. Le sommeil avait eu du mal à la gagner. Ses pensées hurlaient en fanfare dans son esprit alors qu'elle fixait, fascinée, la lueur de cierges chinés dans une boutique de magie vaudou. Et quand elle éteint la flamme, elle s'imagine que la même chaleur qui lui réchauffe le bout des doigts l'accueillera dans sa maison.

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La lumière matinale qui traverse les planches barricadées lui tombe sur la paupière et la réveille aussitôt. Son premier réflexe est de tater la place à côté d'elle. Vide. Un sentiment glacé s'empare d'elle alors qu'elle se redresse et regarde autour d'elle, confuse, les doigts à la recherche de son couteau. Ses affaires ont disparu. Les questions défilent dans son esprit alors qu'elle se force à la raison. Il est peut-être juste sorti inspecter les lieux, il est peut-être juste en bas et il prépare à manger, il ne peut pas être juste parti. Ça fait un écho désagrable à leur tout premier matin ensemble, deux ans auparavant, quand elle avait aussi disparu subitement, laissant juste l'impression d'un fantôme sur la peau du nordique.
Prudemment, elle rassemble ses affaires aussi, enfile son short et descend dans la grande salle à manger à pas feutrés. "Bass ?" Le vieux parquet ébranlé par le vent lui répond. Pas âme qui vive. La recruteuse se force au calme. Elle attendra une heure, et s'il n'est pas revenu, elle ira à sa recherche. L'angoisse bourdonne cependant dans ses oreilles alors qu'elle sort une conserve pour se mettre quelque chose dans l'estomac. Sans engouement, l'excitation soudainement à plat sans son olympien dans les parages, elle avale les raviolis sans trouver le goût.
Mais aux bruits de la baraque fatiguée s'ajoute des pas étrangers et prudents, des pas qui explorent la pièce à côté. Son instinct lui confie déjà qu'il ne s'agit pas de Bass, mais bel et bien d'un inconnu présent dans le hall. Lèvres pincées, elle abandonne son repas pour se cacher dans l'ombre derrière un vaisselier immense et elle attend que l'étranger entre. C'est un homme, un peu plus grand qu'elle, la carrure loin d'être aussi impressionnante que celle de son compagnon et il avance avec une arme pointée devant lui. Il ne tarde pas à repérer la conserve abandonnée sur une des tables à manger et ses sens s'aiguisent sûrement. Couteau de chasse contre pistolet, Malini n'a aucune chance à moins de créer la surprise et de lui tomber dans le dos.

"Je sais que vous êtes là, sortez, on ne vous veut pas de mal." Vraiment ? Se retient-elle, la remarque au bord des lèvres qu'un type innocent ne pointerait pas d'arme. Il approche du vaisselier et elle se tient prête. Sûrement qu'il pense prendre le couloir derrière la porte du fond, et s'il ne pense pas à regarder tout de suite sur sa gauche, ça laisse à la recruteuse une marge acceptable d'intervention. Quand il est à sa hauteur et qu'elle s'apprête à lui sauter à la gorge, des bruits de lutte venant de l'extérieur se font entendre. La voix de Bass au milieu. Elle s'immobilise et il se retourne vers elle, le pistolet droit vers sa poitrine et ils se regardent tous les deux interloqués. Mais Malini est la première à se ressaisir. Sa détermination glacée reprend le dessus quand elle se rue, bras tendus pour dévier la trajectoire d'une possible balle et son genou remonte immédiatement se loger dans les attributs masculins de l'inconnu. Déloyale ? Toujours.
La douleur supplante toutes ses réactions et elle parvient à lui tordre le poignet pour en faire tomber l'arme. Il tente de tenir le coup, de rester debout et de résister, mais elle est précise et elle est furieuse, animée par l'irrépressible besoin d'aller aider Bass. Et elle le repousse jusqu'à ce que le dos de l'inconnu rencontre violemment le bord de la table. Alors elle place sa lame tout contre sa jugulaire et demande sans ménagement. "Ils sont combien dehors ?" Il ne répond rien d'abord, tente d'avaler sa salive mais les doigts libres de la recruteuse viennent presser sa mâchoire : "COMBIEN ?" Avec difficulté, il articule : "Trois." Il faut au moins ça pour venir à bout du colosse.  Elle se retourne pour rattraper le pistolet tombé et utilise la crosse pour frapper l'inconnu à l'oeil. Elle n'a pas le temps de l'achever proprement, elle ne sait pas combien de balles il reste et elle préfère les économiser pour les pouilleux à l'extérieur. Alors qu'elle traverse la pièce pour retrouver la sortie, elle entend dans son dos l'inconnu l'appeler par son prénom...

Déstabilisée mais beaucoup trop en colère pour s'arrêter, elle passe la porte pour trouver Bass aux prises avec deux hommes. Le troisième est à terre, inconscient. Elle ne dit rien et se jette de tout son poids sur le premier qu'elle trouve et ils tombent tous les deux, roulent sur le sol alors qu'ils essaient chacun de récupérer l'ascendant sur l'autre. Puis elle entend derrière elle quelqu'un hurler : "Arrêtez ! La touchez pas ! C'est la soeur de Meera !" Si tout le monde semble s'immobiliser à l'ordre donné, Malini elle ne s'arrête pas pour autant. Au-dessus de son assaillant, elle lui assène un coup violent au visage et un deuxième jusqu'à ce qu'on l'attrape par les épaules. L'inconnu lui répète : "Malini, arrête ! Arrête !" Et elle se dégage, une lueur folle dans le regard. Bass s'interpose immédiatement, le regard mauvais à l'idée que quelqu'un agrippe la cavalière de cette façon.
Il lève les bras en signe de reddition face au grand blond. La recruteuse, elle, lève l'arme qu'elle lui a volé. "Comment tu me connais ?" Son esprit tourne à toute vitesse, cherche à travers les milliers de visage du passé quelqu'un qui aurait pu lui ressembler. "On ne se connaît pas vraiment... Mais je connais Meera."

Et cette fois le prénom s'imprime dans son esprit, remplace toutes les connexions logiques, électrifie ses membres. Meera. Il connaît sa soeur. Et il emploie le présent. Alors aussitôt, les questions fusent. "Meera est vivante ? Où est-elle ? Avec qui ?" Son coeur se gonfle dans sa poitrine, déborde jusqu'à lui nouer la gorge et remonte irriguer ses yeux. Il hoche la tête. "Oui, elle est vivante." Jamais Malini n'a vécu tel soulagement. Toute tension dans ses épaules disparaît alors qu'elle laisse ses larmes couler sur ses joues, sans retenue, sans honte. Du coude, elle tente de les essuyer. Elle a finalement baissé le pistolet et laissé tomber la colère. L'inconnu d'abord hésitant finit par continuer. "On a un groupe de survivants, plus loin, au coeur de Millbrook. Meera est des nôtres. Pour le reste, c'est elle qui t'expliquera."
Ses jambes sont faibles, elle titube, légèrement, frappée par un sentiment qu'elle n'arrive pas à identifier. Bass lui dira plus tard que c'est de l'espoir. Elle n'arrive plus à parler, alors l'Olympien prend les devants, organise le départ avant finalement de la prendre à part. "Tu crois qu'on peut lui faire confiance ?" Elle hausse les épaules. Il n'a pas tort de soulever la question. Dans la région, elle était particulièrement populaire autrefois, il ne serait pas étonnant que quelqu'un se soit rappelée d'elle et de sa soeur. Mais quel intérêt ? S'ils voulaient la blesser, ils n'essaieraient pas de l'amadouer. "Même si les chances de la retrouver étaient à seulement 0,1%, je tenterais le coup. C'est ma soeur..." Il ne dit rien. Il comprend. Et alors qu'elle se blottit contre lui, à la fois terriblement effrayée de potentiellement revoir sa soeur et incroyablement heureuse, elle demande. "Où t'étais passé au réveil ?" Il rétorque avec un sourire mutin. "Bah j'étais allé te chercher des fleurs, qu'est-ce que tu crois ?" Et malgré elle, elle sourit de sa blague. Pour beaucoup de raisons.

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L'appréhension lui tord la poitrine. C'est à peine si elle a réussi à faire la conversation à William, le fameux inconnu. C'est à peine si elle a réussi à bredouiller des excuses à ses compagnons de voyage et surtout à celui qui se réveillera le visage bourru d'hématomes le lendemain.
Toute violence a quitté ses veines, remplacée par l'inquiétude profonde d'être méconnaissable aux yeux de sa soeur. Qui est-elle devenue après l'apocalypse ? A-t-elle elle aussi de sombres secrets de survivants ? Des cadavres dans les placards ? Elle n'arrive pas à imaginer sa soeur mettre fin à la vie de quelqu'un. Mais elle se murmure intérieurement que la question sera sûrement la même dans l'autre sens. Avant l'épidémie, il était inconcevable pour Malini de tuer, de céder autant aux parts sombres. Elle ne se souvient même pas avoir eu de parts sombres. Meera la reconnaîtra-t-elle ? L'aimera-t-elle encore ? C'est la question qui réveille des vagues de frissons. Est-elle encore digne d'une famille ? De sa famille ?
L'Indienne est à deux doigts de faire demi-tour, de tout annuler et de retourner vers le Texas. Elle n'est pas prête. Son apparence calme s'étiole, disparaît. Elle a l'air au bord de la panique quand William l'invite à la suivre dans l'ancienne mairie, devenue le quartier général et le marché de Millbrook. Malini, elle n'arrive même pas à s'émerveiller des bâtisses qu'elle reconnaît, des lieux de sa jeunesse où elle venait flirter avec le père de Nisha à l'époque, où elle venait étudier... Millbrook disparaît sous ses yeux au profit des monstres déformés issus de ses peurs profondes qui la pèsent au moral. Bass derrière elle lui dit qu'il la laisse, et elle a envie de protester qu'elle n'y arrivera pas, mais sa gorge est trop nouée pour parler.

Tremblante, en dehors d'elle-même, spectatrice de sa panique et incapable de se ressaisir, elle suit William dans les couloirs jusqu'aux bureaux du fond. Il l'introduit à peine, explique juste que quelqu'un est là pour Meera et il abandonne Malini là, sur le pas de la porte où son destin semble la narguer. C'est ici, c'est maintenant, c'est la cristallisation de sept ans de peurs et de questionnements sur ce qui est advenu de sa famille. Maintenant qu'elle a eu le courage de faire ce voyage sans cesse repoussé, il faut qu'elle trouve la force de faire un pas dans la pièce. La silhouette qui se découpe à contrejour ne laisse plus aucun doute à la recruteuse. Cette cascade de cheveux, cette posture... "Meera..." C'est elle. C'EST ELLE ! Et ça crie dans toute sa tête, un orchestre éclate en même temps que la situation dramatique de son palpitant n'atteigne son apogée en battements. Ça cogne tellement que ça lui fait mal et parallèlement, ça lui fait un bien fou.
Des années durant elle avait peint le tableau de leurs retrouvailles, travaillant chaque détail jusqu’à ce que celui-ci lui apparaisse parfait. Malheureusement, les détails n’étaient jamais parfaits, il manquait quelques couleurs à son sourire et de la splendeur dans ses cheveux. Ce qu’il y avait de mieux avec ce tableau, c’est qu’elle pouvait le modifier à sa guise, ajoutant ci et là de la lumière, gommant parfois des dérapages… or maintenant, il n’y avait plus de place pour l'insatisfaction. C'était le jour du vernissage, et maintenant elle devait se laisser regarder, se laisser observer et approcher par une des personnes qu'elle aime le plus au monde et qu'elle craint plus que tout de décevoir. Et Malini, elle sait qu'elle va la décevoir. Sa soeur s'attendant à retrouver le souvenir d'une femme forte, enthousiaste et pleine de vie. Elle va retrouver un ersatz insipide, à peine humain.

Malini, elle ne sait pas comment, mais elle tombe dans les bras de sa vis-à-vis. Le réconfort la rend aveugle et sourde et elle ne s'entend pas pleurer. Ce n'est que lorsqu'elle tente de retrouver le détail du visage de sa soeur qu'elle se rend compte qu'elle voit à travers les larmes. "Tu es vraiment là... Tu es vraiment toi..." Pas juste un mirage, pas juste un fantôme issu d'un délire dépressif... "Je suis tellement..." Contente... C'est ce qu'elle voudrait dire, mais elle se surprend elle-même à répéter en boucle : "...désolée... Je suis tellement désolée."  De ne pas être venue plus tôt. D'être devenue quelqu'un d'autre. De ne pas avoir pu toutes vous protéger. De ne pas avoir été là.

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MessageSujet: Re: Warm winds ∞ Meera    Warm winds   ∞ Meera  EmptyJeu 25 Jan - 20:16



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Les jours défilent et se ressemblent, cycle infernal. Meera ne supporte plus vraiment cette routine sans aucune saveur. Depuis le décès de John, plus rien n’a de goût. Trois mois bientôt qu’il n’est plus, ou plus précisément dix semaines et quatre jours. Elle les compte, les marquant d’une croix rouge dans un vieux carnet aux pages défraîchies. C’est avec lui, pour lui, qu’elle continuait de se battre, qu’elle se vouait corps et âme à cette communauté. Désormais, elle se sent aussi vide qu’une coquille. Peut-être est-elle lassée de cette vie, lassée d’affronter la mort, lassée de n’avoir plus rien à quoi se raccrocher. Peut-être qu’elle est tout bonnement en train de couler. Pourtant, elle s’est toujours efforcée de garder la tête hors de l’eau, de ne pas flancher, de rester forte, de montrer l’exemple. Parce que c’est ce qu’elle est, une optimiste, une idéaliste, une survivante. Elle soupire, passant un peu d’eau claire sur son visage encore endormi, histoire de se donner un coup de fouet. La journée s’annonce longue entre la réunion hebdomadaire du conseil, les cours de tirs qu’elle a récemment accepté d’assumer afin d’occuper son temps, ainsi que la classe journalière octroyée aux enfants. Entre ruminer à chaque heure du jour et de la nuit ou s’occuper l’esprit jusqu’à l’épuisement, le choix est vite fait. Elle observe un instant son propre reflet, les cernes légèrement violacées traduisant sa fatigue, les joues un peu trop creuses dénonçant son manque d’appétit récent, heureusement son teint hâlé maintient les apparences, les sauve. Penchée sur l’évier, elle hausse les épaules, bien loin de se soucier en réalité de ces fameuses apparences, avant de recracher le contenu de son bain de bouche fait maison. Elle tuerait pour du dentifrice. Elle sourit au miroir, un faux sourire, dévoilant sa dentition quasi parfaite compte tenu des conditions de vie actuelles. Hochant finalement la tête, satisfaite, elle s’éclipse de la salle de bain, enfilant un vieux jean troué par le temps, un t-shirt aux motifs abstraits ainsi qu’un gilet en maille afin de parer à la nouvelle brise hivernale quoique légère. Elle jette un dernier regard aux photos jaunies par le soleil trônant sur la commode, portant instinctivement sa main à son cou, enserrant son alliance. Des visages familiers, des visages souriants ; Malini, Nisha, John, Duncan, sa mère. L’avantage de survivre aussi proche de son ancienne demeure, ce sont les souvenirs précieusement récupérés et conservés. Maintenant qu’elle a retrouvé un peu de force et de courage, elle peut commencer ce nouveau jour.

Autrefois, il y a peu même, Meera se passionnait pour ce genre de rencontre, de réunion. Décider de la fréquence des raids, de la nécessité ou non d'accroître leur parcelle de terre, d’augmenter les cours de survie, d’organiser des rencontres avec le second clan de la région, etc. Des décisions auxquelles elle apportait généreusement ses multiples conseils. À présent, elle se sent en parfait décalage avec le reste du monde, elle n’a plus franchement l’envie de s’investir, après tout elle a déjà énormément donné de sa personne pour la communauté de Millbrook, peut-être même trop. Il n’empêche qu’elle est toujours fidèle à elle-même, à l’écoute, prête à donner son avis en cas de demande de la part des deux nouveaux leaders. En attendant, son attention se porte sur ses ongles rongés, s’acharnant sur les cuticules contournant ces derniers. La réunion s’étire, traîne en longueur, tandis qu’elle ouvre ci et là la bouche, avec un enthousiasme tout à fait relatif mais une bienveillance certaine.
Finalement, elle se retrouve seule, assise au fond de la petite salle, ancien bureau d’un maire quelconque appartenant au passé. Il faut qu’elle se ressaisisse, c’est ce qu’elle se répète en boucle depuis plusieurs semaines maintenant. Elle soupire, perdue dans ses propres retranchements et se plante face à la fenêtre offrant une vue imprenable sur le potager et les jardins. Les enfants qui jouent à chat, les mains qui s’affairent à jardiner, d’autres profitent des quelques rayons lumineux. On pourrait presque croire que tout est comme avant. À l’exception près que plus rien ne sera jamais comme avant. Elle n’a pas l’occasion de pousser sa réflexion plus loin qu’une voix familière retentit soudainement. William, un ami de John. « Quelqu’un pour toi. » Elle fronce les sourcils, franchement perplexe. William est reconnu pour ses brèves, très brèves, entrées en matière. « Quoi ? » Ou plutôt qui. La question ne trouve pas de réponse, si ce n’est quelques échos de pas s’éloignant. Elle pivote sur elle-même, piquée au vif. Au départ, elle n’y croit pas, elle ne peut y croire. Elle bat un instant des paupières, frotte ses yeux, dans l’attente que le mirage s’estompe. La mâchoire lui en tombe, elle se sent soudainement un peu bête, pourtant elle tend instinctivement les bras. Elle ne réalise pas, pas vraiment, jusqu’à ce que la silhouette reconnaissable entre mille lui tombe dans les bras. Elle est comme paralysée. « Malini ? » C’est tout ce qu’elle arrive à articuler. Est-ce que c’est vraiment elle ? Est-ce qu’elle devient complètement folle ? Elle a la sensation que la deuxième option est largement plus probable. Machinalement, elle glisse ses doigts dans l’épaisse chevelure sombre, retrouvant des gestes instinctifs. Malini est ici. Malini est dans mes bras. Malini est réelle. Malini est vivante. La prise de conscience. Elle resserre son étreinte, quitte à l’étouffer par la même occasion, les larmes perlant tout à coup le long de ses joues. « Calme-toi, je suis là. » Elle peut parler, elle est tout aussi fébrile que sa cadette, les mains tremblantes, le cœur affolé, la respiration saccadée sous le poids de l’émotion. Elle s’est toujours évertuée à ne jamais imaginer leurs retrouvailles. C’était trop douloureux, trop d’espoir. Elle se contentait de regarder les vieilles photos afin de ne pas l’oublier, de ne pas oublier son visage, son sourire. Elle s’écarte d’un pas, encerclant le visage de Malini entre ses paumes, redécouvrant sa sœur pour la première fois après sept années. « Je savais que tu étais en vie, même si on s’évertuait à me faire oublier cette idée. » Leur mère, John, ça partait d’un bon sentiment. Ils ne voulaient pas qu’elle soit brisée, qu’elle vive dans l’illusion. « Comment ? » Elle ne lui laisse pas le temps de répondre, pas tout de suite, enroulant une nouvelle fois ses bras autour de l’être cher à peine retrouvé, se surprenant même à lui pincer légèrement le bras, histoire de vérifier une dernière fois qu’elle ne rêve pas.

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MessageSujet: Re: Warm winds ∞ Meera    Warm winds   ∞ Meera  EmptyJeu 1 Fév - 15:37

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Janvier 2018


Meera, Meera, Meera… La douceur de sa main, la tendresse dans son regard, la force de ses bras autour d’elle… Tous ces détails qu’elle avait imaginés, fantasmés dans plein de rêves où elle retrouvait sa famille au complet… Mais elles n’étaient que deux, l’une dans les bras de l’autre, l’autre qui lui rend tout pareil et les larmes qui arrosent leurs retrouvailles qui ont quand même un goût de trop beau pour être vrai. Sûrement que sa sœur a la même idée qu’elle en tête quand elle lui pince le bras, pour s’assurer que les doigts ne rencontraient pas une hallucination forcée par la solitude et l’espoir. Meera est vivante. Et Malini, elle n’osera jamais dire, comme sa sœur, qu’elle l’avait toujours su. Elle n’avait pas réussi à garder une telle vision d’espoir aussi vivace, aussi certaine.
C’est qu’elle avait eu peur de pointer en Alabama, la Malini. Peur de ce qu’elle allait y trouver, ou pire encore, ne pas trouver. Et au bout de sept ans, elle n’avait plus la même force d’esprit de caractère pour entretenir une telle croyance. Et elle ne croyait pas vraiment en sa chance non plus… Elle ne s’attendait pas du tout à retrouver toute sa famille par hasard à la Carrière, comme Bass qui avait réussi à faire un bras d’honneur à la vie en revoyant toute sa fratrie. Avait-elle eu tort de ne pas croire en sa bonne étoile ? Aurait-elle dû, motivée par une force indicible, se rendre plus tôt dans sa maison d’enfance ? Au lieu de gâcher autant d’années dans l’errance, elle aurait pu profiter de l’aura réconfortante de sa sœur.

Malini, elle ne répond pas tout de suite à la question. Comment a-t-elle survécu ? En étouffant sa douleur sous un voile insipide, sans émotion, sans joie. Grâce à l’errance, au d’elle-même qui arpentait les bois, sans but, sans destination… Tout était tellement plus simple quand on ne tenait absolument à rien. L’absence d’empathie lui a donné les clés pour avancer. Elle ne veut pas révéler cette brutalité à sa sœur, ce ne sont pas les mots qui font plaisir à entendre. Mais elle n’a que ça de toute façon, des mots qui ne font pas plaisir.  Alors au lieu de répondre, elle l’observe, cherche les signes de la survie mais aussi les éclats de sa bienveillance.
Et puis au bout d’un soupir… « J’ai erré d’abord, longtemps. Et ensuite j’ai trouvé un camp de survivants. Pas loin d’Austin. Ça fait un moment que j’y suis… » Elle s’en veut de lui dire ça, de lui avouer la faiblesse de son esprit qui l’a poussée à rester cloîtrée au Texas plutôt que de venir plus tôt à Millbrook. « Je voulais venir… Avant… Mais j’ai juste pas trouvé la force. » Les sanglots dans sa voix sont réprimés mais menacent de reprendre à tout moment, surtout avec l’annonce qu’elle a au bord des lèvres : l’Abominable Vérité. Doit-elle repousser les confessions ? Les sortir tout de go et les laisser longtemps à pleurer avant de renouer ? Mais les mots ont du mal à prendre forme dans son esprit. La douleur qu’ils laissent présager est beaucoup trop… forte. Et puis, il y a mille autres questions qui se bousculent à l’arrière de son crâne. Mille autres réponses au potentiel délétère, mais elle doit savoir. « Est-ce que tu es ici avec des gens que je connais ? » Une manière détournée de demander à son tour qui a vécu, qui est mort, qui est encore là pour la serrer dans des bras chaleureux ? Leur mère ? Elle n’ose pas y croire, c’est trop dur. John ? Meera et lui étaient ensembles quand l’épidémie a relevé les premiers morts.

Les doigts de la recruteuse caressent doucement la joue de sa sœur tout juste retrouvée et son cœur bat toujours, toujours plus vite, comme s’il s’élançait enfin dans la course au bonheur. Il y a de l’espoir dans ce monde de merde.


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MessageSujet: Re: Warm winds ∞ Meera    Warm winds   ∞ Meera  EmptyJeu 8 Fév - 19:27



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Malini, c’est un rêve presque trop beau pour être vrai, c’est la flamme, la lueur d’espoir qu’elle attendait, dont elle avait besoin, pour s’éveiller à nouveau, surmonter le décès de John, retrouver goût à la vie. Le timing est pour ainsi dire parfait, presque déconcertant. Il est parti, elle est ici. L’un ne remplace surement pas l’autre, c’est certain, mais c’est un signe, n’est-ce-pas ? Le signe qu’elle doit retrouver sa foi, en le monde, en elle tout simplement. C’est bête mais la première chose qui lui vient à l’esprit est d’aller retrouver John pour lui sauter au cou, lui déverser sa joie en un torrent de larmes. Il serait heureux pour elle. Lui, qui a tout donné pour la mère et la fille Kapoor ces dernières années. Elle ne doit pas y penser, pas maintenant. Alors, elle ravale ce savant mélange d’émotions contradictoires, vacillant d’une profonde joie à une impitoyable détresse. Elle en a voulu au destin, au karma, à une quelconque divinité supérieure, pour lui avoir arraché John. Comment peut-elle continuer à haïr le néant à ce point alors que Malini est désormais à ses côtés ? La vie est franchement déroutante. Elle s’écarte d’un pas, relâche sa cadette et sourit chaleureusement. Elle replace une épaisse mèche noire derrière l’oreille de sa frangine avant de rompre le contact. D’un revers de main elle essuie les larmes perlant le long de ses joues, plongeant son regard dans celui de Malini. C’est bien elle, mais pas tout à fait, c’est difficilement explicable. Sept ans, c’est plus que suffisant pour devenir de parfaites inconnues. Et, si c’était le cas ? Et, si elle l’avait perdue au fil des années ? Cette idée l’effraie, mais elle sait parfaitement qu’elle est prête à redécouvrir sa sœur, peu importe qu’elle ait été profondément marquée et changée par le réveil des morts.

Meera hoche la tête, prenant appui contre le rebord de la fenêtre. Contrairement à ce qu’elle peut s’imaginer, elle n’est pas déçue ni même attristée. Elle ne lui en veut pas. Elle est même plutôt soulagée de la savoir au sein d’un groupe, peu importe qu’elle ne soit pas revenue pour elle. Elle a fait ce qu’il fallait puisqu’elle respire encore, qu’elle foule toujours cette terre complètement détruite. Elle n’était pas seule toutes ces années, elle était entourée, et ça la rassure. Il n’y a pas pire que la solitude et l’errance pour briser un être humain. « Arrête de t’en vouloir pour deux, parce que moi je ne t’en veux pas. » C’est aussi simple que ça. Elle esquisse un sourire rassurant, sincère. Elle aimerait qu’elle cesse d’être rongée par la culpabilité. Elle aurait pu, elle aussi, partir à la recherche de Malini, regagner la Californie, mais elle se devait rester ici, elle a choisi de placer la communauté avant sa cadette. L’une comme l’autre, elles ont fait des choix et elles n’ont pas à les regretter, c’est trop tard maintenant.
À l’instant même où Malini aborde la corde sensible, les vraies questions, elle sent son cœur se serrer. Elle baisse un instant ses yeux, observant obstinément ses mains. Par où commencer ? Elle saisit le double-sens, elle aimerait pouvoir faire l’autruche, faire semblant de ne pas comprendre. Maman est morte, John est mort. Elle ne peut pas le lui avouer de but en blanc, si ? « Quand le nouveau virus est devenu complètement ingérable, John et moi avons rejoint maman à Coosada, l’armée avait pris en charge les lieux. » Elle ne se souvient plus exactement combien de temps a perduré cette relative sécurité complètement éphémère. À peine quelques semaines. Ensuite, le monde s’est réellement effondré. « Puis, après quelques semaines, nous avons été livrés à nous-mêmes. Le groupe a migré ici, à Millbrook, et perdure depuis. » Et puis, maman est morte. Elle aimerait que l’histoire s’arrête là, avant les ravages de la mort. Mais, elle ne peut pas mentir, c’est trop gros, trop important. « Maman est… Elle est décédée en 2012. La grippe. » Les mots lui écorchent la gorge, lui nouent l’estomac. Quand ce n’est pas les morts, ni même les vivants qui se chargent d’ôter la vie, il faut que la maladie prenne le relais. « John est resté à mes côtés, il m’a aidé à surmonter la perte. Ensuite, la vie à repris son cours, nous avons repris le groupe en mains, il fallait que je me concentre sur le bien de la communauté. » Et, c’est probablement ce qui l’a aidé à tenir. Avoir un but, servir les autres, faire gagner la vie. C’était autrefois ce qui comptait le plus à ses yeux. « Et, maintenant, John est mort, il y a presque trois mois. Les rôdeurs. » Elle détourne le regard, la vision une nouvelle fois brouillée par les larmes. Elle n’arrive pas encore à en parler, à supporter le poids de son absence sans craquer. C’est trop difficile. Elle se tait, qu’elle puisse reprendre ses esprits, que Malini puisse digérer le flot d’informations. Le geste de sa sœur, le contact de sa main contre sa joue l’apaise, lui procure un bien fou. Lorsqu’elle ancre à nouveau ses prunelles larmoyantes à celles de sa cadette, ce n’est que pour lui poser une question silencieuse : Et, Nisha ?

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MessageSujet: Re: Warm winds ∞ Meera    Warm winds   ∞ Meera  EmptyLun 12 Fév - 21:52

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C'est un mélange d'émotions incroyablement riches, des émotions qui se contredisent et se battent dans l'espoir de dominer. La joie d'abord, immense, incontrôlable, comme un brasier qui lui vient du coeur. Et ensuite viennent la peur et la tristesse, attachées dans un noeud si compliqué qu'il n'y a pas d'autres moyens de le défaire que de trancher. Malini peine à s'extraire de cet empâtement émotionnel intense alors même que sa soeur lui intime gentiment de ne pas se laisser avoir par la culpabilité. Même dans les grands moments, Meera continue d'être la plus adulte, elle a toujours su tout prendre en main. Mais la culpabilité, c'est tout ce que la recruteuse était capable de ressentir pendant longtemps, c'est la clé qui ouvre la porte aux autres émotions et c'est par cette culpabilité qu'elle est capable de ressentir autre chose. C'est une mauvaise habitude prise sur les routes après la mort de Nisha. Se sentir coupable et dévastée par la perte de sa fille, ça a longtemps gardé Malini sur un chemin encore recommandable. C'est quand elle a fini par faire taire ces relents d'émotions qu'elle est devenue la femme qu'elle est maintenant. Toxique.
Elle a presque envie de l'annoncer tout de suite à Meera, comme un disclaimer. Attention, je ne suis plus du tout la même et j'aimerais que tu le prennes en compte avant de renouer avec moi. Mais c'est plus fort qu'elle, Malini veut encore préserver cet instant de réconfort, elle ne veut pas décevoir sa soeur tout de suite. Alors elle fait durer, maintient le plus longtemps possible ce moment chéri des retrouvailles contre elle, ainsi le souvenir sera long et lui réchauffera les entrailles quand elle y repensera. Une petite voix en elle lui dit qu'il n'est pas impossible pourtant pour sa soeur de l'aimer comme elle est maintenant. Bass a bien réussi à le faire. Peut-être que les liens du sang seront plus forts malgré tout.

Les mains se serrent toujours, mais le regard de l'aîner fuit. Malini comprend aussitôt : c'est le signe de mauvaises nouvelles. Il ne reste que des mauvaises nouvelles dans ce monde. Dents serrées, elle tente de se préparer au pire, même si elle a déjà une idée derrière la tête. Les visages familiers dont elle s'était enquérie étaient évidemment leur mère et John, les autres, les voisins, amis ou connaissances d'antan, elle s'en fichait comme de son premier rôdeur. L'histoire se construit peu à peu dans les mots de Meera et dans la tête de sa benjamine. Elle revoyait Coosada, les quelques maisons éparpillées et la maison du premier gouverneur d'Alabama, fierté locale. Elle imaginait bien l'exode des quelques habitants survivants vers Millbrook où les ressources étaient plus nombreuses. Et la première nouvelle fatidique vient lui couper le souffle. La mort de leur mère. Elle ne peut pas prétendre qu'elle ne s'y attendait pas, mais elle avait rêvé toutes ces années des bras de sa mère et des morts toujours doux et encourageant de cette dernière. Savoir qu'elle ne la reverrait jamais l'écrasait de désespoir et elle s'entendait respirer légèrement plus fort à force d'essayer de contenir les larmes. Puis John, l'histoire de leur communauté et la nouvelle tragique de sa mort récente achève d'arracher les larmes à l'Indienne. Ce ne sont pas d'énormes sanglots, juste une infinie tristesse de savoir que sa soeur a tant perdu également, que la survie et le temps n'ont pas été plus cléments avec elle quand bien même elle méritait toute la douceur du monde. Douceur qu'elle se promettait dès maintenant de lui donner.
Mais d'abord il fallait lui dire. Yeux rougis, gonflés, gorge sèche, elle murmure finalement. "J'ai perdu Nisha aussi..." La triste histoire de sa vie. Toutes les formes de douleur se concentrent dans sa poitrine et elle tente de combattre le nuage gris, l'insipide réflexe d'éteindre toutes ses émotions, pour pouvoir lui raconter. "Au début... En Californie. Elle était malade. J'ai pas réussi..." Et c'est tout. Elle se tait. Elle n'a pas réussi et c'est suffisant pour expliquer tout ce qui se passe dans sa tête. Elle se rend compte qu'elle serre la main de sa soeur beaucoup trop fort et elle relâche la pression. Les yeux dans les yeux, elles partagent la réalisation qu'elle se sont retrouvées mais qu'il n'y a plus qu'elles. Triste réunion de famille. Et comme pour essayer vainement d'adoucir la situation et les révélations, elle ajoute d'une voix qui se veut douce. "Mais je t'ai toi maintenant..."

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MessageSujet: Re: Warm winds ∞ Meera    Warm winds   ∞ Meera  EmptyDim 25 Fév - 21:22



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Depuis l’apocalypse, Meera a parfois l’impression d’évoluer au sein d’une immense brume impénétrable. Tout parait plus sombre, plus triste, plus difficile. C’est la nouvelle réalité. La vie ne tient qu’à un fil et les plus chanceux survivent. Ils survivent mais se retrouvent indéniablement seuls. La perte, le deuil, des sentiments universels, des sentiments partagés. Personne n’est à l’abri. Ce n’est pas évident d’exposer les faits de vive voix. D’exprimer à voix haute la mort de leur mère, celle de John. Elle en a le cœur serré et la gorge nouée par la peine. Déceler la tristesse dans les yeux de Malini, l’amertume et la nostalgie, est surement ce qu’il y a de plus pénible pour Meera. Elle s’est toujours efforcée de protéger sa cadette, alors elle ne s’était pas imaginé devoir lui fragmenter une partie de son cœur. Mais, elle ne peut pas lui mentir. Le fait est que la fin du monde est particulièrement propice à la douleur. De toute façon, elle lui doit la vérité, c’est la moindre des choses, peu importe qu’elle soit sombre et maussade. La main de Malini enserrant la sienne lui apporte un peu de courage, un peu de réconfort. Est-elle vraiment prête à obtenir une réponse à sa question silencieuse ? Rien n’est moins sûr, elle n’est pas certaine. Elle connait sa sœur, pas besoin d’être voyante pour deviner qu’elle ne risque pas d’aimer ce qu’elle va bientôt entendre. Elle est comme figée par l’appréhension, les prunelles rivées à celles de Malini. Lorsque les mots écorchent ses tympans, une larme s’échappe, perlant le long de sa joue. Nisha est morte, elle a rejoint les anges. Elle essaye de se remémorer son rire, sa voix, son sourire, elle a soudainement l’envie folle de fouiller leurs albums de famille qu’elle a précieusement conservés toutes ces années. Elle veut se souvenir. Machinalement, elle attire sa cadette contre elle, l’enserrant de ses bras tendres. Une sensation de profonde injustice lui noue les tripes. Elle en veut à ce monde décimé. « Je suis certaine que tu as fait tout ce que tu as pu, Malini, tu as toujours été une mère formidable. » Elle n’a pas besoin de détails pour savoir que cette dernière a surement tout donné pour sa fille, pour sa survie, qu’elle s’est battue pour elle. Mais, ce nouveau monde est tellement brutal et parfois vide de sens. « J’aurais tellement aimé être présente pour toi. Je suis désolée que tu aies dû surmonter seule cette perte et… tout le reste. » Elle aurait aimé être là, à ses côtés, lui tenir la main, la soutenir, la réconforter, l’apaiser avec ses paroles douces et ses étreintes tendres. Mais, la vie, la fatalité, le karma, tout ce que vous voulez, peut-être l’Influenza tout simplement, les ont séparés. Malgré la peine, elle veut se montrer égoïste cette fois, elle veut se consacrer à la joie, à la chaleur, de ces retrouvailles. Non, elle ne peut pas balayer la tristesse, balayer les morts, oublier ces êtres qui ont fait partie de leur vie, ils seront toujours présents, mais elle souhaite garder Malini contre elle, s’enivrer de sa présence. « Être avec toi, c’est plus que ce que je ne pouvais espérer ces derniers temps. » Ces dernières semaines sont marquées par la solitude. Jamais ce sentiment d’abandon n’avait autant pris de place dans son esprit. Mais, maintenant, tout bascule. « Suis-moi. »

Meera guide Malini au sein de la mairie, s’extirpant des lieux par l’entrée secondaire, plus proche de sa propre demeure. Elles longent le potager, observent quelques enfants se lancer la balle, avant de s’immiscer au sein d’une petite bâtisse en briques rouges. Son cocon depuis des années. Les deux femmes gravissent les escaliers sans tarder, toujours sans un mot, jusqu’au moment où Meera fait signe à sa cadette de s’installer sur le lit. Elle revient une ou deux minutes plus tard, quelques albums photos dans les bras. C’est son remède personnel contre le chagrin, parfois elle pleure en regardant les vieux clichés, mais ça lui fait du bien tout simplement de se rappeler. « Voilà une des choses qui m’a permis de tenir ces dernières années. » Elle s’installe sur le lit, les jambes en tailleur, un sourire bienveillant animant son visage. Elle ouvre un album au hasard, le poussant vers Malini. Quelques secondes filent avant qu’elle n’ouvre à nouveau la bouche. « Tu es venue seule ? Dis-moi que non. » L’idée de savoir sa cadette toute seule sur les routes, affrontant les dangers de ce monde, la fait frémir. Elle sait que la femme à ses côtés est loin d’être fragile, qu’elle sait se débrouiller, mais elle ne peut s’empêcher de s’inquiéter pour elle. Quoi de plus normal après tout ?

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MessageSujet: Re: Warm winds ∞ Meera    Warm winds   ∞ Meera  EmptyMer 14 Mar - 22:27

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Elles sont l'une dans les bras de l'autre, l'une si proche de l'autre, et pourtant tellement les sépare. Malini, elle ne peut pas s'empêcher de compter les années depuis la dernière fois : sept. Sept ans et aucune bonne nouvelle à s'annoncer, comme si la vie ne pouvait même pas leur laisser ce moment pour se réjouir complètement. Il fallait toujours qu'elle en revienne à l'histoire de sa perte, l'événement de sa vie, comme si tout convergeait à cet instant fatidique et tout s'y arrêtait.  Malini, elle finit toujours pas en revenir à la douleur, comme s’il n’y avait pas d’autre
échappatoire, comme mise face à la fatalité. Pourtant, la vie avait continué, n'est-ce pas ? Et elle se déteste intérieurement pour avoir osé penser cette phrase, cette maxime insipide qu'on lui avait lancé tellement de fois en guise de support de réconfort. Et maintenant, elle tient sa sœur dans ses bras et elle a un choix : se défaire du passé et profiter du moment, profiter pour rattraper les sept ans
qui les séparent si cruellement. Mais évidemment, sa sœur a de l’avance sur elle et prend déjà les devants quand elle entraîne sa benjamine en dehors des murs de la mairie.
Les yeux de la recruteuse s’égarent évidemment, récupèrent des images, des aperçus de Millbrook telle qu’elle a connu la ville des années auparavant. Déjà, les souvenirs lui remontent à l’esprit. Les paysages de son adolescence et de ses petits drames de l’époque. Les fois où elle était venue s’encanailler derrière cette même mairie avec son petit ami de l’époque. Le même garçon qui l’a mis enceinte avant de l’abandonner. Maintenant, les enfants jouent dans des jardins fleuris comme si le monde extérieur n’avait pas d’emprise sur cette ville. Elle est sûre que si elle ferme les yeux, elle peut retourner quinze ans en arrière, sous un abribus, à attendre le car qui la ramènera à Coosada. Sa maison n’est qu’à une petite distance maintenant. Les kilomètres parcourus depuis le Texas ne pèsent plus sur ses jambes, elle vole à la suite de Meera qui l’entraîne dans une maison, sûrement la sienne.

Une volée de marches plus tard, la recruteuse est installée sur un lit, les lèvres pincées par l’appréhension. Et Meera revient les bras pleins de trésors. Son cœur s’envole quand elle reconnaît les albums familiaux, exactement ce pour quoi elle avait pris le risque de venir. Les mots lui manquent, le cœur lui monte dans la gorge alors que son expression s’éclaire complètement. « Oh mon Dieu ! Je voulais les chercher justement ! » Evidemment que sa mère et sa sœur avaient embarqué ces précieux recueils de leur vie de famille. Malini s’installe en tailleur aussi, en miroir de sa sœur, et plonge aussitôt à travers les pages plastifiées, à la recherche des images qui lui avaient fait défaut si longtemps. Duncan qui tient ses deux filles, l’un agrippée à son dos, l’autre à sa jambe. Les deux sœurs habillées en sari pour la fête de la lumière pendant que leur mère finit de coiffer Meera et que Malini tente d’improviser un maquillage. Malini qui tient devant elle sa lettre d’acceptation à Harvard. Malini enceinte jusqu’aux dents. Sana qui tient Nisha dans ses bras. D’un album à l’autre, elle revit chaque moment au point que la question de Meera se perd totalement.

Quand finalement Malini reprend conscience de l’attente de sa sœur, elle relève la tête, la bouche arrondie par la surprise et le scepticisme. Elle prend quelques secondes avant de vraiment comprendre ce qu’on vient de lui demander. « Ah ! Non, je ne suis pas venue seule. » Bass s’impose à nouveau dans son esprit et elle se rend compte qu’elle était tellement prise dans ses retrouvailles qu’elle n’a pas pensé à mentionner son compagnon, ni même à lui faire savoir qu’elle avait quitté la mairie. « Je suis venue avec un ami. » Et elle regrette aussitôt ses mots. « Non, en fait c’est plus qu’un ami. On est ensemble depuis quelques mois et ça se passe bien. On partage quelque chose de spécial. » Elle a un sourire timide aux lèvres quand elle s’imagine adolescente, en face d’une sœur à peine plus âgée qu’elle, à parler de mecs également. Et très rapidement, elle se laisse prendre au jeu. « Je sais que mes rencontres amoureuses n’ont pas toujours été de bon goût, mais lui… il est bien. Il est vraiment bien. » Elle passe une mèche de cheveux derrière son oreille tout en observant sa sœur, retrouvant avec délice la proximité avec sa sœur. « Tu veux le rencontrer maintenant ? »

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MessageSujet: Re: Warm winds ∞ Meera    Warm winds   ∞ Meera  EmptyDim 29 Avr - 20:52



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Le silence les gagne, imprégné de souvenirs, ce n’est pas un silence lourd et à la fois pesant, mais plutôt une sorte de parenthèse nostalgique. La question en suspens, Meera observe la moindre expression, la moindre esquisse de sourire illuminant les traits de sa cadette alors qu’elle redécouvre les photos de leur vie. C’est un moment à part. Parfois, Meera a l’étrange sensation que ce n’est pas la réalité, juste un beau rêve ou un mirage trop beau pour être vrai. Elle a peur de la quitter des yeux, qu’elle disparaisse soudainement. Elle ne le supporterait surement pas. L’entièreté de son attention est focalisée sur Malini, sur ce nouvel espoir, cette nouvelle ère. Elle sait déjà qu’elle est prête à la suivre jusqu’au bout du monde, pas question qu’elle sorte à nouveau de sa vie. Même si ça avait été différent, même si John était encore de ce monde, même si elle n’avait pas abdiqué, elle aurait tout quitté pour sa sœur. Aucun doute là-dessus. Elle aimerait tellement que sa mère soit présente, qu’elle assiste à ces retrouvailles, qu’elle puisse serrer ses deux filles dans ses bras. Meera n’est pas spécialement croyante mais elle est persuadée que Sana se délecte de ce moment, depuis l’au-delà ou n’importe où. En tout cas, elle aime y croire, elle a besoin d’y croire. Dans ce monde de fous complètement cabossé, il est nécessaire de se raccrocher à quelque chose, n’importe quoi. Elle croit en elle, en Malini, aux morts qui veillent sur eux. Elle peut tenir grâce à cela.

Malini relève le regard, se détache finalement des vieux albums. Elle aimerait bien être dans sa tête à ce moment précis, savoir exactement ce qu’elle peut bien penser. Le mutisme laisse finalement place aux réponses et Meera sourit presque instinctivement. Elle est rassurée de savoir que sa cadette n’était pas seule. Elle est intriguée également, la curiosité piquée au vif. Elle se sent transportée de longues années en arrière. Non, ce n’est pas la première fois qu’elles ont ce genre de conversation, mais leur dernier échange de ce type remonte à bien longtemps désormais, trop longtemps. Elle ne se souvient pas de la plupart des coups de cœur de sa sœur, juste des plus importants, des plus catastrophiques aussi. Elle en a fait tourner des têtes et des cœurs, malheureusement ce n’était jamais, ou presque du moins, des histoires qui se terminent bien. Elle ose espérer que celle-ci est différente. « Spécial. Tu n’as pas pour habitude d’utiliser ce terme en tout cas. » C’est qu’il doit vraiment l’être. Meera est tiraillée entre différents sentiments allant de la curiosité à la nostalgie, passant par la douleur également. La mort de John est trop fraîche. Elle a du mal à ne pas se laisser envahir et submerger par les émotions. Mais, elle fait bonne figure et s’efforce de tout entasser dans un coin de sa caboche. « Il doit surement l’être puisqu’il a parcouru des kilomètres avec toi pour que tu puisses retrouver ta ville natale, tes souvenirs. » Elle en vient à se demander s’il s’agissait d’une sorte de quête personnelle pour sa cadette. Après tout, elle ne devait pas avoir en tête l’illusion de retrouver une pièce de sa famille et de son ancienne vie. Alors, pourquoi tout ce chemin au juste si ce n’est pour se retrouver soi-même ? « Evidemment que oui. À priori, je suis douée pour cerner les autres. Alors, je le saurai immédiatement si c’est un homme bien ou si tu me mens. » Meera ou le baromètre humain concernant les fréquentations de sa petite sœur. En règle générale, elle ne juge jamais aux premiers abords, elle ne se fie jamais aux apparences, elle laisse une chance à tout le monde. Sauf quand il s’agit des petits-amis de Malini, ça passe ou ça casse. « Tu comprends, je préfère ne pas me fier à tes uniques paroles étant donné ton… passif. » Son sourire s’élargit, elle se moque bien sûr. En réalité, elle ne veut même pas imaginer les hommes que Malini a bien pu fréquenter après la fin des temps et de la civilisation. Elle risquerait d’en faire des cauchemars. Mais, celui-ci, il a l’air prometteur. Il l’a suivie jusqu’ici après tout, ça prouve beaucoup de choses, ça en dit long sur lui.

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MessageSujet: Re: Warm winds ∞ Meera    Warm winds   ∞ Meera  EmptyVen 11 Mai - 11:51

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C’est comme si l’ordre des choses reprenait lentement son cours. Meera et Malini, Malini et Meera, c’était une association plus que fréquente à l’époque, comme si l’une n’allait pas sans l’autre. Et pourtant voilà sept ans que la recruteuse fonctionnait sans sa précieuse alliée, une tâche qui lui paraissait maintenant colossale et inenvisageable. Ce qui laisse place à une question alors encore plus troublante : comment allait-elle pouvoir continuer ? Maintenant qu’elle savait, maintenant qu’elle avait sous les yeux sa sœur et les dizaines de souvenirs de sa famille par albums, comment allait-elle pouvoir mener à bien ce pour quoi elle était venue et repartir comme de rien ? La promesse faite à Abel lui paraît maintenant bien amère… Malini se rend compte qu’il avait bien raison de s’inquiéter, qu’il avait bien raison de douter de sa capacité à revenir alors qu’on lui faisait miroiter son bonheur passé sous les yeux.
Parler de Bass l’aide à garder un minimum d’idées claires. Bass, c’est son garde fou, son rappel cinglant qu’elle a quitté le Texas avec la promesse d’y revenir. Sûrement y pense-t-il déjà aussi, sûrement est-il pris d’angoisse à l’idée qu’elle ne rentre jamais et qu’il doive choisir entre elle et entre Olympia, ce choix fatidique qu’il avait toujours senti venir mais qu’il n’avait jamais osé anticiper.

Mais doit-elle vraiment penser à tout ça maintenant ? Alors qu’elle a sa sœur sous les yeux, à portée de mains… Elle aimerait juste, l’espace de quelques minutes, oublier tout ce qui lui obscurcit l’esprit. Elle pourrait profiter d’un instant d’insouciance alors que Meera lui rappelle sa collection d’échecs amoureux pour qui elle a versé des larmes et des fous rires par le passé. « Tu émettais beaucoup moins de jugements quand on est allées dîner avec Orlando. » Entendez par là Orlando Bloom, avec qui Malini avait entretenu une brève aventure de quelques mois.
La recruteuse a un sourire espiègle qui pointe au coin des lèvres. Elle observe une dernière fois l’album qu’elle tient entre les mains, elle rit une dernière fois de ce portrait de Nisha qui essaye un sari trop grand pour elle, puis elle le referme. Elles auront tout le temps de courir après leurs souvenirs plus tard. « Bon, allons le chercher alors. Il doit être complètement perdu et fatigué le pauvre. »  L’Indienne se relève et attrape doucement sa sœur par la main, avide de ce contact chaleureux, effrayée de ne plus y avoir droit maintenant qu’elle avait retrouvé ce simple bonheur. « Il est probablement encore devant la mairie, là où on l’a laissé. »
Mais elle ne se presse pas la Malini, elle a encore dix mille questions, dix mille choses à lui raconter et il n’y aura pas assez de toute une vie pour qu’elle se lasse de la présence de Meera. « J’ai pas arrêté de rêver de la maison dernièrement. Encore plus que d’habitude. Je rêvais de tout ce qu’on y avait caché, de nos journaux intimes sous la latte du plancher qu’on avait trafiqué, des photos et des posters sur les murs… C’était devenu une telle obsession qu’il fallait que je revienne voir. Est-ce qu’elle est toujours debout ? » Elles ralentissent encore le pas alors qu’elles passent la porte, déterminées à voler du temps. « Quand est-ce que vous avez migré ici ? »

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MessageSujet: Re: Warm winds ∞ Meera    Warm winds   ∞ Meera  EmptyDim 17 Juin - 23:37



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Malini s’empare de sa main et elle a le sentiment que l’univers reprend soudainement son cours, comme s’il s’était arrêté peu à peu après l’absence de sa cadette, la perte de sa mère, le deuil de son époux. Puis, tout à coup, le monde tourne à nouveau, chaque chose est exactement à sa place. Il s’agit d’une sensation à la fois grisante et totalement euphorisante, cependant teintée par la peur et l’appréhension. Elle en fait abstraction pour l’instant. Mais, dans un coin de son crâne une petite voix bien agaçante lui hurle que le bonheur n’est qu’éphémère sur cette planète dévastée. Est-ce que Malini compte rester à ses côtés ? Serait-elle réellement capable de quitter Millbrook et son statut confortable au sein de la communauté pour suivre sa sœur en cas de refus ? Est-ce qu’elle est prête à prendre le risque de tout recommencer, de frôler la mort en voyageant jusqu’au Texas, de perdre ses repères ? Dans le fond, est-ce qu’elle n’a pas tout perdu ici, au cœur de l’Alabama ? Cette succession de questions lui donne littéralement le tournis. Elle déteste être en proie au doute. L’abstrait, le flou, ce n’est pas pour elle. Pourtant, elle doit conjuguer avec ses propres interrogations tandis que les réponses semblent en suspens. Elle vient tout juste de retrouver Malini, ce n’est pas le moment, pas encore du moins, de songer à la suite, c’est tout d’abord le présent qui importe, rien d’autre. Malgré tout, l’incertitude lui noue l’estomac.

Sans aucune précipitation, elles quittent la bâtisse pour regagner le cœur de Millbrook et son agitation. Meera a presque envie de fermer les yeux, de se concentrer sur la main au creux de la sienne, d’oublier ses malheurs et les morts qui rôdent à l’extérieur. Dans son esprit elle remonte le temps, comme si tout était comme avant, comme si rien n’avait changé. Elle se délecte de ces quelques instants de paix intérieure. La voix chaude de Malini l’extirpe de sa demi-torpeur. Il y a bien longtemps déjà qu’elle n’a plus songé à leur maison d’enfance. Peut-être parce que c’est trop pénible, parce que les bons souvenirs sont à présent douloureux. Après la mort de leur mère, Meera a tout simplement pris la décision de rayer cette demeure familiale de son existence. Plus de Malini, plus de maman, plus l’envie de franchir le seuil d’une bâtisse empreinte de souvenirs. Plutôt curieux et complètement contradictoire lorsqu’elle songe aux nombreux albums photo s’accumulant au fond de son armoire. « Aux dernières nouvelles, elle tenait encore debout. » Enfin, les dernières nouvelles datant cependant de quelques années. Elle est cependant quelques fois repassée devant cette dernière sous pour autant y mettre les pieds. Alors, debout elle l’est, dans quel état elle ne sait pas réellement. « Je n’y ai plus vraiment remis les pieds depuis un moment, depuis la mort de maman. » Autant se montrer honnête. Pas la peine de prétendre, de se montrer plus forte qu’elle ne l’est réellement, elle aussi a été profondément touchée par la fin des temps. Personne ne s’en tire sans quelques séquelles. Elle ne fait pas exception à cette règle, elle n’y déroge surement pas, elle n’a guère été privilégiée. « Mais, on pourra y retourner ensemble si tu le souhaites. Je suis certaine que les souvenirs y sont toujours. » Sans aucun doute, à moins qu’elle n’ait été complètement saccagée de fond en comble, mais généralement on ne s’attarde guère sur ce qui n’est pas nécessaire, lorsqu’on dépouille une demeure en quête de vivres, on évite généralement de s’épancher sur les souvenirs imprégnant les murs de cette dernière. « Quand l’épidémie a débuté j’ai presque immédiatement rejoint maman. Coosada était protégée par l’armée au début. Puis, forcément, la zone a été abandonnée. On a donc migré à Millbrook avec le reste des survivants. C’était vers la fin 2011, à moins que ce ne soit 2012, c’est plutôt flou, les années commencent à se confondre. » De toute façon, tous les repères ont volé en éclats, le temps ne représente plus grand-chose, elle n’est même plus certaine de connaitre l’année exacte au sein de laquelle elle évolue désormais. « Alors, il est où le prince charmant post-apocalyptique ? » La question s’échappe de sa bouche alors qu’elles atteignent bientôt la mairie. Meera est à la fois intriguée et méfiante par ce parfait inconnu. Elle espère qu’il saura trouver grâce à ses yeux.

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MessageSujet: Re: Warm winds ∞ Meera    Warm winds   ∞ Meera  EmptyDim 5 Aoû - 21:57

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I recall your soul and it tastes like

gardens, flowers, warm winds
Janvier 2018

Tout est d'un naturel déconcertant. Lui prendre la main, l'emmener rencontrer Bass, lui parler de ses aventures, voir les rues de Millbrook s'agiter comme autrefois quand elles venaient squatter les parcs et les boutiques. C'est juste une journée entre filles, comme une de leurs expéditions du passé, elle à peine âgée de 20 ans, à la recherche de vêtements pour Nisha, et Meera qui cherche des livres pour l'université. Malini, elle s'attend presque à ce qu'elles se dirigent vers l'arrêt de bus pour attendre le transport qui les ramènera à Coosada, à la maison qui tient apparemment encore debout, pleine de trésors fantasmés.
La vie à l'extérieur les percute de plein fouet. L'hiver en Alabama est plutôt doux et les rayons du soleil de midi viennent chauffer davantage leur lien réconfortant. La fraîcheur n'empêche personne de travailler et elle observe ces gens, ces inconnus pour la majorité, s'activer dans les lieux de son adolescence. Ici et là, elle reconnaît les traces de la survie qui se superposent sur le tableau de ses souvenirs. Les holsters qui se balancent à la hanche des habitants, les gardes au loin qui font leur ronde, des personnes faisant le tri des biens rapportés des raids, tous ces éléments ajoutés l'éloignent des rêves de ces derniers mois, la ramènent à une réalité où tout le monde est mort ou sur le point de mourir et elle serre la main de Meera à l'idée de perdre cet instant de bonheur.
Péniblement, elle écoute les dates et événements de leur périple de survie auquel elle n'a pas pu participer. Elle aurait tout donné pour se retrouver avec sa mère et Meera à ce moment-là. Les choses auraient pu se passer différemment, peut-être que sa famille aurait su quoi faire pour soigner Nisha, peut-être qu'elles auraient pu se sauver et ne pas constater amèrement leurs actes manqués et l'injustice du monde. Elles retourneront à Coosada ensemble et elles enterreront leur passé et pourront entamer une nouvelle vie où elles n'auront plus à se manquer.

Alors qu'elles approchent de la mairie, Malini aperçoit la silhouette de Bass, assis sur les marches, en grande conversation avec un des types croisés le matin même. "Il est là !" Elle pointe du doigt le colosse blond alors qu'un sourire fleurit sur ses lèvres et qu'elle entraîne sa soeur plus rapidement à la rencontre de l'Olympien. L'inconnu est le premier à les apercevoir et il fait instinctivement un pas en arrière, se rappelant sûrement de la hargne de Malini à défigurer son acolyte quelques heures plus tôt. Mais la recruteuse n'a pas le temps de s'arrêter sur ce détail, elle a les yeux fixés sur Bass. Ce dernier se tourne vers elle et se relève alors qu'elle est à deux pas et d'un saut léger, elle atterrit devant lui et se hisse pour décrocher un baiser. Puis elle s'écarte pour dévoiler Meera. L'excitation déborde de la voix de la recruteuse alors qu'elle se lance. "Bass, je te présente ma soeur Meera !" Puis elle se tourne vers la concernée et avec le même enthousiasme entame la formule habituelle : "Meera, voici Bass."
Elle n'arrive pas à se départir de son sourire alors que son coeur explose d'être au milieu des deux personnes qu'elle aime le plus au monde. "C'est lui qui a réussi à me supporter sur tout le chemin jusqu'ici. Et il m'écoute déblatérer sur l'Alabama depuis des semaines !" Puis, à l'attention du blond, elle demande : "Ça va ? T'es resté là tout le long ?" Et son visage s'éclaire alors qu'une idée lui traverse l'esprit : "On peut faire un tour de la ville ? Meera ?" Elle avait mille anecdotes à revivre avec sa soeur et tout autant à raconter à Bass, et ce serait sûrement moins gênants que de rester devant la mairie, à la portée de la curiosité de tous.

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MessageSujet: Re: Warm winds ∞ Meera    Warm winds   ∞ Meera  EmptyVen 26 Oct - 22:14

 
Warm Winds
Malini, Meera, Bass


Pendant des mois, ils ont vécu tous les deux comme s’il n’existait personne d’autre au monde. Et parfois, Bass avait l’impression qu’ils étaient les deux seuls survivants de l’univers, abandonnés dans des ruines vides, coquilles de civilisation perdue. Sans âme humaine vivante à des kilomètre pour les entendre. Bass n’aurait jamais cru que la liberté pouvait être complète à deux. Il ne se souvenait pas d’avoir pu respirer aussi librement, sans avoir la poitrine entravée d’un poids mort, de toute sa vie. Il n’avait à penser à personne, à se soucier de rien, et la culpabilité n’existait pas dans les bras de Malini. Bass n’aurait jamais risqué de perdre Olympia, de partir sans se retourner - maintenant qu’il était dehors, le souvenir de la ville-mirage effleurait si peu ses pensées qu’il aurait dû en avoir du remords. Il la suivrait jusqu’au bout du monde, et l’attache d’olympia, est passée ces derniers jours, de l’ancre qui l’éloigne de la folie au boulot au pied qui traîne votre ombre au sol

Le temps était suspendu, l’horizon infini. Bass dort avec les bras serrés autour de Malini, l'étreinte mâle, puissante, qui sent les sanglots de la peur d’étreindre un fantôme. Lorsqu’il avait voyagé seul, à l’époque, dans son errance de vagabond, de moribond sur les routes vidées d’humains, le silence rassurait autant qu’il recelait de peurs dans chaque bosquet. Avec Malini, ce n’est pas la peur qui impulse ses foulées, c’est l’envie de vivre. Ils cavalent, avalent les kilomètres, ils perdent du temps, ils ont rendez-vous nulle. Il n’y a que des fantômes sur leurs traces. Et un corps chaud contre lequel se blottir la nuit tombée, une gorgée à arpenter des lèvres, une âme à parcourir du bout des doigts, de la barbe, une carte de souvenirs à tracer. C’est cela le plus important peut-être dans la façon dont le ciel brille presque trop froid certains matins froids. Un survivant solitaire ne se serait pas réveillé, recroquevillé contre le froid, prostré dans sa peur de l’homme et du rôdeur. Eux poursuivent leur jeu - elle fuit, il la suit, elle suit, il fuit, mains dans la mains et au matin Bass se fait surprendre, le regard mauvais. il est partit sans crier gare et il se doit baisser sa garde quand Malini le rejoint.

La soeur de Malini. Le scepticisme doré de méfiance brille dans toute l'attitude de Bass, mais il suit. Il n’aime pas ça. Il a peur de la perdre, peur qu’elle se fasse mal, peur qu’elle se perde. Même et surtout si c’était vrai. Mais rien n’aurait empêché le colosse de retrouver les siens. Savoir Meera quelque part par là, avoir la version papier glacé et modèle pré-fabriqué par les paparazzis de la fille de Malini au fond de sa poche le lui rappelle - il a Jamie, il a Elsie. Il a perdu Elias, mais il a encore une chance de ne pas tout foutre en l’air. Il attend qu’elle revienne maintenant, assis sur un escalier de bois. Il ne fait pas la conversation - il répond à l’homme par des monosyllabes économes et surtout des grimaces moqueuses ( il n’a pas envie de s’intégrer ici, il n’avait déjà pas envie de s’intégrer à Olympia. ). Il s’est fait maîtrisé par ses mecs, et Bass tout en murmurant dans sa barbe, se frotte la peau qui a encaissé les chocs, les arrachements violents. Puis le temps passe et il est seul  ( avec la voix horripilante du type qu’il n’écoute pas ) avec les pensées qui s’irritent, fantasment, imagine ce qu’ils vont trouver, ce que Malini peut ressentir, dans cette caboche tordue dont il a appris les méandres sur le tas.

Il s’avoue avec de la jalousie au creux du bide qu’il aurait préféré qu’elle ne retrouve pas sa soeur ( cela lui prend comme une balle dans la cuisse quand il voit les deux femmes descendre la rue ). Il aurait aimé rester seul avec elle. Se retrouver soi-même, et seul avec malini, la trouver elle, la vraie. Celle qui espère comme une enfant qui retrouve son toboggan préféré. Il a peur de la désillusion, la peur qui grandit et le taraude, jour après jour alors qu’ils se retrouvent près de la maison, près de l’enfance de Malini, près de la Malini qu’il ne connaîtra jamais. Il avait peur qu’elle se rappelle qu’ils n’ont rien à voir ensemble, et maintenant il découvre que cela se précipite.

Bass relève lentement sa carcasse ( à regret et en même temps : avidement ) en les voyant approcher, et époussette son jean comme si ça suffirait à le décrasser du voyage. Il acceuille Malini contre lui, même si ce n’est pas un vrai baiser. Voici Meera. Sûr, elle ressemble à la femme qu’il aime - en moins joli, moins brûlante, moins mauvaise, moins tout. ”- Enchanté.” murmure le blond d’un air gêné. Il baisse les yeux mais les remonte à temps pour voir les soleils des yeux de l’Indienne. Il sourit comme un con sous sa barbe, forcément. Malini, celle que personne n’a vu. Le pincement au coeur de Bass grandit, à l’idée que la joie enfantine de Malini explose au monde s'épanouit sur la place publique et pas que pour lui. Mais cela lui va trop bien pour qu’il veuille changer ça. ” - Je ne vais nulle part.” Assure doucement Bass, regardant bien plus Malini que Meera. Il était resté là, terrifié à l’idée que Malini ressorte de la grande baraque et l’ignore. Elle sait faire, ça. Et il sent le regard de sa soeur, qu’il n’imagine pas plus tendre. L’apocalypse aurait pu au moins lui éviter le mépris de la belle-soeur.

Il sait à quoi l ressembl. Une grande carcasse de colosse, un peu paumé, un peu fatigué. Usé, et marginal, toujours. Jamais à sa place, jamais présentable. Depuis la mort d’Elias, ses cheveux ont repoussés, mais on voit encore la trace des côtés rasés de son crâne, et sa barbe, si elle est douce au toucher, reste d’un blond hirsute, qui rend ses yeux un peu sauvages, un peu fou. Rustre. Il n’a jamais été le gendre parfait et là il a un début de bleu sur sa joue, porté par l’un des hommes de l’Indienne même. Il prend de la place et impose, même quand il essaie de courber le dos et de se faire petit, de se fondre dans la masse. Ne pas déranger par ses remarques mordantes, son attitude un peu instable, son côté insolite, dangereux, ses tics et ses moues. Le jean qui a connu une marche entre les rôdeurs, et le t-shirt propre, mais usé, qui colle à ses omoplates, n’aident pas. Et elle, comme Malini, elle en impose, même dans les ruines de l’univers. Bass lui jette un coup d’oeil curieux, prudent, mais reste hypnotisé par Malini. La pointe de sa langue ressort entre ses lèvres bordées de blond ;  ”- Est-ce qu’on reste ?” A jamais, ou une semaine.

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