Mini intrigue (hamilton's quarry) ; la carrière se rebelle

Gauge est probablement le mec le plus neutre du monde, incapable de faire un choix, de dire pourquoi il préfère un truc par rapport à un autre et encore moins de choisir un camp ou un autre. Mais comme ça gueule fort, il entend des trucs et comme beaucoup d’autres personnes de la carrière, il se rapproche du lieu du conflit et écoute ce qu’il se dit. Si ça ne tenait qu’à Gauge, il n’y aurait plus qu’un seul groupe d’hommes, un seul groupe de survivants unis sous une même bannière. Mais la naïveté du garçon était à des lieues de la réalité de la nature humaine.

L’affaire est récente, les arguments de cet homme s’appuient sur des querelles passées et quelque chose cloche dans tout ça. Gauge n’est ni spécialement pour les quarries, ni forcément pour les jackals, il est pour la paix, tout simplement. Il ne connait pas assez les jackals pour leur en vouloir, et il remercie tout juste assez les quarries pour ne pas l’avoir jeté lorsqu’il est venu s’installer… pardon, s’échouer avec son camping-car dans le coin. Gauge observe, il croise les bras et attend :  il sait que de toute façon, ça sera sans doutes les chefs de zones qui interviendront, si intervention il y devait y avoir. Peut-être même qu’Aaren ferait une apparition ?

Même si cela ne faisait que quelques semaines que la blonde logeait à la carrière, elle avait rapidement senti les tensions qui s'y trouvaient et ne fut pas vraiment surprise lorsqu'une dispute éclata dans son dos. L'arrivée de jackals à la carrière ne plaisait pas à tout le monde et si jusqu'ici la plupart des opposants étaient restés silencieux, l'un d'eux aujourd'hui avait décidé de changer la donne. Ayant elle-même combattu les jackals pendant plusieurs années aux côtés des crimsons, elle ne pouvait que comprendre les vieilles rancunes qu'exprimait l'homme en ressassant le passé. Seulement, si elle avait quitté son ancien groupe, c'était avant tout pour éviter ce genre de conflits, uniquement guidés par la vengeance et qui finalement n'apportaient rien d'autre que des peines supplémentaires. Dès lors, refusant de prendre part à ce spectacle, la blonde restait dans la foule, observant de loin, sans lâcher son arme au cas où la situation déraperait.

En effet, même la situation restait pour le moment totalement gérable, Erin était persuadée que ce n'était qu'une petite partie de l'iceberg et que ce léger accrochage pourrait bien déclencher une vague de violence s'il n'était pas vite arrêté. Comme beaucoup de réfugiés, elle restait attentive, espérant peut-être l'arrivée des chefs pour clore cette histoire une bonne fois pour toute.

C’était bien le cadet de ses soucis de savoir ce que l’un reprochait à l’autre; mais comme beaucoup de curieux, Angel s’était senti obligé de garder un oeil sur les événements. L’implication d’un ex-jackal mettait tous les anciens membres sous les feux des projecteurs et il tenait à être certain que les retombées ne l’atteignent pas de si tôt. Mais à traîner ici trop longtemps, Angel prenait le risque qu’on le prenne à partie et lui demande de s’impliquer, ou simplement qu’on le reconnaisse. D’ailleurs, la situation semblait déjà être encadrée par quelques figures marquantes ㅡ le signal pour Angel, d’en profiter pour s’éloigner.

Son regard tomba rapidement sur la tête familière de Whilelmina ㅡ elle ne l’avait visiblement pas vu mais Angel se fraya un chemin à travers les gens, en bousculant quelques uns pour l’attraper le bras. « Will. » Il se planta en face d’elle et la stoppa dans son mouvement, jetant quelques coups d’oeil autour pour trouver un moyen de se faufiler loin d’ici le plus discrètement possible. « J’te propose qu’on se tire avant que ça vire à l’émeute ? » fit-il assez bas pour n’être entendu que par elle. Il ne faisait pas bon de rester ici si les choses tourneraient vraiment mal - ou quand elles tourneraient mal.

HRP:

Ce n'était pas vraiment une surprise, mais ça avait fini par dégénérer. Oh en vrai, ça pouvait allait encore plus loin que ça, mais pour le cerveau compact de Gauge, c'était déjà trop. Aaren s'était pris une mandale en pleine poire, et Dario, tel un ninja, maitrisait le quarry un peu vénère dont Gauge avait déjà oublié le nom. Pendant ce temps-là, le garçon faisait ce que des dizaines d'autres personnes faisaient : il observait, il écoutait, sans même penser à intervenir. D'ailleurs, il se disait bien que c'était le moment de se barrer, il fallait en profiter pendant que Dario était occupé et le ne voyait pas, autrement, il aurait pu rajouter un truc à lui reprocher lors de la prochaine engueulade.

Il fit deux pas en arrière, à reculons avant de trébucher sur ce qui ressemblait à un bout de bois : un bâton même. Se pourrait-il que ce soit... Mais oui, ça ressemblait pas mal à une lance ça ! Face contre terre, poignet abimé, il peinait à se relever car la foule était pas loin de l'écraser. Il se saisit de l'objet qui l'avait trahi (comme bien d'autres objets auparavant d'ailleurs) et le plaça en évidence au dessus de lui, en tendant les bras. « Euh, c'est ça ? » demanda-t-il quelque part en direction du roi de la carrière. « C'est pas moi qui... Euh... Je l'ai trouvé par terre... J'l'ai pas... » Le regard pesant de la foule combiné au stress provoqué par l’éventualité qu'Aaren puisse le considérer comme le voleur de son arme, l'empêchait de s'exprimer convenablement, encore moins que d'habitude quoi, si bien qu'il décida d'arrêter de parler.

Si l’espace d’un instant l’intervention du maître des lieux calma légèrement les deux hommes, il ne fallut qu’une seule seconde pour qu’elle ne reprenne de plus belle. La situation à la carrière avait à priori atteint une sorte de point de non-retour, et même si elle ne résidait pas ici depuis très longtemps, la blonde se douta rapidement qu’il fallait mieux ne pas trop s’attarder dans le secteur. Alors qu’Aaren se retrouvait projeté au sol, par l’un des deux hommes qu’elle ne connaissait absolument pas elle commença discrètement à se faufiler entre les corps qui commençaient sérieusement à s’échauffer. Vigilante, comme toujours, Erin restait sur ses gardes, hache en main, espérant sincèrement ne pas se retrouver mêlée à s’être histoire et encore moins récolté un coup maladroit en chemin.

Dans le charivari total qui régnait sur la place, la blonde capta néanmoins les paroles agacés du chef des lieux (Aaren) qui semblait plus que jamais en mauvaise posture. Sa position de dirigeant en prenait un coup et bien qu’elle ne comptait pas vraiment prendre de parti, elle ne put s’empêcher en arrivant à son niveau. Se retrouver de cette manière sans arme au milieu d’une histoire de règlements de compte n’était jamais bon, encore moins quand certains vous en voulez personnellement pour avoir fait certains choix discutable. En effet, à n’importe quel moment un homme ou une femme en colère contre l’entrée des jackals pourrait profiter de cette mauvaise posture pour passer à l’action. Pour une raison qui lui échappait ou simplement par esprit de solidarité, elle resta sans mot dire près de lui, jouant les gardes de fortune en attendant d’être sûre qu’il soit de nouveau vaillant.

Alors qu’elle cherchait du regard une éventuellement trace de cette fameuse lance disparue, un homme (Gauge) s’extirpa de la foule, tenant dans ses mains la précieuse. Vis-à-vis de son apparence et de son attitude en approchant le roi de la carrière, Erin jugea sans se tromper qu’il n’était en rien une menace et resta immobile. Maintenant qu’Aaren récupérait son arme, elle pouvait se reconcentrer sur sa petite fuite personnelle, bien que la foule s’était largement épaissie entre temps.

Spoiler:

L'esprit victorieux qui l'accompagnait lorsqu'il avait trouvé la lance disparu assez rapidement, à peu près au même moment ou cette jeune femme s'empala sur l'arme du roi de la carrière. Les yeux exorbités, Gauge ne voyait plus que le corps transpercé de la victime et de l'autre côté de la lance, ses mains tremblantes qui le firent lâcher l'outil. « Oh merde, oh merde, oh merde ! » ne pouvait-il s'empêcher de répéter en boucle. Il se demandait seulement si suffisamment de personnes s'étaient rendu compte qu'il ne s'agissait que d'un accident et qu'il n'était pas un assassin.

À ses côtés se trouve Ren qu'il décide de suivre lorsqu'il s'éloigne du grabuge. Il ne contrôle plus ses mouvements, ses yeux sont rivés sur la femme, il ne contrôle plus ses paroles non plus. Lorsque Ren demande un médecin, il répète la même chose. « Oui, oui, faut la sauver oui ! Faut que tu viennes ! » dit-il paniqué quand Ren ordonne à Whilemina de secourir la victime. Elle a l'air de savoir ce qu'elle faisait, le garçon l'observe silencieusement en se couvrant la bouche mais malheureusement, le verdict funeste tomba rapidement.  « Mais non ! Oh non ! Putain ! C'est de ma faute ! C'est de ma faute ! Est-ce que j'ai tué cette femme ? Oh merde ! » disait-il en regardant tour à tour Ren et Whilemina sans réellement attendre de réponses.

Alors qu’elle tentait déjà une tentative de retrait des plus audacieuses, un mouvement de foule se déclencha, l’obligeant à revenir sur ses pas. Même si elle n’y était pour rien dans cette histoire, Erin se retrouvait désormais au coeur d’une embrouille qu’elle aurait largement préféré éviter. L’espace d’un instant, elle se détesta de ne pas avoir pris la fuite plus rapidement et surtout de ne pas se mêler à des histoires qui ne la concernaient pas. Seulement, même si elle assurait le contraire, il était dans sa nature d’agir et de ne pas rester bras ballants à regarder les autres mourir. Seulement, à vouloir jouer les héros, elle se retrouvait coincée dans une sorte de piège invisible qui semblait se refermer peu à peu sur eux, sans qu’ils ne puissent s’en échapper. Faits comme des rats, ils devenaient spectateurs du drame qui se dessinait dans l’ombre et même si elle restait activement agrippée à sa hache, elle ne put rien faire pour éviter l’inévitable.

Quand des cris se firent entendre dans son dos, Erin savait qu’elle devait s’attendre au pire et ce qui se confirma rapidement quand ses yeux se posèrent sur le corps de la femme empalée sur la fameuse lance. La situation pouvait difficilement être pire et il était trop tard pour partir. Aaren prit rapidement les devants, cherchant de l’aide médicale pour la mourante, ce qui tomba ironniquement sur sa propre soigneuse qu’elle ne pensait pas ici présente. Whilelmina commença sans rechigner les premiers soins, toujours au coeur de la tornade et Erin n’eut d’autre choix que rester ici pour la protéger. Ils allaient devoir reprendre le contrôle de la situation avant voir le compteur des morts augmenter. Seulement, trouver des alliés dans un moment pareil n’allait sûrement pas être simple. « On s’en fiche, faut faire quelque chose, alors reprend toi ! » Bien qu’elle comprenait la panique chez l’homme (Gauge), il ne pouvait pas continuer de rester là à rien faire, les larmes attendront. Pas certaine de savoir pour quelle méthode opter, Erin adressa un regard à Aaren attendant d’avoir des ordres à suivre. En attendant, elle se contenta de retenir les quelques personnes qui essayaient de forcer le passage.

Spoiler: