Sujet: hell is around the corner (raylan) Mer 24 Jan - 13:36
Hell is around
Le monde est vaste. Tellement vaste. Jusqu’à récemment, Malini avait oublié qu’il existait d’autres parties à ce monde. D’autres contrées et paysages qui n’attendent que d’être flattés par les yeux de l’homme. C’est qu’à force d’errer dans les grands parcs naturels du Texas, on en oublie la beauté de l’ailleurs. Elle s’était réjouie de pouvoir se rappeler ses voyages, ses expéditions dans les vieilles villes européennes entre deux défilés, à découvrir la cuisine et les bienfaits des pays asiatiques ou encore ses longues randonnées dans les pays d’Amérique latine. Alors maintenant que les images bien nettes de l’ailleurs se dessinent à nouveau dans son esprit, elle ne peut plus supporter les plaines texanes trop régulières. Trop vues. Elle n’a plus à le supporter longtemps de toute façon, bientôt l’Alabama. Et c’est avec une joie enfantine que cette pensée lui réchauffe les entrailles tout en lui donnant des frissons d’appréhension. Bientôt, elle allait retrouver de précieuses photos de sa fille, de sa sœur et de ses parents. Bientôt, elle pourrait décrocher la planche sous son lit pour retrouver une boîte en acier contenant toutes les lettres échangées avec ses amis, sa famille en Inde ou ses premiers flirts. Et il y avait également les livres. Dans le bureau de son père, des étagères entières recouvertes de livres, souvent vieux, qu’ils dénichaient dans des brocantes ou sur des marchés, puis dans le couloir, tous les livres neufs à l’époque, qu’elle achetait par dizaines quand elle avait enfin eu les moyens de le faire. Sa maison lui semblait un temple plein de trésors et de redécouvertes et elle s’imaginait d’avance les bienfaits que ça lui apporterait. Que ça leur apporterait. Bass aussi avait besoin de s’aérer l’esprit, claustrophobe même en plein air, les murs d’Olympia formaient un étau de plus en plus serré autour de lui. Et il aurait voulu qu’elle aille vivre là-bas… Elle, la théoricienne du chaos, maîtresse de déséquilibre, dans ce petit cocon de civilisation ? Il n’y a pas de place pour les grandes idées de rédemption du blond dans sa vie.
Sa jambe commence à s’engourdir et Malini change de position pour tenter de s’installer plus confortablement. Voilà deux heures qu’elle est en poste d’observation, attendant sur une intuition un homme dont elle avait trouvé la piste quelques jours plus tôt. Elle n’avait pas pu le traquer et le surveiller comme elle le voulait, car elle devait se rendre à Olympia pour régler les derniers détails du départ, mais maintenant qu’elle avait quelques jours confortables devant elle, elle avait décidé de se lancer dans une campagne de recrutement improvisée. Le peu qu’elle avait vu de lui avait suffi à la rendre curieuse. Il paraissait un grand gaillard débrouillard et si son caractère accrochait, il pourrait faire une bonne recrue pour le ranch. Après la récente crise de panique, ils avaient encore perdu des hommes et il s’agissait de bras qu’il fallait remplacer avant que le manque ne se fasse vraiment sentir. Alors la recruteuse s’étire, réfléchit à la stratégie à adopter. Une idée lui effleure l’esprit et étire ses lèvres en un sourire amusé, un écho à la première rencontre avec Bass. La proximité du cour d’eau rend le scénario possible en plus : décontenancer sa recrue en le mettant dans une situation embarrassante, qui annihile la violence. Ca veut dire pour elle : le tee-shirt en moins à faire semblant de nettoyer ses affaires. Mais une certaine pudeur pour le recruteur l’empêche de vraiment penser à ce stratagème. De toute façon, elle n’a pas pu observer le type suffisamment longtemps pour voir s’il pouvait se laisser impressionner par ce genre de vision.
Et comme si penser à cet inconnu avait suffi à l’invoquer, elle l’entend arriver. Le bruit caractéristique d’une moto qui déchire le silence des plaines texanes. Ca lui laisse à peine le temps de quitter son nid pour retrouver le sentier qui mène à la route principale. Elle balance son sac et ses affaires, pas trop visibles pour pas que ça ne ressemble à un piège grossier, mais pas non plus trop cachées pour que ça éveille la curiosité. Elle disparaît ensuite derrière les talus. S’arrêtera ou s’arrêtera pas ? Pistolet dans le holster à sa taille - toujours depuis qu’elle avait failli mourir de la main d’Adam - elle attend de pouvoir surgir au dernier moment. Agressive mais pas trop, voilà sa stratégie. Pas de demoiselle en détresse, mais plutôt jouer son côté “j’ai pas besoin d’aide mais je dis pas non quand même”. Il s’arrête. Elle compte mentalement dans sa tête le temps qu’il faut pour qu’une intervention suffise pour le prendre la main littéralement dans le sac. Mais quand elle sort de son coin pour retrouver la route, il n’est pas là. Sa bécane oui, ses affaires oui, mais lui non. La recruteuse pose une main sur son arme, fronce les sourcils et elle sent déjà le piège se refermer sur elle.
Sujet: Re: hell is around the corner (raylan) Sam 27 Jan - 17:21
Hell is around
Faire le tour d'une maison, m'assurer qu'il n'y a pas de danger, puis rejoindre l'entrée, sécuriser l'intérieur, emporter les choses intéressantes et recommencer un peu plus loin. Y'a pas à dire, on se fait clairement chier avec cette fin du monde ! Le pire dans cette histoire c'est qu'elle traîne depuis un bon moment maintenant, à croire que dame nature n'est pas si balèze que ça puisqu'elle n'a pas encore réussi à complètement nettoyer cette planète des humains. C'est d'ailleurs assez étonnant quand on y pense, puisque les humains sont tellement con par moment qu'ils pourraient se mettre à mort pour un vulgaire bout de pain... Ouais les gens me saoul et je ne me prive pas pour le montrer... j'avais déjà du mal à l'époque, j'ai toujours été du genre solitaire. Mais depuis le début de cette épidémie c'est différent, depuis que les zombies sont dans le coin et que les humains doivent combattre pour survivre, je me rends compte qu'il n'y a plus que des pourris sur cette bonne vieille terre. Ou alors c'est moi qui le suis encore plus que les autres au point de pousser les types qui croisent ma route à prendre la fuite ? Hum... ouais cette option est plutôt crédible aussi ! Il faut dire que je suis pas facile à vivre, déjà à l'époque j'avais un sacré caractère alors maintenant je ne préfère même pas en parler. Enfin, tout ça pour dire que ce nouveau monde me donne la gerbe et que j'ai bien souvent eu cette envie d'en finir. C'est vrai dans un sens, j'ai une arme et il n'y a personne pour m'empêcher de me foutre une balle en pleine tête, alors pourquoi est-ce que je fais rien ? La peur ? C'est possible, j'ai beau ouvrir ma gueule, au final je n'ai peut-être pas assez de courage pour passer à l'acte, ou alors c'est simplement que je trouve cette façon de mourir à chier. C'est vrai dans un sens, j'ai passé ma vie à traîner du mauvais côté de la loi, à jouer avec le feu voir carrément à me brûler et tout ça pour finir par un suicide ? Ouais non c'est merdique comme solution, merdique et lâche.
Heureusement pour moi, la présence de rôdeurs dans cette vieille bâtisse que je viens de visiter m'aide à revenir à la réalité, balançant encore une fois ces vieilles pensées dans un coin de ma tête. Pour combien de temps ? Bonne question, mais pour le moment je dois me concentrer sur le rassemblement de mort vivant, là juste devant la maison où j'ai trouvé refuge depuis une poignée de minutes. Fait chier j'ai pas été assez discret... il faut dire que côté discrétion, l'Harley c'est pas ce qu'il y a de mieux mais tant pis, je ne vais pas m'en débarrasser parce qu'elle attire quelques bouffeurs de chair fraîche ! En plus, je vais aussi vite à éliminer ces cons alors... quoique, aujourd'hui ils ont l'air plutôt nombreux, en regardant rapidement par la fenêtre du bâtiment je peux en compter cinq et d'autres se traînent un peu plus loin. Non, la fuite reste cette fois la meilleure solution, d'autant plus que je n'ai rien trouvé d'intéressant avec cette halte alors il serait bête de prendre d'autres risques inutiles. Un dernier coup d'oeil vers le chemin à emprunter pour rejoindre ma bécane et voilà que je me lance. Sac sur l'épaule, je profite de ma vitesse pour mettre un maximum de distance entre moi et mes poursuivants, rejoignant ainsi mon engin sans la moindre difficulté. Pendant un temps j'ai même envie de faire marche arrière, me demandant si l'un de ces zombis n'aurait pas un paquet de clopes sur lui, mais le jeu n'en vaut clairement pas la chandelle. Grimaçant légèrement, je démarre la moto et rejoint rapidement la route, direction les prochaines habitations où j'aurais peut-être un peu plus de chance.
De la chance, je vais justement en avoir quelques minutes plus tard quand sur le bord de la route, je vais repérer un sac et quelques affaires. Un petit coup de pouce du destin ? C'est bien possible oui ou c'est en tout cas ce que j'aurais pu croire si je ne passais pas aussi souvent sur cette route... Mais ce n'est pas le cas, puisque j'emprunte cette dernière assez régulièrement et jusqu'à maintenant, je n'ai jamais fait attention à ce sac. Bien sûr j'ai très bien pu passer à côté depuis le début mais bizarrement j'ai un sérieux doute... non, cette offrande ressemble plutôt à un piège et pourtant, je prends bien le risque de m'arrêter sur le bord de la route, coupant tranquillement le contact de mon engin avant de regarder autour de lui. Le coin est plutôt dégagé et il n'y a aucun rôdeurs à l'horizon, non le seul point noir dans ce tableau reste ce talus juste à côté, le coin parfait pour se cacher et bondir sur un amateur. Récupérant mon arme, je fixe une dernière fois le sac et quitte la moto, me rapprochant non pas des affaires qui se trouvent sur le sol mais bien du talus qui est un peu plus loin. Merde si ça se trouve il n'y a rien et je suis devenu un putain de parano mais, si ce n'est pas le cas, alors je suis peut-être en train d'éviter une mort débile, provoqué par un petit malin qui aura eu la bonne idée de tendre un piège au premier venu. Arme au poing, je me dirige donc vers le talus, contournant lentement ce dernier, croisant les doigts pour ne pas me retrouver face à l'arme d'un inconnu. Encore une fois, la chance va être de mon côté, puisque c'est dans le dos de la personne que je vais apparaître, une femme pour être plus précis, ce qui confirme mes craintes au sujet de cette pseudo embuscade. « Je te loge une balle dans le crâne tout de suite ou j'attends un peu ? » Pointant mon Beretta dans sa direction, je retire la sécurité à l'aide de mon pouce et frôle la gâchette de mon index. « Ça va sûrement attirer les rôdeurs mais c'est pas bien grave, je serais déjà loin quand tu leur serviras de quatre heures. » Sympa comme technique d'approche pas vrai ? En même temps, je ne sais pas à qui j'ai affaire, je suis peut-être là en train de discuter alors qu'à ma place, cette fille m'aurait peut-être foutu une balle sans même prendre le temps de m'adresser la parole. Heureusement pour moi, je suis du bon côté de l'arme et si je dois mourir à cause d'un autre survivant qui serait planqué plus loin, j'aurais au moins eu le temps de balancer quelques conneries.
Sujet: Re: hell is around the corner (raylan) Jeu 1 Fév - 16:51
Hell is aroundLes doigts s’agrippent à la crosse du flingue, mais c’est trop tard. Il est derrière elle. Elle le sent avant qu’il parle, ça pue la menace. Elle note intérieurement qu’il est discret, un bon point pour sa grille de recrutement. Elle note cependant qu’il est aussi agressif et méfiant. Malgré elle, c’est un bon point aussi. Elle n’effectue pas un geste, reste bien droite alors qu’il parle déjà de lui trouer le crâne et de la donner aux rôdeurs. Combien de fois a-t-elle entendu cette menace ? Elle n’est pas fondamentalement inquiète, Malini. D’une façon ou d’une autre, elle s’en sort toujours. Face à Ryan, elle s’en était sortie. Face à Gabriel Rosario lui-même, elle s’en était sortie. Face à Adam aussi. Une belle brochette de salopards et aucun d’eux pour venir à bout de l’Indienne. Et ils ne cessent de revenir la menacer, les salopards en tout genre. Comme un leitmotiv de mauvais goût. Et à chaque fois, elle compte bien rentrer plus ou moins entière. Mais en position de faiblesse, elle ne compte pas non plus faire la maline. Elle n’a pas l’appui d’un visage pour décrypter des intentions, alors elle se contente de prendre au sérieux le ton menaçant. Lentement, elle lève les bras en l’air, témoigne sa reddition. Complètement ? Jamais. « Donc maintenant ou plus tard, dans tous les cas y a que l’option où je meurs ? Y a pas moyen de négocier autre chose ? »
S’il tend suffisamment l’oreille, il reconnaîtrait peut-être un sourire dans sa voix. Comme si la perspective de mourir ne lui faisait ni chaud ni froid, alors qu’intérieurement ses entrailles se retournent à l’idée de se retrouver encore aussi proche d’une situation mortelle. Elle analyse le terrain, mais pas moyen de s’échapper, rien pour pouvoir faire obstacle, rien pour le distraire. L’ex-mannequin n’a que sa verve pour s’en sortir. Quelle carte jouer ? Séduire ? Rassurer ? Apaiser ? Si seulement elle avait un regard à soutenir, parfois tout se jouait uniquement à ça. « Je vais pas mentir, je voulais que tu t’arrêtes. Mais pas pour t’agresser ou te piller. » Si elle était la receveuse de ces propos, elle en aurait certainement eu un fou rire. Comme si cette phrase voulait encore dire quoi que ce soit, comme si on pouvait encore croire en la bonne foi des inconnus. Mais bon, le culot ça paie. Le sang froid aussi. « En fait je voulais un transport. Mais j’étais pas sûre que la bonne vieille méthode de l’autostop était encore de rigueur. Et puis, je voulais voir à quoi tu ressemblais avant. J’vais quand même pas monter en moto avec n’importe qui ! » Mais dans l’équation, n’importe qui, c’est elle. Les inconnus au bord de la route ne sont plus vraiment de simples inconnus. Elle encore moins. Elle aussi elle rôde, jamais deux fois pour la même raison. Le flingue à la taille, le couteau qui danse entre les doigts, Malini est juge de ce qui passe devant elle, approuve la survie des autres ou non. Souvent, on lui retourne la pareille, comme dans ces moments-là où on lui place une menace de mort sous le nez ou contre la nuque. « Bon du coup, tu me butes comme ça, dans mon dos ou alors j’ai au moins le droit de crever en face ? » Peut-être serait-il sensible à l’idée de lui laisser un semblant de dignité. Il n’y avait qu’un jackal pour tirer comme ça sinon. Quoi que, même eux irait d’abord la reluquer avant de la tuer pour de bon. Et puis elle veut mettre les chances de son côté : c’est toujours plus difficile de tirer sur quelqu’un une fois qu’on a déjà sondé son regard. Enfin, pour elle ça ne change rien, mais pour d’autres, la lueur de vie dans les yeux tue parfois toute envie meurtrière.
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