Des grognements parcourent les couloirs alors qu’il marche pesamment du dortoir à son lieu de travail. La migraine menace d’ensevelir le tourbillon de ses pensées, alourdit son pas déjà amputé de toute vivacité. Ils sont deux à le croiser. Il croit reconnaitre celui qui veille à le confronter durant sa propre progression. Mouvement d’épaule un peu hostile, ils se heurtent sans s’arrêter pourtant. Douglas ne répond que d’un regard assassin. Il sait très bien qu’il n’est pas apprécié et s’en moque ouvertement. Dans son dos, les voix s’élèvent déjà néanmoins. La langue projette avidement un des rares prénoms pouvant l’interpeller. Le scientifique ralentit naturellement son allure pour prêter l’oreille aux paroles adverses, rentrant malgré lui dans le petit jeu des mineurs. Il se fige ultimement tandis que l’un d’eux assure savoir de source sûre, les faits du trépas. L’esprit cartésien analyse le récit calmement, tente de rationaliser la situation autant que possible. Il connait les chances que ces hommes le mènent en bateau et elles sont élevées. Cependant, il reste et il écoute. Stupidement, il se met à douter. Comment pourraient-ils connaitre une quelconque connexion entre son ancien acolyte et lui ? Il doute que Dario s’amuse à le répandre sur tous les toits. Surtout depuis qu’un océan les sépare. Pour ne pas dire plusieurs. Renfrogné, il tente de trouver des brèches dans le discours que l’autre scande non loin de lui. Les images s’imposent d’elles-mêmes. Une histoire de rébellion, d’hystériques ayant cherché à rayer plusieurs personnes de la carte. Une émeute qui a réduit à néant l'existence du dirigeant de la zone. Comment pourrait-il démêler le vrai du faux ? Il ne s’intéresse à rien. Et surtout pas à la situation politique. Dès lors, il n’a pas conscience de ce qui s’est passé, se passe, peut se passer. Il peut gober chaque mot. Le doute se mue ainsi en inquiétude. Et l’irrationnel l’emporte sur le reste. Il ne leur pose aucune question, ne pouvant supporter d’endurer plus de détails et il s’éloigne sans plus attendre.
Nerveusement, il rejoint son antre, empile de façon chaotique quelques objets trainants, les déplace et les regarde ensuite longuement sans jamais les voir. Que faire de ces informations ? Sans doute rien. Si c’est la vérité, c’est déjà trop tard pour pouvoir y remédier. Si c’est un mensonge, il n’a rien à faire non plus. Cela lui parait simple pourtant. Alors pourquoi ne parvient-il pas à se concentrer ? Une obsession en chassant une autre. Risible qu’il mette sur un piédestal la survie de l’allié qu’il a pourtant si vite écarté en arrivant ici. D’ordinaire, il ne s’en fait pas spécialement pour Dario. Parce que l’idée qu’il subisse un sort funeste, ne l’effleure même pas. La loyauté ressurgit au même titre qu’une foule de souvenirs. Sa belle façade s’effondre. Il ne lui faut que trois minutes de réflexion pour quitter sa zone de confort et arpenter le reste de l’infrastructure. La lucidité fout le camp le temps d’un si et il se retrouve dans des endroits qui lui sont peu familiers. Il quitte son nid pour découvrir des recoins dont l’existence ne le concernait pas jusqu'ici. Il s’y perd à quelques reprises, s’oriente comme il peut et interroge parfois quelques badauds. Envahi par un trouble qu’il ne maitrise pas, il ne se rend pas compte de l’environnement étrange dans lequel il évolue, de la tension palpable inondant le regard des inconnus. Arrivé à l'endroit qu’on lui a indiqué, il va jusqu’à réquisitionner la première personne à sa portée pour lui demander de trouver son comparse à sa place. Son ton trop sec et ses iris teintés par son anxiété rendent sa démarche encore plus saugrenue et bien trop agressive. L’homme qu’il a abordé, ne doit pas avoir plus de trente ans, massif et accoutré de façon ostentatoire. Des détails que le divorcé n’annote pas, trop pressé d’obtenir le fin mot de l’histoire.
Loin d’être réceptif à sa requête, l’étranger lui demande de décliner son identité. Le quadragénaire perd trop vite patience, réalise enfin l’excentricité de son vis-à-vis tandis qu’il le dévisage avec mépris. Il tente de se tourner vers une autre personne mais aucun ne lui inspire confiance. De toute façon, l’autre revient à la charge. Avant qu’il ne comprenne lui-même dans quel genre de pétrin il se fourre, il se met à élever la voix, répondant avec la même animosité à son interlocuteur. Après plusieurs salves de paroles salées échangées entre les deux protagonistes, ils se rapprochent pour mieux se défier, prêts à engager un combat stupide. Autour d’eux, quelques âmes se rassemblent déjà. Du grabuge, voilà la dernière chose qu’il aurait voulu provoquer. A croire qu’en plus de son indifférence, il a laissé derrière lui, le peu de lucidité et de dignité qu’il pouvait encore mobiliser.
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Sujet: Re: Tell Me How [PV Dario] Lun 13 Nov - 2:46
Douglas Dario « tell me how »
S’il y avait peut-être quelque chose qu’il détestait plus que l’éclatement soudain des voix dans le calme très relatif d’une journée que l’on espérait à peu près tranquille, c’était probablement qu’on vienne l’avertir (se plaindre) qu’un qu’un des hommes de Jones était à l’origine de cette agitation soudaine. Quelques mineurs s’étaient fendus d’un charitable élan de bonté en venant spontanément aider les carrières face à la dévastation de leur foyer et si Dario avait toléré ceux-là, de tout le temps qu’ils s’étaient trouvés sur les lieux et malgré son antipathie générique pour tout habitant de la mine d’Hamilton, il refusait en revanche catégoriquement qu’on vienne foutre le bordel, encore moins chez lui. Le reste n’était peut-être pas de son ressort mais en ce qui le concernait, personne n’était le bienvenu à Auspex si c’était pour brouiller le climat ; il avait déjà bien assez à faire avec les résidents de l’endroit. Bien sûr il avait grimacé, marmonné dans sa barbe un commentaire guère élogieux quant à ce qu’il pensait de la situation brièvement résumé, puis sur les talons de Miquel avait suivi ce dernier jusqu’à un début d’attroupement formé autour de deux chiens visiblement prêts à se sauter à la gueule au premier signe. S’il y avait une chose qui, de toute évidence, n’avait jamais changé avec le temps, c’était cette espèce de curiosité, mi-fascination mi-amusement qui poussait instinctivement les gens à se regrouper dès lors qu’ils pressentaient le spectacle imminent et peu importe que celui-là soit sous l’augure de la violence ou non. En l'occurrence, Dario pouvait sans le moindre doute compter sur les quelques soiffards du caveau pour aborder déjà le sujet des paris, sûrement ravis de cette distraction imprévue au beau milieu de l’après-midi. Il se fraya sans peine un chemin entre les curieux, jouant de ses coudes ou écartant sans ménagement ceux qui ne se poussaient pas à temps, pour finalement se retrouver aux premières loges… Et ravaler sa surprise. Peu importe les années qui avaient creusé un fossé entre eux depuis que Douglas l’avait abandonné sur place afin d’aller s’enterrer au fin fond de son trou, il l’avait suffisamment fréquenté pour être capable de le reconnaître au premier coup d’œil, même de dos. La raison de sa présence ici, en revanche, lui échappait complètement – Miquel n’avait rien su lui dire hormis l’imminence d’une bagarre, même pas foutu de lui dresser un portrait rapide de l’intrus (ou alors c’est que Dario n’avait pas jugé utile de poser la question). Face à lui, Jake croisa son regard et, le reconnaissant, baissa sa garde tandis qu’il sortait de son attitude agressive pour répondre à la place à la question devinée dans les iris vaguement contrariés qui, quoique peu revenus de leur surprise, s’étaient détachés de la silhouette intruse pour se poser sur lui. « Il te cherchait, accusa l’inconnu tout en pointant Douglas d’un geste trahissant son énervement contenu. L’air de croire que j’étais là pour obéir à sa requête et bien sûr pas la moindre explication pour justifier sa demande. » Le carrière cracha par terre, insulte peu subtile dénonçant sa pensée profonde à l’égard de l’inconnu ; belliqueux de nature, Jake était un bagarreur notoire et encore plus lorsque son haleine était chargée de l’alcool vendu au caveau. Il n’était pas difficile d’imaginer que l’échange entre ces deux-là avait largement dépassé le simple question-réponse. « Douglas. » La voix s’était voulue détachée, égale, tandis que le regard voltait de l’un à l’autre des querelleurs, l’interpellé s’étant également retourné vers le nouvel arrivant lorsque Jake s’était adressé à ce dernier. « Si tu es venu ici pour foutre la merde, tu pouvais t’abstenir. » Tu pouvais t’abstenir tout court quelle que soit la raison, corrigea l’attitude du chef de zone, les bras croisé et l’air fermé. Il n'aurait pas su dire exactement quelles émotions se disputaient alors qu’il se retrouvait face à ce vieil ami et beau salaud pour la première fois depuis longtemps, mais il était bien certain de ne pas avoir envie de lui ouvrir les bras et l’accueillir d’un sourire chaleureux. « Qu’est-ce que tu fiches hors de ta caverne ? Qu’est-ce que tu fiches chez moi ? »
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Sujet: Re: Tell Me How [PV Dario] Jeu 16 Nov - 0:59
Les pas dans son dos, Douglas ne les entend pas. Son monde s’est réduit, comme à chaque fois, à un détail, un fait, un geste, une personne. Fait que son anxiété et sa hargne amplifient naturellement. Les badauds rassemblés autour d’eux pourraient se mettre à scander quelques paroles, il ne les percevrait même pas. Ainsi, inattentif à ce qu’il juge être secondaire, il ne réalise pas immédiatement la présence tacite du chef de meute comme il le qualifiera plus tard en pensées. Même quand les prunelles adverses se détournent de lui, que les mots viennent mettre en -bien piètre si on demande son avis, perspective la situation. Il lui faut capter les intonations familières pour déloger ses yeux de son opposant. Très lentement comme pour mesurer l’impact de cette apparition, le scientifique se retourne vers l’autorité faisant fonction dans la zone. Joignant la vision à l'ouïe, il atteste ainsi de la présence et surtout de la survie de son ancien acolyte. Durant de longues secondes, le mineur ne produit pas le moindre son, il est figé sur sa parcelle de terre. La surprise et la lividité lui donnent l'allure de celui qui a vu un fantôme. Difficile pour lui de totalement définir ce que cette révélation engendre sur sa psyché si mal comprise. Un mélange de soulagement et nervosité se diffusent au-dedans. Quand au-dehors, le visage se crispe finalement pour contenir ce flot d’informations émotionnelles incongrues. Il souffle malgré lui pour évacuer le stress éprouvé et marquer l’apaisement soudain. Les muscles se relâchent ainsi un bref instant. Le faciès se lisse quelque peu. Bien sûr, Dario ne serait pas mort aussi bêtement. Il aurait dû le savoir. Depuis quand se permet-il de croire les rumeurs de couloir ? Depuis quand se laisse-t-il manipuler aussi sottement ? Quel imbécile.
La quiétude d’esprit retrouvée a tôt fait de laisser place à bien d’autres sentiments d’une négativité certaine. Les choses reprennent là où ils les ont laissé. Évidemment. Le quadragénaire ne s’attendait pas à un accueil chaleureux de toute façon. Il ne s’attendait à rien du tout d’ailleurs à bien y réfléchir. Il n’a pas eu le temps de penser ou d’anticiper quoique ce soit. Il se retrouve affreusement désarmé par sa propre initiative devant un homme bien déterminé à l’acculer. La rancœur de son ancien coéquipier lui parait affreusement démesurée. Grotesquement disproportionnée compte tenu de la réalité. Le divorcé commence à croire qu’il s’agit d’une jalousie mal placée sans voir plus loin, au-delà de ses conclusions erronées. Sa joie fugace de le voir se tenir là, respirant et agissant normalement, lui ait trop vite dérobée par la distance que son ex-allié instaure. Vexé mais suffisamment orgueilleux pour ne pas le notifier, l’intrus se voit adopter une situation similaire à celle de son interlocuteur. Bras croisés et regard farouche. Les intonations trahissent pourtant l’instabilité dans laquelle il s’est vu projeté un peu plus tôt. Elles ne délivrent pas le message avec cette neutralité qu’il aurait voulu lui renvoyer. « Je vois que tu agis en bon chien de garde. C’est honorable. » Le regard balaie l’assemblée brièvement pour parvenir à retrouver pleinement sa contenance. « Je ne suis pas venu chercher la merde, c’est ton gibier qui s’est empressé de la déverser à mes pieds. J’ignorais qu’ils étaient aussi sensibles par ici. » Les iris se posent sur le bagarreur une poignée de secondes avant de revenir hanter celles de son comparse. « J’ai encore le droit de marcher sur ton territoire, il me semble ceci étant dit. A moins que ça ne soit réservé qu’aux hurluberlues de ce patelin ? » La froideur ternit le timbre peu à peu. Peut-être qu’il n’a pas le droit d’être ici. Qu’est-ce qu’il en sait ? Rien du tout. Mais il s’en moque bien.
Il s’achète juste du temps parce qu’il se sent bien con en vérité, à se trouver là. Il n’ose pas lui donner les détails. Lui expliquer qu’il a bêtement gobé les dires d’idiots finis et qu’il a rappliqué en conséquence. Il ne le croirait peut-être même pas. Il bafouille presque en donnant son explication. « Il me fallait simplement vérifier un détail. C’est tout. » Et c’est chose faite, d’ailleurs. Être confronté à son vieux compagnon lui rappelle cependant à quel point sa présence lui fait défaut désormais. Peut-être est-ce pour ça qu’il ne s’en va pas à ces mots. A moins que ça ne soit encore l’adrénaline qui agisse et qu’il ne parvient pas à déserter le lieu où on a cherché à le tenir en respect. C’est que Douglas, il aime avoir le dernier mot à chaque fois. Quitte à sortir et à se calciner la rétine à la lumière naturelle, autant en repartir avec un minimum de fierté. Il ignore si cela est encore possible. Mais ça ne l’empêchera pas d’essayer.
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Sujet: Re: Tell Me How [PV Dario] Mar 28 Nov - 23:53
Douglas Dario « tell me how »
Il aurait pu s’étonner de la surprise apparente manifestée sur le visage de Douglas, mais sa propre surprise de le trouver ici alors qu’il ne s’attendait pas vraiment à avoir encore à faire avec lui avait supplanté le reste, et l’information avait été assimilée sans susciter la moindre interrogation, aussitôt rangée dans un coin de son esprit mais pour, peut-être, n’en ressortir que mieux plus tard au détour d’une situation plus propice. Pour peu que celle-là se présente à eux à un moment. « Tu l’ignorais ? Un mineur au beau milieu de la carrière à se comporter comme si tout lui était dû et tu croyais sincèrement que tout allait bien se passer ? » Ce n’est pas comme si les tensions entre les deux clans n’étaient que pure fiction, après tout. Et Dario, avec son animosité à l’encontre de tout ce qui avait trait de près ou de loin à Anita Jones et sa clique, n’avait certainement jamais rien fait pour améliorer la situation et chercher à adoucir les propos qu’il entendait parfois s’échanger d’une homme à l’autre. Alors certes, Douglas avait le droit de se pavaner là ou dans n’importe quel autre endroit de la carrière, pour ce que ça valait, mais qu’il s’attende à ce que tout se passe bien ? Connaissant son comportement – et il était pratiquement sûr, à le voir ainsi en face de lui, que les traits de caractère qu’il lui connaissait n’avaient pas dû énormément changer au fil des dernières années –, son ancien compagnon de route avait très certainement dû s’attirer les foudres d’une demi-douzaine d’habitants de la carrière en une seule phrase et sans bien sûr se rendre compte que quelque chose n’allait pas.
« Un détail ? » Le regard se fit plus appuyé, un sourcil haussé pour ponctuer davantage la question. Sa curiosité, bien sûr, était toute intacte de le voir ici, en ce qu’il devait forcément y avoir une raison pour justifier la présence de Douglas ici et que ce n’était certainement pas juste pour prendre un bon bol d’air frais hors de l’atmosphère renfermée de la mine. Et puis, Jake n’avait-il pas dit qu’il le cherchait ? Pas pour discuter en souvenir du bon vieux temps sans le moindre doute. Un soupir franchit ses lèvres tandis que le chef de zone se décidait abruptement à briser son immobilité hostile pour faire les quelques pas qui le séparaient de l’intrus, s’arrêter face à lui et lui agripper brièvement l’épaule dans un geste visant à le mettre en branle. « Suis-moi. Inutile de se donner en spectacle, t’as déjà bien assez fait l’affaire comme ça. » Son attention se tourna un moment vers Jake, lequel semblait s’être ressaisi depuis son arrivée au sein de la discorde, puis balaya rapidement le petit groupe des curieux avant de s’en éloigner d’un bon pas, desserrant sa prise autour de l’articulation de son acolyte qu’une fois certain que celui-là n’allait pas chercher à se dérober sans lui fournir la moindre explication. « Donc… quel genre de détail pourrait être suffisamment important pour que Douglas Reed daigne se pointer ici ? » L’ironie ne pouvait pas s’empêcher de ressortir malgré tout, alors qu’il s’arrêtait dans un coin un peu plus tranquille. A quelqu’un d’autre, il aurait sûrement proposé le taudis fraîchement rebâti qui lui servait d’humble demeure afin que leur conversation soit à l’abri des oreilles indiscrètes, sauf qu’il n’avait pas spécialement l’envie de l’inviter, lui, dans son espace personnel. Il ne voulait pas lui laisser le moindre aperçu de ce à quoi se résumait sa vie désormais, et ce même s’il y avait de fortes chances que Douglas n’y prête pas la moindre attention, question de principe. « Et surtout, quel rapport avec moi ? Je dois admettre que je suis assez surpris que tu te souviennes encore de mon existence après tout ce temps. » Peut-être inutilement mauvais, avec la pointe de mesquinerie qui n’avait pas pu s’empêcher de se glisser dans les derniers accents de sa phrase, mais est-ce que ce n’était pas mérité après tout après cet abandon injustifié ? Le temps était passé, mais la rancune était restée, et Dieu savait qu’elle était foutrement tenace celle-là. « Mais j’imagine bien que tu ne serais pas venu me voir sans une excellente raison, hein ? »
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Sujet: Re: Tell Me How [PV Dario] Dim 10 Déc - 1:19
Un haussement d’épaules lui parait être adapté. Seule réponse adéquate à la remarque de son ancien acolyte. Qu'est-ce qu’il en a à faire des sentiments froissés de ces quelques anonymes ? Qu’elle est cette guerre stupide entre les deux clans de toute manière ? Décidément, les priorités des autres ne parviennent pas à rejoindre les siennes. Se mettre à la place d’autrui, une qualité qu'il est certain de ne pas posséder. Pour un mieux, cela va sans dire. Il ne souhaite pas ressembler à l’homme qui le dévisage. Ce Jake, aussi impulsif qu’impertinent, n'a pas en sa possession la moindre once de retenue. Il lui rappellerait presque l’énergumène qu’il côtoie à la mine et à cause duquel il se retrouve un peu trop souvent à l’infirmerie. Ces gens-là sont peut-être dotés d’une sensibilité et d’une susceptibilité qui les rend aptes à faire preuve d’empathie. Sans façons, merci. Avec un peu plus d’assurance, l'intrus répète ses dires en prenant bien soin d’ignorer l’assemblée autour eux. « Un détail, oui. » Solennel, un peu sec sans doute mais voilà qui fait preuve de plus de conviction. Les semelles ne se décollent toujours pas du sol néanmoins. Il attend sans trop savoir exactement ce qu’il cherche lui-même. A croire que l'esprit de Dario se greffe à cette pensée quand il décide de lui saisir l’épaule. Douglas n’observe même pas un mouvement de recul naturel. Lui ne s’est pas totalement déshabitué à sa présence et inconsciemment, la confiance reste intacte. Quand bien même, il n’apprécie pas le contact.
Le scientifique éprouve bien l’envie d’écourter cette mascarade mais son comparse fait preuve d’une détermination qui met en défaut sa propre volonté - bien branlante de base, il fallait l’avouer. D’ici quelques minutes, il s’agira plus d’un besoin, d’une nécessité que d’un désir de quitter les lieux. Trop de gens, trop de bruits et trop de conversations stériles - il ne se fait pas d’illusion à ce sujet. Le chef a déjà réitéré sa position durant les minutes précédentes après tout. S’offusquant pour la forme de l’attitude quelque peu autoritaire du carrière, il repousse ultimement sa paume quand celle-ci desserre son emprise sur l'articulation. Un soupir vient immédiatement teinter ces échanges futiles tandis qu’ils s’arrêtent dans un coin moins bondé. Il regrette déjà de ne pas avoir fui quand il le pouvait. Les reproches pleuvent. Il aime penser que ça ne l’atteint pas et pourtant, si ses nerfs sont à ce point écorchés, c’est qu’il y a bien une foutue raison. Il ne supporte pas qu’on le place face à une culpabilité qui n’a pas lieu d’être. Pire qu’il parvienne à en ressentir quelques effets. Sa voix s’échappe un peu plus durement encore. « Tu veux que je sorte les violons ? Ne me fais pas pleurer, Dario. On dirait que je suis ta fiancée et que j’ai fui lâchement le jour des noces. Ça devient de plus en plus ridicule, ton comportement. » La mâchoire craque, les paumes rejoignent les poches mais cela ne donne en rien l’illusion d’une nonchalance feinte. Pas avec Douglas Reed. Cet acte lui octroie seulement une posture plus raide encore et peu naturelle. « Ce n’était que quelques rumeurs sans importance, de toute évidence. Rien qui ne vaille la peine d’être partagé. » Inutile de préciser que la manière dont le quadragénaire l’aborde, ne le met pas spécialement dans de bonnes dispositions pour s'essayer à quelques confidences. Il se moquerait de lui ou en profiterait pour lui cracher davantage de son venin. Tout cela en devient réellement éprouvant.
Aussi fou que cela puisse paraitre, l’américain n’a jamais cherché à se retrouver dans une telle situation de conflit avec la seule personne au monde qu'il qualifierait d'ami. Au fond, lui le considère toujours comme tel. Ce qui est inconvenant quand on voit que la réciproque ne s’applique plus. Il n’est même pas fichu de leur dénicher un endroit convenable pour discuter. Si tant est qu’on puisse qualifier ce procès de discussion. « J’ignorais que les mineurs étaient si mal perçus dans ton coin. Personne ne m'en avait informé. Ta mission, ce n’est pas de les éduquer ou au moins de les tenir un minimum en laisse ? » Volontairement agressif, le timbre pourtant affreusement monotone, glacial et hautain. Quitte à se manger encore quelques réflexions déplacées, autant qu’elles soient un minimum justifiées. « Je ne vois toujours pas de quoi tu te plains. Tu n’as pas une position médiocre ici, de toute évidence. » Il l’a bien vu, tous ces gens lui obéissent. Il est loin d’être un laquais ou un pion sur l’échiquier. Quelque part, il possède même un rôle plus important que celui du reclus. Dès lors, cette petite guerre n’a pas lieu d’être. L’Univers de l’ermite est fortement réduit à des simplifications qui l’arrangent généralement bien. Cela serait encore mieux si le reste du monde voulait bien s’y plier en conséquence. Dario pour commencer.
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Sujet: Re: Tell Me How [PV Dario] Mar 2 Jan - 19:05
Douglas Dario « tell me how »
La réticence visible et agaçante de Douglas à coopérer le fit lever les yeux au ciel alors que la métaphore amenée par le miner quant à ce que leur relation n’était en aucun cas laissait tout de même s’échapper quelques notes d’un ricanement amer et nullement amusé. Mais il ne comprenait pas, n’était-ce pas dans leurs intérêts à tous les deux de voir cette entrevue se terminer au plus vite ? Dario n’avait aucun pouvoir de sanction sur son ancien compagnon, pas même celui de le retenir ici contre son gré si d’aventure son vis-à-vis tenait absolument à filer d’entre ses griffes pour retourner se terrer dans son antre. Peut-être avait-il fait preuve d’un semblant d’autorité en entraînant l’autre homme loin de l’attroupement mais, en attendant, celle-ci n’était pas en droit de s’exercer sur lui, ou alors seulement parce que le scientifique s’était trouvé sur des terres qui n’étaient pas (plus) acquises à son propre clan de survivants, à sa leader. D’ailleurs, il ne le menaçait même pas et, depuis que sa main avait été délogée de l’épaule de l’autre, ses mains ne s’étaient à aucun moment rapprochées des armes qu’il arborait, bien sanglées dans leur harnais. Alors, qu’est-ce que Douglas fichait encore à lui faire face si ce n’était pas pour répondre à ses questions, à répondre à son ironie par un sarcasme tout aussi trempé ?
« Bien sûr, parce que j’oubliais que Jones nous accueillait à bras ouverts, nous autres, avec le libre droit de circuler comme bon nous semble dans ses cavernes, il glissa, mauvais et amer face à la remarque quant à ses fonctions au sein de la carrière. Ma mission ne te concerne en aucun cas, que je sache, sauf quand tu es celui qui vient foutre la merde. Mais viens pas râler que personne, ici, ne t’ai réservé un accueil chaleureux. Tu ferais mieux de revoir tes attentes à la baisse ou, à défaut, de te comporter un peu mieux la prochaine fois. On appelle ça le savoir vivre, tu sais ? T’es pas chez toi, essaye de t’en souvenir. » A l’image d’un serpent se mordant la queue, l’agressivité de Douglas ne faisait qu'accroître l’antipathie marquée que lui renvoyait le chef de zone, laquelle ne risquait pas de calmer le jeu : ils pouvaient encore continuer longtemps de ce petit manège, à s’échauffer mutuellement, mais il ne sortirait probablement rien de bon de tout ça à la fin. « Je ne me plains pas, j’essaye de comprendre, et si tu ne fais rien pour m’aider on va pas avancer bien loin, Douglas. Ma position à la carrière n’a rien à voir avec tout ça, à moins que ce ne soit la raison de ta venue ? » Et son regard ne cessait jamais de le scruter, accrochés aux traits d’un visage vers lequel il avait autrefois aimé se tourner, et aujourd’hui au moins aussi fermé que le sien, les billes sombres lui renvoyant le reflet de son propre regard froid à la manière d'un miroir. « Pourquoi tu réponds pas à mes questions, eh ? On dirait presque que t’évite le sujet, c’est pas ton genre pourtant. T’es pas venu ici juste pour respirer autre chose que l’air vicié de la mine. » Surtout que la carrière n’était certainement pas un paradis olfactif, inutile de se voiler la face à ce sujet. On s’y faisait, parce que c’était le cas un peu partout, mais il n’en restait pas moins qu’il y avait de meilleurs endroits pour un bol d’air frais. « T’es pas venu ici sans raison, tu l’a admis toi-même. » Et puisque cela le concernait apparemment, Dario n’était certes pas prêt à lâcher l’affaire de sitôt.
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Sujet: Re: Tell Me How [PV Dario] Mer 24 Jan - 15:23
Les yeux s’entrechoquent et les mots volent, acerbes, évidemment. Dire que communiquer avec Dario lui avait toujours semblé facile avant que le désaccord ne les sépare définitivement. Désormais, il lui faut slalomer entre la rancœur et les restes d’une amitié indéniablement présente. Du moins, pour lui. Douglas n’a rien d’un homme chaleureux ou même d’émotionnellement impliqué dans ses relations et pourtant… Pourtant, il démontre d’une loyauté certaine dans les moments critiques. Il se montre présent dès que ceux qu’il estime, qu’il apprécie, ont besoin de lui. Homme d’action avant d’être homme de sentiment, il n’en reste pas moins humain. Il se plait à le masquer derrière une froideur étudiée mais quand on gagne son respect, son affection, cela ne peut être généralement repris facilement. Les engagements qu’il prend n’ont rien d’éphémères mais de ça, personne n’a réellement conscience, semble-t-il. Son ancien acolyte pour commencer. Quand bien même le scientifique ait décidé de préférer le boulot à sa proximité, il n’en reste pas moins attaché à l’intégrité physique de son allié. Pour lui, d’ailleurs, ça n’a rien changé qu’ils soient ou non dans des lieux différents. Si bien qu’il ne comprend toujours pas l’attitude belliqueuse de son camarade à son égard. Les sourcils se froncent un peu plus, les bras croisés sur la poitrine resserrent leur étreinte. Tout ça ne rime à rien. Son incursion sur son territoire ne lui apporte rien d’autre qu’une nouvelle salve de reproches dont il se serait bien passé.
Déjà lassé par cette conversation, il ne fait aucun effort pour paraître un semblant compatissant ou bien réceptif aux paroles de son interlocuteur. « Il y a une raison à cela. Et de toute évidence, j’ai eu un aperçu du pourquoi il valait mieux que la mine ne soit pas accessible à tout le monde. Nous essayons d’y faire des choses utiles, ce qui profitera à l’ensemble des survivants. Voir ce dur labeur partir en fumée à cause de quelques impulsifs serait regrettable. Tout le monde a sa place pour une raison, c'est une certitude. » Inutilement dur et autoritaire pour contrer l’agression en règle. Le timbre ne dévie pas de sa dureté et de sa gravité. La tension circule entre eux péniblement, futile. « Il n’y aura pas de prochaine fois de toute évidence. » conclut-il finalement. « Et ne me parle pas de savoir-vivre, quand t’es pas toi-même fichu de ravaler ton orgueil. » Présentation bancale de son ressenti concernant leurs différends. Après tout, c’est le quinquagénaire qui lui a témoigné de l’hostilité en premier. L’américain n’en est pas moins puéril. Souligner qui a débuté le conflit mentalement, comme un enfant qui pointe du doigt son condisciple. Il se renfrogne un peu plus tandis que le chef de la zone continue à gratter la surface pour découvrir un semblant de cette vérité que le quadragénaire s’obstine à vouloir conserver par pudeur.
Sans doute qu’il aurait pu se montrer plus honnête si son vis-à-vis avait fait preuve d’un peu plus d’amabilité à son égard. Comme toujours, le mineur préfère rejeter ses fautes sur les autres. Les dents grincent avant qu’il ne réponde aux interrogations adverses. « Qu’est-ce que tu cherches à prouver Dario ? Qu’est-ce que tu veux m’entendre dire sur la raison de ma présence ici ? Que je suis venu chercher un câlin ? » L’ironie se marque par un léger ricanement. « Je ne suis pas venu pour te parler de ta position, en effet. Ni même pour mener le procès que tu sembles si pressé à mettre en place à mon encontre. Comme tu le vois, je ne suis pas venu avec mon avocat. Et je ne comprends toujours pas ce que tu me reproches de toute manière. » La sincérité entoure l’iris, transpire dans le ton un peu moins amène du reclus. Ils tournent tous deux en rond. Ridicule comme tout ça ressemble à une scène de ménage. Encore plus absurde de réaliser que même avec son ex-femme, il préférait quitter la pièce plutôt que de se livrer à cette bataille non constructive. Peut-être que d’apprendre sa mort l’oblige à se tenir là un certain temps. Ou peut-être que simplement, il cherche à ne pas perdre la face. Chose relativement compliquée au vu des circonstances et de la perspicacité de son hôte.
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Sujet: Re: Tell Me How [PV Dario] Mer 7 Fév - 3:53
Douglas Dario « tell me how »
L’ensemble des survivants. Joli choix de vocabulaire, manqua de souligner Dario alors qu’il ravalait à grand peine un reniflement moqueur. Bien sûr, parce que Jones avait l’intention de partager ses trouvailles à l’ensemble des autres, n’est-ce pas ? Et surtout avec les carrières, le groupe le plus ouvertement en conflit avec ceux de la mine. Non, il n’y croyait pas une seule seconde et ou Douglas se voilait la face de penser l’inverse, ou il faisait preuve ici d’une remarquable naïveté. Les fermiers bourrins de la Crimson Valley en bénéficieraient sûrement, eux, et peut-être même Olympia si tout le monde était bien luné, mais la Carrière ? Du point de vue d’Anita Jones, cela équivaudrait sans aucun doute à donner de la confiture à des cochons. Alors le chef de zone, en ce qui le concernait, ne voyait en ces paroles qu’un beau ramassis d’âneries utopistes, du genre auxquelles il avait cessé de croire depuis bien longtemps. Qu’il lui rappelle par dessus tout, comme aucune personne n’était employée à brasser de l’air parmi les mineurs ne faisait que réveiller le rejet douloureux qu’il s’était vu imposer, lui, lorsqu’il s’était présenté avec son ancien compagnon de route devant l’entrée de la Mine. Pas assez bien pour tout ça, hein ? Pas assez doué de ses mains, ou de son intellect, pour pouvoir apporter sa pierre à à l’édifice de ces choses si prestigieuses qui se créaient bien à l’abri sous la tonne de roche. Oh il y avait de la mauvaise foi bien sûr, derrière cette rancune qui ne passait pas avec le temps, Dario n’étant effectivement guère trop à plaindre désormais mais, eh, peut-être n’était-il simplement rien d’autre qu’un vieux con pour ne pas être foutu de pardonner la vieille trahison (ou assimilée) de son vis-à-vis.
« Je n’ai certainement pas besoin de prouver quoi que ce soit, Douglas. » Passer outre le sarcasme, le ricanement, cela valait mieux s’il ne voulait pas se retrouver à serrer les poings trop fort pour éviter de les cogner dans le premier mur venu – et y visualiser la tête de son interlocuteur, puisqu’il n’en était pas non plus rendu à ce stade où la violence voudrait parler pour lui. « Très bien, balaya-t-il d’un geste agacé l’incompréhension semblait-il réelle du scientifique. Oublions les reproches alors. Puisque, de toute évidence, t’as jamais été foutu de comprendre ce que t’avais fait. » Oublier, un sacré grand mot, et Dario était la preuve bien vivante que toute cette histoire ne risquait pas de l’être, oubliée. Ni maintenant, ni demain. Mais peut-être aujourd’hui était-il simplement las de se battre pour cette bataille perdue d’avance, perdue depuis deux ans très exactement. Il n’attendait même plus une quelconque explication de sa part, avait renoncé à tout sinon à ce morceau de rancœur auquel il s’accrochait encore un peu trop férocement, pour ce qu’il était le seul reliquat de leur amitié qu’il lui restait encore. « Écoute, si tu trouves que je m’acharne, pourquoi est-ce que tu refuses obstinément de revenir au seul point qui nous intéresse réellement tous les deux ? » Bien maigre effort de prendre sur lui, la voix restait tout de même trop sèche, le regard trop inquisiteur. « Je veux dire, tu n’arrête pas de me dire les raisons pour lesquelles tu n’es pas venu ici. T’en as pas marre de tourner autour du pot ? Et ne dis pas que c’est pas mes affaires, puisque tu sais tout aussi bien que moi que c’est faux. Alors c’est quoi ton problème au juste, hein ? Tu te pointes ici en demandant à me voir, tu fais chier ton monde en passant et ensuite… plus rien ? » Quelques rumeurs sans importance, avait-il simplement daigné lui dire. Et pourtant, il était sorti de sa niche pour elles alors, n’était-ce pas la preuve qu’au moins la moitié de cet aveu manquait de sincérité ? Dario voulait obstinément le fin mot de l’histoire et, tant que l’autre persévérerait à lui tenir tête, il continuerait d’essayer de lui extorquer la vérité, les choses étaient aussi simples que ça.
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Sujet: Re: Tell Me How [PV Dario] Lun 12 Fév - 23:50
Les deux options s’imposent à mesure que leur entrevue dévie en tous sens. Le quadragénaire aurait dû savoir qu’il ne posséderait que ce duo d’alternatives avant de mettre les pieds ici. La conscience anesthésiée par la terreur, il n’a pas du tout pris la mesure de son acte. Se laisser dominer par ses émotions ne l’amène définitivement jamais sur la bonne voie. Il aurait dû le savoir et se prévenir des retombées en conséquence. A croire que tout n’est que chiffres et calculs mentaux pour lui. Il ne supporte pas cette humanité parfois. Elle l’embarrasse et personne ne lui a appris à gérer cela. Alors, il se tient là avec ses deux maudites options pour aucune échappatoire possible. Tergiverser ne lui achète tout au plus que quelques minutes de répit relatif. Il lui faudra partir sans se retourner ou tout lui dévoiler. Le scientifique ignore même si Dario le laissera repartir sans la moindre explication. Suffisamment entêté pour le poursuivre jusqu’en enfer afin d'obtenir réparation ou justification du moins. Qui est-il, Douglas, pour le blâmer ? Il en ferait tout autant à sa place. Pas spécialement curieux mais attaché à connaître les tenants et aboutissants néanmoins. Besoin quasiment maladif de contrôler son environnement ainsi que les malheureux qui le traversent. Ils sont peu mais c’est donc d’autant plus important pour le bon maintien de sa psyché, d’en garder le compte. Dès lors, il peut comprendre la démarche de son interlocuteur. Il comprend tout aussi bien qu’il n’arrive pas à tourner lui-même les talons pour des raisons d’ordre émotionnelles et donc vaines à ses yeux.
Cette situation prend des proportions ridicules et son acolyte semble le rejoindre sur ce point au moins. Le chef écourte des divagations et le replace face à ce qu’il fuit consciemment. « Le seul point qui nous intéresse ? Tu vas enfin me dire ce que tu me reproches clairement peut-être ? Et après, tu m’accuseras encore de tourner autour du pot. Je ne te donne pas cinq minutes pour y revenir à ces reproches implicites. » Il a l’impression que ses torts, au fond, n’ont jamais été exprimés clairement. Qu’il combat du vent. Quitte à arracher des pansements aujourd’hui, autant s’attaquer à l’ensemble pour mieux apaiser la peau maltraitée d'un seul souffle. Cela n’en reste pas moins compliqué dès qu’il atteint le moment fatidique. Il n'est pas certain d'en avoir encore le choix de toute manière. Le regard balaie la zone autour d’eux machinalement, gratte l’horizon comme en quête d’une chose qui n’existe, de toute évidence, pas. Volontairement lâche, il décide de ne plus affronter les prunelles de son vis-à-vis. Son timbre se pare d’une solennité et d’une fermeté qui tranche atrocement avec le contenu délivré. Il a presque envie de débuter cet aveu d'un enfantin tu as gagné, tu es content j’espère ? Mais sa puérilité ne trouve pas le chemin de ses lippes, elle creuse son trou au fond du larynx. « Tu devais être mort. Et de toute évidence, ce n’est pas le cas. Tu n’as même jamais autant débordé d’énergie qu’en cet instant. Tu vois quand on laisse l’accès à n’importe qui à la mine ce qui se produit. Des imbéciles qui se pensent suffisamment intelligents pour répandre des inepties. » Du bizutage de seconde zone dans lequel il a sauté à pieds joints. Il en a tellement honte. Honte qui se dédouble par cette confession amère.
Ce qui le rend un peu plus belliqueux, ses intonations plus sèches et glacées que jamais. L’américain recule même de deux pas pour faire bonne mesure, distancer son comparse, s'en détacher définitivement symboliquement. Il vit dans son déni. « Ne te gêne pas pour rire à gorge déployée. Tu ne dois pas avoir l'occasion de te divertir souvent au fin fond de ce bourbier après tout. Je suppose que je viens d’exploser ton quota de distraction pour plusieurs mois. » Qu’il se moque ouvertement, qu’il l’enterre dans son malaise. Qu’ils en finissent pour de bon pour qu’il puisse retourne au frais dans sa caverne. Loin de l’agitation, loin des odeurs incommodantes, de la lumière oppressante et des êtres humains de façon plus générale. Épuisé, il pourrait presque envisager d’aller directement se coucher. Le travail lui ôtera une bonne partie de ce qui s’est joué ici néanmoins. Refouler pour mieux avancer. L’action pour seule mécanisme au phénomène. Poser ses neurones ailleurs et couper court aux troubles. Oublier qu’il s’est ridiculisé et cela, en beauté.
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Sujet: Re: Tell Me How [PV Dario] Dim 4 Mar - 20:57
Douglas Dario « tell me how »
Tu devais être mort. La révélation le frappa sans qu’il ne la comprenne immédiatement et puis les mots tournèrent en boucle dans sa tête tandis que Douglas continuait de parler. Plusieurs réactions contraires se bousculaient alors qu’il se faisait violence pour garder une expression relativement neutre où seule la surprise transparaissait vraiment sur les traits de son visage. Et devant son silence prolongé, le scientifique sembla avoir à cœur de surenchérir, sarcasme amer s’échappant de sa bouche face au carrière impassible. Mais, finalement, ce fut peut-être de le voir se moquer de la sorte qui poussa Dario à se secouer, sortir de son mutisme sans avoir une seule fois cessé de le fixer et ce même quand l’autre n’avait plus voulu supporter le contact visuel. « Je ne vois pas en quoi c’est drôle, Douglas. » De fait, il n’arborait pas le moindre petit rictus moqueur devant le malaise palpable, alors pour ce qui était de rire à gorge déployée on repasserait. Il eut tout de même envie de rajouter une petite pique mesquine, quelque chose à propos de l'ego démesuré du mineur pour amener ce dernier à penser qu’il pouvait être une source de distraction sur le long terme, mais il eut le bon sens de se taire, de ne pas revenir à l’assaut avec une ironie purement méchante quand son compagnon avait clairement fait un effort qui, le connaissant, avait dû lui coûter davantage qu’un simple aveu à cœur ouvert.
« Donc, il te fallait l’annonce de ma mort pour te faire sortir de ton trou. » Drôle de constat, d’ailleurs le concerné ne savait pas trop au juste comment il était supposé le prendre. « Je t’avoue, je sais pas vraiment si je devrais me sentir flatté de savoir que tu as daigné quitter le sacro-saint confort de la mine pour ça. » S’aventurer dans le "bourbier", fricoter avec ses habitants pour ça. Dario n’était pas vraiment touché par la nouvelle, semblait-il, ou alors d’une manière difficilement interprétable (même pour lui). Douglas lui accordait suffisamment d’intérêt pour que ce genre d’annonce funeste le pousse à… quoi, au juste ? Payer ses respects ? – mais pas assez, de toute évidence, pour qu’il s’intéresse encore à lui de son vivant ? « Et tu voulais faire quoi, avec ça ? Constater mon cadavre de tes propres yeux, peut-être même me planter le cerveau pour être bien sûr que je ne me relèverai pas ensuite ? » Et puis, c’était quoi au juste cette formulation ? Tu devais être mort. Comme si cela avait été prévu, planifié. Mauvais choix de mots, de toute évidence. Heureusement qu’il n’en était pas encore à ce stade où une paranoïa surgie de nulle part aurait pu le pousser à croire que l’autre aurait été responsable d’une tentative manquée. Même leur inimitié de ces dernières années ne pousserait pas (encore) le carrière à ce genre de pensées extrémistes. Et s’il y avait tout un tas de raisons pour vouloir croire qu’on puisse vouloir le faire tuer – chef de zone et proche de Diggs, fidèle à sa cause comme un bon clébard fidèle à son maître –, il se refusait aveuglément à croire que le scientifique d’Anita Jones puisse avoir une implication là-dedans. C’aurait été, le cas contraire, ouvrir la porte à tout un paquet d’élucubrations farfelues qui n’avaient clairement rien à voir avec la situation en cours. Du moins l’espérait-il. « Et est-ce que je dois interpréter ton comportement comme une preuve de déception de me savoir bel et bien vivant au bout du compte ? » Terrible ce que l’incompréhension pouvait amener à dire, à faire. Et cela faisait bien longtemps que les deux hommes n’avaient plus été sur la même longueur d’onde, pas comme lorsqu’ils n’étaient que tous les deux contre le reste du monde. Une période révolue depuis bien longtemps, et pour le meilleur sans doute quoique Dario n’en percevait que le pire à chaque fois qu’il se heurtait à son ancien partenaire d’infortune. « Je vais pas me foutre de ta gueule comme tu sembles penser que je devrais le faire mais, sérieusement, à quoi tu joues là ? Et surtout, en quoi ma prétendue mort pourrait-elle bien t’intéresser ? Qu’est-ce que ça peut bien te ficher, de savoir ce que je deviens ici ? » Vivant ou clamsé, par ailleurs. Mais, ce n’était pas comme si Douglas avait semblé un jour s’intéresser d’une quelconque manière au sort de son ancien acolyte, ou alors il l’avait salement bien caché au concerné.
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Sujet: Re: Tell Me How [PV Dario] Jeu 8 Mar - 1:08
Le mutisme amplifie le malaise. Il peut lire sur le visage adverse, la confusion. Les mots balancés ont – semble-t-il - ôté toute faculté de parole à son interlocuteur. L’impact sur le destinataire le dérange autant que la confession elle-même au fond. Il ignore quoi faire de cette situation. Les bras ne savent déjà plus où se caser, le corps tout entier se retrouve à prendre trop de place ici même. Impossible de paraitre naturel en cherchant à l’être. La posture rigide ne fait que suggérer la réalité du conflit qui se joue au-dedans. Le scientifique ne sait pas s’il faut fuir ou rester. Il attend que Dario décide pour lui. Et se retrouve presque soulagé de le voir esquisser un début de réaction. La première phrase le déroute même suffisamment pour qu’il s’autorise à relever le regard. Contact visuel qui lui permet d’attester de l’impassibilité de son vis-à-vis. Le faciès se décrispe légèrement face à la bienveillance inattendue du chef de zone. Douglas a oublié, sans doute, que l’homme parvenait à déjouer ses mécanismes à sa façon, autrefois en manifestant la même indulgence. Le quadragénaire s’attend presque à une discussion plus apaisée quand bien même la tension règne encore des suites de la révélation. Il se fourre le doigt dans l’œil jusqu’au coude cependant. Sa propre naïveté impose un sourire ironique, affreusement raide sur ses lèvres. Forcément, il vient de lui fournir de nouvelles munitions pour un énième échange de tirs. A croire que tout est sujet à polémique avec lui. La rancœur suinte de chaque parole. Ça l’arrange, au fond, le prétendu insensible de devoir jongler avec la colère plutôt qu’avec une toute autre émotion qui viendrait le mettre en défaut.
La hargne appelle la hargne cependant. Et l’oblige à se montrer une fois de plus, plus sec que nécessaire. « Arrête de te placer sans arrêt en victime, Dario, tu m’épuises. » Les doigts viennent pincer l’arête du nez pour illustrer le propos. Vexé, blessé par le portrait qu’il dépeint de sa personne, il tente de voiler son impact du mieux qu’il peut. L’orgueilleux consent à articuler à nouveau afin de dissiper le silence. « Ta jalousie à l’égard de mon sacro-saint confort est réellement usante et franchement risible à force. C’est quoi ton problème ? Tu voulais ma place ? » Question réelle, sincère. Après tout, cet acharnement ne peut pas signifier autre chose. Regard noir, mains qui se rejoignent, pouce qui comprime la paume. « Tu te plains que je ne sors jamais de la mine et que je ne viens pas voir comment tu te portes mais tu réalises que l’accueil que tu me réserves ne donne pas vraiment l’envie de réitérer l’expérience ? C’est toi qui t’acharnes à me renvoyer d’où je viens, n’inverse pas les rôles. » Il se donne le bon rôle jusqu’ici après tout, le quinquagénaire. Et même quand son ancien acolyte sort le drapeau blanc, il s’empresse d’en déduire l’opposé du cheminement normal. L'inquiétude semble évidente, l'attachement également. La déception du mineur dépasse le seuil du tolérable mais pas pour les raisons évoquées par le carrière. Il n’aurait jamais cru que ce dernier se permettrait d’émettre cette hypothèse. Dans quel scénario aurait-il pu se réjouir de son trépas ? « La déception m’aurait poussé à partir dès que je t’ai vu bien apte à me casser la tête. Or, tu le vois bien, je suis toujours là à t’écouter me traiter comme … » Il se mord la langue avant d’en dire plus. Emporté par un sentiment d’injustice cuisant, le taciturne se surprend à faire preuve d’une certaine impulsivité. Et ce qu’il ne peut contrôler, Douglas, il le rejette. Trop tard pour se détacher mais ça ne l’empêche pas d’essayer. Un pas en arrière, les mains qui se calent très maladroitement au fond des poches en une posture qui n’a rien de nonchalante. « Peu importe. Si tu le dis, je suis peut-être réellement sorti de ma grotte pour cracher sur ta tombe. » Il retient un rire macabre. Lui qui croyait que son ancien allié était la seule personne à le connaitre un tant soit peu vient donc de se tromper lourdement. Le qui pro quo obtenu lui parait révélateur des pensées de son comparse. « C’est à croire que tu fais exprès de ne rien comprendre. » Qu’il marmonne dans sa barbe, excédé. Ce qui le pousse à rester ici même s’évanouit de minute en minute.
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Sujet: Re: Tell Me How [PV Dario] Sam 17 Mar - 4:07
Douglas Dario « tell me how »
C’était incroyable, tout de même, cette divergence constante des points de vue. A se heurter de la sorte contre Douglas, Dario en venait presque à se demander comment avaient-ils fait pour se supporter aussi longtemps sans s’entre déchirer avant, mais peut-être que la solitude leur avait forcé la main sur quelques concessions pour un besoin primaire de survie après tout… Difficile de s’en convaincre toutefois, même pris par une colère irréfléchie et la bête envie de mesquinerie déplacée. Victime ? Non, réaliste, il avait envie de lui rétorquer, et se moquer de lui par la même occasion, parce qu’à l’entendre causer il se demandait si le scientifique n’aurait pas oublié les motifs pour lesquels on avait réellement le droit de se prétendre épuisé, de nos jour. Survivre au grand air et sous la menace constante des rôdeurs attirés par ce foyer de vie, par exemple, en était une. Le bon sens, heureusement, le força à ravaler cette énième preuve de sa mauvaise foi et à le voir museler sa gueule sur cette remarque-là. « Et comment tu voulais que je t’accueille, dis ? Tout sourire et avec une accolade fraternelle en prime ? » Autant demander la lune alors, oui, peut-être lui était plus facile désormais de s’acharner à le repousser, à creuser cet écart, plutôt que d’accepter rendre les armes et faire un effort, faire abstraction du passé et de sa rancœur. Que la pilule ne passe toujours pas après tout ce temps, relevait pratiquement de l’inconcevable mais, eh, Dario ne s’était jamais targué être dépourvu du moindre défaut, loin de là. « J’en veux pas, de ta place. Je n’ai pas cette prétention-là. » Réponse honnête à question sincère, lâché sur le répit d’un court moment de silence. S’il n’avait peut-être pas réellement voulu que tout cela arrive, que les choses s’enveniment à ce point, il n’avait en attendant pas pu s’empêcher de pousser Douglas, et pousser encore jusqu’à le pousser dans ses retranchements, comme si le fait de le voir éprouver quelque chose à son égard était une victoire en soit. Toujours mieux que l’indifférence bornée de ces dernières années, hein ? Pourtant, au premier signe d’un attachement quelconque de la part du scientifique, il n’avait pas pu se résoudre à ne pas tout rejeter en bloc. « Ou peut-être que c’est toi qui ne comprends rien, Reed. » L’emploi du nom comme un bouclier pour le repousser encore, forcer la déception qu’il avait pu percevoir chez l’autre et qu’il savait être de sa faute, mais dont il pouvait prétendre que ça ne lui faisait rien. « Se soucier de quelqu’un, ce n’est pas uniquement s’intéresser à lui une fois qu’on le croit mort. Un des principes fondamentaux de l’amitié il me semble. C’est pas ta présence ici que je te reproche. » Mais plutôt le fait qu’il n’y était pas venu plus tôt, à l’exception près de cette unique fois où Dario avait sollicité un safe conduct pour Ryce vers la sécurité rassurante de la Mine. Sans doute qu’il aurait pu lui pardonner cet abandon, si le contact avait tout de même perduré au fil du temps, mais ça n’avait pas vraiment été le cas n’est-ce pas ? Et pour cela, il aimait à rejeter l’entière culpabilité sur le scientifique sans franchement réaliser ce que son comportement pouvait avoir de puéril compte tenu de son âge, mais Dario était au fond un homme brisé par la perte de sa famille et si Douglas avait été pendant un temps l’appui qui l’avait empêché de s’effondrer – du moins de ne pas verser dans la folie douce qui menaçait depuis qu’il avait pressé la gâchette de son flingue, les yeux rivés à ceux de sa femme et la haine au cœur –, alors le ressentiment qu’il avait à son égard aujourd’hui était d’autant plus irrationnel et prégnant. « Enfin, je ne te retiens pas plus ici. Je m'en voudrais de continuer à gaspiller ton infinie patience, pour rien. » Quoi qu’il aurait peut-être apprécié être en mesure de le faire pour une bonne raison mais, s’il restait encore quelque chose entre eux qui n’avait pas définitivement été piétiné, alors mieux valait essayer de le conserver encore.
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Sujet: Re: Tell Me How [PV Dario] Mar 3 Avr - 0:44
Alors ils en resteraient là, à se regarder en chien de faïence sans savoir ce qu’il faut retenir de cette conversation. Douglas, lui, en tout cas, l’ignore totalement. Il ne sait pas à quel terme se ranger pour décrire la teneur de cette entrevue. Le soulagement qui devrait l’enrober sur le chemin du retour, ne sera sans doute qu’amertume et regrets. Mais avant de tourner les talons, il l’observe un peu plus longuement et médite sur ce qu’il souhaiterait prononcer avant de quitter le territoire du chef. Difficile à déterminer entre ce qu’il devrait dire et ce qu’il aimerait dire. Le reclus n’est définitivement pas équipé pour affronter ce type de situation et il aurait préféré que son comparse s’en rappelle avant de le jeter dans la fosse aux réprimandes. Comme une tare émotionnelle qu’il traine depuis qu’il est gosse, il se voit de plus en plus comme un inadapté à la vie en communauté. Ce qui ne l’a pas empêché d’avancer de toute façon. Mais qui l’a obligé aussi à régresser parfois au niveau de ses relations. Et donc, Dario. « Non. Je n’en attendais pas tant vu que toute évidence, les années qu’on a passé sur la route ont été totalement effacées de ton esprit. » Qu’il finit par lâcher en grognant à moitié. Un premier pas en arrière. « Maintenant, tu me brandis le mot amitié ? Après tout ce que tu viens de balancer ? Mais qu’est-ce que tu attends de moi à la fin, Dario ? De toute façon quand je ne suis pas là, ça t’énerve et quand je suis enfin là, ça t’énerve aussi. Alors, je crois simplement que c’est ma non-existence qui te serait souhaitable. Quel dommage pour toi d’être tombé sur ma route dans ce cas. » Une voie sans issue voilà ce à quoi ils font face pitoyablement unis dans ce déni d’égos froissés.
Lassé de cette tragédie grecque, il exécute le second pas en arrière sans lâcher son ancien acolyte des yeux. « Je suis venu pour trouver une réponse. Je l’ai obtenue. Et je vois que les choses n’ont donc pas changé. » Une conclusion comme une autre avant de se retirer. La seule qui semble s’imposer de toute manière. « Ça vaut que ça vaut mais je ne pouvais pas supporter l’idée de rester dans l’ignorance à ton propos. » Qu’il murmure ultimement, comme un aveu de faiblesse qu’il ne supporte pas de dévoiler. Je suis content que tu ne sois pas mort serait une traduction plus avisée de ce qu’il vient de balancer. L’embarras l’oblige à redoubler de férocité avant de tourner les talons. Le troisième pas posé. « Un grand merci pour ce charmant accueil. Je n’oublierais pas de recommander ce coin de paradis. » Le sarcasme claque un peu contre sa langue comme une mauvaise blague et puis, il se détourne définitivement de son interlocuteur. «« Fais gaffe à toi. » Qu’il marmonne tout de même avant de filer sans plus se retourner. Les enjambées prises sont démesurément grandes, il pousse le vice à rendre son allure pratiquement frénétique. Le besoin de retrouver la fraicheur de la mine, sa solitude et son petit cocon de pierre se fait atrocement sentir. Se ressourcer dans le silence. Quelque chose que, de toute évidence, Dario ne peut pas comprendre. Mais peut-être que c’est lui qui a raison. Que c’est Douglas qui ne saisit jamais ce qu’on lui reproche. Parce que ses propres attentes sont moindres. Alors il croit que c’est une généralité à appliquer au reste du monde. Et son ami n’a décidément plus la patience de le tolérer.