Sauter la clôture, sans me prendre les pieds dans les barbelés, ni déchirer mon fute. C'est le même scénario tous les soirs. Remettre mes fringues en place après avoir sauté, et préparer mon arme, écouter, regarder et toujours avancer dans la nuit. Le petit bois sec craque sous mes pas, et y'a quelques oiseaux de nuit qui sillonnent le ciel au dessus de ma tête. Je sors de ma poche, un vieux mégot que j'ai retrouvé, le tabac est séché, et je parie que c'est dégueu, mais je l'allume quand même. Je tire une bouffée, c'est mauvais, mais c'est tellement bon. Je marche encore, pour aller retrouver mes pièges ici et là, si je chasse le gros gibier, il m'arrive avec des pièces, à choper des lapins ou des écureuils. Quoique de moins en moins depuis quelques mois, faut dire que les autres, ne facilitent pas la chasse. Je l'entends au loin, y'en a un qui arrive, peut être deux ou trois, dans le doute, j'attrape une branche et me hisse à celle ci. Je grimpe sur un arbre, et j'attends que ça passe. Défilé morbide, des jours passés. Putain j'ai mal au bide, et je crois que je vois pas assez la lumière du jour. C'est un gamin, un ado, ou du moins ce qui en reste. Il est seul, il claque des dents, et j'abrège son tourment. Fin de l'histoire, je saute de l'arbre, me penche pour récupérer ma flèche plantée dans sa tête. C'est tout mou, ça fait un bruit spongieux dégueulasse, ça ressemble peut être au bruit qu'il faisait avant, en se l'agitant.
Je récupère deux rats dans les pièges, et un lapin. Je suis presque contente, presque. La solitude me plait et me pèse tout autant, y'a des fois, où j'espère ne pas en revenir, me laisser crever quelque part et ne plus y penser. J'ai un air de guitare vague qui me scie le cerveau en deux, c'est papa, il revient vers moi, et je gerbe de la bille dans un coin. Je retraverse le grillage, mes prises à la ceinture et la dernière sur l'épaule, je ressemble plus à grand chose mine de rien, je porte un débardeur trop grand et crade, un soutif élimé, on voit mes côtes tellement j'ai perdu, et mon fute tient avec sa vieille chemise en guise de ceinture. Mes cheveux sont trop longs, les poches sous mes yeux sont un peu verdâtres aux dernières nouvelles, et je suis pas certaine d'être un brin attirante aux yeux de la gente masculine. Je traverse Hamilton's Quarries, je donne aux gardes à l'entrée de la mine, un rat et le lapin, et je repars vers Aspex. C'est crade, j'aime pas, mais y'a lui, et la promesse d'une nuit, peu solitaire. J'ouvre le voile de tente, et il a pas bougé, à croire qu'il glande que dalle depuis la fin du monde. Je me demande ce qu'il faisait avant, on parle pas beaucoup en fait, on fume, on se drogue quand je trouve des trucs, et on baise. Pas de quoi appeler ça une relation, ou n'importe quelle autre foutaise. Je lui lance le rat mort sur les cuisses.
" de rien. " lâchais-je avant d'aller poser mes armes dans un coin et m'affaler à côté de lui. Je voudrais parler, échanger, discuter, mais je finis par m'en foutre, et attendre. Je pose ma main sur sa grande tête, sans mot dire. Je pose mes phalanges nouées sur ses cheveux bruns et trop longs aussi, et je sais pas pourquoi, mais j'ai envie de rigoler.
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Sujet: Re: Walking All Day - Arlo Jeu 1 Fév - 19:28
(Eliza = Elsa)
❝ the kids aren't alright ❞ Now the neighborhood's cracked and torn, the kids are grown up but their lives are worn. How can one little street swallow so many lives? Chances thrown, nothing's free. Longing for what used to be. Still it's hard, hard to see, fragile lives, shattered dreams. The cruelest dream, reality.
Le soleil est en train de se lever quand Arlo va finalement se coucher. Les yeux flous, il ébouriffe les cheveux de la première personne qu’il croise et se traîne jusqu’à son lit. Le matelas à ressort d'ordinaire pas très agréable, a ce soir - enfin ce matin - la même douceur qu'un nuage de crème. Arlo s’endort immédiatement et ronfle à en faire trembler les murs (heureusement qu’il n’en a pas). Quand il se réveille, l’après-midi est déjà bien entamé, mais ça ne l’inquiète pas plus que ça. Il passe un moment en étoile à contempler son existence. Trop préoccupé par sa soirée d'hier pour que Tobie fasse une apparition surprise dans ses rêvasseries matinales. Un bon présage. Quand il commence à s'ennuyer il roule sur le côté et tend le bras pour empoigner sa guitare. C'est l'avantage des petites tentes, rien n'est jamais très loins. Il l’accorde et commence à jouer.
Un peu plus tard, il entend Thomas et Elsie discuter dehors et une odeur de soupe à tout et n’importe quoi, arrive jusqu’à ses narines. En s’étirant, il les rejoint et mange un bout en leur compagnie. Le soleil se couche, Thomas doit retourner au Caveau et avec Elsie, ils s’engagent dans un concours de lancé de couteaux. Ils jouent assez longtemps pour ne plus savoir qui a le plus de points et une fois que la nuit est bien tombée, Arlo retourne chez lui. Il se laisse tomber dans le canapé près de l’entrée et soupire. Il aurait dû mettre un t-shirt, les moustiques ne l’ont pas épargné.
Il faut croire qu’il s’endort, parce qu'il est réveillé par l’atterrissage d'urgence d’un cadavre de rat sur ses cuisses. Il a un mouvement de recul avant de réaliser qu’il est mort et qu’il n’est pas arrivé là tout seul. « Ça faisait longtemps. » Il lance à Elsa pendant qu'elle va poser ses affaires dans un coin de la tente. Il se redresse et en profite pour examiner le rat qu’il lève par le bout de la queue. C’est pas un reproche ou quoi, c’est juste une observation. Puis c’est toujours mieux qu’un merci, toujours mieux que : je me demandais ce que tu devenais. Quand j’étais clair, je me suis inquiété des fois. Elle vient s’asseoir à côté de lui et cette pensée s’en va. Est-ce qu’il s’est vraiment inquiété ? Peut-être ? Il est pas sûr. Pour être tout à fait honnête, Arlo a tendance à oublier les gens quand ils ne sont pas directement devant lui. Mais il est content qu’elle soit là, vraiment. Et pas seulement à cause du rat. Elle joue avec ses cheveux et il se demande si elle sait qu’il adore ça. Probablement pas, c’est pas comme s’ils parlaient beaucoup tout les deux. D'ailleurs, là, tout de suite, ils sont pas en train de parler. Il a posé le rat sur le touret en bois à côté du canapé et glissé une main sur la cuisse d’Elsa. Il sait comment ça va se terminer et s’il n’avait pas prévu ça pour sa soirée, qui est-il pour refuser un peu de chaleur humaine à une pauvre Mineuse en perdition ?
Il met du temps à le remarquer, le sourire tout juste visible au coin de ses lèvres. Ça lui fait bizarre d’un coup. Ça lui rappel un truc d’avant. Il sait pas trop quoi, une mélodie ou une voix. Il préfère pas savoir en fait. Mais c’est bien, vraiment bien, et il a pas du tout envie qu’elle s’arrête. Les sourcils froncés, mais l’air amusé, Arlo passe son pouce sans la moindre délicatesse sur la joue d’Elsa. « Qu’est-c’que c’est qu’ça ? » Il demande en l’observant de plus près. Il prend son menton dans sa main et fait pivoter son visage de droite à gauche. « J’aime bien. » Il ajoute avant de laisser retomber sa main et de se relever. Il regrette d’avoir dit ça. C’est trop… réel pour lui. Il attrape le rat et sort brièvement dehors pour récupérer un des couteaux qu’il a laissé traîné devant la tente d’Elsie. Il a besoin d’air de toute façon. Quand il revient, il a déjà oublié. Il s’arrête dans l’entrée et demande « T’as faim ? ».
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Sujet: Re: Walking All Day - Arlo Jeu 1 Fév - 21:05
Eliza & Arlo
« try to get closer to you »
Pas très loquace, mais plutôt perspicace malgré tout le loustique. Chais pas trop quel âge il a, de temps en temps je le pense ado, d'autres fois, un peu homme. Si cela avait eu de l'importance avant, ici bas, ce n'est plus le cas. J'arrête de lui patouiller la tête, lorsqu'il pose sa main sur ma joue, c'est pas tendre, c'est limite gênant, mais je laisse faire. Passer une seconde, après qu'il m'ait regardé sous toutes les coutures, il balance son j'aime bien, et c'est un peu trop réel. Il l'a noté aussi, il se tire avec le rat. Chais pas trop ce qu'on est, avant c'était un achat de silence, maintenant, chais plus trop.
Je me redresse, je fouille dans les poches de mon fute, je sais que je vais retrouver un truc, un mégot, un semblant de clope, ou même un petit sachet de quelque chose trouvé sur un survivant. La semaine dernière, j'en ai amputé un, je dis amputée parce qu'avec la douille dans le mollet, je suis pas certaine qu'il lui reste encore une jambe. C'était un camé, il avait des sachets de pilules dans les poches, j'ai pensé à du doliprane sur le coup, mais l'effet que ça m'a fait, était bien différent. J'ai vu des tas de jolies couleurs, sur les auras des rôdeurs, et j'ai fait des rêves de fleurs... très inhabituel par les temps qui courent.
Arlo revient pour me demander si j'ai faim. "Yep." je réponds simplement, en me levant pour le rejoindre dehors. "Ouvres la bouche." Je lui dis alors et lui montre, une petite pilule étoilée sur le bout de mon index. "Tu vas rendre visite à la reine Map... la grande nébuleuse..." Soufflais-je presque avec humanité et poésie. Presque. Je pose la moitié d'une autre, qui me reste sur la langue, et la gobe finalement, en espérant que ça ne va pas me retirer le mal de crâne, mais bien me faire planer ailleurs. Le rat ne fait pas long feu, sa peau retirée, ses boyaux à l'air, je me surprends même à prendre son petit cœur entre les doigts. Rien à foutre du sang, on est que ça finalement.
"T'as déjà vu un animal zombie?" Lui lançais-je, en pleine inspection de l'organe mort. Je voudrais le croquer, pour avoir l'impression de gouter la vie, mais c'est la pilule qui parle, pas moi... J'oublie vite ce sentiment de ne plus avoir de but, plus de protection, ni plus de sensation. Je pose ma tête sur sa grande épaule, et je regarde le rat cuire au feu, si j'avais encore l'âme d'une fille, je dirais ces mots 'je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part'. Mais la seule chose qui nous attend, c'est la mort au tournant, et notre semblant de vie, n'est qu'une mascarade de plus.
Putain je bad, ça craint, cette foutue pilule me fait bader. Je me redresse, et pose mes mains sur mon front, j'ai besoin d'une diversion. Je l'attrape par le cou et plonge mes lèvres sur les siennes.
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Sujet: Re: Walking All Day - Arlo Jeu 1 Fév - 23:37
❝ the kids aren't alright ❞ Now the neighborhood's cracked and torn, the kids are grown up but their lives are worn. How can one little street swallow so many lives? Chances thrown, nothing's free. Longing for what used to be. Still it's hard, hard to see, fragile lives, shattered dreams. The cruelest dream, reality.
Elsa rejoint Arlo dehors en passant entre lui et le drap relevé qui sert de porte. Il la regarde passer, couteau et rat en main, y a pas grand chose à voir de derrière, mais il profite de la vue quand même. Elle a oublié aussi. Cool. Elle lui ordonne d’ouvrir la bouche et il s’exécute. D’habitude, Arlo n’est pas un grand fan des pilules. Il préfère le végétal, le naturel. Comme si voir le ciel changer trois fois de couleur en cinq minutes, c’était quelque chose de naturel. Mais bon, pourquoi pas retenter l’expérience ? Au moins pour soutenir l’envolée lyrique d’Elsa. Ça le fait sourire d’ailleurs. Elle est marrante des fois. « Si on va voir une reine je devrais peut-être mettre un t-shirt ? »
Il veut lui demander où est-ce qu’elle a trouvé ça, mais la réponse est sans doute la même que tout le monde : sur un gars mort. On trouve tout c’qu’on veut sur les gars morts. Il avale et il se laisse tomber sur un des demi-rondins installé autour du feu de camp qu’il partage avec quelques autres habitants de la Carrière. Puis il commence à dépecer la bestiole sans trop réfléchir. C’est pas la première fois qu’Arlo mange du rat et sûrement pas la dernière. C’est pas trop mal. Un peu comme du blanc de poulet. En moins bien. Et en plus chiant à couper.
Il ne fait pas attention à ce qu’Elsa fait et ce n’est que quand elle brise le silence pour lui demander s’il a déjà vu des animaux zombifiés qu’il réalise qu’elle a les mains pleines de sang. Le cœur minuscule de l’animal entre ses doigts. L’espace d’une seconde, Arlo a l’impression qu’il bat encore. Il secoue la tête, pose le couteau par terre et puis pouf, il bat plus. Tout en cherchant dans ses souvenirs du Nouveau-Mexique, il embroche le rat et remercie n’importe quel dieu (ou n’importe qu’elle habitant de la Carrière qui était là avant) que le feu ne soit pas encore complètement mort. « Jamais. » Il commence en le ravivant avec du petit-bois. « Je sais même pas si c’est possible » Il retourne s’asseoir et Elsa pose sa tête sur son épaule. Parfois, il a envie de lui poser mille questions. D’où est-ce qu’elle vient ? Qu’est-ce qu’elle faisait avant ? Est-ce qu’elle a une famille ? Quel âge elle a ? Il ne le fait jamais. Ça aussi ça serait trop réel. Et bizarrement, ces temps-ci, le réel il court pas après. « Mais techniquement, on est des animaux donc... » Faut croire qu'elle l'écoutait pas. Elsa l’attrape par le cou et l’embrasse. C’est un changement radical d’atmosphère, mais Arlo n’a rien contre. On peut pas dire qu’il disait des trucs passionnants de toutes façons. Il se penche en avant pour qu’elle puisse l’atteindre plus facilement.
Ouais, parfois, il a envie de lui poser mille questions. Puis parfois, il s’en fout. Il l’attire vers lui en l’attrapant par la taille. Il la porte sur ses genoux et profite de la surprise pour glisser sa langue à l’intérieur de sa bouche. La pilule qui commence à lui faire de l’effet lui donne l’impression de pouvoir sentir les bruits qu’ils font quand leurs corps s’effleurent. Une odeur un peu piquante et verte, un peu comme la terre de la Carrière après une averse. Il laisse un chemin de baisers le long de son cou et commence à la mordiller au-dessus de la clavicule. Il commet l’erreur d’ouvrir les yeux pour voir sa réaction, c’est là qu’il les voit. C’est peut-être juste la fumé, mais son esprit justement embrumé a l’impression de voir ses pensées s’envoler dans une sorte d'amas de grésillement noir. Sincèrement apeuré, il ferme les yeux et retrace son chemin jusqu’à la bouche d’Elsa qui… Quelque chose n’a pas l’air d’aller. « Ça va ? » Il demande inquiet et un peu essoufflé. C’est peut-être dans sa tête, mais dans le doute, il préfère demander avant de reprendre où ils en étaient.
Sujet: Re: Walking All Day - Arlo Ven 2 Fév - 21:21
Eliza & Arlo
« try to get closer to you »
J'ai du mal à garder le cap de notre échange. C'est tendre et pas assez violent, je voudrais aller hurler de toutes mes forces, parce que les remparts de ma raison sont en train de se fissurer, et que je vais pas tarder à être assaillie par mes sentiments. Il s'arrête, il a comprit, comme si nous avions échangé de nos bouches, les courants électriques de mon esprit. Je plonge mon regard dans le sien, je suis à bout. Putain, je suis à bout. "Non." Soufflais-je alors, sans pour autant bouger. "j'ai besoin de respirer, j'ai besoin de..." Je la sens venir, la lame de fond, elle se soulève en moi, j'ai envie de tout casser, j'ai envie de crever ou de me faire souffrir affreusement.
Je me relève de lui, et pose mes mains sur mon front, j'ai l'impression d'avoir de la fièvre. Je déraille ou quoi? Je crois que j'ai pas prit la bonne drogue, je vois le feu grandir à vu d'oeil, et des ombres se projeter sur nous. C'est pas bon, c'était une petite dose, mais c'est pas bon du tout. "Tu... je... crise de panique je crois... Lances tes couteaux sur moi." Etrange, certainement, mais je me dis alors que de me faire peur pour de vrai, m'empêchera de devenir folle, et peut être m'aidera à recadrer les choses. "S'il te plait Arlo, tires sur moi... c'est une putain de question de vie ou de mort..." Le suppliais-je, en tentant de ne pas paraitre tarée, plus que je ne le suis en fait. "S'il te plait..." Soufflais-je une dernière fois, avant d'attraper son couteau par terre et de le lui tendre.
Je perds patience, et rentre à l'intérieur de sa tente, à la recherche de mon arbalète, j'ai encore le temps d'aller dans la forêt, d'aller lutter contre un zombie ou deux, de peut être même croiser un survivant à buter cette fois ci. Faire un truc, il faut que je fasse un truc là... Je cherche mon arme, en soulevant ses affaires, mais je n'ai pas l'impression de la voir. "PUTAIN!" lâchais-je en colère. Je n'aime pas la colère, elle me rappelle l'avant, elle me rappelle sa perte à lui, elle me rappelle la mort de papa, je ne peux pas sentir tout ça, j'ai besoin de me faire vomir peut être.
Il est derrière moi, je le sais. "J'ai besoin de pas sentir tout ça Arlo, je peux pas, j'ai besoin de me défoncer, ou de risquer ma vie... je peux plus, ses putains de sentiments en moi, ses souvenirs, ses pertes... j'en crève un peu plus tous les jours... et là... j'ai besoin de ton aide... j'ai pas besoin que tu me baises, j'ai besoin que tu lances tes couteaux sur moi..." dis-je alors, un peu plus calme, quoique toujours au bord du gouffre, je me tourne vers lui, en lui montrant mes mains qui tremblent.
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Sujet: Re: Walking All Day - Arlo Ven 2 Fév - 23:09
❝ the kids aren't alright ❞ Now the neighborhood's cracked and torn, the kids are grown up but their lives are worn. How can one little street swallow so many lives? Chances thrown, nothing's free. Longing for what used to be. Still it's hard, hard to see, fragile lives, shattered dreams. The cruelest dream, reality.
Elle a besoin de respirer. Ok. Cool. Cool. Cool. Pas d’problème. Aucun. Putain. De. Problème. On est pas pressé. Puis de toute façon, y a quelque chose de complètement morbide dans les yeux d’Elsa qui lui fait presque peur. Nan, ça lui fait carrément peur en fait. Elle se relève et pendant une seconde Arlo est à ça de se barrer. Sauf qu’il est chez lui. Qu’il est défoncé. Où est-ce qu’il pourrait aller ? Et puis y a Elsa, et il fait nuit. Il peut pas la laisser là toute seule. Ok… Inspiration. Expiration. Arlo met toute son énergie à lutter contre les effets de la pilule. Il ne peut pas se permettre de partir en bad trip comme elle, il doit rester clair, ignorer le nuage de pensées qui glisse vers lui, ignorer le grésillement. Putain c’est pour ça qu’il déteste ces conneries. À partir de maintenant, c’est végétal ou rien. C’est décidé. « Lance tes couteaux sur moi. » Il l’entend comme si sa voix venait de nulles parts. Le nuage se dissipe. Arlo relève la tête brusquement et la fixe complètement hébété. La voix d’Elsa est tellement brisée qu’elle a l’air à peine humaine. « Quoi ? » Elle recommence, lui demande en y mettant les courbettes cette fois. Une question de vie ou de mort… Ça le fait rire. Un rire amer. Il se lève, s’approche. Elle est sérieuse ?« S'il te plaît... » Elle murmure en lui donnant le couteau. Arlo le prend, mais pas pour s’en servir, pour le garder loin d’elle. « T’es sérieuse ? » Il demande sans cacher une certaine colère. Si elle pense qu’il serait capable de faire un truc pareil, même raide, c’est qu’elle sait vraiment rien de lui et que le peu qu’elle sait doit pas être super flatteur.
Il s’occupera de son ego meurtri plus tard, il faut qu’elle se calme. Arlo veut poser ses mains sur les épaules d’Elsa pour qu’elle arrête de bouger. Il faut qu’elle respire. Il faut… Putain. Il faut chaud… Il a l’impression de rôtir tout à coup, de sentir sa peau cramée, dorer, il va se faire bouffer. Arlo inspecte ses bras sale, mais sans brûlures et Elsa a filé. Elle est partie où ? Il est sur le point de l’appeler quand il l’entend crier à l’intérieur de la tente. Il la rejoint. Reste planté dans l’entrée. La tente d’Arlo n’a jamais été un paradis de propreté, mais Elsa a tout retourné, une vraie tornade. On dirait qu’elle ne sait pas qu’il est là, Arlo se demande s’il est redevenu un fantôme. Comme chez Roos. Comme après… Après… Il entend une voix de femme et il lui faut un moment pour réaliser que ce n’est pas Tobie. La douleur dans la voix d’Elsa et dans ses mots font l’impression à Arlo de milliers d'aiguilles qui le piquent sous la peau. C’est comme s’il s’entendait parler, c’est comme s’il vivait ce qu’elle vivait. Sans réfléchir, il va la rejoindre et la serre dans ses bras. Fort. Trop fort. Pour que ça lui fasse mal, mais qu’elle se sente pas seule. Pour que ça sorte la douleur de sa tête, sans que ça la brise. C’est peine perdue. Le monde est un putain de magasin de porcelaines après une tempête. Il a l’impression que ça marche pas. Qu’il pourra serrer autant qu’il veut, c’est pas de ça qu’elle a besoin. Il a l’impression qu’elle est toujours en train de partir dans les coins pas fréquentables de sa tête et Arlo refuse de laisser ça arriver. C’est comme vendre son âme au diable, mais il sait ce qu’il a à faire. Il pousse Elsa sur le lit. Le couteau toujours dans sa main, il vient se mettre au-dessus d’elle, pour la bloquer. Il se déteste. « C’est ça que tu veux ? » Il demande et la colère à peine perceptible dans sa voix tout à l’heure est omniprésente cette fois-ci. Il est pas énervé contre elle, mais si c’est ce qu’elle croit, tant mieux. Il monte le couteau sous sa gorge et soupire à quelques centimètres de son visage. « Tu veux que j'te force ? Que ça fasse mal ? Prendre ton pied pendant que tu me supplies d'arrêter ? Je pourrais... Mais j'te f’rais rien tant que tu seras comme ça… Et demain tu me diras merci. » Il reste quelques instants comme ça, pour s’assurer qu’elle a compris, pour s’assurer qu’elle est calmée. Qu’elle a eu peur aussi, peut-être. Puis il se relève, lance le couteau qui vient se loger dans une des poutres qui soutient la tente. Il passe une main un peu fébrile dans ses cheveux et tourne le dos à Elsa. Si ce n’était pas le cas il y a quelques secondes, il lui en veut maintenant. Il en connaît des gars violent, des gars qui profitent de toutes les gonzesses qui leur tombent sous la main, des gars qui tabassent le moindre connard qui respire dans leur direction. Arlo est pas comme ça. Il s'assoit dans un coin du canapé et prend une grande inspiration. Il faudrait qu’un d’eux parle, mais rien ne vient.
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Sujet: Re: Walking All Day - Arlo Sam 3 Fév - 10:58
Eliza & Arlo
« try to get closer to you »
Toujours allongée sur le dos, sur son lit, je tente de reprendre mes esprits. Je suis restée con devant sa réaction, il a eu le mérite de me faire arrêter de bader le temps de quelques minutes. Je ne voulais pas ça, je voulais qu'il me prenne pour cible contre un mur de bois, pour tirer ses couteaux autour de moi, me faire effleurer par ses lames, avoir le frisson pour retrouver la raison. Mais ce qu'il vient de faire, marche aussi... Les ombres grimpent toujours sur nous, et mes mains tremblent certainement encore, mais ça a eut le mérite de me faire descendre d'un cran de pression. Le silence est pesant, calme est l'ambiance, mais c'est pesant. Tout fait de non dit, et de mots égarés dans les limbes.
Il est assit non loin, je roule doucement sur le côté, pour me rasseoir, on a l'air de deux cons, assis comme ça. Je voudrais m'excuser, mais je ne peux pas... Je me rapproche de lui, et pose une main sur les siennes, j'attends que son regard ne se lève vers moi, que je puisse m'excuser du regard. Une larme coule sur ma joue, sans que je puisse la contrôler. Tout doucement, de peur qu'il ne rue dans les brancards, ou qu'il m'éjecte de fureur, je me glisse sur lui, pour me rasseoir sur ses genoux. Mes mains caressent avec beaucoup de tendresse son visage atypique, et j'embrasse ses yeux. Sans un mot, je tente d'endormir sa propre colère, je sais qu'il n'est pas violent, qu'il n'est pas méchant. Je me demande souvent comment il a fait pour survivre tout ce temps, lui qui n'a pas l'air d'avoir déjà eu du sang sur ses mains. Je vais chercher ses grandes mains justement, avec ses grands doigts, que je pose sur mes hanches, pour accompagner le mouvement de mes hanches sur lui. J'ondule comme un serpent, pour envouter son propre corps.
Je pose mes lèvres sur les siennes, elles ont l'air scellé, je force un peu le passage, mais tout en douceur. Je ne veux pas qu'il me rejette, je ne veux pas qu'il me hurle dessus encore, je cherche la chaleur mordante de son corps sous pression. Je ne suis pas certaine que ce soit la solution, mais j'ai perdu, il y a longtemps le sens des choses qui se font, et je n'ai pas la fois pour un autre long discours... Du coup nous dansons, ou plutôt je danse pour lui, pour oublier nos heurts, nos peines et nos souffrances. Je retire mon débardeur, me lève de lui pour retirer mon jean, et retourne danser sur lui, tout en passant mes mains dans sa tignasse sombre.
Spoiler:
tu peux nous faire une belle éllipse temporelle pour couper le ken, si ken il y a
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Sujet: Re: Walking All Day - Arlo Sam 3 Fév - 15:18
❝ the kids aren't alright ❞ Now the neighborhood's cracked and torn, the kids are grown up but their lives are worn. How can one little street swallow so many lives? Chances thrown, nothing's free. Longing for what used to be. Still it's hard, hard to see, fragile lives, shattered dreams. The cruelest dream, reality.
Qui sait combien de temps ils passent dans ce silence débile ? Une éternité, on dirait. Puis, doucement, mais pas trop, comme un courant d’air brûlant, elle s’approche. Se faufile tout contre lui. Arlo essaye de résister, vraiment. Mais c’est comme si Eliza attrapait chaque refus avec ses baisers, avec ses caresses. Il repense à son regard désolé, à cette larme. Il est complètement impuissant. Il ne l’aide pas, pas encore. Il la laisse se racheter, pendant qu’il se décide. Il a envie d’elle, là n’est pas la question. Elle n’est jamais là, cette putain de question. C’est tout ce qu’il y a derrière qui pose problème. C’est toute cette souffrance, leur détresse et leurs regrets respectifs qu’aucune caresse ne saura panser. Mais il a envie. Ça serait presque beau si c’était pas si triste. Elle prend sa colère et la transforme en quelque chose d’autre. Pas de l’amour, mais on peut faire comme si pour la nuit. Il n’avait pas prévu ça pour sa soirée, mais qui est-il pour refuser un peu de chaleur humaine à une pauvre Mineuse en perdition ? La danse d’Eliza finit par lui monter à la tête, il abdique et vient la rejoindre sur la piste, il bouge avec elle. C’est presque imperceptible au début. L’une après l’autre, ses mains se posent sur elle, suivient par sa bouche qui l’emmène partout où sa peau est à nu. Elle le guide, il la laisse faire. Elle est belle comme ça. Quand on ne voit presque plus l’envie de mourir dans ses yeux. Quand elle les déshabille, Arlo a l’impression que c’est trop tôt. Qu’il s’en veut encore trop, mais il la laisse faire. Il se donne à elle plus qu’elle ne se donne à lui. C’est quand elle passe ses mains dans ses cheveux qu’il sort de sa léthargie. Il a l’impression de sortir d’un mauvais rêve. Il l’attrape et l’allonge sur le canapé, déjà trop petit pour lui alors pour eux deux... Il est au-dessus d’elle, mais ce n’est pas comme tout à l’heure dans son cauchemar. Il veut être doux, même si parfois, il a du mal. Il ne lui fera pas mal. Elle ne le suppliera pas d’arrêter. Au dernier moment, il lève les yeux vers elle, regarde loin dans son regard. T’as envie ? Il demande sans parler. Ça te fera du bien ?
C’est pas que c’était pas bien. Mais Arlo ne s’est jamais senti aussi fatiguée après avoir fait l'amour. C’est psychologique, c’est sûr. Il se sent drainé, complètement vide, complètement inutile. Tant qu’il était en elle, il y pensait pas. Puis ça lui retombe dessus d’un coup. Il a presque envie d’y retourner, de la serrer contre lui pour sentir quelque chose encore une fois. Il sait que ça sera pire après. Être en elle juste pour être quelque part, ça serait la prendre pour de la merde. Pour un jouet ou une connerie du genre. On fait pas ça aux gens. Il renfile son slip, attrape un t-shirt par terre. Et puis finalement, il parle. « J’étais pas en colère contre toi. » Il sait pas trop pourquoi il dit ça, mais maintenant que la tempête s'est calmée, il ne supporte pas l'idée qu’elle pense qu’il aurait pu lui faire du mal. Arlo, n’a pas peur de sa propre fragilité. Il sait qu’il tient à peine debout. Il sait que la plupart du temps, il fait semblant. Et si les mots ne sortent pas toujours de lui de façon intelligible, ça ne veut pas dire qu’il n’est pas capable d’avouer des bribes de vérité. « T’aurais dû… » Ouais… Il se sent con. Comment terminer cette phrase ? C’est bien gentil les “t'aurais dû”. C’est comme les “si seulement” et les “si j’avais su". Ça fait rarement avancer les choses. C’est des phrases faciles qu’on dit comme ça, une fois que ça va mieux. Parce qu’avant on avait pas les couilles. Maintenant, c’est facile. Il revient s’asseoir à côté d’elle. « J’sais pas. Parler. » Pourtant il n’a pas le courage de la regarder en disant ça, encore une fois, Arlo et Eliza n’ont jamais pris le temps de faire ce genre de trucs : parler… Cette blague. Il a envie de lui dire que si elle veut, elle peut parler maintenant, mais son courage n’est toujours pas revenu.
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Sujet: Re: Walking All Day - Arlo Dim 4 Fév - 18:07
Eliza & Arlo
« try to get closer to you »
Je ne suis pas certaine d'aller mieux, mais pendant l'espace d'un instant, j'ai oublié le monde autour, et ne restait que lui, son corps et nos respirations saccadées. Il s'est levé vite, pour se rhabiller, et puis il a parlé... alors que je suis encore là haut, dans les étoiles, en paix et calme. Je soupire à sa phrase, ce n'est pas que m'en foute, c'est que je n'ai pas envie de parler. Je veux pas rendre tout ça, trop réel, je ne veux pas qu'on remue la vase en fait. Je ne réponds pas d'ailleurs, et je sais qu'il va falloir pourtant, au moins quelques mots mis bout à bout, quelques mots pour faire une phrase. Je me passe la langue sur les lèvres, et je prends mon courage à deux mains. Il continue sur sa lancée, il tente de me sortir les vers du nez.
"Écoutes Arlo, c'est vrai... parler ça peut paraitre une bonne idée, parce que c'est humain de parler... ou du moins ça l'était. Mais je viens pas ici presque tous les soirs, pour suivre une putain de thérapie." Je soupire, avant de me relever aussi, et d'enfiler mes sous vêtements. "Je suis p'têtre pas la plus gentille, certainement, je suis pas la plus adaptée non plus pour avoir n'importe quel type de relation... si on peut appeler ce que l'on a... bref oubli la fin de cette phrase." Je n'ai tellement pas parlé en près de 5 ans, que je commence à dire n'importe quoi, je n'arrive pas à mettre les choses dans l'ordre. Même pas un peu. Je passais une main sur mon front, tenant de l'autre main mon débardeur, ramassé sur le sol. "Je peux pas... je peux juste pas être celle que tu voudrais que je sois Arlo... je suis brisée, comme la foutue moitié de ces camps, et j'ai pas envie de rendre tout ce qu'on vit, plus réel que ça ne l'est." Lui dis-je en le regardant.
J'enfilais mon débardeur, puis mon slim noir, et je cherchais mes chaussures.. J'allais partir, c'était indéniable, je voulais pas rester plus. Je me rappelais de ce putain de rat que je lui avais apporté, qui était resté quelque part dans le feu dehors... peut être avait il été déjà bouffé par ses pairs. "Je ne m'attends pas vraiment à ce que tu comprennes qui je suis, pourquoi j'en suis là... pourquoi je veux pas parler putain... quand on te voit, on se demande comment tu as pu survivre autant de temps Arlo... Moi j'ai tué des survivants, blessé un bon nombre d'entre eux, pour assouvir une certaine rancoeur tordue... et je ne compte plus les zombies que j'ai buté non plus..."
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Sujet: Re: Walking All Day - Arlo Sam 10 Fév - 22:09
❝ the kids aren't alright ❞ Now the neighborhood's cracked and torn, the kids are grown up but their lives are worn. How can one little street swallow so many lives? Chances thrown, nothing's free. Longing for what used to be. Still it's hard, hard to see, fragile lives, shattered dreams. The cruelest dream, reality.
C'était sans doute une mauvaise idée. Commencer à parler, c'est ouvrir une porte qui donne sur une salle trop pleine de vilaines choses et qu'on se pourra plus jamais refermer. Ou seulement trop tard. Arlo n'a pas tellement besoin d'écouter Eliza pour se rendre compte qu'à ce sujet, elle est d'accord avec lui. Cela étant dit, parler lui semblait être la meilleure chose à faire. En tout cas la moins pire. Il regrette. « Thérapie… » Il se contente de renifler avant qu’elle ne reprenne la parole. Il lui demande pas de raconter sa vie, juste de… Il sait pas trop, juste de pas lui demander de lui faire du mal, sans doutes. Qu’elle utilise le mot “relation” pour parler d’eux lui fait un effet bizarre, froid. Oubliez les rôdeurs, les maladies, ce qui fait vraiment peur à Arlo, c’est ça. Il passe sur la défensive sans vraiment s’en rendre compte. Il l’écoute parler les bras croisé et les sourcils froncés et soudainement tout ce qu’elle dit est tâché de quelque chose. Ce n'est pas qu'il ne veut pas lui répondre, mais il ne sait pas quoi lui dire. Affalé sur le canapé, il se dit que s'il attend assez longtemps, elle partira sans qu'il ne soit obligé de rajouter quoi que ce soit. C'était la bonne chose à faire, il se répète. La bonne chose à faire. Il y a un silence pendant qu'elle se penche pour ramasser son débardeur. Arlo la regarde faire. Il se demande si ça vaut le coup. S'il a vraiment besoin de tout ça dans sa vie, tout ça étant : elle. Eliza. Elle se tourne vers lui, une boule de stress, sur le point d'exploser. Maintenant qu'il y pense, elle a toujours l'air sur le point d'exploser. « Celle que tu voudrais que je sois », c'est ça qu'elle ne comprend pas. Ça, qui décide aussi Arlo à se réengager dans cette conversation. Il se lève et ramasse la paire de chaussures cachée derrière le touret en bois et lui tend. Avant qu'elle ne brise le silence une dernière fois, il en arrive à la conclusion que sa mort créerait un grand vide dans sa vie. Pas juste une carence en protéines. Arlo s'est habitué à elle, à sa présence quasi-quotidienne ces temps-ci. Oublier Eliza ne sera peut-être pas terrible et douloureux, mais ça sera long, très long. Et il a déjà oublié assez de gens comme ça. Quand il se met à parler, il a le courage de la regarder dans les yeux et s'il est encore sur la défensive, il ne l'est plus autant. « J’te demande pas d’être quoi que ce soit… » Il commence, le temps de mettre ses idées en place. Enfin plus ou moins. « Je pourrais pas m’en foutre plus je crois. Contente toi de pas crever. » Il s'approche d'elle. Il ne veut pas se faire pardonner puis qu'il ne pense pas avoir fait quoi que ce soit de qui mérite de l'être, mais il veut rétablir la nonchalance qui les lie normalement. « Revient me voir si ça te fait du bien. Ou pas si t’en a marre de ma gueule. Je m'en fous. Mais quand t’as envie de crever comme ça… » Ses idées qu’il avait soigneusement arrangées commencent à s’effriter. Arlo ne veut pas d’une “relation” peu importe ce que ce mot signifie. Est-ce que ça fait de lui un connard ? Peut-être aux yeux de certains, mais il n’a jamais forcé qui que ce soit à venir dans son lit cela dit. L’amour ne sert plus à rien de nos jours, c'est vrai. Ça veut pas dire que tout le monde doit crever dans d'atroces souffrances ou rester en vie et prier pour que leur dernière heure sonne dans pas trop longtemps. Y a être un connard, et être un enculé. Il arrive à sourire.
Peut-être que ça marche, peut-être pas. Au moins, Arlo dit ce qu'il pense. Et puis partie sur sa lancée, c'est bien plus facile de continuer. « J’ai eu de la chance, je suppose... » Il répond, en oubliant totalement sa phrase précédente laissée inachevée. Et c’est vrai, malgré la mort de Tobie et les années de solitude, il a eu de la chance, il en est persuadé. Il regarde ses mains, il a l’impression d’être complètement redescendue à présent. « Peut-être que j’fais juste plus peur que toi aussi. » Ça le fait rire. Cela dit, ça aussi, il le pense. C’est plus facile de faire chier une meuf d’un mètre cinquante, qu’un mec de presque deux. C’est con, mais c’est comme ça. Les enculés sont généralement des lâches. « Mais j'ai vu la mort. Et c'est pas parce que j'ai pas appuyé sur la détente que c'était pas d'ma faute. » La porte se referme. Elle claque violemment dans la tête d'Arlo. Trop tard, comme toujours. Il en a trop dit. Fait chier. Merde. Merde. Merde. Des images d'enfants et de familles heureuses s'écrasent sur lui et il aurait presque envie de pleurer. Le nuage de pensée se reforme et il n'est peut-être pas complètement redescendu finalement. Il est tiraillé entre l'envie de se fermer complètement et d'en dire plus. Il veut lui parler du gamin qu’il a failli avoir, lui dire qu’il pense à lui tous les jours, lui parler de Tobie. Pas parce que c'est Eliza mais parce que comme ça, quelqu’un au moins saura qu’elle a existé. Peu importe qui... Mais à quoi ça les avancerait ? Arlo et Eliza sont à peine amis. Des connaissances qui s’envoient en l’air serait une meilleure façon de qualifier leur fameuse relation. « Ouais ça t'intéresse pas. Et j’vais pas te forcer à m'raconter tes trucs. » Il conclut. Il l'embrasse. Parce qu'il a envie. Qu'il a le droit. Pour changer de sujet et pour qu'elle revienne, peut-être. Pour certain, c’est même pas l’influenza la pire chose qui leur soit arrivée. Pour certain, leur vie d’avant était déjà bien assez merdique comme ça. Les morts, c’était juste un bonus. Parlez d’une chance ! Toujours penché sur elle, Arlo réalise quelque chose. Quelque chose de cruciale, de tellement important, qu'il ne comprend même pas comment il a pu l'oublier. « Merde le rat ! » Il grogne avant de sortir de la tente. Dehors, un épais nuage de fumé grise s'envole de l'animal carbonisé. Il grogne de nouveau et le retire de la petite barre de fer. Bon bah... Ce soir, c'est diète.
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Sujet: Re: Walking All Day - Arlo Dim 18 Fév - 17:39
Eliza & Arlo
« try to get closer to you »
Foutue impasse de dialogues. ça sert à rien, il écoute, sans comprendre, et je comprends sans écouter. Il se rappelle alors que le rat est bel et bien mort. Dans notre situation c'est con, de la bouffe, c'est de la bouffe, et j'ai merdé son repas en beauté. Je fouille dans mon sac à la recherche de cette barre chocolatée que j'ai trouvé dans une caravane dans les bois. Je voulais me la garder, mais j'ai des remords, je lui ai niqué sa soirée, son moral peut être aussi, et son repas. Je finis de me rhabiller, j'enfile la vieille chemise sur mon dos, j'ai besoin de dormir, et de peut être picoler un tord boyau local.
Je remets mon sac sur le dos, comptes mes flèches, prends mon arbalète, et me tire de là, j'ai pas envie de tenir des comptes, de qui arrivera à faire chier le plus l'autre. Il a l'air miteux avec son rat carbonisé dans les mains, je me colle devant lui, et lui pose le snickers sur le torse. "On va dire qu'on est quitte Arlo. Je repasserais pas, faut arrêter tout ça, ça rime à rien." Je lui pète la bise sur la joue, en me hissant sur mes pointes de pieds, et j'enjambe le feu mort devant, pour rejoindre le bar du coin, avant de me tirer dans ma piaule.
Sur le chemin, je croise gauge, son meilleur pote de là, il me sourit, il a l'air d'un gros benêt. Pareil, on se demande comment il a fait pour survivre tout ce temps putain, à tous les coups Arlo et lui, ils devaient se servir des autres comme bouclier humain. Je réussis à me hisser jusqu'à la picole des quarries, mais je peux pas y rester longtemps, parce que y'en a qui me captent, et savent que je suis miners, du coup, un verre et je file de l'autre côté, rejoindre la mine, comme les galériens, et m'assurer que ma chasse a bien été livré aux "cuisines".
Encore une nuit agitée, et un réveil sur les probables premières lueurs du soleil. Encore un sommeil mitigé, épenchant mes cauchemars dans mon esprit embrumé. Mouais, j'aime pas l'apocalypse, c'est vraiment de la merde. Et tous les putains de jours, tout recommence, en boucle, sauf que cette fois ci, j'ai tenu sans aller le voir. Une semaine, quelque chose dans ce goût là.