crédit : blossom & crimson tiger & sign by ad astra
survit depuis le : 04/11/2016
capsules de troc : 3040
Sujet: i survived and you don't get it. Mer 23 Aoû - 13:17
malini & elanor
« i survived and you don't get it. »
I know you look at me and you just see another dead girl. I've survived and you don't get it 'cause I'm not like you. But I made it and you don't get to treat me like crap just because you're afraid.
(mai 2017)
Son petit monde s'écroule et ses belles illusions perdent de leur puissance. La réalité la frappe en plein cœur et la vérité lui fait perdre tout bon sens. Elle n'y croit plus à ses jolis mensonges. La lumière perce le voile de ses rêves, menace de brûler ses yeux encore trop fragiles. Le mois d'avril aurait dû être plus beau, plus brillant. Elle y avait cru. Sincèrement. Elle pensait que tout irait mieux. Jusqu'à ce que la réalité la rattrape et la fasse tomber. Croire en ses douces illusions devient un effort trop douloureux. Tout comme se lever chaque matin. Les quelques discussions à cœurs ouverts partagées avec sa sœur aînée ne suffisent plus. Elle s'endort chaque soir en pensant à lui et se réveille, la boule au ventre, en le sachant loin avec une autre. Encore abasourdie par la nouvelle, comme une somnambule qu'on n'ose réveiller sous peine de la voir s'écrouler de peur. Un pied devant l'autre, elle se force à continuer de vivre. Un sourire plus triste que jamais aux lèvres, son rire à tout jamais disparu. Les yeux rougis par des crises de pleurs sans fin, la respiration mal assurée, Elanor n'est plus vraiment Elanor. Du moins, pas celle que les Olympiens ont connu. Elle essaie de se persuader que son travail est plus important, qu'elle doit poser un sourire figé sur son visage pour que ses patients y croient encore. Garder l'illusion intacte quoiqu'il arrive. Pour la première fois depuis longtemps, Elanor n'est pas certaine d'y parvenir. Perdue dans un tourbillon de sentiments contradictoires, elle se noie au milieu de souvenirs qui sont causes de souffrances et de bonheur. A ses oreilles résonnent encore ses paroles maudites qu'il lui crache sans prendre la peine de réfléchir aux conséquences. Les yeux remplis de larmes, elle se détourne pour tenter de cacher son malaise. Peine perdue. Personne n'est dupe. Un raclement de gorge la ramène à la réalité. Elle se retourne et son cœur cesse immédiatement de battre. Son regard accroche celui de Malini tandis qu'elle explique la raison de sa présence. Pendant plusieurs secondes qui n'en finissent plus, Elanor reste silencieuse, ses jambes prêtent à lâcher, la gorge sèche, incapable de prononcer le moindre mot. Au prix d'un effort presque surhumain, elle finit par lâcher un petit quelque chose. Pas comme la douce Elanor d'avant. Elle ne peut pas. « Elle n'est pas là aujourd'hui. » Quelque chose s'est brisé en elle. Quelque chose qui a réveillé un vieux démon. Son sourire a disparu, sa douceur naturelle s'est envolée. Ne reste qu'une douleur indéchiffrable, une colère mal dissimulée et son cœur brisé.
Sujet: Re: i survived and you don't get it. Mer 23 Aoû - 21:43
♔ malini & elanor
and then Malini happened
(mai 2017)
Le chemin vers l'infirmerie, elle s'en souvient parfaitement. Et même si elle ne prend pas la route pour les mêmes raisons, le même sentiment d'appréhension est collé au fond de son estomac à l'idée d'y remettre les pieds. Une lettre écrite de la main de Silas danse entre ses doigts. Des mots de remerciement destinés à Iris et à son infinie bonté. Des mots innocents qui ont arraché un sourire tendre à la recruteuse alors qu'elle traverse une période mouvementée entre son renvoi de la maison des Rhodes et le retour de Caden. Elle avait besoin de s'évader, et à chaque fois que ce besoin rampe sous sa peau, elle pense à Bass et à leurs courses folles dans les bois. Bass. Il motive un peu ses pas peu assurés, assèche sa gorge alors qu'elle cherche déjà les mots à lui dire quand elle le verra. La violence sera inévitable. Voilà un moment qu'il n'avait pas fait passer de petits mots pour elle, qu'elle aurait lu à la dérobée un sourire aux lèvres. Un moment qu'elle ne l'avait pas trouvé à leur point de rendez-vous pour donner le départ d'un autre défi de recrutement. Un moment qu'il ne l'avait pas inondée de piques acérées. Le constat est simple : il lui en veut. Il lui en veut pour des raisons qui dépassent la recruteuse tout en étant parfaitement claires. La façon dont il te regarde... avait évoqué Iris. Il mérite d'être heureux, avait ponctué Elanor. Et puis les mots de Beckett, les rapports détaillés des propos de Bass, la mention de la jalousie omniprésente... Tous les éléments étaient sous ses yeux mais elle s'obstinait à ne pas les assembler, trop effrayée par la conclusion. Effrayée oui, elle. Malini Kapoor a peur, pour la première fois depuis longtemps. Peur de perdre, encore.
Sa vie est marquée par la perte, mais fidèle à la nature des hommes, elle fait en sorte de répéter ses erreurs et de se mettre dans des situations de souffrance. Quand on lui donne les cartes en main pour être heureuse, elle sabote volontairement le jeu. Mais son orgueil se gonfle aussi. Il lui en veut d'avoir couché avec Beckett ? Pourtant, elle ne lui doit rien. Elle ne lui a jamais promis quoi que ce soit, elle ne lui a jamais fait miroiter de relation. Pourquoi se permettrait-il une telle crise, alors que lui-même entretenait une histoire étrange avec Elanor ? Il allait l'entendre, accepter ses arguments et arrêter de faire sa mauvaise tête. Ils allaient simplement reprendre où ils en étaient. Mais fatalement lui vient à l'esprit la question : où en étaient-ils vraiment ?
Les doigts se passent la lettre, s'agitent nerveusement et se décident finalement à pousser la porte de l'infirmerie et tombe face à Elanor. Évidemment. C'est comme l'orchestration d'une mauvaise télénovela, où les personnages se retrouvaient toujours face à la dernière personne souhaitée. De l'air d'ordinaire avenant et timide d'Elanor, il ne reste qu'un regard noir planté sur une expression vide. Elle sait. Elle sait, et ça lui fait quelque chose. Malini, elle peut voir la réprobation danser dans les iris de la jeune femme. Mais égale à elle-même, la recruteuse lui sert également son expression impénétrable. Elle n'est pas venue s'enquérir des états d'âme de la petite blonde, elle n'est pas venue s'occuper de ses histoires de je t'aime moi non plus, elle est venue déposer quelque chose pour Iris et parler à Bass. Calmement, elle énonce son premier objectif, garde le second secret pour ne pas se reprendre une remarque désobligeante comme lors de leur dernière conversation.
Le ton glacial d'Elanor résonne dans la tête de la recruteuse. Alors comme ça, elle était capable de colère aussi ? Malini, elle lève les yeux au ciel en sentant la situation lui glisser des doigts. Elle sait qu'elle va dire quelque chose de hautement agaçant pour Elanor, juste par pure provocation. « Allez vas-y, dis tout ce que tu as en tête, qu'on en finisse rapidement. » C'est que la recruteuse, elle n'avait pas pour habitude de tourner autour du pot. Elle mordait en premier, c'est comme ça qu'elle prenait la main.
Elanor Barnes
Olympians + le monde qui est le mien
Hurlements : 1093
visage : emily kinney
crédit : blossom & crimson tiger & sign by ad astra
survit depuis le : 04/11/2016
capsules de troc : 3040
Sujet: Re: i survived and you don't get it. Ven 25 Aoû - 11:53
malini & elanor
« i survived and you don't get it. »
I know you look at me and you just see another dead girl. I've survived and you don't get it 'cause I'm not like you. But I made it and you don't get to treat me like crap just because you're afraid.
(mai 2017)
Pourquoi est-ce qu'elle est venue ici ? Pourquoi ne pas aller directement chez Iris ? Ou demander à quelqu'un dehors où la trouver ? Voilà qui leur aurait épargné à toutes les deux beaucoup de souffrances. Ou du moins à Elanor. Car elle ne croit pas la recruteuse capable de ressentir quoique ce soit. Elle avait cru déceler quelque chose de bon une fois. Il y a longtemps. Plus maintenant. Elle n'y voit que le mal. Malini prend plaisir à faire souffrir les âmes innocentes. Celle d'Elanor est une zone morte, un désert. Son regard vide dévisage Malini. Là où, avant, il y avait de la lumière, une douceur infinie et de l'espoir pour l'humanité toute entière, réside aujourd'hui une tristesse sans fin, une colère inouïe. Elle ne veut pas en être l'esclave, ne veut pas voir Malini jubiler parce qu'elle a vu en la petite Elanor les ténèbres qu'elle cache si bien aux autres. Elle s'efforce de garder le silence, consciente qu'elles sont épiées ou que, si ce n'est pas encore le cas, elles le seront bien assez tôt. « Je n'ai rien à te dire. » dit-elle de sa petite voix d'ange, avant de se détourner, de passer dans la pièce du fond qui mène jusqu'à la petite cour déserte. Personne pour les voir, personne pour les entendre. Elle fuit Elanor, encore et toujours. Elle espère que Malini va tourner les talons, s'en aller chercher Iris, retourner à son précieux ranch. Les yeux clos, elle ne contrôle pas les larmes qui s'échappent du coin de ses yeux. Elle aurait voulu être plus forte. Comme Malini. Ne pas pleurer pour des idioties. Ne pas laisser ses sentiments la dominer. Ne pas avoir peur. Ne rien ressentir. Tout serait beaucoup plus simple. La voix de Malini lui résonne dans la tête, la fait souffrir plus que de raison. Elanor d'ordinaire si pleine de contrôle. Elle qui ne prononce jamais un mot plus haut que l'autre. Elle qui garde toujours tout bien enfouit, bien caché. Elle n'y arrive plus. Tout se bouscule dans sa tête et son cœur déborde. « J'ai eu tord de croire que tu étais quelqu'un de bien. » Elle continue de croire en l'humanité, de croire que les gens sont bons. Elle accumule les erreurs, refusent de voir la vérité en face. Peut-être que l'humanité ne mérite pas d'être sauvée. « Je suis stupide. » Rien qu'un murmure, une évidence. Elle sèche ses larmes d'un revers de main, se retourne pour faire face à Malini, ses longs cheveux d'or tressés suivant son mouvement dans son dos. Évidemment qu'on choisi Malini. Elle est forte, elle se tient bien droite, elle a le regard assuré. Pas comme Elanor qui doute de tout, la peur au ventre. Elle devrait garder le silence. Elle devrait demander à la recruteuse de partir et de ne plus venir l'ennuyer. Elle devrait la féliciter, lui souhaiter une joyeuse vie au ranch avec Beckett. Parce qu'elle n'a pas le droit d'être jalouse. Elle n'a pas le droit de le croire sien. Il n'a pas de compte à lui rendre. Malini encore moins. Ils sont libres. Alors pourquoi toute cette douleur ? Pourquoi son cœur s'arrête de battre à chaque fois qu'elle l'imagine entre ses bras à elle ? Pourquoi est-ce qu'elle s'endort en pleurant tous les soirs ? « Ça doit t'amuser de faire du mal autour de toi. » Mais après tout qui est-elle pour lui dire quoi faire ? Elle ne veut pas de cette conversation. Elle veut juste que Malini reparte et l'oublie. Qu'elle ne revienne plus ici se pavaner, la traiter comme une enfant. « Pourquoi tu fais ça ? »
Sujet: Re: i survived and you don't get it. Sam 26 Aoû - 13:50
♔ malini & elanor
and then Malini happened
(mai 2017)
Elle n'a rien à lui dire, qu'elle prétend. Mais ses yeux affirment le contraire, baignent dans les reproches, trahissent ce qu'elle est tout au fond derrière son visage vide d'expression : blessée. La tension s'épaissit dans l'atmosphère et chaque inspiration accentue un certain malaise. Elanor, elle lui tourne le dos mais Malini ne vide pas les lieux pour autant, elle sent que le fiel est au bout de la langue de la jeune infirmière et qu'elle ne tardera pas à vider son sac aux pieds de la recruteuse. La première remarque ne tarde d'ailleurs pas, renvoyant à leur dernière rencontre où la jeune femme avait verbalisé son intime conviction que Malini était quelqu'un de bien. La recruteuse l'avait corrigée intérieurement, avait cherché le moyen de lui prouver le contraire, comme si l'idée même de pouvoir faire le bien l'insupportait. Elle n'en était pas fondamentalement mauvaise pour autant, mais elle avait bien pris soin de se séparer de ses émotions et de les éloigner autant que possible : la douleur qu'elle ressentait parfois était bien trop dure à vivre.
Finalement, Elanor n'était qu'une autre personne sur la liste des gens déçus par Malini et dans la tête de la recruteuse, c'était presque mieux ainsi. Quand les gens s'attendaient déjà au pire, il n'y avait pas moyen de les heurter. Comment faisait-elle, la jeune blonde pour être toujours aussi gentille et douce avec tout le monde et vivre avec la pression de devoir l'être tout le temps ? Il n'y avait rien de plus horripilant que de devoir se tenir au rôle que les autres distribuent. Une fois que tu deviens la gentille fille, tu n'as pas d'autre choix que de t'y tenir. La recruteuse ne répond pas de suite. C'était pas faute d'avoir essayé de prévenir la gamine pour tant. Ce monde est un endroit cruel. « Il y a bien des raisons derrière ce qui s'est passé. Mais non, blesser intentionnellement les gens n'en fait pas partie, contrairement à ce que tu penses croire. » Elle hausse les épaules. Le ton est neutre, comme si elle racontait une anecdote banale. Au fond, il vaudrait pour Elanor qu'elle ne sache pas, parce que tout ce qui se dira ne pourra que lui faire du mal. C'est qu'elle pas toujours tendre dans ses mots, la recruteuse. Elle a déjà assez de peine à porter et ne souhaite nullement se noyer dans celle des autres. Elle n'est pas du genre à partager le pathos mais plutôt à rembarrer sèchement. Mais elle sent bien que la petite a des choses à dire aussi, des choses qui pourront peut-être mener à un bon dénouement, ne serait-ce que pour Beckett. Parce que les gens auront beau dire, elle pense aux autres. Peut-être que cette conversation réveillera Elanor, peut-être qu'elle admettra enfin ses sentiments pour son protecteur et qu'elle ira les lui dire. Peut-être bien qu'en y mettant le bordel, Malini va booster leur relation. C'est qu'elle aime bien le maréchal ferrant et que – pour reprendre la maxime naïve d'Elanor – il mériterait d'être heureux.
Mais s'avouer des sentiments passe par une phase douloureuse. N'est-elle pas la mieux placée pour le savoir ? « Deux adultes qui ruminent leurs blessures amoureuses, se retrouvent seule avec de la gnôle. Ils essaient de se sentir moins seuls à deux. Voilà ce qui s'est passé. Pas de plan diabolique briser qui que ce soit, juste les aléas de la vie. » Mais ça explique juste la première nuit, certainement pas les suivantes.
Elanor Barnes
Olympians + le monde qui est le mien
Hurlements : 1093
visage : emily kinney
crédit : blossom & crimson tiger & sign by ad astra
survit depuis le : 04/11/2016
capsules de troc : 3040
Sujet: Re: i survived and you don't get it. Sam 2 Sep - 12:15
malini & elanor
« i survived and you don't get it. »
I know you look at me and you just see another dead girl. I've survived and you don't get it 'cause I'm not like you. But I made it and you don't get to treat me like crap just because you're afraid.
(mai 2017)
Elle ne recule pas Malini. Bien sûr que non. Rien d'étonnant pour une femme de son envergure. Rien ne lui fait peur. Pas comme Elanor qui tourne les talons dès la première difficulté. Elle a le don pour éviter les situations difficiles avant même qu'elles ne se produisent. Elle n'est plus certaine. Elle ne sait pas quand tout ça a commencé. Était-ce déjà dans sa nature avant que le monde ne s'écroule ? Est-ce une aptitude qu'elle a développé alors que l'apocalypse faisait rage ? Elle n'en a aucune idée. Tout ce qui compte, c'est qu'aujourd'hui elle prend la fuite pour se protéger de la douleur inévitable que lui inflige ses semblables. Elle se persuade que c'est mieux ainsi. Et ça marchait plutôt bien jusque là. Jusqu'à ce qu'il refasse surface et qu'un tourbillon de sentiments contradictoires l'accable. Les choses s'étaient accélérées et finalement elle avait laissé la douleur gagner. Plus de sourire sur son doux visage. Son rire ne résonne plus dans les rues. Envolé son bel espoir et ses paroles réconfortantes. Elle n'est qu'une vaste fumisterie. Un mensonge. Elle ne parvient pas à mettre en pratique ses propres conseils. Coincée dans une boucle infernale, elle regarde le monde tourner sans elle, incapable de rejoindre la danse, trop faible pour courir aux côtés de ses proches. Bientôt eux aussi deviendront des ombres dans son champ de vision. Pour l'heure, ses pupilles se concentrent sur une seule personne et ses yeux rougis par des larmes inutiles, ridicules, regardent la recruteuse face à elle. Si droite dans ses bottes, si sûre que le monde appartient aux plus forts. Malini balai d'une phrase les grandes convictions d'Elanor qui n'en demeure pas moins convaincu. Et pourtant, une petite phrase résonne dans sa tête, comme un échos lointain, perdu. « Beckett ne m'appartiens pas. » Une voix qui est la sienne, à la fois si forte et si faible. Elle s'y accroche, vérité douloureuse qui la percute de plein fouet. Elle n'a pas son mot à dire dans cette histoire. Alcool ou non, il peut bien passer la nuit avec qui il veut. Elle n'est rien. Rien de plus qu'un poids sur ses épaules, une fillette trop fragile, incapable de prendre soin d'elle-même. Mais plus maintenant. Maintenant Olympia prend soin d'elle. Maintenant sa sœur est avec elle. Beckett peut s'accrocher à une autre. Pourquoi est-ce qu'elle continue à éprouver de la jalousie ? Pourquoi est-ce que son cœur se serre à cette idée toute simple qu'il puisse être heureux avec une autre ? Malini blâme des blessures amoureuses et Elanor ne comprend pas. Sourcils froncés, elle observe la recruteuse, cherche des réponses claires dans le fouillis qu'est son esprit. Elle n'a blessé personne. Malini si. Et Beckett ? « Et tu te sens mieux ? Parce que moi non. Bass non plus. » Elle est dure, sèche, la voix rugueuse, la gorge nouée. La petite Elanor, si douce, si naïve, est loin, enterrée sous une version brisée par ces fameux aléas de la vie. « Que tu le veuille ou non, tu as fais du mal à des gens bien. » Et ça ne pardonne pas. Elle n'a plus la force de pardonner et si Dieu doit la punir pour ça, alors ainsi soit-il. Petit ange déchue devenue démon. « Tu ne pouvais pas rester à ta place, loin de nous ? Non, bien sûr que non ! Il fallait que tu constates par toi-même les dégâts. » Elle ne crie pas. Pas encore. Mais sa voix résonne étrangement dans les airs. Une forme d'assurance pointe dans son intonation et ce n'est pas son regard qui la contredit, plein de rancœur et de tristesse mal maîtrisée.
Sujet: Re: i survived and you don't get it. Lun 11 Sep - 12:44
♔ malini & elanor
and then Malini happened
Le regard de la petite a bien changé. Ses mots tranchent et sont motivés par des sentiments qui ont tourmenté les femmes depuis la nuit des temps : la jalousie, l'envie, la haine, l'orgueil blessé. On peut être l'incarnation de la bonté, rien ne protège vraiment des blessures infligées par l'amour. C'est triste et pathétique et ça arrache un soupir de dépit à la recruteuse. Si elle avait su que l'humanité entière aurait été détruite mais que les gens continueraient à se quereller pour un homme ou une femme, elle aurait passé son tour dans le jeu de la survie. Elanor coule maintenant dans les reproches, assène, resserre l'étau de sa colère sur un sujet plus précis. On y arrive, le véritable objet de la dispute. Leur étrange carré amoureux. La jeune blonde semble toujours convaincue par l'idée que les événements se sont concrétisé juste pour la mettre dans l'embarras, juste pour la faire souffrir. Pour quelqu'un dont on vante la bonté, cette façon de penser paraît étrangement égocentrique. Malini, elle roule des yeux au ciel quand la conversation replonge dans un manichéisme affligeant. « C'est tellement simple pour toi la vie n'est-ce pas ? Il y a deux catégories de personne : les bons et les mauvais et tu crois que si tu t'entoures uniquement de ceux que tu as catégorisé chez les bons, rien de désagréable ne t'arrivera ? Est-ce qu'on vit vraiment dans le même monde ? Voici un scoop ma petite, tout le monde est mauvais et tout le monde est bon, le monde n'est pas tout noir ou tout blanc et non, tu ne portes pas la croix de l'humanité sur tes épaules. Les méchants (et elle insiste sur le mot en mimant des guillemets) ne sont pas à l'affût à l'extérieur à attendre le bon moment pour te faire souffrir. Faut arrêter d'être naïf comme ça. »
Il y a une certaine brutalité dans ses mots, un ras-le-bol d'être caricaturée comme la vilaine d'un soap opera où l'héroïne candide s'en sort toujours en pleurant cinq minutes dans les bras du héros. La vie n'est pas aussi simple et ne l'a jamais été et Malini, elle ne veut pas savoir dans quel cocon Elanor a été bercée tout ce temps, elle n'a pas vécu autant d'épreuves juste pour qu'on fustige son caractère avec autant de simplicité. Elle ne passera pas devant un tribunal de la vie juste pour ce seul acte. « Les gens sont blessés tous les jours et ils en souffrent et ils en pleurent et ils font leur deuil quand ils peuvent et la vie continue et ils font du mal à leur tour... C'est ça la nature humaine, c'est un cycle et c'est plus compliqué que d'avoir un vilain et un gentil. Maintenant, si tu trouves que c'est plus facile de juger toute ma vie sur cet acte isolé, je t'en prie, si c'est plus facile à supporter pour toi de me rendre responsable de tous les maux et d'ignorer ta propre participation à cette histoire, vas-y, garde tes œillères. Je suis sûre que Bass et tous les autres gens biens seront ravis de s'occuper de toi ensuite, tout comme tu t'es précipitée pour aller le soigner. Tu pourras aller minauder dans ses bras et dire ô combien j'ai été horrible.» Les derniers propos ne viennent pas d'elle, ils lui ont été rapportés par Beckett qui demeurait convaincu d'un rapprochement entre le recruteur et la petite blonde. Si c'est un reproche qu'elle crache ? Quelque part oui. C'est aussi une manifestation de sa propre jalousie. Et une fois son laïus terminé, il y a comme un poids qui se déleste de sa poitrine, une certaine forme de soulagement. Elle comprendra plus tard que tout ce temps, elle avait toujours eu peur d'être dans le faisceau de jugement d'Elanor, qui semblait toujours trancher pour tout le monde au nom de la grande innocence qu'on lui prête. Mais maintenant qu'elle voit une certaine noirceur chez la jeune blonde, une motivation douteuse, Malini se dit que même elle, même cette gamine sacralisée, est capable d'être mauvaise.
Elanor Barnes
Olympians + le monde qui est le mien
Hurlements : 1093
visage : emily kinney
crédit : blossom & crimson tiger & sign by ad astra
survit depuis le : 04/11/2016
capsules de troc : 3040
Sujet: Re: i survived and you don't get it. Dim 1 Oct - 15:04
malini & elanor
« i survived and you don't get it. »
I know you look at me and you just see another dead girl. I've survived and you don't get it 'cause I'm not like you. But I made it and you don't get to treat me like crap just because you're afraid.
(mai 2017)
Elle n'a jamais eu la critique facile, s'est toujours employé à voir le meilleur chez les autres, même les êtres les plus abjectes. Finalement, ce monde en ruine, l'avait profondément changé. Elle s'en rendait enfin compte. Et ça n'est pas vraiment beau à voir. C'est effrayant. Elle ne parvient plus à regarder Malini avec des yeux admiratif, à la voir comme une femme forte qui se bat au quotidien pour tout et pour rien. Elle ne voit plus que le mal. Elle ne voit plus qu'une femme qui se moque d'elle, la toise de son regard supérieur. Rien de nouveau sous la lune. Aussi femme soit-elle, Elanor reste une enfant que l'on materne, à qui on raconte la vie comme si elle n'avait jamais vécu avant. Juste comme Malini en cet instant. Malini qui lui explique, sans prendre de gants, comment tourne le monde. Elle n'a pas besoin d'être prise par la main. Surtout pas par cette femme. « Je n'ai plus douze ans. » Elle ne parvient pas à crier, sa voix résonnant bêtement autour d'elles, mourant contre les paroies. Du haut de ses vingt neuf ans elle est bien capable de se prendre en mains. Et si sa naïveté enfantine lui est restée toutes ces années, ce n'est certainement pas une enfant qui fait face à Malini aujourd'hui. Sa naïveté la protège, petit cocon de sûreté qui s'effrite de jours en jours. « Arrête de me prendre pour une idiote ! » Cette fois elle s'emporte, agacée, fatiguée d'écouter la leçon de vie made in Malini. « Je pense effectivement qu'il s'agit d'entourage. Il suffit de s'entourer de gens bien pour ne pas finir du mauvais côté de la route. » Elle en est convaincue. Le monde d'avant était peut-être fait de nuances mais celui d'aujourd'hui n'est plus que lumière ou ténèbres. Il n'y a plus de gris, plus de mileu. Malini en est l'exemple parfait avec pour seul témoin la bruatlité de ses mots qui frappe la pauvre Elanor en plein cœur. Il n'en fallait pas plus à la jeune femme pour blâmer complètement la recruteuse du Ranch. La blâmer de quoi au juste ? D'avoir pris du plaisir ? D'avoir trouvé du réconfort dans les bras d'un homme ? Oui. Mais pas n'importe quel homme et c'est là tout le problème. Un problème qui n'a aucun sens et qui ne peut pas faire son chemin dans sa tête. Elle n'autorise pas cette idée à germer complètement. Elle ne la laisse pas grandir, n'ose même pas y penser dans sa globalité. Aveugle par choix, aveugle par nécessité. Elle se sert de Malini comme excuse. « Je pense que tu es toxique Malini. » Comme une plante venimeuse dont le poison s'infiltre lentement dans les veines. « Et pour ta gouverne, je n'ai fait que soulager un ami ! Tu aurais préféré que je le laisse souffrir ? Tu vas me dire que tu n'en a pas fait autant avec Beckett ? » C'est la première fois depuis le début de cette pénible conversation qu'elle prononce son nom. Son cœur se resserre dans sa poitrine et sa voix meurt définitivement. La colère disparaît de ses traits, remplacée par la mélancolie, la douleur. Bien sûr qu'elle en a fait autant. Même plus. « J'oubliais. C'est exactement ce que tu as fait ! Seulement toi, tu ne t'es pas arrêté aux soins médicaux. » Parce qu'elle n'est pas réellement habilité. Parce que la médecine ne coule pas dans son sang. C'est autre chose qui rend Malini vivante. « Je comprends. » Sa voix perd de son dynamisme. Il n'y a plus aucune trace de colère, seulement de la déception, une tristesse infinie. « Je ne suis pas idiote. Tu peux bien faire ce que tu veux, avec qui tu veux. » Elle croise les bras, soupire, le regard brillant de larmes qui ne parviennent pas à s'écouler. « Je te demande simplement de ne pas venir me cracher ton bonheur à la figure. »
Sujet: Re: i survived and you don't get it. Ven 6 Oct - 15:17
♔ malini & elanor
and then Malini happened
La gamine élève la voix, se fait entendre et entre enfin dans ce combat qui est pourtant inégal. Malini, ça lui arrache un sourire mauvais. C’est une réaction qu’elle a, quand on la confronte, quand on se remonte contre elle, elle se sent obligée d’écraser. Parce qu’elle ne supporte pas d’être écrasée, de se laisser faire. C’était un mauvais trait de caractère qu’elle avait déjà bien avant l’apocalypse, quand on s’opposait à elle juste pour s’opposer : elle se lançait dans le jeu de la mauvaise tête aussi. Sûrement que beaucoup de routiers se souviennent de la gifle reçue par cette serveuse de dinner à qui ils avaient fait de nombreux commentaires désobligeant. Alors voir Elanor s’énerver, même s’il s’agit d’une première mondiale, ça ne l’impressionne pas et ça ne l’encourage pas à prendre du recul non plus. Pourquoi le ferait-elle ? On l’accuse d’être libre, elle entend bien défendre ses droits. « T’as plus douze ans ? Alors pourquoi tu réagis à tout ça comme une collégienne ? » Les mots se durcissent. Elanor, elle est persuadée que Malini est détestable ? Alors tant pis, autant lui donner raison. La recruteuse ne voulait pas s’épuiser à se faire aimer, ce n’est plus de ça qu’il s’agit maintenant dans le monde. Ce que les autres pensent d’elle en tant que personne ne remettront jamais en question ses capacités de survivante.
Toxique. Le mot est lâché, entoure l’indienne comme du lierre, compresse et libère en même temps, s’insinue dans ses veines. Toxique. Comme le poison ou comme la drogue. Ca prouve au moins quelque chose : la jeune blonde trouve Malini dangereuse. Au bout du compte, c’est ce qu’elle veut. Paraître dangereuse, tenir les gens éloignés, ne pas les laisser voir que les veines sont bleu dépression et pleurent plus qu’elles ne coulent. Elle n’est pas en colère mais transpire plutôt un calme olympien, presque malsain dans le contexte. Le regard glaçant se délecte presque des émotions chamboulées d’Elanor. Elle écoute à peine la dernière ligne de défense, remarque à peine les larmes qui s’accumulent au coin des yeux Oh, elle a raison Elanor, Malini a bien quelque chose de toxique. Si on la pince, elle mord en retour, une violence farouche, nécessaire. « Mais oui t’as tout à fait raison. Je suis née horrible et j’ai passé toute ma vie entourée de personnes horribles, rien n’arrive jamais par hasard, bravo tu as compris le monde. » Que dirait la jeune blonde si elle savait vraiment ? Si elle connaissait l’histoire derrière le personnage qu’elle devant elle ? Malini n’est pas devenue comme elle l’est juste en fréquentant quelqu’un de détestable. Elle perdu en vitalité parce qu’elle a perdu sa raison de vivre, tout simplement. Privez quelqu’un de tout ce qu’il a de plus cher au monde, sa famille pour elle en l’occurrence, et regardez-le dépérir lentement.
Yeux levés au ciel en réaction à la dernière phrase, le venin s’écoule immédiatement. « Le fait même que tu penses qu’il puisse s’agir de bonheur prouve qu’on vit vraiment pas dans le même monde. Tu veux parler avec moi et que je te considère comme une adulte ? Commence par te prendre en main et arrêter de chialer à chaque fin de phrase. Tu l’as dit toi-même, je fais ce que je veux et je n’ai pas d’explication à te rendre, et lui non plus à ce que je sache. Tu n’as pas voulu de lui, bah maintenant viens pas geindre dans mes oreilles. »
Elanor Barnes
Olympians + le monde qui est le mien
Hurlements : 1093
visage : emily kinney
crédit : blossom & crimson tiger & sign by ad astra
survit depuis le : 04/11/2016
capsules de troc : 3040
Sujet: Re: i survived and you don't get it. Lun 16 Oct - 16:49
malini & elanor
« i survived and you don't get it. »
I know you look at me and you just see another dead girl. I've survived and you don't get it 'cause I'm not like you. But I made it and you don't get to treat me like crap just because you're afraid.
(mai 2017)
Elle ne sait pas trop ce qui la fait encore tenir debout, ni ce qui contrôle sa voix. Elle ne sait pas si tout ça est réel ou si ce n'est qu'une illusion, un cauchemar qui grandit dans sa petit tête torturée. Elle a tellement tourné et retourné la situation dans tous les sens que les mots lui viennent presque naturellement. Elle ne peut plus tout garder à l'intérieur et sourire, prétendre que tout va bien quand son esprit est embrumé et son cœur fendu en deux. Elle a besoin de lâcher la pression, d'expulser la colère de son système et d'être une autre pendant un petit moment. Elle jette à bas sa fausse auréole, arrache ses ailes blanche pour sombrer dans le néant sous ses pieds. Elle laisse le flot d'émotions qui l'envahit gagner la partie. Le problème c'est son adversaire. Malini ne lâchera rien. Elle a de meilleures armes et Elanor le sait : elle a perdu d'avance. Depuis longtemps. Tout ceci n'est qu'un simulacre, une pièce de théâtre ridicule. Elle perd la face, trop douce, trop naïve pour supporter une conversation comme celle-ci. Trop faible, trop petite. Trop gentille. Ses yeux humides ne résistent pas à la tempête Malini. Elle sent le liquide chaud couler sur ses joues, le goût salé de ses larmes aux coins de ses lèvres. Elle aimerait tant rester de marbre comme la recruteuse. Elle voudrait pouvoir contrôler ses émotions, ne rien laisser voir qu'un regard de glace. Elle voudrait pouvoir contrôler sa voix et les tremblements de son corps. Elle voudrait pouvoir respirer sans difficultés, ne pas paniquer au moindre problème. Elle ne serait peut-être pas aussi humaine. Mais est-ce vraiment important ? Ses sentiments et ses émotions sont la raison de son mal-être et elle aimerait que Dieu les reprenne tous. Elle n'en veut plus Le pire dans tout ça, c'est que Malini a raison. Elle voudrait se comporter en adulte, ne plus pleurnicher pour un oui ou un non. Être capable de résister aux autres. Ce ne sera pas pour aujourd'hui. « Très bien ! » hurle-t-elle, à bout de nerfs, fatiguée, usée par tous ces mots qui la brise. Elle en a assez. « Fais ce que tu veux ! Et dis lui qu'il peut faire ce qu'il veut aussi. Je m'en fiche !! » Elle manque d'air, le visage ruisselant, les yeux déjà rouge et la voix cassée de colère, de tristesse. « Vas-t-en maintenant ! » Qu'on la laisse toute seule crever de froid. Qu'on la laisse s'étouffer dans ses sanglots ! Elle n'en veut plus de cette conversation inutile qui ne fait que lui rappeler ce qu'elle n'a plus. Ce qu'elle n'a jamais eu. Elle en assez de cette souffrance inutile qu'elle ne comprend même pas. Elle en assez d'être la victime de sentiments incontrôlables. Et surtout, elle en a assez du regard de Malini qui lui rappelle sans arrêt tout ce qu'elle n'est pas. « Laisse-moi jouer à la gamine ! T'as qu'à retourner avec lui et être adulte avec ! Je m'en fiche ! »Je m'en fiche. Elle répète ces mots, se les murmure à elle-même, essaie d'y croire. Elle sanglote, petite chose fragile, minable. Son dos percute le mur de briques derrière elle et elle s'affaisse contre jusqu'à toucher le sol. Minable. Elle jette une corbeille de linge propre vers Malini, geste désespéré d'une âme brisée, d'un petit corps tremblotant cherchant à faire disparaître sa Némésis. « Tu sais rien sur nous ! RIEN !! » Elle ne sourit plus. L'espoir s'est envolé. Elle sort de sa poche son inhalateur, en prend une bouffée, puis une autre et une autre. Même l'air s'est envolé. Il n'a pas pu lui dire. Il n'a pas pu lui parler de leurs journées, de toutes ces nuits noires passées à deux, à paniquer, à respirer sans vraiment respirer. Il n'a pas pu. Il n'a pas pu la trahir comme ça. Il n'a pas pu donner à Malini tout l'amour qu'il lui a donné à elle. Non. « VA-T-EN !! » Elle a réussi. Le monde d'Elanor s'écroule et Malini reste de marbre. Sa main se resserre sur son inhalateur qu'elle finit par jeter également sur la recruteuse. « Ne reviens pas !! On a pas besoin de toi. Bass n'a pas besoin de toi !! » Parce qu'elle est là. Parce qu'elle saura le réchauffer d'un sourire. Parce que c'est elle le petit ange d'Olympia. « Je ne veux pas vivre dans ton monde ! Laisse-moi ! » Je veux rester innocente. Je veux garder mon âme d'enfant et toujours croire en Dieu. Je veux voir le bon côté des choses et espérer que demain sera plus beau. « Laisse-nous. »
Sujet: Re: i survived and you don't get it. Mer 1 Nov - 21:48
♔ malini & elanor
and then Malini happened
Elanor se décompose sous ses yeux, perd aussitôt l'assurance qu'elle a cru gagner. C'est l'effet Malini. Un souffle fort qui rase, s'attaque à chaque morceau de vie pour les laisser aussi vides et malheureux qu'elle. Vide et malheureuse. Elle ne comprend pas très bien pourquoi tout le monde la trouve « forte ». Peut-être confondent-ils l'absence d'émotions avec la force de caractère ? Il y a dix ans de ça, elle était forte. Maintenant, elle n'est plus qu'une parodie d'elle-même qui ne sait pas faire autre chose que d'abaisser les gens à son niveau. Toxique. Alors évidemment, les nerfs de la petite lâchent. Parce pour elle, il y a encore bien trop de choses auxquelles elle tient et donc autant de raisons de ressentir, d'aimer de vivre. Les larmes coulent toujours plus, renforçant l'indifférence de la recruteuse qui n'a plus qu'un regard froid, sans même une once de pitié pour la jeune infirmière. Sa fragilité incommode la recruteuse qui y voit exactement tout ce qu'elle se refuse de faire. Ne pas craquer devant les autres, ne pas leur montrer qu'on peut la blesser davantage qu'elle ne l'est déjà. Pleurer, hurler, être vulnérable, c'est réservé au privé, c'est réservé aux nuits silencieuses dans les immeubles abandonnés ou au cœur des vallées de Pedernales. « On n'a pas attendu ton autorisation pour le savoir. » Elle achève sèchement. Elle fait ce qu'elle veut parce qu'elle n'a jamais fait de promesses et qu'elle a dû essuyer la défection de Caden et ne veut plus se laisser avoir par une nouvelle déception. Il fait ce qu'il veut parce que l'objets de ses affections a clairement balayé son engagement.
Elanor rend les armes. Se laisse glisser contre le mur, défaite, prise de tremblements. Ses cris passent au-dessus de la tête de Malini. Une corbeille de linges tombe à ses pieds et elle observe le chaos qu'elle vient de créer, toujours maîtresse d'elle-même, régnant sur son enfer personnel où elle accueille une nouvelle âme errante. Ce n'est pas la première fois que son attitude, ses manies et son calme malsain provoquent des tourments. Elle en a semé des victimes sur la route de la survie. Des amants esseulés, des personnes frustrées de ne jamais pouvoir la comprendre ou l'approcher, des survivants en manque de contact humain qui tombent sur cette impassible reliquat de l'humanité. Et à chaque fois, elle les gratifiait du même mépris cinglant, du même silence plein de jugements. Et de la même façon qu'elle voyait Elanor se défaire, elle observait les autres s'agiter, se mettre en colère ou simplement se briser à son contact. Sa toxicité se répand en eux. Malini ne touche pas, elle infecte les autres et les détruit de l'intérieur. Comment en est-elle arrivée là ? Parfois, dans un moment de lucidité, quand elle reste loin de ce personnage froid et à moitié fou qu'elle est devenue, elle réfléchit à la question, elle se rappelle d'autrefois, de la vie qu'elle menait et de l'enthousiasme qu'elle communiquait. Les temps passés sont-ils irrécupérables ? S'est-elle perdue ? Quelque chose lui dit qu'elle en aura la réponse définitive une fois qu'elle se serait entretenue avec Bass. Et si vraiment il n'avait plus besoin d'elle comme la gamine s'évertuait à le dire, alors Malini pourrait peut-être complètement se détacher de ce monde. Sombrer dans une folie salvatrice.
Elle ramasse l'inhalateur tombé à côté d'elle et le renvoie près d'Elanor. « T'en auras besoin plus que moi. » C'est que la recruteuse ne voulait pas non plus la mort de petite sur la conscience. Pour peu qu'il lui en reste vraiment une. « Ressaisis-toi un peu. Tu fais peine à voir. » Et sur ces quelques mots glaçant, elle disparaît de l'infirmerie. Mais déjà dehors, les premières émotions la rattrapent. Peut-être bien qu'elle y a été trop fort.