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 in the end, we were all just humans (Elakekette)

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Beckett Wills
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MessageSujet: in the end, we were all just humans (Elakekette)   in the end, we were all just humans (Elakekette) EmptySam 28 Oct - 3:23




Elakekette
«drunk on the idea that love, only love, could heal our brokenness»

18 septembre 2017

Les vents violents de la tempête avaient été trop pour lui, corps brisé incapable de ne pas s’écrouler après la nuit d’enfer à voir la mort se précipiter sur lui et manquer de l’atteindre à chaque battement de cœur. Les muscles de Beckett étaient encore endoloris de cette montée d’adrénaline qui peinait à le quitter, les mains encore tremblantes alors que le ciel semblait béni par les rayons doux du mois de septembre, plus aucun présage de fin du monde si ce n’était le campement des cavaliers réduit en lambeaux et leurs tentes de fortunes aménagées sur le gazon à demi-arraché, des visages éprouvés mais pourtant qu’on était si reconnaissant de voir et, dans l’absence, la peine de ceux emportés par les vents. S’il s’était écroulé de fatigue après la mésaventure des écuries, s’il était resté à aider Mallory à récupérer ses affaires une fois réveillé, c’était la même pensée tournée au-delà des clôtures du ranch, ce même sentiment inconfortable du doute qui l’empêchait de ravaler sa salive et de s’endormir en comptant les points lumineux perdus dans l’obscurité des différents couches du ciel, le visage doux d’Elanor égaré quelque part entre l’incertitude et les paroles acides d’Avalon. Il n’avait plus rien à penser et tout en même temps, quand, caché derrière le prétexte de rendre visite à son compagnon de feu-cabanon, il posa pied à terre dans les rues poussiéreuses d’Olympia, échappant aux regards des habitants de la ville, apaisés de la présence de quelques cavaliers par la tragédie qui semblait tout leur rendre acceptable. Le vieux était présent sur les marches du bâtiment, à fumer une cigarette suspecte dont le papier était taché d’on ne sait quoi, sans doute que le tabac n’en était pas vraiment, quelques feuilles ramassées ci et là étaient souvent l’affaire des survivants qui n’avaient besoin que de fumée, n’importe laquelle, pour berner leur corps du manque de nicotine. La partie basse du torse solidement bandée, le rider aux cheveux bouffés par la vieillesse semblait déjà avoir oublié les tracas de la nuit où il avait failli y rester si ce n’était pour Beckett et son désespoir qui avaient réussi à les sortir d’affaire, par un miracle qu’il ne saurait expliquer. Les deux inconnus qui se partageaient leurs nuits depuis des années n’avaient rien à se dire, comme d’habitude, des grognements et autres banalités pour simuler une discussion, à peine quelques regards pour se prouver une affection saugrenue qu’aucun des deux n’avoueraient jamais, pourtant bien en vie ils ne se plaignaient pas de pouvoir partager le silence des survivants, comme si c’était la seule chose qu’ils avaient en commun. « La petite blonde, elle est à l’intérieur ? » Il s’y était risqué, au bout d’interminables minutes, à poser la question qui l’avait amené là, en poussant son menton du côté de l’infirmerie sur lequel l’autre avait investi les marches, mais le vieux secoua la tête négativement, laissant apparaître son sourire édenté tout en laissant échapper un rire gras et empesté des tumeurs qui peuplaient ses poumons et le faisaient tousser dans des raclements de gorges et autres dégueulasseries. Bien sûr que c’était drôle, à s’en fendre la poire, qu’après tout ça, il vienne voir si la gamine allait bien, qu’il arrive encore à s’inquiéter pour elle après les douceurs de Malini, les menaces frontales de Bass, et celles, bien plus blessantes, d’Avalon. Une tempête lui était tombé sur le coin de la gueule, avait décimé le ranch et sans doute bien d’autres choses, et Beckett, toujours égal à lui-même, s’inquiétait pour Elanor, petit corps frêle qui aurait pu s’envoler à cause des vents violents. Il n’avait plus le droit de s’inquiéter pour elle, ça avait été dit bien clairement par Avalon, craché à son visage, accompagné par le venin de sa courte aventure avec la recruteuse du ranch sans qu’il ne comprenne vraiment pourquoi, écervelé incapable de se rendre compte de quoi que ce soit. Il restait là, sans faire semblant d’entretenir la conversation avec son semblant d’ami, guettant le coin des rues dans l’espoir qu’elle apparaisse, sans même penser à lui parler, juste, d’un coup d’œil furtif, s’assurer qu’elle aille bien, qu’elle soit toute entière, même s’il fallait se faire passer dessus par son chien de garde, sa sœur bien plus enragée encore, il attendait, nerveux, pas vraiment capable de retenir ses inquiétudes à l’intérieur de son corps déjà poussé à bout. « Et, elle va bien ? » Mais l’autre grognait déjà comme s’il avait usé de toute sa bonne volonté en répondant à sa première question. Tu lui demanderas toi-même lui répondit-il en maugréant, incapable même de se relever pour retourner à l’intérieur et se prélasser tranquillement dans son lit, loin des soucis imaginaires du ferronnier. Ils restaient, comme deux chiens de chasses hésitant à garder leurs positions ou à détaler derrière un bruit de gibier, à se regarder, dans l'espoir que quelque chose ne se passe dans la ville rendue trop calme par les imtempéries

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Elanor Barnes
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MessageSujet: Re: in the end, we were all just humans (Elakekette)   in the end, we were all just humans (Elakekette) EmptySam 28 Oct - 19:18




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18 septembre 2017

Debout au milieu des ruines, son châle délavé sur les épaules, elle contemple sa maison désormais abîmée par les éléments. Le toit avait disparu, certaines fenêtres avaient volées en éclats. Comme son cœur. Elles avaient pu récupérer quelques affaires avant de s'installer avec Peyton et Willa Yates. Des anges qui veillaient à ce que les deux Barnes ne manquent de rien. En retour, Elanor prenait soin de Peyton, blessée lors de cette terrible nuit. Elle prenait ses gardes à l'infirmerie, relayant Iris, soignant sans distinction Olympiens et Riders. Elle avait pris soin d'éviter les lieux lorsqu'une certaine recruteuse s'y trouvait, incapable de faire face à sa Némésis. Trop apeurée à l'idée de croiser son regard. Frissonnante, elle ramène ses bras autour d'elle, essayant de se rassurer. Bientôt, des raids seraient organisés pour ramener des vivres à la ville. Elle devait penser à faire une liste. L'infirmerie manquait cruellement de matériel. Et elle d'inhalateurs. En sursis, elle usait de moins en moins des précieuses petites boîtes turquoise, les gardant précieusement pour les cas d'extrême urgences, quand elle suffoquait de peur, incapable de retrouver une respiration normale. L'ouragan l'avait secoué. Elle, sa ville, le Texas tout entier. Elle ignorait ce qu'il était advenu des autres camps, seulement que le Ranch aurait besoin de leurs services. Elanor, elle, se rendait utile ici, prodiguant des soins à ceux qui en avait le plus besoin. On ne pensait pas que la petite avait aussi besoin de soins. A peine blessée physiquement, c'est sa tête qui n'allait pas. Son cœur aussi. Blessures invisibles dont la douleur ne saurait se mesurer. Cette succession d'événements douloureux la terrasse complètement, l'empêche d'avancer, de respirer. Elle est désormais persuadée que le bonheur lui est interdit. Elle ne vis que pour les autres, pour soigner leurs blessures et apaiser leurs âmes. La sienne est condamnée.

Un soupir s'échappe de ses lèvres tandis qu'elle se détourne de sa maison pour prendre le chemin menant vers le centre ville et l'infirmerie. Peut-être a-t-on besoin d'elle. Si inutile dans les réparations, il n'y a guère qu'avec les blessés qu'elle parvient à oublier, à mettre son cerveau au repos. Il y a encore du vent et certaines rafales, plus fortes que les autres, la font frissonner, lui rappelle les heures sans fin passées à attendre le petit matin. Elle se souvient ses crises, la peur et le sang de Peyton. Celui de sa sœur aussi. Elle se souvient de l'obscurité et du bruit infernal que l'ouragan faisait. Autant de mauvais souvenirs qui refont surface la nuit, quand le sommeil la prend et que sa tête cesse de fonctionner. Tout comme ses jambes en cet instant. Elle n'avance plus, le regard posé dans le lointain sur une silhouette qu'elle reconnaîtrait entre mille. Les battements de son cœur s'affole et ses yeux s'humidifient. Tout contrôle est perdu. Elle ne veut pas le voir. Pas ici. Et pourtant, elle sait qu'elle ne peut pas l'éviter. Elle savait que, tôt ou tard, il referait surface. Après tous ces mois de silence, elle ignore si elle sera capable de lui faire face. Ses petites jambes avancent, assez pour l'entendre demander de ses nouvelles. Et avant qu'elle ne s'en rende vraiment compte, sa voix résonne en dehors de son corps. « Je vais bien. » Une petite voix douce, timide. Un murmure inespéré. Bien. Ce n'est qu'un mot. Un affreux mensonge. Rien ne va plus depuis longtemps. Figée, elle regarde Beckett se retourner vers elle et elle sait d'avance qu'elle ne sera pas capable de refouler ses sentiments. Elle voudrait s'enfuir, ne plus avoir à lui faire face. Elle voudrait disparaître et ne pas entendre ce qu'il a à lui dire. Il n'a pas l'air blessé. Si il l'avait été, il aurait été transféré avec le reste des Cavaliers juste après l'ouragan. Il était donc forcément ici pour elle. Une idée terrifiante.

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MessageSujet: Re: in the end, we were all just humans (Elakekette)   in the end, we were all just humans (Elakekette) EmptyMar 31 Oct - 0:17




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La voix à peine audible d’Elanor le fit se retourner sans qu’il n’y pense, délaissant le peu d’attention qu’il avait pour son partenaire, pas fier sur ses deux jambes branlantes il en restait muet quelques instants, l’échange de regards entre les deux anciens compagnons à peine dérangé par le rire crasseux du vieux rider posé en spectateur – moqueries qui finirent dans une quinte de toux qui présageait que la fin pour lui était proche. Les mains toujours dans les poches, le dos un peu courbé par la fatigue, il ne savait pas quoi faire à part la regarder, se rendre compte de son petit mensonge. Elle était tout entière, ça, il pouvait bien le voir, encore les deux pieds dans la poussière, pas emportée au loin par la tornade, quelques cernes en plus sur le visage mais aucun membre en écharpe ou emplâtré, mais c’était au fond de son regard marin que quelque chose n’allait pas. Et, en se mordant la lèvre, il se disait peut-être bien que c’était de sa faute, comme s’il était encore assez important pour elle pour dépasser une tempête dans la liste de ses soucis. « Je t’avais pas entendu arriver. » Maladroit, il sorti une des mains de ses poches pour se remettre les cheveux en place, déplacés par les quelques rafales de vent qui subsistaient de la tempête. « Avec la tempête on a eu pas mal de perte au ranch alors... » Alors quand il s’était réveillé il n’avait pensé qu’à elle, à se demander s’il y en avait assez ici pour la protéger maintenant que ce salaud de Bass était obnubilé par Malini. Mais de voir que la gosse allait bien était trop de soulagement pour que son corps ne se tende à l’idée de l’olympien dans son esprit, en s’oubliant un peu, il avala la distance qui les séparait en quelques secondes pour enlacer Elanor, tant pis si elle se débattait, si elle se mettait à crier ou à pleurer. Il avait besoin de la sentir toute entière pour s’assurer qu’elle n’était pas un mirage, un tour de son esprit pour essayer de se protéger d’une vérité qu’il ne pourrait pas encaisser. « J’ai eu tellement peur qu’il t’arrive quelque chose. » C’était affreux ce sentiment de chaleur qui se répandait jusqu’au bout de ses doigts, à en faire tomber ses ongles, ce poids énorme sur le cœur qui s’était alourdit puis envolé dès qu’il avait posé les yeux sur elle. Quelque part ça lui rappelait à quel point le ranch n’avait plus de sens sans elle, combien tout ce qu’il s’infligeait ne servait à rien puisqu’il pouvait bien passer une nuit à tuer des rôdeurs et protéger quelques vies blafardes que c'était comme si ça ne comptait pas puisqu’au réveil la raison de la boule qui lui tordait le ventre était à Olympia. Il finit par rompre leur étreinte, tentant tant bien que mal de se recomposer une figure mais on devinait bien au coin de ses yeux quelques larmes qui essayaient de s’échapper, en vain. C’était comme s’il n’y en avait jamais assez pour faire craquer Beckett, qu’il ne manquait qu’une goutte pour qu’il s’effondre mais que celle-ci ne tombait jamais, dont la menace venait l’assombrir sans jamais être réelle. Nerveusement, il se repassa encore la main dans ses cheveux ébouriffés, incapable de faire demi-tour, incapable aussi de se laisser véritablement aller alors que les quelques regards des gens présents dans la rue s’attardaient sur eux avec curiosité. « T’es sûr que tout va bien ? » Parce qu’il voulait se trouver une excuse à rester ici, avec elle, bouffé par une culpabilité infondée, incapable de se dire qu’il ne pouvait pas se sentir fautif à ne pas avoir été là pour un évènement que personne n’avait vu arriver.

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MessageSujet: Re: in the end, we were all just humans (Elakekette)   in the end, we were all just humans (Elakekette) EmptyMar 31 Oct - 15:07




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18 septembre 2017

Elle n'a pas le courage de l'affronter. Du courage, elle n'en a jamais eu beaucoup. C'est bien le problème. Elle reste figée, le regard éteint sur celui qui savait pourtant faire briller cette étincelle dans ses yeux. Avant. Elle grimace, rougit un peu, honteuse, ridicule, alors qu'un homme ricane sur les marches menant à l'infirmerie. Pendant un court instant, son attention se déporte sur lui. Elle pourrait lui porter assistance, prétendre qu'elle a du travail et mieux à faire que de rester plantée devant lui. Mais non. Elle ne bouge pas. Parce qu'elle n'y arrive pas. Ses pieds sont fermement ancrés dans le sol, comme enfoncés dans du ciment déjà froid. Son regard revient sur Beckett, aimanté vers lui. Toujours. Elle voit bien qu'il n'a aucun problème physique. Tout va bien. Survivant de l'horreur, elle sait qu'il est capable de prendre soin de lui tout seul. Sait aussi, que là-bas, au Ranch, il y a désormais une autre femme pour lui tenir chaud, lui prendre la main le soir, lui parler de tout et de rien. C'est tout ce qu'elle voulait pour lui. Elle se souvient vaguement avoir formulé à voix haute ce souhait. Se rappelle avoir espéré qu'il trouve de la joie ailleurs. Elle n'est plus capable de lui donner espoir, de sourire pour que son cœur se réchauffe et qu'il continue. Effacée, presque disparue, Elanor n'est plus la même, ne le sera peut-être plus jamais. En s'obstinant à nier ses sentiments, à garder enfermée cette étincelle de vie, on fini par se détruire. Et détruite c'est ce qu'elle était. Qu'elle l'assume ou non. « Je sais. » Elle n'est pas capable de plus. Sa propre voix lui brûle la gorge. Elle sait que, d'un moment à l'autre, elle ne sera plus capable de contenir le flot d'émotions qui menace déjà de la détruire. Elle se décompose, les mains tremblantes, le cœur battant à tout rompre dans sa petite poitrine. Et toujours ces larmes qui tentent de briser la barrière de ses yeux. Il n'aura suffit que de quelques pas, que d'une étreinte à la faire suffoquer pour que tout lâche. Elle n'a pas la force de se débattre, encore moins celle de le repousser. Elle reste figée, les bras ballants, le cœur en miettes, le visage ruisselant d'eau salée. Elle aurait pu mourir. Maintenant. Mourir avec un sourire un peu triste sur le visage. Mourir avec la sensation d'être aimé rien qu'un petit peu. Mourir dans ses bras. Sa voix grave résonne dans le creux de son oreille et elle sait qu'il est sincère. Il l'a toujours été. Et c'est cette sincérité qui l'angoisse, cette proximité entre eux qui lui fait mal. Elle voudrait qu'il ne lâche pas. Jamais. Elle voudrait qu'il ne voit plus son visage. Son beau visage dénué d'espoir et de joie. Trop tard. L'instant passe et il se détache assez pour darder son regard sur elle. Encore une fois il la voit telle qu'elle est. Une fraude. Une coquille vide. Une fillette. Malini avait raison. Elle n'a rien d'une adulte. Rien d'une femme forte qui a vécu. Rien. Elle fuit son regard, remonte son pull bien trop grand sur son épaule avant de s'essuyer la joue dans un mouvement parfaitement inutile puisque les larmes n'en n'ont pas terminé. Elle hoquete, minable, pathétique, incapable de contrôler ses angoisses. Il le faut pourtant. Elle ne peut pas se servir de son inhalateur. Il n'y a aucune urgence. Elle n'est pas en danger. Elle réussira à se calmer. « Oui je... » Je vais bien qu'elle essaie de dire, en vain. Un énième mensonge que cette fois sa voix refuse de dire. Elle ne peut plus mentir. Son corps l'en empêche. Elle ne veut plus qu'une chose : faire demi-tour, oublier, se cacher sous ses couettes et pleurer jusqu'à ce que son corps, épuisé, la laisse s'endormir. Il tente encore de s'approcher et enfin elle réagit, main dressée en avant, un soubresaut de peur qui la fait reculer d'un petit pas. « Non. Va-t-en. S'il te plaît. » Elle ne peut plus. Elle ne peut plus en supporter d'avantage. Elle ne veut pas. Elle se souvient pourquoi elle avait pris la terrible décision de quitter le Ranch, de l'abandonner lui. Elle se souvient de ses sentiments, de la peur grandissante dans son esprit. Elle se souvient que seule la distance avait pu la maintenir en vie. Et aujourd'hui elle a de nouveau besoin de cette distance. D'oublier. De prétendre que rien de ce qu'elle ressent n'est réel. Prétendre qu'il ne l'est pas non plus. Oublier. Avancer. Ne plus regarder en arrière. Jamais.

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MessageSujet: Re: in the end, we were all just humans (Elakekette)   in the end, we were all just humans (Elakekette) EmptyMar 31 Oct - 17:02




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Son accolade restant sans réponse était un signe de plus qu’il ne voulait pas interpréter pour signifier que sa présence ici n’était pas la bienvenue. Elle se liquéfiait au sein-même de ses bras mais cette fois-ci l’entreprise avait quelque chose d’amère, comme si les bras autour de son être n’étaient plus une alcôve réconfortante où se laisser aller mais bien la cause de ses larmes, que son corps était secoué à l’idée de se faire toucher par Beckett. Le câlin n’en était pas un, aucun de ses doigts frêles pour s’accrocher à lui et se laisser aller, au contraire, rien pour le retenir, ce qui signifiait tout pour le voir s’éloigner d’elle sans qu’il ne comprenne pourquoi. Elle n’avait que des larmes à lui donner, même plus la force d’un mensonge, des torrents violent pour creuser ses joues d’une tristesse qu’il ne voulait pas comprendre, imperméable. « J’vais nulle part du moment que t’es dans cet état là. » Parce que ce n’était pas les rues poussiéreuse d’Olympia qui lui rendraient son souffle coupé ni ses bâtisses en bois à demi-arrachée par endroit qui l’empêcheraient de sangloter, parce qu’il savait très bien que ce salaud de Bass et ses grands airs, maintenant qu’il avait tout ce dont il avait besoin ailleurs, ne reviendrait pas pour se préoccuper d’elle. Le maréchal s’aventura à essuyer une larme, puis une deuxième de ses doigts, tentative veine d’écoper le navire alors que les trous dans la coque étaient trop béants pour éviter le naufrage, mais il ne faiblissait pas, incapable de perdre des habitudes qu’il ne devrait plus avoir. Qui pouvait faire ça si ce n’était lui ?  C’était les échos de leur dernière conversation au ranch qu’il entendait, personne ne pourra prendre ta place, alors il n’allait pas la déserter dans un moment comme celui-ci, même si personne ne comprenait ce qui pouvait les unir. C’était d’un banal affligeant et pourtant c’était la chose à laquelle il s’accrochait aveuglément, la seule à laquelle il pouvait penser une fois que la nuit était tombée sur le ranch et qu’il ne restait que le silence et les ronflements pour lui tenir compagnie. D’abandonner aujourd’hui n’avait pas de sens, il était incapable de faire demi-tour maintenant qu’il n’était plus sûr qu’Olympia soit le meilleur endroit où elle puisse être, ou peut-être, inconsciemment, parce que c’était l’endroit où il n’était pas. « Qu’est-ce qu’il s’est passée pendant la tempête ? Avalon va bien ? » La grande sœur protectrice, celle qu’il n’avait pas vu depuis leur entrevue assassine au mall, s’il lui était arrivé quelque chose c’était sûr que l’infirmière ne s’en remettrait pas, si seulement Beckett pouvait prétendre savoir ce que c’était de perdre quelqu’un d’aussi cher qu’une sœur, mais à l’idée de ce que cela pouvait avoir comme conséquences sur la petite blonde était assez pour que la réponse l’inquiète. Il savait très bien que la gamine ne survivrait pas à quelque chose comme ça, pas après l’avoir retrouvée après tant d’années d’inquiétudes, et que le maréchal ne serait jamais assez pour éponger ces larmes là. « Tu sais que tu peux tout me dire. » Sa voix était posée, ses yeux à l’âme abîmée bienveillant envers envers sa princesse au royaume soufflée.

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MessageSujet: Re: in the end, we were all just humans (Elakekette)   in the end, we were all just humans (Elakekette) EmptyMer 1 Nov - 10:59




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18 septembre 2017

Il ne disparaît pas. Pas plus que sa voix qui continuent de résonner dans sa tête et dans la rue. La rue. Combien de regards étaient posés sur eux en ce moment-même ? Elle n'ose pas regarder, trop concentrer sur Beckett qu'elle voit de ses yeux flous. Pourquoi s'entête-t-il de la sorte ? Pourquoi ne pas simplement faire demi-tour, s'en aller pour ne plus revenir ? Elle pourrait peut-être remonter la pente, sourire de nouveau. Elle serait peut-être capable de redevenir la petite Elanor d'avant. Douce, gentille, pleine d'espoir. Peut-être. Elle voudrait tant y parvenir. Elle voudrait bien ne plus se sentir aussi stupide, aussi faible. Pourtant, face à Beckett, elle sait qu'elle n'est rien de plus qu'une gamine paumée aux yeux rougis. Sous son toucher un peu brute, elle tressaille, d'angoisse, de surprise. Ses yeux se ferment et elle inspire profondément, comme pour calmer une angoisse venue des profondeurs de son être. Comme si, une fois qu'elle aura rouvert les yeux, il aura disparu. Comme si l'obscurité réussirait à effacer son image. Une tentative ridicule, vaine. Elle le sait très bien. A chaque fois que ses yeux las se ferment c'est son image qui s'imprime dans le noir, qui veille sur ses songes. Elle s'inflige volontairement une douleur qu'elle voudrait pourtant effacer. Elle ne sait plus ce qu'elle veut. Peut-être ne l'a-t-elle jamais su. Avec violence, ses yeux se rouvrent et tombent sur lui et son visage concerné, inquiet. Pour elle ? Pour Avalon ? Elle fronce les sourcils et peine à parler. « Tout va bien. Plus de peur que de mal. » Maintenant il peut s'en aller. Il sait qu'elle va bien. Physiquement. Il faut qu'il s'en aille. Dans un geste fébrile, mal assuré, elle retient sa main par le poignet. Ses petits doigts froid se refermant sur sa peau, simplement pour l'empêcher de continuer. Il ne doit plus essuyer ses larmes. Elle ne veut plus parce que ce geste est encore plus douloureux que les sillons salés qui creusent ses joues. « Malini n'apprécierait sans doute pas. » Non c'est certain. Que dirait-elle en sachant simplement qu'il est venu jusqu'à Olympia ? Pire, que dirait-elle si elle avait conscience de la scène qui se jouait entre eux ? Nul doute qu'elle l'apprendra. Malini se débrouille toujours pour tout savoir. Lentement, elle lâche sa main, laisse son propre bras retomber mollement sur le côté et son regard fuit à nouveau. Parce qu'elle sait qu'il la trahie. Elle sait que son regard hurle, pleure. Et elle sait qu'elle n'a pas le droit. Pas le droit de ressentir une quelconque jalousie enfantine. Pas le droit d'être malade à l'idée qu'il la touche elle. Alors non. Elle ne peut pas tout lui dire. Elle n'en a pas le droit. Pire, elle n'en a pas la force. Encore moins le courage. A quoi bon ? Elle ne sera jamais aussi forte que Malini. Elanor demeure éternellement coincée dans un tourbillon trop fort qui l'emporte au loin. Elle reste la même. Une fillette effrayée par la vie. Effrayée par son propre reflet et son ombre.

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MessageSujet: Re: in the end, we were all just humans (Elakekette)   in the end, we were all just humans (Elakekette) EmptySam 4 Nov - 18:31




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L’effleurement d’Elanor le rassure l’espace d’un instant laconique, avant qu’il ne se rende compte de sa portée et que cela n’efface un sourire naissant sur son visage. Elle le repoussait. D’un geste simple, elle l’empêchait de venir sécher ses larmes, de s’approcher plus d’elle, elle venait de le mettre à mort d’une balle dans la cervelle, assez précise pour lui traverser tout le crâne dans un tunnel parfait, explosant ses connections nerveuses pour le laisser interdit quelques minutes. Elle ne voulait pas qu’il sèche ses larmes, et ce moment lui semblait tout aussi irréel qu’impossible, une négation de tout ce qu’il avait fait jusque là, de tout ce qu’ils avaient pu être. « Que... » Encore abasourdi par le rejet, comme si l’incompréhension l’avait jeté dans une dimension où la ville tanguait, tournait autour de lui, secouant la tête, refusant de comprendre, il mit quelques instants avant de se rendre compte que cela été réellement en train de se produire, de quoi elle l’accusait. « Qu’est-ce que Malini vient faire là dedans ? » Il y mettait trop de mauvaise foi pour encore être crédible, même à lui-même, pourtant, naïvement, il avait pensé que la colère d’Avalon était injustifiée, qu’Elanor ne la ressentait pas, que, pour une raison obscure, elle comprendrait des choses qui n’avaient aucun sens. Les accusations de la petite olympienne ne pouvait que le pousser à penser à Bass, lui faire serrer les dents en pensant à tous les instants qu’elle avait passé avec lui, à comment elle l’avait rejeté la première fois qu’il était revenu, à tout ce qui l’avait poussé à se perdre dans les bras de la recruteuse, pourtant ce qui l’enrageait plus était qu’elle puisse penser que Malini puisse lui faire une quelque sorte d’ombre, qu’elle ne cautionne pas qu’il puisse venir ici se préoccuper d’Elanor. Qu’elle ait quelque chose à dire. « Il s’est rien passé avec Malini, rien de sérieux. » C’était des bêtises d’adultes incapables de continuer à faire face à une réalité qui leur courrait après, qui risquait de les rattraper. Ça avait duré un peu parce qu’ils se ressemblaient assez pour que leur compagnie ne soit pas un poison entre eux comme elle pouvait l’être avec les autres, et ça s’était fini comme ça avait commencé, sans aucun fracas, dans un petit sourire, avec une complicité à la fois inexistante et pourtant tellement forte. Ils étaient amis, avec Malini, et s’il comprenait que les autres en fasse toute une histoire, la réaction d’Elanor elle, restait un mystère. « Puis même si ça l’avait été elle aurait rien eu à dire de toute façon. » Parce que ça n’avait rien été, et que si la recruteuse avait été là sans doute aurait-elle rit de la situation, ça, oui, elle aimait bien mettre la pagaille sur son chemin, Malini, mais pour Beckett tout semblait en ordre, rien n'avait été déplacé. « Je vois pas comment tu peux penser qu’une petite aventure comme ça, ça passerait avant tout ce qu’on a vécu. Que tu passerais pas avant n’importe qui. » Pourtant il se ravisait d’encore essayer à tendre la main, parce que même s’il ne comprenait pas pourquoi elle agissait comme ça, il n’avait pas envie de la brusquer, qu’il savait très bien qu’elle était comme un animal blessé qui irait se cacher bêtement pour mourir de ses blessures plutôt que de lui laisser les soigner, alors, sans rajouter de sucre sur ses paroles, il préférait l’apprivoiser à nouveau, parce qu’il ne pourrait pas supporter la vision de son corps sans vie. Pas après tout ça.

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Elanor Barnes
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MessageSujet: Re: in the end, we were all just humans (Elakekette)   in the end, we were all just humans (Elakekette) EmptyDim 5 Nov - 20:29




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18 septembre 2017

Elle essuie ses propres larmes, presque comme une grande. On pourrait presque y croire à son numéro de grande personne. Presque. Ceux sont justement ses larmes qui la trahissent et les soubresauts de son corps, tremblements incontrôlables qui persistent à la rendre fragile, comme si elle pouvait se briser à tout instant. Elle n'a rien d'une adulte. Elle n'arrive pas à affronter la situation, à se tenir droite devant lui, les yeux secs, la voix sûre. Au lieu de ça, elle pleure lamentablement, sa voix se brise et son corps menace de la lâcher. C'est une enfant, tout au plus une adolescente, qui se tient devant lui. Elle voudrait comprendre, qu'on lui explique ce qu'il attends encore d'elle ? Pourquoi rester alors qu'elle renvoie une image aussi pathétique ? Dans sa tête, elle peut les entendre les rires moqueurs. Elle peut voir les doigts dressés vers elle et les têtes déformées de ceux qui se rient d'elle. C'est le visage de Malini qui les commande tous. Et alors que ses poumons lui brûlent la cage thoracique, la question tombe et sa voix résonne dans sa tête. Elle lève les yeux vers lui, incapable de répondre alors qu'elle voudrait lui hurler qu'elle a tout à fait là-dedans. Tout. Mais elle n'a pas le droit. Elle ne peut pas. Qui est-elle pour l'accuser ? Personne. Il n'a aucun compte à lui rendre. Libre, il avait choisi, enfin trouvé quelqu'un avec qui reposer sa tête. Elle ne peut pas lui en vouloir. Aussi difficile que ce soit à admettre, Malini avait raison. Elanor se berçait de douces illusions. Son cœur lourdement enrobé de papiers bulle, elle se voile la face, gomme ses sentiments, les enferment bien soigneusement dans une boîte qu'elle pose dans une pièce fermée à double tour. C'est plus facile de prétendre que ça n'existe pas. Moins douloureux aussi. Pourtant, la vérité c'est bien que Malini avait raison. Elle avait repoussé Beckett, consciemment ou non, et il avait trouvé refuge auprès de la recruteuse. « Mais ça s'est passé. » Comme si elle sortait enfin de sa torpeur, la réalité la frappe et elle assume presque d'entendre la vérité sortir de sa bouche. Ça s'est passé. Tout est bien réel. Trop réel. Elanor perd pieds, n'arrive plus à garder la tête hors de l'eau. Brisée de l'intérieur, elle entoure son petit corps de ses bras, cherchant vainement à se réchauffer. « Parce qu'il faut que ce soit plus important. Il le faut... » Parce qu'autrement elle ne pourrait pas avancer. Parce qu'elle finirait par se détruire complètement à croire encore à un temps qui n'est plu. Parce que si Elanor existe encore, alors peut-être que leur duo aussi. Peut-être qu'elle pourrait y croire. Et elle ne peut pas. Elle en mourrait. « Je veux juste que tu sois heureux. » C'est tout ce qu'elle souhaite depuis le début. Depuis la fin. Depuis qu'elle a choisi de le quitter pour Olympia et une vie soit disant meilleure. Elle ne veut rien de plus que son bonheur à lui. Même si dans ce processus, elle doit souffrir et ne jamais être heureuse. Soit. Elle vivra avec. C'est ce qu'elle a toujours fait. Les autres sont plus importants. Qu'elle le veuille ou non, qu'elle en est conscience ou non, il est plus important. « Même si c'est avec elle. » Les mots meurent aux coins de ses lèvres, éteignent à tout jamais la petite étincelle qui brillait encore faiblement dans ses yeux. Tant pis pour son bonheur à elle. Tant pis pour ses rêves et ses espoirs. Tout ça n'a plus aucune importance. Elle sait, elle assume pour la première fois, rien qu'un peu, qu'elle a peur. Elle sait que ses sentiments finiront par la tuer. Elle, mais lui aussi. Elle sait qu'elle sera la première à partir et qu'il rester, le cœur brisé. « Tu es heureux Beckett ? » Ses petits yeux humides rencontrent les siens et elle sait qu'elle ne pourra pas soutenir indéfiniment ce regard qui la transperce, lit clair en elle. « Dis-moi que tu es heureux. » S'il-te-plaît. Elle se mord la lèvre inférieure, secouée d'un violent sanglot, incapable de contenir le flot de douleurs qui transperce son cœur, menace de faire exploser ses poumons. Elle se détourne, finalement incapable d'attendre. Incapable de le regarder plus longtemps, d'affronter son regard et ses yeux aux couleurs des ténèbres. Prête à repartir par le même chemin qu'elle vient d'emprunter. Prête à remonter la rue, le visage noyé sous des larmes, les poumons en feu.

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MessageSujet: Re: in the end, we were all just humans (Elakekette)   in the end, we were all just humans (Elakekette) EmptySam 25 Nov - 2:09




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« Arrête. » Sa voix était ferme, c’était comme s’il donnait un ordre, son visage soudain fermé de toute attention pour Elanor et ses larmes. Elle ne voulait pas qu’il sèche ses larmes, il ne le ferait pas, sachant bien que parfois il fallait laisser à ses yeux d’océans le temps d’apprivoiser la tempête d’eux-même plutôt que de partir à l’assaut des vagues, mais il n’allait pas pour autant la laisser s’enfermer dans un mensonge qui finirait par l’annihiler. « Arrête d’essayer de te convaincre de choses qui sont fausses. » Il ne comprenait pas vraiment, finalement, comment elle pouvait se monter la tête pour si peu, c’était comme s’ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde. Bien sûr, ils se devaient tout, mais ils étaient à cet endroit particulier où ils ne se devaient rien non plus, où après avoir été un bloc ensemble, leurs deux âmes vapotaient dans la zone grise de la liberté incertaine. « Tu te souviens quand tu pensais que j’étais stupide de m’énerver pour Bass, que je me trompais ? J’avais peur qu’il t’utilise, qu’il te fasse du mal, ou pire, qu’il te protège mieux que j’ai pu le faire ? » Bien sûr qu’elle devait s’en souvenir, de cet après-midi où elle était revenue au ranch, pour la première fois depuis tellement longtemps. Qu’ils avaient retrouvé le vieux baraquement de Beckett qui n’avait pas changé, si ce n’était que le bois et les tôles avaient été bouffé par l’humidité et la boue, ce moment hors du temps qui aurait pu être perdu quelque part dans le passé, qui aurait pu être un souvenir comme un autre, quand elle lui avait dit que personne ne pouvait prendre sa place, qu’il n’y avait rien pour remplacer ce qu’ils avaient vécu sur les routes.  Peut-être qu’il aurait dû lui dire, oui, qu’il se passait alors des choses avec Malini, pourtant, ça ne lui était pas venu à l’esprit, parce que ça n’était pas la même chose. C’était comme les vieilles aventures d’avant, quand le monde tenait encore debout, quand, emprisonné dans sa routine, il s’échappait des bras coutumiers en passant par les jambes passagères dans les bars, pourtant c’était différent. Elanor avait cette place particulière qui n’était pas définissable, pourtant depuis qu’ils avaient retrouvé un semblant de vie dans les camps du Texas tout s’expliquait par la banalité des anciennes relations, tu es partie, je suis resté. « J’étais au ranch, interdit de sortie pour pas faire de vagues et finir de ruiner la réputation des cavaliers, tout le monde me regardait bizarrement à cause de ma bagarre avec Bass, et Malini était là, c’est tout. Elle a jamais voulu prétendre être plus qu’une amie, j’ai jamais voulu qu’elle soit plus. » Elle n’aurait sûrement pas pu être plus, et Beckett, lui, n’avait rien à lui offrir de toute façon, leur relation n’en avait pas été une, cela n’avait été que des échanges de bon procédés, des échanges de chaleur sans rien de plus. Ils n’avaient pas besoin d’une grande histoire d’amour, tous les deux, sans doute qu’ils n’auraient pas eu besoin d’être aussi proche, mais pour Beckett et ses peurs d’abandons c’était encore la seule façon qu’il connaissait de combler les vides à l’intérieur de son être. « On est plus tout seul sur les routes princesse, on est même plus ensemble au ranch. Je vois pas pourquoi on s’en voudrait de continuer à vivre maintenant qu’on a plus à s’inquiéter de survivre la nuit. » L’aveu avait un goût de fer dans sa bouche, comme une balle partie de son cœur pour venir s’écraser dans son palais et répandre le sang dans l’interstice de ses dents, la douleur de la vérité ne le soulageait pas. Il avait l’impression d’un échec, celui de n’avoir réussi à garder quelque chose de leurs années, de ne pas avoir su la retenir ou la suivre, de l’avoir perdu quand elle avait refusé de le suivre quelque mois plus tôt. Ils étaient comme deux lions marins dont la plaque de glace sur laquelle ils se reposaient s’étaient brisés et qu’ils se regardaient dériver loin de l’autre, sans rien faire. « De toute façon, tu n’as plus à t’inquiéter de Malini, elle doit sûrement être en train de roucouler dans les bras de Bass en ce moment. » Ce n’était pas de la jalousie qui pointait dans le bout de sa voix, plutôt des soupçons de déception, l’histoire particulière bien qu’infime qu’il avait avec l’olympien faisait qu’il le détestait viscéralement, sans raison valable, sinon la colère qui tendait son corps en pensant à lui n’aurait pas la même saveur délicieuse, et il savait que Malini méritait mieux que ce barbu fatigué. N’importe qui méritait mieux que Bass. Et lui pensait mériter mieux qu’un semblant d’abandon après s’être fait claquer la porte d’un futur aux goûts d’histoires passées.

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Elanor Barnes
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MessageSujet: Re: in the end, we were all just humans (Elakekette)   in the end, we were all just humans (Elakekette) EmptyDim 26 Nov - 14:48




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18 septembre 2017

Se détourner de lui demande à Elanor un effort presque surhumain. Pourtant, elle sait bien qu'elle doit repartir, ne plus regarder en arrière vers ce passé brumeux qui la hante, l'empêche d'avancer. Elle sait qu'elle doit le laisser là et aller de l'avant, elle, toute seule. Mais lui ne veut pas. Lui la retient d'un mot violent qui la tétanise, la fait frissonner. Elle voudrait bien tout arrêter. Elle voudrait bien pouvoir débrancher sa petite tête, arrêter de penser, de retourner dans tous les sens la situation. Pas possible. Elle ne peut pas s'arrêter de pleurer, ni d'avoir peur. Elle ne sait pas comment arrêter. Elle a toujours été comme ça Elanor. Un peu fragile. Une poupée de porcelaine. Elle ne sait pas faire autrement. Elle ne peut pas changer et devenir plus forte. Elle voudrait bien pourtant être un peu plus comme Avalon. Et pourquoi pas un peu comme Malini ? Elle voudrait bien. Ce n'est qu'un souhait, même pas un rêve. Un vœux qu'on ne peut lui accorder. Alors elle s'arrête, prend le temps de respirer et d'écouter, dos tourné afin qu'il ne voit pas son visage ruisselant, ridicule. Elle en assez de ses faiblesses et de lui qui les entretient. Sa voix dure et ferme ne saurait souffrir d'aucune réplique. Elle n'en a aucune pour lui. Elle n'en a plus la force. Elle confond réalité et rêve, vérité et mensonge. Ou préfère les confondre pour ne pas affronter la vérité vraie, celle qui risquerait de la détruire. Elle sait bien qu'elle a raison. Elle sait bien qu'il tente encore de la protéger, de préserver son innocence. Elle n'est pas si naïve Elanor. Elle n'a plus douze ans. Elle sait. Elle voit et elle entends. Elle l'entend lui. Elle entends bien qu'il évite de lui répondre et qu'il lui donne d'autres explications, s'en va plus loin, l'éloigne de la douleur. Ça ne marche pas. Ça ne peut plus marcher.

Les yeux clos, elle se souvient. Elle n'oublie jamais rien Elanor et c'est bien ce qui la torture au quotidien. Elle se souvient de cette conversation et de la douleur ressentie. Elle se souvient de leurs rôles qui s'étaient inversés l'espace de quelques instants. Juste assez de temps pour qu'elle comprenne qu'elle était aussi adulte que lui. Qu'elle était capable, comme lui, d'être un phare. Elle se souvient. Et elle se sent terriblement mal. Pire, elle se sent bête. Parce qu'en cet instant elle a l'air aussi jalouse de Malini que lui de Bass. Sans raisons valables. Sans savoir pourquoi. Ou plutôt préfère-t-elle croire ne pas savoir. Elle se convainc de tout sans difficultés. Elle se ment à elle-même pour préserver son cœur, peut-être même sa vie. Elle a besoin de croire à ses mensonges pour ne pas sombrer. Elle évite de s'expliquer cette jalousie malsaine qui la dévore, évite même d'y penser. Beckett appuie là où ça fait mal, rouvre une blessure douloureuse qui menace de la tuer. Le sang coule dans son cœur, une hémorragie impossible à arrêter. Oui. Elle se souvient. Avec une énième profonde respiration, elle consent à se retourner vers lui pour qu'il puisse lire sur son visage qu'elle se souvient. Et qu'elle en meurt. Qu'elle en souffre plus qu'elle ne saurait le dire. Qu'elle a mal à en mourir. Il s'explique, lui donne ses raisons, se justifie de tout alors qu'elle n'a rien demandé, qu'elle ne veut pas savoir. Elle écoute parce qu'elle n'a pas le choix. Elle reste muette parce que sa voix n'a plus de force. Si elle le pouvait, elle hurlerait. Au lieu de ça, elle hoquete bêtement, incapable de contrôler ses peurs et ses pleurs. Incapable d'être forte, éternelle petit oiseau blessé. Elle écoute et elle est transpercée par ses mots. « Mais elle est plus. » Elle s'obstine, persuadée d'avoir raison. Comme si il fallait absolument qu'elle soit dans le vrai pour pouvoir enfin avancer et peut-être tourner la page. Peut-être qu'une petite part d'elle espère encore que Malini soit plus. Beckett ne serait pas tout seul. Mais cette petite part est écrasée par la douleur et forcée à se taire. Et se taire c'est ce qu'elle fait. Parce que sa voix n'est plus qu'un murmure qu'il est le seul à entendre. La gorge en feu, elle sent les sanglots lui nouer la voix. Elle sent aussi son cœur se fendre. Plus ensemble au ranch. Plus ensemble dans la vie. La vérité, c'est qu'ils n'ont jamais vraiment été ensemble. Pas au sens amoureux du terme comme on pouvait l'entendre avant que le monde cesse de tourner. Elle veut revenir en arrière. Maintenant. Elle veut quitter Olympia. Elle veut qu'il la retrouver au bord d'une route quelconque. Elle veut qu'il la sauve des rôdeurs ou d'hommes malintentionnés. Elle veut qu'il la rassure, qu'il la tienne dans ses bras sans rien dire. Elle veut qu'ils soient tous les deux, juste elle et lui, sans personne pour les juger, sans personne pour leur faire du mal. Elle veut. Elle le souhaite de tout son cœur. Malheureusement, on a rarement ce qu'on veut. Encore moins maintenant. Alors elle garde soigneusement ce souhait dans son cœur, l'enferme à double tour et le laisse là. Elle fait semblant de l'oublier. « Tu as raison. On n'a plus à s'inquiéter l'un de l'autre. » Elle fait semblant d'être forte. Elle fait semblant de s'en fichtre que Bass et Malini soient heureux ensemble. Elle fait semblant de vivre comme il dit alors qu'en réalité elle ne fait que survivre. Même à Olympia où tout a l'air si beau, elle ne respire pas Elanor. Elle n'y arrive plus.

Les bras croisés, espérant faire cesser les tremblements de son pauvre petit corps, elle darde son regard bleu océan dans le sien, aussi noir que les ténèbres qui l'effraient la nuit. Elle n'y cherche aucune réponse, n'espère plus rien dans ces yeux inquisiteurs. Elle espère simplement les voir disparaître pour pouvoir à son tour s'enfuir et oublier. Elle ne sait pas si ses jambes vont encore la porter longtemps.

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MessageSujet: Re: in the end, we were all just humans (Elakekette)   in the end, we were all just humans (Elakekette) EmptyMar 28 Nov - 17:35




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Il n’y a que les larmes d’Elanor pour lui répondre, son regard fuyant avant de venir s’ancrer dans les yeux charbonneux de Beckett. C’était comme s’ils ne se comprenaient plus, que chacun voulait rester sur son côté de la route sans faire l’effort de la traverser pour rejoindre l’autre. « Non elle est pas plus. Dans quelle langue je dois te le dire ? » Un son d’énervement lui piquait la gorge, parce qu’il savait bien que lui enlever une idée de la tête était chose impossible, qu’elle pouvait tourner en boucle sans jamais que ses pensées ne déraillent. Elle était aussi têtue que lui pouvait l’être, et leurs petites chamailleries pouvaient durer des heures avant que l’un ne se décide à reculer sur ses positions, mais le ton de Beckett indiquait que cette fois, il avait raison, fin de la discussion. Il aurait pu ressortir le numéro du petit-ami fautif qu’il avait tant usé dans son ancienne vie, les larmes du coupable à se justifier pour éviter la sentence lourde de la tromperie, à construire une vérité sur des mensonges et stratagèmes pour sauver une relation vouée à être submergée par la faute. Pourtant, il ne le fait pas. Parce que dans cette situation, il n’est pas le petit-ami, il en vient à se demander s’il n’est pas autre chose qu’un inconnu, un fantôme du passé dont elle veut se débarrasser, qu’elle s’accroche à la première excuse venue pour le conjurer et le renvoyer de le méandre du vécu. Il y a ce sentiment étrange de flottement mais pourtant, il n’y a pas de tromperies non plus, il n’y a que les larmes d’Elanor à vouloir s’apitoyer sur un sort inexistant et la patience à bout de Beckett, incapable de recoller les morceaux d’une chose qu’il ne savait définir. « Mais moi je veux encore qu’on s’inquiète l’un pour l’autre. Je pense tout le temps à toi. Je pense tout le temps à ce qui pourrait t’arriver maintenant que je suis plus là. » Lui aussi, sans s’en rendre compte, tournait en rond, revenait toujours au même endroit avec elle. S’il n’avait pas été rouillé par la tempête qui s’était déversée sur eux quelques jours plus tôt, sans doute encore dériverait-il sur des fantasmes de départs, d’une arrivée salvatrice bien éloignée de la réalité des camps de survivants du Texas. Il n’y avait que la route pour lui dire que derrière l’horizon se cachait quelque chose de mieux, pourtant la fatigue et le creux laissé dans son estomac par l’adrénaline des événements ne lui donnait plus envie de s’inventer des jours ensoleillés. Repartir c’était sans doute se condamner à mourir, avec le temps la plupart des villes et magasins avaient été pillé jusqu’à la moelle, penser qu’il y avait mieux que les chaleurs secs de l’endroit pour s’étouffer sur la mort était se tromper sans plus y croire. C’était vouloir quelque chose qui avait été et qui ne se referait pas, des souvenirs amers du ranch sur leurs cœurs pour creuser le goudron qui séparaient leurs pas. « Cet été au ranch je t’attendais. » Il n’était pas des plus grands poètes pour lui réussir à lui dire que l’attente avait été interminable, que même en s’interdisant d’y penser il n’y avait pas assez eu de Malini ou des rixes entres cavaliers pour lui occuper l’esprit et lui faire passer l’idée que, peut-être, à l’horizon, elle était en train d’arriver.  « On peut plus avoir ce qu’on a eu, mais on peut se construire autre chose ici, non, on pourrait arrêter de bouder chacun dans notre coin à attendre que le temps passe ? » C’était comme s’il se réveillait après s’être endormi au ranch, n’avoir rien fait pour la retenir quand elle en est partie, n’être pas venue la voir ici pour essayer de recoller les morceaux d’une chose dont il ne s’était pas rendu compte qu’elle était cassée. Qu’il tendait enfin la main, même si c’était sans doute trop tard, qu’après tout ce temps elle était étrangère à l’innocente dont les larmes ne semblaient pas s’arrêter. « J’en ai marre de te faire pleurer à chaque fois que je viens, que tout le monde pense que je suis la source de tout tes malheurs. C’est pas ce que je veux, moi. Je veux que tu sois heureuse. Pas avec Bass. Même pas avec Avalon. J’veux que tu sois heureuse avec moi. » Ça sortait enfin, après l’avoir balbutié la dernière fois dans son baraquement, ça avait été une extraction presque douloureuse qui lui avait écorché la gorge, pourtant une fois sortie la bête sur laquelle il n’avait pas voulu mettre de nom était minuscule. C’était un petit rien, teinté d’égoïsme, une volonté d’être placé au centre de quelque chose parce qu’elle, était encore le noyau de ses pensées. Une réciprocité, une chaleur que tous cherchaient ici pour ne pas sombrer. Une envie d’être aimé autant qu’il pouvait le faire.

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MessageSujet: Re: in the end, we were all just humans (Elakekette)   in the end, we were all just humans (Elakekette) EmptyLun 4 Déc - 18:31




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18 septembre 2017

Elle sent enfin qu'il perd patience, prêt à abdiquer, la laisser planter là, elle et ses larmes ridicules. Elle et son entêtement et ses jambes en coton. Elle entend, au son de sa voix, qu'il voudrait hurler au lieu de garder un semblant de calme, de maîtriser sa voix. Il met fin à toutes ses plaintes, lui ordonne de se taire, de ne plus rien dire à ce sujet. Elle n'a plus rien à dire, persuadée d'avoir raison, que sa voix le trahit aussi. Elle se noie dans son mensonge, s'en fabrique une vérité qui l'arrange sans pour autant apaiser son âme. Une nouvelle réalité dans laquelle elle peut éloigner Beckett une fois pour toute. Une réalité dans laquelle elle n'aura plus à poser les yeux sur lui, à rencontrer son regard noir de ténèbres. Ce regard qui la perturbe en ce moment même, la rend si faible, l'effraie autant qu'il la rassure. Entre les larmes qui lui brouillent la vue, elle peut encore le voir qui s'accroche à elle, ne s'éloigne pas, cherche encore à la rassurer, à la réparer. Elle avait sincèrement cru qu'il finirait par oublier, que son image s'effacerait avec le temps. Elle avait besoin de croire qu'il pourrait trouver un substitut, ou quelqu'un de mieux, de meilleur. Heureuse réfugiée, Elanor avait cru que la ville d'Olympia lui procurait enfin la sécurité tant voulue et qu'avec elle disparaîtrait l'inquiétude de son protecteur. Entre les murs de la ville, presque comme avant, presque comme si le monde ne s'était pas écroulé, elle avait cru pouvoir reprendre le cours de sa vie. Des mensonges qui s'envolent au gré du vent. Quelques belles paroles oubliées, emportées. Elle ne dit rien parce que la vérité lui brûle la gorge, qu'elle n'est pas capable de mentir sur ses sentiments. Pas maintenant. Effrayée, elle reste silencieuse pour ne pas complètement craquer. Elle se mord la lèvre jusqu'à sentir le goût âpre du sang dans sa bouche. Elle voudrait bien être capable d'avouer elle aussi. Elle aimerait pouvoir ouvrir la bouche et lui dire qu'il ne se passe pas une journée sans qu'il occupe ses pensées, sans qu'elle ne verse des larmes sur sa propre stupidité, sans qu'il lui manque. Mais cet aveu reste coincé au fond de sa gorge, lui brûle le ventre, cours dans ses veines comme un poison. Elle n'est pas capable d'être sincère parce que cette sincérité la détruirait autant qu'elle la détruirait lui. Enlisée dans des années de mensonges et de déni, elle se noie, succombe. Sous ses paupières alourdies par le manque de sommeil et les larmes, elle voit défiler les visages d'êtres aimés partis trop vite et avec une brutalité qu'elle ne peut plus affronter. Connor, Alex, ses parents, ses frères, Erin, Nathan, Elias... Et tous ces anonymes dont le sang nourrit la terre sous ses pieds. Elle ne peut pas laisser Beckett s'approcher encore d'elle. Elle ne peut pas risquer de le perdre, de voir son visage pâlir et ses yeux perdre leur petite étincelle. Elle ne veut pas regarder dans son regard et le voir partir. C'est au-dessus de ses maigres forces.

Il réitère des vœux qu'elle a déjà entendu, qu'elle a préféré oublier. Ils pourraient réussir à vivre ensemble ici. Beckett pourrait s'habituer à la vie en ville, se faire une place, éviter Bass autant que possible. Ça pourrait fonctionner. Ils pourraient redevenir une équipe. Si seulement elle le laissait faire. Si seulement elle acceptait. Elle ne dit rien, la gorge nouée. Elle espère presque que son silence le fera fuir tout en sachant qu'il est maître dans cet art. « Je ne boude pas. Je suis juste fatiguée. » Sa voix se brise, se coupe nette. Elle ne veut plus dialoguer, n'a plus la force pour ça. Elle veut qu'il la laisse sombrer, qu'il arrête d'enchérir. Son cœur se vide, se brise à chacun de ses mots, sachant pertinemment où cela va les mener. Elle n'en veut pas de ces sentiments, de cet amour qui lui fait peur, qui s'en va mourir tôt ou tard. Il reflète ses propres sentiments, dit tout haut ce qu'elle se tue à faire taire, à détruire. Heureuse elle l'est. Elle croit l'être. Elle l'était avec lui. Mais plus maintenant. Plus maintenant que ses mains ont touché Malini, que ses quelques mots il les a offerts à une autre. « C'est égoïste de ta part. » Elle retient un hoquet, une main posée sur sa gorge comme pour maîtriser le tremblement qui menace de la faire tomber. « Si je pleure c'est qu'il y a une raison non ? » Aussi égoïste que lui, elle s'enfonce dans son mensonge, continue sur cette pente glissante qui l'éloigne un peu plus de lui. Persuadée d'être la source de tous ses malheurs, persuadée d'être un corbeau plutôt qu'une hirondelle, elle l'éloigne. Elle partage sa souffrance, son cœur définitivement brisé en deux. Bientôt, il s'éloignera et emportera avec lui une des deux moitiés. Mais avant, elle s'approche, ses jambes consentant finalement à la porter jusqu'à lui. Un petit miracle avant la descente aux enfers. Elle essuie ses larmes d'un geste souple de la main, respirant un grand coup, un hoquet faisant sursauter ses frêles épaules. Elle s'accroche à son bras, l'invitant à se baisser tandis qu'elle parvient à se hisser sur la pointe de ses pieds pour déposer un baiser subtil sur sa joue mal rasée. Elle ne s'attarde pas, sachant qu'il fera tout pour la retenir. La main de Beckett s'attarde, tente de garder celle plus petite, plus froide aussi, d'Elanor. En vain. Elle s'éloigne à reculons, le visage blême, ses pleus prêts à redoubler d'intensité. « Reste loin de moi. » Les mots s'envolent, brûlant,empoisonnent l'air. « Si tu veux qu'on soit heureux, toi et moi. Reste loin. » Tu seras en sécurité. Tu ne risquera pas de mourir pour une faible petite blonde incapable de survivre seule dans ce monde de brutes. Elle ne sait pas d'où vient cette soudaine force de caractère, ni même comment ses jambes font demi-tour et la porte loin de lui. Elle sait juste qu'elle doit s'éloigner, rejoindre le refuge de sa chambre pour pouvoir s'écrouler, pleurer, hurler. Elle met le plus de distance possible entre eux avec l'espoir que ses jambes ne la trahissent pas, que son corps ne craque pas avant d'être arrivée en sécurité dans sa chambre.

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