tempête de boulettes géantes (abel)

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♔ Abel & Winona

« tempête de boulettes géantes

Elle sait ce qu'il se trame. Elle sait bien pourquoi on la demande à la demeure des Rhodes, pourquoi c'est un garde qui l'accompagne jusque là-bas, les pieds traînant. Elle-même a envie de traîner les pieds. Elle rechigne à aller de l'avant, bien consciente que cette entrevue n'aura rien de plaisant. Elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même. Et beaucoup à Peyton Yates. Fallait qu'elle aille tout raconter à son Abel chéri. Une preuve de plus, si besoin était, que la leader d'Olympia n'a pas les épaules assez larges pour supporter la vie, la vraie. Elle n'est pas de taille à affronter les problèmes. Seule, Peyton est vulnérable. Peut-être en a-t-elle conscience. Peut-être est-ce pour cela qu'elle s'est précipitée dans les bras d'Abel. Peu importe. Tout ce que Winona voit, c'est qu'elle est la seule dans cette histoire a avoir une paire de couilles. C'est donc la tête haute qu'elle traverse le camp jusqu'à la grande bâtisse éclairée où l'attend Abel, sans doute assis sur son trône, une cigarette en bouche, l'air plus renfrogné que jamais. Cette image projetée dans son esprit n'est certainement pas bien loin de la réalité. Bientôt, les portes s'ouvrent et on la laisse entrer seule dans le petit palais des Rhodes qu'elle connaît par cœur. Elle rejoins Abel dans le salon où il est assis, presque exactement comme elle l'imaginait. Ça lui arrache un petit sourire. Elle reste debout, bien droite, croise les bras sous sa poitrine et attend qu'il daigne dire quelque chose. Parce que ce n'est pas elle qui a demandé cette entrevue. Et d'ailleurs, il n'y a que de fausses raisons qui l'ont amené jusqu'ici. Elle est certaine qu'Abel a mieux à faire. En tout cas, elle oui. Elle n'a pas le temps pour ces conneries, de penser à Peyton et de s'excuser pour son geste. L'Olympienne n'est pas toute rose non plus et elle espère qu'elle aura droit à son quart d'heure aussi. Au fond de sa tête, Winona se garde un petit espoir ridicule. Peut-être qu'elle n'est pas là pour une remontrance ridicule. Peut-être qu'il y a plus important. Et c'est le cas bien sûr. L'ombre de Bishop s'étend toujours sur tout le domaine, les relations avec Olympia doivent encore s'améliorer, l'été arrive et avec lui une vague de chaleur à prendre en compte. Bref, les Cavaliers ont du boulot. « Tu voulais me voir ? » fini-t-elle par lâcher puisqu'il n'a pas l'air de vouloir entamer la discussion. Elle n'a pas envie de perdre d'avantage de temps, sentant que la conversation à suivre ne lui plaira pas. Elle est prête à encaisser n'importe quoi. Comme toujours. Elle ne se laissera pas démonter, son regard le dit très clairement. Elle a les yeux rivés sur Abel dans l'attente de sa sentence.

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♔ Winona & Abel

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(courant mai 2017)

Il l’observait en silence sans desserrer les lèvres, le regard s’attardant sur les traits gâchés par le pansement grossier qui mangeait le milieu du visage. Elle l’avait pas ratée, Peyton, pour sûr. Quant à savoir si c’était mérité ou non, il ne savait pas réellement, n’avait eu que les échos de ce qui s’était passé là-bas, plus ou moins déformés en fonction de l’esprit théâtral de ceux qui en avaient été témoins.
Ce fut Winona qui, la première, brisa le silence d’une question face à laquelle il dut ravaler un ricanement sarcastique. Non, eut-il envie de répondre. Mais je me faisais chier, alors j’ai décidé de te faire venir histoire de tuer le temps à t’emmerder également. Sérieusement, c’était quoi cette question qu’ils se sentaient tous obligés de poser dès lors qu’ils se voyaient convoqués dans la demeure des Rhodes ? « A ton avis ? » laissa-t-il tomber finalement, désagréable d’entrée de jeu. Evidemment qu’il voulait la voir. Oh il aurait pu s’en passer, bien sûr, mais ce n’était pas vraiment comme s’il y avait eu un choix à faire sur ce sujet-là. « Si je te confie des responsabilités, Winona, c’est parce que je t’estime capable de ne pas me faire défaut. Faut croire que je me suis bien planté. » Au moins sa voix était-elle calme, l’homme ne semblait cette fois pas prompt à l’énervement ou à la colère, du moins pas encore. Quant à savoir combien de temps cela durerait-il… tout dépendrait essentiellement de son interlocutrice. « Et tu n’est pas sans savoir que les relations entre Olympia et le ranch sont tendues, non ? » Mais il n’avait pas besoin qu’elle y acquiesce, Abel, la question était purement rhétorique. « Alors c’est quoi le problème ? T’es pas foutue de mener une simple transaction sans laisser filer une connerie ? Ou t’as simplement estimé qu’on avait pas déjà assez de problèmes et que tu pouvais te permettre de faire ce qui te passait par la tête ? » Forcément qu’il était déçu d’elle, ne lui faisait-il pas confiance après tout ? En lui donnant ce rôle, il lui avait confié l’image déjà pas bien reluisante du ranch et elle, il avait fallu qu’elle se donne en spectacle, qu’elle l’encrasse encore davantage, comme si y avait besoin de ça. Sûr qu’à cette allure-là, c’était pas demain la veille que les problèmes régnant entre les deux camps allaient s’atténuer.
Abel écrasa son mégot dans le cendrier, le regard toujours rivé à Winona. Difficile, à écouter ses reproches, de savoir s’il ce qu'il souhaitait en premier entre excuse et explication de sa part ; il voulait d’abord simplement entendre ce qu’elle avait à y rétorquer et aviserait ensuite – peut-être. En attendant, il ne l’accablait pas concernant le détail de sa querelle avec Peyton, se souciant de la forme avant de prêter attention au fond. Il savait déjà plus ou moins ce qu’elle avait bien pu lui dire, de toute façon. Et, dans l’immédiat, son problème ne se situait pas ici.

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Elle n'en peut plus de son côté hyper dramatique et doit retenir ses yeux de rouler au fond de leurs orbites. Elle se tient bien droite, n'évite pas son regard et encaisse ce qui suit sans broncher. Ce n'est pas le moment d'ouvrir sa grande gueule et d'interrompre le grand Abel. Ça ne servirait pas sa cause, bien au contraire. Il trouverait à redire sur ses manières. Winona serre les dents, rumine dans un coin de sa tête et imagine les mots qu'elle aimerait bien lui envoyer à la tronche. Si elle est en colère, elle est assez intelligente et douée pour ne rien laisser voir. Comme Abel. Sa voix est stable, dénuée de toutes émotions liées à une quelconque humeur massacrante. Il a l'air plus déçu qu'autre chose et ça c'est un très bon point pour la jeune femme. Non pas qu'elle pense qu'il va retenir sa colère jusqu'à la fin de l'entrevue. Elle sait très bien qu'il suffira d'un mot de sa part pour qu'il s'emporte. Mais la déception qu'elle entend poindre dans sa voix et qu'elle sent dans ses propos, ça, ça n'a pas de prix. Elle sourit mentalement à défaut de pouvoir exprimer la moindre émotion sur son visage. De marbre, elle écoute, plus ou moins attentive, les dents serrés. Elle ne dit rien parce qu'il n'y a rien à dire. Les questions qu'il pose n'attendent aucune réponse. Elle doit décider maintenant de la marche à suivre. S'excuser, plaider une folie passagère ? Feindre un coup de sang ? Ou se confesser sans plus de cérémonies, avouer ses fautes et passer l'éponge ? La réponse est là. « Ouais bon j'ai merdé. J'ai pas réfléchi sur le coup. » Vous croyez vraiment que Winona va s'excuser ? Plutôt crever. Elle soupire, décroise finalement les bras avant de poursuivre d'une voix étrangement posée. « Jme suis laissée emporter par mes sentiments. Tu sais c'que c'est non ? » Toi qui a le sang chaud. Toi qui hurle pour un oui ou un non. Toi qui saute sur tout ce qu'il bouge dès que quelqu'un pète de travers. « Ca s'reproduira plus. » C'est pas si sûr. Et c'est aussi un joli mensonge. Elle n'a pas besoin de provocation quelconque pour lancer des hostilités. Elle se débrouille très bien toute seule Winona. « J'étais pas toute seule dans cette histoire. » Elle porte la main vers son visage, grimace en effleurant la sale blessure qui prenait son temps pour cicatriser. « Yates m'a pas loupé. » C'était peu dire, presque euphémisant. Mais parler de Peyton maintenant n'était sans doute pas une bonne idée. Voilà qui allait mettre le feu aux poudres et Abel allait, pour sûr, s'engouffrer dans la brèche. C'est ce qu'elle aurait fait à sa place.

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Elle avait merdé oui, bel euphémisme de son point de vue. Mais elle n’avait pas le moins du monde l’air désolé de ce qui s’était passé devant les murs d’Olympia ; elle savait qu’elle était en tort, mais ne regrettait rien. Alors comment pouvait-il être sûr de ce qu’elle avançait quand elle affirmait qu’elle ne recommencerait pas ? « Ça risque pas, non, qu’il grogna en retour. Parce que t'es pas prête de reprendre la tête des convois. » Ou en tout cas pas jusqu’à nouvel ordre : Abel avait mieux à faire qu’envoyer des gens faire les cons quand il pouvait s’épargner cette peine. Alors oui certes, agir sur un coup de tête, il connaissait bien, très bien même. Mais que Winona le prenne à parti là dessus ne changerait rien car ce n’était pas parce qu’il avait la fâcheuse manie d’agir de la sorte qu’il le tolérait chez les autres. pas quand ça contrariait ses plans. L’hôpital, la charité…
« T’as récolté que ce que tu méritais, tu crois pas ? » Lui en tout cas, il ne semblait pas spécialement choqué par la violence du coup dont Peyton avait fait preuve. Elle cherchait, elle trouvait ; elle était assez grande pour avoir vu venir ce qui lui pendait au nez et tant pis pour elle si elle n’avait pas su, ou voulu, l’éviter à temps. Abel n’allait pas s’inventer une compassion inexistante juste pour lui accorder que Peyton n’y était pas allée de main morte parce que ça lui passait complètement au dessus de la tête. « Je me contrefous complètement de savoir que t’aies été seule ou pas dans cette connerie. S’agissait juste de faire preuve d’un minimum d’intelligence en empêchant la situation de s’envenimer davantage. » Et il ne se départissait toujours pas de son calme, Abel, quoi qu’on pouvait sentir à la tension de sa voix qu’il restait prêt à exploser pour la moindre réplique de travers. S’il tenait la bride serrée à son impulsivité, il n’empêche que celle-ci pouvait toujours lui échapper à tout moment ; après tout il n’était pas réputé pour sa sérénité. « Si t’as envie de te mettre sur la gueule avec les autres, grand bien te fasse. C’est pas mon problème. Pas tant que ce que tu fais n’a pas de répercussion en dehors de tes affaires. » Autrement dit qu’en ce qui le concernait, il estimait que Winona avait foiré sur toute la ligne. « Alors la prochaine fois, essaye de réfléchir un minimum avant d’aller chercher des crasses à la leader d’Olympia. Ou démerde-toi pour pas te donner en spectacle. » Et il n’était pas disposé à lui faire part de la moindre once de clémence, en tout cas certainement pas si elle continuait à garder la tête haute et fière devant lui avait cette attitude qui lui clamait “je sais que j’ai foutu la merde mais si c’était à refaire, je le referai sans la moindre hésitation” à travers le regard qu’elle dardait sur lui.

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Elle sert les dents et ferme sa gueule. Elle prend sur elle parce qu'elle sait que s'emporter maintenant face à Abel ne ferait que l'enfoncer. Elle ne peut pas perdre son sang froid. Pas maintenant. Bien sûr qu'elle mérite son châtiment et cette petite remontrance. Même si il n'hausse pas la voix, même si il garde une maîtrise impeccable de lui-même. Elle se doit de faire pareil. Pour la simple raison de ne pas lui donner satisfaction. Elle a assez merdé comme ça. Pas la peine d'en rajouter une couche en perdant la boule devant Abel. Pour autant, elle ne baisse pas les yeux, se tient bien droite. Elle accuse les coups sans broncher, digne. Fière ? Oui mais seulement dans sa tête. Elle ne laisse pas cette fierté transparaître dans son regard, elle l'étouffe. Elle est fière d'avoir fait perdre ses moyens à Peyton. Plutôt fière aussi, d'avoir tapé sur la rouquine. Même si, au final, elle était bien moins amochée qu'elle. Dans toute cette histoire, rien ne l'emmerde plus que de perdre un peu de la confiance d'Abel. Elle descend dans son estime et il lui retire un privilège. Normal. N'empêche que ça l'emmerde parce qu'elle va devoir lui prouver qu'elle mérite de remonter dans ses bonnes grâces. Et Winona n'a pas vraiment que ça a faire. Son agenda est bien assez remplie. A qui la faute ? Elle a prit un risque, elle a perdu. C'est le jeu de la vie. Assumer les conséquences c'est, évidemment, beaucoup moins drôle. « Message reçu. » elle desserre à peine les dents, clairement irritée par cette conversation. Bien sûr, elle mérite largement qu'il prenne le temps de l'engueuler (toujours sans hausser le ton). Naturellement, ça ne lui plaît pas. Elle a autre chose à faire que de l'écouter lui dire que c'est mal, qu'elle devrait régler ses comptes ailleurs, que tout ça nui gravement au ranch. Comme si elle n'était pas consciente de tout ça. Nuire au ranch, et surtout à la réputation d'Abel, c'est tout ce qu'elle a en tête. Sans parler de nuire à Peyton. Un autre passe-temps fort amusant auquel elle s'est largement adonné la dernière fois. L'opportunité ne se reproduira probablement plus. Pas avant un bon moment. Pas avant qu'elle ne soit reine du ranch. « Jvais pas m'excuser. Ni devant toi, ni devant elle. Ça concerne personne et surtout pas le ranch. C'est entre elle et moi c'est tout. » Personne n'a besoin d'en pâtir. Chacun peut rentrer chez lui et oublier cette histoire. Dans un mon de idéal ce serait peut-être possible. Mais pas ici. Olympia va voir ça comme un acte de guerre quelconque. Et c'en est peut-être bien un.

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Elle aurait pu tourner les talons là-dessus, Winona, repartir aussi digne qu’elle était venue avec ce simple petit "message reçu" en guise de conclusion. Sans doute qu’il l’aurait laissé faire sans broncher, estimant inutile de poursuivre les reproches plus en avant. Il se serait passé d’excuses, ne lui aurait rien demandé de plus sinon un comportement plus approprié à l’avenir et probablement qu’avec les semaines il aurait fini par passer l’éponge (à condition qu’il n’y ait pas d’incident lié à cet écart de conduite), que leur relation serait revenue à la normale tranquillement. Oui, si elle avait décidé de se la fermer et qu’elle était partie directement après, c’était exactement ce qui se serait passé.
Il y eut un petit silence durant lequel ils se dévisagèrent tous deux sans rien ajouter de plus, à peine plus de quelques secondes en réalité mais elles étaient déjà de trop. Tout comme la réplique qui les suivit. Lui fallait pas grand chose, à Abel, il pouvait rester aussi calme que possible pendant longtemps et craquer avec un simple petit stimulus. En général, on préférait que ça n’arrive pas, que ça colère reste rentrée et qu’on ait le temps de s’échapper avant l’orage. Sauf que là, Winona, elle l’avait cherché non ?
Comme un diable sorti de sa boîte, Abel s’anima brusquement, se relevant tout d’un coup tandis que son poing venait cogner sur la table. « MAIS MERDE, WINONA ! Tu te rends compte de ce que tu dis ou t’es juste stupide ? » Et on y était enfin, à cette gueulante qui menaçait depuis le début de l’entrevue et qui avait bien failli être évitée. Tant pis, c’était trop tard pour revenir en arrière maintenant. « Ça concerne le ranch à partir du moment où tu te comportes comme la dernière des abruties en public et en plus au cours d’une mission ! Ça concerne Olympia à partir du moment où tu t’en prends à sa chef sous le nez de ses survivants ! Il me semblait pourtant que t’étais pas si bête que ça, que t’étais capable de réaliser par toi-même quelque chose d’aussi élémentaire. » Et il savait que c’était le cas, que Winona était loin d’être née de la dernière pluie. Alors quoi, elle tentait volontairement de semer la discorde ? Il n’y croyait pas, ça lui ressemblait pas, mais alors il ne parvenait définitivement pas à comprendre l’enchaînement d’idées qui l’avait amenée à penser qu’agir de la sorte avait été une bonne chose. « Si t’as un problème avec Peyton Yates, ok, t’as raison : c'est pas mes affaires et je m’en carre complètement. A partir du moment que tu règles ça en privé et que ça n’interfère pas sur les relations publiques. Putain, c’est si difficile à comprendre que ça ? » Et il lui gueulait d’autant plus dessus que ces reproches, qu’importe qu’il les balance à l’autre concernée ou non, n’étaient légitimes qu’avec Winona. Peyton n’était pas sous son contrôle, elle était bien libre d’agir comme elle le voulait qu’il n’avait pas vraiment le droit d’y trouver à redire. Oh, il le ferait quand même, bien sûr, mais ça ne serait pas pareil. Mais Winona, elle, elle était sous sa responsabilité. Plus important encore, sous ses ordres. Et qu’elle semble être à ce point aveugle à ce qu’elle avait fait, ça le dépassait complètement.

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♔ Abel & Winona

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Le silence qui suit est incroyablement pesant et n'est en aucun cas un bon signe. Il n'y a plus la moindre chance pour Winona de simplement tourner les talons, repartir par la porte la tête plus ou moins haute. Elle a très clairement cherché les ennuis et elle s'en mord les doigts d'avance. Le calme d'Abel disparaît en moins d'une seconde et toute la rage qu'il a su dissimuler durant ces quelques minutes éclate d'un coup. Elle grimace en sursautant sur le coup de la surprise mais ne baisse pas les yeux. Le voilà Abel. Le voilà qui dit enfin ce qu'il pense réellement. Et elle se doit d'encaisser. Elle devrait même vraiment la fermer pour ne pas envenimer d'avantage la situation. Même si cette dernière a sans doute atteint un point de non retour. Il est très peu probable qu'Abel accepte quoique ce soit venant de sa part dans l'avenir. Elle s'est mise dans la merde toute seule. A trop s'approcher du feu on se brûle. Elle vient de jeter ses cartes à terre, de donner tout son argent à la banque. Elle a parié et elle a perdu. Plutôt que de perdre encore plus, si c'est possible, elle se tait, observe et écoute. Elle prend note de tout, formulant des réponses au compte gouttes dans sa tête. Elle se garde bien de répliquer, enfin consciente qu'elle ne changera rien aux faits. Au contraire, elle risque de prendre une dérouillée encore plus grande. Le pire c'est qu'elle n'est d'accord sur rien. La base du problème ne concerne personne d'autre que Winona et Peyton. Elles ont agit sur un coup de tête. Deux femmes se chamaillant pour des conneries. Une histoire aussi vielle que le monde. Le Ranch et Olympia n'interviennent qu'au second plan. Cette petite querelle sert des intérêts plus grand qu'Abel ne peut pas voir. Ça le met en position de faiblesse. Abel Rhodes, incapable de tenir en laisse les siens. Peyton Yates, incapable de tenir sa propre parole. Elle en sourira plus tard. Pour l'instant, elle continue de serrer les dents pour éviter que sa langue ne fourche. Il est peut-être temps de prendre sur elle, d'expier ses pêchés en s'excusant. Ça lui tord le ventre, lui brûle la gorge. Elle aussi n'a plus envie d'être calme et c'est avec une voix plus forte qu'elle réplique, se foutant bien de si on peut les entendre. « J'ai pigé putain ! J'ai merdé, j'aurai pas dû la laisser s’immiscer sous ma peau. » Elle déteste être prise pour une enfant et il n'est pas question qu'elle laisse Peyton de côté dans cette histoire. « C'est fait, c'est fait ! » Elle avait eu beau calculer toute la situation, elle n'avait pas prévu les répercussions. « J'ai pas pris l'temps de réfléchir. J'ai foncé, c'est tout. » Comme toi la plupart du temps. Elle voudrait bien lui envoyer ça à la face. Mais à quoi bon ? Elle doit se repentir et ressortir ici en un seul morceau. Elle doit minimiser les dégâts pour pouvoir se battre demain. Elle soupire, presque à bout de souffle d'avoir gueuler. Elle se passe une main dans les cheveux qui vient s'écraser sur son visage avant de redescendre et de se poser sur sa hanche. « Bon Dieu... » Elle retrouve son calme, une voix plus posée. « Jsais bien qu'on doit garder de bonnes relations avec Olympia. Jsuis pas stupide, peu importe c'que t'en penses. » Quoique ça l'arrange bien qu'il la croit stupide. Ça évite qu'il se méfie de trop. « Jvais m'faire oublier. »

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C’est fait, oui, c’était bien là tout ce qu’il lui reprochait justement. Bien sûr, ce n’était pas non plus comme si Winona s’était livrée à quelque acte terrible et impardonnable qu’il lui faudrait punir afin d’en faire un exemple mais, en attendant, il y aurait tout de même des conséquences après ça. Peu importait, dès lors, qu’elles soient infimes ou non : la seule chose qu’il retenait;, à cet instant, était que tout aurait aisément pu être évité si Winona avait été capable de tenir sa langue au lieu de se livrer à quelques provocations gratuites qui ne pouvaient que mal se terminer. « Ah parce que foncer sans réfléchir, surtout quand tu t’adresses à quelqu’un qui a plus de pouvoir que toi, c’est pas être stupide peut-être ? Qu’est-ce qu’il te faut de plus ? Déclencher un conflit ? » Non, ça c’était déjà fait aussi, mais il le lui avait déjà suffisamment asséné pour ne pas juger utile d’en rajouter encore une couche. De toute façon, son regard était sûrement bien assez expressif pour lui.
C’était définitif, Abel n’était pas le moins du monde disposé à lui concéder quoi que ce soit. Il ne voulait rien entendre de ses justifications, quelles qu’elles soient : maintenant qu’il avait enfin cédé la place à un énervement plus franc, il serait y serait complètement sourd tant qu’on n’aurait pas laissé le temps à sa colère de retomber un minimum. Ou, en d’autres mots, de s’exprimer, pousser une bonne gueulante ou se défouler sur le premier cavalier qui aurait la malchance de tomber au mauvais endroit au mauvais moment sans quelque chose de positif à lui annoncer. « Donc, puisque tu le sais, essaye aussi de t’en rappeler à l’avenir. Ça pourra surement t’être utile. » Pas dans l’immédiat en tout cas, mais ça Winona l’avait déjà compris. Les mois à suivre, elle allait les passer en grande partie à s’occuper à l’intérieur des terres. Pas qu’il n’ait rien d’intéressant à y faire, Abel n’ayant pas non plus l’intention de la punir en lui infligeant des tâches ingrates, mais il était évident qu’il ne comptait pas lui redonner des responsabilités trop importantes avant longtemps. Il était aussi rapide à retirer la confiance qu’il plaçait en ses pairs qu’il était réticent à la donner en premier lieu. Si Winona avait toujours prouvé qu’elle en était digne jusque là, l’aîné des Rhodes n’était pas connu pour sa tolérance : déjà, le fait qu’il l’appréciait avait grandement joué en sa faveur jusque là ou autrement il aurait été beaucoup moins agréable, et c’était peu dire compte tenu de ce qu’on lui connaissait de son impulsivité et de sa promptitude à sévir. « Bref ouais, fais-toi oublier ça vaudra mieux pour tout le monde. » Il se rassit sur ces entrefaites, les gestes encore tout empreints de son agacement alors que son regard se détournait enfin d’elle. Si elle n’avait rien de plus pertinent à rajouter, mieux valait cette fois qu’elle ne laisse pas filer cette opportunité de filer en profitant de l’accalmie.

Spoiler:

» tempête avant calme // Diggs
» Me and the Devil - Abel
» (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel
» let the sky fall (abel)
» Negociación | Ft.Abel