Fermeture définitive de Influenza ! Épargne-toi du moins le tourment de la haine ; A défaut du pardon, laisse venir l’oubli. 1614057932 Un grand merci à tous pour ces moments de partage I love you
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 Épargne-toi du moins le tourment de la haine ; A défaut du pardon, laisse venir l’oubli.

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MessageSujet: Épargne-toi du moins le tourment de la haine ; A défaut du pardon, laisse venir l’oubli.   Épargne-toi du moins le tourment de la haine ; A défaut du pardon, laisse venir l’oubli. EmptySam 1 Avr - 0:57

Mâchoires serrées et visage fermé, Marisa contemple son royaume perdu au profit des rodeurs, derrière elle les quelque Jackals qui lui sont encore fidèles. Ils sont encore nombreux, à vrai dire, et ceux qui ont fui mourront bien assez vite, elle décide. Pour l’instant, son esprit se concentre sur le mall infesté de revenants et sur l’idée fixe qu’Arthur a fui. Qu’on l’a, plus probablement, aidé. Ça la flingue littéralement. Ou alors peut-être est-ce la haine brute, vive et toxique qu’elle nourrit pour son ancien amant. En tous les cas, ça remonte depuis son ventre, depuis l’estomac, le long de la trachée pour se loger dans la bouche. Pour la seconde fois dans sa vie, Marisa goûte les affreux relents de la trahison, et par la même personne. Ou alors, c’est peut-être qu’elle se déteste, pour ce qu’elle a infligé des mois durant à Gabriel. Si elle est honnête, et Marisa l’est toujours envers Gabriel, elle n’a continué à aimer Arthur que parce qu’il gisait entre ses mains. Elle savait que sa vie lui appartenait, qu’elle pouvait, d’un geste, en un instant, mettre un terme à son agonie. Pour la première fois de sa vie, Marisa ressent avec une rare violence la culpabilité et la honte, avec une pensée persistante qui lui ronge l’esprit : elle ne mérite pas Gabriel, lui qui a cédé à son caprice, à son bon vouloir, lui qui a gardé le traitre en vie contre ses propres instincts, pour elle. Par amour pour elle. Aurait-elle été capable d’un tel geste pour lui ? Oui, bien sûr. Car il n’y a rien qu’un Rosario refuserait à l’autre. Mais, à cet instant, Marisa se répugne et se croit incapable d’une telle marque d’amour et d’abandon. Isolée du reste du groupe, arbalète à la main, Marisa dégonde le moindre rodeur à la portée de sa rage. Les carreaux fusent les uns après les autres, dans un bruit un peu feutré. Et quand elle n’a plus de flèche, c’est au couteau qu’elle les confronte. Si ça n’apaise en rien les tourments de son âme, au moins la fatigue l’empêche de s’attarder plus longtemps, pour l’heure, sur ses blessures intimes. C’est un leurre, bien sûr. Elle le sait, sans Gabriel a ses côtés, elle ne pourra rien faire. Stonebriar ne lui importe que si elle règne avec lui à ses côtés. La vie ne lui importe que si Gabriel se trouve à ses côtés. Elle le trouve un peu éloigné des autres, près d’un feu. Peut-être qu’il discute, peut-être pas, Marisa chasse les rares personnes assises avec lui et se laisse tomber à ses côtés, sans se soucier même de son apparence, du sang macule ses vêtements et son visage. Un long moment, elle garde le silence, penaude et perdue. Finalement, elle ose, et affronte enfin Gabriel. L’insatiable envie de lui se faire irrémédiablement ressentir, d’autant qu’elle le fuit avec application depuis des jours. Elle pourrait mourir pour ses lèvres, la courbe de cette mâchoire. Pour ses mains sur son corps, et son souffle sur sa peau, et leur corps qui vibrent l’un contre l’autre. Elle pourrait mourir pour lui. « Pardon », elle fait doucement. Marisa ne sait pas bien pourquoi elle s’excuse, en réalité. C’est la première chose qui lui vient à l’esprit. Pardon pour Stonebriar. Pardon pour Arthur. Pardon de mal t’aimer. Elle n’a besoin, en réalité, que d’être certaine que Gabriel veut toujours d’elle. Alors, l’esprit serein, ses intérieurs apaisés, elle pourra envisager l’avenir.
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MessageSujet: Re: Épargne-toi du moins le tourment de la haine ; A défaut du pardon, laisse venir l’oubli.   Épargne-toi du moins le tourment de la haine ; A défaut du pardon, laisse venir l’oubli. EmptyMar 4 Avr - 12:31

Les Jackals marinent dans la bile. La perte de Stonebriar est liée à leur chaos et à leur égoïsme, et aucun ne le pardonne à son voisin. Pire que cela, on ne le pardonne pas aux Rosario. Ils ne maudissent pas tous à voix basse. Certains se sont déjà enfuis, d'autres grognent en cercles restreints et en conclaves secrets. Néanmoins, sur cet amas de désordres, les Rosario régnaient. Et ce qu'on attend de ses souverains, aussi négligés et aussi accessoires soient-ils, c'est encore qu'ils sachent protéger le royaume. C'est la raison d'être de ceux qui flanquent constamment Gabriel depuis leur échappée du centre commercial. Il n'est plus seul, jamais. Toute sa rage ne suffirait pas à empêcher deux, trois, cinquante mauvaises lames de s'enfoncer dans sa carne et de lui ouvrir le ventre. Il repousserait sans doute un ou deux régicides... et puis, quoi ? Encore qu'il n'ait pas tellement peur de mourir (et une envie vorace d'en découdre avec n'importe quel adversaire), il se range à la nécessité d'être entouré de ses fidèles – des siens, parce qu'il ne tolèrerait pour le moment aucune réminiscence de Marisa.

C'est la reine elle-même qui paraît et désagrège la cour de son frère. À l'attitude des autres, il ne peut ignorer que c'est elle. Pourtant, ses pupilles demeurent dans les flammes. Ça lui picote de bout des phalanges d'y plonger les mains. Ça le démange plus fort lorsqu'elle s'assoit tout près.
Il n'est pas seulement en colère contre elle. Il est fou furieux contre lui. Perdre le centre commercial est une telle injure, une telle entorse, à son orgueil, à son terrible orgueil. Tout ce qu'il voit, ce sont les tâches jetées sur sa légende, les biffures faites à son empire. Ça ne tient pas vraiment dans les murs, pas plus que dans les armes ou dans les meurtres. En un jour, il a perdu le mall et il a perdu sa vengeance. Et, en ne lui rendant ni l'un ni l'autre, Marisa le trahit deux fois. « Non. » Gabriel braque les pupilles dans celles de sa sœur. Il se fiche de sa beauté et il se fiche de la caresse de son ton. L'amertume roulée en haine qui love dans ses entrailles ne fait qu'exploser de minuscules brasiers partout dans son être. À chaque endroit, une douleur. Et, sous chaque douleur, une souffrance. Ces éclats le persécutent, l'accablent. Il n'avait plus connu de si grande frustration depuis longtemps. De semaine en mois et de mois en année, Gabriel ne savait plus que piller, rapiner, que prendre. Il n'avait plus réclamé, patienté, négocié. Gabriel Rosario n'est pas un homme à négocier. Il refuse de le réapprendre. « Non, il répète, définitif. » Les trois lettres tranchent. Ses billes se détournent et vont encore dans le feu. L'avoir au bout du regard, l'observer plus longtemps, c'est tenter le péril de la tuer. Cette insanité se distille lentement dans son sang, elle cavale par les veines et les artères, et elle se fiche dans tous les organes vitaux. Dans son intelligence. Dans son instinct. Dans son amour. Il sait – il croit savoir – qu'il ne lui ferait aucun mal... mais le vouloir est insupportable en soi.

« Je vais le retrouver... Et je vais le tuer. » Il le dit à voix haute. Il le dit au silence, ou à personne. Il le dit avec cette ferveur qui forme les vœux, les pénitents et les croisés. « Et, quand ce sera fait, ce sera comme s'il n'avait jamais existé. Comme si ça ne comptait pas. Comme s'il était déjà mort. »
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MessageSujet: Re: Épargne-toi du moins le tourment de la haine ; A défaut du pardon, laisse venir l’oubli.   Épargne-toi du moins le tourment de la haine ; A défaut du pardon, laisse venir l’oubli. EmptyJeu 6 Avr - 11:46

Il ne la regarde pas. Les boyaux et l’âme de Marisa se tordent d’un coup, tandis qu’elle le fixe -qu’elle le dévore- du regard. Gabriel fixe avec application les flammes du feu, et quand enfin il pose ses yeux sur elle, Marisa frémit quand elle déchiffre toute la rage du roi. Elle ne détourne pas le regard pour autant, au contraire, elle affronte à bras le corps toute la hargne que Gabriel lui envoie et lui adresse. « Non. ». Ca tord un peu plus ses intérieurs et lui fiche une boule d’angoisse dans la poitrine. Quoi, non ? Il la quitte ? Il ne lui pardonne pas ? Marisa ne quitte jamais Gabriel du regard et fouille dans les billes sombres de son frère des réponses qui ne viennent pas. « Non. », il répète, et ça la tue un peu plus. Ca la fiche en l’air, oui ! Ca la déglingue de l’intérieur, même. Quoi, non ?. Elle veut le hurler, elle veut le frapper, elle veut abattre ses poings sur lui, et le secouer, le supplier de lui répondre autre chose, d’expliquer, de gueuler lui aussi. Marisa ne fait rien, pince les lèvres et attend.

Un moment passe, et il lui semble que les secondes s’égrènent atrocement longuement pour former d’interminables minutes. Marisa n’entend rien que son cœur qui cogne furieusement dans sa poitrine et dans ses tempes. Elle économise même son souffle tant il est douloureux quand il passe dans sa gorge. Gabriel reprend la parole, refait le serment de mort qu’elle lui a refusé autrefois. Il ne s’agit de pas de négocier, cette fois. Il a pris sa décision, et en réalité, tout en Marisa lui hurle que c’est le meilleur choix, la seule chose à faire. Ce qu’il aurait fallu faire depuis toujours. Tout ce temps, c’est son égo qu’elle a préservé au détriment de Gabriel. Elle ne se pardonne pas. Il ne devrait pas lui pardonner non plus. Arthur doit mourir. Arthur doit être mort pour que le monde continue de tourner correctement. Arthur doit cesser d’être, cesser de surgir entre eux pour mieux les séparer. Chaque fois qu’il le fait, c’est une victoire de plus au panel du traitre. Et Arthur ne mérite plus tant d’égard. Il mérite une mort sale, crasse et violente.  « Oui. », elle dit simplement, elle le murmure, presque. Et ce faisant, elle le libère de toutes les promesses implicites qu’il lui a faites, elle lui rend la parole qu’il lui a donné. Marisa ne sait pas trop s’il la regarde encore, s’il s’est perdu au-delà, mais elle, elle, elle ne cesse jamais de le fixer intensément, désespérément amoureuse, stupidement fébrile, pétrie d’attentisme.

« Oui, elle dit encore. C’est ce qu’il faut faire. C’est qu’il fallait faire. » Etrangement, la parole la libère d’un poids dans la poitrine et sur les épaules. Avec le temps, peut-être (elle espère, elle prie), Gabriel pourra lui pardonner son affront, son orgueil cruel et impitoyable. A son tour, Marisa détourne le regard et le plonge dans les flammes, s’y abandonne. « On reprendra Stonebriar. Tout sera comme avant. Tout sera mieux. » Elle ne dit pas qu’elle promet. Gabriel ne la croirait pas, de toute façon. On ne croit pas celle qui par deux fois vous plonge une lame dans le dos jusqu’à la garde d’un main et vous panse de l’autre.
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