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 (VI) and here we go (again)

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Abel Rhodes
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MessageSujet: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptySam 18 Mar - 12:19



Peyton & Abel
« and here we go (again)


Depuis l’altercation (quel que soit le qualificatif qu’on puisse donner à cette dernière) un peu étrange et complètement hors de contrôle qui les avait séparé sur une mauvaise note (euphémisme) dans l’écurie des Rhodes, Abel s’était employé avec beaucoup d’application à éviter la leader d’Olympia et ce, de manière systématique. Malgré la fermeture des portes de la ville à tout nouveau malade, les liens ne s’étaient pas du tout brisés entre les deux regroupements de survivants puisque le tribut de l’un à l’autre continuait d’être payé et nécessitait de ce fait des interactions régulières entre cavaliers et olympiens. Néanmoins, Peyton semblait avoir adopté la même ligne de conduite que lui et ils n’avaient donc pas eu à se croiser, à devoir se parler, à se supporter dans la même pièce. Un fait qui l’arrangeait fortement dans la mesure où il avait eu bien d’autres choses à gérer avec le remaniement obligatoire du campement, la création d’une zone de quarantaine à l’écart de ce dernier et les règles strictes qu’il avait fallu carrer fermement dans le crâne de chaque quidam afin de réguler la circulation entre les deux et éviter une propagation supplémentaire du virus par des comportements irréfléchis. Pour l’instant, il estimait qu’ils ne s’en tiraient pas trop mal (compte tenu de la situation déjà catastrophique de base, s’entend) même si les médicaments qui leur avaient été fournis étaient bien assez insuffisants pour traiter tout le monde, imposant des choix nécessaires parfois pas appréciés de tous – quoique des méthodes de traitement plus traditionnelles aient permis à certains plus résistants que d’autres de se tirer de ce mauvais pas sans trop d’embûches, permettant ainsi à l’espoir d’une amélioration durable de continuer à persister malgré tout. Il fallait bien qu’ils finissent par en voir le bout à un moment, non ?
Une petite vingtaine de jours s’était écoulée à ce rythme et puis, brusquement, on lui avait annoncé la présence d’un groupe armé d’olympiens à la frontière des terres de la Crimson Valley. La nouvelle avait de quoi interpeller en ce qu’il n’attendait aucune livraison aujourd’hui (et puis en règle générale c’était ses hommes en faction là-bas qui se chargeaient du transfert jusqu’au ranch), mais la surprise fut de mise lorsque le messager lui signifia la présence de Peyton Yates dans l’un des véhicules tout-terrain. Sa présence n’avait sûrement rien d’anodin et l’idée d’une confrontation avec elle ne le mettait pas en joie (trop tôt pour ça peut-être, il avait la rancune tenace et la pilule n’était pas encore passée) mais puisqu’elle s’avérait à priori inévitable, il donna simplement l’ordre d’escorter le groupe jusqu’à la cour et retourna à ses affaires en attendant que le bruit des moteurs, suffisamment rare désormais pour faire dresser l’oreille à n’importe qui, parvienne aux siennes.
Abel était déjà dehors, debout devant la baraque familiale lorsque le petit convoi débarqua à allure réduite pour finalement se stopper à quelques mètres. Impatient d'avoir le fin mot de l’histoire, il considéra les nouveaux arrivants sans chercher à masquer sa curiosité face à leur irruption dans ses terres et son regard s’attacha à Peyton alors qu’elle était la première à descendre d’un des véhicules. « J’imagine que vous n’êtes pas venus ici avec tout cet équipement pour proposer un pique-nique. » La remarque avait franchi ses lèvres avant n’importe quelle forme de politesse que l’on pouvait généralement imaginer plus aptes à débuter une conversation. Déjà, il se demandait s’il n’aurait pas mieux fait de les faire désarmer avant de les autoriser à se présenter jusqu’ici. Aussi n’envoya-t-il aucun signal de relâchement  à l’escorte qui les avait accompagnés et chacun, lui compris, resta sur ses gardes. « Tout comme je suppose que ce que je vais entendre ne va pas me plaire. Alors ? »


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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptySam 18 Mar - 23:41

Abel & Peyton
« and here we go (again).
L’appréhension est un sentiment qui l’anime quotidiennement, sans relâche, depuis l’accord scellé entre Crimson Valley et Olympia. Aujourd’hui ne fait pas exception à la règle, surement pas. L’idée d’être confrontée à Abel Rhodes ne l’enchante pas le moins du monde. Elle a repoussé l’échéance, s’obstinant à l’éviter soigneusement ces derniers jours. Mais le fait est qu’elle n’a pas le choix, pas cette fois-ci. La disparition du groupe de raiders n’est pas quelque chose qu’elle peut se permettre de lui cacher, sous peine de sembler suspicieuse par la suite. Alors, elle s’est résignée, pas de bon cœur, ça va de soi. Leur dernière conversation lui a laissé un goût amer et encore, c’est un euphémisme. Donc, elle se doute qu’il ne doit pas être plus disposé qu’elle à la revoir, lui accorder de son temps si précieux. Surtout après le refus abrupt qu’elle s’est permis de lui jeter en pleine figure. Elle s’en veut, par moments, quand elle repense à leur échange. Parce que clairement, elle n’aurait pas dû remettre le sujet sur le tapis, ni même céder à ses pulsions. Désormais, elle se trouve plus perdue et indécise que jamais, sans compter qu’elle doit gérer un cavalier à l’ego meurtri par ses soins. Autant dire qu’elle ne s’est pas facilitée la tâche, loin de là. Sacré challenge.

Son estomac se noue au fur et à mesure que la distance la séparant du ranch s’amenuise. Une partie d’elle espère qu’il s’abstiendra de tout commentaire suspect en présence d’autres survivants. Elle n’a pas envie d’étaler leur histoire aux yeux du monde. Déjà que les rumeurs vont bon train à Olympia, autant éviter de les alimenter à coup de remarques douteuses et d’œillades équivoques. Au fond, elle sait d’avance que ses espérances sont vaines. Le regard rivé au paysage se dressant devant elle, elle n’a pas accordé un seul mot aux autres passagers, si ce n’est les consignes de départ. Elle se demande s’ils ressentent cette même tension qu’elle, cette tension déjà omniprésente alors même que l’entrée du repère des riders se dessine face à eux. Avec un peu de chance tout se déroulera sans esclandre, sans embûche. Malheureusement, la chance semble souvent lui faire défaut ces derniers temps.
Les voitures se stoppent. Quelques banalités sont échangées. L’attente, fatalement. Elle n’est pas longue, elle est juste pesante. Déjà que les esprits sont échauffés suite à cette fameuse disparition. Elle triture machinalement l’alliance trônant autour de son cou, geste mécanique. Peut-être devrait-elle s’en défaire après sept années. Elle n’a plus réellement de valeur sentimentale, reliquat du passé, la rattachant à son ancienne vie, l’ancienne elle. Elle soupire, agacée, elle est tout aussi impatiente que ses congénères. Finalement, le feu vert est donné. Les moteurs ronronnent à nouveau et l’appréhension est cette fois à son paroxysme.

Il ne se fait pas attendre, non. La posture droite, l’air supérieur. Jolie mise en scène. Concrètement, elle prend son temps pour s’extirper du véhicule, parce qu’elle a conscience qu’elle débarque en terrain miné. Elle fait abstraction de l’attitude hostile, sur le qui-vive, des riders, comme si elle allait tenter quoi que ce soit contre lui, maintenant. Elle n’est pas complètement dénuée de bon sens. Ses pupilles anxieuses accrochent sans attendre les iris glacials d’Abel. Il n’a clairement pas digéré leur dernière discussion, il ne manque pas de le lui faire sentir. Elle s’abstient de lever les yeux au ciel suite à sa remarque suintante de sarcasmes. Il ne perd pas une minute pour se montrer fidèle à lui-même. Elle s’avance de quelques pas, se calant contre le capot de la voiture, bras croisés, attitude on ne peut plus fermée. « Tu supposes bien. » qu’elle lâche froidement. Il pourrait se montrer adulte, apaiser les tensions, mais non. Alors, elle ne compte pas le faire non plus. « De toute façon, je doute que quelque chose s’échappant de mes lèvres puisse encore te plaire. »  Parce qu’il n’est jamais satisfait de toute manière, peu importe ses efforts, peu importe ce qu’elle a à lui annoncer. « Un groupe important de raiders a disparu il y a de cela trois jours. Des Olympiens et des Cavaliers. » Elle ne s’encombre pas de détours, ne prend pas de gants. « Si ça semble assez important à tes yeux, peut-être pourrais-tu nous faire l’honneur de ta présence ? » Elle ne le quitte pas du regard, le cherche peut-être un peu trop. Elle n’a pas l’intention de lui laisser passer quoi que ce soit aujourd’hui.
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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyDim 19 Mar - 1:40



Peyton & Abel
« and here we go (again)


L’avantage de tout ce monde autour d’eux, c’est qu’ils ne risquaient certainement pas de se sauter à la gorge et/ou de s’engueuler comme du poisson pourri après seulement cinq minutes : les conventions sociales les obligeaient à bien se tenir en présence de leurs survivants sous peine de perdre aussitôt respect et crédibilités à leurs yeux. Et c’était pas plus mal si on en jugeait d’après la tension déjà présente après simplement quelques mots échangés de l’un à l’autre. D’emblée, Peyton refusa de le laisser mener en réattaquant directement derrière son trait d’humeur, restant sur le même ton que lui pour ne surtout pas risquer de décrisper l’atmosphère. Au moins, les choses étaient claires et la couleur de ce qui allait suivre, déjà annoncée. Abel ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel alors qu’il jugeait la remarque de l’olympienne parfaitement déplacée, mais ne daigna pas riposter. Déjà, il pouvait voir quelques regards équivoques s’échanger entre certains. Après ce qui s’était passé à Olympia, il était clair que les rumeurs devaient déjà aller bon train et avaient très certainement franchi les barricades de la ville pour se faufiler jusqu’ici. Alors pour peu qu’une oreille ou deux aient trainé dans les écuries lors de la dernière visite de Peyton au ranch…
« Trois jours ? Et c’est simplement maintenant que tu daignes transmettre le message ? » Vu son attitude, il n’allait certainement pas lui faire de cadeau. Bien sûr, il savait très bien que s’ils avaient attendus un peu avant de lancer l’alerte, c’était parce que l'éventualité d’un incident ayant pu susciter ce retard était toujours à considérer dans un premier temps. Combien de fois lui-même s’était-il retrouvé pris au piège sur le terrain, forcé de perdre un jour ou deux sur un raid supposé ne demander qu’une demi-journée ? Le monde extérieur était devenu bien trop imprévisible désormais, on ne sonnait pas les cloches pour une poignée d’heures de retard sur le planning, on attendait plutôt que l’absence se fasse franchement inquiétante. « Tu les as envoyé où ? Et pour faire quoi ? » Sûrement pas quelque chose d’anodin s’ils avaient dû partir en grand nombre, et ça ne lui plaisait pas vraiment, à Abel : il ne pouvait pas se permettre de perdre des hommes valides, pas en ce moment alors qu’il n’en avait déjà pas assez à son goût. Et puis, il n'avait certainement pas envoyé ses riders à Olympia afin qu'ils partent en expédition pour quelqu'un d'autre que lui.  Alors il se détourna d’elle momentanément pour interpeller l’un de ses responsables de raid, présent en retrait de la scène. « Caleb ! Rassemble-moi une équipe d’une dizaine d’hommes prêts à partir au pied levé. Et trouve-moi un éclaireur, on en aura certainement besoin. » L’homme acquiesça en silence avant de disparaître promptement et Abel poursuivit, s’adressant cette fois de nouveau à Peyton : « J’apprécie néanmoins que tu aies jugé utile de faire le déplacement jusqu’ici. Ou bien était-ce parce que tu manquais de raiders capables pour lancer ton opération de recherche ? » Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils étaient bien partis pour se tirer dans les pattes sur tout le temps qu’ils devraient passer ensemble aujourd’hui. Heureusement qu’ils n’allaient pas tarder à se mettre en mouvement, au moins cela leur épargnerait d’avoir à se fixer en chien de faïence jusqu’à ce que l’un des deux ne finisse par balancer le mot ou la remarque de trop et signe définitivement la perte de toute bienséance entre eux.


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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyDim 19 Mar - 15:44

Abel & Peyton
« and here we go (again).
Qualifier l’ambiance de " mauvaise " serait un euphémisme, un comble. Leur escapade promet d’être longue et épuisante, aucun ne sera épargné. Puisque manifestement, ils ne comptent pas faire abstraction de leurs soucis personnels. Elle plaint déjà ses propres compagnons de route sur le point de subir leurs échanges acides et déplacés. Peut-être aurait-elle dû se contenter de partir à la recherche du groupe disparu sans solliciter l’aide du ranch. Ça lui aurait évité de gaspiller inutilement de la salive en paroles vaines. Elle pensait bien faire, assurer ses arrières d’une certaine façon, même si à présent, elle n’en est plus certaine, elle est très loin de l’être. Étant donné l’humeur massacrante d’Abel et ses actes impulsifs en découlant généralement, rien de bon n’est réellement à présager. Pas qu’elle ne lui fait pas confiance mais… En fait non, elle ne lui fait pas confiance. Pas persuadée qu’elle puisse compter sur lui et sa notion d’entraide très limitée en cas de désastre. Et puis, les pertes humaines, encore plus quand il s’agit d’Olympiens, ne semblent pas l’inquiéter outre-mesure, alors forcément, elle a de quoi s’en faire. Rester sur ses gardes lui semble soudainement judicieux, même si jusqu’à présent, il s’est toujours efforcé de lui sauver la mise, elle doit le reconnaître.

Les reproches ne se font pas attendre, fusent déjà. Elle serre les dents, se fait violence pour garder un semblant de calme et de contrôle. De toute façon, c’est bien connu, tout est toujours de la faute de Peyton Yates, c’est une loi universelle. « Parce que tu aurais été réellement alerté si je t’avais prévenu plus tôt ? » La question est rhétorique. Ils savent tous les deux que la réponse est évidemment un non catégorique. Les imprévus et les emmerdes régissent ce nouveau monde, alors il n’est pas étonnant que les raiders prennent du retard. Surtout quand il s’agit d’un raid important comme celui-ci. « Je les ai envoyé à quelques heures de route d’ici. Les éclaireurs ont découvert un ancien camp de survivants important apparemment désert. » Il semblerait que le destin de ces derniers s’est surtout avéré funeste et tragique, puisque désormais les rôdeurs y ont élu domicile. En tout cas, le camp se révélait être une aubaine, promettant vivres et ressources en tous genres, peut-être même des médicaments, qui sait. Il se détourne, lâche quelques instructions et concrètement, elle en est toujours à se demander si ce périple commun n’est pas une véritable erreur de jugement de sa part. Trop tard maintenant.

La remarque de trop. Des langues claques, des grognements d’insatisfaction s’élèvent, les phalanges se resserrent instinctivement autour des armes. Elle jette un regard noir on ne peut plus explicite au chef des lieux. Bravo pour ce tact, Abel. Se détourne finalement, pour reporter son attention sur les siens. Un simple mouvement de tête et quelques œillades dissuasives ramènent un  fragment de calme tout à fait relatif. « Si je suis venue à ta rencontre, c’est surtout pour assurer mes arrières. Des cavaliers qui disparaissent, autant éviter que ça me retombe sur le coin de la figure, comme tout le reste. » Même si elle n’a aucun doute, aucun espoir, ça va fatalement lui retomber dessus, bien sûr. Elle est responsable de tous les maux du ranch, après tout. « D’ailleurs, ils se sont portés volontaires, tes riders, alors d’avance, évite également de me sermonner à ce sujet. »  Parce que c’est certain que cela puisse sembler suspect. Sauf, qu’elle ne les a obligés à rien. Ils sont partis en raid de leur plein gré. Elle n’allait tout de même pas refuser une aide supplémentaire ? Et puis de toute façon, puisque tout ce qui est à elle est aussi à eux, ils peuvent bien se bouger également. « Oh et au fait, mes raiders sont parfaitement capables, preuve en est nos livraisons quotidiennes. » qu’elle clarifie froidement. Il ne peut tout simplement pas se permettre de remettre en cause la capacité des Olympiens sans qu’elle ne se voit dans l’obligation de défendre leur honneur. Et puis, faut dire ce qu’il en est, elle le prend personnellement. « Alors, la prochaine fois, abstiens-toi de toutes remarques désobligeantes, ce serait apprécié. »  C’est beau de rêver.
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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyDim 19 Mar - 23:28



Peyton & Abel
« and here we go (again)


La réaction des olympiens face à sa dernière pique était prévisible dans la mesure où c’était eux qu’il venait d’insulter au travers des propos qu’il avait adressé à leur chef. Il s’y était attendu mais n’avait pas jugé utile de retenir sa langue alors que toute la rancune qu’il nourrissait à l’égard de Peyton n’avait pas d’autres manières de s’exprimer. Et il avait beau savoir qu’attiser les tensions davantage que ce qu’elles ne l’étaient déjà n’était pas l’idée du siècle, ça ne lui avait pas paru important sur le coup. Il haussa les épaules, rétorqua : « Si seulement tu pouvais te plier à tes propres exigences, ce serait tout autant apprécié. » Après tout pour ce qui était de se montrer désobligeante, elle n’avait pas non plus été en reste. Sauf qu’elle n’avait pas l’air d’être plus capable que lui de se museler.
Au final, imaginer que ses riders s’étaient portés volontaire ne le surprenait pas tant que ça. Enfermés à Olympia, ils devaient tourner en rond alors qu’ils étaient habitués aux terres de la Crimson Valley et à son activité aux antipodes de celle d’une ville. Peut-être même que les faire partir en raid ensemble aurait eu l’avantage d’apaiser les tensions persistantes entre les deux clans obligés de cohabiter… mais pour ça, encore aurait-il fallu qu’ils reviennent de leur mission.
Un mouvement de foule attira son attention, alors que les raiders sélectionnés par Caleb commençaient à se ramener en lisière du rassemblement qui s’était peu à peu formé autour des voitures et des deux leaders. Avisant Alex, il fit signe à l’éclaireuse de se ramener vers lui. « Tu as une carte, je suppose » il demanda à l’olympienne tandis qu’il brisait la distance qu’ils avaient maintenu jusque là et se rapprochait d’elle et des véhicules, flanqué de l’autre rider. Sur les quelques minutes qui suivirent, ils étudièrent le morceau de papier étalé sur un capot puis Alex tourna les talons et disparut en direction de l’écurie. Elle prendrait un des coursiers et couperait à travers les zones où les voitures ne passaient pas ou difficilement et pourrait faire une reconnaissance efficace tout en restant à distance, capable de fuir en vitesse s’il s’avérait que la zone était définitivement hostile. Indépendante du reste de la troupe, elle resterait à l’écart tout le temps que durerait l’expédition après avoir fourni ses rapport et serait également chargée de revenir ici tirer la sonnette d’alarme en cas de complication.
La jeune femme partie, tout le monde commença à réembarquer dans un silence tendu, olympiens et riders obligés de se partager chaque véhicule. Pas besoin d’être clairvoyant pour comprendre que ça ne plaisait ni aux uns ni aux autres, mais personne n’avait le choix de toute manière, les cavaliers n’allant décemment pas suivre à cheval des véhicules bien plus rapides qu’eux. Evidemment, Abel embarqua dans la voiture de tête, s’installant sur le siège passager à côté de Peyton. Il ne faisait aucun doute que chacun des deux aurait préféré être ailleurs, mais aucun commentaire ne fut échangé à ce sujet. Et si tout le trajet pouvait se passer dans ce silence lourd et désagréable, ce serait probablement le meilleur cas de figure imaginable.
Autant dire que ça n’avait pas la moindre chance d’arriver.
Le convoi démarra et quitta le cœur du ranch et tout relent de civilisation humaine pour s’enfoncer dans des zones mortes, le bruit des moteurs en guise de seul fond sonore. « Tu penses à quoi ? » lâcha-t-il finalement après cinq minutes passées à s’ignorer superbement, décidé à tenter l’effort au lieu de s’embourber dans la mauvaise humeur qui infestait tout l’habitacle. « Rôdeurs ou embuscade ? » Après tout le groupe parti en expédition était constitué de pas mal de personne d’après les dires de Peyton, et pas franchement des débutants. On pouvait donc logiquement penser qu’ils auraient su gérer une horde de rôdeurs. Sauf que la deuxième solution était plus inquiétante dans la mesure où cela signifiait une nouvelle menace dans le coin, à moins que les chacals aient décidé de sévir à nouveau. Leur territoire étant proche de celui du ranch, Abel envoyait fréquemment quelques hommes jeter un œil et rapporter des nouvelles or, s’il savait que la situation n’était pas toute rose là-bas, cela n’excluait pas pour autant qu’ils n’aient pas fomenté quelques crasses à l’égard de leurs voisins.

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyMar 21 Mar - 1:01

Abel & Peyton
« and here we go (again).
Elle le reconnait volontiers, suivre ses propres conseils se révélerait avisé. Alors, elle se contente de ruminer intérieurement. Elle, autrefois si douée pour se jouer des apparences avec son calme paré à toute épreuve, semble à présent totalement démunie et à bout de nerfs. De toute façon, elle n’arrive plus à jouer avec lui, ou plutôt, à se jouer de lui. Elle n’a plus la patience pour ça, plus la patience d’user de tact et de détours fastidieux. Pourtant, cette méthode se démontrait autrement plus convaincante que son comportement actuel. Tant pis. De toute manière, elle s’imagine mal, désormais, revenir à ses anciennes manies et habitudes. Son petit manège serait remarqué à coup sûr. Trop de choses ont été dites. Trop de sujets à peine survolés pour ensuite être laissés en suspens. Ils sont désespérants, fatigants. Elle en a conscience, pas besoin de lui ouvrir les yeux là-dessus. Encore une fois il leur faudra crever l’abcès, tôt ou tard, le plus tard sera le mieux. Elle n’est pas certaine d’avoir la force ni même le courage pour une confrontation en face à face. Heureusement, l’occasion ne se présente pas pour l’instant. Un peu de répit, c’est toujours ça de pris après tout.
Une poignée de minutes et quelques regards ombrageux plus tard, les choses s’accélèrent enfin, prenant une allure sérieuse. Elle respire à nouveau alors que la tension laisse place à la réflexion. Hochant simplement la tête suite à la question d’Abel. Aucune seconde n’est gâchée. Corey s’empresse d’étaler la vieille carte jaunie par le temps sur le capot, sans qu’elle n’ait besoin d’user de ses cordes vocales. Un bon point pour lui. Le bout de papier est analysé avec soin, tandis qu’elle lui communique les détails de la mission ayant vraisemblablement tourné au vinaigre. Rien ne se passe jamais comme prévu, c’est lassant à force. Elle ne rechigne pas face aux instructions du rider, puisque de toute évidence, son plan tient amplement la route. Elle n’est tout de même pas puérile au point de nier ce fait. Et puis après tout, si elle est venue ici, c’est pour trouver de l’aide et ce, malgré les discordances omniprésentes.

L’embarquement est délicat. Personne ne semble ravi de ce partage forcé de véhicules, fatalement, c’était à prévoir. Elle est la première d’ailleurs, à ne pas en être enchantée. Parce que non, ce ne sont pas les autres qui vont se coltiner le grand manitou des lieux et sa mauvaise humeur flagrante. Quelques soupirs sont là pour témoigner de l’ambiance pesante. Elle opte plutôt pour le silence, se contentant de s’installer à l’arrière, aux côtés d’Abel,  Corey et son sens inné de l’orientation au volant, un cavalier au visage non-familier à la droite de ce dernier. Le regard rivé sur ses mains ou accessoirement par la fenêtre, elle s’ancre dans son mutisme, pas décidée à briser la glace. Elle ne fait aucun effort, elle l’avoue sans honte, elle n’a pas envie d’en faire, elle préfère largement économiser son énergie.
Il lui faut un moment pour réaliser l’effort colossal dont il fait preuve afin de mettre un terme à leur silence lourd de sens. Pour une fois qu’il fait un effort, c’est à inscrire dans le livre des records. Elle s’abstient de le lui faire remarquer, ce serait franchement mauvais de sa part. « J’espère qu’il s’agit de rôdeurs. » Parce que c’est plus facile, moins contraignant. Au final, ça lui semble peu convaincant. Le groupe étant assez important et aguerri pour gérer les putréfiés jonchant l’ancien camp, tout laisse à croire qu’il s’agit d’autre chose. « Même si j’en doute sincèrement. Alors, partons du principe que nous allons probablement nous coltiner des vivants. » L’idée la rend nerveuse. Elle n’est pas une tueuse. Les Olympiens non plus. Même si tout comme elle, ils en sont capables, parce qu’il le faudra. Elle n’est pas blanche, loin de là. Elle du sang sur les mains, comme la plupart d’entre eux, c’est la partie " regrets " qui lui cause bien souvent des problèmes par la suite. « C’est en partie pour ça que tu es là. » Qu’ils sont là, même si elle évite de généraliser histoire de ne pas vexer l’autre rider présent dans l'habitacle. « Puisque réanimé ou être humain, tu ne sembles faire aucune différence, n’avoir aucun problème à tuer. » Et c’est pratique, elle l’admet, même si dans le cas présent, ça sonne plutôt comme un reproche. Elle ne peut s’empêcher de songer à Janissa, peut-être qu’il ne lui a pas ôté la vie de ses propres mains, pourtant elle est persuadée qu’il y est pour quelque chose. Certaines facettes d’Abel lui donnent des frissons, dont celle-là.
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Abel Rhodes
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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyMar 21 Mar - 6:39



Peyton & Abel
« and here we go (again)


Les cahots de la route défoncée rythmaient le trajet alors que les amortisseurs fatigués du véhicule ne leur épargnait rien, rappelant au rider pourquoi il préférait un moyen de locomotion plus “naturel” à ces carcasses de ferraille qui, à chaque jour qui passait, risquait davantage de leur claquer entre les doigts du fait des entretiens raréfiés et des pièces à changer dont on ne disposait pas toujours.
Peyton pensait la même chose que lui quant à l’éventualité de la présence d’une horde. Bien sûr, ce serait autrement plus facile s’ils n’avaient que ça à affronter, le problème aurait été réglé en un tour de main. Tellement aisé qu’elle aurait pu s’abstenir de venir ici et que l’intégralité de l’incident aurait pu être étouffé, au moins pour un temps,puisque tout finissait toujours par se savoir et qu’il aurait fallu justifier ou maquiller les pertes humaines de toute manière. « S’il y a bien au moins un avantage aux vivants », commença-t-il, « C’est qu’on garde des chances raisonnables d’en retrouver certains en vie. » Tous, serait préférable, mais dans l’hypothèse d’une embuscade il y avait forcément eu bagarre et les raiders (en cas les siens) n’étaient pas du genre à rendre les armes sans se battre farouchement au préalable. Si l’apocalypse leur avait bien inculqué une notion, c’est qu’ils n’avaient plus grand chose à perdre. Et puis, mieux valait ne pas non plus nourrir trop d’espoir. Mais trois jours restait un temps acceptable pour conserver des prisonniers sans grosse dépense, sans les faire manger sinon quelques quignons rassis le temps de décider quoi faire d’eux. Ils n’auraient pas encore eut l’occasion de crever de famine mais seraient déjà suffisamment affaiblis pour ne plus constituer une réelle menace. Un bon appât pour en faire venir d’autres, en somme. A la seule différence que le groupe était, cette fois-ci, plus nombreux et mieux armé, sur ses gardes, s’attendant déjà à rencontrer de la résistance en face. Mais puisqu’ils ignoraient tout de cet “en face”, cela ne changeait pas grand chose, au moins dans l’immédiat.
C’est en partie pour ça que tu es là. La phrase le fit tiquer alors que pour la première fois depuis le début du trajet il détournait le regard du paysage pour se retourner vers elle et la fixer. « Tiens donc ! » il releva d’un ton dénotant plus la réplique sarcastique qu’une réelle surprise face à ce genre de propos. « Alors du coup tu as pensé que faire appel à moi et ma bande de bourrins sans scrupule était une bonne idée afin de faire le sale boulot à votre place ? » Et si elle n'avait pas cherché à intégrer l'autre rider dans sa remarque précédente, lui en revanche ne s'était pas gêné pour l'incriminer au nom de tous les autres. Il parlait avec aigreur, bien que forcé de reconnaître qu’elle n’avait pas tort (il n’avait pas cherché un seul instant à nier les faits). Simplement, la manière dont elle avait formulé sa phrase ne le présentait que comme un simple outil, sa présence se justifiant de par sa capacité à ne pas rechigner devant – appelons un chat, un chat – le meurtre pur et simple. « Et tu relèves ça comme si c’était un problème, alors que dans le cas présent ça doit pourtant bien t’arranger non, afin que tes précieux petits soldats puissent garder la conscience propre. » Il fallait s’en douter, leur relation était bien trop tendue pour que la moindre remarque jugée trop déplacée ne le fasse pas bondir de son siège (quoiqu’au sens figuré du terme ici, heureusement). « On dirait presque que t’as un truc à me reprocher. » On lui accordera au moins le mérite remarquable d’avoir fait l’effort en premier lieu afin d’ouvrir une conversation qui n’était pas supposée mal tourner, bien qu’il aurait peut-être gagné à rester silencieux au final.

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyMar 21 Mar - 18:31

Abel & Peyton
« and here we go (again).
Elle ne s’encombre pas de faux-espoirs, Peyton, elle préfère éviter, imaginer le pire, se dire qu’ils sont tous probablement morts. Au moins comme ça, pas de risque de tomber de haut, pas de déception à la hauteur de ses espérances puisqu’elle n’en a pas réellement. Elle a trop souffert d’espoirs vains. Alors certes, elle n’est pas complètement défaitiste, mais son optimise a des limites, limites largement atteintes depuis un moment, depuis que tout semble aller de mal en pire. La chance finit toujours par tourner à ce qu’il parait, à quand le retour de cette fameuse chance du coup ? Elle a le sentiment de patauger depuis des mois, de s’enliser un peu plus chaque jour. Elle aurait presque envie de baisser les bras, d’abandonner, mais qui prendrait le relais au juste ? Elle évince cette pensée trouble de son esprit. Elle n’a pas le droit de renoncer dès les premiers obstacles. Elle est plus tenace que ça tout de même, enfin elle l’espère.

Les prunelles toujours rivées au paysage, elle aurait dû savoir, étant donné leur dernier échange houleux, que sa remarque ne risquait pas de passer inaperçue. En même temps, elle ne s’en cache aucunement, le but n’étant pas vraiment de féliciter le rider pour ses talents en tant qu’assassin de sang-froid, non. Même si elle est plutôt satisfaite de l’avoir à ses côtés pour l’occasion, elle ne compte pas lui en faire part. « Non, j’ai pensé à toi, parce que le sale boulot ça te connait et ça n’a pas l’air de te faire sourciller plus que ça. » Il a plutôt l’air d’apprécier ça d’ailleurs, du moins c’est ce que disent les rumeurs à son sujet. Elle ne l’a jamais vu en action mais pour être franche, elle n’a aucun mal à y croire. Vu les révélations de Caden le concernant, elle ne s’attend plus à grand-chose de positif de la part d’Abel. Et puis, son goût prononcé pour la violence est de notoriété publique. Désolant à souhait. Elle sent son regard d’acier se poser sur elle, insistant alors qu’elle s’obstine à l’ignorer avec soin. Elle n’ose pas réellement lui révéler le fond de sa pensée. Clairement, c’est un problème, il a un problème surtout. Tuer, manipuler, abuser, ce sont bel et bien des vices à ce qu’elle sache. Alors, il n’a pas de quoi en être fier. Parfois, elle se demande si elle n’a pas affaire à une simple enveloppe corporelle vide et dénuée de tout sentiment. Ou peut-être qu’elle est juste trop en colère pour tenter encore une fois de déceler ne serait-ce qu’un semblant d’humanité en lui, un dernier relent. « C’est parce que c’en est un, de problème, au cas où tu n’étais pas au courant. Même si oui, dans le cas présent, ça m’accommode plutôt bien, je le reconnais. » C’est dit maintenant. Et sincèrement, elle n’est pas de si mauvaise foi que ça, sinon elle n’aurait pas avoué avoir besoin de lui. Oui, encore une fois, elle a besoin de loin. C’est comme si le destin s’obstinait à la pousser vers lui, sous son emprise. Elle n’aime pas ça. « Presque, le mot est faible. » Assurément serait le bon terme. En réalité, elle a un paquet de choses à lui reprocher. Enfin, elle détourne ses iris de la route pour mieux retrouver ceux du cavalier. « Mais je pense que ce n’est pas vraiment le bon moment pour les reproches. » Pas du tout à en juger par la présence de Corey et de l’autre rider. Pas la peine de s’afficher devant eux et surtout, ils ne méritent certainement pas d’assister à ce spectacle malaisant et tendu. « Je peux te faire parvenir une liste. Elle est longue cependant. » Elle a conscience qu’elle ne devrait pas jouer avec les nerfs d’Abel, ce n’est franchement pas recommandé ni même conseillé. C’est plus fort qu’elle cependant, elle n’arrive pas à la fermer face à lui.
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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyMar 21 Mar - 22:31



Peyton & Abel
« and here we go (again)


Sacrée hypocrisie tout de même, est-ce que Peyton s’en rendait compte ? Pointer du doigt ce qui chez lui, semblait à priori lui apparaître comme un défaut incontournable, avant d’ensuite avouer que ça l’arrangeait bien de s’en servir vu la situation. C’était supposé la rendre meilleure que lui ? Utiliser quelque chose (quelqu’un ici, en l'occurrence) qu’on réprouvait pour parvenir à ses fins, et ensuite dénoncer la tare tout en s’affirmant différent. S’il se garda bien du moindre commentaire à ce sujet, son regard (qu’elle semblait enfin s’être résignée à soutenir au lieu de fixer avec insistance le décor extérieur) en disait long sur le fil de sa pensée : pour se comporter de la sorte, quelque part elle ne valait pas mieux que lui. « Y a-t-il jamais un bon moment pour les reproches ? » Comme si elle allait, un beau jour, le trouver disposé à entendre tout ce qu’elle avait à dire de négatif à son sujet. Comme si n’importe qui pouvait se ménager une plage horaire pour ça, un “bon moment”. Il ricana à la remarque suivante, ne put s’empêcher d’y rétorquer malgré l’application évidente qu’elle semblait vouloir mettre à empêcher que la conversation ne se détériore trop en présence des deux spectateurs impuissants. « Mais je t’en prie, si tu as tant de temps à perdre que ça ne te gêne surtout pas. » La moquerie était évidente, mais tout deux savaient parfaitement qu’elle avait certainement bien autre chose à foutre que s’amuser sur pareille connerie. Ce qui ne l’empêcha pas, sans grand étonnement, de continuer sur sa lancée : « Après tout c’est vrai que ça vaudrait probablement mieux, on a très bien vu comment ça a tourné la dernière fois que tu as pensé avoir eu une bonne idée de venir m’exposer tout ça en face à face… » Lui en tout cas, il ne risquait pas d’oublier l’épisode de sitôt ni l’étrange tournant totalement imprévu qu’il avait fini par prendre. Le souvenir en était encore cuisant, frustrant, et certainement beaucoup trop frais pour qu’il soit aujourd’hui capable d’avoir les idées claires en présence de l’olympienne.
Pour autant, ça ne voulait pas dire que le remettre au menu du jour était une des meilleures idées qu’il ait pu avoir.
Néanmoins, l’allusion à ce qui s’était passé dans les écuries du ranch quelques semaines plus tôt sembla poser un frein à la dispute naissante, comme si le sujet était encore bien trop sensible pour que l’un des deux parvienne à s’en servir contre l’autre. Ils replongèrent dans un mutisme tendu (fait qui arrangeait probablement largement plus les deux autres raiders à l’avant du véhicule) et le trajet se poursuivit dans une ambiance tellement lourde que n’importe lequel des autres véhicules du convoi semblait festif en comparaison. Bilan : même pas deux minutes de conversation dite “normale”, record battu.
Le temps, mortellement long dans cette atmosphère on ne peut plus chaleureuse, fut finalement égaillé par le retour d’Alex après ce qui semblait avoir été une éternité. La jeune femme fit son rapport sur cinq minutes de pause, brève et concise : du vieux manoir en zone urbaine dans lequel la précédente expédition avait disparue, elle n’avait pas pu s’approcher autant qu’elle l’aurait désiré : alors qu’elle avait planqué son cheval à couvert (le bruit des sabots sur le macadam n’étant pas exactement l’image qu’on se faisait de la discrétion) et s’avançait en tapinois à proximité du domaine, elle avait rapidement avisé des mouvements signalant la présence de gardes, dont elle communiqua la position le plus précisément possible à l’aide d’une carte griffonnée à la hâte. Mais d’éventuels prisonniers, nulle trace pour l’instant, et elle n’était évidemment pas en mesure de détailler l’intérieur du bâtiment vétuste. Ainsi la seconde hypothèse, vers laquelle les soupçons de Peyton et d’Abel se tournaient déjà avant, se confirmait avec ça, et le moment semblait donc tout indiqué pour convenir d’une stratégie d’attaque.

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyMer 22 Mar - 22:09

Abel & Peyton
« and here we go (again).
Elle se sent puérile, oui, pourtant elle ne parvient pas à s’efforcer de faire des efforts, ne serait-ce qu’un minimum, afin de maintenir une conversation convenable. Pas après la tournure de leur dernière rencontre. Trop de choses ont été dites ou pas assez, elle ne sait pas exactement. En tout cas, ils ont pas mal de choses à régler, c’est certain. En attendant, elle ne peut décemment pas jouer la comédie et faire comme si de rien n’était, c’en est trop pour elle. Même si fatalement, elle ne fait qu’envenimer la situation un peu plus, à chaque mot débordant de ses lèvres. Elle s’en rend compte, elle se rend compte de son hypocrisie flagrante, de son self-control limité. Ça ne lui ressemble pas, pas du tout même. En tout cas, on ne peut que constater qu’il a le chic pour faire ressortir les mauvais côtés de l’Olympienne. D’autres diront plutôt qu’elle ne joue pas, qu’elle est entière avec lui, qu’elle ne se cache pas derrière des apparences joliment orchestrées. Allez savoir qui dit vrai. Elle préfère opter pour la première option cependant.
Le regard du cavalier est cette fois-ci on ne peut plus déchiffrable. Peut-être qu’elle s’abaisse à son niveau en relançant avec animosité la conversation mais pour l’instant, c’est le cadet de ses soucis. Il n’y a pas de bons moments pour régler la multitude de problèmes qu’ils ont en commun, c’est sûr. Ce n’est pas comme si l’ego d’Abel était capable d’encaisser ses reproches sans se froisser. Alors, en réalité, rien ne sera jamais clair entre eux, puisque aussi désagréable que cela puisse être, il n’aura jamais l’amabilité de l’écouter jusqu’au bout sans se braquer sur-le-champ. Donc, il y aura toujours cet abcès persistant entre eux.
La dernière fois. La dernière fois rien n’était prévu. Le sujet Janissa s’est glissé, immiscé, sans qu’elle ne puisse le contenir. D’ailleurs, il n’a pas été réglé, loin de là. Il se voile toujours autant la face, ne semble pas être conscient de ses actes, ni même de leur étrangeté pourtant flagrante. La dernière fois tout a dérapé entre eux, elle s’est rendu compte que malgré tout, malgré ses tares, elle ne pouvait repousser ses sentiments. Alors, forcément, ça s’est mal terminé, parce que qu’on se le dise, elle a flippé et encore aujourd’hui, elle crève de trouille parce que ce n’est tout simplement pas normal de s’être attaché à un type comme lui. Elle soupire, opte pour le silence équivoque, replonge ses pupilles dans le paysage environnant défilant par la vitre. Autant éviter ou plutôt repousser le pire.

L’atmosphère est pesante, leur mutisme n’en parlons même pas. Le bon côté, le seul, c’est qu’ils ne se tirent plus dans les pattes. Petit exploit du jour. Les minutes s’éternisent, deviennent des heures. Rien ne vient troubler le bruit constant du moteur ou de leurs respirations lentes se mêlant les unes aux autres.
La fameuse Alex brise enfin cette apparente quiétude s’avérant plutôt inquiétante, à coup d’explications brèves, de quelques indications stratégiques et de détails significatifs. À l’écart du groupe, Peyton n’écoute pas le brouhaha ambiant ni même les idées lancées à la volée, fixe le plan griffonné à la vite par l’éclaireuse. Trois entrées. Garage. Porte de devant. Porte arrière. Cinq gardes à l’extérieur, a priori. Une bâtisse dégagée. Ils ne peuvent décemment pas se jeter dans le tas sans se faire repérer illico. Elle comprend leur empressement, mais mieux vaut se montrer un minimum prudent. Elle ne tient pas à crever connement. « Le manoir est trop dégagé pour foncer dans le tas, pour qu'on tente quoi que ce soit sans se faire repérer par les gardes, à moins d'une diversion. » C’est la première fois qu’elle ouvre la bouche depuis l’arrêt du convoi. Les esprits sont échauffés depuis, ça aussi elle ne comprend que trop bien, mais ils ne peuvent pas se permettre d’expédier la mission. « Il faudrait attirer une partie des gardes, ceux qui campent près du garage et de l’entrée, et se débarrasser en même temps de ceux flanqués à l’arrière de la bâtisse. » L’arrière du manoir se trouvant un peu moins à découvert, contrairement à la devanture, ce sera surtout la première étape du plan qui risque de poser problème. Elle se tourne vers Abel, dans l’attente d’un éclair de génie. Déjà qu’il doit jubiler intérieurement à l’entente du terme " se débarrasser ". Faut bien avouer que pour quelqu’un qui ne tient pas à tuer, ses mots semblent plutôt catégoriques, elle l’admet.
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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyJeu 23 Mar - 20:16



Peyton & Abel
« and here we go (again)


A l’heure d’établir ensemble d’un plan d’attaque susceptible d’apporter les meilleures chances de réussite, il convenait de mettre toute querelle de côté, d’oublier le froid qui s’était instauré entre eux jusqu’à il y avait encore deux minutes. Tous réunis, ils formaient une petite vingtaines de survivants armés et entraînés, désireux de remettre la main sur leurs partenaires enlevés ou, tout du moins, de les venger – difficile d’imaginer qu’aucune des têtes présentes ne s’était de son propre chef désignée volontaire pour la mission de sauvetage –, bref ils avaient les moyens et le mental afin de réussir là où on les envoyait dans la mesure où tout le monde s’accordait sur la démarche à suivre adéquate. De la même manière que riders et olympiens s’étaient entendus pour partir tous ensemble dans ce raid avéré catastrophique, il faudrait ici que les deux clans passant leur temps à se montrer les dents accordent leur violons, parce qu’ils n’auraient d’autre choix que celui de faire équipe et front un ennemi à priori préparé et belliqueux.
Cela valait aussi pour les deux leaders.
Abel acquiesça d’un geste de la tête à l’idée, évidente, de la diversion. Ne pas tenter un effet de surprise aurait été stupide, ils ignorait de combien d’hommes se constituait le regroupement de ceux qu’ils allaient attaquer, ni leur potentiel de combat (quoi qu’on pouvait logiquement supposer qu’il était compétent ou alors les précédents raiders n’auraient pas subitement disparus sans même un évadé pour leur crier l’alarme). Son regard croisa celui de Peyton, et il réfléchit encore quelques secondes avant de lui répondre : « On pourrait envoyer un petite groupe “pacifique” bien à découvert afin d’attirer un maximum d’attention sur le devant, ils ne seront pas surpris qu’on cherche à négocier dans la mesure où Olympia n’a pas une réputation de belliqueuse. Si personne ne se montre hostile dès le début, il sera plus facile de les avoir par surprise. » Et nombre d’armes étaient bien plus efficaces au corps à corps qu’à distance : si les autres songeait à une attaque dès les premiers signes de présence étrangère, ils n’auraient qu’à cueillir les nouveaux arrivants sans leur laisser le temps de s’approcher trop. Si ça n’excluait pas pour autant la réussite finale, le pourcentage des pertes inévitables quant à lui, augmentait nettement. « Dans le même temps, on envoie des bons tireurs et quelques gus se planquer à l’arrière de la baraque afin de descendre les gardes les plus isolés quand tous les regards se concentreront de l’autre côté. L’alerte sera probablement rapidement donnée alors il ne faudra pas rater un seul coup : à ce stade, chaque seconde est précieuse et un blessé qui se ramène en gueulant sur l’avant de la scène pourrait bien tout foutre en l’air. » Arme de trait ou équipée de silencieux, donc, pourvu qu’aucun signal sonore ne fasse dresser l’oreille. Et des hommes sûrs de leur visée. « Enfin une troisième équipe, chargée dans un  premier temps de couvrir les arrières des “négociateurs” des fois que les choses tournent au vinaigre d’entrée de jeu. Dans tous les cas, celle-là n’interviendra qu’une fois les hostilités déclarées, quel qu’en soit l’instigateur. L’idéal serait d’investir la sortie de derrière en premier afin d’éviter toute mauvaise surprise ensuite. On lance un signal sonore, ceux de devant passent à l’attaque tandis que le groupe de derrière s’introduit à l’intérieur et repousse devant tous ceux qui ne sont pas encore sortis. On aura vraiment pas beaucoup de temps alors faudra pas hésiter si on veut profiter de l’effet de surprise. » Enfin ça, c’était en partant du principe que tout se passait bien, or il y avait souvent un gouffre entre la théorie et la pratique, baptisé du joli nom “d’imprévus”. Et durant tout le temps où il avait exposé son idée, Abel n’avait pas pris en compte un seul instant que les occupants du manoir puissent être réellement ouverts à la négociation factice qu’il proposait. Mais en même temps, après trois jours sans nouvelle, il était légitime d’en douter.  

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptySam 25 Mar - 1:22

Abel & Peyton
« and here we go (again).
Peyton ne bronche pas suite aux explications d’Abel, écoute attentivement même, de toute façon, c’est lui le fin stratège, pas elle, d’où sa présence ici. Pourtant, l’idée de suggérer l’éventualité que le groupe en question puisse se révéler réellement pacifiste et apte à négocier voulu s’immiscer dans la conversation, franchir la barrière de ses lèvres. Elle s’abstient malgré tout. Assurément, elle a tendance à se montrer trop idéaliste. Or, ce n’est pas le moment de compter sur l’humanité de ces survivants armés. Trois jours sans aucune nouvelle, rien ne démontre leur pacifisme, alors autant ne pas s’appuyer là-dessus. Pas de faux espoirs, qu’elle se répète intérieurement. Et puis, de toute façon, elle n’a rien à négocier, rien à marchander, c’est donc sans issue. La violence, ce n’est franchement pas sa tasse de thé, mais puisqu’il s’agit de leur dernier recours, elle est plus que prête à s’y résoudre, en réalité, elle s’y était déjà préparée. Passer à l’acte n’est plus qu’une formalité. Enfin, façon de parler bien sûr, plus facile à dire qu’à faire.

Puisque le plan est validé, accepté de tous et ce, malgré toutes les variables non-prises en compte, ils se répartissent les tâches, formant trois groupes distincts comme prévu. Fatalement, elle s’est dévouée pour mener à bien la partie du plan probablement la plus risquée, autrement dit la diversion. Même si certains Olympiens ne semblent pas approuver le fait qu’elle se mette ainsi en danger. Une chance sur deux de crever une fois à découvert, une chance sur deux de se faire repérer suite à un faux pas du groupe s’occupant d’investir les lieux par l’arrière, une chance sur deux de se faire abattre suite à une réplique déplacée, bref, l’idée de mourir ne l’enchante pas, non, mais qu’est-ce qu’elle peut bien faire d’autres ? Autant dire que ses capacités au tir sont limitées, donc forcément, tout s’est bien vite imposé à elle. Et puis, elle ne peut décemment pas envoyer ses survivants dans la gueule du loup et se débiner comme une froussarde. Pas son genre. Elle est prête à prendre les risques qu’il faut.
Le temps qu’ils se dispersent, elle sent la nervosité la gagner un peu plus, plutôt normal même si elle n’en montre rien. Non, elle préfère faire bonne figure. Autant éviter de répandre un vent de panique inutile et surtout indésirable. Machinalement, elle vérifie la présence de sa dague, camouflée sous son t-shirt, derrière son dos. Ses doigts s’enroulent autour du bras d’Abel, y exerçant une légère pression, avant qu’il n’aille à son tour, prendre place. « Je compte sur toi. » qu’elle souffle sur un ton à peine audible, avant de rompre tout contact, se détournant immédiatement. Parce que oui, s’il foire, il est fort probable qu’elle se retrouve sous peu six pieds sous terre.  

Pour la première fois depuis le début de ce voyage impromptu, les minutes lui semblent trop courtes, trop brèves. Elle aurait aimé avoir plus de temps. Plus de temps pourquoi ? Bonne question. Plus de temps pour se préparer à la semi-évidence de sa mort prochaine ? Peut-être. « Suivez-moi et laissez-moi parler. Pas d’armes en évidence, autant qu’ils nous pensent désarmés. » Voici les dernières instructions données à la volée, avant qu’elle ne s’avance d’un pas prudent, évitant de se montrer trop confiante. Prendre l’apparence d’un groupe apeuré, non armé et pacifiste peut jouer à leur avantage, du moins s’ils leur permettent d’approcher suffisamment.
Il ne leur faut qu’une vingtaine de secondes avant d’être repéré. Déjà, des voix s’élèvent, en même temps que les armes. « Nous ne sommes pas armés, nous sommes ici pour négocier. » Elle se stoppe, levant les mains en signe de bonne volonté. Le temps se suspend tandis qu’ils se jettent des œillades indéchiffrables.  « Nous sommes venus pour marchander. Nous souhaitons simplement récupérer les nôtres. » Sa voix est franche, claire, ne vacille pas. Autant qu’ils sachent qu’ils ont en face d’eux des Olympiens, leur réputation les précède après tout. « Nous avons des vivres et des médicaments à vous proposer. » Elle ment effrontément, insistant sur les médicaments, denrée rare par les temps qui courent. Un homme, frêle et d’apparence peu imposante lui fait signe d’avancer après mûre réflexion, elle s’exécute, ils s’exécutent tous, pas question de la laisser seule sur ce coup-là. « On pensait que vous n’arriveriez jamais. » Donc, tout ça a été orchestré, il y a une chance pour que quelques-uns de leurs raiders soient encore en vie alors. « Va chercher Elliot. » Elle fronce les sourcils, elle a du mal à envisager la suite des événements. La blonde ne bronche pas, tourne les talons et s’engouffre à vive allure dans le manoir. « Donc, c’est toi, Peyton Yates. » Manifestement, certaines informations ont filtré, certains ne savent pas tenir leur langue surtout. Il s’approche d’un pas franc, rompant la distance de sécurité les séparant. « En chair et en os. » Putain, c’est quoi ce merdier, qu’elle ne peut s’empêcher de penser, tout en glissant une main derrière son dos, prête à dégainer l’arme s’il le faut. Il tend le bras, les doigts un peu trop malicieux effleurant sa joue. Elle se fait violence pour étouffer son dégoût apparent. « Je ne suis pas incluse dans les négociations. » Elle ne peut empêcher la froideur de percer son timbre de voix, sans tarder elle recule d’un pas, pas décidée à subir ce contact plus longtemps, priant pour que le signal sonore se fasse entendre. Grouilles-toi, Abel.

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyDim 26 Mar - 11:48



Peyton & Abel
« and here we go (again)


La discussion s’éternisa encore sur de longues minutes alors que d’autres idées venaient se rajouter de part et d’autres des deux clans, on essayer d’établir les meilleurs manoeuvres possibles puisque personne ne tenait franchement à mourir bêtement ici. Puis il fallut tout mettre au point dans la mesure du possible, et former les équipes en espérant que les compétences et la nécessité d’agir prennent le pas sur l’hostilité que certains (riders ou olympiens) ne se gênaient pas pour manifester ouvertement à l’égard de leurs congénères. S’ils n’étaient pas trop con, ils sauraient se tenir et mettre leur fierté de côté le temps de l’action, néanmoins Abel était bien plutôt bien placé pour savoir qu’il y en avait toujours un pour péter de travers dans ce genre de moment, comme si c’était une règle immuable dans les alliances forcées.
S’il ne prit pas la peine de répondre à la dernière apostrophe de Peyton, le regard qu’il lui jeta en retour en disait bien assez – il n’avait pas spécialement l’intention de prendre l’opération à la légère, de foirer ce qu’il avait à faire et/ou de la laisser crever pour avoir suivi un plan qu’il avait proposé et pas respecté. S’il n’avait aucune promesse à faire pour lui assurer sa réussite (au final, on n’était jamais sûr de rien dans ce genre de circonstances), il avait néanmoins la ferme intention d’honorer sa part du boulot.

Tout était calme, à l’arrière du manoir. Presque trop, comme une mer d’huile quand tout ce qu’on espère, c’est une petite brise pour nous pousser vers l’avant. Son équipe avait progressé en tapinois, se dispersant sur quelques points stratégique d’où ils étaient encore dissimulés aux regards éventuels en provenance de la bicoque tandis que les deux tireurs dévoués (dont il ne faisait pas partie, le leader des riders se savait bon tireur mais pas suffisamment, et pêcher par excès d’ego n’était pas acceptable ici) avaient déjà leur cible en joue ; la synchronisation devrait être réglée scrupuleusement ou l’un des deux aurait le temps de réagir. Mais, ignorant tout de ce qu’il se passait sur la scène frontale (sinon qu’il n’y avait pas encore d’écho de lutte), ils n’avaient pas non plus devant eux le temps de s’éterniser. Alors d’un commun accord, les projectiles partirent, et firent mouche dans un indicible soulagement qu’ils se partagèrent tous sans le communiquer ouvertement alors que, sans lambiner, ils entreprenait leur progression jusqu’au pied de l’habitation.
La porte s’ouvrit sur un cellier à priori désert dans lequel ils traînèrent les cadavres préalablement désarmés avant de se glisser à l’intérieur en déployant quelques trésors de discrétion. Et juste avant de fermer et condamner la sortie, Abel utilisa le revolver d’une des deux victimes et tira un coup en l’air, à l’extérieur. La détonation tournerait l’attention vers eux, peut-être une seconde ou moins mais c’était tout ce qu’il fallait pour ceux qui n’attendaient que ça avant de passer à l’action – ou du moins il fallait l’espérer puisque après tout, ils agissaient en aveugles. Alors pour l’instant, tout se déroulait comme ils l’avaient planifié, mais le chaos n’allait certainement pas tarder à s’installer alors que le branle-bas de combat était sonné et qu’ils pouvaient déjà entendre du bruit dans leur direction. Définitivement plus l’heure de la subtilité : maintenant, il fallait investir les lieux et rentrer dans le lard, profiter de la précipitation de l’ennemi pour ne pas lui laisser l’occasion de s’organiser suffisamment bien. Sauf que s’ils avaient l’avantage de la surprise, les autres avaient celui du terrain. Alors forcément, tout devint très vite un véritable bordel aux couleurs d'un pugilat général.  

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyDim 26 Mar - 23:06

Abel & Peyton
« and here we go (again).
Rictus en biais, sourire de vautour, anticipant son mouvement de recul. Il semble particulièrement apprécier ses airs farouches, c’est bien sa veine. Prostré là, à quelques centimètres d’elle, elle peut aisément percevoir les relents de transpiration et de saleté lui collant à la peau. Elle ne peut refréner une moue écœurée, crispant nettement ses traits. La tension monte d’un cran, certains s’agitent déjà, pas surprenant étant donné l’ambiance malsaine. « Il va peut-être falloir envisager de renégocier les termes alors. » Elle se mord l’intérieur de la joue, prend sur elle. Sérieusement, c’est le genre de pauvre type qu’elle ne rechignerait pas à tuer, avisant sans doute plus tard pour les remords, ou jamais étant donné son comportement. Russell, un Olympien, esquisse un mouvement précipité, le poing serré, l’autre main crispée autour de son arme fermement ancrée à sa ceinture. « C’est bon, tout va bien. » qu’elle s’empresse d’ajouter, paroles ponctuées d’un regard dissuasif. Il leur faut gagner du temps, le plus possible, rien ne sert de lancer les hostilités avant d’être assuré que le second groupe ait pu pénétrer les lieux. Un rire strident s’élève, un homme - surement le fameux Eliott - s’extirpe de la bâtisse, la blonde d’il y a quelques instants flanqué à ses côtés. Machinalement, elle fait le compte. Ils sont cinq maintenant. « Peyton, il va falloir que nous discutions vous et moi. » Entendre son prénom s’échapper de la bouche d’un individu qu’elle ne connait ni d’Eve ni d’Adam n’est pas vraiment pour lui plaire. Qu’est-ce qu’il a bien pu se passer l’espace de ces trois derniers jours ? Est-ce qu’ils en savent beaucoup sur Olympia ?  Qu’est-ce qu’on a tout bonnement pu leur révéler, là est la véritable question. La pression grimpe d’un cran, les minutes, autrefois trop brèves, s’éternisent à nouveau. « Allons converser en privé, vos sbires peuvent attendre ici. » Non, non, non. Ça, ça ne fait pas partie du plan, certainement pas.

Le coup de feu retentit, supposé signal sonore, timing plus que parfait. Le pauvre type détourne le regard, alerte. Sans perdre un instant, elle dégaine sa dague, bénéficiant de l’effet de surprise, la lame tranchant avec précision et sans la moindre hésitation la gorge de l’individu crapuleux. Il s’écroule à ses pieds, les mains enserrées autour de son propre cou. Dans un même temps, Eliott est abattu froidement, joli tir de la part du troisième groupe chargé d’assurer leurs arrières. Elle n’a pas l’occasion d’esquiver le coup de poing s’heurtant à sa joue. La blonde. La douleur est vive, irradiant sa pommette, elle riposte à son tour d’un coup dans l’estomac. C’est Russell qui achève le travail d’un coup de hachette fatal et affirmé. Elle jette une œillade circulaire à la scène, constatant l’inévitable bain de sang, les cinq inconnus gisant à même le sol. Pas de place pour le pacifisme aujourd’hui. L’humanité la dépite, si seulement on peut encore parler d’humanité. « On entre, maintenant. » Trop tard pour s’embarrasser d’états d’âme, pas le moment opportun du moins. Elle s’engouffre dans le manoir, pénétrant l’entrée, à la suite des plus téméraires, de ceux semblant également plus aguerris en matière de… confrontation, pour ne pas dire meurtre ou même massacre.  Le chaos s’installe avec empressement, forcément. Des tirs fendent l’air, de balles traversent la pièce et ils investissent le rez-de-chaussée avec peine, il faut le reconnaître. Ils n’ont pas l’avantage du terrain. Ce qui ne les empêche pas de se battre avec ardeur. Alors, poussée par l’adrénaline, elle lève son arme à feu, savamment camouflée jusqu’ici, trop souvent délaissée par ses soins, et appuie sur la gâchette. Le corps vacille, tombe aux pieds d’Abel, fraîchement débarqué dans le couloir. Peut-être qu’elle aurait dû le laisser crever, elle aurait pu, personne ne s’en serait rendu compte. Ça aurait été un problème rayé de sa liste, le fait est qu’il y a cette partie d’elle, cette foutue partie qu'elle tente d'ignorer avec ferveur, qui tient encore à lui.

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyLun 27 Mar - 21:43



Peyton & Abel
« and here we go (again)


L'avantage, s'il fallait bien en trouver au moins un, à cette putain de fin du monde, c'est que la plupart des morts étaient "propres", sans longue agonie, hémorragies à n'en plus finir et autres coups manqués et pas rattrapés : on achevait au plus vite et on s'appliquait à bien viser la tête pour ne surtout pas courir le risque de voir un mort se relever dès qu'on avait le dos tourné. Il y avait des raté, forcément, mais les combattants restaient néanmoins alertes et prêts à rattraper l'erreur au plus vite.
Bien sûr, un utopiste convaincu aurait préféré que les gens s'abstiennent de mourir de la main de leurs voisins mais, malheureusement, on avait dépassé ce stade depuis longtemps ici.
Alors quand Abel vit un olympien en difficulté (un de son groupe ou un de l'autre équipe, il n'en savait trop rien étant donné comme la situation était confuse), il n'hésita que le temps d'être certain d'avoir reconnu là un des hommes de Peyton avant d'attraper son assaillant par l'épaule et de s'en servir comme appui pour lui planter son couteau dans l'oreille avec une violence qui transperça l’os temporal et amena la lame terminer sa course à l’intérieur de la boîte crânienne.
Ce faisant, il ne vit pas le coup arriver à temps : visé à la nuque, pas assez fort pour l'assommer mais suffisamment pour le sonner, la masse ne le manqua pas ; le déséquilibre le fit basculer vers l'avant et il ne dut qu'au mur contre lequel son corps se heurta de ne pas se retrouver sur les genoux, position relativement fatale dans ce genre de circonstances vu la cible facile qu'il aurait alors représenté. Mais qu'il reste bien planté sur ses guibolles ne changea rien : il fut rapide, mais pas assez et le temps qu'il se retourne, l'autre était sur lui. Abel qui, forcément, avait lâché son couteau des suites de l'impact, se retrouva pratiquement nu contre un homme qui le dépassait aussi bien en hauteur qu’en largeur. Décidé, néanmoins, à défendre chèrement sa peau malgré le désavantage évident de sa situation, il se serait jeté en avant pour prendre son attaquant à bras le corps si celui-là n'avait pas subitement cessé tout comportement hostile pour s'effondrer à ses pieds dans un ralenti presque cocasse, l'arrière du crâne décoré d'une perforation toute fraîche. Le regard du rider survola le cadavre pour venir croiser celui de Peyton, arme encore en main et ostensiblement pointée dans sa direction. Certes surpris, il ne s'attarda néanmoins pas davantage là-dessus, la gratifia d'un rapide geste de la tête qui pouvait bien passer pour un remerciement puis se dépêcha de récupérer son arme afin de ne pas se retrouver une nouvelle fois à la merci du premier venu.

Et les combats de continuer alors que les intrus, au final nettement avantagés car visiblement mieux armés et en surnombre, arrachaient au fur et à mesure des minutes qui passaient un peu plus de terrain à l'adversaire. Si certains essayèrent de se rendre à un moment, les riders n’avaient pas pour habitude de montrer de la pitié dans la mesure où un prisonnier était au mieux inutile, au pire encombrant. On en épargna tout de même un sur un choix parfaitement hasardeux alors que l’ambiance chaotique se tassait et qu’il devenait plus aisé de percevoir ce qui se passait exactement autour de soi, cela pouvait toujours d’avérer utile si d’aventure on avait besoin d’aide pour remettre la main sur les disparus – il s’empressa de confirmer, après les effusions des combats, qu'ils étaient encore vivants, retenus dans l’un des étages supérieurs.
Sauf que les intrus n’avaient aucun moyen de savoir si lesdit étages recelaient encore quelques habitants ou si le chemin leur était tout tracé. Si qui que ce soit se trouvait là-haut, il s’abstenait bien (à raison, probablement) de faire le moindre bruit susceptible de signaler sa présence. L’escalier étant ouvert sur le hall, on avait une assez bonne vision des deux étages qui s’enfilaient, suffisamment pour ne pas courir le risque de se faire tirer comme un lapin sans avoir la moindre de chance de riposter une fois que l’on s’engageait dans la première volée de marches.
Abel s’empara d’autorité de leur otage d’infortune, sa main se resserrant sur le bras de celui-ci pour le pousser devant lui tandis qu’il l’enjoignait à prendre la tête et à les guider jusqu’aux leurs. Rudoyé, celui-là manqua de s’affaler dans l’escalier à quelques reprises mais parvint néanmoins en un seul morceau jusqu’au palier du premier tandis qu’une partie des membres de l’expédition de secours suivait, les autres restant au rez-de-chaussée afin de sécuriser les environs et terminer d’explorer les pièces dans lesquelles aucun affrontement ne s’était porté. Aucune menace ne les traqua alors qu’ils progressaient jusqu’à ce qui s’avéra être un grand salon plongé dans une semi pénombre dans lequel se trouvaient quelques personnes, assises sur des chaises ou à même le sol, toutes ligotées et bâillonnées. L’état général était difficile à déterminer vu le peu de luminosité mais le soulagement de les trouver en vie était, lui, bien réel. « C’est l’effectif au complet du groupe que tu avais envoyé ? » La question s’adressait évidemment à Peyton, vers laquelle il s’était tourné alors que d’autres s’affairaient déjà à défaire les liens. Mais la réponse négative qu’elle lui donna lui arracha une grimace ; il intégra dans la foulée son otage à la discussion, lequel fut bien obligé de confirmer que ceux qui ne se trouvaient pas là étaient morts. Alors le flingue du rider, donc la gueule menaçait nonchalamment le malheureux depuis qu’il s’était retrouvé embarqué de force, fit son ouvrage. La détonation les fit sursauter, assourdissante dans cette pièce vide de meubles, accompagna la munition qui alla se loger dans le bas de la colonne vertébrale. Le blessé s’écroula à terre en gueulant, avant d’être définitivement réduit au silence.

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyMer 29 Mar - 1:00

Abel & Peyton
« and here we go (again).
La discorde et le chaos finissent par se dissiper, tandis qu’elle assène un dernier coup fatal à son assaillant, non sans contenir difficilement un relent de dégoût. Trois morts et des blessés, ces derniers achevés par des tierces personnes, blessés qu’elle ne compte pas dans l’équation sous peine d’en avoir la nausée, c’est trop pour elle, trop pour aujourd’hui. Instinctivement, elle frôle sa lèvre fendue du bout des doigts, elle tressaille, sa mâchoire parcourue de picotements et sa pommette irradiant de douleur lui rappellent sa condition, toujours vivante, des regrets en plus alourdissant ses épaules. Un poids supplémentaire, encore un. Elle prend soin d’ignorer les cadavres inanimés jonchant le sol, pas besoin de s’attarder sur ce massacre ni sur cette vision d’horreur, emboîtant le pas à Abel, suivie de près par quelques cavaliers. Un mélange d’appréhension et de soulagement totalement contradictoire la gagne sans tarder, lui nouant l’estomac. Donc, il y a des survivants. Pas tous, elle s’en doute. La question est qui, combien ? Peu importe au final, elle sait pertinemment qu’elle s’en voudra de toute manière pour les avoir envoyés tout droit dans ce guêpier. Non, elle ne pouvait pas s’imaginer la tournure que prendrait la situation, il n’empêche qu’elle s’en tient responsable. Elle est comme ça, elle est du genre à s’approprier toutes les responsabilités, tous les maux, elle assume trop de choses, trop souvent et ça pèse sur sa conscience chaque matin, à chaque fois qu’elle ouvre les yeux, que les rayons du soleil s’immiscent dans sa chambre. Tout serait beaucoup plus facile, plus simple, si elle ne s’encombrait pas d’états d’âme superflus. Seulement, ça ferait d’elle quelqu’un d’autre, quelqu’un qu’elle ne veut pas devenir.
Une œillade circulaire rapidement jetée sur le salon s’ouvrant à elle lui indique ce qu’elle savait déjà, ce qu’elle pressentait. Certains manquent à l’appel. « Non. » se contente-t-elle de répondre à la question d’Abel. Réponse évidente. Les pertes ne sont cependant pas énormes, le bon côté des choses. Autant voir le verre à moitié plein, même si ce n’est décidément pas son genre. La suite est prévisible. Elle détourne le regard avant que la détonation ne résonne sourdement dans la pièce. Elle est effarée par la froideur dont il fait preuve, probablement que ça se lit sur son visage, elle ne prend plus la peine de dissimuler ses émotions, pas franchement le courage étant donné les circonstances.

▼ ▼ ▼

Réfugiée au second étage, loin des regards, loin des autres, elle ferme un instant les paupières, s’efforçant de se focaliser sur sa respiration régulière et lente. Longue journée, très longue. Maintenant que les lieux ont été vidés de leurs ressources, que le premier convoi, comprenant essentiellement les raiders disparus,  s’est volatilisé, reprenant la route pour Olympia, elle peut enfin s’isoler, réfléchir. Quoique réfléchir ne soit pas réellement une idée pertinente. Réflexion est souvent synonyme de remords. Recroquevillée sur elle-même, genoux ramenés contre sa poitrine, tête posée sur ces derniers, elle s’obstine à faire le vide autour d’elle. Oubliant tout le reste. Elle est si fatiguée qu’elle s’effondrait bien maintenant, sur ce canapé victorien figé dans le temps. Elle aimerait pouvoir effacer cette journée, l’oublier ne suffit pas. Aucune de ces deux options n’est envisageable cependant. Le bruit de la poignée grinçante l’interpelle, s’ensuit quelques pas, un claquement. Elle ne relève pas immédiatement la tête. Elle n’a pas envie de parler. Elle a plutôt envie d’hurler. Lorsqu’elle daigne enfin sortir de son mutisme, croisant le regard indéchiffrable d’Abel, elle se doit de refréner une colère enfouie. Elle n’a pas le droit de l’accuser de tous les maux du monde, pourtant elle en a envie, plus que jamais. Elle a besoin d’un coupable. « Quoi ? » Le ton est plus agressif que ce qu’elle ne le souhaite, bien qu’au final elle s’en fiche. Elle ne sait pas exactement ce qu’elle discerne dans ses prunelles, sa posture, son expression figée. Peut-être de la condescendance, du dédain, du mépris ou même de la pitié. Oui, c’est surement ça, il doit la trouver affreusement pitoyable. « T’as jamais vu quelqu’un en proie à un savant mélange de culpabilité et de lassitude ? » Elle est odieuse pour le coup, elle l’admet. Chacun son tour. Elle ne compte plus toutes les fois où il s’est montré abject avec elle et ce, sans raison particulière. Retour de bâton. « Ah non, j’oubliais, t’es pas apte à ressentir ce genre d’émotions, y’a pas que ce genre là avec lequel t’as un sérieux problème, d’ailleurs. » C’est petit, c’est mauvais, et alors ? Oui, c’est moche de remettre sur le tapis son manque de compassion et son incapacité à gérer les sentiments indistincts qu’il éprouve pour elle, mais c’est trop tard, c’est fait.

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyMer 29 Mar - 22:13



Peyton & Abel
« and here we go (again)


Après le remue ménage consécutif aux combats puis à la libération et enfin à l'évacuation des blessés, un calme quelque peu macabre semblait s'être installé sur les lieux, soudainement vidés des trois quarts de la population qui s'y agitait encore quelque minutes auparavant. Les voitures avait rapidement été ramenées dans la cour du manoir afin d'y placer les blessés, tous ceux qui nécessitaient des soins prioritaires, et le convoi était rapidement parti en laissant sur place quelques olympiens et la plupart des riders qu'Abel avait amené avec lui (du moins ceux qui respiraient encore). Ceux-là s'affairaient, quoique plus tranquillement maintenant que le gros du danger était derrière eux, ramassant les corps éparses, fouillant les lieux, s'emparant de ce qui était encore bon à prendre tout en gardant néanmoins un œil ouvert vers l'extérieur. Alex, évidemment, était partie en reconnaissance, confirmant au soulagement général qu'aucune horde ne zonait dans les parages, qui aurait pu être rameutée ici par tout le boucan ayant précédemment secoué les murs. Cela n'empêchait pas pour autant les quelques rôdeurs du coin de venir traîner leur putréfaction par ici, quoiqu'il était alors plutôt aisé de les éliminer dans la mesure où la menace qu'ils représentaient n'était pas si importante qu'il faille s'en inquiéter avant de les avoir juste sous les yeux.
Le leader des riders, bien sûr resté sur place avec les siens, les avait épaulé dans ces quelques tâches qu'il convenait de faire. Il n'avait pas été blessé durant les affrontements, du moins pas grièvement : les coups qu'il avait reçu ne seraient initiateurs que de quelques hématomes douloureux et autres écorchures superficielles qui guériraient bien assez vite ; le sang séché sur sa veste provenait en grande partie de l'homme que Peyton avait abattu alors qu'il s'apprêtait à se jeter sur lui.
Peyton qui, par ailleurs, n'était pas présente sur les lieux, comme il finit par le réaliser après quelque temps. Et de se rendre compte, dans la foulée, que cela faisait bien une vingtaine de minutes qu'il ne l'avait pas vue. Quoi qu'il n'ait pas vraiment de raison de s'en inquiéter outre mesure, il posa néanmoins la question à un olympien qui lui répondit d'un air évasif tout en haussant les épaules, l'air de dire que s'il pouvait lui ficher la paix à lui, à sa chef et à tous les autres, tout le monde s'en porterait mieux. Trop fatigué pour s'en offusquer (il fallait bien admettre que la violence des combats l'avait vidé, il n'avait pas non plus une endurance à toute épreuve et le contre-coup de toute cette effervescence cognait dur à présent), il partit à l'assaut des étages, appréciant malgré tout un peu de solitude après ça sans savoir trop bien la raison qui le poussait à aller chercher Peyton quand il n'avait rien de franchement urgent ou important à lui dire et qu'il était évident qu'ils se portaient mieux, ces derniers temps, quand ils prenaient le soin de s'éviter.

La porte fermée derrière lui, il s'y adossa un instant alors que ses yeux parcouraient d’un rapide balayage la scène qui s’offrait à eux. A voir l’olympienne ainsi recroquevillée sur le vieux canapé, elle lui paraissait vulnérable comme il ne l’avait rarement vue ces derniers temps, quoique l’apostrophe agressive dont elle le gratifia eut tôt fait de briser cet élan de pitié qui l’avait brièvement traversé. Il leva les yeux au ciel, s’abstint de tout commentaire immédiat et traversa la pièce pour s’asseoir à l’autre bout du fauteuil. A cet instant, la lassitude qu’elle venait d’évoquer ça lui causait pas mal à lui aussi, justifiant que ses remarques ne l’aient pas directement placé dans une optique de joute verbale alors qu’il s’était pourtant prouvé particulièrement apte dans le domaine quelques heures plus tôt. Mais là, il n’avait plus envie de se battre, ou alors pas aujourd’hui, pas tout de suite ; la colère dont il nourrissait continuellement la flamme s’était intégralement déchargée dans ses coups.
Alors pourquoi était-il venu ici au juste ?
Le silence semblait s’éterniser alors qu’on aurait été en droit d’attendre un retour de ballon, une de ses piques acides dont il avait le secret. Mais non, rien. Et même si ça ne dura que quelques secondes, ça aurait aussi bien pu paraître des heures tellement l’atmosphère était lourde entre ces deux-là. Peut-être, si elle avait daigné l’observer à cet instant, peut-être qu’elle aurait pu voir l’hésitation, les mots qu’il avait au bord des lèvres et qu’il refoulait tandis que son regard fixait un point devant lui. « Je te dois des excuses » lâcha-t-il finalement, réticent, comme si quelqu’un l’avait forcé à s’exprimer. « Pour la dernière fois » précisa-t-il dans la foulée, au cas où le sujet puisse prêter à confusion (c'est-à-dire qu'il avait été incorrect avec elle tellement de fois...). Parce que ça l’avait travaillé, oui, plus qu’il n’aurait bien voulu l’admettre. S’il s’était contenté de le masquer derrière son habituelle attitude agressive, s’il avait simplement redoublé d’entrain dans ses sarcasmes, il savait, quelque part, que beaucoup de ce qui s’était passé cette fois là aurait pu être évité s’il avait adopté une autre ligne de comportement. Et entre autres choses, il regrettait ces foutus aveux. « Enfin, je sais pas pourquoi je m’emmerde avec ça, ça ne devrait pas être un souci à priori. » Alors il avait fallu, malgré tout, que l’ironie revienne se glisser là. Forcément, vu qu’il n’était pas apte.


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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyMar 4 Avr - 16:23

Abel & Peyton
« and here we go (again).
La scène est déroutante, insolite. Ils sont en parfaite contradiction. Elle, parée à répliquer, lancer une énième dispute, un énième désaccord. Lui, éreinté, exténué, hissant à moitié le drapeau blanc. Plutôt cocasse, pas le moins du monde cohérent. Pour une fois, une seule et unique fois, elle aurait préféré qu’il soit fidèle à lui-même, qu’il se comporte comme le dernier des connards, qu’il lui tienne tête. Et lui, il fait quoi à la place ? Il semble baisser les armes, pour cette fois, l’espace de quelques minutes terriblement inattendues et déconcertantes. C’est dingue cette façon qu’il a d’agir, de l’agacer constamment, d’être en désaccord avec elle, avec ce qu’elle veut. Elle veut juste se défouler, taper du poing, s’époumoner en paroles odieuses. Est-ce vraiment trop demander ? Peut-être, surement, qu’il n’a pas envie d’être son défouloir, son punching ball humain, son coupable tout droit désigné. Ce n’est pas comme si elle compte lui laisser choix, lui offrir la possibilité de se défiler. Parce qu’il est le parfait exutoire à sa colère, celui qui rétorque, celui qui ne se laisse pas piétiner sans rien dire, sans réagir. C’est con, pour une fois qu’il semble apte à se départir de son fidèle sarcasme, de sa foutue fierté, de ses mots aiguisés. Pour une fois, qu’il semble prêt à lui démontrer, ne serait-ce qu’un minimum, qu’il est plus que cette enveloppe de froideur, d’indifférence. Pour une fois, ce n’est pas le moment.

Dans d’autres circonstances, elle n’aurait pas manqué cette occasion, elle l’aurait saisie, l’aurait poussé dans ses retranchements. Je te dois des excuses. Elle sourit, un sourire amer, un soupçon méprisant. Elle ne daigne plus croiser ses pupilles, vérifier la sincérité de ses mots. Pas l’envie, pas la force. Pourquoi est-ce qu’il se décide à se départir de son attitude hautaine ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi quand c’est à son tour, son tour à elle, de ne pas être apte ? Il en a eu des occasions, des perches à saisir, il en a eu des tonnes. Toutes gâchées, toutes passées à la trappe. Mais maintenant, maintenant qu’ils viennent tout juste de s’extirper d’une pente houleuse, de passer les dernières heures à mettre leur foutue vie en danger, il se décide. Elle refuse, tout simplement. Elle ne souhaite pas qu’ils aient cette conversation adulte et mature. Qu’ils se parlent, qu’ils se parlent vraiment, sincèrement, sans piques et sans reproches. L’instant est définitivement mal choisi.

« A priori. » qu’elle reprend froidement. Mais ça compte, et il le sait pertinemment. Ça compte plus qu’elle ne l’admet, plus qu’elle ne le montre. Elle aurait pu se contenter de ça, acquiescer, elle aurait pu, oui. « Tu t’excuses pour quelle raison précisément ? » Parce que la dernière fois, ce n’est pas une précision suffisante, c’est vague, trop imprécis. La question fuse, alors que son regard est toujours perdu dans le vide, fixant un point indistinct. « Pour t’être enfui, comme toujours ? » C’est plus facile, c’est son échappatoire favorite, celle dont il use et abuse à longueur de temps. La solution qui lui permet de fuir, de nier la réalité. « Pour ne pas avoir reconnu à quel point ton comportement vis-à-vis de Janissa a été atroce, odieux ? » Et elle pèse ses mots, elle les mesure. Elle y repense à toute cette histoire, à toute cette tragédie, et le malaise s’empare d’elle. « Pour t’être laissé aller à un moment de faiblesse ? » Parce que c’est surement de cette manière qu’il doit interpréter leur dernière entrevue. « Pour avoir assumé éprouver encore des sentiments à mon égard ? » Son regard se détourne du vide, vient enfin trouver les prunelles du principal concerné. Elle n’est pas tendre, elle n’a pas l’intention de l’être, pas dans l’immédiat. « Et encore, j’en passe. » Oui, il a encore un bon millier de prétextes pour lesquels il devrait se confondre en excuses. Une journée ne lui suffirait pas pour toutes les énumérer.

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyMar 4 Avr - 20:11



Peyton & Abel
« and here we go (again)


Dans les quelques secondes qui firent suite à sa confession, Abel se demanda à quoi il s’attendait en se comportant de la sorte. Comme si ça pouvait être aussi simple, qu’elle allait se contenter de les prendre telles quelles, ses excuses, et puis… et puis quoi ensuite, de toute façon ? Où était-ce supposé les amener ? Il venait de lâcher une bombe et ne lui avait pas imaginé de suite logique, geste impulsif dicté par un fond de remord qu’il aurait eu bien meilleur temps d’étouffer, sauf que s’en faire la remarque après coup ne servait plus à grand chose. Heureusement que Peyton, âme charitable, se chargea rapidement de couper court aux interrogations qui pouvaient bien tourner en boucle dans sa tête en venant écraser impitoyablement l’effort colossal qu’avait certainement dû faire son comparse pour admettre à haute voix qu’il avait merdé. Et au ton de sa voix plus qu’au contenu de ses paroles, il était aisé de deviner qu’elle n’avait pas la moindre intention de suivre le même chemin que lui car pour que cela arrive, il aurait fallu qu’il se soumette, qu’il acquiesce sagement à chacune des questions jetées à la volée sans attendre de réponse de sa part. On savait pertinemment que tel scénario n’avait pas le moindre risque de se produire.
Sans chercher à l’interrompre, il encaissa en silence les accusations, estimant qu’il avait mérité ce retour de flamme. Non pas parce qu’il se reconnaissait coupable dans tout ce qu’elle débitait à son sujet (il préféra d'ailleurs en ignorer sciemment certains points sous peine de s'énerver illico), mais parce que c’était lui qui, le premier, avait volontairement choisi d’orienter une éventuelle conversation dans cette direction. Dieu l’en garde, on ne l’y reprendrait plus.
Au temps, donc, pour sa tentative de réconciliation.

Abel se rit de lui, se sa stupidité d’avoir pensé qu’elle ne l’attendrait pas au tournant. Bien sûr qu’elle n’allait pas lui faire de cadeau, il pouvait se mordre les doigts d’avoir été si bête, ou bien il pouvait se battre et refuser de lui laisser marquer ce point parce que de toute façon, fuir n’aurait servi qu’à lui donner raison. Le rire amer mourut dans sa gorge alors qu’il acceptait de croiser son regard. « Non je t’en prie, continue, t’avais l’air si bien partie sur ta lancée. » Evidemment qu’elle l’avait blessé, elle faisait partie de ces rares personnes dotées d’un talent tout particulier dans ce domaine, mais il fallait reconnaître qu’il l’avait cherché, ce coup-là. « Parfois, je me demande vraiment ce qui me pousse systématiquement à revenir vers toi comme ça » qu’il continua, bien décidé à ne pas céder aussi facilement. « Alors oui, c’était une erreur. Une regrettable erreur. T’avais certainement pas besoin d’être au courant de ça et pourtant t’as été suffisamment conne pour insister, va pas me faire croire que tu savais pas que ça finirait pas bien. C’est pas comme si t’avais été en reste alors m’accabler maintenant c’est un peu hypocrite. » Et tout serait tellement plus facile si, à ce moment, il avait pu se contenter de tout nier en bloc, mettre ses aveux sur le coup d’une envie de baise quémandant son dû face à quelqu’un qui avait déjà cédé une paire de fois mais non, il n’était pas bon menteur à ce point, il ne bernerait personne ici et certainement pas elle. « Mais visiblement j’aurais dû m’épargner la peine d’essayer d’être correct avec toi aujourd'hui, c’est pas comme si tu méritais l’effort après tout. » Son regard avait fini par la lâcher alors qu’il lui donnait la réplique et se perdait à présent sur les motifs abstraits du tapis trônant au milieu de la pièce. De son point de vue, il aurait simplement fallu qu’elle accepte ses excuse sans rien rétorquer mais c’était mal la connaître ; à croire qu’il retenait jamais ses leçons, du moins pas quand ça concernait Peyton.  


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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyMer 5 Avr - 0:47

Abel & Peyton
« and here we go (again).
Elle ne sait pas ce qu’elle veut, Peyton, elle ne l’a jamais réellement su. Elle nage à grandes peines, se noie, dans cet océan d’indécisions. Elle manque d’air, suffoque, étourdie par ses propres incertitudes, ses maux. Elle se raccroche à ce qu’elle peut.
Un coup elle n’aspire qu’à le blesser, l’atteindre. Elle sait qu’elle le peut contrairement à d’autres. Elle doit probablement faire partie de ces exceptions, ces exceptions capables de le toucher. C’est mauvais. Ça ne lui ressemble pas. Elle n’est pas foncièrement affreuse. Elle reste humaine cependant. Elle a ses vices, vices dont il connait l’ampleur. Il l’a entraperçue sous bien des visages. Pourtant, il est là, il revient encore et toujours vers elle. Tout comme elle, elle qui ne peut s’empêcher de l’effacer de son esprit. Il est le seul à même de la confronter, lui tenir tête, la pousser dans ses derniers retranchements. Le seul avec lequel elle peut se laisser aller totalement, se défouler sans se soucier de son jugement, de son regard. Elle ne doit pas jouer avec lui, plus maintenant. Avant, elle s’obstinait à se cacher derrière des apparences montées de toutes pièces. C’était avant. Avant, quand elle arrivait encore à garder le contrôle d’elle-même, de ses sens, en sa présence. Là, tout de suite, elle n’y arrive plus et ce, depuis un certain temps. Alors, il la voit, il la voit vraiment, réellement. Peut-être que c’est le seul. Il est son exception.
Un coup elle s’en veut, s’enivre des remords provoqués par le contrecoup de ses paroles tranchantes. Parce qu’elle n’est pas insensible, pas foutue de rester de marbre. Elle le pousse à ne pas forcément démontrer le meilleur de lui-même. Elle l’y oblige par pur égoïsme, pour se sentir apaisée, pour avoir un partenaire de sarcasmes et de répliques acérées. Ça fonctionne, c’est le pire, elle sait pertinemment que ça ne peut que fonctionner. Alors, il ne cède pas, ne s’écrase pas. Lui jette des mots peu appréciables au visage, des mots maîtrisés cependant, elle a connu pire. Et bien sûr, ça attise sa propre colère, mais c’est ce qu’elle veut après tout. Elle l’écoute sans scier, reconnait la vérité qui se détache de son discours, assimile pour mieux rétorquer. Parce qu’évidemment que non, elle n’a pas l’intention de calmer le jeu, de se détourner.

« Parce que je devrais sincèrement considérer ces piètres excuses comme un effort de ta part ? Alors que tu ne sais même pas pourquoi tu es désolé. » Un ricanement moqueur s’extirpe de ses lèvres. Correct. Le moment est mal choisi pour être correct. Peut-être aurait-il dû envisager cette option bien plus tôt. « Oui, c’était une putain d’erreur, pour une fois on est d’accord là-dessus. Je me suis trompée sur toute la ligne. Parce que vois-tu, je suis le genre de personne qui nourrit trop d’espoir. Heureusement, tu es toujours là, présent à l’appel, pour piétiner ce dernier. Je te félicite. » Elle ne sait pas ce qu’elle espérait lorsqu’elle s’est égarée à discuter sentiments et autres conneries du genre. Pente on ne peut plus glissante. Elle avait envie de se libérer d’un poids, ne supportait plus de ne pas savoir ce qu’il en était pour lui. Mais au final, ça n’a rien apporté, si ce n’est de la discorde. Elle se redresse, délaisse le canapé pour mieux se planter face à lui, le surplomber de sa hauteur. « Oh et pour éclairer tes lanternes, si tu reviens sans arrêt vers moi, c’est probablement parce qu’une infime partie de toi ressent quelque chose à mon égard, se soucie d’une autre personne que toi-même. C’est ça, d’être humain. » Ça suinte l’ironie, c’est pourtant véridique. Elle ne devrait pas s’heurter à lui de la sorte. Mais de toute façon, ça va quand même mal se terminer, alors qu’est-ce qu’elle a à perdre ? « Ah et j’oubliais, ça doit surement également être dû au fait que tu veuilles me baiser. » Référence à une confrontation lointaine s’étant déroulée dans l’enceinte d’Olympia, une confrontation qui ne manquait pas de dégénérer, il s'en est fallu de peu. Mais il s’agit également d’une piqûre de rappel faisant écho à leur dernière entrevue. Lui, tirant sa révérence, après qu’elle ait, non sans grandes difficultés, refusé de se plier à ses avances, après qu’elle ait fragilisé son ego.

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyMer 5 Avr - 7:12



Peyton & Abel
« and here we go (again)


Et ça y est, retour à la case départ : le ton houleux, l’attitude défiante, les yeux tout juste bons à jeter des éclairs assassins. Et puis cette fois il n’y avait personne avec eux, aucune bonne raison de les forcer à se tenir la bride serrée alors ils n’allaient certainement pas se contenir, la machine était mise en route et plutôt bien partie pour permettre à des propos balancés sous le coup de la colère et certainement pas assez mûrement réfléchis de se jeter au visage l’un de l’autre. A les voir soudain, on avait peine à croire que moins de cinq minutes plus tôt, Abel avait tenté une approche non-hostile.
« Et peut-être que si tu ne m’avais pas directement sauté à la gorge tu l’aurais su, ma foutue raison d’être désolé ! Dommage, t'as pas pu t'empêcher de piquer ta petite crise, et puis tu peux pas vraiment m'en accuser cette fois, c'est con pas vrai ? » il avait rétorqué, acerbe. Sauf que maintenant, c’était clair qu’il n’allait certainement pas lui donner cette satisfaction là, s’il avait eu à un moment donné le désir de faire pénitence c’en était bel et bien fini à présent. De toute façon au fond, c’était plus facile de s’engueuler parce que cette ligne de conduite là, au moins, il la connaissait bien, elle n’était d’aucune difficulté pour lui vu la fréquence à laquelle ils s’y exerçaient ensemble. Mais qu’elle retourne ses propres sentiments contre lui et s’en serve pour l’attaquer, c’était bas, ça le fit sortir de ses gonds en un rien de temps alors qu’à son tour il se levait d’un bond du canapé tel un diable de sa boîte, pour se retrouver fiché devant elle, trop près encore une fois, sauf qu’en ce qui concernait la situation présente il ne risquait pas de se laisser avoir par une proximité trop marquée. « Parce qu’au moins t’es actuellement bonne à quelque chose, quand tu baises. Et crois-le ou non, t’es tout de suite beaucoup plus supportable quand tu fermes ta putain grande gueule. » Sans crier gare, ses mains se portèrent sur elle et il la repoussa d’un geste brusque vers l’arrière, cherchant à libérer son espace personnel de sa présence ou bien simplement à la déséquilibrer. « Faut vraiment être con, pour éprouver à ton égard autre chose que la seule envie de t’ouvrir les cuisses ! Et rejeter systématiquement la faute sur moi pour ce bordel juste parce que j’assume le fait d’être un connard ça marchera pas éternellement, t’as beau jeu de te comporter comme ça mais tu vaux pas mieux que moi, Peyton, tu vaux pas mieux que ça et tout ce qui t’arrives maintenant c’est parce que tu l’as bien cherché. » Toutes ces années à se fréquenter et se supporter, à marchander afin que les relations entre leurs clans ne dégénèrent pas… forcément que ça leur pendait au nez, une situation comme celle-là, parce qu’ils avaient chacun un caractère trop fort qui passait son temps à se heurter contre celui de l’autre, rarement pour le meilleur et jamais sans une bonne fournée d’étincelles. S’il avait pu jeter son dévolu sur n’importe quelle gonzesse du ranch prête à se rouler dans la paille pour une situation privilégiée évidemment que ça aurait été plus simple pour tout le monde mais non, il avait fallu que ça tombe sur elle, ou bien que ça retombe s’il fallait qu’on prenne en considération le passif qu’ils avaient tous les deux, sauf que là ça n’avait rien à voir avec une passion de jeunesse et peu importe les efforts qu’il pouvait bien faire pour tenter de la repousser ça ne marchait jamais ; encore maintenant alors qu’il lui jetait un regard plein de hargne, une expression de colère déformant les traits de son visage, il avait toujours à son égard ce désir un peu violent qui se débattait derrière ses poings serrés.  


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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyMer 5 Avr - 16:23

Abel & Peyton
« and here we go (again).
Elle a conscience d’être allé trop loin, d’avoir franchi plusieurs limites. Mais c’est trop tard maintenant, parce que les mots ont débordé de ses lèvres, fusé à travers la pièce, brisé les bonnes intentions du cavalier. Il a raison, sans conteste, il a raison. Et elle se sent stupide, stupide d’être celle en tort, stupide d’avoir opté pour la solution de la facilité, stupide de ne pas avoir su contenir ses émotions. Tout est de sa faute et elle s’en veut, elle s’en veut de ne pas pouvoir le placer en parfait coupable de tout ce fiasco. Elle ne peut même pas l’accuser de se montrer blessant, après tout, elle l’a souhaité, il ne fait que réagir, forcément, elle l’a poussé sur cette voie. C’est horrible de sa part. Tout se bouscule, elle a du mal à aligner deux pensées correctes. Qu’est-ce qu’elle fout au juste ? Dans quoi est-ce qu’elle s’enlise exactement ? Qu’est-ce qu’elle veut ? Il s’agit là d’une question pertinente. Elle ne sait rien du tout, elle est empêtrée dans une toile géante, elle n’arrive pas à s’en défaire. Elle est injuste par contre et ça, elle le sait, c’est déjà ça. Au moins, elle n’est pas totalement aveugle. C’est petit, c’est mauvais de sa part, de retourner les sentiments qu’il peut bien éprouver telle une arme aiguisée, de les utiliser afin de l’atteindre. Elle n’est pas franchement fière, elle n’a pas réfléchi. Intérieurement, elle se demande s’il ne s’agit pas d’un moyen inconscient employé afin de le faire déguerpir loin d’elle. Ça aurait le mérite de faciliter les choses entre eux, elle n’aurait plus à gérer ce qu’elle ressent, elle n’aurait qu’à tout étouffer. Mais ce n’est pas si simple, parce qu’il revient à la charge, parce qu’elle le pousse à changer sa façon d’être en le confrontant, parce qu’il veut la défier, parce que de toute façon, si ce n’était pas lui, c'est elle qui serait venue à sa rencontre. Alors, c’est une impasse, ils sont coincés.

Il se relève, se plante face à elle, le regard foudroyant. Elle reste figée telle une statue de pierre, surprise par cette proximité, cette proximité qu’elle n’arrive jamais à gérer correctement. Il est trop proche, éveil ses sens et ça a le don de la contrarier. La faiblesse, elle ne la supporte pas. Elle se crispe imperceptiblement, mord l’intérieur de sa joue. Il est froissé, offensé, ça se ressent, dans son ton, dans sa posture, dans ses mots balancés sans filtre. Elle recule de quelques pas, vacille légèrement, tandis qu’il impose cette nouvelle distance entre eux. La délicatesse dans toute sa splendeur.
Il marque des points. Il est vraiment doué pour la confronter, appuyé là où ça fait mal, ça blesse. Non, elle ne pourra pas toujours se défiler, l’accuser de tous les maux. L’accuser d’être lui, l’accuser de son comportement, l’accuser de tout et n’importe quoi. Au fond, ça lui permet de se dédommager, se dédommager de ne pas le détester. C’est complètement insensé comme manière d’agir, de fonctionner.
Le silence retombe, elle a perdu toute sa superbe en l’espace de quelques secondes. « Je… » Et là, précisément, le peu de colère animant encore les parcelles de son être s’envole, se volatilise. Tout retombe, elle est assaillie, par la fatigue, par les regrets, tout. « Tu as raison, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. C’est plus facile quand tu endosses le rôle du coupable, t’en as la carrure. » Ça la frappe maintenant, cette façon d’agir, consistant à se défiler, à endosser le bon rôle, tout lui rejeter sur le dos sans scrupules. Elle soupire, frustrée, par elle, par son comportement. « Je suis désolée, c’était mauvais de ma part. » Plus que mauvais. Ça lui coûte de l’avouer, surtout après ce qu’elle vient d’encaisser sans rechigner. « Je n’ai jamais prétendu être supérieure à toi ou à quiconque. » Peut-être qu’elle l’a sous-entendu, surement même. Mais dans les faits, elle est plus proche de la blanche colombe que lui, sacrément plus proche. Cependant, il faut croire qu’elle est prête à l’accepter comme il est, avec ses vices, elle doit se l’avouer, sinon elle n’en serait pas là, à se raviser, s’excuser. Elle aimerait qu’il la répugne, qu’il la rebute. « C’est juste que je ne sais tout simplement pas de quelle manière me comporter en ta présence. » Et ça aussi, c’est quelque chose qui s’est ressenti lors de leur dernière entrevue, lorsqu’elle l’a repoussé, tandis que tout son être criait le contraire.

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyMer 5 Avr - 22:35



Peyton & Abel
« and here we go (again)


Aussi soudainement que le vent s’était levé, le calme retomba dans la pièce comme une chape de plomb qui lui écrasa les épaules alors que, surpris et clairement pris de court, il la voyait rendre les armes sans crier gare. Rien ne lui laissait présager un tel retournement de situation : après tout, n’avait-elle pas été la première à chercher la querelle là où, pour une fois, il avait tenté d’enterrer la hache de guerre ? Et parce qu’il ne la savait pas du genre à se laisser marcher sur les pieds (certainement pas par lui qui plus est), les propos insultants qu’il avait jeté en travers de la pièce auraient dû trouver un écho chez elle, non une reddition. S’il l’avait eue vraiment mauvaise, il aurait fort bien pu continuer sur sa lancée malgré tout (elle-même ne s’était pas gênée pour le faire quelques instants plus tôt, alors pourquoi l’épargner ?), mais il n’était initialement pas venu ici dans l’intention de déclencher des hostilités et sa colère, qu’elle avait su raviver avec brio, n’était pas soutenue par son énergie habituelle en ce que cette journée avait déjà traîné avec elle son lot événements éreintants. Alors il se trouva bien con, Abel, les bras ballants et l’herbe coupée sous le pied par ce changement subit, à ne plus savoir que dire ni même la manière dont il était supposé réagir face à ça.
« Donc, dans le doute, tu as jugé que c’était une bonne idée de te montrer agressive ? » L’acrimonie dans sa voix trahissait le reproche, elle avait abdiqué certes mais il n’allait pas passer l’éponge aussi rapidement, pas son genre, elle pouvait être sûre qu’il lui en tiendrait rancune. « T’es au moins au courant que je suis pas censé être ton ennemi ? » D’accord, tous les olympiens n’étaient certainement pas de cet avis (en ce qui la concernait, elle, il n’en savait trop rien au final) vu la mainmise qu’il avait actuellement sur leur précieuse cité et les quelques esclandres qui avaient bien pu avoir lieu depuis que ses hommes cohabitaient avec ceux de Peyton mais, sur le papier, ils étaient toujours alliés. Du moins pour l’instant. « Je me trompe peut-être, mais je suis presque sûr que c’était pas la bonne solution, à se demander où sont passées tes si précieuses facultés de jugement. » Il n’allait pas l’épargner, dénonçaient ses sarcasmes et son rictus sardonique, c’était un peu tard pour ça à présent. Mais il s’éloigna d’elle pour se planter devant la fenêtre, observant d’un œil distrait ceux qui s’agitaient dehors deux étages plus bas. Les émotions contradictoires se bousculaient salement dans sa tête, il avait été prêt à la frapper tout à l’heure mais ce n’était pas la seule envie qui l’animait alors c’était plus facile de lui tourner le dos, il ne voulait pas tomber dans un simulacre risible de ce tête-à-tête qu’ils avaient eu dans les écuries, l’humiliation ne lui était pas passée encore. « Et tu ferais mieux de te souvenir, pour la prochaine fois, que je suis pas là pour servir de défouloir à ta mauvaise humeur. » Venant de lui, cette dernière réplique était à se tordre de rire mais il semblait s’être calmé, il avait mit bien moins d’allant dans ces derniers mots que dans les précédents.

Ils devaient se poser des questions en bas, sur l’absence de leurs deux leaders. Pour peu qu’il n’y en ait pas déjà un pour être venu coller son oreille à la porte, ça ne ferait qu’alimenter les rumeurs qui couraient déjà à leur sujet. Fallait-il, dès lors, qu’il tire sa révérence avant que la conversation ne menace de s’engager dans une pente glissante encore une fois, ou se verrait-il accusé cette fois encore de chercher à fuir les difficultés ? Permettre à l’ambiguïté de revenir se faufiler entre eux c’était certainement la dernière chose dont ils avaient besoin, à l’heure actuelle, et pourtant il n’avait pas bougé sinon pour ouvrir le battant poussiéreux de la fenêtre, laisser un air moins renfermé s’engouffrer dans la pièce et qui aurait peut-être le mérite de leur remettre les idées bien à leur place.
Mais force était d’avouer qu’il était las, las de batailler contre elle, las de batailler contre ses propres pulsions.

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyJeu 6 Avr - 1:01

Abel & Peyton
« and here we go (again).
Elle baisse les yeux, Peyton, soudainement fascinée par ses bottines. Elle se doute qu’il ne compte pas se laisser attendrir par ses dernières paroles, par cette capitulation imprévue. Alors, elle préfère éviter son regard, sans tact, sciemment. Parce que c’est plus facile d’encaisser, de digérer les futurs reproches, si son attention est focalisée ailleurs, si elle ne subit pas, en plus de son ton âpre, les rictus insolents déformant l’harmonie de son visage. Le but n’est pas de retomber dans ses mauvais travers, de rétorquer avec une vivacité et un dédain déconcertants. Non, elle est trop lasse, elle n’a soudainement plus l’énergie nécessaire afin de lui tenir tête plus longtemps. Elle le connait cependant, elle sait parfaitement qu’elle ne s’en tirera pas aussi facilement, des excuses ne suffisent pas. Il a l’ego fragile, meurtri. Il est offensé, ça ne présage aucune pitié de sa part, il risque probablement de lui asséner encore quelques coups. Si elle veut rompre le cycle, apaiser les tensions, elle se doit de serrer les dents, ravaler sa fierté. Ce n’est pas gagné, ce n’est pas évident. Elle aurait pu s’épargner tout ça, trop tard maintenant, ça lui apprendra à l’ouvrir trop vite.

Ça aurait pu être pire. Malgré tout, ce n’est pas franchement agréable à l’ouïe. Elle lutte intérieurement, s’obstine à garder son clapet fermé, du moins dans un premier temps. Beaucoup de potentielles répliques qu’elle se doit de réprimer fusent dans son esprit, tournent en boucle. Il ne manque pas de culot tout de même. C’est le monde à l’envers. Elle devrait s’esclaffer face à ses propos. Peut-être devrait-il plus souvent croiser son propre reflet dans un miroir. Et encore, il serait capable de nier la réalité. Il est loin d’être le mieux placé pour tenir un tel discours vis-à-vis d’elle. Ça lui donne envie de rouler des yeux. Elle garde le silence, non sans peine. Il ne l’épargne pas, ne prend pas de gants, de détours. C’est quoi exactement, cette foutue manie qu’ils ont de vouloir se blesser mutuellement ? Ils cherchent quoi ? Parce que peu importe la finalité, personne n’est jamais gagnant. Ils finissent frustrés, éreintés, touchés. Ça ne leur apporte rien du tout, rien de satisfaisant. Encore une preuve de leur bêtise.

Enfin, le silence fait écho aux répliques acerbes du cavalier. Elle le savoure un court instant, relève la tête, s’enivre de l’air frais. Elle hésite. Qu’est-ce qu’elle doit faire maintenant ? Qu’est-ce qui se révèle être le plus judicieux ? Partir ? Étrangement, elle n’en a pas envie, pas tout de suite. La tension retombe, ses pupilles s’accrochent à la silhouette d’Abel. Elle s’avance, un pas, deux pas, atterrit au centre de la pièce, se fige. Ils ont besoin de cette distance, sans quoi ils risquent de s’empêtrer dans un nouveau piège. « Je tâcherai de m’en souvenir, je ne peux rien te promettre cependant, étant donné la facilité déconcertante avec laquelle on semble se provoquer. » ça vaut pour elle, ça vaut pour lui. Aucun d’eux n’est en reste. C’est habituel, ils se cherchent, se confrontent. C’est leur mode de fonctionnement par défaut. « Pour ce qui est de mes facultés de jugement, tu sembles les altérer en tout point depuis déjà un bon moment. » Face à lui, elle ne répond de rien, à la trappe ses résolutions, ses plans savamment échafaudés. La preuve en est. Et puis merde. Elle rompt leur périmètre de sécurité  imposé cette fois-ci par le rider, se plante à ses côtés, légèrement décalée vers l'arrière. Ses doigts glissent le long du bras, en une caresse délicate, ses phalanges s'entremêlant finalement aux siennes, cherchant le contact. Elle s’étonne de sa propre tendresse. Il ne la mérite pas. « Ce serait plus facile si seulement on pouvait se considérer comme de simples adversaires, rien de plus. » Elle devrait le considérer comme tel, une part d’elle l’envisage de cette manière d’ailleurs. Mais cette part, elle est infime, elle s’envole quand elle se retrouve face à lui. Malgré son ascendant sur Olympia, son intransigeance, il reste toujours plus qu’un simple ennemi. « Mais ce n’est pas le cas, c’est bien plus compliqué que ça. Et plus je m'efforce à nier, à me répéter le contraire, moins je me convaincs. » Ce n'est qu'un souffle, un aveu prononcé sans réserve, c'est rare. Une autre preuve de leur bêtise.  
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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) EmptyJeu 6 Avr - 6:37



Peyton & Abel
« and here we go (again)


Malgré son intérêt apparemment tout nouveau à l’égard du paysage extérieur, Abel restait concentré sur Peyton, toute son attention tournée vers elle quand bien même il avait choisi de lui tourner le dos. Sa première réplique lui arracha un mince sourire bien qu’il choisit de ne pas y répondre, elle avait raison bien sûr et de quand datait la dernière entrevue au cours de laquelle ils ne s’étaient pas accrochés, au juste ? Brièvement, il se demanda ce qu’il en serait d’eux aujourd’hui s’il n’y avait pas eu cette foutue attaque des chacals sur Olympia pour lui faire prendre conscience pour la première fois de l’importance qu’il attachait à savoir sa compagne en vie et bien portante, ni pour forcer leurs rapports à se multiplier du fait de tout ce qui s’en était ensuivi. Il était là, le point de départ, alors est-ce qu’ils seraient parvenus à rester aveugles l’un envers l’autre ? Probablement que ça aurait mieux valu, mais ce n’était plus le temps d’y penser à présent et soudainement Peyton se retrouvait à ses côtés, le contact de sa main sur son bras lui arrachant une tressaillement qu’il ne put, ou ne voulut, chercher à camoufler, et ses doigts se refermèrent sur les siens  avant qu'il ne réalise ce qu'il venait de faire.
« Je sais plus quoi faire de toi, Peyton » , il avoua tandis qu’il se tournait finalement vers elle, cherchant son regard pour la énième fois depuis cette confrontation mais sans y dénicher la moindre réponse. « J’arrive pas à te suivre. Je te comprends plus. » Puisque l’heure était visiblement aux aveux, tant pis, même s’il avait le pressentiment qu’il allait regretter cette fois encore, vu que c’était systématique à chaque fois qu’il finissait par baisser sa garde avec elle. Mais elle était là, juste devant lui, et il ne pouvait pas s’affirmer insensible à cette proximité à laquelle il avait voulu échapper plus tôt et qu’elle avait choisi d’instaurer une nouvelle fois ; ça finirait sûrement par dégénérer et à ce stade, elle ne pouvait plus prétendre ignorer ce fait immuable.
Alors il leva une main vers son visage, pour y dégager une mèche rousse qu’il replaça derrière son oreille, prétexte fumeux afin de caresser sa peau, avant de se pencher vers elle et de l’embrasser, mais sans hâte cette fois, sans cette espèce de faim fiévreuse ni la brusquerie caractéristique qui avait déjà eu la fâcheuse tendance d’initier ce contact. Et il en profita le temps que ça dura parce qu’elle ne se dérobait pas à lui, sa main finalement calée contre son cou, l’autre venue trouver sa place sur ses hanches. «  Alors quoi  », il finit par déclarer après un moment,  « Tu vas me repousser une fois de plus et encore prétendre que c’est pas judicieux ? » Abel ne s’était pas écarté d’elle, se refusait à la lâcher des fois qu’elle ne choisisse de s’échapper au dernier moment, il ne pourrait certainement pas encaisser qu’elle se défile comme la dernière fois, il ne lui pardonnerait pas. « On devrait probablement redescendre avant qu’ils ne prennent l’initiative de venir voir ce qu’il ce passe », il persévéra. Probablement, mot clef de la phrase. Son envie était cependant toute autre puisque loin de vouloir illustrer ses paroles en rompant le contact avec elle, il choisit à la place de s’emparer de ses lèvres une nouvelle fois, plus possessif déjà.

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