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 (VI) and here we go (again)

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Peyton Yates
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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) - Page 2 EmptyJeu 6 Avr - 20:56

Abel & Peyton
« and here we go (again).
Elle est supposée être terrifiée, elle devrait l’être. Terrifiée par son incapacité à rester loin de lui, terrifiée par ce manque, ce manque inconsidéré qu’elle ressent lorsqu’il ne daigne pas poser les yeux sur elle, terrifiée par le passif ombrageux du cavalier, terrifiée par tout, pour bon nombre de raisons logiques. Il n’en est rien, c’en est affligeant. Ils sont paumés, ils se perdent ensemble, de plus en plus intensément, se laissent engloutir par leurs sentiments trop forts, inappropriés. Le point de non-retour. Il a été franchi depuis un certain temps déjà, elle s’en rend compte maintenant. Ils sont piégés, à deux, prisonniers de leurs propres désirs, ça ne peut qu’empirer, forcément. C’est trop tard pour reculer, renoncer. De toute manière, ce n’est pas comme si elle le souhaitait, comme si elle envisageait cette option. Elle n’a pas l’intention de se défiler pour cette fois, parce qu’elle sait qu’il ne le lui pardonnerait pas, pas une fois de plus.

Elle non plus, elle ne parvient plus à suivre son propre raisonnement. Elle se trouve incohérente, contradictoire, déraisonnable aussi. Elle resonge aux paroles de Caden, à ses révélations, au fait qu’il se soit placé en posture délicate pour elle, pour la mettre en garde. Tout ça pourquoi au final ? Pour qu’elle prenne conscience de son incapacité à instaurer des limites entre elle et lui. Pas vraiment concluant, pas vraiment sensé. Un instant l’idée qu’il puisse la repousser malgré tout la guète. L’appréhension lui noue l’estomac. Ce serait un juste retour des choses après tout, ça ne lui parait pas improbable. Il est doté de cette foutue fierté. Elle le vivrait mal, ce possible rejet, c’est sûr. Elle l’encaisserait amèrement. Plutôt gonflé de sa part, elle l’admet volontiers. Alors, lorsque le toucher de sa paume sur sa joue rompt enfin le semblant d’attente, elle soupire, c’est la délivrance. Il scelle définitivement leurs lèvres dans une étreinte douce, tendre, en parfait contraste avec leurs derniers échanges. Son cœur cogne dans sa poitrine, résonne dans ses tympans, l’assourdit, tandis que son emprise se resserre fermement autour d’elle. Elle ne veut pas qu’il se détache, qu’il la laisse, pas déjà. Il a cependant tôt fait de lui remémorer leur rencontre au sein de l’écurie. Elle avait opté pour la prudence, s’était défilée en quelque sorte, dérobée à ses avances. « Je maintiens, ce n’est pas judicieux, c’est complètement déraisonnable. » Parce que rien n’a changé, si ce n’est qu’elle se fiche bien à présent d’être prudente, mesurée. Elle ne cherche pas à lui échapper, ses mains se posent sur son torse, les doigts saisissant le tissu de son t-shirt dans un acte possessif, désespéré. Il ne peut pas partir. Elle doute, malgré la main logée contre sa nuque, l’autre calée sur sa hanche. Parce que là, précisément, elle a besoin de lui, ses sens ne sont que chaos, l’appellent. Elle ne répond pas à ses paroles pleines de bon sens, pas tout de suite, se contente d’accrocher les prunelles d’Abel en un regard surement suppliant. Ils n’ont pas besoin d’eux, ils savent se débrouiller sans eux et peu importe les rumeurs, les ragots qui pourront bien en découler, elle s’en fout complètement. Et lui aussi d’ailleurs. Ses bras se nouent autour du cou, l’attire à elle, un peu plus, toujours plus, elle ne supporte plus la moindre distance s’immisçant entre eux, les séparant. Elle se perd corps et âme dans ce second baiser, plus prononcé, plus intense. Elle a l’horrible sensation d’être dépendante, de ne plus pouvoir se passer de lui.

Elle reprend son souffle, Peyton, cherche à calmer sa respiration saccadée. « Probablement. » qu’elle lâche, s’évertuant à le repousser, se détournant de lui, reculant de quelques pas non sans se heurter à une certaine résistance. Elle la décèle rapidement cette pointe d’agacement dans le regard d’Abel, le déplaisir contractant ses muscles, l’exacerbation crispant sa mâchoire. « Probablement qu’on ne devrait pas céder à nos pulsions. » Elle hôte sa propre blouse, s’attarde un instant sur son soutien-gorge, dévoilant sa poitrine nue. « Probablement qu’on devrait se montrer raisonnable. »  Cette fois, c’est le t-shirt du rider qui subit son empressement, sa frustration,  endurant le même destin que son haut. « Probablement qu’on devrait taire nos sentiments. » Elle brise la distance, se coince à nouveau contre lui, force le contact de leur peau nue. Une cascade de frissons lui parcoure l’échine, elle inspire l’odeur de sa peau, effleure sa bouche du bout des doigts. « Et probablement que je devrais te planter là, encore. » Les lèvres épousent sa mâchoire, s’y attardent, traçant une ligne imaginaire jusqu’à sa clavicule. Les gestes sont lents, caressants. « Je te veux, Abel. Maintenant. » Les mêmes mots, la même intonation qu’il a employé la dernière fois, le même désir omniprésent. C’est presque une demande, une requête tardive, un écho à ce qu’il s’est déroulé quelques semaines plus tôt. Un retour qu’elle aurait dû lui octroyer.

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Abel Rhodes
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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) - Page 2 EmptyVen 7 Avr - 7:01



Peyton & Abel
« and here we go (again)


Complètement déraisonnable, disait-elle. Mais rendu à ce stade-là, lequel des deux pourrait encore se targuer de l’être, raisonnable ? Ils savaient parfaitement que c’était une erreur, une de plus, mais ça ne les empêchait pas de persévérer. Pire, ils ne demandaient que ça. Alors quand elle s’écarta de lui, Peyton, il crut pour quelques secondes qu’elle se fichait bien de sa gueule ; il n’en aurait pas fallu beaucoup plus pour faire basculer son humeur radicalement, une remarque fut d’ailleurs retenue de justesse tandis qu’il la voyait enfin s’attaquer aux boutons de sa chemise et l’ombre passa, la contrariété disparaissant aussi vite qu’elle était arrivée alors qu’il la dévorait du regard sans la moindre gêne (elle aurait été déplacée, au vu de tout ce qui s’était déjà passé entre eux). « Essaye seulement » il lui glissa dans un souffle tout en refrénant à grand peine la faim terrible qui l’assaillait au contact de leurs peaux nues, il ne lui permettrait pas de partir, il n’y avait plus de retour en arrière possible. L’ultimatum qu’elle lui lança alors lui arracha un sourire mi-figue mi-raisin (on n’aurait trop su dire s’il appréciait la référence) qu’il eut tôt fait d’étouffer dans une nouvelle embrassade, à ce stade il la désirait trop pour être salaud – ou alors il aurait choisi cet instant précis pour lui rendre la monnaie de sa pièce. La victoire qu’il aurait retiré de cette vengeance mesquine n’aurait eu que le goût amer de la frustration, or Abel ne se sentait pas l’envie d’être puéril face à ce corps partiellement dénudé qu’elle lui offrait sans réserve, ça n’en valait pas la peine.
Pas à pas, il la guida à travers la pièce jusqu’au canapé où ils seraient mieux à l’aise (coucou Billie) alors que ses lèvres s’attaquaient à sa peau et ses mains, au pantalon qu’elle portaient encore. Un à un, tous les vêtements furent abandonné sans remord (l’acharnement qu’il eut sur ses chaussures les fit rire, et pour une fois il n’eut aucune peine à passer outre les moqueries, trop désireux de la suite pour avoir le temps de s’offusquer) tandis qu’ils s’échauffaient de plus en plus, mûs par la passion réveillée qui animait leurs gestes. Le vieux divan accueillit deux corps fiévreux qui ne demandaient qu’à se posséder.

***

La notion du temps lui avait complètement échappé. S’il tendait l’oreille, il pouvait encore percevoir quelques bruits deux étages plus bas mais leurs hommes avaient dû finir les tâches qui leur avait été imposées et le convoi d’Olympia ne reviendrait probablement pas avant encore un peu temps. De toute façon, il était plus intéressé par la respiration enfin reposée de Peyton, sur laquelle il se focalisait, et son corps où ses mains, quoique rassasiées, continuaient encore de s’y promener. Il fallait profiter de l’instant tant qu’il durait encore, se gorger de son odeur, savourer le calme tant qu’il existait encore ; le temps des querelles reviendrait bien assez vite se glisser entre eux deux mais, dans l’immédiat, ils n’avaient pratiquement pas échangé un mot et c’était aussi bien comme ça, Abel préférait autant ne pas avoir à réfléchir à ce qui se passait encore avec eux.
Néanmoins, il dut finalement s’obliger à s’arracher de cette immobilité fraîchement retrouvée : ils ne pouvaient pas continuer à ignorer éternellement la précarité de leur situation, quelqu’un allait forcément finir par s’inquiéter et il ne tenait pas spécialement à se faire surprendre nu. S’amorça alors la quête des habits épars et le retour contrariant à la réalité et au présent.


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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) - Page 2 EmptyVen 7 Avr - 19:05

Abel & Peyton
« and here we go (again).
La douceur de l’instant est inestimable, rare, surtout quand il s’agit d’eux. Les paupières closes, la tête calée contre le torse du cavalier, elle peut même percevoir les battements réguliers de son cœur, symphonie apaisante. Elle a besoin de ça, après cette journée pénible, elle a besoin de ce moment de plénitude, de calme, ça lui manquait. Elle aimerait appuyer sur pause, arrêter le temps, faire perdurer l’instant encore un peu. Impossible malheureusement. Le temps est un facteur bien trop capricieux, il leur file entre les doigts. Elle soupire légèrement, insatisfaite suite à la pensée brève de cette fatalité. Elle la repousse dans un coin de son esprit, la chasse promptement. Autant l’ignorer, autant saisir le moment, en profiter, se délecter de ses mains parcourant sa peau nue. La réalité lui semble soudainement bien trop pénible à affronter, trop douloureuse, trop éreintante aussi. Quelques sons indistincts lui parviennent déjà depuis l’étage inférieur, troublant leur fragile quiétude, elle fronce les sourcils, pas le moins du monde emballée par l’idée de devoir redescendre. Elle veut se montrer égoïste pour une fois, songer à elle, ne s’inquiéter de rien. Impossible également.

Il rompt leur étreinte et ce n’est pas franchement pour lui plaire, loin de là. Il a terriblement plus de volonté qu’elle en tout cas. Fait remarquable. Déjà son contact lui manque, pire sensation du monde. Ça ne pouvait pas durer éternellement, bien sûr que non. Elle lève les bras au ciel, réprime un bâillement, étirant ses muscles endoloris. Ses prunelles indiscrètes se posent sur le corps dénudé d’Abel, parti en quête de ses vêtements éparpillés à même le sol, aux quatre coins de la pièce. Elle n’a aucune volonté, cette dernière l’a complètement abandonnée, elle s’est envolée elle ne sait où. Elle hausse les épaules, pas vraiment encline à se dépêcher. Cependant, l’unique idée que quelqu’un puisse débarquer d’une minute à l’autre, la découvrant en tenue d’Eve, la pousse à suivre les traces de son amant. Il ne lui faut que quelques minutes pour enfiler ses sous-vêtements, se démener avec son jean et reboutonner sa blouse. Elle passe une main dans ses cheveux, se donne un semblant de contenance, peut-être d’allure également, même si elle n’est pas tout à fait certaine du résultat. Le silence omniprésent ne lui semble cette fois-ci pas réellement pesant, il est plutôt agréable d’ailleurs. Elle se tourne, découvrant le rider une nouvelle fois sur le canapé, en duel avec ses chaussures. « Je crois que je vais te laisser en tête-à-tête avec tes rangers, pas certaine de vouloir assister à ça. » plaisante-t-elle sans gêne, un rictus malicieux déformant ses traits. Elle se penche, plante ses lèvres sur les siennes, s’en délectant une dernière fois, avant de décamper aussitôt. Autant en profiter jusqu’au bout, elle n’est pas certaine de pouvoir réitérer ce moment avant longtemps.

Lorsqu’elle s’engouffre dans le couloir, le retour à la réalité est on ne peut plus brusque. Des voix plus fortes s’élèvent, le ton semble s’envenimer plus bas. Elle lève les yeux au ciel, une querelle de plus à gérer, la lassitude ne tarde pas à s’immiscer une nouvelle fois en elle. Elle presse le pas, s’engage dans l’escalier sans vraiment prêter une attention particulière à ce qui l’entoure. L’endroit est supposément sûr, n’est-ce-pas ? Normalement, oui, normalement est un facteur bien trop vague.
Ce qui la frappe en premier lieu, ce n’est pas la douleur, c’est la détonation, le sifflement assourdissant lui vrillant les tympans. Les minutes ralentissent, s’éternisent. Le chaos, ça la marque également. Les cris, les bruissements de pas pressés, la surprise et la panique s’emparant des lieux. Tout lui semble flou, confus, totalement abstrait. Elle porte une main fébrile au niveau de son omoplate, le contact lui arrache un sanglot de douleur, elle perd l’équilibre, quelques points lumineux lui brouillant la vue, contrecoup. Ses jambes ne tardent pas à céder, elle s’écroule au milieu des escaliers, décontenancée, poussant un gémissement rauque. Elle mord l’intérieur de sa joue, ignorant le liquide âcre maculant ses phalanges. La plénitude, la quiétude, lui semblent soudainement bien loin, trop éloignées. Jamais ils n’auraient dû mettre à terme à ce moment.

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Abel Rhodes
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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) - Page 2 EmptySam 8 Avr - 15:51



Peyton & Abel
« and here we go (again)


Peyton se pencha vers lui et il lutta un instant contre l’envie de l’attirer sur ses genoux, de l’empêcher de filer pour encore quelques minutes, mais ça n’aurait fait que retarder l’inévitable : à ce stade, mieux valait être réaliste et retourner aux priorités de la vie qui les attendait à l’extérieur de cette pièce. Il s'abstint donc de tout geste et, resté seul, termina de s’habiller, profitant du calme silencieux qui volerait en éclat dès lors qu’il retournerait se mêler aux riders et olympiens restés au rez-de-chaussée.
La cigarette qu’il venait de porter à ses lèvres n’eut pas le temps d’être allumée que la détonation se fit entendre de l’autre côté de la porte close.
D’autant plus assourdissante que toute trace de combat avait été balayée depuis longtemps, elle poussa Abel à se précipiter vers le couloir, la prise de sa main déjà fermement assurée sur la crosse de son pistolet et redoutant déjà une esclandre qui avait viré à la catastrophe entre les survivants supposés s’épauler et qu’il faudrait gérer avant que ça n’empire trop. Il ne vit que du coin de l’œil une silhouette inidentifiable prendre la fuite : déjà, son attention s’était brusquement trouvée accaparée par l’olympienne qui gisait dans les escaliers. Soudainement dévoré par une angoisse inexplicable à l’idée qu’elle puisse avoir été tuée, il jura et se hâta vers elle alors que, déjà, les premiers raiders se manifestaient sur le palier de l’étage inférieur, alarmés par le coup de feu. Le rider, arme en main et un genou à terre à côté d’elle, s’imposait en coupable idéal à leurs yeux, il en prit conscience à l’instant où les regards se croisèrent et que la suspicion se creusait déjà une place au beau milieu de la surprise générale.
Mais elle était encore consciente et la blessure, fleur de sang en pleine éclosion sur son omoplate, n’était certainement pas fatale : le soulagement le remit sur les rails et avant que l’un des nouveaux arrivants n’ait eu le temps de prendre des mesures, il s’était déjà relevé, ordonnant aux olympiens présents sur la scène de s’occuper d’elle tandis qu’il embarquait quelques-uns de ses hommes avec lui pour partir aussitôt sur une chasse à l’homme, pas assez fou pour partir sans aide affronter un mec qu’il était seul à avoir vu et qui s’attendait certainement à des représailles, planqué dans une des pièces du premier étage, probablement prêt à faire feu à vue pour sauver sa peau et se tirer d’ici.

***

Lorsqu’elle se réveilla de la léthargie forcée dans laquelle ils l’avaient plongée, Abel était seul avec elle, avait usé sans gêne de son autorité pour dégager tous les autres à l’extérieur. La chance avait au moins voulu qu’ils aient gardé quelques médicaments avec eux (en tant qu’expédition de secours à la base, ils étaient tout de même partis un minimum équipés) et qu’elle avait pu bénéficier de ce luxe lors de l’extraction de la balle. Ça ne valait pas les conditions sanitaires qu’aurait normalement nécessité ce genre d’opération, mais c’était toujours mieux qu’un peu d’alcool et un bout de chemise en guise de bandage de fortune. « Bouge pas trop vite », qu’il lui intima tout en l'empêchant, d'une main fermement posée sur son épaule saine, de se redresser déjà sur son séant. Ils lui avaient bricolé un genre d’attelle qui tiendrait bien jusqu’à tant qu’elle retourne à Olympia, du moment qu’elle ne s’agitait pas trop. Peu de chance, à priori. « La balle t’as salement amoché l’omoplate. » Quoiqu’au moins la pétoire n’avait pas été suffisamment puissante pour lui transpercer l’épaule, mais l’os avait encaissé le choc et Peyton risquait de déguster pour quelque temps encore. « Les voitures devraient revenir d’ici moins d’une heure, va falloir que tu prennes ton mal en patience d’ici là. » Assis juste à côté d’elle, il ne pouvait détacher son regard de son visage, mais le ton de sa voix restait neutre et se gardait bien de trahir l’ascenseur émotionnel qu’elle lui avait infligé tout à l’heure.

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) - Page 2 EmptySam 8 Avr - 18:45

Abel & Peyton
« and here we go (again).
La chance. Facteur on ne peut plus aléatoire. Jusqu’ici, elle n’a jamais réellement eu à s’en plaindre, au contraire. Pourtant, on ne peut pas dire qu’elle excelle dans le domaine de la prudence ni même de la vigilance. Peut-être qu’elle est née sous une bonne étoile, qui sait. Contrairement à d’autres c’est même certain. Elle a toujours été dotée d’une sacrée dose chance, jusqu’à présent en tout cas. Il fallait bien que cette dernière tourne à un moment ou un autre, ça ne pouvait pas durer éternellement. Sept années sans trop d’embûches, du moins sans se voir infliger de blessures importantes, subir trop de casse, c’est un record en soi, c’est long. Bien sûr, elle a eu des petits bobos, comme tout le monde, bien que depuis l’attaque des jackals on ne puisse plus vraiment utiliser ce genre de termes afin de définir les sévices endurés. Autant espérer que cela ne soit pas le point de départ d’une longue succession en chaîne de catastrophes ambulantes. Pas sûre qu’elle puisse le supporter, qu’elle en ait le mental. Déjà qu’elle a le sentiment de flancher petit à petit au fil des mois. Bien évidemment, elle ne laisse rien paraître, elle n’est pas folle ce point. Pas question qu’on découvre ses failles. Plutôt douée pour jouer la comédie, préserver les apparences. En réalité, sans compter le fiasco auquel s’apparente son semblant de vie privée, le reste n’est autre que chaos. Alors oui, la chance lui file définitivement entre les doigts, à tous les niveaux.

Les souvenirs sont flous, dispersés. La douleur, c’est un peu près tout ce qu’elle arrive encore à appréhender. Le reste est superflu. Elle lâche un gémissement plaintif tandis que la réalité la rattrape bien trop vite à son goût, la tirant sans douceur de son sommeil imposé. La panique, elle s’immisce en elle, l’anime, l’agite, une main puissante et ferme l’empêchant d’y céder complètement. Abel. Elle ouvre enfin les paupières, découvrant une pièce vide, vide de toute agitation, calme. Furieux contraste. Elle l’écoute, non sans difficulté, assimilant ses mots à grande peine. Moins d’une heure, ça lui parait terriblement long. Elle acquiesce, une moue souffreteuse dénaturant ses traits. « Sans offense, je préfère quand les rôles sont inversés. » Tentative de plaisanterie les replongeant de nombreuses années en arrière. Tout aurait été différent si elle l’avait laissé livrer à lui-même ce jour-là, le laissant succomber à sa blessure. Elle aurait pu, il n’avait vraiment rien fait méritant compassion ou inquiétude de sa part. Il faut croire que déjà à l’époque, elle ne pouvait se résigner à l’abandonner. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Concrètement, elle ne se souvient que de très peu de détails, voire aucun. À coup sûr, elle se doute que son agresseur n’a pas dû faire long feu, pas étonnant en soi. « Ça va, toi ? » Leurs regards se croisent longuement, rien en lui ne traduit un quelconque trouble, une quelconque inquiétude. Il n’est pas vraiment du genre à dévoiler ses sentiments. En quoi est-ce que ce serait différent cette fois ? En rien, non. Puis au fond, ça ne l’a jamais dérangée, du moins pas plus que ça. Elle y est habituée, à cet air faussement détaché qu’il adopte depuis l’adolescence. « Je veux dire, personne d’autre n’a été blessé ? » Sa voix est faible, ce n’est qu’un souffle, un léger murmure. Toujours là à se faire un sang d’encre pour les autres, à la place de se focaliser sur sa petite personne. Le silence fait un moment écho à ses paroles. Plutôt étrange, il en a perdu sa voix. « Pourquoi tu me regardes comme ça ? » Elle esquisse un sourire totalement raté, il faut l’avouer, altéré par les élancements constants et douloureux lui mitraillant l’épaule. Peut-être qu’il est plus troublé qu’il n’y parait.

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) - Page 2 EmptySam 8 Avr - 23:59



Peyton & Abel
« and here we go (again)


Un mince sourire sans joie s’attacha à ses lèvres tandis que l’allusion à leurs retrouvailles lui ramenait à l’esprit quelques souvenirs guère agréables, mais il ne pouvait décemment pas lui tenir rancune pour ça, après tout qui appréciait de se manger une bastos ? « Y a un de ces enfoirés qui a réussi à passer entre les mailles du filet, il a dû bien se planquer jusqu’à ce que tu lui passes sous le nez, j’imagine que l’occasion était trop belle. Enfin ce fils de pute risque plus d’aller s’en vanter à qui que ce soit maintenant. » Ils n’avaient même pas essayé de l’arrêter, de prendre leur temps afin de le questionner sur ses motifs, la raison de cet élan suicidaire soudain qui l’avait forcé à se manifester alors qu’il aurait simplement pu attendre que les riders et les olympiens se cassent d’ici : personne n’en avait rien à foutre, de tout ça, et l’ennemi une fois déniché avait été abattu comme un chien pour partir ensuite rejoindre les autres cadavres, qu’on brûlerait juste avant de décamper des lieux – la fumée attirerait sans doute l’attention alors mieux valait s’en abstenir tant que les lieux étaient encore occupés.
Elle n’avait pas fière allure, Peyton, le teint pâle et la voix ténue, la douleur qui se trahissait dans ses expressions et son attitude. Ça le fichait mal à l’aise, de la voir comme ça, quoiqu’il ne savait pas bien d’où venait cet inconfort, l’inquiétude continuer de le ronger sournoisement alors qu’il la savait tirée d’affaire, il détestait se sentir comme ça, ça ne lui ressemblait pas vraiment. Et elle dû bien finir par se rendre compte de quelque chose malgré son état, peut-être parce qu’il avait laissé filer ses questions sans y répondre alors qu’il ne l’avait pas quitté du regard un seul instant. La dernière apostrophe le rappela néanmoins à l’ordre, il se renfrogna un peu. Parce que j’ai cru t’avoir vu mourir. Parce qu’il n’avait pas aimé l’émotion qui l’avait brutalement traversé à cet instant, aussi bref avait-il été. Parce qu’il lui en voulait de lui avoir fait ressentir ça, tout comme il lui en voulait pour s’être senti beaucoup trop rassuré qu’elle soit finalement sauve. Peyton le forçait à retrouver une part de lui qu’il s’était efforcé d’emmurer au mieux depuis le début de l’apocalypse pour ce qu’il n’y voyait là qu’une faiblesse handicapante. « Pour rien » qu’il jeta néanmoins sur un ton qui se voulait péremptoire, refusant de lui donner la bonne raison, refusant de s’engager sur ce sentier-là. Mais sa main ne s’était pas retirée de l’épaule de l’olympienne malgré qu’elle n’y soit plus nécessaire, il ne semblait même pas s’en être rendu compte alors même que ses doigts continuaient d’y exercer une légère pression, comme s’ils ne pouvaient pas se résoudre à rompre le contact.
« Marvin s’est fait buter » il répondait à la question précédente des fois qu’elle se pique de l’envie d’insister, elle ne saurait sans doute pas qui c’était Marv’, mais la seule information à retenir était la mort d’un rider de plus pour un connard qui avait tenu à défendre sa peau et à ne pas calmser tout seul. « Mais t’es la seule à avoir été blessée. » Toujours ça de pris, l’avantage des morts (puisqu’il fallait bien en trouver un) c’est qu’au moins eux ne bouffaient pas leurs maigres ressources en médicaments. « Et tu ferais bien de t’en tenir à ça, y en a encore qui sont persuadés que c’est moi qui t’ai tiré dessus, du coup ça m’arrangerait que tu me claques pas entre les doigts alors qu’on a aucun témoin. » Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’humour n’avait jamais été un de ses points fort. N’en restait pas moins que si ses hommes et lui n’avaient pas été fichus de remettre la main sur ce pauvre type, la situation se serait avérée fort compliquée pour la suite. Après tout, même Peyton n’avait pas eu l’occasion de voir son agresseur et, même s’il doutait fort qu’elle se serait jointe aux accusations contre lui, elle n’aurait pas non plus été en mesure de les infirmer.


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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) - Page 2 EmptyDim 9 Avr - 1:11

Abel & Peyton
« and here we go (again).
Il est piètre menteur, Abel, comme souvent quand il s’agit d’elle et de ses sentiments. Il a trop longtemps tenté de les repousser, encore maintenant, malgré le fait qu’il soit percé à jour. Ou alors, il ne veut tout simplement pas les assumer. Parce que forcément, c’est plus simple de s’efforcer à ne rien ressentir, tout étouffer au fond de soi, prétendre. Il entretient sa carapace, formidable carapace faisant de lui quelqu’un d’intouchable, d’imperturbable, au premier abord du moins. Elle sait qu’elle compte, tout comme il compte pour elle. Alors, pourquoi cette question ? Pourquoi avoir demandé ? C’est stupide de sa part, elle connait déjà la réponse, elle n’a pas réellement besoin de l’entendre de vive voix. Bien sûr que l’inquiétude s’est emparée de lui, l’angoisse, évidemment, il n’est pas un robot, une machine sans cœur. Du moins, preuve en est, certaines personnes arrivent encore à faire battre ce dernier. Son fils. Sa fratrie. Elle-même. Il ne doit pas aimer ça, cette sensation de fragilité, de faiblesse, la peur aussi. Elle peut comprendre, mais qui peut se targuer de vivre, survivre même, sans éprouver une quelconque crainte pour autrui ? C’est presque impossible, inenvisageable. Elle n’a pas l’intention de le relancer à ce propos, même s’il s’en assure de lui-même en changeant de sujet, répondant à sa question précédente. Parce qu’elle voit bien qu’il se renferme, qu’il ne veut pas en parler, sous peine que ça devienne surement trop réel, encore plus que maintenant.

Marvin. Elle ne va pas mentir, ça ne lui évoque rien. Il n’empêche qu’il s’agit d’une perte humaine, alors forcément ça la touche, ne serait-ce qu’un minimum, c’est comme un léger pincement au cœur. Surtout qu’elle se sent responsable, comme toujours, elle se sent sans cesse responsable de toute manière, peu importe de quoi il peut bien s’agir. Elle aimerait s’endurcir parfois. L’unique réconfort est bel et bien le fait qu’elle soit la seule blessée, c’est déjà ça de pris. Bien qu’elle ait du mal à encaisser la douleur, elle peine beaucoup, ça doit probablement se lire sur son visage. Loin d’être une dure à cuir, elle ne s’en cache pas. « Je suis désolée. Pour Marvin. » Et pour le stress occasionné, la multitude d’émotions qu’il s’est vu dans l’obligation de surmonter par sa faute. Elle se garde d’y faire allusion, autant éviter de le mettre mal à l’aise une nouvelle fois.
La plaisanterie est légère, faible, il essaye au moins. Ça la distrait, c’est un tant soit peu réussi donc. Elle ne se souvient pas vraiment de la scène, pour sûr certains Olympiens ont dû s’imaginer le pire, déduire rapidement le fait qu’il puisse s’avérer être son agresseur. C’est d’ailleurs tout à fait légitime, ça peut se comprendre. « Tu sais, il suffisait de me le dire si mes performances sexuelles t’ont déplu, pas besoin de me tirer dessus pour autant. » Elle a envie de lui arracher un sourire, ne serait-ce qu’un léger rictus, même si ça lui semble tout simplement impossible, au moins aura-t-elle essayé à son tour. Elle ne veut pas continuer ainsi à être la cause de cette expression indéchiffrable. « Pas besoin d’être aussi radical. » Elle porte une main à son épaule meurtrie, mauvaise idée, ça lui arrache un murmure, une plainte. Ses doigts glissent finalement vers la gauche, pour mieux retrouver ceux d’Abel, s’y entremêlant délicatement. « Merci. » Elle a la sensation d’être dans un monde parallèle, dans un sens ce n’est pas pour lui déplaire, même si elle aurait préféré éviter de se prendre une balle, tout de même. « Je te remercierais encore plus si tu pouvais me refiler un peu de ton endurance à la douleur ou si  tu avais une bouteille d’alcool sous la main. » Oublier la douleur, elle aimerait, d’un autre côté elle veut profiter encore un peu de la présence du cavalier, ne serait-ce que quelques minutes. Pensées contradictoires. Il a vraiment le don de la rendre totalement incohérente.

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) - Page 2 EmptyDim 9 Avr - 14:14



Peyton & Abel
« and here we go (again)


C’était déplorable, quelque part, qu’il fallait qu’ils en soient rendus à un tel scénario pour être enfin fichus de se comporter comme des personnes normales l’un envers l’autre. Comme s’ils en étaient tout bonnement incapables s’il n’y avait pas un incident pour les y obliger, les pousser dans leurs retranchements et les faire réaliser qu’ils passait à côté de quelque chose. Peyton lui tira un rire fatigué puis il haussa les épaules, répliquant ensuite avec une désinvolture feinte : « Tu sais bien que je ne fais jamais les choses à moitié. » Ça, elle était aux premières loges pour ne pas l'ignorer, en effet. Son regard descendit errer vers leurs doigts entrecroisés, presque étonné de les trouver là. Merci ? Il haussa un sourcil surpris. Merci pour quoi, au juste ? Ce n’était pas comme s’il lui avait sauvé la vie, il n’avait même pas été celui qui avait tué son agresseur (et elle ne l’aurait probablement pas remercié pour ça de toute façon), n’avait pas aidé pour l’opération (il n’avait pas les compétences requises alors si aucune nécessité ne l’y obligeait, mieux valait qu’il s’abstienne)... au final il n’avait rien fait pour elle, sinon se trouver présent quand elle avait repris conscience.
« Mon endurance ? » Il retint un ricanement, ne laissant filtrer qu’un vague sourire amer. « Je ne l’ai gagnée qu’à force de subir ce genre d’expériences, pas sûr que tu veuilles la récupérer comme ça. » Elle n’avait certainement pas oublié qu’il s’était évanoui sous la douleur, la première fois qu’il avait fallu lui retirer une balle du flanc. Lui en tout cas ne risquait pas de l’effacer de ses souvenirs, en ce que ça avait été un des évènements marquants qui lui avaient permis de réaliser à quel point ils vivaient dans un monde qui avait changé. « Enfin à défaut de te l’accorder, je devrais au moins être en mesure de satisfaire ton autre requête. » Les vivres qu’ils avaient récupérés au cours de la fouille du manoir avaient été stockés dans un coin de la pièce, tout été rassemblé ici afin de faciliter le chargement lorsque le convoi reviendrait récupérer les derniers raiders. Abel se leva, libérant sa main de la prise qu’elle y avait dessus, et s’éloigna pour aller fourrer son nez dans les affaires ; il se souvenait très bien qu’ils avaient dénichés quelques bouteilles d’un alcool visiblement artisanal, et ne tarda d’ailleurs pas à les repérer. « A en juger par l’odeur, c’est infect, mais au moins ça devrait être fort. » Revenu s’asseoir à côté d’elle, il avait débouchonné son butin et en avait humé le goulot sans pouvoir réprimer une légère grimace. La logique aurait voulu qu’il lui refuse la boisson en ce que l’alcool n’aiderait certainement pas à la coagulation de la plaie, mais le rider n’était pas homme à se piquer de ce genre d’attentions : Peyton était bien assez grande pour savoir cette information et se gérer toute seule. A la place de ça, il se dévoua pour prendre la première gorgée puis glissa une main dans le dos de l’olympienne et l’aida à se redresser afin qu’elle puisse à son tour goûter à ce tord-boyaux infâme, mais qui avait au moins le mérite de tout décaper sur son passage.


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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) - Page 2 EmptyDim 9 Avr - 19:16

Abel & Peyton
« and here we go (again).
C’est certain, il n’est pas de ceux faisant les choses à moitié. C’est noir ou blanc, tout ou rien. Plutôt rien que tout quand il s’agit de sentiments. Et puis, parfois, contre toute attente surtout, il y a ce genre de moment, totalement indéfinissable. À croire qu’ils ont besoin d’une excuse, d’un fait marquant, pour se comporter normalement, sans se bouffer le nez, sans piques acerbes et joutes verbales aiguisées. C’en est frustrant, affligeant. Elle se répète qu’ils disposent de circonstances atténuantes, parce qu’ils sont tous deux à la tête d’un groupe, chacun ayant leur propre idéologie, alors forcément, ça creuse un fossé, ravive le conflit. Il n’y a pas de distance imposée entre leurs obligations et leurs émotions, ils ne font pas la part des choses, c’est trop compliqué, presque impossible. Du coup, ils en sont là, à se découvrir l’étrange faculté de se parler sans hausser le ton, se parler vraiment, échanger. Elle ne peut s’empêcher de songer au fait qu’ils passent trop souvent à côté de ce genre d’instant, ils gâchent leur temps, le gaspillent, préférant préserver leur fierté mutuelle. Autant ménager leur ego respectif plutôt que de s’aventurer en terre inconnue, n’est-ce pas ? Ils sont trop attachés à leur orgueil, beaucoup trop. Sans compter le dernier point non négligeable, la faiblesse qu’ils représentent l’un pour l’autre, un fardeau de plus à gérer. Sacrée conséquence. « Oui, je suis plutôt bien placée pour le savoir. » Pas un reproche, plutôt un constat amer. Elle n’est pas franchement mieux que lui à ce sujet, elle fonce sans cesse tête baissée lorsqu’il s’évertue à la contrarier, la confronter, au lieu de calmer le jeu, d’avoir la tête sur les épaules. Ils ressemblent à ce vieux disque rayé tournant en boucle, non-stop.

Elle ne s’imagine pas réellement tout ce qu’il a bien pu traverser, que ce soit les blessures physiques ou même psychologiques. Ils ont tous un passé, ponctué d'événements marquants, les forgeant de manière différente. Diamétralement différente en l’occurrence. Elle l’accepte avec ses bagages, ce n’est pas toujours évident certes, elle a du mal à encaisser une grosse partie de ses actes et pourtant, elle s’y accroche à cette tête de mule, cet homme respecté par certains, dénigré par d’autres, ce personnage imposant et craint qui ne laisse personne indifférent. Tout le monde a un avis à propos d’Abel Rhodes, tout le monde sans exception. « En effet, pas certaine de pouvoir supporter d’autres incidents de ce type, pas vraiment l’envie non plus. » Pas du tout l’envie. Elle a le souffle court, ralenti, chaque inspiration est un calvaire. C’est donc ça, de se prendre un projectile. Il rompt le contact, forcément, se dressant sur ses jambes, ça lui arrache une moue insatisfaite. « Une requête sur deux de satisfaite, c’est déjà pas mal. » étancher sa soif d’alcool est peut-être encore moins judicieux que de se perdre dans les bras du cavalier, il n’empêche qu’elle s’en contre fiche bien. De toute manière, elle n’a pas fait grand-chose de judicieux aujourd’hui. Elle en a marre de se montrer raisonnable. « Je note que tu peux t’avérer utile. » déclare-t-elle tandis qu’il s’empare d’une bouteille à l’allure indéfinissable. Un léger rictus moqueur vient étirer ses lèvres, illuminer son visage blême. Étant donné l’expression de dégoût on ne peut plus démonstrative affichée par son interlocuteur, ils ont affaire à un grand cru artisanal. Elle le sonde un instant, accepte volontiers son aide alors qu’il la redresse lentement. Le liquide est atroce, lui brûle la gorge, elle s’en délecte néanmoins, peu importe la sensation, elle préfère ressentir ça. Elle ne peut réprimer une grimace, savant mélange de dégoût saupoudré d’un soupçon de douleur. « C’est franchement répugnant, ou peut-être que je suis trop habituée à ta réserve personnelle. » Ça doit jouer, en effet. En fin de compte, elle est peut-être plus privilégiée qu’elle ne pense. Après tout, elle a beau aller trop loin, utiliser des mots trop forts, parfois même en venir aux mains, et elle est toujours là. Bien sûr, elle se doute qu’il soit fréquemment obligé de lutter contre ses pulsions meurtrières à son égard. « J’ai la sensation que ce n’est pas réel. Toi, moi, pas d’hurlements. » Pourtant, il a cette main glissée dans son dos, ses prunelles d’acier ne la quittant pratiquement pas. Alors, c’est forcément réel. « Je pourrais presque croire à une hallucination. » Même si elle est entièrement satisfaite que ce n'en soit pas une, dans le cas contraire, elle aurait été bien trop déçue. Quitte à être blessée, autant en tirer un quelconque bénéfice.

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) - Page 2 EmptyDim 9 Avr - 23:06



Peyton & Abel
« and here we go (again)


« Ouais, enfin tu ferais bien de te départir de tes goûts de luxe parce qu’elle durera pas éternellement, ma réserve personnelle. » La cave du ranch, autrefois impressionnante, avait sévèrement morflé au fil des ans malgré l’utilisation toujours plus parcimonieuse que ses propriétaires en avait fait. Si quelques prises étaient parfois venues renflouer le stock, il était néanmoins évident que les bouteilles de qualité allaient en s’amenuisant, quand elles ne finissaient pas simplement par se gâcher. Sous réserve de parvenir à se monter une distillerie artisanale digne de ce nom, ils finiraient tous par se contenter de ce genre de pisse de canasson alcoolisée et pire, de trouver ça bon à la longue. La bouteille trouva de nouveau le chemin de ses lèvres, ce n’était guère raisonnable mais il était hors de question qu’il la laisse profiter de cette merveille gustative toute seule, lui aussi en avait besoin après tout – dans une bien moindre mesure, certes, il ne s’en cachait pas.
Pas de hurlement, oui, le fait était suffisamment notable pour être signalé. Pour combien de temps encore ? « Va savoir, peut-être que c’est simplement la douleur et les médocs qui te font délirer. Mais alors, tu risques pas d’arranger ton cas si tu rajoutes l’alcool par dessus tout ça. » C’est vrai que ça ne risquait pas de faire bon ménage avec les cachets qui lui avaient été donnés plus tôt, mais Peyton n’était probablement plus à ça près aujourd’hui. « Quoique s’il n’y a que ça qui t’inquiète, je pense que les hurlements reviendront bien assez vite. Dès que tu seras remise d'aplomb, probablement. Tu ferais mieux de profiter tant que ça dure. » Et lui aussi, d’ailleurs, mais c’était bien pour ça qu’il était encore à ses côtés, non ? Enfin, fallait pas se voiler la face, ils avaient partagés (ils partageaient encore, d’ailleurs) un moment privilégié qui volerait en éclat dès lors que chacun retournerait prendre ses fonctions à la tête de son clan de survivants. « C’est juste que je m’attaque pas à plus faible que moi, t’es pas en état de te défendre, où serait l’intérêt. » Bien que pas vraiment sérieux, il y avait une part de vérité dans la réplique, et la manière dont il l’avait laissée tomber aurait pu prêter à confusion. Après tout, la prochaine rencontre ne serait probablement planifiée que pour tirer au clair tous les nouveaux problèmes qui auraient eu le temps de naître entre leurs deux factions, et le même manège recommencerait jusqu’au prochain dérapage. Il avait beau réaliser que ce n’était pas un comportement très sain, il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il convenait de faire. La querelle qu’ils avaient eu sur le sujet deux semaines plus tôt n’était pas sortie de nulle part, après tout – d’ailleurs il persistait à penser que c’était une erreur dans laquelle ils se complaisaient, c’est juste qu’il avait de moins en moins la force de vouloir y résister ; ce n’était certainement pas ce qui s’était passé aujourd’hui qui risquait de changer la donne, bien au contraire. Sa main s’attardait contre son dos, caresse légère qui se gardait bien de s’aventurer vers la zone meurtrie. « Donc, tu vas la boire cette bouteille ou vous allez juste vous regarder dans le blanc des yeux jusqu’au retour de tes hommes ? »


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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) - Page 2 EmptyLun 10 Avr - 0:57

Abel & Peyton
« and here we go (again).
« S’il s’agit d’un simple délire, j’aime assez dans tous les cas. » Peut-être qu’elle divague, oui, si c’est le cas, cette divagation vaut bien mieux que la réalité, tellement mieux. Elle n'en est pas au point de s’imaginer que ça, ce moment précis, puisse perdurer. Bien sûr qu’il s’agit d’un aparté éphémère, elle n’a pas envie d’y songer maintenant, pas envie qu’il prenne fin. Il faut néanmoins se rendre à l’évidence, les hurlements seront rapidement ravivés. Elle est fatiguée d’avance. Il faut constamment que ça dégénère entre eux, peu importe le sujet, peu importe la situation. Jamais d’accord, toujours en contradiction, parfaitement conscient que l’offensive n’apporte rien de plus, si ce n’est l’échauffement des esprits. Ils sont pris dans un engrenage duquel ils n’arrivent pas à s’extirper, pas souvent en tout cas. Ils sont coincés. Comme si ce n’était déjà pas assez compliqué entre eux, il a fallu qu’un autre aspect de leur relation pour le moins conflictuelle s’anime, se manifestant petit à petit, prenant toujours plus de place, grandissant sans qu’ils ne puissent s’y opposer. Et maintenant, qu’est-ce qu’ils sont supposés faire ? Comment est-ce qu’ils sont censés réagir ? Peut-être devraient-ils lutter encore plus fort, plus ardemment. Elle essaye, encore et encore, sans succès. Malgré tout, malgré leurs moments de parfaite incohésion, ces moments pendant lesquels ils se font souffrir mutuellement sans s’en rendre compte, ça reste toujours plus fort qu’elle, elle n’arrive pas à se détacher. Elle l’a cherché, elle l’a confronté, elle a voulu obtenir des réponses, l’entendre de vive voix. Foutu sentimentalisme à la con. Qu’est-ce que ça lui a apporté ? Des emmerdes, c’est certain. D’un autre côté, elle voulait savoir, elle en avait besoin, c’était plus fort qu’elle. Elle ne voulait pas être la seule à éprouver ce mélange contradictoire d’émotions. C’est égoïste, elle en a conscience. « Ne t’inquiètes pas, je profite, malgré la douleur qui semble vouloir tout gâcher. C’est plutôt agréable, si on oublie les circonstances bien sûr. » Difficilement oubliable, même si elle s’efforce de concentrer la moindre parcelle de son attention sur le cavalier, ses yeux, sa voix, sur cette bouteille d’alcool affreuse, sur tout sauf la souffrance occasionnée par son omoplate meurtrie. « Je ne suis pas en état pour m’attaquer au sarcasme et aux joutes verbales salées, c’est sûr. Alors forcément, sans partenaire de jeu, ça se révèle tout de suite moins intéressant. » Elle préfère plaisanter plutôt que de s’offusquer de la réplique d’Abel. De toute façon, elle est rodée, bien pire lui est parvenu aux oreilles, il suffit de remonter le temps quelques heures plus tôt. Mots souvent dictés par la colère, la frustration, jetés sans réfléchir, utilisés comme moyen de défense, bouclier leur permettant de prendre une certaine distance avec leurs sentiments respectifs. Jusqu’ici, il s’agit de leur unique moyen de communication, ils n’arrivent pas à s’en départir. Enfin unique, c’est un bien grand mot. La violence ou leurs pulsions charnelles sont également deux portes de sortie couramment empruntées.

Elle s’exécute, portant une nouvelle fois le goulot à ses lèvres, le liquide éveillant de nombreuses manières ses papilles. Incontestablement, elle est dotée de goûts de luxe, même si elle se contentera de ce breuvage pour le moins corsé et déroutant. « Laisse-moi profiter de ce goût hors du commun, savourer, puisqu’il faut bien que j’oublie mes goûts de luxe. » Malheureusement. Plus le temps défile, plus les bonnes choses s’amenuisent. Ils s’y feront, forcément, ils s’adapteront comme à chaque fois. L’adaptation, c’est ce qui leur permet de survivre, de persister dans ce monde détruit. Elle boit, ne le quitte pas un instant du regard, s’affligeant cette fois-ci une gorgée plus importante, une mimique d’écœurement traduisant son ressenti. Dans un ultime effort vain, elle tente de se redresser encore un peu, souhaitant réduire la distance instaurée entre eux. Elle s’avoue rapidement vaincue, trop faible, l’entièreté de son articulation lui remémorant son infirmité douloureuse. « Tu comptes me regarder trinquer longtemps ou accéder à ma nouvelle requête ? » Requête informulée, il peut bien s’y contraindre. Elle a l’irrésistible envie de profiter une dernière fois de la saveur de ses lèvres avant qu’il ne soit trop tard, avant que le convoi ne revienne. Saveur qu’elle sait on ne peut plus agréable que l’alcool.  

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) - Page 2 EmptyLun 10 Avr - 22:54



Peyton & Abel
« and here we go (again)


Les répliques de Peyton lui arrachèrent de nouveau un léger sourire qu’il n’essaya pas de réprimer, elle était mal en point certes mais elle conservait malgré tout son sens de la répartie, elle refusait de se laisser abattre. Mine de rien, ça ne lui aurait pas déplu que cet interlude puisse s’étirer indéfiniment, pas forcément pour le temps passé avec elle, mais surtout parce que ce genre de conversation légère faisait cruellement défaut à son quotidien. Ces derniers temps, ça avait été encore pire que d’habitude : entre l’épidémie, la mort de Cirilla, celle de son père et Caden qui ne discutait plus avec lui que par le biais de quelques mots balancés au travers de l’encadrement d’une porte, il avait eu l’esprit encombré par un puit sans fond de problèmes. Alors pouvoir, pour une fois, s’échanger quelques phrases superficielles au cours d’une conversation qui ne revêtait pas vraiment d’importance, ça lui faisait du bien, même compte tenu des circonstances qui les avaient amenés jusque là.
Ce serait se voiler la face que de prétendre qu’il n’avait pas compris où l’olympienne voulait en venir tandis qu’elle tentait, infructueusement, de se rapprocher davantage de lui. Mais il ne prit pas l’initiative de l’y aider, se contentant de l’observer galérer jusqu’à tant qu’elle abandonne et admette à haute voix son impuissance, soit au bout de guère plus d’une poignée de secondes. « A vrai dire, je pensais attendre que tu sois complètement saoule, mais à ce rythme on y est encore ce soir, alors puisque tu insistes…  » Tout en continuant de lui offrir le soutien de sa main calée contre son dos, Abel réduisit la distance entre eux jusqu’à tant que leurs lèvres finissent par s’épouser de nouveau. Récupérant dans le mouvement la bouteille qu’elle tenait encore, il la posa sur le sol à côté d’eux avant qu’elle ne profite d’être sans surveillance pour se renverser vicieusement. Sa bouche goûtait encore la boisson immonde mais bizarrement, ça le dérangeait beaucoup moins de cette manière.

Prétendre qu’il n’avait pas entendu les voitures revenir (plus tôt que prévu ?) serait mentir, le fait est qu’il avait volontairement choisi de ne pas y accorder toute l’attention qu’il aurait dû, son attention trop accaparée ici pour qu’il fasse passer l’information cruciale du retour des raiders au premier plan. Le silence s'était pourtant de nouveau installé entre eux tandis que leurs souffles s'entremêlaient avec la proximité de leurs visages, ses doigts qui s'attardaient sur la peau satinée de sa joue. Les bruits de pas dans l’escalier ne tirèrent eux aussi aucune sonnette d’alarme parce qu’il s’en foutait royalement, dans l’immédiat, de ce qui pouvait bien se passer au dehors, et puis après tout n’avait-il pas demandé à ce qu’on leur fiche la paix ? Alors il fallut que la porte s’ouvre à la volée pour qu’il se retourne enfin vers l’entrée de la pièce, la soudaineté de l’interruption ayant poussé sa main droite à se porter sur la crosse de son arme, vieux réflexe mécanique dont il ne prenait même plus conscience avec le temps.


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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) - Page 2 EmptyMar 11 Avr - 22:55

Abel & Peyton
« and here we go (again).
La facilité qu’avait l’univers avait à se transformer en une pile de crottins était assez impressionnante, même en compagnie des Riders. Le convoi de voiture était retourné à Olympia et Bass avait laissé les blessés en compagnie d’Elanor et Iris, échangeant quelques mots bien trop habituels à ses yeux. Déjà vu, trop souvent vu ces derniers temps. Ils repartirent  presque aussitôt pour rejoindre les autres, laissés à régler les derniers soucis. Peyton en compagnie d’Abel et d’une majorité de cavaliers – contrairement à ce que ses silences et regards en coin pouvaient faire supposer, il n’était pas opposé à l’alliance. Ils en avaient besoin  et les Riders n’étaient pas les pires alliés sur lesquels ils auraient pu tomber. La moitié des gens qu’il aimait de ce monde y vivait, et Bass s’effrayait parfois que cela puisse obscurcir son jugement, gardant une certaine réserve forcée. Olympia devait passer d’abord, il n’imaginait pas un univers où il survivrait à la chute de la ville. Alors, le comportement de Peyton lui faisait peur ces derniers temps. Elijah avait failli, et Peyton semblait perdre son calme et sa raison lorsqu’Abel Rhodes était dans les parages. Ce n’était pas ses affaires, mais Bass avait peur et ne pouvait s’empêcher de tendre l’oreille et de craindre le pire pour Olympia. Ils étaient alliés pour faire profiter leurs deux camps et depuis, ils s’en sortaient, tous. Qu’elle  n’oublie pas leurs intérêts c’était tout ce qu’il implorait. Jamie lui devait la vie et admirait Rhodes senior. Cela piquait au creux de la poitrine de Bass de les voir parler ensemble, de voir le brun avoir l’affection et le respect que le grand frère n’avait plus il y a huit ans. Mais hey, barbu naïf qu’il était, il n’était encore au courant que ça, ce n’était rien par rapport à ce qui l’attendait.

Bass lâcha un « merde » plus las qu’autre chose en voyant l’éclaireuse à cheval venir à leur rencontre sur la route. Cela se passait trop « bien » pour l’instant hein ? Peyton était blessée, elle s’était prise une balle. Vous parlez d’une information partielle qui fit faire un mini-arrêt cardiaque à Bass. Par quel connard ? Dire qu’à l’entendre sa blessure mal cicatrisée de sa cuisse ne l’élança pas était un mensonge – intégralement sa faute, penser à attaquer Peyton dans les semaines à venir pour qu’on ne se retrouve pas avec une éclopée en leader secondées par un boiteux en déséquilibre mental et physique et un suicidaire aux pulsions violentes contre le monde entier. Il fit accélérer le convoi, pressé de récupérer Peyton, quel que soit son état. « - Où est-elle ? » Pas un mort de plus. Et il valait mieux pas qu’un des hommes de la vallée le ralentisse alors que les portières des voitures claquées et que les Olympiens descendaient, un peu hagards et inquiets des bagnoles.  Il revit l’incident de la morgue dans un flash. Il pouvait peut-être faire confiance aux riders pour honorer leurs accords, mais protéger sa chef, ce n’était pas encore au poing. Bass se précipita dans la pièce indiquée, ouvrant la porte avec plus de force qu’il n’aurait dû. Bass, l’aspect sauvage, les yeux un peu fous mais des gestes doux et une allure silencieuse 98% du temps.

Pas là alors qu’il ouvrait la porte à la volée, cherchant Peyton du regard. Tout ça pour s’arrêter net au beau milieu de la pièce. « - Qu’est-ce que tu fous ? » Le ton était plus méfiant que prévu et sa main se posa machinalement sur la crosse du revolver jackal qu’il se coltinait toujours. Comprenez : Abel, la main sur son arme, presque sur Peyton, à l’épaule bandée entaché de sang.
Enlacés. Bass mit un instant supplémentaire à réaliser la prétendue affection entre les deux leaders, qui devaient être ne train de s’embrasser de manière tout sauf pudique quelques instants auparavant. Le recruteur pencha la tête sur le côté, désignant la porte de la main, puis eux, perplexe, le sarcasme un peu mordant entre ses lèvres. « -Est-ce que je dérange ? Parce que je pensais que tu étais blessée. » Le regard de Bass s’arrêta un instant sur l’arme d’Abel, sans le vouloir. Un très étrange enchaînement de circonstance pour lui qui reprenait son souffle de s’être précipité, inquiet. Machinalement, il s’approcha un peu d’eux, inquiet pour Peyton, le cœur pressé, jusqu’à ce que sa boots fasse un léger tintement de verre, le forçant à s’immobiliser à distance.

Spoiler:
*débarque tout feu tout flamme*

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) - Page 2 EmptyJeu 13 Avr - 1:12

Abel & Peyton
« and here we go (again).
La légèreté. C’est frappant, marquant. La légèreté, elle tranche avec le chaos d’autrefois, avec les cris et les bruissements de pas affolés, avec la douleur fourmillant jusqu’au plus profond de ses tripes, avec les quelques mots durs et froids qu’ils ont bien pu s’échanger, se jeter au visage. Presque apaisant, reposant même, comme moment. Pour le moins imprévu, complètement inattendu. Donc, il faut que l’un d’eux en pâtisse, soit blessé, pour que cet instant se présente à eux, pour qu’ils abattent leurs multiples barrières et murs érigés au fil du temps. Amère conclusion dont elle doit se contenter. Frustrante conclusion également. Elle chasse cette dernière de son esprit, pour aujourd’hui du moins, profiter, c’est ce qui compte.
Un sourire en biais étire le coin de ses lèvres, tandis qu’il s’évertue à accéder à sa requête sans vraiment rechigner. Elle ne tente même plus d’esquisser un mouvement, effort vain, elle le sait. Alors, elle se laisse guider, Peyton, profitant simplement de la présence du cavalier, de leur proximité, de sa main caressant le creux de son dos, de leurs lèvres s’étreignant sans pudeur. Ça vaut bien mieux que l’horrible breuvage dont elle s’est délectée plus tôt, mille fois mieux. C’est ça, qu’elle risque de regretter le plus, cette quiétude éphémère, cette désinvolture, cette sensation d’insouciance. Ils n’essayent pas de jouer, de se cacher, déroutant mais appréciable. Exceptionnel aussi. Ils sont entrelacés, presque front contre front, incapable de se quitter, leurs souffles entremêlés, leur bonne volonté envolée. Elle n’est pas à même de mettre fin à ça, à ce qu’elle n’arrive pas à nommer, à définir. Elle n’en ressent pas l’envie, pas le besoin. Plus rien ne semble les atteindre, plus rien ne semble exister autour d’eux. Il n’y a qu’eux deux, Peyton et Abel, non une Olympienne et un Rider.

La réalité est brutale, déplaisante. Peut-être qu’elle s'exprime sous forme de traits familiers, cette fameuse réalité, ce n’est pas pour autant qu’elle s’en révèle moins dure, au contraire. Elle sursaute, son cœur loupant un battement. Posé ainsi sur elle, le regard de Bass est déconcertant, on ne peut plus difficile à surmonter, à assumer. Pourtant, elle ne baisse pas les yeux, elle ne prend pas non plus la peine d’instaurer une distance raisonnable entre elle et Abel. Pas la peine de nier, pas la peine de s’encombrer de ses airs d’ingénue, c’est trop tard. De toute manière, elle n’a jamais cherché à contredire les rumeurs, au moins, la confirmation est là. Elle n’a pas de mot. Qu’est-ce qu’elle peut bien dire ? Il ne semble même pas s’adresser à elle, pas encore. Aux aguets, les deux hommes s’observent en chiens de faïence, prêts à se sauter à la gorge, à se battre pour un os, elle, en l’occurrence. Loin d’elle l’envie d’endosser ce rôle. Elle fronce les sourcils, désarçonnée par la situation, frustrée aussi, c’est le mot-clef de cette journée.
Déranger. Oui, qu’elle a l’envie folle de répondre. Elle s’abstient. Elle serre la mâchoire à la place, grince des dents, digérant le sarcasme on ne peut plus palpable dont il fait preuve. Elle n’aime pas le jugement qu’elle décèle, ni cette impertinence. D’accord, il est inquiet, surpris, agacé et alors ? Il n’a pas le droit de s'adresser à elle sur ce ton, pas parce qu’elle est sa chef, mais parce qu’il est supposément son ami, alors ça touche, oui, forcément. « Tu as terminé de te comporter comme un enfant de cinq ans, c’est bon ? » Aucune once de froideur dans sa voix, ce n’est qu’un souffle faible, blasé. Elle n’a pas le courage de se battre. « À moins que tu ne comptes faire mon procès. » Elle n’est plus vraiment à ça près. « Vous pouvez arrêter de tripoter vos armes ? » qu’elle enchaîne. Cette fois, l’agacement est totalement percevable.  Ils comptent faire quoi ? S'entretuer ? Parce qu’assister à un combat de coqs ne fait pas partie de ses projets.

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) - Page 2 EmptyDim 16 Avr - 11:21



Bass & Peyton & Abel
« and here we go (again)


Son regard se posa sur Bass, intru tout sauf bienvenu à cet instant précis, mais Abel s’abstint de tout commentaire : après tout, ce n’était pas un de ces hommes et, par conséquent, pas à lui de gérer ça. Les premières répliques crevèrent le silence brusquement envahi d’une tension palpable et il se leva, s’écartant de Peyton en même temps que sa main laissait finalement tranquille le pistolet face à l’absence évidente de menace que la remarque agacé de l’olympienne n’avait pas manqué de souligner. « Vous êtes arrivés plus vite que prévu » il remarqua après un bref coup d’œil jeté à sa montre – geste inutile en soit, il savait très bien que l’estimation de temps que lui avait donné Alex était loin d’avoir été atteinte, or l’éclaireuse ne se trompait généralement pas de beaucoup sur ce genre de sujet –, ils avaient dû forcer l’allure après avoir été informés de l’incident. Et le rider ne cherchait pas à masquer que l’intrusion subite du nouvel arrivant ne le mettait pas en joie. Pourquoi prétendre le contraire, vu la position dans laquelle il venait de les surprendre ? « Alex aurait oublié de vous préciser qu’il n’y avait plus de danger ? Se dépêcher maintenant était inutile, c’est tout à l’heure qu’il aurait fallu être présent. » Gaspillage inutile de carburant selon lui, bien qu’il savait pertinemment que ce retour inattendu serait mieux pour la blessée : plus vite elle serait de retour à Olympia, mieux elle se porterait. Elle avait besoin d’un repos que la situation précaire de ce manoir ne risquait pas de lui apporter, pour ce que la mainmise qu’ils avaient dessus pouvait très bien être bousculée à tout moment : la zone était sécurisée certes, mais pour combien de temps ? Ils n’étaient pas vraiment à l’abri ici, du moins pas autant que dans un campement fortifié comme il se devait.
Mais il ne se cachait pas de sa part égoïste, qui aurait voulu continuer à profiter encore de cet instant volé parce qu’ils n’étaient certainement pas prêts d’en retrouver un pareil. A la logique et à la raison qui lui rétorquaient que c’était probablement mieux comme ça, il ne pouvait empêcher une pointe de déception de s’y opposer malgré tout.
Son regard quitta finalement Bass pour revenir étudier Peyton, indécis du comportement à adopter. Il aurait probablement fallu qu’il quitte la pièce et les laisse mettre au clair la situation (après tout, les reproches de l’olympien ne s’étaient adressé qu’à elle), mais il était curieux de ce qui pouvait potentiellement arriver ici, ou bien peut-être était-ce simplement qu’il n’appréciait pas trop ce Ferguson.

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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) - Page 2 EmptyDim 16 Avr - 21:40



Bass & Peyton & Abel
« and here we go (again)


Il gêne, il dérange, Bass en a bien conscience et c’est peut-être cette sensation, ce chatouillis sous la peau, qui le fait parler de manière pire que d'habitude. Sarcasme et rudesse font partie de son aura un peu trouble, mais il a bon fond, jamais de mauvaises intentions à part par accident. Mais la sensation de rejet le repousse vers un réflexe instinctif qui n’est pas du bon effet. De trop. Il dérange, il est rejeté. Jalousie, bien que ce ne soit pas envers Abel, bien que cela ne prenne pas ce mot là dans son esprit. Jalouse qu’ils aient un moment à eux alors qu’on en bave, alors qu’il s’inquiétait. Sensation d’être une pièce rapportée, peur que Peyton oublie les intérêts d’Olympia et qu’elle oublie son bras droit, son Ferguson.

Il est désarçonné de la voir dans les bras d’Abel, et ne sait pas sur quel pied danser et le souffle blasé de Peyton n’aide pas. Il a mal réagit et il tique malgré lui. Disons qu’il était sur l’agressivité parce que sur la défensive ? Réaction avant que ça merde, avant d’être blessé, avant d’être rejeté et qu’Olympia pâtisse des élans de leur leader. Priorités mal placées. Avec un temps de retard, après Abel, Bass lâche son arme. A sa décharge, il n’avait eu conscience de la toucher, mais il n’était pas le seul. Plus vite prévu ? Une part de Bass, celle indignée, celle paranoïaque, rugit intérieurement. Qu’est-ce que cela voulait bien dire ? Comme s’il n’était pas censé être là, comme si le chef des cavaliers avait un plan, une stratégie qui ne les incluait pas. ”- Nous étions inquiets.” Il corrige. Bass n’allait pas s’en vouloir de ça, de sa volonté de protéger la nouvelle leader d’Olympia, Bass refuserait de s’excuser, refuserait de culpabiliser. Ou que ça le mène. Bass encaisse le reproche en se mordant la lèvre inférieure, détournant les yeux d’Abel pour contrôler son envie de hurler. Sauf que bosser les yeux sur Peyton encore marquée des baisers d’Abel, encore contre lui. C’est troublant.  “- Je vais là où Peyton m’ordonne, comme Jamie t’obéit.” corrige-t-il avec un signe de tête, et une grimace - il aurait préféré être là et aider, oui, mais il fallait bien ramener les blessés, et eux aussi avaient besoin de quelqu’un. Qu’on ne lui dise pas qu’il aurait fallu qu’il soit présent, c’est une accusation qui passe mal chez Bass. Surtout après avoir escorté des Olympiens en sang.

Il pose son regard sur Peyton cette fois et esquisse un sourire d’excuse. Son impertinence oubliée, reste son inquiétude et la douceur dans son regard. Peyton est son amie, avant tout, celle qui la sortie de son enfer de solitude et de péchés il y a trois ans. “- Tu vas bien ? Iris ou Elanor devraient voir ton épaule au plus vite. Je suis assez éclopé pour tout le conseil, on a besoin de toi en un morceau.” Il sourit, un peu tristement, mais plein d’affection avant de s’écarter d’eux. Détournant les yeux à nouveau, il se frotte la nuque. “- Je vais prévenir les autres que cette fois, il n’y a plus de danger.  “ Un des leurs touchés, ça s’appelle danger, crétin insensible. “- Organiser le départ pour tout le monde.” Il a un signe de tête vers Abel, alors qu’il se remémore presque inconsciemment la bref expression de bonheur et de paix de Peyton, avant son entrée. ”Tu l’accompagnes ?” Pas vraiment une question : il sait très bien que Abel peut lui tenir compagnie. Il lui confie en tous cas pendant qu’il dégringole dehors rejoindre la troupe inquiète. Qu’il décide d’aller jusqu’à Olympia ou de se séparer avec les autres cavaliers, c’est son affaire.
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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) - Page 2 EmptyLun 17 Avr - 19:33

Abel & Peyton
« and here we go (again).
Elle reste muette face à ce spectacle indéfinissable, n’intervenant pas, pas immédiatement. Elle est fatiguée, elle n’a pas spécialement envie d’user ses dernières ressources d’énergie, elle en a besoin si elle ne souhaite pas s’écrouler là, tout de suite. De toute façon, ce n’est pas comme si ces deux-là s’avéraient compatibles, alors leur échange de regards grondants n’est pas une réelle surprise en soi. Forcément que Bass s’est vu rongé par l’inquiétude, après tout ce qu’ils ont vécu, traversé, en trois ans. Son affolement est légitime et elle s’en voit touchée, surement qu’elle aurait réagi exactement de la même façon s’il s’était retrouvé dans cette posture. Bass Ferguson fait bel et bien partie de ceux auxquels elle tient tout particulièrement, chaque vie compte, mais certaines plus que d’autres, fatalement. Et, bien évidemment qu’Abel est agacé, n’appréciant pas du tout cette intrusion intempestive. C’est trop tôt, pour une fois qu’ils ne se bouffaient pas le bout du nez. Elle comprend aussi, elle en est tout aussi frustrée. Il s’éloigne, et elle se doit de déployer une majeure partie de ses forces afin de se maintenir relevée, maintenant que le soutien de la main du cavalier n’est plus. Elle déteste ça, cette sensation de faiblesse, ce sentiment d’avoir inévitablement besoin de quelqu’un. C’est temporaire, elle le sait, mais tout de même, se sentir impotente n’a jamais fait partie de ses projets, et il fallait que ça se produise maintenant, bien sûr.

Enfin, l’attention lui est une nouvelle fois accordée, les regards vissés à sa silhouette. « Je survivrai, pas de quoi s’inquiéter. » Infections, complications, etc. D’accord, il y a une multitude de raisons pour lesquelles elle devrait s’en faire, mais c’est son problème. Pas besoin que ça se répercute sur d’autres, autant faire bonne figure, c’est son domaine. La pensée d’une Willa complètement paniquée lui traverse l’esprit un instant, lui nouant l’estomac. Déjà, à chaque fois qu’elle quitte Olympia, sa cadette semble nerveuse, elle en a parfaitement conscience. Elle s’en veut un peu, de lui faire subir tout ça, tout ce stress au quotidien. Mais elle n’a pas le choix et puis, Olympia est parfois un peu trop étouffante à son goût. Elle ne pourrait pas y rester enfermée éternellement. « Je me suis dit, puisque tu sembles aller de mieux en mieux, que j’allais prendre ta place en tant qu’éclopée officielle d’Olympia. » Elle esquisse un semblant de sourire. L’impertinence de Bass s’est envolée et elle s’en voit soulagée. Loin d’elle l’envie de devoir sermonner celui qu’elle considère comme un ami et allié depuis longtemps. « Très bien, merci. » Merci d’être là, tout de même. Merci de veiller sur elle. Merci de prendre les choses en mains, de prendre le relais. Peut-être qu’elle n’a pas vraiment l’air de l’être, d’être reconnaissante, mais au fond elle l’est, malgré le fait qu’elle aurait amplement préféré avoir plus de temps aux côtés d’Abel. Il sort et le silence s’abat une nouvelle fois sur la pièce.

Elle ferme les yeux un court instant, sa tête tourne, elle a besoin de se focaliser sur sa respiration, les battements de son cœur. Elle ne sait pas si c’est l’effet des médicaments mélangés à la douleur et à la fatigue, mais elle n’arrive plus à aligner deux pensées correctes. « Je crois que la réalité nous attend, l’avant-gout n’était pas des plus plaisants. » Ni des plus doux. Elle ouvre ses paupières, elles sont lourdes, prêtes à se clore aussitôt. Elle n’essaie même pas d’esquisser un mouvement quelconque, elle se sait bien trop faible, elle s’en sent parfaitement incapable. « Je vais avoir besoin de toi, encore. » Sensation de déjà-vu. Elle se souvient on ne peut plus nettement d’une conversation datant d’il y a de cela quelques mois. Evidemment. Tu as toujours besoin de moi, lui avait-il rétorqué. Peut-être qu’il ne se trompait pas, finalement.

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Abel Rhodes
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MessageSujet: Re: (VI) and here we go (again)   (VI) and here we go (again) - Page 2 EmptyLun 17 Avr - 23:12



Bass & Peyton & Abel
« and here we go (again)


Le départ de l’olympien laissa sur place la tension qu’avait suscité son irruption soudaine, l’espèce de bulle hors du temps et de sa sévère réalité définitivement éclatée. Peyton ne manqua pas de le souligner mais il ne prit pas la peine d’y répliquer, n’ayant rien de bien pertinent à rajouter à cette observation. A la place, il se pencha pour récupérer la bouteille qu’ils avaient entamés, en siffla une dernière gorgée avant de la reboucher et de la replacer finalement avec le reste des stocks dérobés. Pas d’humeur à saisir la perche qu’elle lui tendait à travers ses propos, il se contenta de revenir vers elle en s’abstenant de tout commentaire, contraste notable avec les habitudes qu’on lui connaissait et ce bon vieux sarcasme qui semblait pourtant si rarement lui faire défaut – d’ordinaire, l’occasion aurait été trop belle pour qu’il la laisse lui filer entre les doigts. Peut-être était-ce dû à la brusquerie avec laquelle leur aparté avait pris fin, mais il semblait à présent l’encombrer, comme si d’avoir été forcé de remettre les pieds aussi soudainement dans la réalité le rider réalisait l’absurdité de tout ce qui venait de se passer. C’était pas lui, c’était pas eux, et il ne savait pas ce qu’il était supposé faire de ça à présent. Alors le mutisme lui convenait plutôt bien, il n’avait pas vraiment l’envie de s’attarder à ramasser les morceaux d’un instant qui n’avait plus lieu d’être, encore moins celle de faire le moindre effort pour converser : maintenant que le convoi était revenu, les raiders allaient débarquer ici d’un instant à l’autre afin de récupérer les affaires et d’en bourrer les coffres des véhicules.
Abel l’aida à passer son bras valide dans sa chemise, l’autre partie simplement posée sur son épaule bandée, avant de la relever et l’escorter jusqu’au rez-de-chaussée et aux voitures qui attendaient, le moteur encore chaud. Comme un signal tacite que les autres attendaient, ils n’eurent que le temps de quitter la pièce que déjà on s'engouffrait à l’intérieur, récupérant le matériel et commençant d’ores et déjà le chargement : chacun était pressé de repartir d’où il venait maintenant qu’il n’y avait plus rien à faire ici sinon se tourner les pouces en évitant de regarder les cadavres supplémentaires que leur passage avait laissé.

« Essaye d’arriver à Olympia en un seul morceau, tu pourrais encore m'être utile. » Si le ton restait tout de même léger, l’expression plus détendue qu’il avait pu arborer tout à l’heure avait été définitivement reléguée au rang de simple souvenir et il la gratifia d’un dernier regard avant de refermer la portière sur elle. Cette fois, les deux leaders ne partageraient évidemment pas la même voiture : chargée en priorité, celle de Peyton partirait en premier et rentrerait directement à Olympia tandis que les autres devraient faire un crochet par le ranch afin de déposer ceux qu’ils étaient allés récupérer là-bas.
Le rider tourna les talons sur ces entrefaites, allant s’occuper des formalités dont il fallait encore se charger ici : filer un coup de mains à ceux qui s’occupaient encore du transfert et puis la tâche, autrement plus ingrate, qui consistait à brûler les morts maintenant qu’ils étaient sur le point de vider les lieux de leur présence.


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