vol de rêves (casey)

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vol de rêves

casey redfield & arte p. mcmahon

Les yeux grands ouverts dans le noir, le nez enfouit dans un dédale de tissu verdâtre, Arte ne sait plus vraiment si elle attend le sommeil ou si elle lutte pour ne jamais s'endormir. Chaque fois qu'elle sent son corps faiblir, une nouvelle pensée vient la maintenir éveillée. Elle ne sait pas depuis combien de temps elle joue à ce jeu. Assez longtemps pour avoir remarqué les allées et venues de certains gardes dans les couloirs. Assez longtemps pour que sa vue se soit adaptée à l'obscurité et qu'à présent elle discerne les angles imparfaits de la pièce dans laquelle elle se trouve. Assez longtemps pour s'être habituée à la respiration lente, régulière, profonde, de la jeune femme dans le lit en dessous du sien. C'est la seule sur laquelle elle se concentre : les autres personnes avec qui elles partagent le cocon sans confort lui sont inconnues et la laissent complètement indifférente. Comme beaucoup de personnes dans le refuge souterrain, en fin de compte...

Arte sent sa gorge se serrer. Elle lutte silencieusement contre l'envie qui la dévore, observe son chagrin comme s'il était détaché d'elle. Elle apprend à vivre avec. Même si elle ne comprend pas toujours pourquoi ce genre d'émotion l'assaille la nuit, quand le monde se vide de tous ses bruits. Ça a à voir avec ce qu'elle a laissé derrière elle, à Olympia, ça ne fait aucun doute : elle n'est juste plus habituée aux remords. Ils lui brisent le cœur comme lui donnent la nausée et Arte se surprend à avoir le mal de mer plus de six pieds sous Terre.

C'est peut-être la centième fois qu'elle se retourne dans son couchage, défait son drap, fait trembler l'infrastructure métallique du lit superposé, quand elle décide de mettre fin à cette mascarade qui dure en fait depuis plusieurs jours. Terriblement agacée par tout ce qui fait qu'elle n'arrive pas à fermer l’œil, la brune laisse pendre ses deux jambes dans le vide, enfile sa veste et descend sans cérémonie de son lit. Le bruit que font ses pieds quand ils entrent en contact avec le sol glacial est assez discret malgré une mauvaise réception, et est de toutes façons vite remplacé par un long silence. Elle ne veut réveiller personne. Ses doigts attrapent ses chaussures, qu'elle enfile rapidement, lasse tout aussi vite. Et puis elle reste une seconde assise à même le sol, le dos reposé contre le cadre du lit de Casey. Dont elle n'entend plus la respiration lente, calme, profonde, mais plutôt une variante de celle-ci. Elle craint un moment avoir réveillé la blonde : ses épaules pivotent lentement, son visage, qui baigne dans l'obscurité, s'oriente vers la silhouette qu'elle devine sous les couvertures. Arte retient son souffle. « Je t'ai réveillée ? » finit par demander le médecin, en même temps que sa main cherche le relief du corps de Casey. Elle n'a pas encore de réponse qu'elle la secoue déjà : si elle ne l'était pas, réveillée, maintenant c'est forcément le cas. « Je vais marcher un peu, je reviens, tu peux te rendormir, » murmure la brune, sous-entendant qu'elle n'a pas besoin de Casey pour se dégourdir les idées. Mais en même temps, elle doute que la chef de la sécurité la laisse vagabonder dans les locaux sans surveillance à peine quelques jours après son arrivée... Et s'il faut l'avouer : Arte et sa solitude grandissante comptent un peu là-dessus.

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Arte ⚜ Casey

❝Vol de rêves❞

Une semaine que l’ex-Olympienne était à la mine et jusque-là, elle s’était plutôt bien comportée. Gardant ses distances avec elle depuis son arrivée, elle n’avait jamais eu le temps de discuter, ni même l’envie de le faire. Néanmoins, Casey avait remarqué, et ce depuis le premier soir, que la brune n’était pas sereine. Au début, elle avait mis ça sur le compte de son nouvel environnement, du temps d’adaptation, etc. Pourtant, son attitude résistait à changer et Casey résistait à l’envie d’en savoir plus sur les raisons de cet état. Ok, la chef de la sécurité avait la charge de la nouvelle arrivée mais rien ne spécifiait qu’elle devait aussi lui servir d’assistante sociale. Au bout de quelques jours, ses pensées avaient finies par se réguler d’elle-même : si Arte voulait en parler alors elle en parlerait, d’ici là, son comportement resterait égal à lui-même c’est-à-dire je m’en foutiste. Autant que possible…
Ce n’était pas sans compter sur les allers et retours de sa voisine du haut dans son lit pour lui pourrir la vie. A force, elle avait réussi à en faire abstraction mais apparemment ce soir, l’autre en avait décidé autrement. Sans ouvrir les yeux, elle comprit qu’Arte était descendue de son lit. Normalement, Cas’ avait le sommeil plus lourd mais avec cette nouvelle variable dans son environnement, elle était plus sur le qui-vive. Intérieurement, elle soupira et espéra qu’elle retourne se coucher après avoir fait quelques pas. Encore une fois, elle en décida autrement. En signe de réponse, la blonde se contenta d’un grognement. Grognement qui s’accentua quand elle la secoua. Bon clairement, dormir à la mine c’était devenu surfait depuis l’arrivée de sa colocataire. Se relevant sur ses coudes, elle regarda la forme que représentait Arte."…Ouais…"Casey se laissa retomber sur son lit, la tête enfuie sous les couvertures alors que son cerveau commençait enfin à interpréter ce qu’il se passait. Ne sachant pas combien de temps s’écoula entre le moment où Arte lui fit sa déclaration et où elle réagit, le moment où se releva, la brune était déjà partie."Bordel…"Cette fois, le soupir sortit sans retenu. Elle se leva, enfila son jean, ses bottes, ainsi que son holster – seulement par réflexe. Sortant dans le couloir, elle chercha la casse pied des yeux et la vit au bout de l’intersection, tourner. Cas’ couru derrière elle jusqu’à la rattraper et lui posa la main sur l’épaule pour l’arrêter. "Non mais tu fais quoi ?"C’était certes agressif mais elle venait de se réveiller et son esprit brumeux se remettait doucement en marche. "Arte je peux pas te laisser vagabonder comme ça toute seule, pas encore en tout cas. Donc si on pouvait reporter la pyjama party à un autre jour, ça m’arrangerait !"Malgré le sarcasme dont elle voulut faire preuve, son ton était toujours aussi froid. Casey se frotta le visage et surtout les yeux, histoire de se réveiller un peu plus. Sans vraiment attendre la réponse, elle commença à se diriger vers le dortoir, elle avait envie de retourner se coucher. Bien sûr, ce n’était pas aussi simple, Arte ne suivait pas le mouvement. Levant la tête au ciel, elle se retourna dans un soupir."Qu’est-ce qu’il y a ?"La question était vague mais son interlocutrice savait mieux qu’elle ce dont il s’agissait vraiment.

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casey redfield & arte p. mcmahon

« Ouais... » La syllabe, terriblement rauque, s'échappe des lèvres de Casey et fait doucement soupirer Arte. « Rendors-toi, » conseille encore le médecin en se redressant, presque bienveillante envers la chef de la sécurité, quand bien même elle espérait plus de leur échange. A une heure pareille, en même temps... La brune a une petite moue ; elle se penche encore pour remonter du bout des doigts la couverture qui recouvre Casey, et aussitôt s'échappe de l'aura toute particulière d'un dortoir, de son dortoir, en pleine nuit.

Ses pas lèchent le sol ; on n'entendrait rien ni on ne prêtait pas l'oreille quand Arte déambule dans les couloirs. C'est une habitude qu'elle a pris il y a de ça des années : elle est terriblement discrète quand elle veut l'être. Aussi elle doit l'être si elle ne veut pas réveiller toute la Mine, parce que ses pas ne l'emmènent pas tout de suite où elle veut se rendre. Arte espère trouver le chemin de la salle commune, et doit réviser son itinéraire à deux reprises pour le faire. Elle n'est pas encore tout à fait familière avec les lieux, étroits, biscornus, terriblement sombres à part pour les quelques néons qui peuplent le plafond. C'est avec eux qu'elle se repère difficilement, et après être revenue une fois sur ses pas pour se retrouver dans le couloir adjacent aux dortoirs, emprunte une direction différente de la première, un peu plus confiante. C'est aussi le moment où Casey passe le seuil de la porte, et lui court après pour l'arrêter. Arte ne se retourne que lorsque la main se pose sur son épaule, serre l'articulation sans la moindre délicatesse. « Non mais tu fais quoi ? » grogne la jeune femme et un moment Arte ne sait pas quoi répondre. Elle soupire finalement, sourcils légèrement froncés. Beaucoup moins agressive, sa voix est même étrangement douce. « Je vais marcher je t'ai dit, tu peux retourner dormir. » Ses bras sont croisés, non pas dans une posture défensive, mais parce qu'il faut les mettre quelque part ces deux bras qui ne lui servent à rien. Et puis la Mine n'est pas exactement un endroit tropical... Même si parfois elle se demande si le froid ne vient pas de l'intérieur, d'elle, plutôt que des murs. « Arte je peux pas te laisser vagabonder comme ça toute seule, pas encore en tout cas. Donc si on pouvait reporter la pyjama party à un autre jour, ça m’arrangerait ! » Arte déglutit, jette un œil au couloir qui se déploie devant elle. Elle n'a pas envie de retourner au dortoir, mais Casey n'est pas du même avis. Et elle veut éviter la confrontation... Parce que s'engueuler avec Casey n'est pas sa tasse de thé, parce qu'elle n'en a pas la force ni le courage, et surtout, elle n'en a pas envie. Aussi antipathique soit-elle, aussi peu au courant des faits puisse-t-elle l'être, Casey est la dernière personne à qui elle tient encore, ou à laquelle elle s'autorise à tenir. Alors quand la blonde part dans une direction, elle part dans l'autre sans autre forme de procès, espérant un peu naïvement pouvoir passer entre les mailles du filet de sa vigilance.

Les pas s'arrêtent. Un soupir. Arte se mord la lèvre ; elle pourrait jurer avoir entendu les yeux de Casey rouler dans leurs orbites. « Qu’est-ce qu’il y a ? » finit par lui demander la jeune femme, et elle pense avoir décelé l'agacement dans sa voix. Le jeune médecin se retourne, remet une mèche de ses cheveux derrière son oreille d'un geste lent et las. Elle hausse doucement les épaules et rejette la tête en arrière. « Parce que tu t'en soucies maintenant ? » lâche Arte, dont le demi-sourire n'a malgré tout rien d'amer. Elle constate simplement le désintérêt général que la jeune femme peut avoir à son égard depuis son arrivée. « Rien. Je me sens pas très bien, c'est tout, » se corrige finalement le médecin. « Et je sais qu'Anita m'a mise sous ta responsabilité, mais je te rassure, je suis une adulte. Je retrouverai mon chemin toute seule. Tu peux arrêter, maintenant. »

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Arte ⚜ Casey

❝Vol de rêves❞

Oui ben elle était au courant qu’elle pouvait retourner dormir, jusqu’à preuve du contraire elle faisait ce qu’elle voulait. A contrario d’Arte. Néanmoins, la jeune femme ne semblait pas lui dire ça pour la contrarier mais comme s’il s’agissait d’une évidence. De fait, elle ne réagit pas sur la défensive. De toute façon, elle s’était promis à elle-même de ne plus réagir du tout vis-à-vis d’elle. Pour de grandes résolutions, il fallait une grande détermination. Détermination qui était souvent chatouillée de trop près par la brune. En parlant de chatouillement… Dans le genre contrariante, on pouvait décerner une palme à son interlocutrice. Elle n’allait pas porter à Arte jusqu’au dortoir et l’attacher au lit quand même ?
Recroisant le regard de la brune, elle serra la mâchoire à sa première réflexion. Bordel, elle avait envie de lui balancer que c’était du foutage de gueule pur et simple mais resta impassible à l’exception de ses sourcils qui se froncèrent. Même si sa colère avait envie de s’exprimer, elle savait que ce n’était pas justifier. Arte n’avait eu aucun contrôle sur les sentiments qu’elle avait ressenti lorsque Cas’ était venue à Olympia, ni même sur la porte qu’ils avaient ouvert. Une porte qu’elle essayait de fermer tant bien que mal grâce à l’alcool. Ses cauchemars étaient devenus récurrents mais encore une fois Arte n’y était pour rien fondamentalement. Bref, pour revenir à l’objet de son réveil… C’était pas compliqué de remarquer qu’elle était pas bien. C’est limite si elle avait pas creusé un trou dans son matelas à force de bouger toute la nuit. "Arrêter ?" Casey arqua un sourcil. Arrêter quoi ? C’était son boulot, c’était sa responsabilité, elle-même le reconnaissait. Ce n’était pas comme si elle pouvait laisser Arte dans un coin et revenir la chercher plus tard. Un autre soupir s’échappa de sa gorge et commença à faire quelques pas en direction de la brune."Je vais te trouver un autre garde qui pourra rester avec toi jusqu’à ce que tu décides d’aller te recoucher ou de faire autre chose de ta vie d'adulte."Ça avait beau être sa responsabilité, rien ne l’empêchait de déléguer. Le plaisir d’être chef de la sécurité et d’avoir quelques personnes sous ses ordres. Par ailleurs, il devait bien y avoir un putain de garde qui faisait sa patrouille et qui ne demandait qu’à avoir de la compagnie. "On va bien te trouver quelqu’un qui s’en soucie."Oui, paradoxalement, elle avait mal pris la remarque de la médecin mais pourtant elle réussissait encore à retenir son sarcasme. Casey glissa ses mains dans les poches de son jean, comme pour essayer de réchauffer au moins une partie de son corps, puis pris la direction de la salle commune. Vu le chemin qu’Arte avait pris, elle avait déduit que c’était là qu’elle voulait se rendre. Pas sûr que quelqu’un y traine encore mais elle espérait. Elle espérait clore ce semblant de discussion et retourner se coucher."Au moins, quand c’était moi qui devais retourner me coucher, je faisais pas tant de bordel que ça. Et… bref…" Une seconde s’écoula durant laquelle, des pensées spécifiques décidèrent de lui rendre visite. Casey se remémora les souvenirs de leur rencontre. C’était il y a quelques mois mais ça semblait tellement loin maintenant. Comme pour raviver plus intensément ses souvenirs, elle regarda Arte pendant qu’elles marchaient. Elle avait changé, Casey avait changé… Pourtant, quelque chose était restée. L’esprit de la blonde se ferma directement en sentant de vieilles émotions l’envahir puis reprit la parole."… Mes gardes ont l’habitude de traiter avec des personnes qui ont un balai dans le cul ici, ça devrait bien se passer pour toi."Elle aurait pu afficher son éternel sourire sarcastique mais ce fut un sourire amer qui prit la place. Ses paroles s’écoulaient alors que son cerveau voulait juste une chose : se couper. Ah et bien sûr qu’elle parlait d’Anita. De qui d’autre pouvait-elle parler ? La leader elle-même avait reconnu que c’était effectivement l’image qu’on lui accordait.

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casey redfield & arte p. mcmahon

Elle ne veut pas se prendre la tête avec Casey, mais sa patience a tout de même des limites. De sacrés limites... Le ton que la blonde emploie avec elle, même s'il est en partie justifié par le réveil qu'elle lui a fait subir (et qui n'était pas si indélicat que ça, entendons bien), excède complètement Arte. Il y a peu de choses dont elle est encore certaine : mais elle sait qu'elle ne mérite absolument pas la façon dont la chef de la sécurité la traite. La brune la laisse parler, lève parfois les yeux au ciel, ses bras croisés. Elle la suit même un moment dans les couloirs, considère brièvement le fait de se retrouver à devoir taper la conversation avec un parfait inconnu, au beau milieu d'un endroit tout aussi inconnu que lui. Et finalement, le silence qu'elle attendait se présente. Casey a fini de râler. Elle n'attendait même plus l'opportunité de pouvoir l'ouvrir, ne l'espérait plus... Arte s'arrête sans plus de cérémonie, refuse d'avancer. Elles sont au milieu du couloir. Elle marque un temps d'arrêt. Quelques cinq secondes durant lesquelles ses poumons se remplissent et se vident lentement de l'air renfermé caractéristique du refuge souterrain. Puis sa main se pose sur le bras de Casey.

Les gestes s'enchaînent rapidement après ça : ses doigts qui pressent le coude de la blonde, l'attirent à elle, l'oblige à se retourner pour lui faire face et finalement, elle pousse doucement Casey contre le mur. « Tu m'expliques pourquoi t'agis comme une pute avec moi, depuis que je suis arrivée ? » La brune fixe la jeune femme, muette un quart de seconde, la bouche qui se tort. Elle est contrariée. « Casey... » elle soupire, quand son regard ne parvient plus à accrocher celui de son interlocutrice et qu'elle est obligée de mettre un peu de distance entre elle. La brune recule en fait assez pour s'adosser au mur parallèle à celui contre lequel elle a poussé Casey. « Qu'est-ce que j't'ai fait putain ? » demande-t-elle cette fois tandis qu'elle recroise les bras. Elle ne lui laisse pas le temps de répondre. « Je sais que nos rapports n'ont jamais été au beau fixe, mais merde, tu pourrais faire un effort. T'es pas obligée d'être cette espèce de robot, de faire comme si tu m'voyais pas. » Son regard sur le bout de ses chaussures, elle souffle une seconde. Puis justement ses yeux cherchent les yeux ambrés de celle qu'elle a traîné dans les couloirs... « Si t'as un problème avec moi, dis-le moi clairement avant que j'me mette en tête de vraiment devenir un problème pour toi. » Sa voix est basse, presque chuchotée, mais terriblement sèche : elle n'en peut plus de l'attitude de la blonde, clairement. Elle anticipe un de ses potentiels sarcasmes, tout aussi froidement. « Et me sors pas que c'est parce que je t'ai réveillée. Te fous pas de ma gueule Casey. »

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Arte ⚜ Casey

❝Vol de rêves❞

Le contact de la main la fit sursauter mais sa surprise ne s’atténua pas à la suite de ce premier contact. D’un coup Arte fut à quelques centimètres d’elle, la forçant à la regarder puis elle se retrouva contre le mur. Son étonnement se lisait sur son visage et dans ses actions. Cas’ était tellement déstabilisée qu’elle n’avait même pas contre-réagit. Voilà qu’elle se retrouvait plaquer contre un mur. Les rôles s’inversaient. La blonde attendait même la baffe qui venait avec le lot. Au moins, elles seraient quittes. C’est pas pour ça qu’elle accepterait gentiment sans broncher. Les propos de la brune étaient violents, justes mais violents. Elle fut obligée de détourner le regard, les choses allaient trop vite et son esprit embrumé par la fatigue – entre autre, nécessitait plus de temps pour traiter les informations qui s’offraient à elle."Une pute ? Sache que si quelqu’un d’autre m’avait touché et fait ce que tu viens de faire, il serait déjà en sang par terre !"Le ton de Casey commençait à monter. Toutefois, le revirement de comportement d’Arte même si déconcertant était rassurant comme si quelque part, enfuit, une partie d’elle était contente de voir que l’autre avait toujours du caractère. L’espace que lui octroya la jeune femme lui fit du bien, elle pouvait réfléchir plus clairement même si elle continuait de lui enchaîner des reproches. Dans un soupir, elle releva les yeux vers son interlocutrice, le regard noir. Elle ne pouvait pas en placer une mais força tout de même la parole. Elle fit quelques pas dans la direction de son interlocutrice."Tu m’as rien fait, je suis juste professionnelle, bordel !"La colère de la blonde commençait à se réveiller et à réveiller d’autres choses, d’autres émotions qu’elle n’aimait pas. Sa mâchoire se crispa d’autant plus. Elle mentait, Casey avait beau être professionnelle, ce n’était qu’en situation de groupe, le reste du temps, elle s’en foutait. "Attend, t’es en train de me menacer c’est ça ?!"Arte qui voulait devenir réellement un problème pour elle ? Non mais c’était le monde à l’envers. Elle avait demandé ce service à Anita alors qu’elle détestait demander quoi que ce soit à quiconque et voilà qu’elle se mettait en tête de faire chier Casey. Putain. "Tu te fous royalement de ma gueule là ! Je me suis pliée en quatre pour te faire accepter à la mine et toi tu te pointes comme une fleur après deux mois ?! Et t’oses me faire des reproches ? Tu crois qu’il s’est passé quoi pendant ces deux mois Arte ? Que je t’attendais gentiment à savoir si t’étais encore en vie ou non ? Encore une fois !"Effectivement, encore une fois, elle n’avait pas voulu se poser la question, tout comme lorsqu’elle était venue à Olympia. Rester dans le déni était une spécialité de Casey et elle comptait bien conforter ses talents dans celle-ci. Casey s’était encore rapprochée de la brune, c’est elle qui se voulait menaçante maintenant."Tu crois peut être que je prends plaisir à avoir des gens auxquels je tiens ? Non ! Que je prends plaisir à… putain…"L’inquiétude, la détresse et l’impuissance auxquelles elle avait dû faire face lors de leur précédente rencontre, la hantait toujours mais elle se refusait d’en parler. Pourquoi faire ? Son interlocutrice ne la connaissait pas. C’était mieux comme ça. Elle serra les dents, elle se rappela que la faute n’était pas à Arte… La blonde s’écarta dans un soupir et fit de nouveaux pas en direction de la salle commune. "Ramène toi, j’ai pas toute la nuit. A moins que t’aies encore d’autres réclamations à me faire ? Dès demain, je trouverai quelqu’un d’autre pour assurer ta sécurité, t'en fais pas!"Assurer sa sécurité était un bien grand mot mais ça sous entendait d’une façon claire qu’il s’agissait surtout de surveiller Arte. Casey doutait qu’Anita accepte mais au vu des circonstances, ça allait peut être devenir nécessaire. Finalement, son caractère naturel n'avait pas mis longtemps à refaire surface. Une semaine, c'est ce qu'elle avait tenu...

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Les mots de Casey sont plus haineux que les siens, et pour sûr Arte ne s'attendait pas à ce qu'ils lui soient balancés à la figure. C'est surtout quand elle aborde son retard, ces deux derniers mois sans nouvelles, que le visage d'Arte se décompose lentement. Il n'avait déjà pas beaucoup de formes après les insomnies que son corps et son esprit lui avaient imposé, mais tandis que la blonde se rapproche, tandis qu'elle se grandit pour mieux se faire entendre, il n'en a plus aucune : les lèvres d'Arte se pincent, ses sourcils se froncent douloureusement et pour un peu, elle pourrait paraître plus triste que confuse. Elle n'en a pas le temps : les reproches s'arrêtent de pleuvoir, Casey cherche ses mots, ne les trouve pas, et c'est sans doute mieux comme ça. « Putain... » Les deux syllabes qu'elle répète comme une prière, une prière hargneuse, font écho dans l'esprit de la brune. Elle baisse les yeux. Peut-être qu'elle devrait lâcher l'affaire. Elle devrait sûrement lâcher l'affaire, en fait, mais plutôt elle se passe une main sur le visage et se pince l'arrête du nez. « Tu te fiches de moi... » soupire tout bas la brune, pas convaincue pour le moins du monde. Pas satisfaite, plutôt. Énervée, aussi. Parce que la colère de Casey appelle systématiquement à la sienne... Arte préférerait en finir ce soir-là, plutôt que de traîner la colère de Casey jusqu'à la fin des temps, et le médecin n'y renonce pas encore tout à fait quand son interlocutrice se fait la malle. Elle la suit d'un pas déterminé après s'être faite rappeler à l'ordre. « J'ai pas besoin qu'on assure ma sécurité, » lâche-t-elle sèchement en arrivant à la hauteur de la chef. Elle ne la regarde même pas, se contente de porter son regard droit devant elle. A leur allure elles seront rapidement arrivées à la salle commune. « Et j'ai pas besoin que tu t'inquiètes pour moi. J'ai survécu. A Olympia. Dehors. » C'est aussi sec, mais le médecin parle un peu plus bas, risque un regard en biais. « Tu veux que j'm'excuse de pas t'avoir envoyé de carte postale, c'est ça ? Big news : y'a plus de facteurs, c'est pratiquement l'apocalypse dehors. Et tu sais quoi ? » La brune se tourne vers son interlocutrice. Ce n'est certainement pas ce qu'elle voulait dire mais les mots ont dépensé sa pensée, l'ont complètement travestie en fait. Arte ne sait pas ce qu'elle dit. « Perdre des gens ça fait partie du package maintenant. Tu peux pas m'en vouloir d'être mortelle, si ? Si c'est ça qui te chiffonne vraiment. »

Elle s'engouffre dans le salle commune sans attendre une réponse et se dirige vers une des tables, dont la chaise valse. Elle ne s'y assoit néanmoins pas et cherche des yeux quelque chose. Son regard s'arrête finalement sur les restes d'une beuverie impromptue : quelques verres et une bouteille dont il ne reste probablement rien, mais qu'elle attrape avec un appétit qui ne lui ressemble pas. « Venir ici était une mauvaise idée. » Ici désigne bien évidemment la Mine. Elle ouvre la bouteille et en avale une gorgée qui lui fait plus de mal que de bien, mais dont la promesse d'anesthésier les sens la séduit complètement.

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Arte ⚜ Casey

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Non… Elle ne se fichait pas d’elle. Loin de là. Elle aurait tellement aimé secouer Arte pour lui faire reprendre ses esprits ou plutôt pour lui faire comprendre sans avoir besoin de mot, sans devoir faire appel à la colère pour s’exprimer mais c’était impossible. Tout aussi impossible que de lui parler sans s’énerver, sans faire réagir tout le corps et toutes les émotions de la blonde. Au moins, la brune et la blonde marchaient dans la même direction. C’était probablement la seule fois où ça arriverait. Casey écouta ce qu’elle lui disait, la mâchoire serrée. Bien sûr, qu’elle avait envie d’éclater à nouveau, de pousser à son tour Arte contre le mur, peut-être même lui remettre une baffe mais juste pour être aussi conne cette fois. Néanmoins, elle pouvait reconnaitre une chose : elle avait raison sur sa survie. Jusque-là, elle avait survécu à Olympia et… « dehors » ? Cette remarque supposait donc que ces derniers temps, elle les avait passé dehors. Son départ d’Olympia n’avait sûrement pas été décalé jusque le chemin avait été détourné jusqu’à la mine. Elle s’interrogea sur les raisons de ce détour. Une partie d’elle voulait lui demander, savoir ce qui avait pu pousser la brune à s’égarer entre la ville des bisounours et la mine. Même si sa curiosité était grande, sa colère l’était d’autant plus. Cependant, les deux émotions s’éteignirent brutalement et presque simultanément. Lors d’une seconde, peut être deux, elle s’arrêta dans le couloir, dévisageant l’autre qui continuait son chemin. Les arguments qu’elle avait balancé jusqu’à maintenant l’avait piqué – certains juste chatouillé, mais sa dernière remarque avant l’entrée dans la salle commune fut ce qui lui donna le coup de grâce. Autant quelque chose s’était brisé lorsqu’elles s’étaient vus à Olympia mais c’était un mur, une protection, à ce moment précis, Arte venait de briser ce qui se cachait à l’intérieur de cette même protection. Quelqu’un avait réussi à la blessé, non pas physiquement mais émotionnellement. Casey resta à l’entrée de la salle commune, un peu désorientée, le regard rivé sur la médecin. Plus aucune colère n’habite son regard et ses muscles sont relâchés, abattus. Sans savoir ni comment, ni pourquoi, Arte avait été trop loin… l’avait touché trop profondément par ses paroles. Elle ravala sa salive et entra dans la salle, à la recherche d’un garde. Un soupir s’extirpa de sa bouche, non seulement dû à l’absence d’âme qui vive mais aussi pour relâcher le trop plein de sentiments qui s’étaient accumulés jusqu’à maintenant. La blonde arqua un sourcil en entendant la remarque de l’autre femme, détourne le regard vers elle et la voit boire. Ce n’était certainement pas Casey qui pourrait lui faire une remarque là-dessus et elle n’y comptait pas. Si Arte avait bien marqué un point c’était celui du « je fais ce que je veux, je crève comme je veux et ce ne sont pas tes affaires ». "Tu n’auras plus problème avec moi dorénavant. C’est une promesse."Le ton de Casey était neutre. Elle était vidée, non pas par sa colère mais cette fêlure qui avait brisé ce qu’elle avait pu éprouver pour son interlocutrice. Par ailleurs, elle était sincère dans ses propos. Elle n’avait plus aucune raison de se comporter différemment avec la brune, ni même de rester froide. "J’irai voir Anita demain et lui expliquer qu’il faut te réaffecter ailleurs. Ne t’en fais pas, je mettrai ça sur le compte de mon caractère ou d’une excuse qui n’aura rien à voir avec toi."Elle ne comptait pas amenuiser les chances de la médecin de rester à la mine."Le reste ne dépend que de toi."Casey était restée au milieu de la pièce, à hésiter entre laisser la femme seule avec sa bouteille ou attendre la venue inespérée d’un garde pour prendre la relève.

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casey redfield & arte p. mcmahon

Elle n'a pas plus l'habitude de boire que lorsqu'elles avaient eu le malheur de partager une bouteille à Olympia. Et l'exercice ne lui réussit pas mieux que la première fois... Arte toussote, s'essuie le coin de la bouche du revers de la main. « Tu n’auras plus problème avec moi dorénavant. C’est une promesse, » la brune laisse ses épaules se soulever dans un rire qui ne prend pas. Elle roule des yeux, pousse un soupir en se tournant vers son interlocutrice, délaissant un moment la bouteille qui n'est de toutes façons pas la sienne. Elle dévisage Casey avant de n'oser dire quoi que ce soit. « Ne fais pas de promesse que tu ne peux pas tenir, Redfield, » lâche-t-elle d'un ton plus las que colérique. L'absence de haine de l'autre jeune femme semble avoir apaisé la sienne. « Toi et moi... » Elle commence et à les syllabes qui s'échouent au bord de ses lèvres font que la jeune femme esquisse un sourire comme écorché. Elle n'est pas là pour remarquer le trouble dans l'esprit de Casey ; si elle le remarquait, elle s'en soucierait sûrement, mais là ce n'est pas le cas. « On aura toujours des problèmes. » Elle hausse les épaules. « C'est pas grave, » le médecin fait, un peu sèchement, alors que ses pas la ramènent en face de la blonde. Son index se pousse contre la clavicule qu'un t-shirt a laissée découverte et y exerce brièvement une faible pression. Son regard insiste sur la peau pâle de ne pas avoir été confrontée aux rayons du soleil depuis presque des semaines. « Mais... » Le reste de sa phrase reste en suspend. Elle l'avait sur le bout des lèvres mais n'arrivait pas à la formuler, et éventuellement le médecin change de cap. Elle inspire profondément, pince les lèvres et secoue doucement la tête. Son visage est contrarié mais il ne montre aucune de ses préoccupations. « Non, rien, en fait. Laisse tomber. » C'est mieux comme ça. Toute à l'heure, dans le couloir, elle avait déjà mis les points sur les i. Si Casey devait lui parler de quelque chose, elle avait plutôt intérêt à le faire. Qu'on lui annonce qu'il n'y ait plus de problèmes entre elles signifiait quelque part qu'il n'y avait plus rien à dire alors Arte se ravisa.

Finalement, la brune hausse les épaules et prend un peu de recul. Elle fait déjà dos à Casey et entend récupérer sa place à table quand elle lui lance, complètement indifférente : « Dis ce que tu veux à Anita. Ou lui dis rien. Je t'embêterai plus. » Elle enjambe à nouveau le banc pour se poser à la table, ses coudes posés sur le bois pour maintenir sa tête trop lourde. Mais moins lourde qu'il y a quelques minutes : Casey n'est maintenant plus un problème dont elle doit s'occuper. « Merci de m'avoir accompagnée. Bonne nuit. » Son ton est devenu cruellement impersonnel, et elle ne se retourne pas pour voir si la blonde est encore là quand sa main, fragile, un peu hésitante, s'étend pour ramener la bouteille un peu plus près d'elle.

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Arte ⚜ Casey

❝Vol de rêves❞

Manifestement, Arte croyait peu en sa promesse. Pourtant, elle était pleine de conviction et de l’attention qu’elle avait de la tenir. Casey se contenta de prendre la remarque et de la placer dans un coin de son esprit sans pour autant se défendre. Il n’y avait plus aucun intérêt à le faire. Toutefois, son sourcil s’arqua lorsqu’elle entendit son interlocutrice abordait autre chose : elles. Elle se prépara déjà intérieurement à recevoir une autre salve de saloperies. Les mots tardaient toutefois à sortir de la bouche de la brune. Et ils étaient faux. En d’autres circonstances, elle aurait sûrement été amusée et n’aurait fait que confirmer ce qu’elle lui disait mais pas ce soir. Arte et Casey n’avaient pas toujours eu des problèmes, ne s’étaient pas toujours engueulées. Certes, les moments avaient été brefs mais ils existaient. Ils avaient même réussis à exister lorsque la blonde était venue à Olympia et s’était mise dans une colère noire. Néanmoins, elle garda son calme et ne la contredit pas. Encore une fois, il n’y avait plus d’intérêt à ça. La suivant du regard, elle s’approcha d’elle et effectua un contact auquel Casey esquissa l’ombre d’un geste pour l’arrêter mais se stoppa dans sa réaction. Il n’y avait pas d’agressivité en Arte, ce n’était donc pas une menace. Mais ? Mais quoi ? La blonde fronça légèrement les sourcils face à l’avortement de cette phrase. "Comme tu veux…"Encore des non-dits malgré l’abdication de Casey. Elle poussa un soupir et ne put s’empêcher de continuer :"Tu sais où me trouver si le rien se transforme en quelque chose."Son ton était neutre, aucun sarcasme ne parsemait sa voix, elle était juste sincère. Elle n’était pas non plus en train de proposer à Arte de faire sa psychologue mais elle pouvait bien écouter si on avait quelque chose à lui dire. Son interlocutrice s’éloignait déjà alors qu’elle était toujours plantée au milieu de la salle, ne sachant pas quoi faire. De dos, elle rata Casey qui secouait la tête en signe de négation. De quoi elle parlait ? Les accusations étaient portées contre elle, c’était elle qui faisait chier la brune apparemment et pourtant là, elle disait le contraire. Ça n’avait aucun sens. Après une gorgée, elle était déjà saoule ou quoi ? "Tu sais très bien que je ne t’ai pas accompagné."Dit-elle blasée par tout ce qui venait de se passer. Effectivement, c’était son boulot de la garder à l’œil pour le moment, surtout quand la mine était déserte. Mais au bout de quelques secondes son boulot s’était transformé en un règlement de comptes. Son regard se détourna pour observer l’entrée de la salle commune, toujours pas de garde à disposition. Tant pis, elle s’avança donc dans la salle et s’installa sur le banc en face de celui d’Arte. Son regard se posa bien sûr sur la bouteille et elle prit son courage à deux mains pour ne pas l’utiliser. Elle se contenta de s’allonger sur le banc, les mains croisées derrière la tête. "Tu me réveilleras quand tu voudras partir."Ce n’était pas une question, ni une suggestion, Arte n’avait pas le choix. Casey fixa le plafond, qui sait, elle finirait bien par s’endormir malgré le manque de confort de son lit de fortune. Au moins, elle ne quittait pas la jeune femme. Etrangement pour la première fois depuis son arrivée, elle n’en avait pas envie non plus parce qu’elle savait que dès que ça serait fait, le reste serait irréversible. Elle poussa un soupir à peine audible et ferma les yeux, attentive aux bruits de son environnement.

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vol de rêves

casey redfield & arte p. mcmahon

« Tu sais où me trouver si le rien se transforme en quelque chose, » doit à un moment rétorquer la jeune femme : Arte ne la regarde non seulement plus, mais elle est finalement peu attentive aux bruits qui l'entourent. Elle n'est pas non plus disposée à parler avec Casey. L'antipathie de la jeune femme, avant qu'elles ne s'expliquent, puis son apparente apathie ne lui semblent pas être de bons encouragements à la discussion : déjà Arte par nature n'est pas très bavarde, mais alors avec les conditions d'énonciations qui s'offrent à elle elle ne risque pas de le devenir, d'autant plus que les sujets dont il est question sont assez douloureux à évoquer et peu faciles finalement à mettre sur le tapis. Parler de sa fugue, de ces deux longs mois à traîner les bottes dans la boue et dans le froid, parler de la solitude qui l'a bouffée et continue de la ronger, elle ne peut pas le faire comme ça ; parler de ce qu'elle a laissé derrière elle, parler de Nathan, Rosa, elle ne peut pas. Et surtout, la brune le pense sincèrement, Casey la grande insensible ne comprendrait pas. Elle accorde tout juste à la blonde un regard, purement désapprobateur quand elle voit sa silhouette se rapprocher, et prendre place en face d'elle. Elle disparaît sous la table, allongée sur le banc. Arte soupire. « Tu me réveilleras quand tu voudras partir. » Espère-t-elle y rester jusqu'à ce que le médecin décide de rentrer aux dortoirs ? Il semble bien. Ça ne l'agace même pas, ou pas comme on pourrait s'y attendre. Arte laisse faire, roule des yeux. Elle amène la bouteille à ses lèvres, attend une seconde. « C'est pas mon genre. » Et c'est aussi bien un aveu qu'une promesse dont elle se rince avec une gorgée d'alcool, un peu plus supportable que la précédente mais pas vraiment plus agréable dans la bouche. Ni dans le reste du corps. Arte sait pourquoi elle s'impose cette torture, mais elle avait espéré le faire seule. La présence de Casey dans l'équation chamboule tous ses plans, et comme elle le fait depuis qu'elle est née, Arte change rapidement d'idée, quitte à agacer son environnement. Un soupir énervé lui échappe. Elle se lève, dans un vacarme dont on pourrait douter qu'il ne provienne que des pieds du banc tant il est prononcé. « C'est bon, ça me les brise, » elle ne pourrait pas rester là, assise en face de Casey, et ressasser sa peine sans rien dire, elle est trop pudique pour ça, « et j'ai certainement pas envie de te masser le dos demain, » comme si les matelas des dortoirs étaient plus confortables que les bancs de la salle de réunion, comme si elle aurait eu une attention pareille à l'égard du chef de la sécurité, « t'as gagné, on peut rentrer. » Elle laisse la bouteille au centre et étend ses jambes, attendant la réaction de la blonde, puis se tourne vers le couloir qui les avait crachées quelques minutes plus tôt. Gênée, peut-être, par le malaise qu'elle a en partie elle-même orchestré, Arte espère l'intervention de l'un de ces gardes dont Casey avait tant souhaité l'apparition, ou, en fin de compte, de n'importe quelle autre âme qui vive dans cette Mine.

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Arte ⚜ Casey

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Faisant fi de son commentaire, elle préféra fermer les yeux. Peu importe que ce ne soit pas son genre, la proposition était là et était sincère. Pour une fois. Elle entendit Arte se lever mais ne daigna pas ouvrir les yeux, préférant juste écouter ce qu’il se passait. Bien sûr, elle doutait que la brune daigne se rasseoir et ne pas bouger tranquillement pendant qu’elle (re)commençait sa nuit. Cette suspicion se confirma rapidement, ce qui poussa Casey à pousser un soupir quasiment inaudible. Le jour où Arte saura ce qu’elle veut, les rôdeurs n’auront plus de dent. La blonde se releva sur le banc, regardant son interlocutrice qui lui proposait un massage, plus ou moins. Le sourcil arqué, elle resta dubitative face à l’image qui s’imposait dans son esprit. Soit elle s’était endormie et elle était en train de rêver. En tout cas, quelque chose n’allait pas entre cette blague – qui n’en était pas une, et la situation de tension. Toutefois, la tension n’animait que la médecin. Casey, quant à elle, avait réussi à s’en débarrasser, en tout cas, la brune avait réussi à lui en débarrasser. Douloureusement.
Gagné ? Gagné quoi ? Arte ne se rendait pas compte qu’il n’y avait rien à gagner, au contraire, elle avait plus perdu en l’accompagnant ici qu’en restant au fond de son lit. L’espace de quelques secondes, elle s’interrogea sur la tournure des évènements si elle ne l’avait pas fait. Elle écarta rapidement cette ligne de pensées pour se concentrer sur le présent. Peu importe l’alternative, ce qui était, était fait. Son regard se porte sur la bouteille et pense à la simplicité qu’elle aurait à rester ici et à boire pour le reste des heures que la nuit comptait encore… mais non. La blonde se lève sans un mot et se dirige vers la sortie de la salle commune. Elle s’arrêta à l’encadrement de porte pour parler, sans animosité, juste pour établir les faits : "Tu te rends bien compte que si c’est pour retourner dormir et que tu creuses des tranchées dans ton lit, on a autant rester ici ?" Effectivement, qu’elle dorme sur le banc au bruit de la bouteille qui faisait des allers et retours entre la table et la bouche d’Arte ou cette dernière qui faisait grincé le lit parce qu’elle n’arrêtait pas de se retourner pour ruminer, elle préférait largement la première alternative. Casey finit par se retourner complètement pour faire face à son interlocutrice. "On aura peut être toujours des problèmes mais il y a des problèmes plus importants que ça dans la vie de tous les jours et manifestement… dans ta vie." Non, Casey ne se transformait pas en assistante sociale, elle était juste calme et pragmatique. Arte avait une importance au sein de la mine dû à son rôle et si elle n’arrivait pas à calmer ses ardeurs, elle ne ferait pas long feu. "Un jour, faudra bien que tu parles à quelqu’un. Sans lui aboyer dessus." De façon très rapide, les sourcils de la blonde se froncèrent avant de revenir à une position plus neutre. Elle était tellement mal placée pour donner ce genre de conseils mais ça, la médecin, ne le savait pas. Au-delà de son pragmatisme et de ce « morceau » qui s’était brisé plus tôt, Cas’ ressentait tout de même de l’empathie pour son interlocutrice et une certaine inquiétude. En effet, ça ne pouvait pas disparaître en un instant, il resterait sûrement toujours des traces… Peut-être que la blonde aurait voulu avoir un geste de compassion envers son interlocutrice et peut être que son geste fut arrêté par le bruit des pas qui raisonnait dans le couloir adjacent. "Apparemment, on peut te trouver quelqu’un d’autre à supporter." Elle se pencha dans l’encadrement de la porte pour voir qu’à l’autre bout du couloir c’était Willy qui faisait sa ronde puis revint à la tête de nœuds "Qu’est-ce que tu veux faire ?"Cette question raisonna en elle. Ce n'était pas la première fois qu'elle lui demandait ça. Elle lui avait posé la même à Olympia et aujourd’hui Arte se retrouvait à la mine, en sécurité mais pas plus au clair dans sa tête apparemment. A se demandait si tout ça avait finalement servi à quelque chose.

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casey redfield & arte p. mcmahon

« Oui, je m'en rends compte, » lâche Arte à la première remarque de la jeune femme. Le ton n'est pas excessivement sec mais il n'est clairement pas amical : Arte en a marre. De Casey, de ses remarques, de sa fausse gentillesse ; de la mine, de ses cavités qui résonnent, de ses gueules tirées ; d'elle, de son inconstance, de son incapacité à fermer l’œil. La brune soupire, passe une main sur son visage fatigué, démêle insensiblement ses cheveux tandis qu'elle attend Casey. Chaque mot qu'elle aligne lui fait se poser des questions, se froncer les sourcils. « Casey... » finit-elle par souffler quand elle pose sur la blonde un regard moitié inquiet, moitié méprisant. Étrange mélange, sauf peut-être pour quelqu'un de la trempe du médecin, chez qui les contradictions, il faut bien le dire, sont plutôt monnaie courante. « Je sais pas ce que tu essaies de faire, là, » confie la brune dont les lèvres se tordent de questionnements. « Mais arrête. D'accord ? » Les bras croisés, son index tapote nerveusement son avant bras, mais toute colère s'est dissipée. Arte n'est plus que soupirs et haussements d'épaules tandis qu'elle poursuit : « J'ai pas besoin de parler. Je sais ce qu'il m'arrive, je sais ce que j'ai fait. Maintenant je vis avec. Point. J'ai pas besoin que tu essaies de... » Une légère grimace transforme ses traits pâlots. Elle esquisse un mouvement abstrait de la main, désigne allégoriquement la démarche bienfaisante de Casey. « M'aider, je suppose. La dernière fois que tu as essayé ça n'a pas tout à fait été un succès. » Les derniers mots sont une petite pique, une remarque amère. Elle n'en veut pas à Casey d'avoir essayé de démêlé ses sentiments, à Olympia, la dernière fois qu'elles se sont vues : loin de là. Mais Arte travaille dans l'obscurité à éloigner ceux qui sont chers à son cœur, la réplique n'est que l'une des étapes d'une très longue mécanique de la solitude.

Elle ne penche pas la tête en même temps que la blonde, dans un premier temps à peine consciente des pas qui vont dans leur direction. A cet instant elle est déjà décidée à retrouver le confort insipide du lit superposé qu'elles partagent, alors la jeune brune se contente de secouer la tête de gauche à droite. Elle expire, excédée, et s'engouffre sans plus de cérémonie dans le couloir. « On rentre, » le médecin lâche en enfonçant les mains dans les poches de son pantalon, dos à Casey qu'elle devance de quelques pas hâtés.

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