Sujet: may you stay forever young (romy) Ven 24 Mar - 9:06
♔ romy & billie
« may you stay forever young »
Sa conversation avec Anita est à peine terminée qu'elle se précipite déjà pour trouver Harrison et lui faire part de sa mission. Pas de temps à perdre. Elle doit être prête à partir dès le lendemain matin et le plus tôt sera le mieux. Avant l'aube. Elle préfère se mêler aux ombres qu'aux gens. L'obscurité comme amie, le silence comme allié, elle sera plus efficace. Une fois l'éclaireur trouvé et la situation décrite, expliquée avec détails, elle peut enfin se concentrer sur le reste et sur elle-même. Elle plonge dans son moi profond, introspection presque obligatoire pour ne rien omettre. Elle dresse la liste mentale des objets dont elle aura besoin puis met en ordre ses pensées. Son argumentation doit être parfaite, elle ne peut pas se permettre de laisser quoique ce soit au hasard. Son discours doit être minuté, impeccable. Elle liste par ordre les arguments à avancer devant le chef d'Olympia mais aussi face aux éventuels hommes et femmes qu'elle devra inévitablement croiser. Nathan. Noah. Elle n'est pas bien sûre lequel des deux elle redoute le plus. Un exercice périlleux l'attends et elle ne peut pas encore y focaliser tout son esprit. Tandis qu'elle marche d'un pas rapide, assuré, vers son dortoir, la réalité la frappe de plein fouet. Emportée par le moment et ce besoin oppressant d'être utile ailleurs, elle en avait (presque) oubliée ce qui allait rester à l'intérieur de la mine. Ceux qu'elle laissait derrière. Romy. La gamine avait rapidement su se faire une place dans le cœur (un peu trop froid selon certains) de Billie. Fragile, un peu paumée, en prise avec des démons intérieurs, Romy lui renvoyait son propre reflet. Celui d'une jeune femme perdue, des années plus tôt. Elle n'avait pas pu l'ignorer. Dès la première nuit dans le dortoir commun, Romy avait hurlé, manquant de se faire tuer par des imbéciles pensant à une attaque. Depuis, Billie veillait sur elle. D'abord par pur automatisme puis par compassion. En peu de temps, son attachement à la gamine avait décuplé. En la regardant dormir, tantôt paisible, tantôt prise de violents cauchemars, Billie se voyait. Elle était passé par ces mêmes étapes et, encore aujourd'hui, ses vieux démons la hantait. La différence entre elle et la petite Romy ? Billie avait la chance de pouvoir se passer de sommeil. Deux heures lui suffisait parfois, lui laissant tout le temps du monde pour surveiller sa petite protégée et la garder en sécurité. Un instinct presque maternelle que Billie ne savait pas posséder. Elle la grande solitaire, elle qui n'a jamais voulu d'enfants. La vie a un drôle de sens de l'humour.
Quand elle rejoint enfin son dortoir, elle s'arrête au pas de la porte, mémorisant dans son esprit l'image de Romy, allongée sur son lit, un livre entre les mains. Elle capte le regard d'un de leurs compagnons d'infortune et lui fait signe de sortir. Romy remarque alors sa présence et son sourire lui réchauffe le cœur en même temps qu'il lui brise. Quand elle rejoint enfin son dortoir, elle s'arrête au pas de la porte, mémorisant dans son esprit l'image de Romy, allongée sur son lit, un livre entre les mains. Elle capte le regard d'un de leurs compagnons d'infortune et lui fait signe de sortir. Romy remarque alors sa présence et son sourire lui réchauffe le cœur en même temps qu'il lui brise. « Hey kiddo, on peut discuter ? » Elle sourit de ce sourire triste qu'on lui connaît, mélancolique au possible. Elle s'assoit à côté de sa petite protégée qui lui accorde toute son attention. Et elle ne sait pas par où commencer, comment lui annoncer ça sans trop la brusquer, sans lui faire trop de mal. Connerie ! Peu importe la manière dont elle lui dirait, Romy allait mal le prendre. C'était évident. Mieux valait peut-être retirer le pansement d'un coup brusque. « Je ne sais pas comment te dire ça. » Elle soupire, se passe une main dans les cheveux, tendue comme jamais, plus tendue encore que plus tôt, lorsqu'elle avait dû affronter Anita. « Je vais devoir m'absenter quelques temps Romy. » Voilà. Elle essaie d'enrober la situation, ne donne pas toutes les informations, espérant que la petite se ferait plus facilement à l'idée. Espérant vainement que ce serait moins difficile.
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Sujet: Re: may you stay forever young (romy) Mer 29 Mar - 6:05
♔ romy & billie
« may you stay forever young »
Elle a perdu l'habitude, Romy; du bruit, de la vie en communauté, de la norme. Chaque jour entraîne son lot de nouvelles têtes, de nouvelles histoires, de nouvelles discussions, et parfois elle aimerait retourner se terrer dans le restaurant avec Benny, parce qu'elle ne sait plus comment agir, comment parler. De sa mère, elle tient une politesse à toute épreuve, armée de "bonjours" et de "mercis", parce que c'est obligatoire, parce qu'il lui a toujours fallu être une bonne petite fille. Mais que dire maintenant qu'elle n'est plus une gamine ? Que dire à ces gens qui ont vu la mort, l'agonie, l'enfer, droit devant eux ? Avec Benny, ça a toujours été aisé, parce que cet enfer, ils le partageaient, et rares étaient les instants où ils avaient besoin de plus d'un regard pour se comprendre, pour se confier. Mais à présent que leur vie solitaire est terminée, un tout nouveau monde s'ouvre à elle et elle ne sait pas comment l'accueillir. Alors elle se tait la plupart du temps, fuyant les regards de ceux qui veulent jeter un coup d’œil à la petite nouvelle. Elle n'est pas un phénomène de foire, loin de là, pourtant son anxiété lui donne l'impression d'être épiée sous toutes les coutures, elle a l'impression que tous les yeux sont rivés vers elle, où qu'elle aille. Et quand Benny a d'autres chats à fouetter que de lui apprendre à se débrouiller à la Mine, elle est paumée, paniquée, incapable de se faire à ce nouvel environnement. Elle est pourtant heureuse d'être ici, même si elle a beaucoup de mal à se faire à ce sentiment de sécurité, de peur qu'il lui soit enlevé de nouveau, arraché de ses mains frêles. Elle ne veut pas s'intégrer de peur que tout s’effondre de nouveau sous ses pas. Benny, il est fort, il survivrait à n'importe quoi, et pourtant, même lui, elle a cru qu'elle l'avait perdu à jamais. Alors qu'arrivera-t-il si jamais elle s'ouvre à toutes ces nouvelles personnes ? Si jamais elle quitte ses "bonjours" et ses "mercis" pour du réel, pour du concret ? Si jamais elle s'attache à cette communauté et qu'elle se désintègre ? Elle est effrayée, comme toujours, mais elle essaie de ne pas le montrer, cachant ses faiblesses pour ne pas laisser aux autres le soin de les exploiter.
Il y a une personne qui défie cette règle, malgré tout le soin qu'elle se donne pour ne laisser personne pénétrer sa coquille. Billie. Quand ses pires frayeurs viennent la cueillir au milieu de la nuit et qu'elle se réveille en hurlant à plein poumons, elle sait qu'elle la trouvera toujours auprès d'elle, à essayer d'absorber ses peurs pour l'en soulager. Elle a su trouver en elle plus qu'une alliée, c'est aussi un modèle qu'elle aimerait suivre. Même si elle est douce avec elle, Billie est aussi la force incarnée, et Romy ne souhaiterait qu'une chose: parvenir à lui ressembler. Ce jour-là, quand elle débarque dans le dortoir qu'elle partage, Romy est en train de lire paisiblement sur son lit. Leurs compagnons de chambrée quittent la pièce et Romy lève les yeux pour découvrir Billie qui s'approche, l'accueillant avec ce sourire apaisant dont elle a le secret. « Hey kiddo, on peut discuter ? » lui demande Billie, ce à quoi Romy répond par un signe positif de la tête et un nouveau sourire. Elle prend place près d'elle, sur le lit, et Romy se redresse un peu. « Je ne sais pas comment te dire ça. » Ponctuées d'un soupir, ses paroles ont pour effet de tendre les muscles de la petite, qui ne sait pas à quoi s'attendre. « Je vais devoir m'absenter quelques temps Romy. » annonce Billie, visiblement pas très à l'aise. « Oh. » lâche tout simplement Romy, sous le coup de la surprise. Elle tente de donner sens aux mots qu'elle vient d'entendre, un peu secouée. Elle baisse les yeux sur le bouquin sur ses genoux, qu'elle a refermé à l'instant où elle a remarqué la présence de Billie dans la pièce. Un silence accompagne la révélation, et Romy ne peut s'empêcher de penser égoïstement qu'elle ne veut pas qu'elle s'en aille. Elle a besoin d'elle, ici, à la Mine, près d'elle. Elle ne veut pas risquer de la perdre au dehors. Les yeux toujours baissés, elle essaie de réagir comme un adulte censé le ferait, pas comme la gosse qu'elle est au fond. « Où est-ce qu'ils t'envoient ? commence-t-elle, avant de se raviser. Non, oublie ça, c'est stupide, t'as surement pas le droit d'en parler de toute façon.» Sa voix est douce, comme à son habitude, mais on sent que la nouvelle l'affecte plus qu'elle ne veut le laisser paraître. Quand elle relève enfin les yeux pour croiser le regard de Billie, on voit la peur qui inonde ses prunelles, une peur qu'elle ne peut refréner. « C'est dangereux ? » demande-t-elle alors, naïvement, sachant pertinemment que quelque soit la mission confiée à Billie, le danger serait certainement au rendez-vous.
Billie Trager
Olympians + le monde qui est le mien
Hurlements : 1591
visage : katie mcgrath
crédit : gajah & sign by astra
survit depuis le : 04/08/2016
capsules de troc : 3897
Sujet: Re: may you stay forever young (romy) Ven 31 Mar - 10:13
♔ romy & billie
« may you stay forever young »
Pas vraiment douée pour les conversations à cœur ouvert. Plus depuis des années. C'est ce qu'on pourrait appeler l'effet influenza. Le monde s'écroule et avec lui le peu d'humanité restant. Parler à des adultes, leur balancer la crue vérité à la figure, c'est, certes difficile, mais faisable. Moins cruel que d'avoir à briser une enfant. A supposer qu'on puisse encore considérer Romy comme une enfant. Après toutes les épreuves traversées, après avoir regardé la mort en face plus d'une fois, peut-on encore considéré n'importe quel gamin comme n'étant rien d'autre qu'un gamin ? Non. Et malgré son visage enfantin, ses yeux brillant de jeunesse et sa douce voix, Billie refuse de la traiter comme une enfant. Malgré son côté maternel tout juste apparu et son envie grandissante de protéger Romy, elle ne peut pas lui mentir et enrober la réalité. La vérité c'est qu'elle doit partir. Pour elle et pour la mine. La dure vérité c'est qu'elle risque sa vie. Ce ne sont plus vraiment les rôdeurs qui l'inquiète mais les gens et cette épidémie qui frappe au hasard. Une fois dehors, elle ne serait plus protégée. Un risque qu'elle accueille presque comme un ami. Advienne que pourra. Elle ne peut pas maîtriser ce virus comme elle maîtrise les morts. Si elle doit être affecté, au moins peut-elle espérer quelques bons soins de la part des Olympiens. Maigre consolation. Elle ne sait pas ce qu'elle trouvera aux abords de la ville. Ni même au cœur même de l'Olympe. Les choses changent si vite maintenant. Le dernier rapport d'Harrison sur la ville pouvait aujourd'hui être complètement faux. Toujours prête à affronter des situations inconnues, ça ne l'effraie pas plus que ça. Elle a besoin de ce changement, besoin de dégourdir ses jambes endormies et de respirer enfin un air frais et pur. Enfin, presque pur. Il n'y a plus rien de pur dans ce monde fait de charniers. Plus rien, si ce n'est ce visage angélique et ces yeux brillant qui la regarde avec une appréhension à peine dissimulée. Elle lui sourit, percevant à la fois cette peur et cette intelligence qui anime la petite Romy. Elle vient replacer une mèche blonde derrière l'oreille de sa petite protégée. Un geste doux, maternel. « Pas plus que d'habitude. » Elle sait exactement ce qui l'attends en dehors du territoire de la mine. Un monde hostile dans lequel elle se sent pourtant comme chez elle. Rien à craindre des morts, sauf si ils se promènent en bande. Elle sait éviter les traces humaines, connaît par cœur le chemin menant à Olympia. Là-bas, elle se postera hors de vue de leurs sentinelles, observera ce qu'elle peut, se faufilera au plus près. La seule chose qu'elle ne pourra jamais maîtriser c'est cette grippe. Et ça ne l'inquiète finalement pas plus que ça. Advienne que pourra.
« Je ne sais pas combien de temps ça me prendra mais ce sera sans doute long. » Difficile de quantifier en jours, en semaines. Elle a, de toute façon, perdue la notion du temps. Elle se fie aux saisons, au froid et à la chaleur, aux arbres qui changent, au ciel et à ses nuages. Elle ne veut pas mentir à sa petite Romy ni lui donner aucun faux espoirs. Elle lui donne des faits sans pour autant pouvoir s'empêcher de lui donner un peu plus. Pas une gamine, une femme, et pourtant d'une fragilité assommante qui lui rappelle inévitablement la sienne. Deux âges différents, deux âmes marquées par des horreurs innommables. « Je reviens toujours pas vrai ? Ce sera pas différent cette fois. » Sauf que ce le sera. Parce qu'elle ne s'est jamais absentée si longtemps depuis que Romy est entrée dans sa vie. Elle se sent une responsabilité, s'en voudrait presque d'abandonner ce petit bout de femme. Elle se mord l'intérieur de la joue sachant déjà qu'elle ne reviendra pas sur sa décision, aussi douloureux que ce soit.