A life for a vodka!

Après sa tumultueuse rencontre avec les Jackals, les Olympiens, et toute les aventures de cette journée et nuit quelque peu violentes. Casey était –enfin- rentrée à la mine, prenant quelques jours à se reposer, elle n’avait cessé de penser à son sauveur, l’un deux. Malgré le caractère asocial voire antipathique de la jeune femme, elle savait qu’aller le remercier serait la moindre des choses. Surtout que c’était toujours bon à prendre : il se pourrait que la jeune femme aie à nouveau besoin de ce fameux Nathan d(ns un avenir proche alors autant rester en bons termes avec lui. De plus, cet homme avait peut-être ses armes et ça ce n’était pas rien ! Depuis qu’elle était rentrée, elle avait emprunté un pistolet aux miners et une machette. Ayant du mal à se familiariser avec l’arme blanche, il fallait absolument qu’elle retrouve ses armes au risque de s’auto-embrocher à sa prochaine rencontre avec un rôdeur. De fait, Casey avait trouvé une bouteille d’alcool fait maison, un tord boyaux mais à l’odeur ça devait se rapprocher de la vodka.
Elle était arrivée à l’entrée d’Olympia, précisant le but de sa visite et aussi laissant ses armes aux gardes. Bonjour le pays des bisounours inconscients. Le jour où ils se faisaient attaquer ceux-là, ils étaient faits comme des rats zombies. Après qu’on l’ait guidé jusqu’à la maison de Nathan, elle regarda ses accompagnateurs s’éloigner et frappa à la porte dans un soupir. C’était parti pour le moment sociable et négociation de récupération d’arme. Plus que tout, elle espérait que ça allait être facile, que ce n’était pas un trou du cul qui se croyait tout permis ou qui avait le syndrome du héros ou pire le gars en rut qui voudrait une contrepartie. Ses idées s’envolèrent quand ce fut une enfant qui ouvrit la porte. Les yeux de Casey s’écarquillèrent. S’il y a bien une chose à laquelle elle ne s’attendait pas c’était devoir parler à une enfant. C’était quand la dernière fois que c’était arrivé ? Le 21 janvier 2008 ? Sûrement quelque chose dans ce goût-là. "Euh… C’est bien ici que Nathan… Eserveley." Non ce n’était pas ça..."Eversley ! Que Nathan Eversley habite ?" La petite la dévisagea et Casey se sentit gênée, elle tenta de cacher la bouteille d’alcool derrière elle mais c’était déjà trop tard. La jeune l’avait repéré et avait peut-être même deviné de quoi il s’agissait. Mais c’était qui cette petite ? La fille de Nathan ? "J’ai besoin de le voir et de le remercier pour m’avoir sauvé la vie." Dit-elle en haussant les épaules avec le sourire le plus chaleureux qu’elle puisse avoir. Sûr que demain elle aurait des crampes dans la mâchoire. Autant que la petite voit que la blonde n’était pas une ennemie et que son père/frère/tuteur/colocataire/peu importe était quelqu’un de bien. Une ombre plus grande se profila derrière la jeune, ce devait être Nathan. Etrangement, elle se l’imaginait totalement comme ça : une espèce de nounours musclé avec un regard un peu blasé. Qui ne l’était pas de nos jours ?
"Je viens rentabiliser mon sauvetage ! Enfin si ça te tente, je ne savais pas trop ce que je devais ramener ou comment… Bref c’est ma façon de venir te remercier. Il paraît que ça se fait encore !" Elle montra la bouteille à l’homme avec un sourire en coin amusé. Aucun doute qu’il la reconnaissait. Son visage était moins enflé et elle ressemblait moins à un canard déplumé mais ses blessures étaient toujours présentes – surtout vis-à-vis de son ego. Par ailleurs, Nathan ne devait pas sauver des blondes tous les jours.

Une demi-heure, peut être trois quart d'heure s'étaient écoulés depuis que Nathan était enfermé dans le garage, s'entraînant sans relâche afin de rester dans une bonne condition physique. Depuis qu'il avait été dans l'armée, il n'avait jamais arrêté d'entretenir celle-ci. Et tant mieux, parce qu'être athlétique ne revêtait plus seulement un aspect esthétique par les temps qui couraient, mais également un aspect nécessaire à la survie. Sa salle de sport improvisée était assez sommaire ; mais il n'avait pas besoin de grand chose. Il s'était contenté de fixer une barre sur laquelle il pouvait faire des tractions, et de vider complètement le garage afin d'avoir d'y avoir de la place pour y installer des tapis et rendre le sol un peu plus confortable. Il était en pleine série de pompes quand il entendit quelqu'un frapper à la porte. Il ne sourcilla pas, et termina sa série avant de se relever. Les légers bruits de pas de Rosaline résonnèrent dans le couloir, ce qui fit arquer un sourcil à Nathan.
Une fois debout, il allait saisir sa serviette, avec laquelle il s'essuya les mains moites de sueur avant de marcher tranquillement vers la porte que sa petite venait d'ouvrir. Ça pouvait être n'importe qui ; un de ses raiders, quelqu'un de l'infirmerie, Bass qui passait dire bonjour... Curieux, il ouvrait totalement la porte, pour découvrir la jeune femme qu'il avait aidé, quelques jours plus tôt. Quand il en avait demandé des nouvelles à Arte, cette dernière s'était montrée assez ronchonne, comme si quelque chose s'était passé entre elle. Ça avait visiblement mis sa colocataire de mauvais poil, et il avait simplement décider d'arrêter de la questionner.
Nathan jaugea donc la blonde, de bas en haut. Elle était dans un meilleur état que quand il l'avait ramassé ; elle lui adressa la parole, et sa remarque lui arracha un sourire. Il s'apprêtait à répondre, mais Rosa le prit de vitesse, et de sa voix fluette, elle lui annonça : « Wow, papa. C'est vrai que tu as sauvée cette... clocharde ? Pourquoi elle te ramène de l'alcool ? Tu es alcoolique ? Bon, bon, d'accord, c'est bon. Je retourne lire » Nathan l'avait fusillé du regard, surtout quand elle avait posé sa question à la femme. Il regarda la petite s'éloigner et retourner dans le salon en claquant la porte. Il s'apprêtait à la réprimander, se ravisa, puis il se retourna vers son interlocutrice : « T'as pas à me remercier ; c'est sympa de t'être donné la peine de faire tout ce trajet pour... une bouteille » Il s'écarta, et lui fit signe d'entrer, et il attendit qu'elle le fasse avant de continuer : « Mais... pour le coup, j'ai vraiment bien fait de te sauver alors. J'pensais pas te revoir de sitôt à vrai dire ; ravi que ce soit le cas. Va t'installer dans le salon, j'amène des verres ; et je risque de te faire un peu patienter, j'ai une douche à prendre. Mais Rosa te tiendra compagnie ; tu risques pas de t'ennuyer avec elle. Et je vais demander à Arte de descendre, puisque apparemment, le courant est bien passé entre vous » je guettai sa réaction, écoutait sa réponse, tout en lui indiquant le salon, dont j'ouvrais la porte. Puis, j'allai chercher trois verres, que j'allai poser sur la table basse, fusillant du regard au passage ma filleule, avant de monter à l'étage, laissant Casey seule avec elle. Je n'avais pas vraiment peur ; j'avais glané quelques informations sur elle à la mine, et sur le terrain ; rien ne m'indiquait qu'elle avait mauvais fond. En même temps, quelle genre de connerie pouvait-elle faire ?

Bon ça commençait bien avec la gamine. Casey se rappelait soudainement pourquoi elle ne côtoyait pas les enfants. Il restait plus qu’à espérer que le père soit dans la même veine sinon ça promettait d’être la pire erreur que la jeune femme avait faite. En guise de réaction, elle se contenta d’arquer un sourcil devant la langue si bien pendue d’une si petite chose. Une chose à laisser à la gamine c’est que la blonde devait avoir une tête épouvantable. Son regard se posa sur le fameux Nathan, il était comme elle l’avait imaginé : du genre grand mec, bien foutu – clairement, de ce qu’elle pouvait voir, et un peu nounours. Et ce dernier trait devait être indispensable pour avoir une gamine alors que le monde était aussi apocalyptique. "C’est un minimum !" Pas à le remercier ? Et puis quoi encore ? Casey avait été élevé au Texas par un bouseux mais ce n’était pas une raison. Elle fit quelques pas pour passer l’entrée de la maison de Nathan. Ses yeux se posèrent un peu partout sur l’intérieur, c’était dur de croire que des personnes avaient réellement « réanimé » une ville pour y vivre comme avant. Dans un soupir intérieur, elle repoussa ses idées concernant ce mode de vie et se concentra sur son interlocuteur ainsi que ses propos : « rester avec Rosa » ? Ça devait être la gamine. Super, elle était venue pour boire un coup et faire connaissance avec la personne qui l’avait sauvé et voilà qu’elle se retrouvait à faire du baby-sitting avec une gosse qui semblait ne pas être simple à gérer. Et en quelques secondes elle comprit la possible explication au comportement de l’enfant. Arte vivait donc ici. Super ! C’était peut-être la mère de l’enfant, ce qui donnerait tout son sens. Toutefois, la jeune femme n’avait pas constaté de ressemblance physique entre l’enfant et Arte, ni même avec Nathan… Question à élucider plus tard. "Ne la dérange surtout pas pour moi." Dit-elle de la façon la plus neutre possible tout en se dirigeant vers le salon, gardant en tête qu’Arte avait dû raconter l’altercation superficielle qu’elles avaient dû avoir. Balance. Casey s’installa dans un fauteuil, ne manquant pas le regard de Nathan à la gosse. L’espace d’un instant, elle avait l’impression de se retrouver 10 ans auparavant. Les choses semblaient si simples à Olympia, si normales – pour un monde sans rôdeur. Dans un soupir, elle se servit un verre pendant que l’homme partait, pas besoin de l’attendre, encore moins quand elle devait passer du temps avec une enfant. "Ça fait longtemps que tu es à Olympia ? Et avec Nathan ?" Faire la conversation, que de bonheur ! Heureusement qu’il l’avait sauvé sinon ça ferait longtemps qu’elle serait partie. Cas’ se releva, verre à la main, et fit quelques pas dans la maison en examinant tout ce qui pouvait trainer et lui donner des indices sur les personnes qui vivaient dans ce lieu mais aussi le caractère de son sauveur. "Au fait, la clocharde s’appelle Casey, entre nous, je préfère ! Et la gamine elle s’appelle comment ?" La jeune femme se tourna à demi pour lui adresser un sourire amusé, montrant que ses propos n’étaient pas agressifs même s’ils se voulaient tranchants. S’en prendre à une enfant n’était pas son style mais se faire piétiner par une enfant n’arriverait pas non plus. "Vous êtes combien à vivre ici ?"Tout en continuant son inspection, Casey harcelait un peu Rosa de questions mais ça lui permettait de gérer son stress d’être dans une ville « bisounours » sans arme, de détendre l’atmosphère avec l’enfant mais aussi d’en apprendre plus sur son hôte et le mode de vie des olympiens qui continuait de la dépasser.

Une fois à l'étage, Nathan se contenta d'aller taper à la porte de la chambre d'Arte, annonçant : « Casey de la mine est venue dire merci. Elle a apporté une bouteille, si tu veux descendre pour la boire avec nous ». Sans attendre de réponse, il alla chercher ses vêtements propres et sa serviette, avant d'entrer dans la douche.

Pendant ce temps, Rosaline, restée seule avec Casey, regarda quelques secondes de manière suspicieuse l'inconnue. En lui lançant cette pique, elle ne se doutait pas qu'elle allait au final finir dans la même pièce qu'elle, et la gamine était mal à l'aise. Puis, la femme rompit le silence, ce qui soulagea l'enfant. Elle répondit à la première question sans réfléchir : « Oui, assez. Je n'ai pas de souvenirs d'avoir été ailleurs, à vrai dire. Je ne sais même pas à quoi ressemblait ma mère. Ah, et Nate, c'est mon père. Du coup ça fait un certain temps qu'on se connaît. Je dirais neuf ans, presque dix maintenant ». Rosa suivait le regard de la femme, en attendant sa prochaine question ; qui lui fit arquer un sourcil, puis baisser les yeux : « La gamine elle s'appelle Rosaline. Désolée si je t'ai vexée en t'appelant comme ça. À vrai dire, je ne sais même pas pourquoi je l'ai fait. Je n'ai jamais vu de clocharde de ma vie en fait. Parce qu'il n'y en a pas, ici. Mais, c'est comme ça que certains appellent les gens de la mine, ici. Alors bêtement j'ai fais de même » Si elle avait bientôt dix ans, la gamine était assez en avance sur son âge. Elle lisait énormément, sa condition physique exécrable lui empêchant de faire beaucoup d'autres choses. Mais elle n'avait qu'une envie, celle de grandir, parce que les médecins lui disaient qu'apparemment, ça ira beaucoup mieux pour elle.
Elle attendait une autre question de Casey, qui arriva bientôt. Elle se contenta de répondre : « Trois ; mais ça fait pas longtemps, Arte est arrivée le mois dernier », puis, le silence reprit ses droits quelques instants. Rosa suivant toujours le regard de la femme, elle se leva et alla chercher la photographie sur laquelle elle venait de poser les yeux, pour l'amener à celle-ci. C'était une photo de l'escouade de Nathan, et sur laquelle figurait le vrai père de Rosa, mais elle n'en avait absolument pas conscience ; le seul lieu entre elle et cet homme visible était leur couleur de cheveux, un blond éclatant ; les autres étant cachés par les peintures de camouflage qu'ils arboraient tous durant ce stage en forêt tropicale. Elle lui montra de près, et lui demanda alors : « T'as vu ? Mon père sauvait des gens bien avant tout ça. Ça fait de lui un héros, non ? Même si j'ai toujours du mal à comprendre pourquoi il partait faire la guerre à l'autre bout du monde ». Curieuse, la petite s'installait à côté de la blonde pour écouter attentivement la réponse qu'elle allait lui apporter.

Nathan quant à lui, une fois propre, s'était revêtit d'une tenue plus décontractée. En sortant, il jetait un œil à la porte de la chambre d'Arte, toujours fermée. Mais, elle était peut être descendue entre temps. Il ne perdit pas de temps à aller vérifier, et commença à descendre les marches pour aller rejoindre son invité dans le salon.

Qu’ils se connaissent ? C’était une façon étrange d’aborder le lien qui l’unissait à son père. Toutefois, depuis son arrivée plus tôt, la gamine ne semblait pas ressembler à ce qu’elle avait pu rencontrer auparavant. Notamment, par sa façon de parler aux inconnus mais aussi à Nathan « l’alcoolique ». Casey arqua un sourcil amusé quand la petite, Rosaline donc, lui présenta des excuses, amusement qui s’effaça assez rapidement lorsque la gamine lui expliqua que les gens de la mine étaient associés à des clochards. Sympa ! Objectivement, Olympia comparé à la mine, il y avait une grande différence de niveau de vie mais de là à se croire supérieur… Elle se demandait quelle était la réputation des olympiens à la mine, la jeune femme n’avait jamais songé à se renseigner, même lors de son retour de cette ville étrange. Cas’ nota mentalement les informations que lui donna la petite concernant son père et Arte. En parlant de Nathan, son regard se posa sur une photo de lui. Une photo… C’était devenue rare d’en trouver et encore plus dans un cadre. La vie à Olympia la déconcertait et la blasait en même temps. Heureusement la petite vint la sortir de ses pensées. Tout en buvant une première gorgée de son verre, qui s’avéra être plus proche de l’alcool à  90° que de la vodka, elle suivit le cadre et la gamine du regard. "Parce que l’humanité est d’une stupidité sans borne…" Dit-elle d’un ton las avant de reprendre, un peu plus optimiste :"Je crois qu’il est toujours un peu un héros vu qu’il m’a sauvé alors qu’il ne me connaissait même pas." Toujours en fixant la photo, elle comprit que le passé de soldat de Nathan était sûrement ce qui l’avait poussé à lui sauver la vie, et en plus à lui dire qu’elle n’avait pas à le remercier. Casey revint s’asseoir sur le fauteuil, poussant son courage à boire une deuxième gorgée de son verre. Le liquide lui brûlait la gorge mais elle savait qu’au final, son corps apprécierait de se relâcher. A vrai dire, ces derniers jours, l’alcool l’avait énormément aidé à tenir le coup face à son corps qui lui lançait des piques de douleur tout au long de la journée. "Tu es déjà sortie d’Olympia ?"Son regard se détacha de son verre pour se fixer sur Rosa. Comment est-ce qu’on faisait pour vivre dans un monde pareil avec un enfant qui ne pouvait pas se défendre tout seul ? Finalement peut être que cette ville de bisounours était la meilleure alternative lorsqu’on avait un enfant à charge. Des bruits de pas se firent entendre à l’étage au-dessus. Nathan devait avoir fini de prendre sa douche. Tant mieux, elle ne se sentait pas de faire la causette avec la gamine tout le reste de la journée, quoi que après quatre, cinq verres, Casey ne ferait sûrement plus la différence entre parler avec une enfant et une adulte. En tout cas, la gamine ne semblait pas aussi insupportable qu’elle parut au premier abord, sachant qu’il y avait déjà une insupportable qui vivait ici, c’était une très bonne chose !"Je suppose déjà que tu n’as jamais été à la mine."Un sourire en coin apparu sur son visage, la pique relevait plus d’un esprit taquin que provocateur. Finalement, peut-être qu’elle finirait par l’apprécier.

Rosa approuva la réponse de Casey, et se permit d'ajouter, avec un air de philosophe se voulant sérieux, mais qui ne l'était pas vraiment au final par rapport à son jeune âge : « Oui. Sinon, elle se serait déjà reconstruite depuis bien longtemps, au lieu de s’entre-tuer constamment ». Elle resta silencieuse par contre suite à la remarque suivante, se contentant de dévisager la mineuse, arborant une expression anormalement neutre.
Puis, quand elle lui demanda si elle était déjà sortie d'Olympia, et secoua la tête et répondit : « Non. Mais mon père m'a promis qu'une fois que je serais grande, on ira faire un tour dehors. Je sais juste que c'est très dangereux. Je sais pas pourquoi ; je suis montée sur une tour de garde, une fois, et il n'y avait rien qui semblait être dangereux ». Casey s'était mise à fixer Rosa, qui détourna son regard, gênée, après quelques secondes.

La patrouilleuse de la mine fit une autre remarque quand Nate entra dans la pièce, les cheveux et la barbe encore un peu humide de la douche expresse qu'il venait de prendre. Il passa justement sa main dans celle ci, en regardant l'une après l'autre les  deux demoiselles. Il remarqua le cadre posé sur la table basse, et il alla le ramasser pour le remettre à sa place, tout en annonçant : « Rosaline ne t'as pas embêtée ? »
En écoutant sa réponse, et après avoir posé la photographie sur sa commode, il se posa sur le canapé, en soupirant de soulagement. Il n'avait pas souvent l'occasion de poser ses fesses sur un canapé en buvant un verre, donc il allait profiter de l'occasion. Il posa un de ses bras sur le dossier du canapé, et sa filleule s'empressa de quitter Casey pour aller se blottir contre sa figure paternelle.  Il lui murmura alors, en faisant exprès de parler assez fort pour que la femme l'entende : « Notre invitée a été sage ? » Elle hocha la tête, et répondit en jetant un coup d’œil à la concernée : « Oui, je crois que c'est parce que je lui fais peur, on ne craint rien ».
La réponse arracha un sourire à Nate, qui, d'une main, commençait à se servir un verre : « Du coup... ça va la vie à la mine ? Ça fait un certain temps que je n'y suis pas allé ». Cette question n'était pas que là pour meubler la conversation, il souhaitait vraiment prendre des nouvelles de la carrière parce qu'il comptait bientôt y faire un tour pour aller y échanger quelques trucs ; des cigarettes, en fait. C'est d'ailleurs en allant faire du troc qu'il avait déjà aperçue la blonde, et c'est parce qu'il l'avait justement reconnue qu’il avait pris le risque d'aller la secourir. Elle l'avait marqué, parce qu'elle ressemblait beaucoup à quelqu'un qu'il avait connu, avant tout ça ; et maintenant qu'il pouvait la voir de près, la ressemblance était d'autant plus frappante. En commençant à siroter l'alcool, qui malgré sa fermentation assez élevée ne le fit pas sourciller, il écoutait tranquillement sa réponse.  

La remarque de la gosse l’intrigua : reconstruire l’humanité ? Comment serait-ce possible alors que les rôdeurs étaient en grande majorité sur terre ? Un instant, elle se demanda si Rosa était au courant de ce qu’il se passait en dehors de la ville des bisounours. L’humanité avait été pervertie par cette apocalypse mais ce n’était pas ça qui empêchait les gens de vivre comme avant… La suite de ses paroles confirma d’autant plus ses doutes. Rosa n’était jamais sortie d’Olympia. Comment était-ce possible ? Faisant rapidement le calcul entre l’âge de la petite et l’arrivée des rôdeurs, Casey comprit qu’il était probable qu’elle ne se rappelle pas « avant » soit parce qu’elle était trop jeune ou soit parce qu’elle refoulait les souvenirs qu’elle pouvait en avoir. Intérieurement, elle se demanda ce qui était le mieux pour une enfant, la laisser dans l’innocence de cette petite ville pseudo parfaite ou la former à ce qu’il y avait dehors, ces fameux dangers qu’elle n’avait pas – encore – vu. Ce choix ne relevait pas d’elle mais ça en disait long sur Nathan et sa dévotion envers son enfant. En parlant du loup… L’homme arriva dans le salon, prenant directement la photo qu’elles avaient sorti, il devait y être attaché d’une certaine manière. "Au contraire." Dit sincèrement Casey. La conversation avec l’enfant avait été instructive. Toujours curieuse de savoir comment la vie se passait à Olympia et comment les gens pouvaient accepter ça, glaner des informations permettant de répondre à ses interrogations n’était jamais superficiel pour la jeune femme. La jeune femme ne put s’empêcher un léger rire quand Rosa lui parla de la peur qu’elle provoquait. C’était pas totalement faux mais pas dans le sens qu’elle croyait. Casey et les gosses ça faisait 100."Les conditions de vie dans la carrière restent les conditions de vie de la carrière mais la mine va très bien. Du moins à ma connaissance, avec mes blessures, j’avoue ne pas avoir eu la force de patrouiller ces derniers temps…"Elle haussa les épaules avec un sourire amer avant de boire une gorgée pour faire passer cette amertume. En effet, la condition de Casey la frustrait, ne pas être totalement maitre de son corps la rendait dingue et elle ne supportait pas de ne rien faire."Tu y vas souvent ? Je me souviens pas t'y avoir aperçu..." A contrario, Casey ne l’avait jamais croisé ou du moins elle n’avait jamais fait attention. Nathan n’était pas le genre de mec qu’on trouvait suspect lorsqu’on faisait son tour de garde. "Je t’avoue que je suis curieuse de savoir comment les choses se passent ici… Tout semble « différent » disons, de la mine." Cas’ ne voulait pas trop rentrer dans les détails de ce qu’elle entendait par « différent », pas besoin  de vexer Nathan. Encore moins avec la jeune qui se trouvait juste à côté de lui et qui ne semblait pas être au courant des conditions de vie « normales » à l’extérieur de l’enceinte de la ville. L’origine sous-jacente de sa venue apparue soudainement dans son esprit. A croire qu’elle commençait à se détendre pour oublier ce genre de chose. Avec un air un peu gêné - comme quoi tout arrive, la jeune femme fit à nouveau un tour de la pièce du regard avant de poser son regard sur son interlocuteur. "Par hasard, aurais-tu récupérer mes armes lorsque tu m’as ramassé ?"

Assis sur le canapé, sa petite dans un bras et son verre dans l'autre, il buvait tranquillement en écoutant la blonde. Lorsque vint la première question, il y ôtait le verre de sa bouche, avalant une dernière gorgée, avant de répondre, ponctuant sa parole de léger gestes avec son verre tandis que Rosa s'était remise à lire : « J'y vais de temps en temps, pour échanger quelques babioles ; des cigarettes, ou des bouquins, par exemple. Je ne reste jamais très longtemps, quand j'y vais cependant ; parce qu'on va dire que c'est pas spécialement mon travail ». Sa seconde question le fit sourire ; était-elle juste curieuse, ou envoyée ici pour faire de l'espionnage ? Il répondit donc en restant le plus vague possible : « La vie ici est tranquille, et beaucoup plus juste qu'à la mine à mon avis. Chacun à son travail, le fait et vit décemment et en sécurité en échange. Je ne demande rien de plus ».
Il laissait échapper un sourire quand elle lui posa des questions à propos de ses armes, et il lui répondit également aussitôt : « Non, je ne les ai pas ramassées ''par hasard'', je l'ai fais consciemment ; elles sont à l'armurerie. Je suppose que tu veux les récupérer ; ça tombe bien, je comptais passer à la mine un de ces quatre. Quand tu partiras, je viendrais avec toi, je te récupérerai ça au passage » Il attendait alors sa réponse, agitant son verre pour y faire tourbillonner le liquide à l'intérieur.
Pendant ce temps, il continuait de la dévisager, encore, et encore, décelant dans ses traits ceux d'une ancienne sœur d'arme ; qui n'était pas américaine mais anglaise. Il était maintenant sûr que ce n'était pas elle, mais, peut être, par un pur hasard, elles auraient des liens de parenté ? Elle n'avait aucun accent anglais, et l'hypothèse était improbable, mais il osait finalement et quand même lui demander, sa curiosité prenant le dessus. Il la questionnait donc après quelques instants de silence : « ça peut paraître bizarre, mais d'où venais-tu, avant tout ça ? Tu n'aurais pas par hasard de la famille britannique ? Une sœur, une cousine ? Tu me rappelles vraiment quelqu'un, je ne te cache pas que la ressemblance me perturbe ». Avant qu'elle ne puisse lui répondre, Rosaline fermait son livre, sans mettre de marque page comme d'habitude ; mais elle n'en avait pas besoin ; et lui demanda, curieuse : « Qui ça ? » il se tournait donc vers elle, et lui répondait : « Une militaire anglaise que j'ai rencontré à la base de Kaboul... Tu te rappelles d'où est Kaboul ? » Elle aimait beaucoup la géographie, et elle me répondit presque aussitôt : « En Afghanistan ! ». Fière d'elle, elle rouvrit son bouquin pour se remettre à lire sans plus de question. Il savait pertinemment qu'elle en avait ; elle était très curieuse à propos de son passé de militaire, mais il n'aimait vraiment pas en parler avec des gens qui ne pouvait pas le comprendre, ceux qui ne savait pas ce qu'était véritablement la guerre, ceux qui ne l'avaient pas vécu. La réalité était qu'il valait mieux ne pas savoir ; parce que les gens, même aujourd'hui, ne pouvait pas se douter à quel point, au final, on y rencontrait des situations bien plus difficile que celles qu'on vivait actuellement. Son regard se portait donc à nouveau sur la blonde, et il attendait sa réponse, buvant une nouvelle gorgée de vodka

Comment ça beaucoup plus « juste » ? En quoi la vie à la mine n’était pas juste ? Certes, il y avait une sérieuse différence de niveau de vie entre la carrière et la mine mais la mine ne pouvait pas héberger tout le monde. Et contrairement à Olympia, tout le monde était libre de venir s’installer dans la carrière, enfin quasiment tout le monde. Le niveau de vie était peut être merdique mais il offrait un tant soit peu de sécurité. En parlant de sécurité, Olympia était peut être bien gardée mais le jour où un rôdeur ou quelqu’un de malavisé arrive à s’incruster dans l’enceinte, ça allait être un massacre. Cas’ poussa un soupir désapprobateur et porta le verre à ses lèvres, s’empêchant de faire des remarques ou de monter sur ses grands chevaux par rapport au paradoxe olympien. "Très bien." Un poids s’envola des épaules de la jeune femme. Nathan avait effectivement récupéré ses armes. Non pas qu’il n’y est pas d’arme à la mine mais son couteau lui offrait un réconfort que les autres lames n’avaient pas, certainement dû au chemin parcouru avec cette arme. Comme quoi on pouvait s’attacher à des petites choses dans cette vie de misère. L’homme lui posa une question particulière mais la réaction de Rosa lui laissa le temps d’intégrer tout ce qu’il venait de lui dire. A la façon dont il raconta l’histoire, Casey sentit qu’il aurait aimé qu’elle répondre par l’affirmative. "Je ne pense pas mais je n’étais pas proche de ma famille." C’était étrange comme question mais après tout le monde était petit et qui sait ? Elle ne connaissait pas le côté maternel de la famille. Toutefois, pas question de faire espérer Nathan."Hélas, je suis du Texas, j’y ai grandi puis j’ai passé quelques années en Californie… Avant de revenir il y a, à peu près, un mois." Assez mal à l’aise à l’idée d’évoquer cette vie qui n’était plus du tout la sienne et dont elle ne gardait vraiment pas de bons souvenirs, la jeune femme se remise droite dans le fauteuil comme pour retrouver de la contenance. Autant changer de sujet "Et toi ? Tu viens d’où et comment t’es arrivé ici ?" Finissant les deux dernières gorgées de son verre d’une traite, elle se resservit, proposant à Nathan par la même occasion. Même si les sujets abordés lui hérissaient un peu le poil, elle était contente d’être posée et d’avoir une conversation simple. Enfin pour le moment… Cas’ avait zappé que quelqu’un d’autre était susceptible de les rejoindre… il manquait plus que l’autre « connasse » débarque et c’est sûr que la bouteille ne durerait pas longtemps. "Avec ce que Rosa m’a dit, j’ai cru comprendre que ça faisait un moment que vous étiez installés ici. T’étais présent à la fondation d’Olympia ?" Casey essayait de reconstituer autant que possible le chemin qu’avait parcouru la gamine et Nathan depuis l’épidémie, généralement c’était assez représentatif de la personne qu’on devenait. Nos expériences nous formaient pour le meilleur comme pour le pire.

Assis sur son canapé, Rosaline appuyée sur lui, Nathan resta impassible quand elle répondit sur la négative à sa question. Lorsqu'elle lui en posa une à son tour, il ne répondit pas de suite, se contentant d'abord de tendre son verre pour qu'elle le remplisse à nouveau. C'était pas vraiment raisonnable, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas bu, mais... merde. Ce n'est pas tout les jours qu'on a l'occasion. Il but une gorgée, hésita un peu, puis parla : « J'ai aussi grandi au Texas, au sud, près de la frontière mexicaine. Mais, moi non plus j'étais pas trop famille, je me suis engagé à dix-huit ans, j'ai servi pendant neuf ans. J'ai pas mal bougé du coup ; onze déploiements à mon actif » il prit une autre gorgée avant de continuer sa réponse. Il allait commencer à mentir, à vrai dire, mais ça faisait plus de cinq ans qu'il tenait le même discours, qu'il avait pu étoffer du coup : « Quand tout ça a commencé, j'étais à New York. J'étais infirmier là bas, depuis mon retour à la vie civile et j'ai décidé de retourner auprès de ma famille, quand tout ça a commencé. Je l'ai pas trouvé, mais je suis tombé sur Olympia. J'ai donc saisi cette chance, et... me voilà » il décidait volontairement de rester flou et abstrait, même s'il aurait pu ajouter des détails, ce n'était pas nécessaire de le faire maintenant ; surtout en présence de sa petite.
Mais ça le fit replonger dans ses pensées ; tout aurait été tellement différent si Tommy était encore là. Son frère d'arme et meilleur ami ; certainement l'un des meilleurs soldats avec lequel il a combattu, avait été emporté par cette foutue grippe, sans même avoir eu la possibilité de la combattre. Ils s'étaient fourrés dans des merdiers pas possible, ils avaient survécus à des batailles historiques, comme à Kunduz, ou à Faloujah, et c'est une maladie qui l'avait finalement eut. Encore aujourd'hui, ça lui foutait les boules, mais la vie était ce qu'elle était ; une véritable saloperie.
Il se rendit compte à ce moment là que la blonde attendait une réponse. Il s'empressa donc la donner : « Non. On est arrivé, il y a quoi, cinq ans, bientôt six je crois ; mais on était parmi les premiers » Il s'enfonça un peu plus dans son canapé, et demanda alors : « Et toi ? Pourquoi la mine ? Ça fait un mois du coup que tu y es ? ». Pendant qu'il parlait, il jetait un coup d'oeil à la lecture de sa fille ; lecture qui avançait très vite. À vrai dire, il ne savait même pas quel livre elle lisait ; elle en trouvait un autre tout les deux ou trois jours. Il se disait qu'elle compensait son manque d'activité physique par une activité cérébrale intense. C'était pas plus mal, au final. Il ne doutait pas qu'une fois adulte, elle pourrait réaliser de grandes choses, et rendre la vie beaucoup plus simple pour les générations futures. Son regard se porta à nouveau sur Casey, même s'il n'avait jamais cessé de l'écouter, et il commença à se demander si Arte allait finalement venir ou pas ; la bouteille était en tout cas déjà bien entamée.

Tiens Nathan aussi était du Texas, qui sait peut-être qu’ils ont eu l’occasion de se croiser lors de leur enfance respective. Détail qui n’était pas apparu sur la photo que Rosa lui avait montré, à l’inverse de son passé de militaire. Ce qui surprit le plus Cas’, ce fut « la famille » de l’homme, s’il ne l’avait pas retrouvé, pourquoi Rosa était là ? La gamine lui avait pourtant dit que c’était son père… Même si la ressemblance n’était pas flagrante voire inexistante. Une histoire devait se cacher derrière tout ça. Enfin la jeune femme n’allait pas insister, ça ne la regardait pas, par ailleurs la petite était là et ce n’était pas le moment pour aborder ce genre de sujet.
Ah voilà un sujet fâcheux : pourquoi elle était venue à la mine. Elle reposa la bouteille après avoir servi Nathan et se plongea dans les souvenirs de son arrivée liée à sa famille. Ce n’était jamais plaisant pour elle d’y penser et de parler d’eux. Aucun bon souvenir n’en ressortait. Quelques secondes s’écoulèrent pendant que la jeune femme cherchait un moyen de lui répondre sans pour autant aller dans le détail."Ma famille ét…" Sa phrase fut interrompue par une voix qu’elle connaissait bien : Arte. Elle s’était finalement décidée à descendre – hélas. Cas’ écouta la remarque acerbe et plongea son regard glacial dans celui de la jeune femme, ne lâchant en aucun cas le sourire qu’elle affichait lors de la conversation précédente. Sans le savoir, la brune lui sauva la mise. Parler de sa famille la mettait plus en colère qu’autre chose donc pour une fois elle servait à quelque chose. "Ravie de te voir Arte !" Aucune ironie dans la voix, elle était juste neutre. Elle ne voulait pas se montrer impolie envers Nathan surtout qu’elle ne connaissait pas encore la relation qui unissait les deux. Autant Arte lui hérissait le poil que l’homme lui était beaucoup plus sympathique. Toutefois, elle ne put s’empêchait de rajouter quelque chose, sur un ton plus bas, lorsqu’elle porta son verre à sa bouche : "…Même si j’aurai préféré que ce ne soit pas avant un bon moment…" Elle but une gorgée avant d’entendre des pas dans le couloir. Elle tourna à nouveau la tête vers Arte qui était en train de refaire son chignon et vu apparaître un homme dans l’encadrement de la porte. De ce que Rosa lui avait dit, ils étaient seulement trois à vivre dans cette maison. A son tour, elle fit un signe de tête au grand pour le saluer, il ne semblait tellement pas faire partie du monde des bisounours –AKA Olympia. Son regard se posa sur le barbu puis sur la brune, puis sur le barbu et encore sur la brune, ce manège dura quelques secondes pendant que des idées se mettaient en place dans sa tête. Occupée hein ? Tu m’étonnes ! pensa-t-elle. Réprimant les sentiments et autres pensées qui montaient en elle, elle s’adossa sur son fauteuil et fixa Nate. Sa réaction serait sûrement plus explicite sur ce qu’il était en train de se passer ici.  En parlant de Nate, elle était arrivée, il était en sueur et occupé vu que c’était Rosa qui avait ouvert la porte… Nate en sueur, Arte et Bass dans la chambre, Arte qui se recoiffe… Peut-être qu’elle avait interrompu un plan à trois, peut-être une orgie ? Si jamais quelqu’un d’autre descendait ?! La remarque de Bass la sortit de son observation et réflexions folles, Casey ne put réprimer un léger gloussement qu'elle noya dans son verre. Pas la peine d'en rajouter à cette ambiance étrange qui pesait dans la pièce. Elle ne connaissait ni l’histoire à laquelle il faisait allusion ni vraiment l’homme mais elle était sûre de l’apprécier après ça. "On a assez à gérer à la mine…" La blonde s’arrêta dans sa phrase, se rappelant qu’il y avait Rosa dans le coin et son hôte Nathan mais aussi sa promesse intérieure de bien se comporter. Elle reprit aussi tôt à l’attention de Bass. "Joins-toi à nous… ?" Elle laissa sa phrase en suspens dans l’idée que l’homme la complèterait avec son prénom. Après tout, il méritait clairement un verre, non seulement pour sa remarque mais aussi parce que l’air semblait quelque peu tendu. Casey était plutôt confuse, d’abord elle avait cru qu’Arte et Bass avaient passé un « bon moment » en haut mais maintenant elle ne savait plus. "J’ai ramené une bouteille d’alcool et c’est bien pour la partager !" Dit-elle sur un ton plus joyeux qu’à son habitude. Qu’est-ce qu’elle devait faire tâche dans ce salon rempli d’Olympiens mais surtout d’Olympiens tendus à casser un string. Avec Arte et son balais, elle avait l’habitude mais le comportement de Nathan par contre…

Alors que Casey s'apprêtait à répondre, Arte débarqua dans la pièce, mais également et à sa grande surprise Bass. Il fronça alors légèrement les sourcils, se demandant ce que faisait son ami chez eux, sans qu'il ne soit passé lui dire bonjour. Quelque chose traversa alors l'esprit de l'ancien militaire, quelque chose qu'il n'avait plus ressenti depuis bien longtemps et qu'il ne pensait pas ressentir un jour ; une pointe de jalousie, qu'il eut tôt fait de réprimer. Il esquissa alors un sourire, et fit ce qu'il avait à faire. Si Bass méritait certainement mieux qu'Arte, une partie de jambe en l'air ne pouvait faire de mal à personne, et il se réjouissait pour son ami ; sans savoir s'il était là hypocrite ou s'il le pensait vraiment. Il ne pouvait pas être jaloux ; pourquoi devrait-il l'être ? Il pensait ne plus pouvoir aimer ; parce que ce n'est pas la guerre qui l'avait brisé ; ce n'est pas le sang sur ses mains, bien présent pourtant, qui l'avait brisé. Il avait été brisé en même temps que son cœur, au final, qui ne pouvait plus l'être. Il croisa cependant quelques instants le regard d'Arte, pour ensuite écouter silencieusement les différentes remarques qu'échangèrent ses invités et sa colocataire.
Il s'enfonça un peu plus dans le canapé, et poussa les jambes de Rosa du canapé qui se laissa faire sans protester ; certainement grâce à la présence de Casey. Il sourit aux nouveaux arrivants, son sourire étant ravivé par la remarque de Bass, et il attendit que Casey ait fini de parler pour intervenir : « Ne restez pas debout ; venez vous asseoir. Je vais vous chercher des verres » Il se dégagea alors de sa petite, en déposant au passage un bisou sur son front alors qu'elle fronçait les sourcils. Elle ne tarda pas après son départ à se lover dans le coin du canapé pour ne plus être dérangée dans sa lecture par la suite. En se dirigeant vers la cuisine, il annonça au passage : « J'attends toujours ta réponse, Casey ; laisse moi juste le temps d'apporter les verres. Et Bass, t'aurais pu quand même passer me dire bonjour, nan ? » Suite à sa remarque, Rosa, inspirée par celle-ci, prit la parole, visiblement vexée et malgré la présence d'une inconnue : « Oui, Bass. C'est malpoli, et ne crois pas que ton signe de tête va me suffire. à mon père, je peux le comprendre, mais je pensai que tu m'estimais un peu plus que ça, assez pour que tu m'adresses la parole au lieu de le faire pour essayer de caser une tentative d'humour assez médiocre, au final... Et dire que je croyais que tu étais mon ami, quelle déception » Nathan arqua un sourcil, et tourna la tête pour essayer de lire sur le visage de la gamine, n'arrivant pas lui même à savoir s'il s'agissait de la vérité, d'une provocation, ou d'une certaine forme de sarcasme. Il regarda, bouche bée, la gamine, comme un peu tout le monde en fait, alors que celle ci posait le livre à côté d'elle, puis, se levait, avant qu'un sourire se dessine sur son visage, et qu'elle aille se jeter dans les bras de Bass pour lui faire un câlin.
Nathan expira donc, et, un sourire en coin, alla prendre la vaisselle dans la cuisine avant de revenir dans le salon, les verres en main.  

Nathan ne lâchait pas l’affaire avec son histoire de la mine, savait-il quelque chose ? Ou il était juste curieux de façon quelque peu obsessionnelle… Alors que l’homme se levait après avoir invité les autres, elle décida qu’une réponse rapide et concise conclurait ce sujet une fois pour toute. "La famille." Elle n’allait certainement pas s’étendre là-dessus, surtout depuis qu’il y avait deux nouveaux arrivants, et surtout depuis qu’il y avait Arte. De toute façon, l’homme était déjà en train de partir chercher ses fameux verres. Son attention se reporta sur son verre puis sur la gamine qui fonçait droit sur le blond pour un câlin. Manifestement, tout le monde se connaissait très bien ici. Vu la philosophie de la ville, il ne serait pas étonnant qu’ils se réunissent le dimanche pour chanter cumbaya tous ensemble. Toutefois, cette manifestation d’affection étira un sourire à Casey, l’alcool devait déjà faire effet pour qu’elle soit – légèrement – touchée par cette scène. A nouveau, son attention divergea, cette fois vers la brune. En écoutant ses premières paroles concernant son état, Cas’ préféra rester neutre, se disant qu’il y avait anguille sous roche. Bien sûr, la suite de ses paroles lui confirma, un sourire amusé vint remplacer le précédent et elle leva son verre en direction d’Arte. En réalité, la Miners était encore dans un sale état, sa côte continuait de la faire souffrir et ses blessures commençaient à peine à se refermer ou à disparaitre. Le temps – et l’alcool - feraient le reste. Alors qu’elle allait boire à la santé de l’autre casse couille, Arte continua sur sa lancée à lui balancer des saloperies. Tellement, qu’elle faillit recracher de surprise en les entendant. "Tu ne devrais pas t’étonner, toi-même tu as reconnu que j’étais ingrate il y a quelques jours. Mais je serai ravie de trouver un quelconque moyen de te témoigner mon amitié dans un avenir proche."  Le sourire sarcastique de Casey était revenu à la charge, oubliant qu’il y avait des témoins à cette conversation qui allait encore mal tourner. Heureusement le dernier arrivant, le fameux Bass, repris la parole et continua la petite scène avec Rosa. La jeune femme avait l’impression de tomber dans une grande et belle famille pré-apocalypse. Cette atmosphère était plus qu’étrange pour elle. En temps normal elle serait déjà partie mais aujourd’hui ça valait un effort, Nathan valait un effort et la gamine ne méritait pas que son mauvais caractère habituel vienne gâcher l’ambiance. "Rien de particulier." Souffla-t-elle plus sèchement que voulu à Arte lorsqu’elle lui demanda de quoi ils parlaient. C’était quoi cette curiosité ambiante bordel ? Et sinon parle de ce qu’il se passait en haut lorsque Bass et Arte devaient « s’occuper de quelque chose » ?  "A vrai dire, je me suis invitée toute seule sans savoir qu’il y aurait d’autres personnes ici." Son regard se riva à nouveau dans celui de la brune avant que son attention soit –enfin- monopolisée par Bass. « Ils » ? Etrangement, elle avait du mal à considérer qu’Arte avait aidé mais bon, c’était un détail. "Nathan et peut être d’autres personnes, en réalité, le seul nom qui m’a été donné est le sien." Elle fit un signe de tête en direction du concerné. Peut-être que Nathan n’avait pas été seul le jour-là. A vrai dire Casey accordait plus d’importance à ce qu’il s’était passé avant qu’elle tombe dans les vaps plutôt qu’après "Peut-être que c’est le moment de raconter un peu ton héroïsme Nathan ? A moins que vous préfériez finir votre discussion ?" La blonde jeta un regard à son voisin  - Bass – puis à Arte tout en haussant les épaules de façon innocente. Arte avait l’air plus contrarié que l’homme à propos de ce qu’il s’était passé en haut. Ca attisait la curiosité de Cas’ mais surtout elle éprouvait un certain plaisir à attiser son agacement. Par ailleurs, comme elle l’avait abordé, elle s’en foutait un peu de ce qu’il s’était passé après, néanmoins peut être que le récit de Nathan lui donnerait quelques indices exploitables pour retrouver les enfoirés qui lui avaient fait ça. Revenant à son voisin et sa boutade sur les miners, elle sourit franchement devant cet humour qui commençait à désamorcer la tension qui s’était imposée dans la pièce lorsque les deux étaient arrivés. "Ils tiennent trop l’alcool à la mine c’est pour ça que je viens ici, pour ne pas me ridiculiser ! J’espère que t’es prêt à relever le défi ? Peut-être que qu'il est temps de montre aux Miners que vous savez boire! Parce qu'avec ce que j'ai déjà vu d'Arte, vous êtes plutôt mal barrés!" Aucune agressivité dans la voix, rien de sarcastique, elle avait dit ça sur le même ton que Bass. Son défi c'était d'abord adressé à son interlocuteur puis au reste de la pièce. Profitant de la chaleur du moment, Cas’ tendit la main vers Bass. "Je suis Casey Redfield, histoire que les présentations soient plus officielles et que tu saches contre qui tu vas perdre !" Dit-elle le sourire aux lèvres tout en levant son verre d’alcool pour boire une nouvelle gorgée. Espérons que Nathan aie une autre bouteille dans un tiroir parce qu’au vu du gabarit des deux hommes, il allait falloir plus d’une bouteille pour mettre un terme au challenge stupide qu’elle avait lancé. Elle serra la main de Bass et dirigea son regard vers Nate qui allait sûrement commencer à raconter son histoire, du moins leur histoire.

Émergeant de la cuisine avec les verres, Nathan s'arrêta quelques secondes pour contempler la scène. Il esquissa alors un sourire, en se disant qu'il allait certainement pas s'ennuyer en cette fin d'après midi.  Il s'apprêtait à répondre à Arte, quand Casey le prit de court, reprenant la question du comment il l'avait sauvé. Il ne lui répondit pas tout de suite, et s'approcha d'abord de la table basse sur laquelle il posa les verres, en attendant que la blonde finisse de répondre à la remarque de Bass. Ce dernier lui fit également une remarque, à laquelle il répondit par un clin d’œil et un sourire ; signe qu'il n'y avait absolument aucun problème. Puis, il croisa le regard de la femme de la mine, qui semblait toujours attendre sa réponse. Il eut un léger rictus, puis détourna le regard vers Rosa, en faisant un léger non de la tête. Mais la gamine, aux aguets, annonça alors : « Tu veux que je sorte, c'est ça ? » et sans attendre de réponse, elle se levait son livre en main, et fit mine de sortir. Au seuil de la porte, elle se retourna néanmoins, et annonça : « Et non, je ne boude pas. Vous parlez trop de toute façon ». Puis, elle claqua la porte, comme d'habitude. Il voulait encore une fois la réprimander pour ça, mais à quoi bon ? Il se contenta de hausser les épaules.

Il s'en suivit un court instant de silence, avant que l'ancien militaire ne prenne la parole : « Ah, Rosa... » Il alla ensuite s'asseoir, à la même place qu'il occupait précédemment, miraculeusement encore libre. Il se mit à servir ou resservir les verres, et à les répartir avant de commencer son récit : « Du coup... Quand je t'ai trouvé, Casey, t'étais apparemment pas dans une très bonne situation. T'étais déjà inconsciente à ce moment là, je crois. J't'avais déjà vu quelques fois à la mine, et du coup, j'ai pas hésité. J'en ai descendu deux, on a eut une courte fusillade avec le troisième avant qu'il ne se barre. Puis, je t'ai récupéré, et vu ton état, ne connaissant pas vraiment ton statut à la mine, j'ai préféré te ramener ici ». Finissant son histoire, il porta son verre à sa bouche pour boire quelques gorgées d'alcool. Encore une fois, il restait assez large et général ; préférant garder un maximum d'éléments en sa possession, par habitude. Il restait un militaire, et il ne parlait que très peu de son expérience sur le terrain en dehors de celui-ci. Il dévisagea silencieusement, et en souriant, tout le monde. Ça faisait longtemps, qu'il n'avait pas reçu des gens chez lui, et partagé une bonne bouteille ; même si, en l'occurrence, elle n'était pas si bonne que ça. Et la bouteille était presque vide. Il passa alors son regard dessus, et prit une décision ; celle de sortir l'une des bouteilles de whisky qu'il gardait précieusement pour une grande occasion. M'enfin, autant la boire tout de suite. Il se dit que ça serait dommage de mourir sans avoir eut l'occasion de la déguster. Il se leva donc une nouvelle fois, sans rien dire, ce qui lui attira des regards curieux ;  puis, en allant vers le placard sous les escaliers, il demanda aux autres, soit à Bass et à Arte : « Du coup, comment allez vous ? Comment s'est passé votre journée ? Si on exclue les disputes conjugales, bien sûr »

Au passage, il ouvrait la porte du couloir, et la laissait ouverte en allant chercher la bouteille, bien planquée dans le placard. Il tendait également l'oreille, pour écouter la réponse des autres, en jugeant bon de préciser : « Je vous écoute, hein ! »  

Un sourire réellement amusé, l’effet de l’alcool peut être, parcouru les lèvres de Casey pendant qu’elle s’imaginait être transportée comme un sac à patates sur l’épaule du grand blond. Elle serra la main à Bass Ferguson, ravie de connaître le nom de son adversaire mais aussi d’une potentielle relation positive. On ira pas jusqu’à de l’amitié mais Bass lui plaisait bien. Pas de remarque stupide, pas de sarcasme, il était calme, une force tranquille à qui on semblait pouvoir faire confiance. Etrangement, il avait un effet apaisant sur elle. Sur un conseil sous-jacent, la petite sortie de la pièce et c’était pas plus mal, les choses allaient peut être devenir dures à entendre. Même si d’un côté, Rosa devrait rester pour faire face à la réalité de la vie qui existait en dehors de cette enceinte. Mais ce n’était pas à elle d’en juger. La remarque de la brune ou plutôt son comportement agaça Casey, même si elle ne manifesta aucune émotion. Elle se contenta de prendre son verre, les doigts repliés, à l’exception du majeur et trinqua à nouveau à la santé de l’autre. Façon de parler. Attentive et totalement stoïque, Casey écouta tous les détails que lui donna Nathan. Donc une des trois personnes était encore en vie… En vérité, ça arrangeait bien la jeune femme. Il ne restait plus qu’à trouver de qui il s’agissait pour avoir une petite discussion avec lui. Par contre, à quel statut faisait allusion l’Olympien ? Peu importe, elle avait les informations nécessaires pour le moment. "Merci." Dit-elle sobrement, même si on ne savait pas trop si ses remerciements concernaient son sauvetage ou les informations délivrées par Nathan.  Retournant dans ses pensées obscures, elle gardait tout de même une oreille attentive aux explications attendues par son hôte. Au silence qui s’imposait dans la pièce, Cas’ releva les yeux pour observer Bass et Arte. Manifestement, ils se passaient le bébé. Aucun des deux n’avait l’air de vouloir répondre aux questions.  Et va pour le cassage d’ambiance ! Néanmoins, ça ne mettait pas la jeune femme mal à l’aise, elle était curieuse de comprendre la dynamique qui animait les trois olympiens. Les deux concernés finirent pas reprendre la parole. La première pour faire un commentaire désobligeant, pour changer. Pas le temps de l’envoyer bouler, que le second reprit sa remarque. Casey arqua un sourcil amusé en fixant Arte. Décidément, elle aimait beaucoup Bass. Elle savait bien sûr à quoi faisait allusion la brune mais hors de question de la sortir de cette situation. Qu’elle plonge ! "Parce que t’es du genre à rouler quand t’as bu toi ? C'est une pratique courante à Olympia?" Elle rigola et imagina une pratique journalière des habitants de cette ville: rouler sur le plancher tel un rite religieux. De plus et de façon plus concrète, c'était dur d'imaginer Bass, la grande bête, Nathan, le sérieux et Arte - balais dans le cul - rouler sur le plancher sans rire."Tu fais comme tu veux l’Olympien mais moi je te garantie que je ne roulerai pas !" Ajouta-t-elle avec un air de défi.  Cas’ voulu rajouter qu’à la limite elle lui roulerait peut être dessus mais elle savait que c’était l’alcool qui parlait et que ce n’était clairement pas le bon moment pour balancer ce genre de blague. Même si ça aurait pu détendre un peu l’atmosphère qui était devenue lourde depuis peu. "Alors vous faites quoi à Olympia tous les deux ? Arte je le sais déjà… Hélas pour moi." En effet, elle connaissait le boulot de la jeune femme et hélas, elle connaissait aussi la jeune femme. Toutefois, elle ne savait rien des deux autres Olympiens. C’était le moment de faire plus amples connaissances. Et d’alléger un peu l’air ambiant qui devenait chaud, mais pas dans le bon sens.

Nathan arqua un sourcil face à tant de laconisme par rapport à sa question pourtant très simple. Il haussa les épaules alors qu'il se trouvait encore seul, en se disant que de toute façon, la question n'avait été posée que pour meubler la conversation et mettre fin au blanc potentiellement gênant qui s'était installé.  

Lorsqu'il revint à nouveau, il croisa le regard de tout le monde avant d'ouvrir la bouteille et de servir les verres qui étaient vide, souriant à la question de Bass et à la réponse que venait de lui apporter Casey, qu'il trouvait sympathique. Il avait bien fait de la sauver, au final. Son passé de militaire l'obligeant à faire le bonhomme surtout quand il s'agissait d'alcool, il ne put s'empêcher de répondre également à Bass avant de répondre à la question de la mineuse :
« J'crois qu'il nous faudra bien plus que deux pauvres bouteilles pour ça » Il esquissa ensuite un sourire, et tourna la tête vers la blonde, dont le but de la question était vraisemblablement le même que celle qu'il avait posé. Il décida donc de ne pas lui faire défaut, comme Bass et Arte l'ont fait, et il répondit : « à Olympia, pas grand chose. J'aide occasionnellement à l'infirmerie, mais il ne se passe généralement rien. C'est pour ça que je t'ai sauvé, au final. Je me disais qu'Arte devait s'ennuyer. Sinon, c'est en dehors des murs de la ville que je fais des trucs ; je suis à la tête des raiders »
Pour cette deuxième information, il n'entra pas vraiment dans les détails plus par habitude que par réel manque de confiance envers Casey. Il n'était pas vraiment le même, en dehors. Il arborait une autre facette de lui qu'il n'aimerait pas montrer aux autres ; une facette plus sombre, plus sérieuse, complètement insensible ; dehors, il avait un professionnalisme et une efficacité qu'il ne retrouvait que très peu, de par son expérience dans l'armée mais surtout dans les MARSOC. Il n'avait jamais oublié les mots de l'instructeur en charge du stage à l'époque où il avait passé les sections ; qui résumaient assez bien les hommes des forces spéciales ; des hommes ordinaires pouvant faire des choses extraordinaires. Il aurait rajouté à cette définition très succincte « mais dont ils n'étaient pas toujours fiers », mais ça rendait l'adage un peu trop lourd, malgré la rime dont il était assez fier. Il avait une âme de poète, au fond, pensa-t-il.

S'étant perdu dans ses pensées, il n'avait pas suivit la suite du cours de la conversation. Il hocha rapidement la tête, comme pour se ressaisir, avant de reprendre la parole et retourner la question à Casey :
« Et toi ? Tu fais quoi à la Mine ? Les fois où je t'avais entraperçue, j'ai supposé que tu étais une garde, mais ce ne sont que des suppositions. Autant mettre les choses au clair, non ? »
S'il ne l'aurait jamais admis, l'alcool commençait à l'influencer, et il posa son dos sur le dossier en attendant la réponse de la jeune femme ; risquant au passage un regard à Arte.   

Répondant vaguement aux questions que Nathan lui posait sur sa fonction à la mine, elle continuait de boire au passage. Effectivement, elle ne tenait pas trop à en dire sur son arrivée à la mine et sa prise de fonction aussi rapide au sein du clan. Pas besoin de raconter sa vie, encore moins d’aborder sa famille. Même avec tout l’alcool qu’il y avait à disposition, ça risquait de plomber sa soirée. Et honnêtement, entre la sympathique de Nathan, les piques insupportables – entre autre, d’Arte et le sarcasme calme de Bass, Casey passait une bonne soirée. Elle n’aurait pas cru ça en arrivant, elle était venue faire acte de présence, montrait artificiellement l’appréciation face à son sauvetage et pourtant elle s’amusait. Du moins, elle appréciait la compagnie des autres et c’était bien la première fois depuis longtemps.
Le temps passait et les personnes autour de la table étaient de plus en plus détendues, à l’exception d’Arte, mais là, le contraire aurait été étonnant. Elle riait, riait vraiment. Comme quoi tout n’était pas perdu pour elle.
Hélas, Nathan décida d’aller se coucher, suivi d’Arte. Cette dernière ne fut presque pas un manque. Néanmoins, c’était un peu bizarre de rester dans la maison de Nathan alors que celui partait se coucher mais il avait insisté pour ne pas casser le rythme de la soirée juste parce qu’il partait dormir. Surtout que Casey n’allait pas rentrer à la mine en pleine nuit. Et Bass lui fit comprendre qu’elle ne rentrerait pas qu’il fasse nuit, ou jour, du moment qu’elle n’avait pas cuvé un minimum. Elle avait eu beau lui répéter qu’elle était une grande fille et qu’elle savait gérer, il ne la croyait pas. En même temps ce n’était pas avec les bleus qu’elle avait sur la gueule qu’elle pouvait vraiment persuader quelqu’un sur ce point. Les deux Olympiens au dodo, Casey se retrouvait seul avec Bass, dans un salon à peine illuminé. Ambiance parfaite pour finir la bouteille. Mais pas que. La blonde appréciait son interlocuteur, ils partageaient un sens de l’humour cinglant, conjointement au sarcasme qu’elle avait repéré plus tôt. Toutefois, Bass avait un tempérament tellement calme par rapport à elle, que ça avait un effet relaxant sur elle. C’était plaisant, bénéfique et appréciable après toutes les merdes qui lui étaient arrivées précédemment. Elle ne sait pas vraiment à quel moment c’était arrivé mais les blonds s’étaient soudainement rapprochés l’un de l’autre. L’ambiance était là, l’alcool faisant son office et les besoins humains présents, les choses allaient de soi en réalité. Et les choses s’intensifièrent rapidement. Le simple rapprochement était devenu plus : des frôlements puis des contacts de peaux, de lèvres avant d’en arriver à irrémédiable arrachage d’habits. Bass était comme attendu, l’homme répondant à tous les critères qu’elle recherchait. Le canapé et le tapis du salon purent en témoigner. Se foutant bien de savoir ce que pouvaient penser les voisins du haut, le couple alcoolisé d’une nuit avait profité jusqu’à la fin. Quel meilleur et plus plaisant moyen que de s’envoyer en l’air pour décuver ? Après toutes ces péripéties, Casey s’était endormie sur Bass et sa poitrine géante, se servant du blond comme un matelas confortable. Vu les ronflements, ça n’avait pas eu l’air de le déranger.
Le lendemain matin, elle avait filé en douce, ne manquant pas d’un bisou sur la joue de Bass en guise d’au revoir silencieux, peut-être même d’adieu. En effet, elle n’était pas du genre à s’embarrasser avec des sentiments mais la nuit avait été particulièrement plaisante, notamment grâce à sa participation active alors autant faire preuve d’affection, juste pour cette fois.