Ça faisait bien trois heures qu’il était arrivé et il n'avait pratiquement pas bougé de la chaise installée juste à côté du lit du convalescent. Trois heures que, plongé dans un mutisme duquel on avait vite renoncé à le tirer afin de lui indiquer la sortie de l’infirmerie, il n’avait rien fait sinon contempler son fils aux prises avec la maladie, présentement inconscient et terrassé par la fièvre. Il ne voulait pas partir d’ici : il n’avait même pas voulu venir en premier lieu mais Caden, autrement plus raisonnable que son frère, avait su insister et se montrer ferme jusqu’à ce qu’Abel finisse enfin par se ranger à ses arguments. Parce que même si Silas devait être éloigné du ranch pour un temps, ses chances de rétablissement ne pourraient que s’accroître dans l’enceinte d’Olympia et au moins y avait-il médecins et médicaments là-bas, à l’inverse du ranch qui ces derniers temps était surtout riche en terme de germes. Pour un enfant de son âge et étant donné leurs conditions de vie, la grippe était un mauvais augure, Abel en était douloureusement conscient, c’était même la raison qui l’avait tant fait rechigner devant l’idée d’avoir à se séparer de son môme. Le fait était que, pour la première fois depuis longtemps, le leader des riders avait peur. L’arrivée de Silas avait été un axe majeur dans sa vie et malgré tout ce qu’il avait fait de largement contestable depuis, le fait restait, indéniable, qu’il tenait énormément à son fils. L’idée que ce dernier puisse mourir des suites de la maladie faisait naître en lui une boule de stress qui l’amenait à se ronger les sangs dans un silence presque inquiétant venant de lui – les mauvaises langues diraient que tout le temps qu’il perdait ici serait du temps en moins à devoir supporter son caractère exécrable. Lorsqu’Abel se leva finalement, son corps protesta de la position inconfortable qu’il lui avait imposée pendant trop longtemps. Il sortit prendre l’air cinq minutes, le temps de fumer une roulée et évacuer toute cette tension dû à ce sentiment particulièrement frustrant d’impuissance face à la situation. Et puis, il faudrait bien qu’il retourne au ranch bientôt.
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Peyton Yates
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Un mois. Un mois plus ou moins qu’elle restreint ses rencontres avec Abel Rhodes. Il faut bien avouer que depuis son entrevue avec Caden et les révélations en découlant, l’idée d’être en compagnie du rider n’est pas vraiment des plus emballante. Loin de là. Alors, elle s’est contentée de faire appel à des émissaires, de le croiser sans trop s’attarder. Parce qu’au fond, elle ne sait pas exactement de quelle façon réagir à tout ça. C’est trop, trop important à encaisser et se connaissant, ou du moins connaissant ses rapports houleux avec le leader et son incroyable talent à le confronter, rien de bon n’est à envisager d’une telle rencontre. Donc, autant minimiser leur rapport et par la même occasions les conséquences puisque de toute manière, elle est quand même obligée d’honorer leur marché pour un temps, autant que ça se " passe bien ", enfin de la mesure du possible. À croire cependant que tout semble se liguer contre elle, même la maladie. Elle ne peut décemment pas se montrer froide et distante, voire même l’ignorer, alors que son môme lutte contre la fièvre. Le cœur tendre, c’est son problème. Il est là, lui avait indiqué sa sœur, peut-être devrais-tu lui parler, avait-elle enchaîné avant de conclure, il fout la frousse à tout le monde à l’infirmerie. Guère étonnant, on ne peut pas dire que sa présence ait le don d’apaiser les nerfs, que ce soit dans n’importe quelle circonstance. Elle n’y est cependant pas allé. Tout d’abord, par pur esprit d’entêtement et ensuite, parce qu’elle n’avait tout simplement aucune idée de quoi dire ou faire, autant le laisser seul avec son fils. Abel n’est pas de ceux qui se laissent réconforter de toute manière, autant ne pas gaspiller son énergie. Lorsque ses pas se décident finalement à la conduire jusqu’à l’infirmerie, l’heure est déjà avancée. Elle distingue rapidement la silhouette d’Abel à l’extérieur et ralentit sa cadence. Il n’a franchement pas fière allure, rien d’anormal vu la situation, elle n’est juste pas habituée à le voir comme ça, les épaules lâches et la mine inquiète. « Comment va-t-il ? » s’enquit-elle une fois à sa hauteur. En règle générale, elle évite ce genre de situation, parce qu’elle n’est tout simplement pas douée pour apporter du réconfort aux autres. « Tu veux rester cette nuit ? » Pas sûr que ses conseillers apprécient l’offre par contre, bien qu’au final elle s’en fiche pas mal.
Abel ne s’était pas spécialement attendu à ce que Peyton vienne spontanément le voir, ça n’avait guère été dans ses habitudes de ces derniers temps et surtout au cours du mois écoulé. Il avait mis ça sur le compte de la discussion pour le moins houleuse qui les avait vu s’affronter début janvier et ne s’était guère posé plus de questions à ce sujet ; à vrai dire ça lui était égal et il avait eu bien assez à faire pour se préoccuper de cette situation. Il releva la tête lorsqu’elle s’approcha de lui et ses traits étaient tirés, trahissant le manque de sommeil occasionné par la nuit blanche qui avait précédé cette longue journée. « Mal » répliqua-t-il après avoir soufflé la fumée de sa cigarette. « Ils n’arrivent pas à faire tomber la fièvre. » Et ce n’était que le moindre de ses problèmes. Adossé contre le mur du bâtiment duquel il s’était échappé quelques instants plus tôt, il haussa un sourcil surpris face à la deuxième question de son interlocutrice. « Toi, tu me proposes de rester ici ? C’est un sacré manquement à ton habitude de vouloir me dégager d’ici au plus vite. » Mais l’attaque était faible et sans grande conviction. Question de principe plus qu’autre chose dira-t-on. « Je vais prendre l’invitation, je crois. » avoua-t-il finalement, rendant les armes sans autre forme de procès : l’inquiétude et la fatigue s’étaient alliées dans un mauvais combo qui le bouffait bien trop efficacement pour qu’il se prête à son petit manège traditionnel consistant à jouer sur les nerfs de Peyton. Caden comprendrait probablement de quoi il retournait en ne le voyant pas revenir ce soir puisqu’après tout, c’était lui qui avait insisté pour qu’il soit ici en premier lieu. « J’aimerais attendre que son état se stabilise avant de rentrer. » Et puis pourquoi il lui disait tout ça au juste ? Qu’est-ce qu’elle pouvait bien en avoir à foutre, de ses états d’esprit ? Elle ne connaissait même pas Silas, enfin elle n’était pas proche du gamin en tout cas. Une part de lui insinua que cette sympathie inattendue n’était peut-être pas sans arrière pensée mais il réprima une remarque sur le sujet – quoique le regard songeur qu’il posait sur l’olympienne la trahissait probablement presque aussi efficacement que des mots – et se contenta de se concentrer sur sa clope et les quelques lattes qu’elle avait encore à lui offrir.
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(ça c'est Abel quand il cherche une raison au fait que quelqu'un puisse spontanément être sympa avec lui)
Peyton Yates
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Découvrir une nouvelle facette d’Abel est une chose pour le moins… inattendue et surprenante. Donc, il n’est pas juste ce type borné et impulsif auquel elle se confronte à presque chacune de leur rencontre, elle ne s’y attendait plus vraiment. Elle le pensait mort, cet aspect de sa personnalité, mort à l’instant où la fin du monde est survenue, peut-être même avant, il y a bien longtemps qu’elle ne le connait plus réellement de toute manière. Cependant, force est de constater que oui, il est bel et bien capable d’éprouver des sentiments autres que la méfiance, la colère ou l’agressivité. Bien sûr, ça n’efface en rien qui il est et tout ce qu’il a bien pu commettre de répréhensible. La liste semble bien longue d’ailleurs, en tout cas d’après les dires de Caden, au final elle n’est pas si étonnée que ça. Elle l’écoute un instant et décèle rapidement cette inquiétude palpable dans son timbre de voix. Elle ne va pas se targuer de comprendre ce qu’il peut bien ressentir, ce serait mentir, elle n’a pas d’enfant, aucun moyen de comparaison. Et ce n’est pas plus mal comme ça d’ailleurs, ce n’est pas un monde qu’elle souhaiterait offrir à un enfant. « Iris fera tout son possible pour lui venir en aide. » Pas de promesse en l’air, pas de faux espoirs. Elle roule des yeux alors qu’il tente une bien faible remarque acide, elle est habituée à pire pour s’en offusquer. « Il faut bien une première fois à tout. » se contente-t-elle de rétorquer. C’est vrai qu’elle n’aime pas lorsqu’il s’attarde, en même temps, elle ne sait jamais à quoi s’attendre avec lui, alors elle préfère le chasser vite fait bien fait et éviter une potentielle crise, du moins en général. Là, c’est différent. « Bien sûr. » Il restera le temps qu'il faut. L’ambiance est déconcertante, peut-être un peu trop calme à son gout, elle n’y est pas familière. Elle ne manque cependant pas le regard suspicieux et méfiant du rider. À croire qu’il semble distinguer le mal partout. Elle connait sa paranoïa mais tout de même, elle n’est pas comme lui, elle n’a pas toujours une intention cachée. « Rassure-toi, je n’ai aucune arrière-pensée. » s’enquit-elle en prenant appui contre le mur de l’infirmerie, à sa droite. « Même de nos jours les gens peuvent se montrer compatissant, même avec toi tu sais. » Ou peut-être qu’elle est juste cinglée de lui accorder sa sympathie, oui peut-être.
Même s’il n’avait rien exprimé à haute voix, Peyton avait lu clair à travers son comportement et sa réaction lui arracha un rictus sans joie, simple grimace bien à sa place sur ses traits tirés et marqués par l’inquiétude. Elle le connaissait trop bien à force, ou bien c’était lui qui n’était pas foutu d’ériger ses barrières habituelles aujourd’hui, sans doute un mélange des deux étant donné son état. « Je préfèrerais autant que tu n’aies pas à le faire » Être compatissante, sous entendu, parce que : « Je préfèrerais ne pas être ici. » Ça voudrait dire que Silas ne serait pas malade, en train de lutter pour s’accrocher à sa vie derrière ces murs. Mais tout de même, entre lui qui souhaiterait être n’importe où plutôt qu’ici et elle qui l’invitait à rester, c’était un peu le monde à l’envers aujourd’hui. Et puis bientôt, quoi, ils allaient arriver à avoir une conversation normale sans se gueuler dessus tant qu’on y est ? Abel laissa tomber le mégot de sa clope et l’écrasa du bout de sa ranger avec un soin tout particulier, vidant ses pensées noires l’espace d’une petite poignée de secondes dans le mécanisme de ce simple geste. « J’ai pas besoin de ta complaisance » reprit-il finalement dans le léger silence flottant entre eux deux. Non, ce qu’il voulait lui, c’était juste qu’on lui rende son fils et qu’on lui assure qu’il passerait la nuit, qu’il vivrait. « Mais il faut bien admettre que, venant de toi, ce sentimentalisme à mon égard est plutôt étonnant. » Venant de n’importe qui en fait, ne nous voilons pas la face, mais au sein de ce n’importe qui, Peyton se classait aisément dans le trio de tête. « Alors si c’est juste une raison pour venir me surveiller et t’assurer que je foute pas la merde dans ta précieuse petite ville, sois tranquille, je n’en ai pas l’intention aujourd’hui. » Pas la tête à ça non, c’était le moins que l’on puisse dire vu qu’il n’avait même pas assez d’énergie pour faire usage de son cynisme habituel.
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gif après boulot
Peyton Yates
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Il doit forcément y avoir quelque chose qui ne tourne pas rond dans l’air, c’est impossible autrement. Elle le pense tout autant que lui et elle est la première surprise par son propre comportement. Sérieusement, qu’est-ce qu’elle fout là au juste ? Pas la moindre idée. Peut-être qu’effectivement, oui, sa première idée avait été de venir prendre la température et tâter le terrain, vérifier que tout était bel et bien sous contrôle, cependant cette intention s’est estompée presque immédiatement. Et donc, elle se tient là, aux côtés de celui qu’elle a souvent exécré ces derniers temps, à éprouver un sentiment d’inquiétude totalement absurde et inattendu. Le monde déraille ou elle, du moins. Dans tous les cas, elle n’arrive pas vraiment à expliquer ce qui peut bien se dérouler à cet instant, elle n’est pas certaine de pouvoir le faire un jour. Elle préférerait largement ne pas devoir être compatissante non plus, c’est sûr, ça ne se contrôle pas forcément par contre. Le silence plane un instant sur eux et pour une fois, ça n’a rien à voir avec cette tension caractéristique de presque chacune de leur rencontre. Les paroles d’Abel ne l’étonnent pas outre mesure, fatalement, il n’en veut pas de sa sympathie et inévitablement, il ne conçoit pas qu’elle puisse juste être là pour lui et non pour une autre raison quelconque en rapport avec Olympia. Elle ne le conçoit pas très bien non plus d’ailleurs, mais bon, elle pourra éventuellement s’y attarder plus tard ou pas, plutôt pas. Quand ça concerne le rider, en règle générale, elle évite de trop analyser la situation par la suite histoire de ne pas se retrouver avec trois millions de questions supplémentaires sur les bras, des questions sans réponse bien sûr. « Tu devras pourtant faire avec. » Elle n’a que ça à lui offrir de toute manière, parce que de toute évidence, elle ne peut pas lui promettre de miracle concernant le rétablissement de son fils, elle aimerait pourtant. « Ça m’étonne tout autant que toi je t’assure. » elle hausse les épaules, les sentiments ça ne s’explique pas après tout, elle ne va pas s’obstiner à chercher plus loin. Elle ne peut s’empêcher de rouler des yeux, alors qu’il réattaque faiblement avec cette histoire d’arrière-pensée. « C’est bon à savoir, même si, ce n’était pas mon intention. » L’information est tout de même rassurante en un sens. « Tu devrais juste arrêter de voir le mal partout, Abel. » Bientôt, il sera tellement gagné par la paranoïa qu’il n’arrivera plus à faire confiance à personne. « Aussi fou que cela puisse paraître, il y a encore des personnes qui semblent tenir à toi, malgré ton insistance à les repousser. » Et peut-être qu’inconsciemment, elle fait partie de ces personnes.
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oui, j'ai trop de mots, mais chuuut, j'avais la flemme de réduire et au fait, pense à moi ce soir à 22 h 30 (séance odieuse de cinéma en perspective) Sinon, pourquoi j'ai l'impression qu'Abel va être en mode ;
En toute honnêteté, Abel s’était attendu à la voir repartir rapidement tandis qu’il repoussait d’un bloc toute sa sollicitude, trouvant une raison à sa présence et lui donnant donc la meilleure excuse pour cesser de prétendre s’intéresser à ce qui se passait ici et tourner les talons. Force avait été de constater que, ces derniers temps, elle avait tout fait pour ne surtout pas s’attarder en sa présence et pour une fois que nulle obligation ne le lui imposait, elle s’obstinait tout de même à lui faire la conversation ? S’il ne croyait pas vraiment à sa sincérité, c’est parce qu’il ne voyait tout simplement pas de raison à son existence, pas quand son passe-temps favori lorsqu’il venait à Olympia était de la faire rager et regretter ce marché conclu avec lui quelques mois plus tôt. Et pourtant, Peyton n’en démordait pas. « C’est une tentative ratée de plaisanterie, ou tu es vraiment en train d’essayer de me faire croire que tu en fais partie ? » Le rider finit par se décoller du mur pour se retourner vers elle et la regarder franchement. « Parce que tu fais bien des efforts pour communiquer cette impression et ça ne te ressemble pas. » Le ton n’était pas vraiment agressif, simplement désabusé et piqué d’un brin d’ironie : Abel ne se faisait guère d’illusion sur la nature de la relation qui l’unissait à Peyton, et elle n’était certes pas amicale. Quant à ce qui s’était passé entre eux début novembre, il était aisé de le considérer comme une parenthèse au milieu du chaos ambiant, ils n’avaient pas besoin de se trouver de justification, ils étaient adultes et libre de faire ce que bon leur semblait après tout. « Méfies-toi, ça pourrait finir par marcher si tu continues comme ça. » Simple provocation, il ne se laisserait pas atteindre aussi aisément. Néanmoins, il n’était pas bien sûr de comprendre à quoi bon rimait cet échange et, pour ne pas déroger à ses bonnes vieilles habitudes, n’aurait pas craché sur un verre ou trois afin de le faire passer un peu mieux. S’il y avait bien un avantage à l’alcool, c’est que ça fournissait toujours des “circonstances atténuantes” quand une conversation était susceptible de prendre une tournure peu habituelle… justement ce qui était en train de se passer ici, en somme.
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Je vais te dénoncer aux admins pour le surplus de mots 'tention ça va qu'il est 22h30 et que je pense à toi
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J'espère que t'as enjoy ton super film
Peyton Yates
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Une plaisanterie, non, malheureusement non. Elle n’est tout de même pas aussi cruelle pour plaisanter lors d’un pareil moment. Bien que le doute soit fondé, tout de même. Parler sentiments avec Abel c’est peut-être le summum de l’improbable. Pas peut-être en fait, surement. Surtout si l’on prend en considération le fait qu’elle n’ait ingurgité aucune goutte d’alcool ce soir. Aucune excuse donc. Il se tourne vers elle, son regard de glace la jaugeant un instant. Effectivement, rien de tout ça ne lui ressemble réellement. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle n’apprécie pas forcément de le voir ainsi, dans cet état. Elle évite d’en tirer des conclusions, c’est humain non ? De se préoccuper du malheur des autres ? Elle n’est ni plus ni moins qu’une personne normale, dotée de sentiments normaux, agissant de manière on ne peut plus normale également, voilà tout. « Peut-être que oui après tout, à moins que ce ne soit de la compassion passagère. » Troublant comme semi-révélation, même pour elle, elle en est la première surprise. Peut-être que c’est dû à leur passé commun, rien de plus. Même s’il n’est pas aisé de retrouver le Abel du passé dans celui du présent, si ce n’est son ironie persistante qui ne l’a jamais lâché. « Comment est-ce que tu peux bien savoir ce qui me ressemble ou pas, au juste ? On s’est connu il y a vingt ans et maintenant tout ce qu’on sait faire c’est pousser la gueulante. Donc, tu n’as pas vraiment de référence à laquelle te raccrocher. » Un constat comme un autre. Il y a bien longtemps qu’ils ne se connaissent plus, ils se croisent, se fréquentent superficiellement, s’entêtent à s’horripiler mutuellement mais au final, ils sont presque de parfaits inconnus. « Ne me tente pas, je suis plutôt tenace, je pourrais avoir envie de persister sur cette voie. » Bon d’accord, peut-être pas assez tenace pour faire s’effondrer les barrières du rider, ça demande vraiment trop de courage et d’obstination à son goût. Et puis, elle n’oublie certainement pas tout ce qu’il s’est passé entre eux ces dernières années, toutes ces choses qu’ils n’ont pas mises au clair, sans compter les révélations qui lui sont tombées dessus récemment, rien de vraiment motivant en soi. Mais pour ce soir, elle n’a pas envie d’y songer, joker.
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tu devrais regarder ça, avant d'écrire ta prochaine réponse :marisa:
Peyton marquait un point, c’est vrai qu’il ne la connaissait pas réellement au final, parce qu’il n’avait jamais pris le temps de s’essayer à l’exercice au cours des années passées. prendre le temps de découvrir les gens, ça ne l’avait jamais vraiment intéressé ou alors plus depuis longtemps et, en ce qui la concernait, il s’était contenté d’assembler les souvenirs vieux de deux décennies qu’il avait d’elle avec les morceaux de sa personnalité qu’il avait eu l’occasion d’entrevoir au cours de leurs différents échanges. C’est-à-dire : pas grand chose. « Tiens donc. » Toujours là à la dévisager, un vague sourire indescriptible tira un coin de ses lèvres. Envie, carrément ? A ce rythme, il allait commencer à se demander si elle ne couvait pas quelque chose elle aussi, la fièvre était propices aux délires et il ne se rappelait pas l’avoir jamais vue se comporter comme ça envers lui. Du moins, pas depuis que les morts avaient commencé à arpenter la terre des vivants. « J’admet que tu éveilles ma curiosité. » Et pourquoi pas laisser les piques sardoniques de côté pour ce soir ? Cette conversation, aussi étrange et déplacée qu’elle puisse lui paraître, avait au moins le mérite de le tirer hors de l’ombre de la maladie. Et même si ce n’était que pour cinq ou dix minutes, ça lui permettait de se détendre un peu avant de retourner affronter la dure réalité à l’intérieur de l’infirmerie. On pouvait s'en rendre compte parce que contrairemet à d'habitude, cette impression d’agressivité dormante. Bon, la fatigue aidait aussi, certes... « Mais quand bien même, tu avoueras que cet élan soudain de sympathie sort de nulle part. » Etait-ce nécessaire de rappeler la nature orageuse de leurs derniers tête-à-tête ? Ou alors sa soi-disant compassion la poussait à un niveau d’hypocrisie assez conséquent parce qu’en toute honnêteté, elle était arrivée à un stade où elle ne pouvait décemment pas accuser la situation pour son comportement et son insistance. Il y avait clairement autre chose derrière, ou alors elle se faisait chier et avait décidé de voir jusqu’à quel point elle était fichue de le faire marcher. Eh bien, concrètement, ça semblait marcher pas trop mal jusqu’à présent puisqu’il n’avait pas encore essayé de la remballer franchement et qu’il ne s’était pas tiré pour retourner au chevet de son fils : une lueur d’intérêt brillait dans ses yeux, il voulait savoir jusqu’où elle serait fichue d’aller avant de s’embourber.
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Je propose qu'on s'encourage mutuellement avec des gifs pipous
Peyton Yates
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Éveiller la curiosité d’Abel, c’est déjà un exploit en soi, le jour est à marquer d’une pierre blanche. Tout ce qu’elle réussissait à éveiller en lui jusqu’à présent s’apparentait soit à un profond agacement, soit à une colère aigüe, ou plus rarement à des pulsions sexuelles. Autant dire que ça lui change sacrément de d’habitude, ce n’est pas vraiment pour lui déplaire. Enfin, elle a tout de même cette sensation de s’engager sur une pente glissante, sans retour possible, ce qui est tout de suite moins enthousiasmant. Elle ne sait pas pourquoi elle lui révèle tout ça, elle n’est même pas certaine elle-même de ce qu’elle est en train de faire exactement. Mystère complet ou du moins pas vraiment. Elle cherche juste à se montrer compatissante et bienveillante envers une personne qui traverse une mauvaise passe, voilà tout, pas besoin de fouiller plus loin. Il la dévisage sans gêne, une expression indescriptible et déroutante qu’elle ne connait que trop peu déformant ses traits et pour la première fois depuis bien des années, elle a du mal à soutenir son regard d’acier. Généralement, c’est l’instant précis où il la remballe, il n’est pas supposé l’encourager de la sorte, non, d’ordinaire il serait déjà sur le point de monter sur ses grands chevaux, l’incendiant de paroles acides. « Pour une fois que j’éveille autre chose que ton courroux, ce n’est pas commun. » Elle sourit. La situation lui semble tellement paradoxale. Ils doivent se trouver dans une réalité alternative, elle ne voit que ça. « Je te l’accorde, si ce n’est pour tes beaux yeux ou encore tes performances sexuelles, je n’ai pas la moindre raison de me montrer sympathique envers-toi, encore moins après notre dernier aparté. » Les faits sont là, alors pourquoi s’obstiner ? La logique est définitivement passée à la trappe pour ce soir, plus rien n’a de sens. Le fait qu'elle aborde aussi facilement leur égarement du mois de novembre en est la preuve. « Mais bon, je dois t’avouer que je suis plutôt habituée désormais, ce n’est pas comme si tu me faisais peur, ou comme si tu avais bien pu me faire peur un jour ou l’autre, même si je devrais. Je dois surement être folle d’ailleurs. » L’avantage de connaitre les gens avant l’apocalypse. Oui, comme tout le monde, elle a pris des gants avec Abel, pas toujours cependant, puis elle s’est finalement rendue compte qu’il se montrait plus… tendre avec elle. Traitement de faveur qu’il se garde bien d’avouer. Alors forcément, elle en a profité, elle en profite encore, le contraire serait stupide.
Certes non ce n’est pas commun. Mais la situation n’avait rien de très commun non plus alors quoi, les réactions de chacun s’y adaptaient afin de traîner le tout dans une direction qu’ils ne se seraient jamais risqués à prendre autrement ? L’explication était un peu bancale, mais il faudrait bien s’en satisfaire dans l’immédiat. Néanmoins, l’allusion de Peyton aux évènements passé quelques mois plus tôt le prit de court et son expression le trahit efficacement avant qu’il ne se reprenne.. « Parlant de ça (leur dernier aparté), ce n’est pourtant pas vraiment ce que tu semblais penser à ce moment. » glissa-t-il dans une remarque dissimulant les derniers relents de sa surprise passagère. Il y avait certes des circonstances atténuantes, puisqu’il n’avait alors pas abordé le sujet en des termes très élogieux (et qu’il l’avait fait dans le seul but d’attiser sa colère) mais tout de même, ils s’étaient toujours comportés l’un envers l’autre comme s’il ne s’était rien passé qui mérite mention et voilà qu’elle balançait ça comme une bombe en plein milieu de la conversation. « Sûrement », il constata, « Mais bon je dois bien avouer que ce n’est pas désagréable de pouvoir tenir une conversation avec quelqu’un qui ne redoute pas la moindre de mes réactions. » Enfin ce n’était pas désagréable, parce que c’était exceptionnel. Soyons clair, Abel aimait jouer au despote et que les gens n’osent pas lui tenir tête sous peine de représailles. « Ceci étant, tu t’en mordras les doigts un jour. » Probablement ? Difficile de dire s’il était sérieux ou si la réplique ne s’était imposée que pour donner le change à ce “je n’ai pas peur de toi” jugé provocateur. Son regard se tourna vers la porte de l’infirmerie tandis que le zippo embrasait une seconde roulée piochée distraitement, l’inquiétude se manifestant de nouveau tandis que ses pensées se tendaient vers son fils. Mais s’il y avait eu du nouveau, en bien comme en mal, quelqu’un serait déjà sortir pour l’en avertir non ? Alors la situation devait probablement toujours stagner au même point et sa présence là-bas n’y changerait rien, quoique l’envie soit forte de s’engouffrer de nouveau dans le bâtiment afin de s’assurer que Silas respirait encore. Si Peyton n’avait pas été présente à ses côtés, il aurait certainement cédé à ce caprice, mais le fait était que ce face à face était suffisamment inhabituel pour qu’il ne veuille pas le laisser filer comme ça. « Sympa, pour mes beaux yeux, donc. » Repoussant son appréhension dans un coin de son esprit, il avait choisi de relancer la conversation sur des propos qu’il ne pouvait décemment pas laisser filer comme ça. « Après tout ce temps, je n’aurais pas pensé qu’ils puissent encore te faire tant d’effet. » La raillerie était clairement perceptible ; il était plus intéressant de l’attaquer là-dessus plutôt que sur la partie concernant leurs ébats mais dans tous les cas il n’avait pas spécialement l’intention de la laisser s’en tirer aussi facilement.
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y a pas du tout plus de 400 mots c'est une illusion de ton esprit
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D’abord la curiosité, ensuite la surprise. C’est quoi la suite exactement ? De plus en plus surprenant cet échange. Elle se garde de tout commentaire ironique cependant, pas envie de couper court à ce moment hors du temps avec une simple remarque qui aurait le don de le renfrogner illico. Quand on y pense, c’est fou à quel point ils ont cette facilité à s’agacer mutuellement, bien qu’elle n’aura pas recourt à ce talent aujourd’hui. « En même temps, étant donné le ton mordant avec lequel tu as abordé le sujet en janvier, les circonstances ne se prêtaient pas réellement à ce que j’explicite ma pensée d’une autre manière. » Ce n’est pas une accusation, plutôt un constat. Et non, s’envoyer en l’air avec le rider ne s’était pas révélé être une chose atroce, sinon elle n’aurait pas réitéré l’expérience une deuxième fois. Bien qu’après les récentes révélations de Caden, elle soit légèrement refroidie. Les surprises et les confessions semblent s’enchainer à toute allure. Donc, il ne la trouve pas si désagréable que ça malgré leurs dernières entrevues houleuses. « Pas désagréable mais seulement à petite dose. » Elle sait pertinemment qu’il s’agit de la traduction presque littérale des pensées d’Abel, en version abrégée. Contre toute attente, elle le discerne assez bien, elle a gardé cette facilité avec laquelle elle a souvent su le percer à jour. « Surement. Autant en profiter le temps que ça dure alors, le contraire serait du gâchis. » Elle sait qu’un jour elle ira probablement trop loin. La remarque de trop. Le geste de trop. L’impulsivité d’Abel et son gout pour céder à ces fameuses pulsions sans délai lui retomberont dessus d’une manière ou d’une autre. Elle n’a pas vraiment envie d’y songer plus amplement. Elle observe une nouvelle fois l’inquiétude dénaturer l’image froide et implacable qu’elle a toujours eue de lui depuis leur rencontre post-apocalyptique. Force est de constater que leur entrevue à ne serait-ce que la prétention de le distraire l’espace d’un court instant. Elle n’est pas là inutilement. Il réattaque sur des propos lâchés à la volée, bien sûr, le contraire aurait été surprenant. « Il faut croire que certaines choses ne changent jamais. » Elle hausse les épaules avec nonchalance. Là c’est elle, qui est soudainement surprise, voire même gênée. « Après, je dirais que le terme "tant" est peut-être un peu exagéré. » Elle se rattrape comme elle peut après tout, même s’il s’agit d’une piètre tentative. « Pourquoi est-ce que j’ai l’impression que tu sondes le moindre de mes propos afin de pouvoir les réutiliser par la suite ? » Et ce n’est pas qu’une impression, il la pousse dans ses retranchements, analyse, pour en faire usage au moment opportun, surement lors de leur prochaine dispute. « Bien que ce soit tout à fait cohérent comme pratique. » Elle l’admet volontiers.
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c'est de ta faute si le rp est plus long que prévu, fallait pas me lancer je voulais remettre en police plus petite, mais je me suis dit que ça allait être encore plus grillé
« Parce que c’est exactement ce que je suis en train de faire » avoua-t-il sans gêne avec un demi-sourire un peu moqueur. La réaction de Peyton était particulièrement intéressante à étudier, il scrutait la moindre de ses expressions et on pouvait être sûr qu’il retiendrait tout et trouverait un moyen de s’en servir ensuite, que ce soit pour la confronter avec lors d’un de leurs sempiternels conflits à propos de tout et n’importe quoi ou simplement pour le plaisir de revoir cette gêne s’installer sur les traits de l’olympienne. Abel eut un léger rire de gorge alors qu’elle saluait la méthode (en quelque sorte), tira sur sa cigarette et prit le temps d’exhaler la fumée avant de rétorquer « Il faut bien que je profite de l’occasion, il serait dommage de la laisser filer. » Elle tendait le bâton pour se faire battre avec ses propos, et le rider n’était certes pas homme à refuser de s’en saisir, bien au contraire. « Et au vu de ta manière de battre en retraite, je n’ai pas l’impression que j’exagère tant que ça » insista-t-il tout en tapotant la clope pour en détacher la cendre. « Ou bien je me fais des films, peut-être ? » Il l’observait attentivement, l'air de ne pas croire une seule seconde qu'il pensait s'être effectivement trompé : l’assurance d'avoir raison se lisait clairement sur son visage et si la question pouvait paraître se présenter en sortie de secours pour permettre à Peyton de s’échapper, il n’en était cependant rien. Ce n’était là qu’une manière comme une autre de créer une occasion pour encore une fois retourner sa réponse contre elle puisqu’il ne croyait pas un seul instant qu’elle puisse admettre ce qu’il insinuait. Malgré tous les aveux déjà tombés au cours de ce tête à tête, ce serait contraire à toutes ses attentes. Quoi que comme elle le lui avait fait remarquer en début de conversation, il ne la connaissait plus réellement, alors pour peu qu’elle veuille entrer dans le jeu et le déstabiliser à son tour, c’était ici une occasion parfaite.
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Peyton Yates
Olympians + le monde qui est le mien
Hurlements : 1717
visage : bryce dallas howard.
crédit : diamond heart (avatar) astra (sign) joe (gif)
Au moins il ne se départit pas de sa franchise et ce, peu importe les circonstances. En même temps, elle n’en attendait pas moins de lui. Elle est clairement fixée. Il y a toujours une arrière-pensée avec Abel, toujours. Même lorsqu’il semble vulnérable, il arrive encore à tirer avantage de la situation, du moins il en tirera avantage tôt ou tard, c’est indéniable. Elle n’est pas vraiment déçue ni même étonnée, c’est sensé, logique. « Dommage, en effet. » Dommage surtout qu’il se montre aussi… Fidèle à lui-même. On ne change pas la nature des gens après tout. « Tu es toujours obligé de tout calculer, ça doit être éreintant à force. » Elle le plaint au final. Forcément, il se plait à reporter la conversation sur les propos qui ont eu le don de la mettre un soupçon mal à l’aise, le contraire n’aurait aucun intérêt. À vrai dire, elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même. Autant assumer de toute façon, ou plutôt à demi-assumer, elle n’a pas vraiment grand-chose à perdre. « Je ne battais pas en retraite, je rectifiais tes propos, nuance. » D’accord, elle battait clairement en retraite, mais elle ne peut tout simplement pas l’avouer, autant enterrer sa fierté tout de suite alors. Tout de même, elle y tient un minimum à cette fameuse fierté. L’assurance et l’audace dont il fait soudainement preuve la privent un instant de sa voix. La tournure que prend la situation n’est finalement pas très plaisante, pas à son goût en tout cas. À partir de quand exactement est-ce qu’il a bien pu reprendre le contrôle de cette façon ? Peut-être qu’il l’a toujours eu en fait. Elle se sent tout à coup prise dans ses filets, peu agréable comme sensation. « Peut-être ou peut-être pas qui sait. » Il veut jouer manifestement, alors pourquoi pas ? Même si elle le sait bien plus grand joueur qu’elle, elle n’a pas le niveau. « De toute façon, je ne vois pas bien quelle différence est-ce que ça pourrait faire. » Aucune. Il serait toujours… Abel Rhodes. Il se comporterait toujours avec autant d’orgueil. Aucun avantage donc. « Alors, la réponse a peu d’importance au final. » Parce que c’est tout bonnement plus simple de ne rien définir, de ne rien étiqueter, encore plus dans le cas présent, encore plus si ça les concerne.
Pas de différence, disait-elle, et au fond de lui il n'était pas vraiment d'accord avec cette affirmation. De son point de vue, ça changeait tout de même certaines choses, bien qu'en parler de vive voix ne lui semblât alors pas envisageable : pour quelqu'un qui aimait avoir les rênes d'une conversation bien en main, c'était un sujet quelque peu délicat. Et pourtant, il ne tenait pas spécialement à ce que ça s'arrête là, il n'avait pas envie de mettre un terme à ce qui pouvait s'apparenter à leur première discussion civilisée entre eux deux depuis bien longtemps, il n'avait pas non plus envie de retourner déjà dans ce nid à miasmes qu'était l'infirmerie pour regarder son fils lutter entre la vie et la mort et goûter encore à ce sentiment frustrant d'impuissance absolue. « Détrompe-toi », répondit-il finalement. « La réponse est importante. » Revinrent alors à son esprit quelques souvenirs de cette fameuse nuit de novembre, mais avant que les choses ne dérapent. C'était alors elle qui avait insisté pour avoir des réponses et lui qui avait refusé d'être coopératif. A présent, les rôles semblaient s'être inversés, du moins pour l'instant. « Donc arrête d’esquiver le sujet. C’est trop tard pour que tu fasses marche arrière, de toute façon. » Mais il mettait peut-être trop de cœur dans son insistance, réalisa-t-il en même temps que les derniers mots s’échappaient d’entre ses lèvres. A quoi ça lui servirait au juste, d’avoir le fin mot de cette histoire ? Il pouvait toujours se prétendre que ce n’était que dans le but de l’utiliser contre elle plus tard, se moquer d’elle parce qu’elle avait finir par se ramollir malgré tous leurs accrocs, une petite part de lui lui soufflait que les raisons qui le poussaient à adopter ce comportement ne se justifiaient pas qu’avec ça. Et ça ne lui plut pas, de s’en rendre compte. « Oh puis merde, t’as raison, laisse tomber : on s’en fiche. » Le revirement était plutôt brutal, peut-être parce qu’en plus de tout ça il venait de se rendre compte que cette fois, elle pourrait retourner ses propos contre lui ? Et qu’en ce qui le concernait, il n’avait pas spécialement envie d’avoir à rendre des comptes ? Si la situation avait été normale, il n’aurait eu aucun mal à nier allègrement, se mentir à lui-même (il était plutôt doué pour ça), mais ce n’était pas le cas : il était fatigué, inquiet, et cette conversation venait subitement de lui signifier qu’il avait un peu trop abaissé ses barrières.
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c'est pas moi que j'ai encore dépassé le maximum
Peyton Yates
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Donc, maintenant, c’est important. Pourtant, il ne lui semble pas que cette histoire de possible attachement était si significative que cela, il y a quelques mois d’ici. Bien au contraire, il s’est évertué à tout nier en bloc alors qu’elle tentait en vain de lui faire cracher le morceau. Sacrée inversion des rôles. Sincèrement, elle n’a aucune idée de la manière avec laquelle elle est supposée réagir. Ce n’est pas tellement agréable de se retrouver au pied du mur, elle doit bien l’admettre, c’en est même déroutant. Elle n’a pas envie que ça vienne d’elle, pas envie d’être celle qui abat sa garde en premier lieu, question de fierté mal placée. Elle a pour habitude de camper sur ses positions, tout comme lui. C’est, entre autres, une des raisons pour laquelle ils se contentent de faire du surplace lors de leurs multiples rencontres. Et puis, il faut bien avouer que le moment est mal choisi pour remettre cette histoire sur la table, elle n’est plus certaine d’avoir la volonté de clarifier les choses entre eux, pas après ce qu’elle a récemment appris. Ça ne risque d’apporter que des complications et rien d’autre. En réalité, elle ne le pensait pas sérieux lorsqu’il a abordé le sujet. Force est de constater qu’elle s’est manifestement trompée sur toute la ligne. Il rebrousse cependant chemin, revirement brutal de situation, et elle ne sait pas exactement si elle doit être soulagée ou insatisfaite. Dans tous les cas, le sujet est sensible, pour elle comme pour lui. Pourtant, il semblerait bien que ce soit la frustration qui prime tout d’abord. Ils ne peuvent pas en rester là, si ? Non, elle n’en a pas envie. « Il faudrait savoir. » déclare-t-elle simplement, se décollant du mur pour finalement se planter bien droite face à lui. « Est-ce que ça compte ou non, dis-moi ? » Le ton est neutre, contre toute attente ce n’est pas une question piège, bien qu’elle puisse très bien être interprétée comme telle. L’échappatoire qu’il lui a offerte ne lui a même pas traversé l’esprit, elle ne l’a pas envisagée. Ça aurait été si facile de saisir l’occasion… « Parce que si ce n’est pas le cas, alors je ne vois pas pourquoi je me fatiguerais à satisfaire ta curiosité. » Et si c’est le cas, la conclusion à en tirer est qu’il dissimule plus de choses à son égard que ce qu’il ne veut bien admettre. Même si au fond, elle connait déjà la réponse, elle la connait depuis l’attaque des jackals.
Dans le petit silence qui suivit la réplique de Peyton, Abel tira une dernière latte avant d’éteindre sa cigarette en l’écrasant contre le mur et de la remiser dans son paquet (c’était un bien trop précieux pour être gaspillé si on pouvait encore s’en servir). Il ne voulait pas répondre à ça, mais il n’avait pas vraiment l’impression d’avoir un choix ici. Et pourtant, rien ne lui aurait été plus facile que jeter un simple “non” au visage de l’olympienne et ainsi briser net l’étrangeté de cette conversation en la ramenant à un point autour duquel ils avaient mieux l’habitude de tourner : celui où cette sympathie peu commune n’avait pas vraiment sa place. C’était un peu trop tard, néanmoins, l’hésitation l’avait rendu muet sur une poignée de secondes et, aussi brèves avaient-elles pu être, c’étaient déjà quelques secondes de trop, beaucoup plus révélatrices de tout ce qu’il aurait bien pu dire à la place. Il avait foutu les deux pieds dans le plat. « Oui » finit-il alors par lâcher alors que, le paquet de clopes rangé dans sa poche, il relevait le regard vers elle. « Oui, ça compte. » Pas si terrible que ça à avouer, finalement. Pire, il eut même l’impression que ça lui enlevait un poids. Mais au point de vouloir savoir comment la conversation évoluerait après ça ? Fallait pas non plus exagérer : Abel restait Abel. « Je vais retourner voir comment ça se passe à l’intérieur. » Comme s’il ne savait pas que la situation n’avait pas évolué : il aurait probablement été averti illico s’il y avait eu du changement, en positif comme en négatif. « Merci pour l’hébergement. » Le rider lui posa une main sur l’épaule (elle se dressait toujours devant lui) et l’écarta de son chemin sans ajouter d’autre commentaire tandis qu’il s’engouffrait à nouveau dans le bâtiment abritant l’infirmerie.
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Il a dit merci
Peyton Yates
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Une poignée de secondes silencieuses s’écoule. Des secondes révélatrices. Des secondes qui ne font que confirmer ce qu’elle se permettait de supposer jusqu’alors. Mais elle veut l’entendre de vive voix, de sa propre bouche, elle en a besoin. Pourquoi au juste ? Elle n’en a pas la moindre idée. Il faut croire qu’elle aime la complexité et pour sûr, leur relation ne risque pas de se simplifier. Elle ne détache pas son regard du visage d’Abel dont l’expression hésitante est on ne peut plus claire et lisible. Il peut toujours se rétracter, se dégonfler, que ça ne l’étonnerait pas vraiment, ce serait tout simplement typiquement Abel Rhodes. Et puis, il se décide à mettre un terme à cette attente. Oui. Un simple oui. C’est plus que ce qu’elle n’espérait en réalité. Il relève les yeux, soutenant le regard de Peyton. Donc, ça compte, pour importe ce qu’il y a entre eux, ça compte. Elle est soulagée, du moins dans un sens, parce que c’est malencontreusement réciproque. D’un autre côté, il aurait peut-être mieux valu que ça ne le soit pas. Elle aurait ravalé sa fierté, continué à jouer la comédie, après tout c’est ce qu’ils font de mieux. Non, elle ne sait pas ce qu’elle veut, c’est bien la première fois que ça lui arrive, elle n’apprécie pas vraiment cette sensation. Objectivement, elle ne sait quoi répondre. Tout ça c’est… tellement soudain. Pourtant, c’est la réponse qu’elle cherchait depuis un moment. Mais elle ne s’y était tout bonnement pas préparé, elle ne pensait pas le voir avouer une telle chose un jour. Heureusement, il lui facilite la tâche, ne lui laissant aucune occasion de répondre ou même de prolonger cette conversation. Elle sourit, hoche la tête tandis qu’il pose une main sur son épaule. Elle a soudainement perdu la parole, elle est comme paralysée. Oui, elle se sent effectivement un peu stupide, elle qui aime toujours avoir le dernier mot ou du moins essayer de l’avoir. Elle se contente de le regarder s’engouffrer dans la bâtisse. Lorsqu’elle retrouve enfin le contrôle de ses gestes, quelques secondes se sont à nouveau écoulées. Elle jette un dernier regard au bâtiment puis, tourne les talons. Encore une nuit blanche en perspective. Une nuit à cogiter. Drôle de soirée.
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Fin alternative, nulle et non-avenue -
Elle se contente de le regarder s’engouffrer dans la bâtisse. Et puis merde. Ça ne peut pas s’achever de la sorte. Ils ont perdu assez de temps comme ça, pas la peine d’en perdre encore plus. « Abel. » intervient-elle avant qu’il ne s’engouffre dans la bâtisse. Elle comble sans tarder la distance les séparant, bien décidée à ne pas le laisser filer. « Je crois que je n’ai jamais cessé d’éprouver quelque chose pour toi. » Parce que derrière les accrocs se cachent bien plus, c’est évident. Elle ne voulait pas l’admettre jusqu’ici. Elle n’attend aucune réponse, pas la peine. Elle presse ses lèvres contre celles du cavalier, se perdant dans un baiser effronté et on ne peut plus entreprenant. Ses mains inquisitrices glissent le long de ses reins, terminant sans gêne leur course sur le fessier ferme du rider. Elle s’écarte finalement, brusquement, tournant les talons sans autre forme de procès. Encore une nuit blanche en perspective. Une nuit à cogiter. Drôle de soirée.