tutoriel beauté 1 : rendez votre zombie attractif

Quand Arch a pénêtré dans pièce j’étais en train de besogner une meuf dont j’ai oublié le nom déjà. Elle était même pas plus joli que ça mais que voulez –vous. Quand on a faim on mange à tous les râteliers comme on dit. J’avoue que quand je l’ai entendu arriver claironnant, j’ai instant arrêté de m’occuper de la radasse. Genre, je me suis retiré et tout. Quand Archi est là et qu’il a une idée, il faut arrêter ce qu’on fait et écouter parce que bordel je le dis tout le temps mais ce gars est un génie. Si ça avait été lui Dark Vador, Luke il boufferait les pissenlits par la racine et Han Solo serait en maison de retraite. Là j’avoue je l’écoute attentivement et putain je me marre. « Mais tellement mec ! Y’a des gars de notre fraternité qui l’font peut-être déjà »

La nana là je peux vous dire qu’elle passe au second plan. Elle est pas prête de revenir sur le premier. Elle a pas des seins assez gros pour ça. Je tourne de nouveau les yeux vers la nana pendant un court instant. « Mfouiaf » répondis-je avec emphase. Arch il sait que ça veut dire qu’elle est clairement trop bof et trop conne pour que ça vaille le coup d’attendre quand un truc aussi cool se présente devant toi. Je suis super content parce que je savais qu’Harry pourrait donner quelque chose de grandiose si on trouvait quoi faire de bien avec. On avait séché pendant plusieurs jours et voilà que le triomphe était à portée de main. Archi s’en va malgré tout et moi je regarde la nana. Elle a plus trop l’air dans le mood, elle zieute sa robe dangereusement. Au final, je m’en fous de cette nana, je la regarde et je lui dis sympathiquement que j’ai mieux à faire que de me rouler dans la paille et que y’a pas assez d’alcool pour que je rebande une seconde fois. Elle m’a giflée la conne. Les meufs c’est vraiment soupe-au-lait pour rien. Franchement parfois j’aimerais être gay. Ou rencontrer une nana comme moi avec qui on pourrait tout le temps se marrer. J’suis pas con, j’sais que ça existe pas. Et si ça existait ça s’trouverait pas en pleine apocalypse. Je me redresse pour le retrouver dès que la meuf a pris ses clics et ses clacs.

« Mec quand on aura fait ça, faut trop qu’on tente d’appâter les randoms avec. Genre on la fout au milieu de la route et on voit si les gens s’arrêtent. » Je sentais un sourire mauvais se dessiner sur mes lèvres. «  On les loots comme dans un jeu bro. » J’avais pas eu énormément de temps pour jouer aux jeux vidéos mais j’avais bien kiffé dans mes moments d’ennui malgré tout alors je connaissais un peu le vocabulaire geek. J’reste malgré tout un oiseau de nuit et pas une asiatique de huit ans. J’observe Harry un long moment et je réponds avec éloquence«  si ça c’est pas une robe de pute bro, j’sais pas ce qu’il te faut » J’exulte parce que je sens que notre projet va dépasser mes espérances en terme d’amusement. «  Je suis sûre qu’Harry la porterait mieux. C’est dur de trouver un canon qui te fait soulever la table instantanément. » Je suis désabusé, j’avais tellement l’habitude de serrer à peu près tout ce qui bougeait et qui valait au moins un 8/10, une fois j’avais tapé dans un 6 mais j’étais bourré, jeune et con.

Spoiler:

Je regardais le bro super excité à cette idée. Tout semblait parfait, j’avoue que la nana ferait peut être la tronche sans sa robe mais bon. Sa robe lui conférait pas particulièrement un meilleur visage. On pouvait difficilement oublier une gueule pareille. Je me tournais vers Archie. « On aurait peut être pu proposer un coup de maquillage à l’autre. Peut-être qu’elle aurait eu l’air plus désirable ». Sur le moment, je savais pas ce qui m’a pris de m’occuper de cette fille. En fait, j’avoue je pense que c’était plus la lassitude de mon poignet. Vous savez comme on dit souvent que si on le fait pas de sa main habituelle, c’est comme si une autre main le faisait, bah la main de pucelle maladroite c’est pas marrant au bout d’un moment. Je haussais les épaules car je savais qu’il aurait pas hésité non plus vu ce qu’il avait déjà eu sous la main. L’apocalypse, c’était genre aussi l’apocaslip quand on aimait bien aller taquiner les demoiselles. Je regardais Harry qui commençait quand même à avoir une gueule bien dégueulasse. Le zombie était pas non plus de première fraîcheur. Mais bon en même temps, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Harry, grognait pas mal. Ça avait dû être un sacré bavard avant. Je l’imaginais pas bien avoir été un séducteur. Il allait le devenir une fois de plus. C’était putain de pas facile d’enfiler une robe à quelqu’un qui tente de vous bouffer. Je lui mis un taquet sur le crâne comme à un chien un peu con. Il avait pas l’air content mais bon j’en avais un peu rien à foutre. Il se débattait drôlement le bougre. Je pouvais pas l’attacher, c’était con un zombie. Il aurait été foutu de se ruiner les poignets. Je pense que j’ai jamais enlevé aussi précipitamment des fringues sur un autre gars. J’évitais le plus possible de jeter un œil sur son zgeg tout moche. Je crois que j’aurais pu ressentir une forme d’empathie pour ce mec. Il avait un pénis lui aussi, ça créait des liens.

Il gesticulait comme un gosse pas sage mais j’ai fini par lui mettre sa satanée robe. Fallait avouer que c’était pas trop mal. J’avais frotté un peu sur ses jambes et les poils partaient pas trop mal, bon avec un peu de peau aussi, mais c’était encore regardable. Il slinguait à mort en revanche. Heureusement que j’avais pris l’habitude de l’odeur sinon je crois que la proximité m’aurait fait vomir. Arch’ revenait déjà avec la boîte de maquillage. Je réalise à la remarque d’Archibald que je suis toujours nu comme au jour de ma naissance. J’avoue que j’ai un peu grandi depuis. J’étais tellement dans le délire que j’ai oublié de mettre mes fringues ! Je ricane et je vais chercher un caleçon que je retourne parce que je l’ai déjà porté. Je prends le premier tshirt qui passe et un vieux jean rapiécé. Je sais même pas à qui il est mais quelle importance.

« Mec, on a jamais maquiller personne, ça va être une galère non ? » Je devais avouer que j’étais quand même super curieux de savoir quel genre de chef d’œuvre on allait devoir faire. Je savais d’expérience que le maquillage sur une meuf, si elle en a beaucoup on sait qu’elle tient à plaire énormément. Un côté un peu pute, c’est pas pour me déplaire. C’est sympa de se dire qu’elle ouvrira les cuisses plus vites. C’est comme une cantine. Ça coûte pas cher et c’est un peu dégueu mais ça nourrissait son homme. « Fais un truc qui se voit bien. Il faut qu’Harriette attire l’attention de loin. » Il pouvait pas garder son nom de zonzon parce que sinon ça fait trop dude. Je maintiens le gesticulant comme je peux pendant qu’il fait son œuvre. « Arrête de te plaindre, harry t’es super beau comme ça. T’es presque mieux que la nana que j’ai tiré tout à l’heure. » Cette pauvre meuf devait s’être tiré ou attendre dans un coin pour m’égorger. Putain qu’est-ce que j’aurais aimé pouvoir me taper Irina quand même. Ça c’était un canon comme on en trouve plus d’apocalypse. Je ne vivais que pour le moment où je pourrais lui rendre honneur comme ils disent dans la littérature pour femmes. « Bon elle est bientôt prête, où est-ce qu’on pourrait aller pour attirer le chaland ? C’est que maintenant les gens sortent plus tant que ça dehors. Y’a la route où les miners et les crimsons passent pour le commerce. Ça me semble pas mal. Faudrait juste qu’on voit pas trop nos gueules. On est un peu connus chez les jack’. Personne nous aime. » Je réfléchissais un instant puis je proposais une nouvelle idée. « Mec, faut faire une pancarte ! Genre on écrit combien ça coûte un petit coup vite fait et on montre Harry avec juste un truc semi-transparent ; Comme ça on a l’impression que c’est une meuf normal avec du maquillage et on voit pas tout de suite que c’est un bonhomme. Après on les fait aller à l’arrière de la motte de terre qui est au croisement. Quand le gars enlève son slibard, on lui pointe une arme sur le crâne et c’est le jackpot ! » J’étais trop fier de mon idée parce que déjà c’était la mienne. Ensuite parce que ça pouvait avoir une chance de marcher. Les mecs seraient pas trop regardants sur la marchandise. En revanche, il restait un petit problème. « Faut lui rembourrer les seins, il est plate comme une limande. T’as une idée ? »

hot n'zombie:

Archie, c’est comme un homme couteau suisse. Il a toujours une bonne idée, toujours la solution qui va faire que le truc va marcher. Il est hyper ingénieux. J’adore. J’adooore même comme dans la pub Dior. Je scanne le zombie qu’on vient de créer de hauts en bas et j’essaie d’imaginer un gars mort de faim qui se balade sur une route. De loin sincèrement ça fait une nana avec des jambes longues et fuselées. « Harriette est bonne ». déclarais-je comme si j’étais le saint-père. Je jette un regarde narquois à Archibald pour répondre à sa remarque. « Suffisamment bourré, tu le ferais quand même je pense. » Suffisamment bourré, on pouvait tout faire et je parle d’une longue, longue expérience de conneries en tous genres. Je parle de ce point où t’as fait tellement de conneries dans ta vie que tu peux les classer par ordre de gravité. Ce qui est bien, c’est que tu as de quoi alimenter les conversations pour des décennies. Ce qui est encore mieux c’est que t’as jamais le temps de te poser sur ta chaise à ruminer car il y a toujours une autre chose à faire, une autre connerie à tester. Basiquement tu kiffes ta vie tous les jours. « C’est vrai, et puis elle aurait grave ressemblé à Grace Kelly ». Je l’imaginais bien osciller de la main avec cet air princier que les royaux de ce monde s’amusent à prendre. D’ailleurs, j’imitais le dit salut en prenant un air précieux. Imiter un air précieux, c’est super simple, il suffit de faire comme ma maman. Pour sûr qu’elle était hyper forte à se donner les airs du grand monde. Je hoche la tête lentement. « On se débrouillera, on est de la chair fraîche elle va suivre je pense. »

Je préfère éluder car cela a pris réellement plus de temps que prévu d’emmener notre petite pretty woman jusqu’à un bon emplacement avec du passage. Sincèrement, on a failli se faire mordre une paire de fois. En plus, il fallait éviter que les autres jacks nous voit nous trimballer avec elle parce que si Marisa l’apprend, elle nous démonte. Déjà, je pense que les Rosarios m’apprécient que moyennement alors c’est pas le moment d’en rajouter une couche. « Ha c’est le spot parfait, ça bro bro » dis-je plutôt fier. C’était un croisement de deux routes fréquentées, utilisées pour le commerce miners et des riders notamment. Comme on se foutait d’eux comme de l’an 2000, ça nous dérangeait pas de les arnaquer sur la marchandise. On était près d’une colline et on observait silencieusement les environs. C’est alors qu’une silhouette commença à se dessiner à l’horizon. « Pigeon n°1 en approche ! Prépare ton speech bro »

Spoiler:

♔ Guss & Archibald & Iris

Tutoriel sur comment se faire avoir en beauté

C’était un peu la panique. Son frère avait vomit toute la nuit et, dès qu’il s’agissait de Lucas, Iris avait tendance à paniquer un peu.  En plus, comme son frère ne parlait pas depuis que… La moitié de la famille s’était repue sur le cadavre de leur mère, il n’était pas toujours facile de savoir ce qui n’allait pas. Elle n’avait aucun médicament pour soigner les maux de ventre, ni aucune plante : et si Bass n’était pas parti depuis quelques jours déjà, elle lui aurait demandé de lui en chercher. Mais voilà, elle ne pouvait pas penser à tout : la jeune femme avait donc, après une longue hésitation, décidé d’abandonner son frère à Olympia (preuve de sa confiance dans leur communauté), pour tenter de trouver quelque chose qui puisse le calmer, tout en lui ordonnant de ne pas se déshydrater. De boire, en somme. Sans ne noyer non plus, quand même, n’abusons pas.

Iris était donc partie, avec sa dague contre sa cuisse et sa bourse – on ne savait jamais, si elle ne trouvait rien, peut-être pourrait-elle acheter quelques plantes aux Riders… Et sinon, elle espérait que son frère se remette de lui-même. Ça ne semblait pas trop grave, maintenant qu’elle y repensait en quittant Olympia. Elle avait vraiment tendance à démarrer au quart de tour, mais rien ne compter plus au monde que son frère. Elle s’était fait le serment à elle-même de le protéger au péril de sa vie : et c’est ce qu’elle faisait. Tout en restant prudente, même, mais voilà. Prudence est mère de sûreté, mais pas tout le temps ! Parfois prudence est mère de conneries malgré tout.

C’est pourquoi, sur le chemin, lorsqu’elle vit… Quelqu’un. Seul. De loin, ça lui semblait fort bien être une femme. En robe. Avec de jolies jambes. Iris n’était pas Sherlock Holmes – auquel cas elle ne s’en serait pas approché, déjà – mais voir une femme seul sur le bord de la route, là, ça lui faisait quelque chose. Surtout qu’elle avait l’impression que… Ici ? Non, ce n’était pas possible, hein ? Quoi que, en ces temps troublés, on voyait de tout, c’était affolant. Iris regarda autour d’elle, mais comme elle ne vit personne – non le lapin ne mange pas le chou – elle s’approcha encore ;

« Hey… Vous allez bien ? Vous avez besoin d’aide ? »

Elle se rendit compte, trop tard, qu’il y avait quelque chose qui clochait. Que ce soit l’odeur de rôdeur qui empestait à mesure qu’elle s’approchait – sa main s’était posée sur sa dague, prête à dégainer – ou le maquillage qu’elle pouvait apercevoir d’ici… Et à ce qu’elle savait, un mort-vivant ne savait pas se maquiller : alors quoi ? Il était trop tard pour fuir.

J’dois avouer que je pensais pas qu’on trouverait un pigeon au détour du carrefour aussi facilement. Ça faisait pas si longtemps qu’on attendait mais ça m’avait déjà paru un bail. J’faisais signe à Archibald d’aller vérifier. Il avait raison sur le fait qu’il fallait que ça soit réutilisable sinon c’était un peu de la merde. J’observe la nana, elle est belle comme tout. J’avoue que je veux bien me prostituer pour elle si elle veut. Je remplace Harriette, y’a pas de problème du tout. Je commence à ricaner en imaginant l’bro avoir pour copine la belle zombie qu’on a remasterisé. Je suis pas certain que ça lui déplairait totalement. Cette nénette, avait peut être plus d’intérêt si on lui trouvait une meilleure manière de s’occuper. Sauf que si elle me voit sortir de suite, elle risque de s’inquiéter et de sentir l’embrouille non ?

Je fronce les sourcils, signe d’une réflexion intense, et puis je décide d’arrêter de me prendre la tête. Depuis quand je suis autant une gonzesse ? Je sors de ma cachette et m’approche des deux tourtereaux et de l’inconnue. « Je suis l’agent de la demoiselle. » Oui bon j’ai le droit de dire des conneries, ok ? Je voyais pas vraiment ce que je venais foutre au milieu de la conversation mais puisque j’y étais autant y aller à fond. « Enchanté, jolie demoiselle » Là je prends mon sourire enjôleur pour lui serrer la main comme si je tentais de lui vendre un aspirateur ou de la faire intégrer les témoins de Jehovah. Je suis certain que j’aurais pu travailler dans la vente. Dans une autre vie, je dois être le meilleur vendeur de voitures d’occasion d’une boite perdue au fin fond de l’Oregon. Pourquoi l’Oregon ? Parce que ça ressemble à Origan et que j’aime bien en mettre sur mes pizzas. « Il ne faut pas faire attention à Archie, il est susceptible quand on s’approche de sa copine sans permission. Cela dit sa question me semble parfaitement pertinente. Je vous promets que vous ne le regretterez pas si vous répondez par la positive. » Je pense que ça faisait bien depuis mes dix-huit ans que j’avais pas parlé avec cet air de connard sérieux qui a l’air de savoir ce qu’il fait et pourquoi. En fait, c’est simple j’imite juste mon père et ça marche du tonnerre. J’m’dis que je devais ressembler à peu près à un connard de la vente qui s’apprête à signer un contrat juteux mais qui fait comme si c’était pas toi le pigeon mais lui.

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