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 ne me ramène pas | caleb

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Whil Jennings
Hamiltons + les rois de la décharge
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MessageSujet: ne me ramène pas | caleb   ne me ramène pas | caleb EmptyMer 26 Juin - 23:48


Caleb Whil
« j'ai trouvé ma place »
A l’ombre quasi-inexistante d’un arbre mort, la brune plissa les yeux et mit sa main en visière. L’imposante bâtisse du Gun Store recouvert de mousse et de végétal en plus ou moins bonne forme s’était avérée être vide de tout intérêt. Dommage, elle qui avait repéré l’endroit d’après plusieurs sources avait naïvement cru pouvoir dénicher quelques reliquats oubliés par les pillards précédents. En dix ans de temps, tout le monde avait fait son marché bien avant elle et voilà donc que Whil avait marché pour rien.

La soigneuse tourna le dos au magasin pour reprendre sa route, passant sa main dans son sac pour en sortir une gourde qu’elle vida de plusieurs gorgées. La chaleur était vite revenue après cet hiver plutôt frais et elle pesait sur ses épaules avec une certaine insistance. Même la terre commençait déjà à lézarder, assoiffée elle aussi – pas assez cependant pour que la brune ne daigne lui accorder quelques gouttes.

Ces paysages étaient tristement morts, la verdure revenue trop timidement pour donner autre chose que des nuances d’ocre et de poussière. Les tas de gravas et de pierre s’étaient accumulés à la place des anciens bâtiments et il semblait bien n’avoir aucune âme vivante à part elle. Et sûrement une paire d’infectés, avec un peu de chance. La sensation d’être épiée ne la quittait jamais, encore moins lorsqu’on était pourtant persuadé d’être la seule personne à des mètres à la ronde – un paradoxe désagréable qui la forçait à régulièrement vérifier les alentours d’un coup d’œil circulaire, la main sur la crosse de son arme. Paranoïa, quand tu nous tiens …

Quelques crissements se faisaient entendre parfois, généralement provenant de ses propres semelles usées. Du moins c’était ce qu’elle croyait jusqu’à remarquer quelques cailloux rouler au bas d’un monticule un peu plus costaud à proximité d’une ancienne maison complètement éventrée. La brune tiqua, fronça le nez pour s’approcher avec prudence de ce qui n’avait aucune raison de bouger tout seul. Ses yeux se baissèrent, scrutant la terre et y distinguant comme l’impression vague et pourtant confirmée – elle le sut en posant son pied – d’une marque de chaussure fraîche. Il y avait bien quelqu’un. Whilelmina eut tout juste le temps de pivoter sur elle-même pour jeter un œil dans son dos que l’ombre d’un individu s’était glissé derrière elle comme pour profiter de sa non-vigilance pour s’échapper. « Hé ! » La brune fit volte-face pour s’élancer à la poursuite de la silhouette qui venait de quitter sa planque pour partir en sens inverse. Signe typique de la fuite – mais de qui, ou de quoi ?

Elle courrait vite, accélérait sans trop de mal en dépit de la température et du cagnard qui les guettait. Il allait finir par s’épuiser et elle pouvait sentir qu’elle le rattraperait. A travers ce dédale de roches et de ruines, ce petit jeu du chat et de la souris pourrait durer longtemps. Whil s’apprêtait à tourner pour suivre l’inconnu quand ils tombèrent face à ce qui avait la forme d’une impasse ; un tas de rochers cette fois coincé entre deux carcasses de maisons trop conséquent pour être escaladé qui leur barrait la route. « Stop ! » Sa voix le héla de bien plus près qu’il ne devait s’y attendre. Pris de surprise et faute de mieux, les pieds du fuyard s’ancrèrent au sol. « Retournez-vous, et n’essayez pas de tirer. » Sa voix était limpide et sans appel. Comme pour attester de l’inutilité de toute tentative d’attaque surprise, son doigt fit cliqueter la détente du Winchester qu’elle pointait sur l’homme. Petit bruit parfaitement audible, mélodie mécanique qui invitait plutôt au calme et à la coopération qu’à la désobéissance.

L’étranger anonyme, apparemment pas totalement convaincu ou bien seulement un peu dur de la feuille, resta immobile et décidé à ne pas révéler de suite son identité. Laisser une deuxième chance, Whil pouvait bien le faire : la troisième serait la bonne pour cueillir celui qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. « J’ai dit, retournez-vous. » Un pas après l’autre, elle s’avança lentement pour se rapprocher de cette silhouette mince et haute qui ne lui rappelait rien. Un inconnu mais elle se méfiait, oh oui comme elle se méfiait tant depuis ces années. Whil n’était jamais plus sûre de rien à présent, la leçon avait été bien apprise.
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MessageSujet: Re: ne me ramène pas | caleb   ne me ramène pas | caleb EmptyLun 15 Juil - 19:25


Caleb Whil
« j'ai trouvé ma place »
Lorsque je regarde autour de moi, je me demande si mes rêves ne sont pas utopiques. L’humanité est perdue depuis si longtemps, ses valeurs enterrées sous ses pêchés, que je me demande si je n’ai pas tort de continuer d’espérer un futur meilleur. J’aimerais que mes enfants aient une enfance comme la mienne, des parents présents, une cour arrière dans laquelle jouer. Un parc juste au bout de la rue où ils iraient retrouver leurs amis chaque soir après souper. Des messes tous les dimanche matins, des sorties familiales pour aller acheter des glaces. Des rendez-vous quotidiens chez le dentiste, de longs moments d’étude, des réprimandes interminables, des avertissements chiants sur l’alcool, le sexe avant le mariage et l’importance de ranger sa chambre. Une vie normale, banale. C’est ce à quoi j’aspire pour eux. Il y a longtemps, j’ai cru que Lazare était la première étape vers ce futur idyllique. J’ai cru que cet homme serait celui qui guiderait les survivants, qu’il nous permettrait de reconstruire une société meilleure. J’ai fondé de grands espoirs sur lui. Je me suis voilé les yeux, reposant sur mes envies et mes rêves. Les rouvrir après toutes ces années a été aussi violent que douloureux. Je me suis rendu compte brutalement que ces espoirs étaient fondés sur des chimères. Que notre leader était un homme qui se berçait dans ses propres illusions, qui avait tellement menti qu’il avait fini par se croire. Un sociopathe de la pire espèce, prêt à tous les sacrifices pour bâtir ses propres rêves. Un être égoïste, un pêcheur invétéré qui a pourtant séduit ma fille aînée. Un homme, tout simplement, que je suis forcé de servir comme s’il s’agissait de Dieu lui-même. La plus grande erreur de ma vie.

Heureusement, il y a des moments comme ça. Des petits bonheurs qui arrivent sur mon chemin complètement par hasard. La présence de Whilelmina dans la région m’a d’abord été révélée par accident. J’ai cru à des rumeurs jusqu’à récemment. J’ai vérifié par moi-même et constaté qu’elle était réellement en vie. J’ignore s’il y a d’autres membres de sa fratrie, j’ignore ce qui est arrivé à mon frère, mais je sais qu’elle est là. C’est tout ce qui compte. Seulement, je ne sais pas qui elle est devenue. Je ne sais pas si elle s’est laissée corrompre par les autres, si elle a rejoint une dictature semblable à la mienne. Elle n’a peut-être plus rien de la gamine émerveillée que j’ai connu. Alors je la suis depuis un moment, cherchant la moindre faille, le moindre signe dans ses gestes. Je ne vois rien, peu importe à quel point je suis attentif. Mais elle, elle remarque quelque chose. Elle est maligne, Whil. Je le comprends lorsque je la vois se poser près de mon empreinte. Elle l’observe un moment, se relève et m’aperçoit avant que je n’aie le temps de filer. Sans réfléchir, je prends la fuite. Je cours un moment, jusqu’à me retrouver pris au fond d’une ruelle. J’observe le mur, la sentant se rapprocher derrière moi. Elle ne m’a pas vue depuis des années. Je n’ai aucun moyen de lui prouver qui je suis et elle n’a peut-être plus aucun souvenir de moi. Peut-être qu’elle tirera et que je laisserai Félix et Cheryl sans aucune protection. Peut-être qu’elle est devenue un monstre elle aussi. Néanmoins, je finis par me retourner doucement, les deux mains dans les airs. Je me penche légèrement, laisse retomber mon fusil et, du bout du pied, je le pousse vers elle, espérant ainsi témoigner de ma bonne foi. « Whil. Ça faisait longtemps. » Je lâche, sans sourire. Ce n’est pas les retrouvailles émouvantes que j’avais imaginé.
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MessageSujet: Re: ne me ramène pas | caleb   ne me ramène pas | caleb EmptyLun 22 Juil - 23:14


Caleb Whil
« j'ai trouvé ma place »
L’homme finit par se retourner. Parce qu’il avait compris que le choix ne dépendait plus de lui mais du bon vouloir de celle qui tenait le fusil, ou bien parce qu’il souhaitait faire face à sa mort dignement. Inconscience ou raison, de son attitude découlerait le caractère de l’étranger qui avait pensé pouvoir la pister comme une proie de chasse.

Dès qu’il lui fit face, Whil s’avança d’un pas encore, les lèvres obstinément closes et le regard indéchiffrable braqué sur ses moindres mouvements. Calme, lent, il se désarma de son propre chef pour jeter à terre l’arme dont il disposait – apparemment la seule, mais la soigneuse se méfiait ; il était facile de dissimuler un coutelas ou une courte arme blanche dans sa manche. Raison, donc. « Ne bougez pas. » Ses lèvres articulèrent les syllabes avec soin, les détachant pour mieux appuyer sur l’impératif de la demande.

A priori, l’inconnu n’était guère dangereux ou agressif. Il ne semblait pas content d’être acculé par une arme tenue dans les mains d’une gamine de vingt-trois ans, mais pour autant il n’était pas effrayé. Pas craintif ; plutôt résolu. Alors que son pied droit enfoncé dans son godillot de toile usé récupéré sur un militaire se posait sur la crosse de l’arme au sol, l’autre tenta quelque chose – comme une diversion, un souffle de poussière pour faire papillonner ses yeux, troubler son esprit et perturber sa vigilance. « … Qui êtes-vous ? » La brune ne comptait pas se laisser désarçonner aussi simplement. Ses yeux l’avaient cependant trahie. Dans le fond de son iris, luisait la lueur de la curiosité et celle plus intestine de l’incompréhension.

Ses pupilles eurent beau scruter chaque parcelle du visage de l’homme, rien n’était familier chez lui. « Qui vous a donné mon nom ? » D’anciens Jackals, ce fut la première possibilité qui effleura la jeune femme. Il avait peut-être été envoyé par d’ex-sbires revanchards souhaitant pouvoir faire subir à la déserteuse le sort similaire réservé aux autres. Angel en avait fait les frais, pourquoi pas elle ? « Pourquoi est-ce que vous me suiviez ? » C’était la sensation qu’il lui donnait. D’être une ombre qui l’avait collée sur ces derniers mètres, une paire d’yeux fouineurs et d’oreilles tendues. Pour qui et pour quoi exactement, l’ex-disciple des Rosario n’en avait aucune stricte idée. Et elle doutait sincèrement que qui que ce soit ait un intérêt à la faire suivre … Sauf s’il s’agissait d’anciens ennemis revenus sur leurs traces pour boucler la boucle. A la Carrière, à part les quelques irréductibles habitants de Rocbruyère, il n’y avait plus âme pour l’inquiéter. Plus pour le moment.

Le silence qui lui répondait ne lui convenait guère, alors Whilelmina jugea bon d’inviter son interlocuteur à se montrer plus direct. « Je vous conseille de répondre sérieusement. » Ce n’était pas comme si elle lui laissait le temps de se justifier autour d’une tasse de thé fumante et d’une assiette de biscuits. Non, en lieu et place de calumet de la paix ou de vivres à partager, il n’y avait que le canon brandi dans sa direction et la détente lentement pressée par son index. « Vous n’êtes pas en position de mentir. » Il pouvait naïvement miser sur la chance qu’elle n’ait pas encore tiré par peur de réellement l’abattre. Mais il pouvait aussi se planter en beauté.
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MessageSujet: Re: ne me ramène pas | caleb   ne me ramène pas | caleb EmptyVen 2 Aoû - 19:33


Caleb Whil
« j'ai trouvé ma place »
Je me sens con, comme un parfait idiot. Maintenant que je me retrouve face à elle, je réalise à quel point j’ai agi sous le coup de l’impulsion. Moi qui planifie habituellement la moindre petite chose des jours à l’avance, je me retrouve pris au dépourvu, avec une arme pointée directement sur mon visage. C’est un sentiment que je hais. Ce jour aurait dû être beaucoup plus beau. Il aurait pu l’être si je n’avais pas été absent si longtemps et si je ne l’avais pas suivie de la sorte. Je la comprends parfaitement d’être aussi réticente, surtout que je n’ai pas grand-chose pour prouver ma sincérité vu les années qui se sont écoulées depuis notre dernière rencontre. Elle devait avoir trois ou quatre ans, cinq tout au plus. Elle n’avait rien de la femme qui se tient devant moi. À vrai dire, je pourrais me tromper de personne. Les rumeurs que j’ai entendues à son sujet pourraient être complètement fausses. Si c’est le cas, elle croira que je suis cinglé. Pourtant, je finis par me lancer. Il est un peu tard pour revenir sur mes pas de toute façon. « Caleb Jennings. Je… Ton père, à ta naissance. » Je fronce les sourcils, réalisant à quel point mes mots sont décousus. Je ne sais pas si c’est lié au fusil braqué sur moi, mais je ne m’étais pas senti aussi nerveux depuis longtemps. Même pas lorsque je me suis retrouvé face à ces nouveaux rôdeurs, à ces créations monstrueuses de Lazare. Une abomination qui en engendre d’autres.

« Je suis désolé, laisse-moi reprendre du début. »
Laisse-moi une seconde chance est ce que j’aurais préféré dire. J’aimerais revenir en arrière pour ne pas couper les ponts avec mon frère et sa famille, pour permettre à mes enfants de connaître leurs cousins et leurs cousines. J’aimerais retourner en arrière pour vivre une dizaine de noëls merveilleux, entourés d’une myriade de petits Jennings qui jouent ensembles et se taquinent comme je le faisais avec mes propres frères et sœurs. J’aurais voulu croiser Whil dans un meilleur contexte, aussi. Un soupire nostalgique, complètement inapproprié, s’échappe d’entre mes lèvres. Mon dos s’affaisse un peu, fatigué de subir le poids de mes erreurs. Je ne peux pas réparer les torts causés à Cheryl en rejoignant la secte, mais je peux au moins faire quelque chose pour ce problème-ci. Suffit d’être honnête. « Ce que je voulais dire, c’est que c’est ton père qui m’a donné ton nom à ta naissance. Il m’a appelé tout énervé, autant qu’il l’était pour Lucy. J’étais en train d’étudier pour un examen. Je l’ai félicité et j’ai raccroché. J’étais en froid avec lui pour une raison ridicule. Je ne t’ai jamais vue, je n’ai jamais pu te présenter ma fille qui a à peu près ton âge. Mais il a continué de m’envoyer des photos des moments importants. Les anniversaires, l’halloween, la rentrée scolaire… » Je les ai tous vu, mais je n’ai assisté à aucun de ses moments. Au fond, malgré le sang commun que nous partageons, je reste un parfait inconnu pour elle, comme elle l’est pour moi.

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MessageSujet: Re: ne me ramène pas | caleb   ne me ramène pas | caleb EmptyMar 13 Aoû - 21:58


Caleb Whil
« j'ai trouvé ma place »
Son coeur tomba comme une pierre dans sa poitrine. « Vous connaissez Lucy ? » Dieu qu’elle aurait souhaité ne pas laisser remonter à la surface l’émotion qu’avait déclenché cette parole. Il n’avait pas appelé son prénom par hasard, il n’était pas un étranger pour sa sœur ou pour quelqu’un d’autre de sa famille –mais cette information ne lui assurait pourtant pas le statut d’ami. Son regard fugacement fébrile s’endurcit de nouveau. « Si vous lui avez fait du mal … » Sa menace ne connut pas de fin, la suspension n’accentuant que plus encore la virulence cachée dont elle était capable si on touchait à un seul cheveu de sa chair.

Whil n’aimait pas ce jeu des questions et des réponses qu’elle ne menait pas. Elle n’appréciait pas ce sentiment d’ignorer un détail important, d’être celle qui ne savait pas, celle qui ne maîtrisait pas. Comme si l’homme en face d’elle détenait un ascendant impalpable et invisible entre ses mains mais qu’il prenait son temps pour le savourer, pour en profiter. Pourtant plus la jeune fille scrutait ce survivant plus vieux qu’elle, moins elle lisait de danger dans ses traits. Elle y reconnaissait une fatigue propre à tous ceux qui avaient tenu bon jusqu’ici, l’usure des années, quelques marques physiques de lutte et de force. Une douceur certaine en fond de tableau. Mais elle ne pouvait se laisser avoir par cette intuition. Elle ne pouvait pas bêtement croire sur parole quelqu’ujn qui aurait juste pu glaner des informations sur Lucy et elle pour s’en servir pour elle-ne-savait quel objectif sournois et tordu. A force de côtoyer des Jonas Armistead, Whilelmina avait sûrement un penchant trop prononcé pour la méfiance. « Je n’ai jamais entendu parler de vous. » Sa mémoire lui renvoyait les images d’Eddie, les mots qu’il aurait pu avoir à l’époque. Aucun souvenir d’un oncle effacé de la généalogie Jennings. En même temps, cela se tenait. Si lui et son paternel étaient distants, la logique voulait qu’Ed aurait coupé tous les ponts entre sa progéniture et l’autre. Typique du père Jennings, en quelque sorte. « Vous pourriez dire la vérité. » qu’elle finit par concéder du bout des lèvres, avec une lenteur calculée et sourde. « Ou vous pourriez juste être un parfait menteur doublé d’un psychopathe, Caleb. » Sa voix se verrouilla, ses yeux se plissèrent et finalement elle inspira profondément ... mais n'appuya pas sur la détente.

Il fallait qu’il lui en donne plus. Qu’il montre plus que quelques bribes d’histoires. Parce qu’elle était intriguée et parce que s’il n’était ni sincère ni suffisamment convaincant, alors elle saurait quoi faire de lui. « Comment s’appelle ma mère ? » Première question, premier pas vers lui. Toujours droit devant elle, le fusil n’était pas baissé, il se rapprochait tout aussi sûrement qu’elle entamait son deuxième pas. « Où est-ce qu’on habitait ? » Dansant sur un fil invisible telle une équilibriste, la petite soigneuse cilla à peine tandis qu’elle fit cliqueter machinalement la sécurité de l’arme pour terminer par sa dernière question, l'accompagner de la mélodie métallique de l'arme à feu. « Combien j’ai de frères et sœurs ? » Une seule erreur ; qu’il en fasse une seule.

A la seconde suivante, elle tirerait.
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