Fermeture définitive de Influenza ! long road to ruin there in your eyes 1614057932 Un grand merci à tous pour ces moments de partage I love you
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

Partagez
 

 long road to ruin there in your eyes

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité
Anonymous

long road to ruin there in your eyes Empty
MessageSujet: long road to ruin there in your eyes   long road to ruin there in your eyes EmptyMer 4 Juil - 22:12

Leigh Uzo
« long road to ruin there in your eyes »

Difficile de reprendre le cours normal des choses comme si de rien n’était après tout ce qui s’était passé au cours du dernier mois, non ? Clay courait toujours. L’info ne cessait de tourner en boucle dans sa tête et il lui semblait bien qu’elle n’aurait pas de répit tant qu’elle n’aurait pas réussi à remettre la main sur le type qui avait été à l’origine de tout ce bordel. Mort ou vif, peu lui importait du moment qu’elle pouvait ainsi être sûre que l’individu n’avait plus sa liberté, plus l’opportunité de recommencer son méfait et, qui sait, de le réussir un peu mieux cette fois. L’effondrement avait ébranlé bien des choses en dehors des murs de roc et de terre : la confiance que les miners plaçaient en eux, par exemple. Suffisamment de petits secrets avaient été exposés pour que beaucoup de monde ne puisse désormais s’empêcher de jeter un œil derrière son épaule ou d’éviter le regard de son voisin.
Uzo se devait de slalomer entre tout ça, recoller les morceaux, rabibocher ce qui pouvait l’être et faire de son mieux, surtout, pour éradiquer ce climat de suspicion tout en donnant la chasse à ses causes. La fatigue lui tirait le visage, chassait ses sourires et rendait sa franchise encore plus brute qu’à l’habitude. Parfois, elle se surprenait à faire preuve d’une sécheresse dont elle s’ignorait capable mais le peu de sommeil accumulé sur les dernières semaines ne risquait pas d’améliorer la situation. Anita lui manquait ; Anita en forme, rétablie, Anita aux rênes et elle à côté, à suivre les décisions plutôt qu’à les prendre. Cette place ne lui convenait pas et elle avait beau faire de son mieux, de se conformer à la manière de penser et d’agir de sa partenaire, l’épuisement était perceptible. Peut-être qu’elle n’avait pas les nerfs et le mental d’acier dont son amie de longue date avait toujours su faire preuve à ses yeux. Mais elle lui devait, en tout cas, de prétendre que tel était le cas, d’offrir à sa chef le maximum de repos dont elle était en droit de bénéficier le temps de se remettre sur pied, de revenir d’attaque.

Le raclement de gorge la fit sursauter ; elle leva le nez de ce foutu carnet qu’elle avait lu et relu dans tous les sens comme si l’info qui lui manquait y était cachée entre les lignes, pour croiser le regard d’un des gardes. « Qu’est-ce que tu veux Morgan ? » Promptement refermé, le calepin eut tôt fait de disparaître dans l’une de ses poches. « On a chopé une des gonzesses de Diggs là-haut. Paraît qu’elle essayait de se taper l’incruste. Un putain de chat sauvage, Pratchett s’est fait baiser comme un bleu. » Un sourire goguenard s’étala sur la face de son interlocuteur. « Elle nous a pris pour des cons m’enfin bon au final… » Uzo balaya l’air d’un geste vaguement agacé. « Ça va, j’ai compris. Et ensuite ? Vous pouvez pas gérer ça comme des grands ? Vous connaissez les ordres, non ? » Le rictus de Morgan disparu tandis qu’il se tortillait un peu sur place. « C’est une chef de zone. On sait pas trop c’qui lui a cogné la tête pour qu’elle fasse ça mais bon, Pratchett a pensé que c’était plus judicieux de te faire prévenir avant quoi que ce soit. » Merde. Elle pinça les lèvres, ravala un mauvais pressentiment. Bien sûr, un seul nom lui venait immédiatement en tête avec tous ces détails mais ce n’était peut-être qu’elle qui fabulait, non ? Des chefs de zone, il y en avait plusieurs et Leigh n’avait pas plus de raison qu’une autre pour se fendre de ce genre de connerie. Ou peut-être que si ? En tout cas elle en était capable, elle… Un soupir lui échappa, tandis que le bras droit d’Hamilton signifiait d’un geste au garde qu’elle le suivait.

« Wickham. » Le salut fut figé, l’air résolument austère. Elle se tourna vers son compagnon, continua : « Merci Morgan, tu peux nous laisser. » L’homme jeta un regard à la quarry, puis à sa supérieure, hésita encore, mal à l’aise. L’agacement revint faire surface tandis que le ton d’Uzo se faisait un peu plus tranchant. « T’as ses armes, j’ai les miennes. Je peux me débrouiller, non ? Si j’ai besoin d’aide, je gueule ok ? Retourne à ton poste. Maintenant. » La fatigue, ne faisait définitivement pas bon ménage avec le caractère parfois explosif de l’ex-militaire. Et sa patience en était la première à morfler.
La porte se referma finalement et ses épaules se détendirent imperceptiblement tandis qu’elle fixait encore le battant clos. Quelques secondes de silence, durant lesquelles elle sentait le regard de Leigh vissé à sa nuque. Puis, n’y tenant plus, elle se retourna, croisa les bras et dévisagea de pied en cap la nouvelle captive d’Hamilton. « Bon sang, Leigh, elle explosa, qu’est-ce que tu fous là au juste ? Tu t’emmerdes à ce point, que tu décides de venir jouer à chat avec les gardes d’Anita ? Tu réalises dans quelle situation tu me place ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

long road to ruin there in your eyes Empty
MessageSujet: Re: long road to ruin there in your eyes   long road to ruin there in your eyes EmptyJeu 5 Juil - 3:36

long road to ruin there in your eyes
You can decorate absence however you want- but your still gonna feel what’s missing.
On la qualifiait souvent de macaque imprudent, Leigh, quand elle était enfant. Un titre qui la glorifie mieux que jamais en cet instant. Elle se teste, se fout au défi de franchir des remparts de pierre pour atteindre l’objectif ultime. Loin d’être la princesse piégée dans sa tour d’ivoire, Uzo ressemble plutôt au terrible dragon qui claque des dents. Sans doute que la brune devrait agir comme quelqu’un de raisonné, qu’elle devrait se contenter du silence et des secrets que la mineuse accumule. Elle n’a pas cessé de lui rappeler ce qu’elle en pensait de leurs petites escapades foireuses en ne daignant pas l’informer des dernières réalités. L’explosion a fait parler d’elle, rumeur qui a enflé, pris des proportions comme toujours, extrêmement démesurées. Le vrai du faux, il faut savoir le trier. Et la furie a décidé finalement de dire merde. Merde à toutes ces suppositions. Merde à l’explication qui ne viendra sans doute jamais. Leigh en a marre de ces règles à la con qui permettent aux privilégiés de s’extirper de leur antre mais pas aux badauds d’y pénétrer. Qui la tiennent bien éloignée, la soldate, dans ce merveilleux silence qu’elle semble tant apprécier. Où est-ce qu’elle est passée la meuf qui semblait partagé sa façon de penser ? Où est-ce qu’elle s’est tirée la gonzesse qui voulait aussi renforcer la collaboration des deux clans ? Elle s’est terrée sous des tonnes de gravats et s’est laissé manipuler ? La trentenaire refuse d’y croire. Mais peut-être qu’Uzo a été blessée. Qui lui aurait rapporté ? De toute façon à écouter la plupart des bons penseurs du bourbier, les trois quarts des habitants se sont fait butter. Statistique qui fait lourdement douter Leigh. A tout ce mysticisme, elle compte bien obtenir des réponses.

Faut la voir chercher à se faufiler, à baisser le menton et à tenter de se trouver des raccourcis, des failles pour s’y introduire dans ces galeries interdites. Indiana Jones du pauvre qui se fait finalement choper. L’adrénaline agit sur elle comme une décharge de lucidité. Dans quelle merde elle s’est fourrée ? Diggs va vraiment finir par la virer. Si Anita ou un de ces blaireaux ne la buttent pas avant s’entend. Elle va tout foutre en l’air pour quelqu’un qui n’en vaut peut-être même la peine. Qu’est-ce qui l’empêchait la lâche de venir lui dire que ça allait ? Qu’est-ce que ça lui couterait ? Du temps, de l’énergie ? Elle réagit comme une imbécile, une impulsive qui croit qu’elle n’a plus rien à perdre. Sauf que ça n’est pas le cas. Pas le cas du tout. Les poings volent, chaque membre devient une arme. Elle agit comme un animal acculé qui tente par tous les moyens d’échapper à la chasse. Elle démolit un type en abusant de l’effet de surprise mais les renforts la rattrapent et l’immobilisent après quelques coups échangés. Elle a la lèvre enflée, l’arcade un peu saccagée, des hématomes qui fleurissent sur ses flancs mais la détermination toujours plantée dans la rétine.

La mine résignée, elle observe la supérieure débarquer. Elle devrait se réjouir de tomber sur le bras droit et pas sur la patronne. Sauf qu’elle ne sait déjà plus à quoi s’attendre avec Wiley. « C’est comme ça qu’on m’appelle. » L’insolence pour contrer l’austérité. L’homme congédié, la pièce hantée seulement par elles deux. Mais ça ne rassure toujours pas la folle furieuse qui a outrepassé tous ses droits. L’inquiétude de s’être faite salement pincée, l’impertinente la cache derrière des couches de sarcasmes pendant que la froideur adverse se fait dépecer par la colère. « Je sais pas, j’ai vu de la lumière et je suis rentrée ? Je me suis prise pour un des sept nains et j'ai cru que c'était ici qu'il fallait piocher ? J’ai cru que j’allais me dénicher une tombe sacrée comme Lara ? » Soupir. Elle fait basculer la chaise sur laquelle on l’a forcée à s’asseoir, se balance comme une gosse pour disperser sa nervosité. « Ça va, j’ai capté, ta position et ton existence sont tellement importantes. Tellement plus importantes que le reste du monde entier. Désolée d’être le fléau qui te la met profond, écoute. Et maintenant on fait quoi avec ça ? » Regard qui se pose dans celui de son vis-à-vis. Cette dernière a l'air d'aller bien, finalement. Et c'en est même rageant de noter qu'elle est toujours aussi foutrement belle à regarder. C'est vraiment con, elle s'est fait du mouron pour rien. « Vu que l’information vient pas à moi, je viens à l’information. A quel moment t’espérais que je reste gentiment dans mon coin alors que c’est le foutoir de partout ? Y a eu une putain d’explosion dont on a eu que des échos totalement déformés, ce qui fait que des gens qui sont prêts à brandir des fourches et toi, tu te la joues fantôme de l’opéra. J’ai bien pigé que t’étais mariée à tes responsabilités. Et que t’en avais plus rien à carrer de ce qui se passait au-delà de ton tas de cailloux. Mais merde, je croyais que t’allais empêcher que ça finisse par s’étrangler entre les gens de chez toi et de chez moi. » Tout est déballé abruptement et sans filtre. Elle n’a vraiment plus rien à perdre. Plus rien du tout. « Quelles autres alternatives tu m’as laissée franchement, Uzo pour te contacter ? » Voix beaucoup plus ferme et autoritaire alors que la déception passe sans mal par la rétine. A défaut d'être quelque chose qui se rapproche de l'amitié et plus si affinités semble-t-il, la militaire aurait pu au moins être une alliée de poids pour mettre un terme à cette guerre stupide entre mine et carrière.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

long road to ruin there in your eyes Empty
MessageSujet: Re: long road to ruin there in your eyes   long road to ruin there in your eyes EmptyVen 6 Juil - 18:12

Leigh Uzo
« long road to ruin there in your eyes »

Leigh ne serait pas Leigh si elle se laissait démonter ou impressionner par un simple petit accès de colère. Et si les circonstances avaient été différente, le sens de la répartie légendaire de l’insolente n’aurait pas manqué d’arracher un sourire amusé à sa comparse. Sauf qu’Uzo, présentement, elle avait tout sauf l’envie de se marrer. Et entre la fatigue, l’énervement et le stress cumulé, l’annonce de l'escapade de la jeune femme avait été la goutte de trop dans ce putain de seau de responsabilités qu’elle n’avait jamais demandé à devoir porter. Ses sarcasmes lui passèrent au-dessus de la tête et elle n’eut pas l’air d’en saisir l’essence. Il n’y eut que son regard, occupé à la détailler de pied en cap tandis qu’elle déballait sa liste des doléances, pour venir s’inquiéter des blessures apparentes que lui avait sans doute valu son altercation avec les gardes à l’entrée d’Hamilton. « Je sais pas ce qu’on fait, j’imagine que je suis supposée t’aider maintenant ? Tu te fous dans la merde en toute connaissance de cause, et je dois me démerder pour que t’en ressortes en un seul morceau ? Ou peut-être que t’avais une autre idée lumineuse incluant le fait de ne pas pouvoir entrer à ta guise dans la Mine ? » Le pire, c’est qu’elle savait déjà qu’elle allait tout mettre en œuvre pour s’arranger et faire en sorte que ça passe. Quelle que soit l’issue de cette conversation forcée, la chef de zone obtiendrait au moins gain de cause quand elles n’auraient plus rien à se dire en ce qu’Uzo la ramènerait dehors sans passer par la case prison. Parce qu’il était hors de question qu’elle la laisse là, hors de question qu’ils viennent se ramasser des quarries pas content à la porte parce qu’une des leurs avait décidé de jouer à l’andouille. Et parce qu’il s’agissait de Leigh, tout simplement, et qu’elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour lui éviter les troubles. Mais ça n’allait certainement pas l’empêcher, en attendant, de la laisser mariner en prétendant l’inverse.  

L’énervement lui donnait envie de tourner en rond comme un fauve en cage, dérouler un périmètre autour de la captive pour ses guibolles qui n’avaient pas envie de rester bien sages. Se contenir, s’imposer l’immobilité, était certainement le plus dur malgré son self control habituel et l’énergie qui débordait d’elle en devenait presque palpable. « T’es complètement irresponsable, Leigh, qu’elle répondit finalement une fois que cette dernière en eut terminé avec l’avalanche des reproches. T’as sérieusement pensé à pousser la connerie jusqu’à venir te faire pincer simplement pour me faire un laïus sur mon comportement ? » Peut-être qu’elle aurait dû s’y attendre, elle connaissait suffisamment bien sa compagne pour au moins savoir qu’elle était prête à tout pour arriver à ses fins lorsqu’elle se fichait une idée dans la caboche. Peut-être aussi que la quarry avait raison, qu’Uzo aurait dû trouver le temps de sortir et passer la voir. Au moins une fois, qu’est-ce que ça lui aurait coûté ? Un peu de temps loin de l’air renfermé de la Mine, le plaisir simple des rayons du soleil pour venir réchauffer sa peau. Et la compagnie d’une personne qu’elle avait la fâcheuse tendance à apprécier lorsqu’elle ne lui crachait pas son acidité au visage. L’idée l’avait peut-être effleurée, mais le temps lui avait manqué. Puis la culpabilité de continuer à se conforter au silence ? Les tracas de la Mine lui avaient semblé trop importants pour s’accorder le luxe de pouvoir regarder ailleurs même pendant quelques heures.
Et surtout, elle n’avait pas voulu décevoir Anita et la confiance que cette dernière avait placé en elle afin de garder tout ce petit monde bien ordonné.

« Peut-être que t’aurais pu au moins te dire que si c’était le foutoir dehors, c’était pire ici. » L’ancienne militaire pouvait volontiers admettre et assumer qu’elle s’était pratiquement complètement déconnectée du monde extérieur au cours des dernières semaines. « Tu crois qu’on s’est amusé à faire la fête pour célébrer le fait qu’Anita ait failli mourir des actes d’un mec qui court toujours ? » Bah, certains peut-être. Pas elle en tout cas. « Ou peut-être, elle enchaîna encore, tu as pensé que j’étais trop occupée à me tourner les pouces pour venir te fournir un compte rendu d’une situation qui ne te regarde pas. A moins que t’aies une idée des responsables ? » L’accusation mal maquillée derrière la question était injuste, blessante, et elle la regretta pratiquement dès le moment où elle franchit ses lèvres. Elle était sur le point de craquer, Uzo, elle avait l’impression de danser sur une corde raide au-dessus d’un précipice depuis cette putain d’explosion. Sous pression pour tout faire au mieux, assumer ce rôle de chef par intérim jusqu’à ce qu’Anita soit de retour sur le devant de la scène, elle s’était efforcée de correspondre aux attentes qu’on avait d’elle mais il y avait toujours quelqu’un pour qui ce n’était pas assez, hein ? « Je sais pas pour qui tu me prends, Leigh, mais je suis pas le messie venu pour instaurer la paix entre Diggs et Jones. Entre les tiens et les miens. Et c’est pas en venant te faire casser la gueule par les gardes d’Hamilton que tu vas contribuer à améliorer cette situation… »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

long road to ruin there in your eyes Empty
MessageSujet: Re: long road to ruin there in your eyes   long road to ruin there in your eyes EmptySam 7 Juil - 1:00

long road to ruin there in your eyes
You can decorate absence however you want- but your still gonna feel what’s missing.
Le regard de la furie glisse sur elle, la brûle et pas de cette façon qui la délecte. Dans la pupille, Leigh lit le jugement et la hargne. Elle a l’impression qu’elle la fusille en la détaillant, ce qui oblige la carrière à remuer stupidement sur son siège. Elle a les poignets encore liés, en prend seulement conscience - mesure de précaution, il parait. Et la corde commence à la démanger. Tant de frustration qu’Uzo entretient avec son comportement offusqué. Tant de colère qu'elle alimente contre sa propre personne pour s’être fait avoir comme une débutante. Et pour avoir foncé tête baissé dans un sale traquenard qui lui coûtera peut-être la vie. Parfois, faut croire qu’elle oublie, la roublarde qu’elle peut vraiment ne s’en faire que pour ses propres fesses, se noyer dans un vrai égoïsme pour pouvoir maintenir son existence à son meilleur. C’est comme ça qu’elle semble raisonner, la furieuse d’ailleurs. Le ton grimpe à nouveau, mord aussi douloureusement que possible celle qui l’enterre chaque seconde un peu plus. « Je t’ai rien demandé. Je te demande rien tout court d’ailleurs. Puis putain, c’est quoi cet élitisme de mes deux. Tu peux pas foutre un doigt de pied dans ce tas de cailloux pour quelle raison au juste ? De toute évidence, c’est un de vos gars qui a foutu sa merde ici. Et jusqu’à preuve du contraire, j’avais pas d’explosif sur moi. Putain mais vous croyez qu’on va vous faire quoi en venant ici ? Mon but, c’est pas de vous baiser. J’ai tiré sur personne d’ailleurs, tu noteras. Y a pas eu de morts. » Vaine tentative de minimiser son incursion, l'acte qui consiste seulement au fond à franchir la limite interdite pour simplement joindre quelqu’un qu’elle n’aurait jamais pu atteindre autrement. Ce n'est pas aux gardes qu'elle aurait pu confier cette demande. Qui aurait été la chercher, la soldate ? Aucun d’eux, ils lui auraient ri au nez.

La lionne se révèle toujours plus hargneuse, toujours plus moraliste. Et face à ce ton, l’américaine ne peut qu’être provocatrice. Restes de l’adolescente qui ne pliait pas sous la critique parentale. « Désolée, ‘man. Je promets la prochaine fois, je sortirai couverte. » Mine mauvaise, sourire insolent qui tend à vouloir amplifier le conflit au lieu de l’apaiser. Si la militaire pète un boulon, elle peut très bien la suivre sur ce chemin. « Tu sais quoi ? Merde. » Toute sa façon insensible de présenter les faits la fait enrager, elle l’a fait passer pour la débile du village. L’imbécile qui peut pas décrocher d’une simple histoire de cul. C’est peut-être le cas d’ailleurs. Mais elle n’a pas besoin de le lui rappeler, de remuer le couteau dans la plaie. Elle décide de laisser à Wiley le soin de s’épancher sur la ratée qu’elle est et n’intervient que quand l’orage s’est suffisamment éloigné pour reprendre la parole. « Personne ne sait dans mon patelin qui sont les responsables. C’est une information en plus non ? Il vient sûrement pas du bourbier. » Un haussement d’épaule, le timbre qui traine ce coup-ci et finalement, elle se redresse brutalement, envoie la chaise promener d’un coup de pied pour avancer droit sur l’interlocutrice. « Je sais pas non plus pour qui tu te prends, Uzo. Mais t’es le bras droit de cette nana. Tu peux lui parler, la raisonner, je sais pas, putain. J’ai juste l’impression que t’attends que ça toi aussi, que ça finisse par exploser totalement. Que tu m’as bien baratiné tout ce temps pour avoir ce que tu voulais. » Les yeux se plantent dans les siens avec défi puis elle recule de deux pas. « Enfin, ouais, t’as raison, c’était encore une idée à la con de vouloir s’assurer que t’avais pas canné. Quelle idée de marcher simplement dans ce vieux tas de cailloux pour faire coucou. C’est tout à fait anormal, t’as raison. » Un grognement et elle se tire à l’autre bout de la pièce, s’accole au mur et rumine en silence.

Sale gosse qui boude une demi-seconde avant que ça la saoule elle-même ce petit jeu. La trogne se relève déjà pour l’observer la déchainée et attester de son état psychique. « T’as l’air drôlement stressée. Du genre à plus pioncer. C’est comme ça que tu solutionnes les situations de crise alors ? En crevant à petit feu et en gueulant comme une hystérique ?  Ta pote est sûrement entourée de guignols pour surveiller ses miches de toute façon là. Et l’autre glandu qui a fait c’te truc, il est sûrement loin maintenant. S’il est intelligent, du genre pas comme certaines connes trop impulsives et émotives pour se pointer en étant clairement pas invitée. »  Le sarcasme lui râpe la langue « Alors chef, j’aurais droit à la lapidation sur la place publique ou la pendaison avec un cercle plus intime ? Un petit rituel satanique ? Un écartèlement ? La roue des supplices ? » Qu’elle rajoute pour exagérer absolument toute cette situation grotesque qui rend la mineuse de plus en plus revêche et acerbe.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

long road to ruin there in your eyes Empty
MessageSujet: Re: long road to ruin there in your eyes   long road to ruin there in your eyes EmptyMar 10 Juil - 19:52

Leigh Uzo
« long road to ruin there in your eyes »

Trop longtemps qu’elle était sous pression pour que cette entrevue ait la moindre chance de bien se passer. Trop longtemps qu’elle dormait mal – quand elle dormait – pour posséder encore la moindre once de patience face à ce genre de comportement. Son sang froid ? Envolé, oublié depuis longtemps, parti en vacances dans les bagages d’une autre mais en tout cas certainement pas à portée de main d’Uzo dans l’immédiat. Et Leigh qui n’avait de cesse de continuer à envenimer le jeu… c’était comme un cercle vicieux, un putain de ring verbal où aucune des deux ne voulait laisser à l’autre le loisir du dernier mot. Comme à l’habitude, en fait, ça avait toujours été le cas entre elles mais jamais à ce niveau-là, jamais avec autant de colère ou de rancune. Le truc, c’est que la seconde en chef d’Hamilton elle se faisait doucement pousser jusqu’à un point de non-retour là. Celui où elle allait exploser, celui où l’orage qui menaçait depuis quelques jours voire semaines allait finalement éclater. Elle en avait besoin, sûrement, ça la viderait un bon coup. Ça l’épuiserait mieux que son sac de frappe ou ses partenaires d'entraînement et la tension cesserait de nouer ses muscles pour au moins quelques heures avant que tout ne recommence.
Sauf que ça ne passerait pas sans laisser quelques séquelles, sans créer quelques nouvelles déchirures dans le tissu de sa relation avec Leigh.

La simple idée que la chef de zone ait fait tout ça pour s’assurer qu’elle allait bien ne l’atteignait même pas. Trop secondaire, par rapport à tout le reste, puis l’énervement la rendait aveugle au bien fondé initial de l’entreprise kamikaze. Ça lui passait parfaitement au-dessus de la tête, tandis qu’elle suivait du regard le petit manège de la captive, son retrait à l’autre bout de la pièce, la chaise échouée quelques mètres plus loin. « T’avais d’autres moyens de faire passer un message que t’amuser à jouer à Passe-Partout. Je serai venue. » Vraiment ? Ou bien de l’affirmer, Uzo tentait d’abord de se convaincre, elle, qu’elle aurait abandonné le bordel de la Mine autrement que par manque de choix et mise au pied du mur ? Dans un cas comme dans l’autre, elle n’était pas crédible, et elle qui abhorrait les mensonges sous toutes leurs formes et prônait la franchise, détestait s’entendre parler de la sorte aux autres. Détestait sentir les tiraillements de sa loyauté qui se tendait vers deux extrêmes. Et détestait encore plus ne pas savoir qu’y faire afin de pouvoir changer quoi que ce soit à cette foutue situation.

« Ferme-là, Leigh. Tu sais même pas de quoi tu parles. » Bien sûr, et le jour où la quarry ouvrirait et fermerait sa gueule sur la commande de son interlocutrice, les poules auraient des dents. Les sarcasmes ne firent que s’en exacerber davantage et Uzo sentit sa mâchoire se contracter sur une remarque qui lui brûlait la langue ; rompant l’écart à son tour, elle vint se planter sous son nez et profita que Leigh ait choisi d’aller trouver refuge contre une des parois pour l’y coincer là. Sa main droite s’agrippa au tissu de son haut et puis… puis quoi, d’ailleurs ? Elle n’allait certainement pas la frapper juste pour la voir ravaler sa langue, pas son genre (d’ailleurs il y aurait eu fort peu de chance que ça fonctionne connaissant l’énergumène). Son poing gauche vint heurter la roche juste à côté du minois de l’insolente et la douleur éclata dans ses phalanges, libératrice. Elle encaissa dans une grimace et enchaîna dans la foulée, nullement décidée à se laisser dompter par ses propres conneries. « T’es quand même salement culottée, pour venir te ramener ici et oser me reprocher de rien faire pour vous. Tu te rends compte quand même de ce que tu me déballes, là ? » Difficile de rater les éclairs dans son regard vu la proximité. « Tu t’inquiètes, soit-disant, que j’sois pas morte au fond d’un trou après ce qui s’est passé, et t’as l’air de t’étonner que j’ai pas employé mon temps de ces dernières semaines à rentrer du bon sens dans la caboche d’Anita ? » Les doigts se crispèrent autour du vêtement comme si de l’attirer à elle de la sorte, elle allait faire rentrer plus facilement ses reproches dans le crâne de Leigh. Puis, tout se délia et elle s’écarta, sans crier gare, recréant un espace entre elles pour mieux laisser s’installer l’explosion : « Mais bon sang, à quel moment t’as pas compris que j’avais autre chose à faire, en ce moment ? » Ses bras se croisèrent en dessous de sa poitrine dans un geste furieux, mais l’un d’eux ne tarda pas à se déplier aussitôt pour pointer en direction de la porte tandis qu’elle continuait, ponctuant sa phrase d’une main ouverte vers ce qui se trouvait de l’autre côté du battant : « C’est le bordel, ici, une chasse aux sorcières et tout le monde qui se regarde de travers. T’as pas l’impression que ça serait plus judicieux de calmer les esprits à l’intérieur en premier lieu ? Tu crois sérieusement qu’Anita a envie d’entendre causer de la Carrière quand elle a ses propres ennemis à gérer en interne ? » En plus de ses blessures, du temps qu’il lui fallait pour se remettre dans les rails, du temps qu’il lui fallait pour avoir déjà envie d’entendre causer du bordel entre ses murs. Mais Leigh n’avait pas besoin de savoir tous les détails, ni l'avalanche de responsabilités qui avait d’un seul coup chu sur les épaules de l’ex-militaire le temps que la dirigeante d’Hamilton soit remise sur pied. « L’explosion, elle viendra d’abord ici si on s’occupe pas de nos propres affaires en premier. » Enfin, elle était déjà venue, littéralement, mais Leigh avait toujours eu ce sens de l’à-propos remarquable quand il était question de faire jouer l’ironie. « Puis qu’est-ce que ça peut t’importer, la manière dont je solutionne tout ça, hein ? Va pas me dire que ça vous arrangerait pas, dehors, si on pouvait s’étouffer sous nos tonnes de roches. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

long road to ruin there in your eyes Empty
MessageSujet: Re: long road to ruin there in your eyes   long road to ruin there in your eyes EmptyMar 10 Juil - 23:47

long road to ruin there in your eyes
You can decorate absence however you want- but your still gonna feel what’s missing.

La mauvaise foi de la soldate irrite les nerfs déjà à vifs de la captive. Difficile de se trouver là en état apparent de faiblesse, les poignets aux prises avec ce foutu lien rongeant la chair. Difficile d’être la seule à démontrer une fois de plus, de trop, son attachement. Face à ça, Uzo ne fait que lui rappeler que ça ne compte pas, qu’elle s’en tamponne. Leigh comprend les responsabilités, elle entend l’impuissance de la mineuse face aux conflits survenus dans sa montagne. Pourtant, tout ça, ça ne justifie pas tout et surtout pas, ses réactions démesurées. Alors quand la furibonde s’octroie le droit d’invoquer des alternatives qui n’existent même pas, la carrière, elle peut pas s’empêcher de se mettre à ricaner, dévoilant une partie de ses quenottes dans l’exercice. « C’est ça ouais, t’as vu la vierge aussi ? Tu crois franchement que je vais gober tes salades ? Puis le dire à qui ? En servant quel but ? Personne en aurait rien eu à foutre que je veuille te causer. On se serait même demandé ce que je complotais. » Renverser le système des deux côtés ? Trahir la carrière pour l’ennemi ? Chercher à se faire une place au fond d’une grotte ? Tellement de questions stupides qui n’ont pas lieu d’être. Faut croire qu’il ne leur reste vraiment plus qu’une seule option dans ce monde de cons. Diviser pour mieux se foutre sur la gueule. Et ça la fait enrager que son alliée en soit rendue à ce constat elle aussi.

La mine s'assombrit quand l’ouragan se déplace pour l’emporter. La main qui accroche le col, l’autre qui frappe la roche. Du bluff ou l’expression d’une colère qui aurait pu mal tourner avant un sursaut de lucidité. Au final, ça ne change rien à la déception de la provocatrice qui soutient le regard de l'opposante à chaque instant. Elle refuse de plier, surtout pas devant un acte aussi violent. La trentenaire aimerait réussir à se faire croire qu’il s’agit juste là le résultat d’une accumulation dont elle n’a été qu’un déclencheur et pas la cause principale mais elle n’y parvient pas. Faut avouer qu’elle ne l’a jamais vue dans cet état la stoïque et que ça serait mentir que d’affirmer que ça lui fout pas un peu les jetons. Elle se tait le temps que l’autre finisse de déverser ses conneries et de la relâcher. Elle bouge pas, l’insolente, elle tente de conserver son masque d’impertinence pour ne pas lui montrer que tout cet acte l’a inéluctablement touchée à un degré qui ne devrait même pas exister. Alors face à tout le mépris éjecté, la piégée se surprend à tout faire pour rester égale à elle-même. « Je t’avoue, ouais, le gros kiff quoi Disneyworld mais en mieux, on pourrait même faire des toboggans sur le monticule pour célébrer tout ça. » Un léger sourire ironique, la tête qui se cale contre la paroi puis le sérieux qui revient subitement. « T’es certaine de vouloir me sortir ça à moi ? Putain mais tu me connais vraiment pas. T'as raison, je vais même danser sur ta tombe alors que je vais sûrement crever pour avoir voulu te parler. Puis tu sais ce que j’en pense de ces conneries pro-mine, pro-carrière à la con. On est pas en 40. Votre secte ferait mieux de se rallier aux autres groupes plutôt que de traiter en interne comme tu dis. C’est pas en refermant les frontières qu’on devient plus fort, on devient juste plus con même. T’as pas de vue d’ensemble, t’as le nez dans la même merde et tu te demandes pourquoi t’y vois pas clair ? Pourquoi t'es aussi sur la brèche ? » Pas là pour dispenser des conseils ou même un avis sur cette situation volcanique. Ça ne la regarde pas et de base, elle ne venait même pas pour ça. Mais puisque le sujet est tombé et qu’elle a commencé à vociférer son opinion, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? « Bien sûr que ça m’intéresse qu’on soit pas tous en chien dans nos camps respectifs à mordre la première fesse qui se présente, putain. Je suis la seule nana de tout le patelin à penser qu’on pourrait et qu'on devrait coopérer ? Peut-être que t'arriverais à en apprendre plus en sortant de ta niche et en commençant à gratter à l'extérieur, comment ils se sont procuré tout ça ? C'est peut-être à la carrière ? C'est pas en restant à Baker Street que tu vas résoudre le crime, Sherlock. Et puis, il reste pas des masses d’humanité, c’est pas le moment de se foutre dans les pattes. Les zomblards finiront par gagner à force. C’est ça que vous voulez ? » Grognement qui s’estompe alors que la trogne retombe, que les prunelles buttent contre le sol. Tout ça prend des proportions surréalistes. Mais elle aurait dû se douter, Leigh. Qu’elle allait sûrement finir par merder.

Dans un autre acte de folie, pour tester peut-être réellement les intentions de la révoltée, la chef de zone fait un pas pour se placer juste sous le nez de son interlocutrice. « Si t’as envie de me tabasser, fais toi plaiz. Si tu crois que ça va changer ta vie puis que ça va te calmer dans la foulée. T’auras qu’à me balancer ensuite à ta pote en offrande pour amplifier ta belle loyauté à ta tribut. » Un soupir de frustration, l’intruse s’est vue la bousculer un peu en représailles mais les mimines ne parviennent pas à se relever pour effectuer le mouvement. La pacifiste n'arrive pas à se montrer aussi dédaigneuse, elle se refuse de jouer à ça. Quitte à ce que ça se termine aujourd’hui, autant qu’elle n’ait pas ça à regretter en plus du reste. Elle se plaque à nouveau contre son mur et marmonne entre ses dents serrées. « C’est pas juste, putain. Toi tu peux débouler à tout moment mais moi, je dois me contenter de me gratter les miches dans mon patelin alors que ton putain de caillou explose ? » Gosse qui pleurniche, pathétique. « Je voulais juste te voir, merde, dans quel monde c’est supposé être un crime ça ? Enfin au moins, t’aurais eu droit gratuitement à un punching-ball. Tu dormiras peut-être mieux ce soir, à défaut d’être débarrassée de toutes ces si grandes responsabilités. » Qu’elle annote néanmoins pour contrebalancer un peu de sa vérité pas si bonne à délivrer.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

long road to ruin there in your eyes Empty
MessageSujet: Re: long road to ruin there in your eyes   long road to ruin there in your eyes EmptySam 14 Juil - 22:09

Leigh Uzo
« long road to ruin there in your eyes »

Elle sentait bien, l’ex-militaire, qu'elle était complètement en train de perdre pied et qu'elle glissait vers une situation qu’elle ne maîtrisait aucunement. Elle s’en rendait compte avec une acuité assez paradoxale étant donné son incapacité complète à se gérer. Longtemps qu'elle ne s'était plus connue comme ça, des années au bas mot, décennies peut-être ; elle-même peinait à comprendre cet espèce de nervous breakdown aussi subit qu’imprévu. Prix à payer pour toutes ces fois où elle avait encaissé, pris sur elle et prétendu qu’elle allait tout gérer de main de maître ? Sauf qu’elle était loin d’être infaillible, Uzo, elle n'était jamais rien qu’humaine après tout… Aujourd’hui en était la preuve flagrante, il était juste regrettable que ce soir Leigh qui en doive en faire les frais.

L’orage qui lui tomba dessus, elle le subit de plein fouet sans trouver le moment pour en placer une. Sacré retour de flammes, hein ? Mais mérité, probablement, lui soufflait une petite voix intérieure bien que sa propriétaire ne soit toutefois pas encore prête à l’écouter.
Le coup de poing se fit ressentir dans toute son intensité quand la chef de zone poussa les choses à son paroxysme avec sa prétendue offre. Et là, Uzo commença à prendre conscience de deux-trois trucs qui clochaient un peu dans son attitude. Le bec cloué depuis le début du déchaînement, la surprise agrandit quelque peu son regard tandis qu’une ombre passait. Merde, Leigh pensait sérieusement qu’elle était capable de ça ? « Tu sais très bien que je ferai jamais une chose pareille. » Son regard glissa de la captive vers le dos de sa main aux phalanges écorchées par le coup contre la roche, un instant plus tôt, et elle grimaça à la vue du spectacle peu engageant qu’offraient peau et chair malmenées. La violence, ça ne lui ressemblait pas. Malgré son métier passé et sa fonction actuelle, elle n’avait jamais prôné cette manière d’agir comme étant la meilleure, pourtant aujourd’hui elle avait l’impression de se trouver dans les basques d’une autre. Quant à la délation… « J’ai pas besoin de prouver ma loyauté à qui que ce soit » elle s’entêta, mais la réticence dans la voix après tout ce qu’elle venait de se prendre dans la figure, juste parce qu’elle ne pouvait pas laisser passer cette idée sans au moins tenter d’y opposer une graine de protestation. Blessée, d’une certaine manière, que Leigh puisse la croire portée à ce genre d'inclinaisons mais en même temps que valait l’image qu’Uzo donnait d’elle depuis tout à l’heure ? « Et je te balancerai pas dans la fosse aux lions juste pour prouver quelque chose. » Ni Leigh, ni personne d’autre. Mais surtout Leigh. Anita ne saurait rien de cette excursion inopinée de la chef de zone dans l’enceinte de la Mine, elle se débrouillerait en ce sens même si la leader d’Hamilton avait la fâcheuse manie de finir par systématiquement être au courant de tout.

Un peu douchée par la répartie venue piétiner sans pitié tout son argumentaire colérique, Uzo finit par reculer de quelques pas comme un signe d’abdication. Elle ne faisait pas vraiment le poids aujourd’hui, elle n’avait pas la force de se battre. Tout avait explosé d’un coup, pour la laisser lasse ensuite et seulement la fatigue en guise de compagne. En un sens, la certitude mal acceptée que l’insolente avait raison avait contribué à briser tout cet élan furieux peu représentatif de sa personne en temps normal. Alors maintenant qu’elle avait gueulé un bon coup, maintenant que la douleur continuait d’irradier sa pogne salement amochée comme une piqûre de rappel que toutes ses conneries avaient toujours des conséquences, ne restait que l’impression d’être complètement démunie face à quelque chose qu’elle avait, de toute évidence, complètement foiré. « Arrête, s’il te plaît. Arrête avec ça. » C’était pas un ordre, ça y ressemblait en rien. « J’en peux plus de t’entendre. » Plutôt une demande expulsée dans un souffle tandis que son pied, d’un dernier pas vers l’arrière, venait heurter la chaise envoyée dans les roses. D’un geste machinal, l’ex-militaire se baissa pour la redresser, avant de s’y échoir dessus.
D’une certaine manière, les dernières paroles avaient été les pires, une fois débarrassés de toute l’amertume accusatrice ; après avoir fissuré le mur derrière lequel Uzo s’était retranchée, l’aveu un peu pleurnichard lui avait laissé un aperçu des dégâts de ce qu’elle n’avait pas fait. Elle se prit la tête entre les mains, se massa les tempes du bout des doigts pendant quelques secondes supplémentaires de silence. Puis, le regard revint croiser celui de l’autre occupante de la pièce. « Tu crois qu’elle me convient à moi cette situation, dis ? Tu crois que j’aimerais pas que les choses soient autrement ? » La voix s’était calmée, à l’image de la miner qui se trouvait désormais à la place qu’on avait imposée à l’intruse quelques minutes plus tôt. « D’accord, j’aurais venir te voir, ok. Je l’ai pas fait, c’est pas que j’en avais pas envie. » Mais un seul problème à gérer à la fois, non ? Leigh et son caractère revêche lui bouffaient une énergie incroyable et au vu des quelques tensions qui s’étaient tissées la dernière fois entre les deux femmes, Uzo ne s’était pas sentie le courage de foutre un pied hors de la Mine pour elle, pour l’affronter, pour oser lui dire qu’elle lui manquait alors que c’était justement elle qui infligeait cette distance. « Puis, je voulais pas me faire pincer à zoner dans la Carrière alors que tout le monde ici était sur les nerfs. Ils ont trop besoin d’un coupable idéal à pointer du doigt. J’pouvais pas infliger ça à Anita. » Elle, elle avait déjà bien assez à faire avec tout le reste. Et certainement qu’elle n’avait pas confié les rênes à son bras droit pour devoir ensuite défendre cette dernière contre une poignée d’accusations infondées. « J’suis fatiguée de ces conneries, Leigh. Et toi, tu trouves rien de mieux à faire que de venir en rajouter une couche. Merci du coup de pouce, hein. » Un petit rire sans joie s’expulsa de ses poumons. Bon sang, ce qu’elle pouvait être injuste quand elle s’y mettait.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

long road to ruin there in your eyes Empty
MessageSujet: Re: long road to ruin there in your eyes   long road to ruin there in your eyes EmptyLun 16 Juil - 2:00

long road to ruin there in your eyes
You can decorate absence however you want- but your still gonna feel what’s missing.

Il y a quelque chose dans le regard adverse qui agrippe l’attention puis la poitrine de la fugitive. Leigh ignore s’il s’agit de regrets, de peur, d’incompréhension ou d’incertitude. Mais il se passe un truc dans la caboche d’Uzo. Un truc qui modifie juste assez le rapport de force pour calmer un chouïa la captive. Les sourcils s’arquent, les lèvres se tordent. Le comportement de sa comparse l’inquiéterait davantage encore si la colère ne s’était pas mêlée à l’ensemble. L’américaine perçoit sans mal la fatigue aussi bien physique que mentale qui accable les épaules de la soldate. En temps normal, elle aurait sans doute chercher à la dissoudre ou bien à l'obliger à déballer ce qui se passait concrètement. Mais après, elle pense posséder assez d'éléments pour se faire le tableau. « Non, tout ce que je sais en vrai, c’est que t’es au bout de ta vie. Et que quand on en est là, y peut se passer beaucoup de choses. Comme perdre le contrôle. » La brune a suffisamment côtoyé des personnes de tout genre et tout horizon pour pouvoir l’affirmer. Il ne suffit pas de grand-chose pour être animé par quelque chose de bien plus primitif et bien moins engageant que la bienséance ou la retenue, de se laisser submerger par cette rage sans même le conscientiser. Au moins, la militaire a visé le mur et pas sa tête. Un soupir, un peu d’indulgence qui  l’oblige à dénouer quelques muscles. « Pauvres lions, y a pas beaucoup de viande sur l’os mais elle est de qualité. » Qu’elle arrive même à commenter en tapotant inutilement sa cuisse. L’insoumise cherche sans doute à alléger cette tension d’après reproches. Surtout qu'elle ne la pense pas réellement capable d’un tel acte. Elle la teste, tente sans doute de retrouver un peu d’humanité, un peu d’attachement derrière la violence. Comme une gosse, elle court et tente de ramasser un semblant d’affection pendant qu’on la gronde vivement.

Elle n’espère à aucun moment gagner, Leigh ou obtenir ce qu’elle désire. Après tout, elle ignore elle-même ce qu’elle cherche en balançant tout ce phrasé. Un peu de lucidité, un peu de la femme qu’elle a appris à connaitre et ses idées bien plus tranchées. Sauf qu’à force de vouloir faire ployer les fondations de cette hargne, elle atteint l'organisme tout entier. Quand l’épuisée s’échoue sur  son siège, la piégée s’agenouille là où elle se trouve, se mord les lèvres pour s’efforcer de ne plus rien ajouter. Respectueusement, la furie accède à la requête de Wiley. Les mains liées se posent sur le haut du crâne tandis que l’échine se courbe. Prise de tête monumentale que la carrière aurait préféré s’éviter. Fixer le sol lui permet au moins de ne pas briser le silence et bordel, ça n'est pas facile pour elle d'endurer ce mutisme pesant. Ce sont les mots de son interlocutrice qui la délivrent de ce supplice et lui font relever le menton, croiser son regard. Facile de s’y laisser déconcentrer, plus compliqué de se rappeler qu'elle lui en voulait. Surtout après ces aveux réconfortants. « J’en sais foutrement plus rien vu que tu m’as pas causé depuis mille ans. » Vérité, pas tellement saupoudrée de réprimandes. Seulement du vide qu'elle ressent. Les explications l’incitent à se redresser quand cependant, les yeux deviennent un peu plus fuyants. Moins d’assurance après ces confessions qui légitiment l’absence et discréditent l’acte impulsif. Uzo réussit à renverser le jeu avant de la piquer une nouvelle fois. Montages russes, ascenseur émotionnel qui n’en finit plus de la ballotter. Ça s’achève sur l’acidité et Leigh n’arrive pas à ravaler son insolence quand ça revient. « De rien, c’est gratuit, offert par la maison. » Un pas en avant, six en arrière donc.

La prisonnière tend nonchalamment ses poignets attachés vers son maton. « Je me barrerais si je pouvais, hein pour que t’aies plus à m’entendre. Mais c’est pas spécialement possible. » Léger sourire crispé, ironique.  « Tu crois sérieusement que c’était mon but de t’emmerder en pointant mes miches ici ? Je suis pas une putain de maso qui attend que ça que tu la fouettes. » Elle en a marre de compter les points. Elle aussi, elle commence à saturer de cette altercation. Puis des tentatives de l’une et de l’autre de prouver qui est la plus à plaindre. Il lui faut de l’action maintenant, une résolution dont l'issue n'importe déjà plus. Ou peut-être que si. Elle ne sait plus. « Et donc, on fait quoi ? Tu me frappes pas, tu me jettes pas aux lions, j’installe un lit de camp ici et je me prépare à kiffer le pain rassis puis l’eau imbuvable ? Comment ça se passe ? » La semelle gratte le plancher mécaniquement, les baskets se foutent l’une devant l’autre ensuite. « T’as pas envisagé au milieu de ton mélodrame digne d’un soap latino que je pouvais peut-être aider ? Ça arrange personne ce qui se passe. Même les cons qui réalisent que dalle, ça les arrange pas, ils ont juste trop de merde dans l’œil mais voilà. » Et cela comprend Diggs. Ainsi que Jones et tous les autres bons penseurs de leurs camps respectifs. Dans un élan qui vise à enterrer – au moins temporairement, la hache de guerre, la détenue calent ses paumes contre l’épaule de sa tortionnaire. Contact aussi rassurant qu'insécurisant, Leigh n'est plus certaine de savoir comment la mineuse va le prendre. « T’es en train de nous taper une dépression nerveuse. Faudrait peut-être envisager une petite semaine en thalasso avant le burnout définitif. Je peux faire quoi pour réparer ma merde ? Et t’éviter de te tirer une balle, ça m’arrangerait vachement ça aussi. » Elle arrive pas à s’excuser, la furibonde. Comme elle arrive pas à se dire qu’il lui faut lâcher l’affaire. Les prunelles suivent vaguement les meurtrissures sur les phalanges de son vis-à-vis. Tout cela est stupide. Elles se concentrent inutilement sur l’autre alors qu’aucune n’est l’ennemie. Du moins, ose-t-elle l’espérer. « Tu te serais brisée la main, t’aurais encore réussi à dire que c’était ma faute, hein ? Je pensais que pour la roche, on utilisait des pioches par ici ou des explosifs. »  Remarque foireuse projeté sans réelle méchanceté que l’impertinente corrige immédiatement en virant vite ses doigts de la carrure voisine – simple mesure de précaution, elle y tient à ses mimines. « Ok, pas drôle, c’est trop tôt pour se poiler. »  Les mains retombent contre le corps, désarmées et impuissantes.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

long road to ruin there in your eyes Empty
MessageSujet: Re: long road to ruin there in your eyes   long road to ruin there in your eyes EmptyJeu 26 Juil - 0:03

Leigh Uzo
« long road to ruin there in your eyes »

Leigh tendit les poignets vers elle et Uzo fut à deux doigts d’effectuer le geste mécanique de délier les liens, de la chasser d’un geste comme l’on chasserait un chien trop intrusif et pot de colle. Elle se casserait bien volontiers, oui. Mais en attendant c’était elle qui était venue de son propre chef donc Uzo ne fit rien, l’idée se borna à rester dans ses pensées sans s’extérioriser le moins du monde. Non pas qu’elle souhaitât punir l’impertinente de son comportement, appliquer ses railleries au sens littéral du terme en attendant que Diggs vienne gueuler pour qu’on lui rende sa gonzesse – elle avait déjà fait assez de conneries comme ça récemment, et n’était de toute manière certainement pas stupide au point d’ignorer ce que cela risquait de déclencher – mais… elle ne savait pas, en fait. Elle était complètement paumée et maintenant que l’aveu s’était imposé de lui-même, il lui était bien plus aisé de reconnaître les faits que de s’enferrer dans une attitude guindée et raidie d’un surplus de tensions. Sauf que du coup, toute la fatigue accumulée des derniers jours venait de balancer un grand coup de godasse dans la porte, s’installer dans le salon, enliser ses pensées… bon sang, à quel moment avait-elle commencé à perdre le contrôle de la sorte ? Tout ça, ne lui ressemblait tellement pas.

La proposition porteuse d’un reproche non dissimulé se faufila jusqu’à elle – de l’aide – comme une pincette pour la faire tressaillir, une petite voix pour lui souffler à l’oreille “hé, je suis là, arrête de me repousser dans l’ombre” et la main sur son épaule fut un réconfort inattendu, une piqûre de rappel clamant que Leigh, initialement, n’était pas supposée être un défouloir où décharger le surplus d’émotions négatives. Un rire amer s’expulsa de ses poumons, un peu las, plus soupir qu'autre chose. « Ouais, je devrais peut-être demander à Reed de me signer un arrêt de travail, un mois au soleil au bord de la mer et les doigts de pieds en éventail. Tu viendrais avec moi, dis ? » Ironie pour parer à cette espèce d’inquiétude teintée de moquerie, elle releva les yeux vers Leigh et se fendit pour elle d’un pâle sourire sans joie. « Si je devais me tirer une balle, j’aurais pas attendu huit ans pour ça. » Pas les moyens qui lui avaient manqué, ni autrefois ni maintenant. Elle savait comment placer l’arme pour être sûre de se tuer proprement, pas comme ces légumes qui se foiraient à un centimètre près et se faisait gicler la cervelle sans parvenir à crever pour autant. Bien sûr, la médecine n’était plus comme jadis et elle finirait tout de même par arriver à son but mais quoi qu’il en soit, elle n’avait jamais envisagé le suicide comme autre chose qu’une porte de sortie à quelque chose de pire. Si un jour elle devait prendre la décision de se loger une bastos dans le crâne, ça ne serait que pour ne pas se retrouver à bouffer la chair de ses proches le lendemain.

Le contact se rompit et Uzo haussa les épaules avec une indifférence marquée. Un vague amusement sembla étirer davantage les coins de ses lèvres mais plus vis-à-vis de la réaction de son interlocutrice que par le contenu de ses propos. « On est plus à ça près. Autant en rire, c’est tout ce qu’on peut faire. » Autant rire des morts qui se relevaient, et du monde qui se barrait en couille, des Hommes qui continuaient de se faire la guerre avec leurs lances et leurs canassons et de la probabilité qu’ils se crèvent entre eux si le virus ne s’en chargeait pas à leur place. « Mais le fait est, que ça aurait été de ta faute. » Elle fit jouer les articulations de sa main écorchée et la douleur qui continuait de sourdre dans ses phalanges ne s’en raviva que de plus belle. Foutue de se briser les doigts oui, elle l’avait déjà fait lors de ses premiers entraînements lorsqu’elle apprenait encore comment cogner convenablement mais qu’elle canalisait mal sa force de frappe. « Tu veux m’aider, alors ? T’as toutes les solutions miracles que je m’échine à chercher ? » L’ironie restait encore là, bien sûr, mais quelque part tout au fond d’elle l’ex-militaire n’était pas complètement fermée à un coup de main. Un œil extérieur, qui verrait peut-être ce qui lui avait échappé à elle. « Peut-être que t’es en mesure de me dire qui s’est amusé à fournir à un tiers des informations tellement détaillées sur la Mine qu’on pourrait en dresser un plan et savoir exactement où se trouve quoi ? Et à qui ? Ou, pourquoi est-ce que nos stocks médicaux ont drastiquement baissé sans qu’on s’en aperçoive et sans que ce soient les nôtres qui en bénéficient ? Ou, où est-ce que Clay se terre et pourquoi, pourquoi, il a eu l’idée de faire une chose pareille ? » Elle soupira et l’agressivité de sa voix s’épuisa progressivement pour finalement venir s’éteindre comme la flamme d’une bougie que l’on souffle. « L’explosion aura au moins permis de découvrir d’autres failles, d’autres problèmes dans le système. Complètement indépendants de l’incident et bien sûr personne n’est venu nous dire qu’il en était l’auteur, ou pourquoi. » Rictus ironique, évidemment que personne n'aurait jamais eu la connerie de faire ça, mais elle aurait bien aimé n’avoir ne serait-ce qu’un indice à se mettre sous la dent, une minuscule preuve ou une direction dans laquelle regarder. La Mine, c’était toute sa vie depuis l’épidémie et elle avait eu très à cœur de voir ce complexe se développer, fructifier, survivre envers et contre tout et accueillir des nouveaux gens, des nouveaux savoirs. Que quelqu’un puisse souhaiter sa destruction, leur destruction à tous ceux qui y vivaient, lui échappait complètement.
« Oublie, tu devrais même pas être au courant de ça. » Son regard retourna se perdre ailleurs que dans les yeux de son interlocutrice ; ce genre d’informations n’aurait jamais dû sortir d’Hamilton et pourtant, elle venait de tout détailler à Leigh sans la moindre hésitation. Subsistait l’espoir ridicule, bien sûr, que sa camarade soit en mesure de lui fournir quelques éléments qui lui avaient échappé mais elle ne se faisait guère d’illusion ; au-delà de ça, si la confession avait un minimum de valeur c’était en ce qu’elle était la preuve que la seconde de la Mine faisait suffisamment confiance à la captive pour tout lui déballer et se dire qu’elle n’allait rien moufter dehors qui risquait de créer de nouveaux problèmes. Les querelles intestines n’étaient pas supposées être étalées au yeux de “l’ennemi”. « Donne moi tes mains, cette mascarade est complètement ridicule et la porte est fermée de toute façon. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

long road to ruin there in your eyes Empty
MessageSujet: Re: long road to ruin there in your eyes   long road to ruin there in your eyes EmptyJeu 9 Aoû - 0:39

long road to ruin there in your eyes
You can decorate absence however you want- but your still gonna feel what’s missing.

L’ironie de l’épuisée montre une fois de plus son mécontentement. Hantée par le rôle qu'elle a à jouer, Uzo ne semble plus pouvoir manier l’humour autrement qu’avec acidité. Le poids des responsabilités s’accumule sur ses épaules et même la poigne de Leigh ne pourrait le lui retirer. Au fond, de toute façon, ça n’a jamais été ses oignons. La brune n’a pas à venir foutre son nez dans les affaires de la soldate. Elle n’a aucune légitimité. Aucun droit de se trouver là à revendiquer une place qu’elle ne possède pas. Loin de se laisser démonter par les conclusions qu’elle ne cesse de tirer depuis qu’elle s’est faite si sournoisement attrapée, la fausse nonchalante surenchérit afin de conserver l’illusion d’être assurée dans une situation qui la met bien en défaut. « J’aurais plutôt opté pour la montagne quitte à choisir, avec quelques brebis. Puis la petite fermette qui fait plaisir. On pourrait même avoir des zombies de compagnie. Et y aura pas le passage obligé de l’épilation pour porter le bikini, tout bénef’, meuf. » Sourire carnassier qui dévoile ses quenottes, un peu forcé peut-être mais de toute façon, il ne reste pas en place. Dès la seconde suivante, il s’évanouit pour laisser place à une expression plus tendue. « On sait jamais à quel moment le pas se franchit, hein. » Des souvenirs ressurgissent. Leigh, elle n’avait pas vraiment de famille. Du moins, pas de membres du même sang qu’elle appréciait suffisamment pour la qualifier comme telle. Alors ses potes, c’était toute sa vie. Un suicide, elle en a vécu un, d’un de ses plus proches amis. C’est un sujet qu’elle n’aurait même pas dû lancer et avec lequel, elles jonglent toutes deux bien mal finalement. La trentenaire préfère ne pas débattre dès lors.

A force de marcher sur le fil, la chef de zone finit par se surprendre à rester en équilibre, à dix mille mètres au-dessus du sol. Sa remarque produit l’opposé de l’effet anticipé. Tant mieux, sans doute. Mais cela parait trop beau pour être vrai. Et comme pour lui donner raison, l’amère reprend le crachoir pour répandre le niveau de gravité de sa situation et pour lui démontrer le côté risible de sa présence ici, comme de cette aide qu’elle a tenté de lui proposer bien que les révélations doivent lui en coûter. Elle se sent d’autant plus con, Leigh quand son vis-à-vis ose l’accuser pour la main broyée et ne peut retenir le sarcasme quand il s’annonce en bordure des lèvres. « Bien entendu. Je t’ai dit ha tiens, Uzo, tu vois le mur là, j’aime pas comment il me regarde, vas-y cogne le. C’est pour ça quoi. Même si bon, je t’ai pas demandée de chercher à me coller un marron. J’aime bien mes yeux, surtout quand ils sont deux, tu vois. » Derrière les boutades habituelles de la furibonde, il y a un peu d’agacement pourtant. Elle n’aime pas ça, qu’on la juge coupable de réactions démesurées. Elle la trouve injuste, la militaire. Alors que la liste s’allonge, le visage s’assombrit et finalement, quand elle réussit à en placer une, c’est pour prouver son point. On ne peut pas s’attendre à tout, ni penser qu'on puisse réellement calculer les intentions d’autrui. « Parce que les gens sont pas des êtres toujours raisonnés peut-être ? Et qu’on les force à vivre dans des conditions trop restrictives ? Ça rend un peu dingue, ça fait devenir égoïste et complètement con. Tu vois tout de ta position avec les rouages mais ça reste des putain d’humains, y a des trucs irrationnels, des connexions qui se font et que tu peux pas expliquer même en réfléchissant cent dix ans. » Simple constat qu’elle ne développe pas plus. Les notes ont été prises au fond de la caboche, elle ne les répétera pas mais elle sait au moins comment tourner sa propre petite enquête avec ça. C’est un début.

Docilement, la prisonnière tend ses fers à son bourreau. Mais avant que la tortionnaire ne lui défasse ses liens, elle s’empare des poignets de cette dernière. Le regard se plaque à celui de l'harassée. « Je blaguais pas. Je peux vraiment sonder la carrière, je suis douée pour délier les langues et pour fouiner sans me faire choper. » L’ironie ne manque pas de la piquer. « Enfin d’habitude quoi. Après on a pas des jojo le rigolo à tous les coins du bordel aussi, ça facilite. » Haussement d’épaules. Les pouces roulent doucement contre la peau de la mineuse, serpentent contre ses veines machinalement. « Tu sais toujours pas ce que tu vas faire de ma gueule, pas vrai ? Diggs et Mendoza auraient sans doute quelques idées à te transmettre, écartèlement, broyage des os, ablation de la langue, mutilation des parties intimes, immolation par le feu, on a aussi la traditionnelle lapidation avec l’exécutée à poil pour plus de spectacle et de fun. » Petit aparté inutile auquel elle met fin très vite. La roublarde n’éprouve pas le même attachement sans doute à son petit lopin de terre que son interlocutrice. Cela n’enlève rien à ce qu’elle a pigé ce soir, l’investissement et la nécessité pour Uzo de maintenir en place, son Univers ici. Les paumes coulissent contre les doigts adverses. « Je vais voir ce que je peux faire. Je te garantis rien mais ça serait con de pas essayer en taupe de voir si y a pas des totos qui savent des trucs du côté de la carrière. Faudra peut-être démêler le faux du vrai mais ça fera peut-être une nouvelle base sur laquelle bosser. » Les mains forment deux poings désormais, la corde présentée sans plus tergiverser afin d’être libérée. « Au moins, je peux déjà te dire que c’est au point pour l’entrée principale niveau sécurité. Bon, après le suivi, l’interrogatoire, l’intimidation, ça peut s’améliorer. » Rictus un peu moqueur, un peu enjôleur tandis qu’elle patiente afin qu’on lui rende un semblant de liberté de mouvements.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

long road to ruin there in your eyes Empty
MessageSujet: Re: long road to ruin there in your eyes   long road to ruin there in your eyes EmptySam 25 Aoû - 20:21

Leigh Uzo
« long road to ruin there in your eyes »

Parfois, Uzo détestait Leigh ; d’autres, elle se demandait si la personne qu’elle avait fini par devenir au fil des ans méritât encore qu’on s’attache à la flanquer comme s'y obstinait la chef de zone. Son fichu acharnement qui la poussait à venir la chercher, à revenir à la charge alors même que l’ancienne militaire restait retranchée dans son coin et ses secrets sans plus rien lui partager à moins d’y être contrainte. Et pourtant… pourtant, les mains autour de ses poignets était un contact auquel elle n’avait pas la moindre envie de se soustraire et le regard de la captive un point d’ancrage bien plus important pour elle que ce qu’elle aurait été capable d’admettre. Elle crut sans la moindre hésitation l’affirmation de son interlocutrice et y acquiesça d’un très infime mouvement de la tête ; de toute façon elle avait un besoin quasi désespéré de s’accrocher à la moindre chance qui s’agitait sous son nez, quelle qu’elle soit. Ce n’était pas pour autant qu’elle allait s'empresser de fonder un monument d’espoir et d’attente autour de la bonne volonté de Leigh mais, si cette dernière était capable de venir laisser à la porte la moindre information, la plus petite trace susceptible de mener à l’un de leurs coupables, cela valait bien la peine qu’on s’y attarde, non ?
Un tout petit morceau de sourire revint devant les suggestions proposées quant au sort à réserver à la prisonnière. « Je ne suis pas sûre qu’Anita approuve la torture comme moyen de punition. Ni le fait que sa seconde soit à l’origine d’une nouvelle guerre entre carrière et mine. » Quoiqu’une ablation de la langue en bonne et due forme… Mais ses oreilles ne s’en réjouiraient que le temps de trouver le silence terriblement ennuyant. « Et puis quitte à ce que tu crèves, j’aimerais garder un joli souvenir de toi. En un seul morceau, et si possible pas défigurée. Fais-moi au moins ce plaisir, tu veux ? » Une fossette se creusa dans sa joue gauche tandis que le coin de sourire s’élargissait un peu plus franchement. « Je vais laisser à tes copains le plaisir de décider de ton sort. » Elle-même saurait bien s’expliquer devant Jones si l’esclandre parvenait jusqu’aux oreilles de la leader – et elle le ferait sûrement, inutile de se voiler la face à ce sujet –, de toute manière Leigh n’avait pas causé grands dégâts, et il ne leur était pas vraiment possible de la retenir otage s’ils ne voulaient pas se risquer un énième problème sur les épaules. Pratchett serait sûrement d'un avis différent sur la question mais tant qu'il ne s'agissait que de lui, elle serait bien capable de le gérer jusqu'à ce que son ressentiment se tasse.

« Merci. » Pour ce que tu fais, pour ce que je ne te demande pas. Même si cela ne devait déboucher que sur un énième mur, une nouvelle déception. Le jeu en valait la chandelle, à condition en tout cas que l’insolente ne se fasse pas pincer à laisser traîner ses oreilles et ses yeux là où elle ne devait pas. Qu’elle s’attire des emmerdes pour une cause avec laquelle elle était supposée ne rien avoir à faire et en ignorer tous les détails. « Hmm. J’en prends bonne note. » Les yeux se plissèrent, regard faussement vexé, tandis qu’Uzo abandonnait sa chaise pour se relever, les doigts simplement glissés autour des liens sans faire mine d’y toucher. Presque littéralement nez-à-nez avec sa captive, un vague instant de flottement sembla la traverser avant qu’elle ne se rassemble, l’air de rien. « Je ferai mieux la prochaine fois. T’as des propositions, peut-être ? » Un sourcil suggestif se haussa, rapide éclair d’amusement au fond des prunelles. « Ou bien tu préfères que je te laisse poings liés et t’abandonne ici ? Je peux toujours te mettre à l’eau et au pain sec jusqu’à ce qu’on vienne te réclamer, dehors. Et pour peu que personne ne se ramène… » Difficile de visualiser Leigh rester enfermée sans péter un plomb, toutefois. Alors ses mains glissèrent vers le nœud de l’attache, dénonçant l’absence de sérieux dans ses paroles pendant qu’elles s’attaquaient à défaire la contrainte ; la corde chut mollement au sol, vieux serpent inutile, et l’ex militaire recula d’un pas. « Tu sais quoi, j’aimerais vraiment que tu trouves un truc. Ne serait-ce que pour leur prouver qu’on est encore capable de bosser ensemble malgré tout. Et que ça sert à rien de se regarder en chien de faïence à chaque fois qu’on se croise quelque part. » Sauf qu’au fond, elle n’y croyait pas vraiment ; il y avait beaucoup trop de vieilles rancœurs entretenues d’un côté et de l’autre pour enterrer durablement la hache de guerre. « J’en connais ici qui seraient verts, de savoir qu’on devrait à quelqu’un comme toi un tant soit peu d’avancée sur tout ce bordel. » Uzo cependant, n’était pas du genre à tirer des plans sur la comète. Même si l’idée l’amusait, elle ne s’attendait pas plus que ça à voir le phénomène se produire pour de vrai. Et de ce fait, serait certainement plus qu’heureuse de se voir contredite là-dessus.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

long road to ruin there in your eyes Empty
MessageSujet: Re: long road to ruin there in your eyes   long road to ruin there in your eyes EmptySam 1 Sep - 23:36

long road to ruin there in your eyes
You can decorate absence however you want- but your still gonna feel what’s missing.

Les frictions concèdent un peu de place à la chaleur. Elle ne la déniche qu’avec parcimonie sur les lèvres de la soldate. Ce sont de légers sourires qui viennent froisser des expressions sévères. Mais ça lui suffit à la trentenaire pour s’assurer qu’elle n’ira pas jusqu’à définitivement la renier. Du moins pour l’heure. Que se passera t-il quand elle parviendra à s’échapper de cet endroit ? Qu’elle sera confinée dans sa propre zone, passera de nouvelles journées à se demander ce qu’Uzo traverse sous-terre, entourée par quelques cailloux ? De nouveaux mois de silence, de nouveaux motifs pour croire à sa défection. Elle va devoir se faire une raison, Leigh. Désormais, la brune ne franchira plus les limites, pas pour quelqu’un qui s’applique à lui remettre en perspective les enjeux. Elle est le cadet de ses soucis et sans doute, à raison. Elle devra éventuellement arrêter de courir derrière un fantôme trop occupé à gérer son royaume. Lâcher prise sur ce qu'elle ne peut définitivement pas contrôler, les autres, la politique. Et les souhaits de la silencieuse. Redevenir dépendante du bon vouloir de la mineuse ne l’enchante pas. Mais elle n’a plus tellement le choix. La sentence au-dessus de sa tête ne tardera pas à lui tomber dessus. Et sa comparse prend grand soin de le lui rappeler. Elle la relâche aux loups. Et semble presque s’en moquer. La furibonde devrait la remercier peut-être. Mais avec la militaire, elle se demande si la stratégie ne prime pas totalement sur les relations. Elle peut le comprendre, la chef de zone mais ça ne l'aide pourtant pas. Elle ne sait plus où elles en sont, ni où elle en est tout court, Uzo. Alors l’américaine décide de continuer sur sa lancée. «  Mes copains vont être ra-vis. Ça va être la grosse teuf quand ils vont voir ma sale gueule.  On va sans doute me rôtir les miches. T’es sûre de pas vouloir assister au barbecue ? Surtout que t’inquiète, mon minois va rien avoir jusque-là, tu pourras le peindre dans le moindre de ses détails pendant que je me tords de douleur. » Et si Diggs décidait de la renvoyer dans la nature ? S'il l'exécutait réellement ? Faut dire qu'elle a menacé l'équilibre instable entre les deux factions. Ca mériterait une sanction à la hauteur du crime.

La fatigue mentale ne tarde pas à menacer les méninges de la captive. Elle n’arrive pas à se la présenter en ennemie, d’autant plus quand le lien s’écroule à ses pieds. « Sinon davantage de chaleur humaine, ça serait un bon début. » Sourire carnassier pendant que les paluches viennent cintrer les poignets un peu endoloris. « Tu serais surprise du nombre de femmes éplorées que je laisserais derrière-moi si tu me séquestrais ici pour ton propre plaisir… Elles viendraient jusqu'ici pour te botter le cul et me récupérer. » La langue claque contre les dents, le rictus s’étend. La confiance vient s’ajouter à l’ensemble, sans doute un accès de foi qui lui passera. « Je vais m’appliquer pour vraiment trouver quelque chose. Surtout si ça peut rappeler qu’on a tout à gagner avec une réconciliation des Capulet et des Montaigu, Juliette. »  Bien entendu, elle ne compte pas préciser quel rôle elle aurait à jouer dans cette pièce. Elle-même l’ignore. Et peu importe de toute manière. « Tu vas être forcée de venir ramasser les morceaux de ce que j’aurais peut-être déniché du coup. »  Regard un peu plus dur, sans doute animé par quelques rancœurs. Elle croit savoir, sentir au fond de ses tripes que la vérité finit par s’y étirer. Sans doute que la belle n’y reviendra jamais au bourbier. Le cœur un peu lourd et la mine un peu résignée, Leigh s’avance vers la porte sans toutefois l’ouvrir. Le dos calé juste à côté de l’entrée, elle exécute un mouvement du bout du menton en direction de son bourreau. « Tu me raccompagnes jusqu’à la sortie ? Ou je me démerde pour la trouver ? »  Quel protocole à respecter après tout ? Elle ne sait vraiment plus comment agir avec son interlocutrice et choisit donc de la jouer comme elle l’a toujours fait. Détachée, faussement sûre d’elle et plus, elle n’a plus qu’à prier pour que ça suffise. A s’en sortir autrement que les deux pieds devant. Et cela englobe ce qui l'attend au coin du pif une fois qu'elle sera à l'extérieur, à aborder de plein fouet le jugement du Roi.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

long road to ruin there in your eyes Empty
MessageSujet: Re: long road to ruin there in your eyes   long road to ruin there in your eyes EmptyDim 2 Sep - 23:54

Leigh Uzo
« long road to ruin there in your eyes »

Juliette. Le sourire revint, grimpa jusqu’aux yeux où il vint loger un éclat de malice. « Et puis quoi, tu vas me trouver un époux à marier pour officialiser la paix des clans ennemis ? » De toutes les tragédies que Leigh aurait pu citer pour illustrer son propos d’un de ses sempiternels traits d’humour ironiques, cette comparaison-là était suffisamment improbable pour lui donner envie de rire. Dieu savait qu’elle en avait bien besoin, ces derniers temps… Mais comme à chaque fois la légèreté fut éphémère et toute trace d’amusement s’évapora de son visage alors que sa compagne reprenait sur ton autrement plus différent. Et Uzo, elle n’était pas plus aveugle que sourde, percevait clairement la rancune qui ne prenait même pas vraiment la peine de se cacher dans les paroles de sa prisonnière. Méritée, encore une fois, pas vrai ? « Tu voudrais me faire déplacer sur un “peut-être” ? » Moquerie sans réel sérieux, mais les traces d’amertumes n’en restaient pas moins présentes en arrière plan face au reproche énoncé à demi mots.
Leigh s’avança vers la porte et Uzo resta au centre de la pièce, son regard seul suivant la chef zone tandis que le corps se complaisait dans une immobilité légèrement tendue, comme entravé dans l’hésitation revenue de ne plus bien savoir que faire, quoi dire. Les questions fusèrent à travers le silence brièvement réinstallé et l’ex-militaire s’ébroua tandis qu’elle se décidait finalement à rejoindre sa comparse. « Tout dépend de la volonté que t’as à sortir d’ici, elle lâcha tout en revenant à sa hauteur. Les gens ont la fâcheuse tendance à être plutôt réactifs face aux intrus. Surtout depuis quelques semaines. » On se demandait bien pourquoi. Mais quoi qu’il en fût, il restait certain que Leigh ne ferait pas dix pas toute seule dans un des tunnels avant qu’on ne la renvoie dans la pièce qu’elle venait juste de quitter. « Mais si tu veux tenter ta chance… » Le rictus ironique se peignit à nouveau sur ses lèvres, léger, et mêlé à autre chose d’indéchiffrable. Elle ne la mettrait pas au défi, toutefois, ne prendrait pas le risque de savoir si la chef de zone était à ce point tête brûlée pour se piquer de le relever quand même, et son poing vint heurter deux fois le battant de la porte une seconde à peine après que sa voix se fut éteinte. « Je préfères te raccompagner, j’aimerais autant éviter qu’un troupeau de femmes éplorées vienne geindre à l’entrée de la Mine. » La porte s’ouvrit sur ses entrefaites et le rictus disparut de son visage tandis que l’habitude lui faisait redresser les épaules et peignait sur son expression l’air un peu plus austère qu’elle réservait à ses subalternes quand ceux-ci étaient en service. « Morgan, va me récupérer ses affaires, tu veux ? J’en ai fini avec elle ici. » Le regard se fit suffisamment dissuasif pour que le concerné ne se pique pas de la moindre question à ce sujet, et elle attendit qu’il eût tourné les talons pour s’effacer du seuil de la pièce, invitant d’un simple geste la captive à se glisser hors de sa geôle et à la précéder dans le couloir qui menait vers l’entrée principale.
Quelques pas seulement, avant que la main d’Uzo ne vienne se glisser contre l’épaule de Leigh, freinant son allure tandis que ses lèvres venaient trouver l’oreille de la meneuse. « T’es une putain d’emmerdeuse doublée d’une inconsciente, tu le sais ? Tu m’as manqué, un peu. » Quoique ce genre de retrouvailles forcées fut loin d’un schéma idéal ni même foncièrement positif. Subsistaient encore trop de non-dit entre elles, de rancœurs ravalées. « Mais prends pas ça pour une invitation. » La main glissa de l’épaule pour se transformer en une tape un peu plus vigoureuse entre les omoplates, suggérant à sa compagne d’accélérer le rythme à nouveau alors qu’elle remettait un peu de distance entre elles. « Je viendrai. » Pas une promesse. Mais toujours mieux que rien, non ?
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

long road to ruin there in your eyes Empty
MessageSujet: Re: long road to ruin there in your eyes   long road to ruin there in your eyes Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
long road to ruin there in your eyes
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Influenza :: RP Archivés-
Sauter vers: