Sujet: Anything for you my queen ft Marisa Mar 10 Jan - 9:57
Les geôles de Stonebriar humaient bon la pisse et la mort. Arthur n’en était pas à son coup d’essai mais passer de visiteurs à hôtes n’avait rien d’une partie de plaisir. Oh bien sûr, il n’était pas stupide, il pensait que la mort s’abattrait bientôt sur lui tel un couperet. Sans illusions et sans espoirs, il se surprit à penser qu’il ne regrettait pas. Evidemment, on ne pouvait pas être plus loin de la définition du mot panacée mais ne vivre qu’à moitié ne valait pas nécessairement de continuer. La plénitude de cet instant où il avait cru gagner et pouvoir garder la Reine. Pouvoir tout s’approprier d’un coup, d’un seul, ça n’avait pas de prix. Jusqu’à, et bien, jusqu’à ce que ça dérape naturellement. L’occasion n’avait pas fait de larrons et le voleur se retrouverait bientôt avec la tête coupée. Jonas lui avait déjà rendu une visite de courtoisie plus tôt ce matin. Ce bon vieux bourreau, toujours plein de professionnalisme, avait fait son office. A la surprise de l’homme à la crinière hirsute, il n’avait pas eu l’air d’en tirer autant de plaisir que d’ordinaire. Ils s’entendaient bien tous deux avant cela. Assis inconfortablement contre un pan de mur, il a les mains qui pendent alors que ses poignets sont posés sur ses genoux. Ses mèches glissent le long de son front masquant en partie son visage. Un rire moqueur sort de ses lèvres alors qu’il réalise l’ironie de la situation. Si on lui avait dit qu’un jour il finirait dans cette situation. La vie avait de drôles de manière de proférer des enseignements. Un bruit résonne entre les râles d’agonie et de souffrances des autres prisonniers. C’est un bruit régulier et doux. Il pense l’avoir fantasmé au début mais il devient clair à mesure que la personne se rapproche que ça n’est pas le cas.
Il n’a pas besoin de redresser la tête pour savoir que c’est elle. Gabriel passera sans doute plus tard mais le ton sera sans doute encore plus déplaisant. Les traits parfaits et marmoréens de Marisa lui apparaissent enfin alors qu’il redresse la tête, éperdu et heureux comme un idiot de la voir paraître. Il n’est pas certain que ça soit réciproque. Quoique la situation étant ce qu’elle est, il est probable qu’elle-même soit partagée entre diverses gammes d’émotions difficilement quantifiables et définissables. Lui en tous les cas si calme d’ordinaire ressent un raz-de-marée à sa présence. Son cœur s’emballe et le cœur serré, il attend que sa Reine devienne son bourreau. Il ne se lève pas pourtant, dardant simplement son regard dans le sien une dernière fois. Une dernière fois pour toutes les autres. « Je vais mourir n’est-ce pas ? » Le ton est moqueur presque comme s’il n’en revenait pas lui-même. Il a ce quelque chose de bravache et de macabre, ce quelque chose de quelqu’un qui a peur de mourir mais ne l’admettra jamais. Parallèlement, si c’est de sa main, il endurera mille morts. N’importe quoi pour Marisa, sa Reine.
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Sujet: Re: Anything for you my queen ft Marisa Dim 22 Jan - 22:30
La fatigue pèse sur tous les endroits du corps où elle peut le marquer. Le chagrin broie sa trachée et chaque respiration se fait plus lourd que la précédente. Gabe vient de partir. Il vient de la planter devant tout le monde. Il la laisse injustement pantelante dans le pire moment. Ils devraient être à deux, faire front. L’angoisse sourde, dévorante et disproportionnée enfle ; rogne chaque recoin de son esprit. Les pas lourd et lents de Marisa la guident vers les geôles de Stonebriar, et d’un ton sec, la reine congédie tout le monde. JJ s’attarde, mais lui aussi se fait renvoyer d’un geste las, après avoir pris quelques ordres de sa reine. Il s’enfonce un instant dans les entrailles de son antre. Marisa perçoit du bruit, des échos de paroles, puis le boucher revient, lui adresse un regard et quitte à son tour l’endroit. Le sous-sol semble étrangement désert, vidé de ses occupants gardiens. Le bruit des pas résonne dans l’immensité de béton. Elle trouve Arthur là où elle la fait envoyer, dans l’une des cages improvisées du mall. Encore couverte de sang, de crasse, de larmes et de sueur, Marisa scrute en silence Arthur, sans jamais rien dire. Elle tire finalement une chaise et se plante devant l’homme, entravé. « Je vais mourir n’est-ce pas ? » La reine ne répond pas immédiatement et laisse planer un long silence. Elle ne s’est pas posée la question. « Gabriel est parti, elle fait finalement, sa voix cuivrée comme éteinte. Je ne sais pas s’il va revenir. Il voulait… il voulait s’occuper de toi, et j’ai dit non, tu sais ? Alors il est parti... » Marisa ne le regarde pas vraiment, comme elle débite les mots. Et comme elle parle, elle joue avec le barillet du revolver, faisant tourner et claquer comme un tic le cylindre de métal. A moitié plongés dans la pénombre, ils ne se distinguent que mal, et peut-être a-t-il à nouveau sombré. Le visage encore maculé du sang de l’homme qu’elle sommairement exécuté, de larmes et de crasse, elle contemple sans le voir l’homme qui lui fait face et pèse ce qu’elle a perdre en l’éliminant immédiatement, et tout ce qu’elle a gagné. Un temps durant, elle se range aux arguments de son frère. Alors elle lève le canon et vise Arthur. Son doigts joue avec le cran de sureté, et compulsivement, tant qu’il n’est pas levé, elle appuie sur la gâchette.
« Explique-toi, elle exige d’une voix d’un coup bien plus froide et dure à l’image de l’expression collée à son visage. T’étais pas heureux ? Qu’est ce qui t’a pris ?! » La colère enfle dans sa poitrine, descend le long de ses tripes, se loge dans le ventre et dans les phalanges. Marisa se retient de se lever et de rouer de coups son amant, et de cogner, cogner, jusqu’à qu’il ne reste plus rien de lui. Elle se retient, parce que plus que tout, elle veut comprendre. Elle veut une réponse. « Réponds-moi ! »
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Sujet: Re: Anything for you my queen ft Marisa Lun 27 Fév - 16:57
Le silence est une plaie douloureuse. Il se rajoute à la flopée de marques qui parsèment son corps et son esprit. Il n’a pas peur de mourir mais il ne peut pas dire non plus que ça lui fasse plaisir. Qui serait heureux de mourir ? Certes, s’il était mort en protégeant une personne qu’il aimait, il n’aurait pas regretté. Cependant à cet instant, c’était son égoïsme et sa jalousie qui avaient menés le jeu. Son opportunisme sans doute aussi. Tout cela avec un soupçon de folie. Juste ce qu’il faut pour commettre l’irréparable. Franchir la ligne mais se vautrer lamentablement, encore mieux. Pourtant alors qu’il a la sensation qu’on jette du sel pour le torturer, les mots de Marisa l’apaise. Il sent comme une coulée chaude traverser sa gorge. La chaleur vient de l’intérieur. Il ne devrait sans doute pas se sentir si rassuré, si heureux. Tout s’évapore alors qu’hagard il observe la femme qu’il aime pointer une arme devant lui. C’est tellement surréalisme et ça se passe tellement vie qu’il a l’impression un bref instant que la balle est partie. Surpris, il constate qu’il n’en est rien. Cependant, le ton froid et sans égard de Marisa est bien plus douloureux qu’une balle. Il siffle aux oreilles d’Arthur comme une sirène stridente et cassée. Malgré tout, il était reconnaissant d’être encore vivant et de pouvoir les entendre.
Las et vidé de toute énergie, il n’a pas le réflexe de lui répondre. Il la contemple sans la voir. Qu’est-ce qu’il peut bien lui dire ? Il n’est pas certain de pouvoir formuler une explication qui soit rationnelle. Pourtant, il doit bien finir par parler et verbaliser ce qu’il n’a jamais osé dire. C’est difficile et lui qui ne manque pas de mots d’ordinaire a l’impression qu’ils se battent en duel pour savoir lesquels sortiraient en premier. Le commandement de Marisa le fait sortir de sa torpeur. « Qu’est-ce que tu veux savoir que tu ne sais pas déjà Marisa ? » Ses yeux se plantent dans les yeux alors qu’il prononce son prénom. Des milliers de souvenirs refluent. Il se voit l’appeler par son prénom dans des situations beaucoup plus plaisantes et ça lui vrille le cœur et l’esprit. Non décidément, ses raisons ne sont pas claires même pour lui. Ses raisons sont trop mélangées trop conflictuelles. Ne peut-elle pas simplement deviner sans qu’il doive tout lui expliquer. « Rien de ce que je pourrais dire aujourd’hui ne changera quelque chose, n’est-ce-pas ? Tu n’as pas envie de me tuer, tu n’as pas non plus envie de perdre Gabriel. Ce que j’ai fait.. » Il se sent étrangement confus, il ne sait pas bien comment la phrase va finir. Lorsqu’il pense aux possibilités, tout lui semble creux et dénués de sens. « Je devais le faire. » Il a conscience de ne pas lui avoir dit grand-chose mais il a besoin de remettre en place ses idées. Comment expliquer une chose qui lu ia semblé sur l’instant une telle évidence. Gabriel devait mourir, il voulait tout pour lui et être dans l’ombre ne suffisait plus. Pourtant, il aime Gabriel plus que lui-même. Il était prêt à sacrifier cette part de lui pour elle. Le comprenait-elle seulement ? Si elle aussi pouvait entendre les sirènes de la tentation, sans doute qu’elle lui tirait une balle plus vite dans le crâne à moins que par miracle elle ne vienne coller ses lèvres contre les siennes comme avant. Avec les Rosarios, on ne savait jamais. Avec Arthur, on savait encore moins.
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Sujet: Re: Anything for you my queen ft Marisa Jeu 11 Mai - 23:40
Il parle, l’effarant, il parle mais ne dit jamais rien. Marisa écoute les mots vides qu’il aligne et qui font gonfler la colère dans sa poitrine. Qu’est-ce qui la retient de lui enfoncer les phalanges dans la mâchoire ou un canon dans le fond de la gorge ? Rien, si ce n’est un horripilant romantisme qui retient sa main et sa balle. C’est Gabriel qui a raison, bien sûr, Arthur mérite de mourir. Une mort crasse, lente et douloureuse. Un sale rictus lui mange le visage tandis que quelque part dans sa poitrine, ça tire un peu moins et ça brûle un peu plus. Elle ne prend, pourtant, pas la peine de démêler les sentiments qui lui agitent le palpitant, l’adrénaline et les envies de revanches. Elle veut qu’il morfle autant qu’elle souffre et plus encore. Elle veut qu’il supplie pour la mort, une mort rapide et pas celle longue et crasse que Marisa lui promet déjà. Les yeux fixés dans ceux du traitre, elle garde le silence encore un long moment. « Tu le devais… elle répète comme songeuse. Hm ! Le revers percute violemment la mâchoire, dont le craquement raisonne presque agréablement aux tympans de la reine : c’est la crosse du flingue qui a frappé, pas les phalanges. Non, tu as raison. Tu peux dire ce que tu veux, ça ne changera jamais rien. » Une grimace sardonique sur le visage, Marisa aiguise ses armes et quand elle reprend la parole, c’est pour un coup fatal.
« Je suis enceinte. Il est de toi. »
Bien sûr, que c’est Arthur le géniteur. Elle sait depuis longtemps que Gabriel ne pourra jamais la trahir en lui infligeant une grossesse. L’amour que se porte Gabriel et Marisa est absolu, entier, furieux, passionné et égoïste. Jusqu’à ce qu’ils rencontrent Arthur, il était impossible d’imaginer une tierce personne dans l’équation. Jusqu’à Arthur, il était inconcevable d’envisager un enfant. Cette révélation, c’est comme du gros sel sur une plaie purulente. C’est lui faire prendre conscience de tout ce qu’il perd, de tout ce qu’il a déjà perdu. Sans rien à ajouter, Marisa se lève et quitte les geôles, à peine ravie du chagrine qu’elle espère imposer à Arthur. S’il l’appelle, elle ne l’entend pas. Elle pense à Gabriel. Ce qu’elle va lui dire, quand il reviendra – il reviendra, elle s’en persuade. Sur la chaise, en face d’Arthur, elle a laissé le flingue bien en évidence.
*
D’abord, Marisa descendait tous les jours rendre visite à Arthur. Jamais en même temps que Gabriel. Souvent, elle lui racontait des banalités, la vie du mall, sans jamais attendre de retour. La torture qu’elle lui inflige n’est pas moins violente que celle que Gabriel lui fait subir. Elle est juste moins sanglante. Mais, chaque fois, elle s’attache à lui rappeler tout ce qu’il a perdu et qu’il ne retrouvera jamais. Volontairement, elle n’a pas reparlé du bébé. Et tant qu’il ne le fera pas, Marisa ne lui dira rien. Puis, le temps passant, elle est venue moins souvent et moins régulièrement. Comme d’habitude, en réalité, Marisa a rangé ses émotions, bandé sa volonté pour oublier son amertume et sa rancœur. Bien sûr, elle n’oublie pas Arthur, mais elle n’y pense plus autant. Elle panse ses plaies et s’interdit le chagrin.
La joie se lit sur son visage quand elle descend dans les geôles, pourtant. On vient de sortir Arthur de l’arène, et quand elle le retrouve, il est toujours couvert de tripes et de sang. « Bonjour, Arthur, elle fait la voix chaude et coulante. Comment vas-tu, aujourd’hui ? »
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Sujet: Re: Anything for you my queen ft Marisa Mar 6 Juin - 11:08
La violente beauté de Marisa ne cesse de l'émouvoir. Il se maudit parfois de ne pouvoir supporter de se soustraire au regard d'argent qui le transperce plus que n'importe quel arme. Il regrette de l'aimer suffisamment pour ne parvenir à la haïr que pour l'aimer davantage. Il voudrait qu'elle ne soit pas là et pourtant il enrage de son absence. Cette femme a jeté depuis toujours un sort inaltérable sur lui. Il n'en est que le témoin et la victime. Il n'a pas su quoi répondre quand elle a énoncé sa grossesse. Il pensait qu'elle ne pouvait tout simplement plus avoir d'enfants. Arthur n'avait pas non plus trouvé à répondre l'évidence même concernant ce gosse. Elle ne pouvait pas savoir de qui il était. Le brun n'avait cependant jamais ramené sur le tapis cette nouvelle car il ne doutait pas du fait que Marisa avait réglé le problème à sa manière. Il aurait ri du contraire. Marisa pouvait être beaucoup de choses mais elle ne serait jamais mère. Elle ne l'avait tout simplement pas en elle. Arthur aurait pu imaginer l'ancien Arthur devenir père mais il savait que le nouveau non plus aurait été une bien piètre imitation. Il ne se voyait pas s'encombrer d'un enfant. Toutes ces pensées l'occupaient dans sa cage de fer alors qu'il attendait inquiet sempiternellement que la torture vienne rompre la monotonie de son existence. S'il restait un tant soit peu sain d'esprit cela ne tenait sans doute que du miracle. Les jours se ressemblent tous et lorsque Marisa lui parle, ça n'est pas la première fois qu'il revient de l'arène. Il l'observe un instant sans la voir. Il ne sait pas d'où lui vient encore cette force de lui répondre et de ne pas montrer sa faiblesse mais il continue de répondre quitte à finir par se faire arracher la langue un jour. Renoncer à s'affirmer c'était perdre ce qui lui restait encore d'humain en lui.
"J'ai toujours le même plaisir à te voir. Le fait que tu viennes aussi souvent montre bien que tu penses encore à moi" Il tente le sourire de provocation mais il lui semble une pâle copie de ce qu'il était avant. Chaque jour, il meurt un peu plus et bientôt on ne retrouvera de lui que les cendres d'une existence misérable passée d'endormi à sous-fifre pour terminer bouffon. "Alors, quelle torture me réserves-tu aujourd'hui ? Est-ce qu'après la dixième, j'ai le droit à un traitement spécial ?" Il n'avait jamais réalisé avec autant d'amusement à quel point plus la situation était désespérée et plus il se retranchait dans ce qui lui restait. Son esprit imaginait tous les jours mille bravades pour ne pas donner la satisfaction aux Rosario d'avoir gagné sur toute la ligne.
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Sujet: Re: Anything for you my queen ft Marisa
Anything for you my queen ft Marisa
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