Sujet: Wild Hunt (ft. Johannie) Mer 23 Nov - 19:38
WILD HUNT Nathan & Johannie
Voilà plus d'une heure que Nathan marchait, son fusil sur son flanc, serré contre lui par la bandoulière qu'il avait resserré pour se déplacer plus aisément. Le fusil, un SR25 équipé d'un trépied et d'une lunette, battait quand même légèrement à chacun de ses pas, sans pour autant vraiment le gêner ; mais produisant quand même un cliquetis assez audible. Au cas où il en aurait besoin, le holster de son pistolet attaché à sa jambe était laissé ouvert, et une hachette complètement métallique pendait à sa ceinture. Sa tenue, constituée de différentes pièces de treillis délavés et d'un camouflage pas forcément identique, se mêlait assez bien à la désolation environnante, puisqu'elle était tout aussi terne et triste. Sous ses pieds, le mélange de cendres, de brindilles et de terre amortissait chacun de ses pas, produisant un bruit assez léger. S'il faisait attention à ce qu'il se passait autour de lui, parce qu'il était dehors, et parce qu'à chaque instant il était en danger, il était encore plus concentré sur la carte usée par le temps et l'humidité qu'il tenait entre ses mains. Il avait trouvé celle-ci dans une des maisons qu'ils avaient récemment ratissé, et il avait gardé cette découverte pour lui. Pas vraiment par égoïsme, puisque s'il trouvait quelque chose, cette chose serait remise à la ville ; mais par simple souci de mobiliser des ressources et des hommes pour un bunker d'un survivaliste qui pourrait être déjà complètement vidé. Il baissa la carte, et jeta un coup d’œil aux environs, avant de vérifier sa boussole. S'il savait toujours se servir d'une carte, il ne devait plus être très loin. Il expira, puis secoua la tête, comme pour se réveiller. Sans trop savoir pourquoi, vraisemblablement par une ancienne mais bonne habitude d'un militaire approchant d'un objectif, il desserra la lanière de son arme, et il la prit en main correctement. Il l'épaula une première fois, pour l'ajuster et vérifier au passage le zeroing de la lunette montée sur l'arme, se préparant à la possibilité d'un combat à courte portée. Puis, après avoir baissé son arme, il se remit en route, aux aguets, le doigt au dessus de la gâchette, et la main gauche tenant fermement le garde-main du fusil. Il n'était vraiment plus très loin, quand un bruit le fit s'accroupir. Il reconnut très vite le bruit assez caractéristique d'un sabot, et celui ci était le seul à rompre le silence presque inquiétant qui régnait maintenant sur les bois environnants ; à croire que malgré l'incendie, un peu de vie demeurait dans le coin. De la vie, de la viande surtout, un met rare et apprécié en ces temps. Il aperçut bien assez tôt la créature, un cervidé, s'avançant en marchant, broutant les rares pousses d'herbe verte qu'il trouvait. Nathan pesa alors le pour et le contre ; s'il tirait, il allait attirer les rôdeurs et l'attention. Mais il pouvait certainement porter la créature et la ramener sans trop de souci à Olympia. Mais c'était une bonne quantité de viande et de peau à coup sûr. Il prit donc sa décision, et s'approcha furtivement, comme s'il tendait une embuscade à d'autres hommes au final, tout en veillant à rester à une bonne distance, entre cinquante et soixante mètres, de la bête. Il déplia doucement le trépied de son arme en s'avançant, tout en fixant la créature, qui était visiblement tombée sur une touffe d'herbe plus coriace que les autres. Il posa alors les pieds de son arme sur les restes d'un tronc d'arbre, afin d'avoir un tir parfait, et son doigt s'approchait de la détente alors que la bête levait brusquement la tête...
Influenza
gotta catch them all
Hurlements : 1502
visage : Ton prince charmant.
crédit : BALACLAVA.
survit depuis le : 15/04/2016
capsules de troc : 3251
Sujet: Re: Wild Hunt (ft. Johannie) Mer 23 Nov - 20:05
En un bond, le cerf avait disparu pour de plus verts pâturages, ne laissant derrière lui que le vide et votre déception.
Soudainement, le martèlement de la course d'un animal se fait entendre. Massif, lourd, c'est un sanglier paniqué par le craquement sourd d'une brindille brisée, qui heurte Nathan de plein fouet, trébuche, et se cogne à un tronc. Avant de repartir, fou, dans la direction opposée. Son affolement semble lui faire perdre tout sens de l'orientation et il s'arrête un instant, haletant.
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Sujet: Re: Wild Hunt (ft. Johannie) Sam 26 Nov - 15:08
♔ Nathan & Joe
» wild hunt
Joe observait la progression de l'animal à travers la lunette de son fusil de chasse depuis déjà quelques minutes. Elle n'avait aucune intention de tirer : non sans une certaine admiration, elle observait le cerf se mouvoir à travers son environnement et avait inconsciemment ouvert les portes à un flot de souvenirs remontant de son ancienne vie, celle d'avant l'Apocalypse. Elle était consciente du gaspillage subséquent à la mort du cerf : trop lourd pour elle, il n'y avait aucun moyen qu'elle le ramène entier à la mine, alors quel intérêt de mettre un terme à sa vie ? Sans qu'elle ait entendu un bruit, l'animal sembla brusquement très alerte et détala sans crier gare, désertant les lieux en quelques bonds agiles et rapides. Il ne lui fallut que quelques instants supplémentaires pour que Joe ait un aperçu de ce qui avait pu déclencher la fuite du roi de la forêt : un sanglier affolé déboula tambour battant dans son champ de vision, écartant ou piétinant les végétaux sur son passage dans un galop qui ne laissait aucune place à la discrétion. Elle baissa son fusil et, se préparant à abandonner son poste d'observation, se redressa et entreprit de rebrousser chemin.
Le coup de feu la fit sursauter. La jeune femme se retourna immédiatement, sur ses gardes, et chercha l'animal du regard pour finalement l'apercevoir, immobile et encore bien vivant, à priori vierge de toute blessure. L'observer à travers le viseur lui fournit des informations supplémentaires que la distance qui les séparait ne lui permettait pas d'avoir à l’œil nu et elle put enfin apercevoir celui qui était probablement le tireur. La situation actuelle ne lui permettait toutefois pas de lambiner : affolé par le bruit, le sanglier pouvait très vite échanger sa panique pour de l'agressivité et se retourner contre l'humain qu'il avait bousculé dans sa course. Sans réfléchir davantage, elle profita donc de ce que l'animal n'était pas encore tout à fait remis du choc, visa et tira. Cible facile, puisqu'immobile : pour un chasseur expérimenté comme elle, le défi était moindre et fut remporté avec brio.
« Je vous préviens, je n'hésiterai pas à tirer une seconde fois. » Mensonge évident quand on connaissait Joe, mais mensonge nécessaire tandis qu'elle s'était rapprochée du cadavre encore chaud. Dans la densité de la végétation, elle avait perdu de vue l'homme qu'elle avait défendu et tout son corps était tendu, prêt à la fuite ou la défense face à l'inconnu. Depuis combien de temps était-il ici ? Était-il au courant de sa présence ? Pire, l'avait-il suivi ? N'importe quel scénario était envisageable vu l'époque et elle préférait ne pas écarter la possibilité que le danger puisse être tourné vers elle à présent. Un craquement sur sa gauche la fit brusquement pivoter vers la direction d'où venait le bruit, arme pointée devant elle.
(HRP : je suis partie du principe qu'elle ne l'avait pas encore reconnu vu qu'aperçu seulement à travers la lunette de son fusil jusqu'à présent, et étant donné les circonstance elle ne s'est pas attardé sur le visage de Nate quoi)
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Sujet: Re: Wild Hunt (ft. Johannie) Dim 27 Nov - 18:24
WILD HUNT Nathan & Johannie
Alors que son doigt commençait déjà à appuyer sur la gâchette, un bruit de sabot le fit pivoter, mais, Nathan se retrouva assez con lorsque le canon se son arbre se bloqua contre le tronc de l'arbre, ce qui lui fit perdre une précieuse seconde ; seconde durant laquelle la bête, un sanglier, put l'atteindre. Il dégageait son arme et tirait mais c'était trop tard, et la balle se perdit dans les airs tandis le sanglier baissa museau et le releva afin de l’embrocher. Mais par chance, ce n'est pas les défenses de la créature qui touchèrent le mollet du militaire mais son crâne, et il en perdit l'équilibre en étant projeté sur le côté, tandis qu'il lâchait son fusil. Il se réceptionna plus ou moins bien en touchant lourdement le sol avant de rouler sur quelques mètres, pour finir sur le dos. Sans perdre de temps, il sortait son arme de poing, et s'apprêtait à flinguer le suidé quand une balle lui éclata littéralement le crâne. La bête s'effondra au sol, produisant un bruit sourd, tandis qu'une voix inconnue s'élevait. Inquiet, Nathan resta allongé quelques instants, puis, se décalait en restant allongé pour aller chercher son fusil, à quelques mètres de lui, veillant à rester le plus discret possible. Il ne savait pas sur qui il était tombé, et mieux valait ne prendre aucun risque. En quelques secondes donc, il atteignait son arme, la saisissait avant de se relever, toujours en veillant à rester discret. Mais sa position, l'arme épaulée, n'était pas des plus idéales pour se relever sans faire de bruit, et il casse une branche au passage, produisant en craquement qui rompit le silence qui s'était installée après l'intervention de l'inconnu. Nathan jura, et en regardant à travers sa lunette, se décala lentement sur sa gauche pour voir à qui il avait affaire. Au bout de quelques pas, il tombait nez à nez avec une femme ; et si sa voix était inconnue, son visage lui ne l'était pas. Il en était certain, il l'avait souvent vu et croisé à la Mine sans jamais lui avoir adressé la parole. Il baissa alors son arme, et leva sa main gauche en un signe qui se voulait amical. Il lui adressa également le parole, afin d'essayer de mettre fin à la tension qui s'était installée ; comme c'était systématiquement le cas lors d'une rencontre en dehors des murs d'une colonie, au final : « Je ne crois pas que tu auras besoin de gaspiller une balle pour moi. Je crois plutôt que je te dois des remerciements ; merci du coup de main » il resta silencieux un instant, avant de reprendre : « T'es de la mine, c'est ça ? » Il le savait pertinemment, mais ne savait pas si elle le reconnaissait, elle. Il poussa donc les présentations un peu plus loin, afin d'être sûr de ne pas prendre de risque inutile : « Je suis Nathan Eversley ; chef des raiders d'Olympia, je viens assez souvent à la Mine » Il ne lui demanda pas de baisser son arme ; parce que c'était une chose qui l'exaspérait personnellement. Le fait de braquer quelqu'un implique de ne pas lui faire confiance ; ce qui était tout à fait naturel et légitime par les temps qui couraient. Une pensée lui traversa l'esprit, et Nathan se mit à sourire bêtement par rapport à l'ironie de la situation. Quelques semaines plus tôt, il sauvait une mineuse d'une bande de jackals, et voilà qu'aujourd'hui, une mineuse venait de le sauver d'un cochon sauvage.
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Sujet: Re: Wild Hunt (ft. Johannie) Mer 30 Nov - 1:30
♔ Nathan & Joe
» wild hunt
Le visage de l'homme ne lui était pas inconnu mais elle ne s'en rendit pas compte immédiatement, pas tant que son corps était en état d'alerte maximum et jusqu'au moindre de ses muscles tendu à l'extrême. Les paroles, le geste de la main suffirent à la calmer suffisamment pour qu'elle analyse la situation un peu mieux et détaille effectivement son interlocuteur. « Ouais. Je me souviens de toi. » Les propos signèrent la fin des hostilités et elle baissa le canon de son arme en guise de conclusion, avant de lui retourner la politesse en déclinant son identité à son tour. La méfiance ne l'avait pas complètement quitté et cela se devinait dans son attitude, néanmoins Joe n'avait nulle intention de se montrer fermée ou austère face à quelqu'un qui, dans l'immédiat, ne lui inspirait pas une menace imminente. Le fusil retourna finalement à sa place initiale tandis que la jeune femme se libérait les mains. « Et que fait le chef des raiders tout seul dans le coin ? Olympia n'est pas la porte d'à côté. » Ni suspicion ni agressivité, simple curiosité passagère tandis que l'éclaireuse s'avançait vers la carcasse qu'elle venait d'abattre quelques minutes plus tôt, sans prendre le temps d'attendre une réponse pour quelque chose qui ne la regardait pas forcément. Néanmoins, ses déplacements s'agençaient de sorte à ce que l'homme ne sorte jamais de son champ de vision, prudente vis-à-vis des intentions inconnues qui pouvaient bien animer Nathan.
Le sanglier était d'un gabarit impressionnant et même si elle l'avait abattu pour sauver une vie humaine, Joe ne pouvait s'empêcher de regretter son geste quand elle considérait l'animal gisant sur le sol de la forêt. Au moins était-ce un mâle, non une femelle susceptible d'avoir laissé une portée de marcassins derrière elle. Elle qui avait escompté chasser du petit gibier qu'elle aurait aisément pu ramener entier à la mine, elle se retrouvait avec une carcasse qui devait facilement peser le double de son poids. Il lui faudrait dépecer l'animal sur place dans des conditions hygiéniques pires que celles de son campement et prendre le maximum dont elle pouvait se charger. Et vu qu'elle ne comptait pas rester plantée là à se regarder dans le blanc des yeux avec Nathan, elle préférait autant se mettre à la besogne tout de suite. « Aide-moi, puisque tu es là. Reste pas à rien faire. » S'agenouillant à côté du suidé, elle lui fit signe de l'aider à le mettre sur le dos et le maintenir dans cette position tandis qu'elle dégainait son couteau de chasse et se préparait à la tâche peu ragoutante qui suivait. Peu loquace, elle n'estimait pas l'intérêt de se perdre en bavassages futiles avec un homme dont elle n'était même pas sûre de pouvoir lui faire confiance. Mais occuper ses mains avec des gestes rompus par l'habitude lui permettait d'apaiser ses tensions internes tandis qu'elle puisait quelque maigre réconfort dans les souvenirs qui affluaient en même temps que le couteau se mettait au travail.
Lorsque la situation se décrispa, Nathan repassa la bandoulière de son fusil autour de lui, avant de le laisser tomber et de faire glisser jusqu'à son flanc afin qu'il ne le dérange pas. Il prit même la précaution de refermer l'étui de son pistolet, afin surtout de rassurer la jeune femme. Il soupira de soulagement, puis s'approcha également de la carcasse en répondant à la question de celle-ci : « Pour être honnête avec toi, je viens là parce qu'en fouillant une maison, j'ai trouvé une carte me menant vers une cache qui devrait se trouver dans le coin » Peut-être qu'il lui faisait trop confiance, mais sans trop savoir pourquoi, le fait de l'avoir déjà vu plusieurs fois à la Mine le faisait pensait qu'elle ne pourrait pas lui faire de coup bas, ce qui était un raisonnement assez stupide et dangereux. Il s’accroupissait en face d'elle, en regardant la carcasse, et surtout la blessure causée par la balle. Elle lui demanda de l'aider ; il acquiesça silencieusement d'abord. Mais très vite, alors qu'elle commençait à ouvrir la bête, il ne put s'empêcher de constater : « Très beau tir », avant de continuer : « Je pense qu'on est vraiment pas très loin de la cache, si tu veux qu'on y passe. Si tu le vides, je pense que je peux t'aider à porter le sanglier entier jusqu'à la mine, d'ailleurs ». La proposition impliquait bien évidemment un échange, puisque le troc était devenue monnaie courante, surtout à la mine où on avait rien sans rien. Il pourrait vraisemblablement obtenir quelque chose d'intéressant pour Olympia en échange de ce sanglier, beaucoup plus simple à transporter lors du voyage du retour que la bête en question. Il pensait surtout à des munitions, ou des outils, en fait.
Il détailla vraiment la bête cette fois ci ; et, au jugé, et parce que ce n'était pas le premier sanglier sur lequel il tombait, il estimait qu'il devait peser dans les soixante-dix, si ce n'était les quatre-vingt-dix kilos. Mais à deux, en l'accrochant à quelque chose d'assez solide, ça devait être jouable. Et si c'était encore trop lourd, alors ils pourraient éventrer la bête et la vider de ses tripes pour la rendre plus légère et transportable. Et ce même si la chasseuse était assez frêle. Laisser trop de viande sur place n'était pas envisageable pour le militaire, qui savait à quelle point elle était devenue précieuse. Alors s'il fallait galérer pour la transporter, il allait complètement le faire.
En attendant sa réponse néanmoins, il faisait ce qu'elle lui avait demandé de faire, et maintenait le suidé en place pendant qu’elle faisait ce qu'elle avait à faire. À vrai dire, il ne prêtait pas vraiment attention à elle, ou à ce qu'elle faisait ; il guettait surtout les environs. Des coups de feu avaient été tirés, et le bruit était véritablement une source d'ennui, alors, il ne pouvait se permettre de baisser complètement la garde. Plus vite ils bougeraient, et plus vite ils seraient plus en sécurité qu'ici. Il annonça alors à la jeune femme que s'il fallait accrocher le sanglier, il avait un peu de corde d'escalade, vraisemblablement assez solide pour tenir le coup. Ce qui leur manquait, c'était juste un support ; mais ils avaient la chance d'être dans une forêt, et un bout de bois suffisamment solide ne devait pas être si difficile à trouver que ça.
Joe hocha la tête et accepta le compliment pour ce qu'il valait, mais sans pour autant prendre la peine de se rengorger ou au contraire d'afficher une fausse modestie : elle était chasseuse depuis des années, savoir viser correctement n'était plus supposé représenter un exploit avec l'expérience qu'elle avait accumulée. « D'accord » acquiesça-t-elle spontanément sans prendre la peine d'y réfléchir trop longuement. C'était ça ou elle en abandonnait une importante partie aux charognards, pourquoi hésiter ? Au pire il lui jouait un sale coup, mais dans la mesure où il aurait les mains aussi prises que lui, elle ne craignait pas trop de ne pas avoir le temps de réagir à temps face à une manifestation d'hostilité. Les quelques minutes suivantes furent dédiées au silence : tandis que Nathan lui filait le coup de main qu'elle avait demandé, Joe œuvrait au mieux de ses maigres moyens. Heureusement, elle avait dans son inséparable sac à dos de quoi emballer sommairement les organes qu'elle avait retiré et comptait bien pouvoir emporter avec elle. Ses gestes avaient la précision et la rapidité de l'habitude, néanmoins elle ne détourna pas son attention de sa tâche tant que celle-ci ne fut pas achevée, pas plus qu'elle ne desserra les lèvres pour dire quoi que ce soit en dehors de quelques indications données en quelques mots brefs quand elle avait besoin que l'olympien fasse quelque chose de spécifique. Finalement, elle releva son nez de la carcasse encore chaude et se recula un peu histoire de souffler. Parce qu'elle n'avait (forcément) pas de gants pour travailler, ses mains étaient poisseuses du sang de l'animal et elle n'eut guère d'autre choix que celui de les essuyer sur son pantalon. De toute façon, il n'était plus à ça près depuis le temps...
« Puisque tu as de la corde, on peut peut-être le pendre et le récupérer à notre retour. Si la cache dont tu parles n'est pas loin, on perdra moins de temps comme ça qu'à s'épuiser en vain à le transporter sur un chemin qu'on va de toute façon rebrousser. » De toute façon, dans un cas comme dans l'autre, il serait exposé à l'air libre. Evidemment, le risque que quelqu'un se serve durant leur absence n'était pas à exclure, mais la forêt n'était pas non plus une zone grouillante de monde. Et quant à d'éventuels rôdeurs... les deux coups de feu successifs n'avaient visiblement attirés personne de tout le temps qu'ils avaient travaillé sur la carcasse, on pouvait espérer qu'il n'y avait pas de danger immédiat. « T'en penses quoi ? » Joe se releva et chargea le sac alourdi sur ses épaules tandis que son regard balayait les environs dans le but de repérer quelque chose d'adéquat pour sa proposition. « Et puis tu sais ce qu'il y a, dans cette cache ? Ou t'as juste suivi une carte avec une croix dessus ? » La familiarité s'était installée rapidement, la miner n'étant pas foncièrement hostile. Elle n'en était pas jusqu'au point où elle faisait confiance à Nate, mais elle avait besoin de lui et elle savait qu'il ne l'aidait pas gratuitement, qu'il demanderait une contre-partie plus tard. Ça ne la dérangeait pas, bien au contraire ça lui convenait plutôt pas mal : ainsi, ils avaient un but commun et donc tout intérêt à s'épauler sur le temps qu'ils passeraient ensemble.
Pendant les quelques minutes que prirent le dépeçage de la créature, Nathan resta silencieux. Il restait méfiant, sur ses gardes, mais le calme environnant l'apaisa finalement. Au bout de quelques minutes, des oiseaux se remirent à chanter dans les environs ; cette douce mélodie contrastant drastiquement avec le bruit que faisait la lame découpant la chair et les organes de la défunte créature. Son regard fut à nouveau attiré par la femme de la Mine lorsque celle-ci essuya ses mains sur son pantalon, ce qui arracha un sourire à Nathan. Les temps étaient durs.
Elle lui adressa ensuite la parole, et il l'écouta attentivement, pour finalement approuver silencieusement ses dires. Elle avait tout à fait raison, et il commença alors à sortir la corde de son sac. Elle n'était pas faite pour ça, mais elle devrait faire l'affaire ; car même si elle était assez usée, une corde d'escalade était normalement faite pour résister à des charges assez lourdes. Il ajouta quand même, une fois le matériel sortit de son sac : « Bonne idée. Ça ne devrait pas être très loin, oui. Une petite centaine de mètre, au plus » il marqua une pause dans son discours, puis rajouta : « Je ne sais pas ce qu'il y a exactement dans cette cache. Tout ce que j'ai, c'est un journal trouvé dans un coffre-fort resté fermé depuis tout ce temps. Visiblement celui d'un survivaliste expliquant comme quoi la fin du monde était proche, et qu'il fallait se préparer, et une carte indiquant une cache » encore une fois, il se tut quelques instants ; le temps de pousser sur ses jambes pour se relever. « Et dire qu'à l'époque, je pensais qu'ils étaient complètement cons ou simplement fous. Ils avaient raison, les bougres. S'il a appliqué ce qu'il explique dans ce bouquin, il devrait y avoir armes, munitions, vivres et médicaments. Assez pour survivre seul au moins un an » Il commença en finissant de parler à déplacer la bête. Elle devait effectivement peser quatre-vingt bons kilos, mais ce n'était rien d'insurmontable ; il avait porté bien plus lourd en tant que médic. Au moins, le sanglier lui ne portait pas une tenue de combat complète, qui pesait des tonnes. Il suivit Johannie jusqu'à un arbre où elle estimait que la branche pouvait tenir le coup, puis, ils ficelèrent la créature, passèrent la corde au dessus de la branche, et la hissèrent. Quand ils eurent fini, Nath se tapota les mains entre elles ; et ajouta finalement : « Reste plus qu'à espérer que le type n'ait pas réussit à atteindre sa cache quand tout ça est arrivé ». Non pas qu'il souhaitait que le type soit mort ; mais ils avaient tellement besoin de ces potentielles ressources. Une communauté entière en dépendait ; où l'individuel n'importait plus, où la survie du groupe primait.
Nathan fit ensuite un signe vers une direction, et commença à se mettre en marche, après s'être assuré une dernière fois que le sanglier était assez haut, et que le nœud de la corde bien serré. Il sortit la carte, qu'il consulta une dernière fois en parcourant une cinquantaine de mètre, puis, il se tourna vers la femme, lui annonçant : « On ne devrait plus être très loin. On devrait s'écarter un peu pour couvrir le plus de terrain possible. On cherche une trappe ; mais d'abord, un arbre avec ce signe là » il lui montrait le dessin qu'avait gribouillé l'homme. Celui ci était un peu effacé, mais le coffre-fort avait bien préservé le papier de l'humidité et il était donc encore clairement visible et reconnaissable. Puis, silencieusement, il commençait à chercher, en espérant que cette chasse au trésor ne s'éternise pas non plus. Il aimerait être rentré au moins à la mine pour la soirée voire la nuit ; d'où son silence. Il était concentré.
« A t'entendre parler, ça ressemble à l'idée d'un paradis tel qu'on se l'imagine maintenant » répliqua-t-elle avec un petit rictus sardonique. Pas moqueuse, non, simplement désabusée devant la triste réalité : toutes ces années où ils avaient allègrement dénigrés ces marginaux qui se baladaient en prêchant la fin du monde et maintenant ils seraient bien heureux de tomber sur les provisions d'un de ceux-là. Hisser le sanglier pour le suspendre par les pattes à la première branche suffisamment costaude qu'ils trouvèrent fut une tâche ardue, mais ils étaient deux, moins mal équipés que certains et pas trop mal débrouillard. Alors quelques ahanements et une poignée de minutes plus tard, le travail était fait et la carcasse se balançait doucement après tous les mouvements qui lui avaient été imprimés. Joe haussa les épaules face à la remarque de Nathan et lui emboîta le pas tandis qu'il se remettait en marche.
Séparés de plusieurs mètres, prenant bien soin de toujours rester au moins dans la limite du champ de vision de l'autre, les deux partenaires improvisés épluchaient soigneusement les environs à la recherche des indicateurs fournis par l'olympien. Tandis qu'ils s'éloignaient progressivement de l'endroit où la jeune femme avait abattu le suidé, la zone forestière se faisait de moins en moins belle à l’œil qui prêtait un minimum attention à son environnement. Quelques jours plus tôt, quelques semaines même, quelque chose était passé par là. Quelque chose de gros et de pas soigneux, du genre à avancer et tout fracasser sans faire spécialement attention à son environnement. Elle aurait parié sur une vingtaine de rôdeurs, une petite horde, mais ce qu'ils venaient foutre ici, complètement en dehors des vestiges de la civilisation, si personne ne les y avait au préalable attiré ? « Nate » appela-t-elle doucement quelques minutes plus tard alors qu'elle s'était rapprochée de lui, fondue dans le silence de ses habitudes d'éclaireuse. La voix avait annoncé sa présence avant qu'elle ne soit trop proche et risque de le prendre au dépourvu. « J'ai trouvé ton arbre. » Nulle trace de réjouissance dans sa voix, toutefois : avoir constaté les traces plus si fraîches justifiant de la présence de morts-vivants l'avait contrariée.
Nathan, cependant, ne semblait pas en reste pour ce qui était des trouvailles. Et tandis qu'elle arrivait à sa hauteur, elle put avoir le plaisir de constater le cadavre pourrissant et à moitié bouffé de ce qui avait dû être un être humain vivant jusqu'à pas si longtemps que ça.
Alors qu'il parcourait la forêt à la recherche de son arbre, Nathan, pourtant pas pisteur du tout, remarqua que le sol avait été beaucoup piétiné dans la zone, ce qui l'inquiéta fortement. Il raffermit sa prise sur son arme, tout en continuant ses recherches, aux aguets. Il jeta un coup d’œil vers Joe, qui semblait également perplexe. Il aperçut alors du mouvement dans sa vision périphérique. Il tourna la tête pour voir un rôdeur. Il fut alors un peu déconcerté ; non pas à cause du rôdeur, mais de l'état de celui ci. Il avait l'air encore frais ; ou elle, d'ailleurs. Il faisait face au premier rôdeur androgyne de son existence ; et celui ci rampait misérablement vers lui. Sans réfléchir, il sortait son couteau et le tuer, pour retourner son corps et l'inspecter. Le cadavre était salement amoché et bien bouffé ; il avait du se faire bouffer par plusieurs rôdeurs avaient de se transformer à son tour. Le fait qu'il soit dans l'incapacité de déterminer son sexe le perturbant, il envisagea de vérifier celui ci un instant, mais repoussa très vite l'idée, très répugnante. À ce moment là, Joe l'appela, et il leva la tête. Elle s'approcha de lui, et lui annonça qu'elle avait trouvé ce qu'ils cherchaient. Mais Nath, perplexe, demanda à la jeune femme : « à ton avis, ça fait combien de temps qu'il... ou qu'elle s'est transformé-e ? ça m'a l'air assez frais » il fouilla vaguement le corps, et regarda les environs. À quelques mètres de là, au sol, un fusil. Il se leva, et s'en approcha pour le ramasser. Un AR-15, en très mauvais état ; il retira le chargeur, pour constater qu'il était vide. Il revint ensuite au niveau du corps, et entreprit une fouille plus méticuleuse cette fois-ci. Il ne prêtait pas vraiment attention à ce que faisait la femme pendant ce temps là. Il trouvait un chargeur STANAG en 5,56 dans une des poches du type, plein cette fois. Le pauvre ; ou la pauvre bougre n'avait pas eu le temps de recharger. Il remarqua au passage une blessure à la jambe ; son expérience d'infirmier de combat le laissèrent penser qu'il s'agissait là d'une blessure causée par un 9mm ou un .45 ACP. Après ces observations, et un dernier refoulement de l'envie de savoir s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme, il récupéra l'arme de poing du ou de la défunte, avec quelques chargeurs en prime, avant de se relever.
À ce moment, Joe lui annonça qu'elle avait trouvé des traces de chevaux. Il se tendit directement, et lâche à voix haute : « Peut être des riders ; génial ». Il ne portait pas vraiment le groupe des cavaliers dans son cœur. Qu'est-ce qu'il s'était donc passé ici ? Il avait quelques idées, mais alors qu'elles prenaient forme dans son esprit, mais Joe lui fit signe, et il s'approcha donc pour découvrir une clairière, où la terre avait été labourée tellement il y avait eu de passage de chevaux. Plus aucun doute ; les riders étaient vraisemblablement passés par là, et il jura donc dans sa barbe. Au centre de la zone déboisée, se situait une trappe, qui avait due être un jour dissimulée. Ce n'était plus vraiment le cas ; mais, elle restait fermée, alors il restait encore un peu d'espoir. Il annonça alors : « Fait chier. Ça m'a l'air assez récent, en plus. Allons voir s'il reste quelque chose à l'intérieur ; ou quelqu'un. Prudence, du coup »
« Un mois. Peut-être deux, mais pas plus. » Elle avait posé un genoux à terre afin d'examiner de plus près le cadavre, mais ne tarda guère à se relever : « Difficile de dire avec certitude vu son état. Mais ça coïncide avec l'état de la forêt autour de nous. » Dès lors, on avait plutôt tendance à vouloir corréler les deux événements. « Sa présence aura attiré du monde dans le coin. » Enfin, il y avait sûrement autre chose : un être humain, seul, n'avait pas la moindre raison de rameuter des infectés, à moins de faire beaucoup de bruit ou de délibérément chercher à mourir. Quoi qu'il en soit, ils ne connaîtraient probablement jamais la raison exacte, mais au fond ça n'avait pas grande importance. Elle laissa Nate fouiller les environs immédiats du corps et s'éloigna un peu, continuant à chercher l'accès qu'elle savait être tout proche à présent.
« C'est même plutôt une certitude » observa-t-elle. « Ils sont les seuls à se déplacer comme ça. » Du moins en aussi grand groupe, parce que des solitaires il lui était parfois arrivé d'en croiser quelques uns avec une vieille haridelle qui survivait tant bien que mal dans la privation. Joe se pencha au dessus de la trappe et commença de tirer sur l'ouverture. Pas bloquée, elle s'ouvrit dans un grincement à faire crisser les dents, mais céda néanmoins beaucoup plus rapidement que ce qu'elle avait pensé : elle partit un peu en arrière sous l'élan alors qu'elle avait mal jugé la force qu'il lui aurait fallu appliquer sur les gonds usés, mais retrouva bien rapidement son équilibre. Pour quelque chose supposé être resté fermé des années durant, le mécanisme travaillait un peu trop bien. « Et ainsi s'envolent tous tes espoirs de chasse au trésor fructueuse » commenta-t-elle en relevant la tête, une étincelle de malice brillant au fond du regard qu'elle planta dans celui de Nathan. Pas foncièrement déçue : elle avait l'habitude des désillusions, monnaie courante de ces temps troubles. Enfin de toute façon, tant qu'ils n'étaient pas descendus, ils ne pouvaient être sûrs de rien. « Tu as une lampe, j'imagine ? L'électricité n'est pas fournie avec la découverte de l'entrée. » Elle-même sortit d'une de ses poches une petite lampe torche dynamo et s'accroupit devant l'ouverture béante pour en balayer ce qu'elle laissait apercevoir de ses entrailles. Personne à première vue, néanmoins qui irait se risquer en pleine lumière s'il ne souhaitait pas de faire remarquer ? A moins d'un rôdeur, tout individu doté d'un minimum de bon sens serait aussitôt allé se planquer dans les recoins que la torche ne pouvait pas atteindre. « La voie est libre. Ou a l'air de l'être en tout cas. » Elle s'engagea sur l'échelle sur ces entrefaites, après tout ils n'allaient pas non plus lambiner devant la trappe en attendant le Messie.
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Wild Hunt (ft. Johannie)
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