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MessageSujet: (I) It’s just who you are - REESE & MICKEY   (I) It’s just who you are - REESE & MICKEY EmptyMar 6 Sep - 15:42


Reese & Mickey
« you could buy up all of the stars, But it wouldn’t change who you are
You’re still living life in the dark, It’s just who you are »

Il fait froid. C’est peut-être juste une impression ou peut-être que c’est vrai. Peut-être que c’est normal d’avoir si peur, d’être si dégoûté par ce que vous êtes que vos mains se raidissent comme en plein hiver. Reese ne sait pas. Il ne sait plus. Ce qui est vrai, ce qui ne l’est pas, c’est pareil, c’est trouble, comme un brouillard épais. Sombre. Mais il y a une certitude, une seule. La fille est morte. Elle n’a pas l’air endormi comme ils disent souvent dans les livres et les films. Son abdomen est grand ouvert, il y a du sang partout. Elle a les yeux écarquillés, des larmes coulent encore sur ses joues, elle a l’air horrifié. Il y a du sang partout. Elle ne porte qu’une culotte parce que comme Balthazar le dit toujours ; pour renaître, il faut être comme le seigneur nous a fait, mais il faut aussi avoir un peu de pudeur. Partout. Personne ne dort comme ça. Au moins, Rory aura ses médicaments, peut-être même une double ration au repas de ce soir ! Songe-t-il, il n’a pas fait ça pour rien. Mais il tremble quand même Reese et c’est un miracle qu’il tienne encore sur ses deux jambes. « Ne t’inquiète pas Nicholas. » Le surprend Balthazar en posant une main ferme sur son épaule. Il ne l’avait pas vu. Il pensait qu’il était seul. Balthazar est toujours là pourtant, il le sait. « Parfois, ils sont trop faibles pour survivre dans cette vie. Elle reviendra plus forte. Elle peut te remercier pour ça. » Reese a du mal à le croire. Il est recouvert de sang, des mains jusqu’aux coudes et son t-shirt… De quelle couleur était-il ce matin ? Il ira le brûler tout à l’heure. Il ne croit pas en dieu, personne ne peut renaître après... Ça et si c'était le cas, elle ne le remercierait pas. Mais Balthazar, il sourit, il est satisfait. On dirait presque que ça le fait rire. Il a raison, ils reviennent toujours. La fille recommence à bouger, elle grogne, se met à baver. Balthazar délivre ses mains frêles de leurs chaînes et elle se redresse. Assise sur la table d'opération, elle joue avec les organes qui tombent de son corps. Reese sent son estomac remuer bizarrement. Il court hors de la pièce, traverse le couloir, monte les escaliers et sort dans la cour. Il prend une grande inspiration, l'air frais apaise ses poumons. Il fait jour, mais tout est sombre comme s'il faisait nuit. Il vomit.

Aussi vrai que tout cela puisse paraître, les murmures qui hantent les couloirs, les marches qui craquent, la façade de la vieille maison, la forêt de l’autre côté du petit mur de pierres, Reese n’est pas à la Renaissance. Une partie de lui le sait, il n’y a pas mis les pieds depuis cinq ans. Mais son esprit affaibli, traumatisé, a souvent l’impression d’en être encore le prisonnier. La nuit, ses cauchemars prennent le dessus et il ne sait plus écouter la raison. Il déambule dans Olympia, les yeux dans le vide, jusqu’à ce qu’il se réveille en pyjama sur les marches de la mairie ou au beau milieu du cimetière. Il n’est pas un danger pour le camp ni pour lui-même. Généralement. Sauf que ce soir… Il ne sait pas trop comment il s’est retrouvé là. D’habitude, il range ses armes loin de son lit, pour que ça n'arrive pas, mais il est là, le revolver, coincé dans l’élastique de son bas de pyjama. Un éclair de lucidité frappe Reese. Il est à Olympia, près de la chapelle. Ses mains sont propres et il fait nuit. « Qu'est-ce que... » Il y a quelqu’un à quelques mètres… Balthazar ! La maison de la Renaissance s’élève sous ses yeux, le soleil de midi l’éblouie, ses mains se recouvrent de sang et sa vision se trouble. Il s’approche de l’homme. De Balthazar. Il est en colère, comme jamais il ne l’a été avant. Tellement que ça lui donne le vertige. Il ne veut plus être le jouet de la Renaissance, il veut prendre Rory et partir. Loin, très loin. Ne jamais revenir, ne plus jamais penser à ce qu’il a fait. Alors s’il doit passer par là, il le fera. Reese prend le revolver à deux mains et le pointe sur Balthazar. Il ne comprend pas exactement ce qui le pousse, ce qui a changé, mais il se met à crier. « Maintenant, tu vas m’écouter ! J’en ai marre de tes petits jeux, je veux plus ! Je veux plus. » Sa voix tremble et se brise, mais Reese tient bon. Il doit faire face, si ce n'est pour lui, pour Rory. Balthazar est devant lui, il dit peut-être quelque chose, Reese ne l’entend pas. Depuis quand est-ce qu'il est brun ? « Quoi ? » Reese a l’impression qu’il lui parle à travers une vitre, les sons sont étouffés, presque irréels. « Essaye pas de… De me… » Il resserre ses mains sur l’arme et repositionne ses bras qui commençaient à se fatiguer « Avec Rory, on se casse ok ? Tu peux pas nous arrêter ! » Il est près, il va tirer. Il n'a plus peur.
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MessageSujet: Re: (I) It’s just who you are - REESE & MICKEY   (I) It’s just who you are - REESE & MICKEY EmptyMar 6 Sep - 19:35


C’est toujours aussi douloureux, lorsque mon souffle se bloque dans ma poitrine, lorsque par panique, je me redresse subitement sur le matelas inconfortable de mon lit. Yeux grands ouverts, je regarde autour de moi, effrayé à l’idée de croiser les yeux morts de l’un ou l’autre de mes jumeaux. Seul le vide répond à ma peur et je ne peux retenir un soupir de soulagement. Ce n’était qu’un rêve. Un foutu rêve, qui va m’empêcher de me rendormir, mais rien de vrai. Heureusement. Muscles douloureux par la crise de tétanie qui m’a pris durant mon sommeil, je finis par m’extirper du lit, un grognement au bord des lèvres. Le noir est complet sur le camp, tout comme le silence, qui n’est rompu que par les bruits de la nuit. Ceux qui avaient l’habitude de m’effrayer lorsque j’étais gosse. Toujours pas tant rassuré, je m’habille néanmoins pour m’aventurer au dehors. Ma main se serre, comme à chaque fois, sur la bague qui orne ma chaîne. Sa bague… Lentement, je lève mes yeux au ciel pour observer ces étoiles maintes fois regardées dans le passé. Je m’y enferme trop souvent, trop volontiers, incapable que je suis, de me projeter dans un futur qui me semble si sombre. Mon cœur se serre une nouvelle fois, alors que je dérive lentement vers mes douloureuses pensée. Un long frisson parcourt mon échine et c’est avant qu’il soit trop tard, que je décide de marcher un peu au sein du camp. Mon arme, je l’ai laissé dans mes quartiers. Elle est inutile entre ces murs de toute façon. Utilisée pour impressionner plus que pour trouer les autres, je la conserve bien au chaud quand je suis dans le village. Et me contente donc d’avancer, le pas lourd, entre les différentes habitations. Je suis bien trop fatigué pour faire quelque chose de constructif, mais trop effrayé pour retourner me coucher.

« Putain d’merde ! » Le paradoxe va finir parme rendre fou, alors je stoppe mes mouvements, me contente d’observer autour de moi et finis par jurer de nouveau, entre mes dents cette fois. Au diable la fatigue. Je ne connais qu’un seul moyen pour me détendre juste assez maintenant. Alors je me glisse au sol et entame une série de pompes. Mon corps occupé, nourri mon esprit de l’endorphine dont il a besoin pour se détendre imperceptiblement.

Lorsque je finis par relever les yeux, c’est sur la silhouette de Reese, qui s’échappe des ombres, que je tombe. Sourcils froncés, je quitte ma position pour retrouver toute ma prestance et ma haute taille. Le gamin semble perturbé, probablement autant que moi. Je connais ça. Je sais qu’il a un passé lui aussi. Dans son regard se lit cette vérité. Et là, je peux surtout voir la panique décorer ses traits. Apaisant, je tends la main vers lui, relâche mes traits au maximum, pour ne pas semblant trop impressionnant et finis par avancer d’un pas vers lui. Lui s’approche finalement et je gratifie son avancée d’un sourire, qui se veut toujours le plus rassurant possible. « Ca va aller gamin ! C’était rien qu’un putain de cauchemar ! » Ma voix est la plus douce possible, de celle que j’ai pu utiliser pour mes gamins lorsqu’ils étaient petits… et vivants. De nouveau je frissonne, mais m’efforce de prendre sur moi. C’est lui qui a besoin d’une épaule sur laquelle se poser. Pas moi. Seulement, même si je suis dans une optique réelle d’aide à son égard, je ne peux m’empêcher de reculer d’un pas, lorsque ses propos m’atteignent. « Reese ? Gamin qu’est ce qu’il te prend ? » Je ne comprends pas un seul mot de ce qu’il déblatère, comme un charabia dont il m’abreuve. Et là je vois l’arme. Je recule d’un autre pas, soudain paniqué à l’idée qu’il me tire dessus. Je ne comprends pas. Tout ceci est probablement un cauchemar. Je ne dois pas être réveillé. Alors je me donne un coup, violent, dans ma cuisse. La douleur qui en résulte est trop intense pour n’être que le fruit de mon imagination. « Putain gamin ! Y’a quoi qui tourne pas rond chez toi ? » Mes yeux ont quitté son visage, pour se poster sur l’arme et ne plus la quitter. Mes mains tremblent, je ne comprends vraiment pas ce qui arrive. « Mais tu veux t’barrer où couillon ? Chez les zombies ? C’est chez toi ici ! Et tu vas pas … C’est quoi ton souci merde ! » Les derniers mots ne sont plus qu’un murmure, alors l’arme, toujours pointée sur moi, m’empêche de complètement être rationnel. « Putain Reese, me force pas à faire ça… »
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MessageSujet: Re: (I) It’s just who you are - REESE & MICKEY   (I) It’s just who you are - REESE & MICKEY EmptyVen 9 Sep - 21:41


Reese & Mickey
« you could buy up all of the stars, But it wouldn’t change who you are
You’re still living life in the dark, It’s just who you are »

Il y a plusieurs voix dans sa tête. D’un côté Balthazar qui rit à gorge déployée, il ne croit pas une seule seconde que Reese soit capable de lui faire le moindre mal. Il peut le voir dans ses yeux, il n’a pas peur de lui. Reese ou plutôt son alter ego Nicholas est sa création, son Golem. Muet et sans aucun libre-arbitre. Son petit prodige, l’esclave parfait. Mais, quelque part, dans les tréfonds de l'esprit du jeune homme il y a quelqu’un d’autre. « Reese ? Gamin qu’est-ce qu’il te prend ? » Il ne reconnaît pas cette voix. Elle est grave, mais rassurante. Reese essaye de se concentrer sur elle, mais Balthazar est plus fort. Les échos de ses rires lui percent les tympans « Alors comme ça, tu vas me tuer ? » Se moque-t-il. « Y a quoi qui tourne pas rond chez toi ? » Qui a parlé ? Les mots de la voix et ceux de Balthazar se mêlent, Reese ne sait plus qui écouter. « Putain Reese, me force pas à faire ça… » La voix. Il faut se concentrer sur la voix. Elle est presque inaudible, mais elle est là. Et puis d’un coup, il refait nuit. Reese est à Olympia et Mickey est devant lui, il fixe avec effroi quelque chose dans ses mains. Qu’est-ce que j’ai dans les mains ? « Mickey ? » Demande Reese incertain. Et puis comme il s’était couché, le soleil se relève. Balthazar tient un homme menotté, par le bout de ses cheveux. « Allez frappe Nicholas. Frappe ça te fera du bien. » Reese est complètement perdu. Il baisse les yeux pour regarder ses mains, mais elles ne sont plus là. Sa tête tourne, il a le vertige. Quand il hisse à nouveau, son regard vers Balthazar et l’homme, il n’y a plus rien. Tout a disparu. Le grand vide. Derrière, des bruits de pas résonnent dans le néant, mais Reese n’arrive pas à se retourner. Alors comme des serpents, deux mains effleurent sa nuque et glissent sur ses épaules et le long de ses bras. Doucement. Presque tendrement. Puis soudainement une des mains lui agrippe le bras et l’autre lui enserre le cou. Il ne peut plus bouger. Le visage de Balthazar se rapproche de son oreille et murmure « Je fais ce que je veux de toi Nicholas. » Le souffle chaud qui s’écrase contre la joue de Reese fait trembler tout son être. Il ouvre la bouche pour crier, mais aucun son n’en sort. Ça tourne, oh mon dieu ça tourne si vite.

À Olympia, Reese est encore debout, mais il est clair qu’il est à deux doigts de s’effondrer. Ses bras tiennent l’arme toujours braquée sur Mickey et les spasmes qui l’assaillent ne font que rendre la situation plus dangereuse et surtout plus imprévisible. À bout de nerfs, Reese prend sa tête dans ses mains et se balance d’avant en arrière « Laisses-moi » Il supplie comme un petit animal blessé. Son revolver oscillant dangereusement au bout de ses doigts. « Je t'en supplie, libère-moi. S’il te plaît. Je ne suis pas Nicholas. Je ne suis pas Nicholas. » Ces derniers mots, il les répète encore et encore, comme pour s’en convaincre lui-même. Il est Reese, le garçon immature, mais foncièrement bon qui aime lire et qui est prêt à faire les pires blagues possibles si ça peut lui permettre de faire sourire quelqu'un. Nicholas, lui, est un monstre. Les yeux fermés, des larmes coulent sur ses joues. Il a l’air absolument pathétique. L’ombre d’une ombre. D’habitude, ces rêves ne sont pas si vivants et d’habitude, il n’est pas armé. Mais ce n'est pas la première fois que Balthazar semble prendre le dessus sur lui comme il le faisait à la Renaissance. Dans ces moments-là, Reese se sent si impuissant. Comme un enfant face à une injustice qui le dépasse et qui l'écrase. Il donnerait tout pour pouvoir oublier ce qui s'est passé il y a cinq ans.
Sa respiration est lourde et saccadée, mais petit à petit, la situation semble se calmer. En réalité, ce n’est que le calme avant la tempête. À cet instant, Reese n’a pas la moindre idée d’où il se trouve. Ses cauchemars et la réalité ne semblent faire qu’un et ce serait un trop grand effort pour lui d’ouvrir les yeux et de regarder. S’il est à Olympia, il n’est pas prêt à faire face à ce qu’il a peut-être fait par erreur. S’il est à la Renaissance… Mieux vaut ne pas y penser. Après avoir poussé un long soupire et séché du revers de sa manche les goûtes salées sur son visage, Reese reprend le revolver à deux mains et ouvre les yeux. Il a assez attendu.
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MessageSujet: Re: (I) It’s just who you are - REESE & MICKEY   (I) It’s just who you are - REESE & MICKEY EmptySam 10 Sep - 0:55


Je prononce mes tous derniers mots dans un souffle, incapable de prendre la décision de le désarmer. Impossible pour moi d’utiliser ma force contre ce jeune homme, qui ne semble plus avoir toute sa tête. Eclat dans ses yeux, lueur de lucidité quand il prononce enfin mon prénom et non pas l’autre, qui s’échappe déjà de ma mémoire. La crise semble finie et je me rapproche donc, la main en avant, près à attraper le canon pour le délester de son arme et effacer tout le danger… ainsi que les dernières minutes. Je ne fais qu’arquer le bras vers lui, qu’il reprend, retourne dans ses délires étranges et incompréhensibles. Le blond semble hors de contrôle et tremble de plus belle. La panique est à deux doigts de prendre entièrement possession de moi. « Hein ? Putain t’es parti loin là ! » Je me dresse toujours devant lui, toujours plus incertain face à la marche à suivre. J’apprécie ce gamin, même si nous n’avons rien de semblable. Chaque moment passé tous les deux est une sorte de rayon de soleil dans la morne noirceur de ma vie, de mon cœur. Cependant là, cette nuit, il me fait peur, pour ma vie mais aussi pour la sienne. A deux doigts de s’écrouler, le gamin me semble comme fou et n’a rien de comparable avec celui que je connais. Des soucis il en a, de cela, j’étais déjà certain, mais là, à cet instant, cette supposition me semble toujours plus accrue. Les larmes coulent sur ses joues, je suis désemparée et incapable de l’aider. L’arme est toujours pointée sur moi, m’empêche d’approcher efficacement pour tenter de le calmer. Pire, il reprend de l’assurance, redresse sa visée et le doigt s’approche dangereusement de la détente.

C’est de ma vie dont on parle maintenant parce qu’il semble prêt à tirer. Quand à moi, je n’ai pas encore purgé ma peine. Si je meurs maintenant, je n’aurais pas assez payé pour mes crimes. Je dois vivre encore, avant de mériter les rejoindre… Mes propres démons m’empêchent de réagir comme j’aurais voulu. La mort serait si facile maintenant. Plus de douleur, plus de terreur, plus de regrets ni de remords. Juste la sérénité… Une seconde, je ferme les yeux et me soustrais de l’attrait malsain pour ce canon. Un grognement sourd s’échappe de mes lèvres alors que je prends enfin une décision quand à la suite. Dans un mouvement hésitant, je serre le poing, avant de replonger mon regard dans les prunelles fatiguées et déséquilibrées de mon vis-à-vis. « L’prends pas pour toi gamin ! » Pieds placés, garde montée, je me place face au jeune homme en position de combat et lui balance finalement mon meilleur crochet du droit, pour le faire lourdement chuter au sol. « Mais putain Reese ! » Regrets immédiats ! Ce n’est pas dans mes habitudes ou mes mœurs de faire du mal et encore moins d’utiliser ma force à mauvais escient comme à cet instant. Mon cœur se tord en le voyant au sol et il me faut plusieurs secondes avant de reprendre contenance.

Le temps s’écoule alors que je le fixe, horrifié, incapable du moindre mouvement. Je n’aurais pas du… Une autre solution aurait été envisageable mais cela… Finalement je me baisse, trop choqué pour parler et attrape l’arme, que je déleste de son chargeur, ainsi que de la balle déjà enclenchée. Mes gestes sont mécaniques, l’ont pourrait croire que j’ai effectué ces gestes toute ma vie. Il n’en est rien. Je termine ma mécanique en rangeant l’arme à l’arrière de mon pantalon. De nouveau, mes yeux se posent sur sa silhouette et toujours mal à l’aise, je m’accroupis juste à côté de lui. « T’es réveillé c’bon ou j’dois recommencer ? » J’espère secrètement qu’il va mieux, que ses démons sont partis lorsque mes phalanges se sont écrasés sur son visage et que mes poings peuvent se détendre. « J’ai rien trouvé d’mieux à faire pour t’sortir de ta transe. Ca t’arrive souvent ces conneries ? » Je parle… Plus qu’à mon habitude. Trop pour mon bien. Je prends sur moi pourtant, incapable de laisser seul le gamin alors qu’il traverse visiblement une mauvaise passe.
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MessageSujet: Re: (I) It’s just who you are - REESE & MICKEY   (I) It’s just who you are - REESE & MICKEY EmptySam 17 Sep - 20:21


Reese & Mickey
« you could buy up all of the stars, But it wouldn’t change who you are
You’re still living life in the dark, It’s just who you are »

« T’es réveillé c’bon ou j’dois recommencer ? » C’est bizarre, Reese ne se souvient pas s’être endormi dans l’herbe... Pourtant, c’est là qu’il se trouve, le visage mouillé par les gouttes de rosée du soir. Son œil gauche le lance horriblement et il a un peu la tête qui tourne. Avec précaution, il se redresse et passe une main engourdie dans ses cheveux, puis sur son œil endolori « Aie ! Merde... » Oui. Il a décidément quelque chose. Lentement, il cligne des yeux et examine le monde qui l’entoure, toujours à moitié allongé dans l’herbe. Il fait nuit et tout est assez flou. « J’ai rien trouvé d’mieux à faire pour t’sortir de ta transe. Ça t’arrive souvent ces conneries ? » Reese regarde Mickey avec perplexité. Qu’est-ce qu’il fait là celui-là ? « Hum. Oui, non ? Désolé, je suis pas certain de bien me rappeler… Qu’est-ce qui se passe là ? » Reese n’a jamais été du genre fêtard, la dernière fois qu’il a assez bu pour se retrouver dans un état similaire, c’était bien avant le début de l’apocalypse, quand il était un ado stupide qui voulait persuader ses camarades de classe qu’il était cool et branché. Et puis de toute façon, se mettre la tête à l’envers à Olympia alors qu’il y a un nombre pas possible de restrictions alimentaires en rigueur est tout simplement impossible. Non, c’est certain, Reese n’a pas la gueule de bois. Mais alors qu'est-ce qu'il a ?

Mickey vient l’aider à se relever quand Reese décide qu’il a passé assez de temps dans l’herbe. Il époussette les brins d'herbes collés à son pantalon de pyjama et sur les manches de son pull. Il est toujours complètement perdu, mais il a vaguement conscience d’avoir fait le chemin de sa chambre jusqu’ici. Sauf que dans ses souvenirs, il faisait jour, mais ce n’est qu’un détail. Il observe la mairie où toutes les lumières sont éteintes, puis son regard se pose sur Mickey qui a carrément l’air mal à l’aise. « Ça va mec ? T’as pas l’air bien. » Demande-t-il inquiet. Il a la vilaine impression d’y être pour quelque chose et si c’était le cas, lui aussi aurait vite fait de se sentir mal à l’aise. D'autant plus qu'il ne se souvient de rien. Car Reese et Mickey s’entendent plutôt bien. Même s’ils ne se parlent franchement jamais, il y a une certaine aisance entre eux, lorsque Mickey vient par exemple réparer quelque chose à la bibliothèque. Ils sont peut-être trop différents pour lier une réelle amitié, mais Reese a toujours estimé Mickey, enfin quand il n’estt pas trop occupé à avoir peur de ses gros muscles. Et puis Reese le voit dans ses yeux, Mickey sait. Il sait ce que c’est d'avoir fait des erreurs, d’avoir vécu quelque chose qui vous ronge. Reese reconnaît ce regard et Mickey doit le reconnaître aussi. Ils n’en ont jamais parlé bien évidemment, mais c’est une vérité dont ils ont tous les deux conscience. Ça pourrait être terrifiant, car la plus grande peur de Reese est que les gens d’Olympia apprennent un jour les horreurs qu’il a faites, mais au lieu de ça, savoir que quelqu’un se trouve dans la même situation que lui est plutôt rassurant. Ça l'aide à se sentir un peu moins seul et puis ça lui donne du courage. Si Mickey arrive à se lever le matin et à être un citoyen utile d'Olympia, pourquoi pas lui ? Et puis d’un coup ça lui revient, Balthazar, le Renaissance. Le revolver ! Il fallait que ça arrive. Que Reese perde le contrôle et qu'il attaque les gens d’Olympia. Il écarquille les yeux, affolé, il lance des regards dans tous les sens pour voir si personne n’est blessé. « Oh mon dieu, Mickey ! Je suis désolé, désolé, tellement désolé. Je… Je ne savais plus... » Il prend une grande inspiration pour essayer de se calmer. « Personne n’est blessé ? Je t'en supplie, dis-moi que personne n'est blessé ! » Tout se passait beaucoup trop bien ces derniers temps pour que le cerveau de Reese ne décide pas de tout foutre en l'air. Voilà, s'il me fallait une autre raison pour justifier mon célibat, je risquerais de tuer la personne qui a le malheur de dormir à côté de moi...
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MessageSujet: Re: (I) It’s just who you are - REESE & MICKEY   (I) It’s just who you are - REESE & MICKEY EmptyJeu 22 Sep - 12:24


Le frapper, de cette façon, m’a semblé être la seule et unique solution pour le calmer et ne pas le laisser me tirer dessus. Pour autant, je ne me sens pas très bien à l’idée de l’avoir fait. Ma main me démange, me donne envie de la gratter et ça n’a rien à voir avec une quelconque douleur. L’habitude de taper le sac de sable m’empêche les douleurs habituelles d’un coup de ce genre. C’est un autre genre de mal qui parcoure ma main, et me pousse à l’attraper de l’autre. Lentement je laisse une expression un peu dégoûtée prendre possession de mon visage, alors que mes doigts massent les phalanges qui ont frappés. Pourtant je parle, j’essaye de rassurer le gamin en me mettant à sa hauteur, en essayant de ne pas prendre un air agressif. J’en ai envie, mais m’en empêche, pour ne pas lui faire peur. Il ne semble pas se souvenir des derniers évènements et je ne me sens pas forcément suffisamment à l’aise pour lui répondre aussitôt. Je préfère l’aider à se remettre sur ses pieds, même si le malaise que je ressens va en s’accentuant rapidement. Quel hypocrite je fais, à rester près de lui, pour… l’aider… alors que je suis celui qui l’a mis à terre, celui qui l’a frappé et qui lui impose cette rougeur autour de l’œil. Rougeur qui deviendra bien vite noire. Je ne l’ai pas loupé, comment aurais-je pu ? Les conséquences de mon acte vont être visibles pendant quelques jours. Une punition évidente et immédiate pour ma conscience qui n’aime vraiment pas cette situation. Je la contrôle pourtant. M’empêche de m’en aller et reste aux côtés du jeune homme.

Sa question soudaine me prend au dépourvu, m’empêche de réfléchir convenablement à une réponse alors je grogne. Ce n’est clairement pas une réponse articulée, mais je ne le quitte pas des yeux, ce qui me donne le courage de reprendre un peu plus distinctement. « C’pas toi gamin. » C’est un peu faux. Juste un peu. En vérité, je ne suis pas vraiment touché par ce qu’il a tenté de me faire mais beaucoup plus par ce que moi, je lui ai fait. « Enfin, pas entièrement quoi disons. » Je n’articule pas vraiment et ne parviens pas non plus à le regarder réellement. Ce ne sont que quelques regards furtifs, qui se posent sur lui à intervalles irréguliers. Plus une façon de m’assurer qu’il va bien, sans pour autant m’imposer un regard franc, qui me mettrait face à mon erreur.

Et soudain il panique. Cette fois, je ne peux m’empêcher de plonger ses yeux dans les siens, paniqués. Le malaise est toujours là, bien entendu, mais c’est mon instinct protecteur qui prend le dessus aussitôt. Mon âme saura être réparée plus tard. La sienne réclame elle, une attention immédiate. Ma main, celle qui l’a frappé, vient se poser brutalement sur son épaule, pour tenter de le calmer. Ce n’est pas très efficace alors je finis par soupirer d’un air las, prêt à parler cette fois. « C’est bon putain calme toi ! On est en pleine nuit, tout l’monde est chez soi, t’as croisé personne d’autre que moi. » Je tente d’être rassurant, néanmoins mon ton et mes paroles pourraient plutôt être considérés comme agressif. Je le suis, sans le vouloir et ça me déclenche un nouveau grognement. Incapable d’une réelle empathie, j’essaye pourtant de prendre sur moi, pour lui parler le plus doucement possible et tenter d’être moins effrayant… mais probablement est-ce peine perdue. « Bon écoute gamin. Ecoute moi merde ! » Ce n’est pas un bon début, mais peu importe, je continue, même si la situation m’agite et m’empêche une vraie réflexion. « T’as r’plongé dans ton passé. Une hallucination ou j’sais pas quoi. C’est pas ta faute. Quoi que t’ai fait dans l’passé, là, maintenant, c’est pas ta faute. Putain j’suis pas l’mieux placé pour jouer aux psy. » Je ne peux que secouer la tête face à mon manque de tact, mais je ne perds ni espoir, ni résolution et continue d’essayer. « Bon… Voilà l’truc. T’as fait des trucs dans ton passé. Ca te fais péter les plombs. C’est pareil pour moi. T’es pas tout seul à avoir fait des choses horribles. On a probablement tous un truc caché loin dans not’ cœur, qu’on essaye de cacher au mieux. Arrête de t’pourrir la vie pour une truc que t’as fait y’a j’sais pas combien d’temps, parce que sinon j’te donne pas longtemps à vivre. Là, t’es dans un putain d’havre de paix. Alors commence à faire la paix avec toi-même ! » Mon plus long discours, ma plus honnête confession et ma plus grand hypocrisie. Tout ça réunis dans une petite prise de parole que je ne suis pas certain d’assumer et dont je ne suis pas certain de l’efficacité… Tant pis, c’est fait maintenant…
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MessageSujet: Re: (I) It’s just who you are - REESE & MICKEY   (I) It’s just who you are - REESE & MICKEY EmptyLun 10 Oct - 0:58


Reese & Mickey
« you could buy up all of the stars, But it wouldn’t change who you are
You’re still living life in the dark, It’s just who you are »

Reese écoute Mickey abasourdie. Si on lui avait dit ce matin que monsieur gros bras lui ferait un cours de psychologie post-traumatique, il n’y aurait tout simplement pas cru. C’est peut-être cet étonnement qui l’aide à redescendre sur terre et à récupérer son souffle et toute sa tête. Il se concentre sur Mickey et sur ses mots. Sur la réalité. Doucement, tout doucement, sa respiration s’apaise. Malheureusement, pas assez pour lui épargner les douloureux flashback de son année à la Renaissance. Il ne sait pas quoi dire. Lui, Reese Nicholas Wheeler, alias monsieur, j’ai toujours un commentaire à faire sur tout et n’importe quoi, ne sait pas quoi dire. Où va le monde, vraiment ? Ne pas se pourrir la vie… C’est facile à dire quand on n'a pas torturé des dizaines de personnes innocentes. Quand on n'en a pas tué deux… Ces deux-là ont peut-être été les plus chanceuses quand il y réfléchit. Reese ne pense pas que le temps ait une quelconque importance dans toute cette histoire. Le traumatisme est toujours aussi grand qu’il y a cinq ans et il n’a pas l’air de vouloir s’en aller. Anxieux, il passe une main dans ses cheveux puis sur son visage fatigué et endolori. « Je sais que je ne trouverais pas mieux qu’Olympia… Merde, je veux pas trouver mieux qu’Olympia ! C’est plus qu’un havre de paix, c’est le paradis ! Mais peu importe si aujourd’hui tout va bien. Peu importe si c’était y a des années… Y a des fois... » Reese déglutis avant de se forcer à reprendre, les yeux humides. « Y a des fois, j’aurais préféré y rester. » Ça, il ne l’avait jamais dit à personne. Oh Rory est au courant, elle sait toujours tout si ça concerne son frère. Mais de vive voix, il ne lui a jamais dit. Même pas à elle, alors aux autres... Comment aurait-il pu annoncer à sa sœur qu’il aurait aimé mourir au manoir de la Renaissance sans lui faire encore plus de mal qu’il ne lui en a déjà fait ? Qu’il aurait préféré y rester plutôt que de porter ce qu’il a fait pour survivre sur ses épaules pour le reste de ses jours ? Il en chialerait putain. « C’est juste que… Après tout ça… » Il refuse cependant de dire à voix haute ce que "ça" représente. « J’ai du mal à croire que ce soit vrai. Pas toi ? Faire la paix avec moi-même ? Ah ! C’est une jolie idée, mais comment ? Je mérite pas tout ça. » Avoue-t-il en montrant la ville avec ses bras et en pensant si fort à Izzie qu’il a presque l’impression qu’elle est là. « Je pourrais leur faire du mal ? Regarde ce que j’ai failli te faire ! » L’espace d’une seconde, il imagine la dernière demi-heure avec Izzie à la place de Mickey et c’est la goûte d’eau qui fait déborder le vase. Il prend sa tête dans ses mains et prend une grande inspiration pour s’empêcher de pleurer. Est-ce qu’elle aurait réussi à l’assommer elle aussi ? Est-ce qu’elle serait encore en vie ? Reese se sent comme le docteur Jekyll, incapable de contrôler le monstre qui est en lui. Le monstre qu’il a lui-même créé.

Ce n’est qu’à ce moment que Reese réalise à quel point Mickey a l’air anxieux. Il a réussi à le calmer, mais Mickey est à présent si pale qu’il semble être sur le point de vomir. Reese est là, à jouer les martyres alors qu’il ignore tout de la vie de Mickey. C’est évident qu’il en a vu des choses, qu’il en a faites aussi. De nos jours, ce n’est pas facile d’imaginer ce que les gens ont vécu avant d’arriver à Olympia. Reese aurait aimé le remarquer plus tôt. Mais personne ne vous enseigne l’étiquette à respecter avec la personne que vous venez de menacer de mort. Reese en a lu des livres et il peut vous assurer qu’il n’y a aucun guide officiel sur le sujet. Un peu maladroitement, il propose « On a hum… Une boite de chocolat en poudre à la maison. Il commence à faire froid. Est-ce que… Tu veux un chocolat chaud ? » Ils forment un duo improbable, c’est une évidence, mais Reese commence à se dire que Mickey n’est peut-être pas si différent de lui.
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