Sujet: The kids from yesterday {feat. Immy Mer 28 Déc - 21:02
♔ Mina & Immy
« The kids from yesterday
Elle ne savait plus très bien depuis combien de temps ils avaient quitté Dallas. Elle ne savait pas non plus où ils se trouvaient. C’était comme si le monde s’était arrêté de tourner au moment où les morts étaient revenus à la vie. C’était une situation que son cerveau n’arrivait pas à assimiler. Des morts qui se réveillent et qui essaient de dévorer toute chose vivante passant à leur portée. Et puis, tout était parti en couille. Du genre bien violent, bien sanglant et bien flippant. Ils avaient été relativement en sécurité jusqu’à ce que l’armée déserte Dallas et laisse la zone de quarantaine s’effondrer. Susan avait pris les choses en main en décidant de quitter la ville avec ses enfants. Mina avait suivi sa mère – après tout, elle ne savait pas quoi faire d’autre. Et elle ne se voyait pas quitter sa famille alors que c’était l’apocalypse. Surtout, elle n’était pas idiote : elle aurait été totalement incapable de survivre sans aide. Elle savait se battre mais elle ne savait pas chasser comme son frère ou trouver les bonnes cachettes comme sa mère. Et malheureusement pour elle, elle portait encore cette naïveté qui la caractérisait depuis l’enfance. Cette petite voix qui la poussait à faire confiance aux gens, pour peu qu’ils semblaient gentils, normaux, innocents.
Elle ne savait plus très bien depuis combien de temps ils avaient quitté Dallas. Elle ne savait pas non plus où ils se trouvaient. Elle savait juste qu’elle avait besoin d’air. D’être seule. Elle avait toujours été sociable. Pas du genre à être la reine de la promo, pas du genre méga populaire. Plutôt du genre princesse un peu hautaine qui ne tourne qu’avec sa petite bande. Qui s’ouvre parfois aux autres. Parfois. Mais qui, dans tous les cas, aime papoter. Elle avait besoin des autres. Elle n’avait pas vu d’autres personnes vivantes et conscientes depuis plusieurs semaines. Son frère la rendait dingue à jouer au grand chef. Et sa mère s’était murée dans une espèce de silence, uniquement brisé pour les guider vers la sécurité. Mina n’en pouvait plus. Il fallait qu’elle respire, qu’elle s’éloigne. Pas définitivement – elle n’était pas suicidaire non plus. Disons, pour une petite promenade. Histoire de ne pas se transformer en fait divers – vous savez, ces adolescents qui pétaient un câble et qui assassinaient toute leur famille la nuit puis hurlaient qu’ils étaient possédés. Bah voilà, ça. Elle n’avait pas particulièrement d’envies meurtrières dans l’immédiat mais si son abruti de frangin continuait à lui taper sur les nerfs, ça pourrait devenir une éventualité.
Elle ne savait plus très bien depuis combien de temps ils avaient quitté Dallas. Elle ne savait pas non plus où ils se trouvaient. Elle se souvenait juste d’être passée devant une petite maison la veille. A peine à plusieurs minutes de marche. Pas très loin de la superette où ils avaient passé la nuit. Elle aurait tout juste le temps de faire l’aller-retour avant que le soleil ne se couche. Elle s’était éclipsée en silence, après avoir laissé un mot à côté de la caisse enregistreuse, bien en évidence. Au cas où. Ils allaient être furax. Mais elle s’en fichait. Son katana accroché à son flanc, elle avait marché d’un bon pas. Elle comptait juste marcher puis faire demi-tour. Rien d’autre. Sauf qu’elle était curieuse et qu’une fois plantée devant cette baraque, elle s’était demandé ce qu’il pouvait bien y rester. Peut-être y trouverait-elle des vivres ? Des produits utiles ? Des armes ? Des cadavres ? Des rôdeurs ? Elvis faisant un poker avec Michael Jackson ? Elle avait regardé par les fenêtres de devant mais elle ne remarqua aucune activité suspecte. Est-ce qu’elle devait frapper avant d’entrer ? Les convenances d’autrefois n’étaient certainement plus nécessaires. Alors, elle poussa le battant de la porte et se retrouva dans un minuscule salon confortable, bien que poussiéreux. Elle avança un peu, fascinée par les photos de famille accrochées sur le mur à côté d’elle. Comme des preuves d’une ancienne vie dont elle commençait à douter.
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Sujet: Re: The kids from yesterday {feat. Immy Dim 8 Jan - 2:15
» the kids from yesterday
Elle est assise sur le lit poussiéreux, les yeux vides ; les doigts hésitants, elle triture maladroitement son couteau, laisse son index traîner sur la lame, le retourne, l'observe sous toutes les courbes. C'est un canif. Le manche est en bois laqué, simple, sobre. Le critère esthétique ne rentre de toutes manières jamais en ligne de compte : tout ce que le petit objet doit faire, c'est la protéger, pas régaler sn regard. En pratique, il ne fait ni l'un ni l'autre. L'objet est au creux de sa paume, maintenant, elle essaie de le tenir fermement. Immy a quatorze ans. Ses bras sont fragiles et faibles, ses muscles n'ont pas beaucoup de force. Quand elle tend le couteau, elle ne sent pas dans son corps la violence dont on lui a parlé, dont on lui a dit qu'elle était nécessaire à la survie. Elle ne sent pas l'énergie qui devrait l'aider à s'en sortir. C'est Jim qui lui a dit ça. Jim avait une veste de chasseur, un sac à dos, des rangers et une carabine. Il avait les mains calleuses et le regard froid. Sa barbe commençait à grisonner. Ses paroles étaient toujours acerbes. Elle ne l'aimait pas beaucoup, alors ça n'a pas été dur de le quitter quand Meryl a décidé de quitter le groupe. Le canif était celui de Jim.
Les jambes repliées sous son corps maigre, elle attrape le coussin devant elle avec un petit air dubitatif et le place sur ses cuisses. Elle est grande, maintenant, il ne faut plus qu'elle se repose sur Meryl. Il faut qu'elle sente cette violence, d'une façon ou d'une autre. Alors son bras se lève et avec le couteau comme prolongation de sa main, elle l'abat sur l'oreiller. La lame ne rentre même pas dans la doublure, elle ne passe pas la barrière de la taie à vrai dire. Immy observe néanmoins l'endroit où l'acier a abîmé le tissage du coton jauni, à peine visible si l'on ne plisse pas les yeux. Un petit soupir contrarié lui échappe. Elle n'est pas des violents, elle n'est pas de ceux qui ont la hargne, de ceux qui tiendront encore debout le mois prochain... C'est Warren qui lui a dit. Warren avait à peine deux ans de plus qu'elle mais il était bon tireur. Son père, un conservateur, lui avait payé des cours à l'armurerie. Il avait la tête de ceux qui tapaient sur les moins grands que lui à l'école. Lui et Jim s'entendaient étonnamment bien, parce que tous deux manquaient cruellement de pitié, voire même d'humanité. Ils ne lui manquaient pas, non, mais leurs mots étaient restés avec elle.
Alors elle recommence. Son bras se lève, et cette fois le couteau entre dans l'oreiller. Elle tire la lame vers elle et celle-ci déchire le tissu. La jeune blonde se pince les lèvres, insatisfaite. Un oreiller, ça n'est pas la tête d'un de ces rôdeurs. Eux sont moins dociles... Elle referme son poing sur le manche du petit couteau et le serre fermement. Elle n'hésite pas à poignarder encore l'oreiller. Mais cette fois ses lèvres se tordent. "Aïe !" elle miaule en se dépêchant de soulever le cadavre de plumes qui se teintent lentement de vermillon. La lame a traversé le corps inerte jusqu'à se planter dans la cuisse d'Immy. Elle en a une larme à l’œil, mais elle n'a pas le temps de se vider en pleurs ou en plaintes qu'un petit bruit la ramène à la réalité... Le parquet du rez-de-chaussée vient de craquer.
La peur au ventre, elle presse la plaie sur sa peau claire, et saute du lit qui grince. Timide, son minois passe d'abord l'encadrement de la porte, puis à pas de loups elle descend deux marches et se perche sur la barrière de bois qui encadre l'escalier. Elle tient toujours le couteau comme s'il pouvait réellement faire la différence. "Il y a quelqu'un ? Montrez-vous !" fait-elle, complètement terrifiée.
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Sujet: Re: The kids from yesterday {feat. Immy Ven 13 Jan - 20:38
♔ Mina & Immy
« The kids from yesterday
Fascinée, elle n’entendit pas le vieux plancher craquer sous ses pieds. Elle leva la main, ses doigts venant effleurer les cadres accrochés au mur, caressant les visages souriants. Qu’étaient devenus ces gens ? Vivaient-ils toujours ici ? Avaient-ils réussis à fuir ? Étaient-ils morts ? Elle pouvait s’imaginer toutes sortes d’histoires concernant ces personnes qui n’étaient que des visages inconnus pour elle. Pourtant, elle ferait en sorte de se souvenir d’eux. Elle ignorait leurs noms, leurs boulots, leurs rêves et déceptions. Mais elle connaissait leurs traits, la couleur de leurs yeux ou de leurs cheveux. Elle espérait les croiser un jour, dans cette nouvelle vie chaotique qui était désormais le lot de tous les êtres humains encore vivants sur cette planète.
Un bruit - pourtant fugace - attira son attention. Violent retour à une réalité dont elle cherchait à échapper grâce à cette petite balade interdite. Elle n’avait pas encore les réflexes qui seraient les siens plusieurs mois plus tard - lorsqu’elle serait moins sotte, moins innocente. Lorsqu’elle aurait vécu un peu plus hors de son ancienne vie de princesse. Son éducation pourtant la poussait à être immédiatement sur ses gardes. Le bruit venait de l’étage - elle était passée devant l’escalier lors de son vagabondage dans le petit salon. Elle s’immobilisa, l’oreille tendue, à l’affût tel un chien de garde. Prête à s’enfuir à la moindre occasion. Elle n’avait pas l’habitude de se battre. Pas encore. L’arme à sa hanche n’étant principalement qu’un souvenir d’un passé réconfortant. Un peu comme un doudou.
« Il y a quelqu'un ? Montrez-vous ! »
Elle sursauta, effrayée. Elle ne savait pas trop si elle aurait préféré qu'il s'agisse d'un rôdeur plutôt d'un être bien vivant et conscient. Ses yeux balayèrent la pièce à la recherche d'une cachette mais la seule issue consistait en la porte de sortie. Or, pour l'atteindre, elle devrait passer devant l'escalier et donc, devenir une cible pour la personne qui se trouvait à l'étage, certainement en train de guetter son apparition. L'autre solution pourrait être de rester immobile et silencieuse. Peut-être que l'autre finirait par l'oublier. Elle pourrait alors s'éclipser discrètement. Pourtant, la voix avait attisé sa curiosité par son intonation féminise, presque enfantine. Elle serra les dents et s'avança doucement au pied de l'escalier, les mains levées en signe de soumission. Lorsqu'elle leva les yeux vers le palier, elle découvrit une toute jeune fille qui semblait aussi terrifiée qu'elle. Avec ses yeux blonds et ses grands yeux bleus, elle ressemblait aux poupées que possédait Mina lorsqu'elle était petite. Inconsciemment, elle se pris aussitôt d'affection pour cette fille qui devait se forger dans un monde en plein chaos. « Euh, salut. Je... Je cherchais des provisions. Je ne voulais pas déranger, je vais partir tout de suite. Je n'ai rien pris, je le jure. Je... Désolée. » Elle commença à faire marche arrière sans quitter la fille du regard. Mais ça la faisait chier de quitter cette fille sans en savoir plus. Peut-être pourrait-elle l'aider. Elle aperçut le couteau qu'elle tenait dans sa main crispée. Elle avait déjà de quoi se défendre. Mais savait-elle s'en servir ? Elle vit alors le sang qui s'écoulait de sa jambe. « Oh, tu es blessée ?! Tu as besoin d'aide ? » Mauvaise idée Mina, très mauvaise idée. Cette fille était peut-être accompagnée par des personnes mal intentionnées. Ou pas. Elle n'en savait rien, après tout.
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Sujet: Re: The kids from yesterday {feat. Immy
The kids from yesterday {feat. Immy
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