Fermeture définitive de Influenza ! (V) you can't die before me + adam 1614057932 Un grand merci à tous pour ces moments de partage I love you
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 (V) you can't die before me + adam

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Elsie Ferguson
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MessageSujet: (V) you can't die before me + adam   (V) you can't die before me + adam EmptyLun 22 Avr - 23:07




- I'd be lying if I told you losing you was something I could handle -

Comme à son habitude, Elsie pénètre au sein de la demeure voisine tout en oubliant de signaler sa présence. Elle n’est plus vraiment à cela près, Adam ne se formalise même plus de cette sale manie compromettant l’intimité de toute la maisonnée. Aujourd’hui, elle se sent bien. Ce ne sera définitivement plus le cas d’ici quelques jours. Elle appréhende, elle a l’envie et le besoin de profiter de cet instant de répit que lui offre la vie. Après, il sera trop tard, peut-être que l’antiviral la tuera sur-le-champ. Personne ne sait exactement. C’est avec Adam qu’elle souhaite partager ce moment éphémère. Qui d’autre ? Au fil du temps, il est devenu celui dont la présence est indispensable. Aucune étiquette ne détermine leur relation, ce qu’ils sont, et c’est quelque chose qu’elle apprécie assez. Elle n’a guère besoin de définir ce qu’ils représentent l’un pour l’autre pour savoir qu’elle tient à lui. C’est suffisant à ses yeux.  
Deux par deux, elle gravit les marches de l’escalier, bifurquant à gauche une fois l'ascension terminée afin de rejoindre la chambre de l’Olympien. Aucune âme qui vive ne semble habiter les lieux pour l’instant. Pourtant, ça ne l’empêche pas de s’immiscer dans l’antre d’Adam. Il y a un moment de flottement. Ce genre de moment où le temps semble s’arrêter et la réalité se distortionner. Elle reste figée, la main enserrant encore fermement la poignée de porte, tétanisée par la vision d’épouvante qui se joue devant elle. Là, sous ses iris pétrifiés, gît un corps inerte. Ce n’est pas possible. Elle ne réalise pas. Lorsque son corps s’anime finalement, c’est pour mieux fuir. Trop ébranlée pour se résoudre à vérifier par elle-même s’il respire encore, si la vie l’habite encore. Elle court à en perdre haleine, comme si sa propre existence était remise en question, franchissant le seuil de l’infirmerie à bout de souffle, sonnant les personnes présentes de se rendre chez Adam, de faire ce qu’elle n’a pas pu. Ensuite, les souvenirs désertent, son visage brouillé de larmes, sa propre vision se trouble et c’est l’obscurité, le trou noir.

Quatre jours se sont écoulés depuis l’overdose d’Adam. Il est réveillé depuis un moment. Peut-être a-t-elle volontairement évité l’infirmerie sous prétexte qu’il est préférable qu’il reprenne des forces. La vérité étant qu’elle était beaucoup trop en colère jusqu’ici pour se retrouver en tête à tête avec lui, elle l’est toujours d’ailleurs. Il avait promis de contrôler sa consommation, de la tenir au courant, d’éviter le puff. Des putains de foutaises. Elle aurait dû savoir qu’il lui mentait sans remord. Elle a fermé les yeux et il a bien failli trépasser. Elle lui en veut, elle s’en veut. Savant cocktail d’émotions.
Immobile devant la porte de la petite chambre de l’infirmerie, Elsie cherche ses mots, une entrée en matière, mais rien ne lui semble adéquat. Finalement, elle soupire, frappe trois coups et pénètre au cœur de la pièce. Adam est éveillé, encore pâle comme un linge. Leurs pupilles se croisent, s’accrochent, et le silence règne un instant en maître. Elle s’avance de quelques pas, mordillant d’agacement sa lèvre inférieure. Elle a conscience que rien ne sert de remuer le couteau dans la plaie, pourtant il ne peut s’en tirer de la sorte, pas après la frayeur et les tourments qu’il lui a fait subir. « Je pensais qu’on avait dit plus de secrets, plus de mensonges, entre nous. » Elle pensait mal, ça ne s’appliquait pas à Adam, juste à elle. La voix d’Elsie est un peu froide mais les notes d’inquiétude et de déception priment sur la froideur. Elle a eu peur. Elle tient à lui. Elle ne veut pas le perdre. Elle a besoin de lui pour affronter ce qui l’attend. Et, lui, il manque de crever, shooté à l’Angélus et au puff. « Mais, je suppose que ça ne s’appliquait pas à toi. » Elle ne devrait peut-être pas l’accabler, pour autant il faut que ça sorte. C’est la crainte qu’il recommence, qu’il n’ait pas cette chance de survivre, qui la rend dure envers lui et, peut-être aussi, cette peur constante de l’abandon. Elle ne veut pas être seule pour terminer ses jours. Elle veut le savoir à ses côtés, en bonne santé. Est-ce trop demander ? Est-ce trop égoïste de sa part ? Peut-être.  

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Adam Redfield
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MessageSujet: Re: (V) you can't die before me + adam   (V) you can't die before me + adam EmptyMar 23 Avr - 20:20


you can't die before me
Elsie Adam


Y a eu les bruits d’abord, pour lui ouvrir les oreilles. Des sons et des bips et des voix et putain, il bitait rien d’abord, l’impression de nager dans la mélasse comme au sortir de la pire des gueules de bois. Alors il a préféré pas ouvrir les yeux et se concentrer sur l’audition, essayer de comprendre un truc, se souvenir, n’importe quoi. Pas chez lui déjà. Ok. A moins qu’on ait lancé une soirée Tupperware dans sa chambre ? Non, pas son lit. Et bordel, l’impression d’avoir été passé à l’essoreuse. Nausées aussi : le ventre défoncé. Pensées décousues, impossible de se focus sur quoi que ce soit. Et noir dans son esprit, blackout complet. Il est réveillé, il a entendu quelqu’un dire. Merde. Impossible de continuer à faire semblant du coup ? Alors il a ouvert les yeux, s’est fait écraser par la blancheur de l’infirmerie. Au-dessus de lui une paire d’œil inquiète, derrière la sévérité professionnelle. On lui a posé deux-trois questions, comme pour s’assurer qu’il était bien conscient, bien revenu parmi les vivants. Puis on lui a expliqué deux-trois trucs, et il a compris. Merde. Merde. Putain de merde.
Le reste de la journée, ça s’est passé entre conscience confuse et sommeil épais. Épuisé comme au sortir d’un champ de bataille ; d’une journée harassante. On a bien essayé de lui tirer quelques vers du nez mais il a joué la carte du mec trop dans le coton pour piger quoi que ce soit et, au fond, c’était pas si faux, c’était surtout juste qu’il voulait se rassembler un tant soit peu avant de dire une connerie. Puisqu’à la faire, c’était déjà trop tard à priori.

Puis là, tout d’un soudain, quelqu’un qui cogne à la porte, à le tirer de sa contemplation morne du mur uni en face de lui. Il a un peu plus les pieds sur terre maintenant, enfin façon de parler puisqu’il a même pas la force de se relever en position assise. Trois jours, qu’on lui a dit, il a émergé dans le matin du quatrième. On a failli te perdre. Tête de con, va. Il rassemble les bribes éparses de son esprit pour se concentrer sur la personne qui entre dans la pièce – et c’est difficile putain, exercice laborieux.
Pas une infirmière : Elsie.
Re-merde.
Ça va pas passer. Il le sait que ça va pas passer. Pourquoi ça passerait ? Dans la liste des gens qui vont lui latter la gueule pour cette connerie, Elsie se place bonne première, seconde et puis troisième aussi. Elle ouvre la bouche et, direct, ça confirme le fond de ses pensées mais, qu’est-ce qu’il a à répliquer, hein ? Il a rien à répondre à ça, de toute façon, alors il se contente de la lâcher du regard, détourner la tête mollement pour se chercher autre chose sur lequel river son attention tandis qu’elle le sermonne – à raison, toutefois, il n’est pas devenu gamin gâté et stupide au point de ne pas comprendre qu’il a mérité chacun de ces reproches et peut-être même pire.

« Tu dis ça comme si j’avais planifié tout ça et juste choisi de pas t’en causer » il lâche tout de même après un moment, le cynisme perçant dans la voix tout aussi affaiblie que le corps, et les yeux toujours aussi fuyants. « Comme si j’m’étais dit tiens, et si j’essayais de me foutre en l’air aujourd’hui juste comme ça, pour voir ? » Finalement, il la vrille à nouveau du regard, deux yeux bleus qui paraissent démesurés au milieu du visage émacié et très pâle. « Manque de bol, tu m’as trouvé un peu trop tôt, tant pis pour moi, plus qu’à postposer l’expérience je suppose. » Est-ce qu’elle mérite le sarcasme lâché à la figure ? Non, bien sûr que non évidemment sauf que l’olympien est dans un état bien trop sale et pitoyable pour continuer à maintenir en place le masque de fausse légèreté qu’il arbore depuis déjà quelques mois. A se sentir moins que rien là, sans même la force de se redresser en position assise dans le plumard, le corps aussi merdique que ce qu’est devenu son esprit depuis cette connerie de virus qui l’a bouffé en screed – mais au moins l’extérieur ressemble à l’intérieur maintenant –, il n’a plus rien que cette ironie mordante pour lui répondre, pour planquer le fait qu’au final la tentative était peut-être réelle, qu’une partie de lui au moins était consciente d’avoir forcé la dose.


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MessageSujet: Re: (V) you can't die before me + adam   (V) you can't die before me + adam EmptyJeu 25 Avr - 19:24




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Oui, il a choisi, peu importe ce qu’il en pense. Il a choisi de lui mentir, de continuer à consommer de l’Angélus, de se risquer à toucher au puff. Et, maintenant, il en est là, le teint blafard rappelant la mort, le corps et l’esprit empoisonnés. Il peut bien prétendre ce qu’il souhaite, il n’est pas ici par hasard. Il a choisi de se bousiller, peut-être pas totalement consciemment, mais tout de même. Elsie commence à avoir de plus en plus de mal à reconnaître l’homme auquel elle s’est attachée presque immédiatement, celui qui la faisait rire et sourire. Il n’est plus que l’ombre de lui-même. Elle a beau le regarder, il n’est presque plus là. Pourtant, elle n’a pas l’intention de le laisser tomber, de l’abandonner. Peu importe le ton qu’il emploie, le cynisme mordant et les mots qu’il se permet. Elle en vient à se demander s’il a réellement conscience de ses propos, de sa dureté envers elle. Pense-t-il sincèrement tout ce qu’il peut bien lui rabâcher ? Elle n’arrive plus à démêler le vrai du faux. Il est devenu expert dans l’art du mensonge, peut-être même plus qu’elle. Plutôt ironique lorsqu’on sait qu’il lui reprochait son manque d’honnêteté. L'hôpital qui se fout de la charité. Tout un concept.

Elsie serre les poings, plus blessée que jamais, elle est folle de rage. Lorsqu’elle a franchi le seuil de l’infirmerie, elle s’est promis de contenir sa colère, mais force est de constater que cette promesse est impossible à tenir. Il est égoïste, encore plus qu’elle. Elle a la douloureuse sensation de se prendre un uppercut en plein ventre, elle en a le souffle coupé. Réitérer l’expérience. L’abruti. Il ne mérite pas sa présence ici. Un ange passe. Un bref instant au cours duquel elle tente en vain de contenir sa propre fureur. Mais, finalement, elle explose. En l’espace de quelques secondes, elle franchit la maigre distance la séparant encore d’Adam, se plantant à ses côtés. Elle ne se contient plus vraiment. Sans vraiment y réfléchir à deux fois, elle lui assène une claque monumentale, la gifle du siècle. On devrait lui décerner un prix pour cet acte. Sans lui permettre de réagir, elle reprend, tremblante, le ton fort et la colère animant sa voix ; « Je t’interdis de recommencer, tu m’entends ? Tu penses que tu peux simplement te shooter à mort et que ça n’aura aucune conséquence ? » Il est incroyable, profondément con. Elle le déteste pour le coup. Elle s’inquiète pour lui, elle s’est fait un sang d’encre. Et, lui, il lui balance ce genre de connerie en pleine figure, sérieusement ? « T’es vraiment qu’un putain d'abruti. Tu peux bien parler d’égoïsme, tu ne penses qu’à toi, t’es loin de te préoccuper de ce que peuvent bien ressentir ceux qui tiennent à toi, tu préfères te foutre en l’air. » Trop facile comme issue, elle ne le permet pas. Si, elle, elle doit se battre, pourquoi est-ce qu’il abandonnerait ? Hors de question. Ils sont dans le même bateau, ils sont supposés se soutenir, pas se déchirer ni même se mentir. « Tu peux prétendre ce que tu veux, te voiler la face, mais c’est ton choix, oui. Peut-être que ce n’était pas prémédité, mais tu as choisi de prendre cette merde de puff, d’abuser de l’Angélus. Et maintenant, t’en es là, mais je vais pas te laisser te bousiller encore. » Alors, qu’il ôte de son crâne l’idée qu’il peut la faire déguerpir en lui balançant son venin à la gueule. Elle compte bien riposter, lui coller les basques s’il faut. Elle se rend compte que la suite ne s’annonce pas facile entre son traitement expérimental et Adam, mais il est hors de question qu’elle prenne le risque de lui accorder une énième occasion de se foutre en l’air. Qu’il le veuille ou non, elle est là, avec lui. Peu importe s’ils doivent se disputer à longueur de temps et finir par ne plus se supporter. Il va se coltiner Elsie Ferguson, point barre.     

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MessageSujet: Re: (V) you can't die before me + adam   (V) you can't die before me + adam EmptyLun 29 Avr - 5:12


you can't die before me
Elsie Adam


La gifle lui décolle la tête des épaules et il se mord la langue sous l’impact et la surprise, quoique la douleur a vite fait de se noyer dans le reste de son état déplorable. Le goût ferrugineux qui ne tarde pas à lui envahir la bouche lui en revanche, s’obstine à perdurer passées les premières secondes. Puis, verbalement cette fois, la colère d’Elsie lui explose dessus. Douche brûlante, presque autant que sa joue qui le chauffe désagréablement, et la mâchoire douloureuse qu’il se masserait bien s’il avait seulement la force de lever sa main jusqu’à son visage.
Sauf que voilà : Adam est trop apathique, trop déphasé pour que la violence des mots le heurte comme ils devraient normalement le faire. Il est en pleine redescente, l’impression de se trouver dans un corps qui n’est pas le sien et qui ne veut pas de lui, et son système en train de se purger de toutes les conneries qu’il a bien pu foutre dedans au cours des derniers jours, semaines, mois, le laisse dans une humeur noire et terriblement fataliste. « Bah, il rétorque avec une nonchalance fatiguée, quelles conséquences une fois que j’serai canné hein ? » Le haussement d’épaules, qu’il n’est pas en mesure d’effectuer, se ressent pourtant à travers le ton de sa voix.
Une pensée plus vivace que le reste le traverse soudainement : elle va lui en coller une autre, non ?
Et presque il se fige, se raidit dans l’attente d’une récidive qui… ne vient pas, en fait, la brunette plutôt calée insultes dans l’immédiat. Pas plus mal à son avis, pas envie qu’elle lui déchausse une dent à réitérer son exploit une seconde fois. On dirait pas comme ça mais elle a de la force, quand elle veut ! En d’autres circonstances, ça lui aurait sûrement arraché une plaisanterie moqueuse mais force est d’admettre là, qu’il n’a pas le recul nécessaire pour trouver une pique au cynisme adéquat… à choisir, le silence lui paraît donc préférable, au moins le temps de la laisser lui vider son sac. Il déglutit, avale une partie du sang qui lui empègue la bouche et se contraint à la regarder de nouveau.

Un maigre rictus sans joie s’empare de ses lèvres pâles. « Et depuis quand tu décides pour moi ? » Dans les iris fatigués, une vague lueur de défi s’allume. « J’suis encore libre de faire c’que je veux de mon propre corps, non ? Aux dernières nouvelles. » Le moins que l’on puisse dire c’est qu’Adam est tout sauf conciliant, certainement pas prêt à accepter le blâme et encore moins à faire montre d’une attitude contrite. Pas vraiment sa faute en soit – enfin si, bien sûr que si, mais disons que le manque exprimé par son organisme prime sur le reste et que cela le rend mauvais, irritable malgré sa santé tellement aux fraises que sa voix n’est guère plus qu’un mince filet incapable de s’imposer. « T’as bien choisi, toi, de te déglinguer en décidant de devenir cobaye. Fous moi la paix : t’as pas à m’interdire quoi que ce soit. » De toute façon elle compte faire quoi, Elsie ? Le monitorer à chaque minute de chaque heure de la journée ?
Ou le dénoncer, peut-être, parce qu’ainsi elle sera assurée qu’on le gardera sous surveillance. Hors de question de le laisser filer en sachant ce qu’il risque de devenir une fois livré à lui-même dans la nature, hein ? Et il ne risquera plus de prendre quoi que ce soit, au moins… Merde. Il sent un vieux relent de paranoïa se glisser en lui : et si c’était exactement ce qu’elle a fait avant de se pointer ici ? L’idée lui semble tant et si bien convaincante qu’il ne peut s’empêcher de la vriller du regard avec une attention accrue, à décortiquer ses expressions faciales comme pour y trouver la réponse à cette question qu’il ne se résout pourtant pas à poser à haute voix.
Quoi que la suspicion soudaine qui s’exprime sur son visage le trahit tout seul sans qu’il n’ait besoin de rien dire à ce sujet…



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MessageSujet: Re: (V) you can't die before me + adam   (V) you can't die before me + adam EmptyMer 1 Mai - 22:11



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Elle l’admet, peut-être n’est-elle pas forcément bien placée pour le sermonner. Qui est-elle pour décider à sa place ? Ni sa famille, ni sa compagne. Pour autant, elle ne compte pas l’abandonner à son sort. Elle n’arrive peut-être pas à le comprendre totalement, mais elle est présente pour lui. Tout ce qu’elle sait c’est qu’elle ne mérite pas son animosité actuelle. Bien évidemment, elle a conscience qu’il n’est pas exactement lui-même, il ne l’est plus réellement depuis quelques mois déjà. Elle n’aurait pas dû le laisser s’enfoncer de la sorte. Pouvait-elle sincèrement l’aider ? Rien n’est moins sûr, il ne l’aurait pas écoutée, d’ailleurs c’est simple : il ne l’a pas écoutée. Elle l’a mis en garde concernant l’Angélus et surtout le puff. Elle lui a demandé de stopper sa consommation, de diminuer au moins. Elle surveillait leur propre stock de vente, mais il faut croire qu’il se procurait d’une autre manière. Elle s’en veut. Après tout, c’est avec elle qu’il a testé pour la première fois l’Angélus, qu’il a goûté à ses effets. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il en devienne complètement addict, à ce qu’il ne puisse plus s’en passer. Comment aurait-elle pu envisager ce cas de figure ? Elle ne peut guère être responsable de tous les maux du monde. Peut-être aurait-elle dû se montrer plus insistante, le surveiller beaucoup plus, à l’exception près qu’elle doit gérer elle aussi ses propres problèmes de santé. Et, ces derniers, ils ne sont pas des moindres. Ils lui pourrissent la vie tout autant qu’à lui. Elle comprend sa démarche, son envie d’échapper au quotidien, à cette fatalité à la con et en même temps… Elle le trouve assez lâche pour le coup. « Putain mais… T’as besoin d’une deuxième claque pour te remettre les neurones en place ? Peut-être que ce sera plus efficace que quelques jours supplémentaires à l’infirmerie. » Elle n’en revient pas qu’il utilise ses propres choix contre elle. D’accord, elle a choisi son sort et il n’a d’ailleurs rien à voir avec une overdose. Il peut bien lui en vouloir, ce n’est pas comparable. L’antiviral est littéralement en train de la tuer. Lui, il peut encore conserver l’espoir de survivre. Mais, apparemment, il ne le souhaite pas. « Y’a aucune comparaison entre toi et moi. Si, je teste ce prochain antiviral, c’est aussi pour toi, idiot. » Il est vraiment con au point de ne pas s’en douter ? Quitte à crever autant saisir la chance de sauver ses proches. Il faut croire que cette notion lui échappe.

Il la jauge un instant, l’air suspicieux, le silence scellant ses lèvres. Elsie n’est dotée d’aucun don de divination ou de télépathie, pourtant elle perçoit très nettement le doute s’installer au sein d’Adam. Il la pense réellement capable de le balancer ? Est-ce qu’il ose seulement y songer ? Plus crétin tu meurs. Elle en vient à se demander si la drogue ne lui a pas grillé tous les neurones. « T’as une question à me poser peut-être ? » Clairement, elle n’est pas ravie de la situation, elle est même foutrement en colère. Le fait qu’il puisse douter d’elle la fout en rogne, encore plus qu’auparavant, il faut le faire tout de même. Sacré exploit Adam Redfield. « Non parce que, j’ai un petit conseil à te donner, réfléchi bien avant d’ouvrir la bouche. » Il n’est pas à l’abri d’un énième déferlement de colère, qu’il soit verbal ou physique. Elle ne sait pas quoi faire de lui à cet instant. L’envie de le secouer afin qu’il retrouve ses esprits est omniprésente. Elle s’abstient, ce serait de l’énergie inutilement gaspillée. « Je suis plus ou moins ta seule alliée ici, surtout à l’heure actuelle, alors je ne te permets pas de douter de moi, Redfield. » Plus clair tu meurs. Elle n’a pas l’intention de le rabaisser, de l’enfoncer toujours plus et encore moins de le dénoncer. Par contre, il a plutôt intérêt à s’accrocher, parce qu’elle compte bien lui secouer les puces jusqu’à ce qu’il se reprenne. Même malade, même sous antiviral méconnu, elle est capable de lui coller aux basques. Il faut qu’il se ressaisisse ou qu’il décide et accepte au moins de se ressaisir. C’est le minimum syndical.     

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MessageSujet: Re: (V) you can't die before me + adam   (V) you can't die before me + adam EmptyDim 26 Mai - 14:55


you can't die before me
Elsie Adam


Un petit rictus passe brièvement sur ses lèvres alors qu’elle menace de le frapper une seconde fois mais il s’abstint de tout commentaire, le sang baignant encore sa bouche d’un goût peu agréable ne lui rappelant que trop bien qu’il ne tient pas spécialement à réitérer l’expérience. Et puis si elle frappe encore plus fort que la première fois, elle serait bien foutue de lui péter une dent ou deux avec sa chance… En somme : merci mais non merci.
De toute manière, Elsie a raison : leurs statuts respectifs ne sont en rien comparables sinon sur le fait qu’ils ont tous les deux volontairement choisi de s’en cacher à l’autre avant que cela ne finisse par se découvrir par la force des choses. Encore que lui, au moins, ne l’a pas retrouvé à moitié crevée et en besoin urgent d’assistance médicale, loin de là même.

L’olympienne semble lire dans ses pensées et la question qui fuse d’entre ses lèvres après ce lourd silence ne tarde pas à lui confirmer les faits. Ici encore, l’homme alité a conscience d’avoir tout intérêt à mesurer ses mots et tient donc sa langue sans riposter, bien que ce ne soit pas l’envie qui lui en manque. Au moins pour une fois, se tient-il sagement au conseil qu’elle vient de lui donner d’un ton sans appel. « Qui a dit que je doutais de toi ? » il finit toutefois par lâcher quand le duel de leurs regards qui s’affrontent menace de tourner en sa défaveur. « Je t’ai pas accusée de quoi que ce soit. Je me demandais… juste… » Il ferme les yeux, tandis qu’une grimace passagère déforme ses traits. « La bassine », il parvient encore à sortir d’une drôle de voix étranglée au prix d’un effort sans nul doute conséquent. Son teint, et ce n’est pas un mince exploit, semble avoir réussi à devenir plus pâle encore que ce qu’il n’était déjà avant ça.
Heureusement qu’Elsie ne se laisse pas déstabiliser par la fin abruptement modifiée du cheminement de pensées de son compagnon, se pliant ainsi à la requête aux allures d’urgence absolue formulée tant bien que mal par le concerné. Lequel a l’impression de devoir rassembler toute sa force et sa volonté pour seulement parvenir à se redresser un peu et se pencher sur le bord de son lit. Les doigts plantés dans le matelas, agrippés sur le drap avec le désespoir de quelqu’un qui n’a plus que ça à se raccrocher avant la chute fatale, Adam reste encore un long moment prostré après une succession de haut-le-cœur qui l’ont laissé vidé – dans tous les sens du terme –, le souffle court et saisi d’un léger vertige. Son gosier, abîmé par les nausées récurrentes depuis qu’il s’est réveillé, lui donne l’impression d’avoir été râpé avec un papier de verre grossier.
Après ça, il perçoit plus qu’il ne voit sa camarade le repousser au fond du lit, l’aider à retrouver sa position initiale et il se laisse faire sans protester – conscient que de toute manière, il n’a aucun moyen de lui résister à ce stade.
Conscient également, et plus que jamais, de l’état dans lequel il se trouve, pauvre merde vulnérable et pitoyable.

Est-ce que c’est ça qu’il lui inspire, à Elsie ? De la pitié ? Du mépris, pour avoir été aussi lâche et s’être livré à ce qu’il a fait ? Dans le doute, Adam évite soigneusement son regard tandis qu’il cherche à remettre un peu d’ordre dans ses pensées et récupérer un semblant de contenance. Plus facile à dire qu’à faire… Il devrait s’excuser – il lui doit des excuses, en fait. Mais bon… « Tu leur a dit quoi ? il reprend enfin après un temps, les yeux toujours obstinément fixés sur le mur face à la brunette. Quand tu m’as trouvé. » Parce qu’ils avaient dû passer sa piaule au crible après avoir compris la nature de son état, voire la baraque toute entière. Ils n’auraient pas manqué de trouver la planque, pas alors que quelqu’un avait déjà crevé de la même merde en début d’année. A moins qu’elle ait agi avant eux ? Mais, dans tous les cas, ils avaient sûrement dû lui poser toute une tripotée de questions, à elle aussi.


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MessageSujet: Re: (V) you can't die before me + adam   (V) you can't die before me + adam EmptyLun 10 Juin - 13:41



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Adam peut bien prétendre tout ce qu’il souhaite, au fond d’elle, Elsie est persuadée qu’il a douté d’elle à un moment ou un autre. Alors, non, il ne l’a peut-être pas accusée ouvertement, mais étant donné sa mauvaise foi actuelle, elle a préféré anticiper les propos de l’Olympien qui n’auraient pas manquer tôt ou tard de franchir la barrière de ses lèvres. De toute évidence, on dirait bien qu’il s’est engagé sur la pente glissante et risquée du mensonge. Elle n’apprécie que très peu cet état de fait. Leurs regards se jaugent durement, ils ne lâchent rien, comme s’ils se livraient une nouvelle guerre. Elsie aimerait sincèrement pouvoir parcourir la caboche de son acolyte, intercepter ses pensées, mieux comprendre ces dernières et leur cheminement. Mais, à ce moment précis, Adam est un livre fermé et cadenassé. Elle déteste cette sensation, elle subit cette dernière. La jeune femme parvient cependant à conserver le silence malgré la frustration grandissante lui nouant les tripes. Il faut bien qu’elle le laisse s’exprimer, même si elle n’est pas certaine de réagir sereinement aux paroles qui risquent d’être encore balancées d’ici peu. Il n’a pour autant guère l’occasion de terminer sa phrase ou de lui débiter un énième mensonge qu’il blêmit à vue d’oeil, quémandant le bassin le plus proche.
Rapidement, elle s’empare du récipient, le fourguant sous le menton de celui qu’elle ne manquera sûrement pas plus tard de surnommer vomito. Il l’a mérité après tout. Pendant un instant s’apparentant plutôt à une éternité, elle reste à ses côtés, une main tenant le bassin, l’autre effleurant doucement son dos dans un geste instinctif de soutien. Le voir ainsi est probablement la chose qu’elle déteste le plus, oui, encore plus que ce sentiment d’incompréhension qui la gagne lorsqu’elle pose désormais ses yeux sur lui. Une fois la vague de nausées passée, elle le repousse machinalement au fond de son lit, l’aidant à retrouver sa position couchée. Il est vraiment dans un sale état. Comment a-t-il pu se bousiller de la sorte ? Question non-élucidée pour l’instant.

Sans un mot, elle recule de quelques pas, tirant une chose près du lit et s'asseyant aux côtés d’Adam. Elle chasse tant bien que mal l’inquiétude animant ses traits, tentant d’adopter une nouvelle fois son attitude courroucée, pourtant elle n’y parvient pas vraiment. Un ange passe. Le silence est lourd et chargé d’elle ne sait trop quoi exactement. Comment est-ce qu’elle n’a pas pu voir venir tout ceci ? Encore une question. Heureusement, elle n’a pas le temps de se torturer plus amplement l’esprit qu’il ouvre la bouche. Elle aurait pu s’attendre à des excuses ou des explications mais il n’en est rien. « Rien de spécifique. Je t’ai trouvé, j’ai piqué un sprint jusqu’à l’infirmerie et je leur ai expliqué que tu gisais au sol, inconscient. » Ça leur a suffit, au début du moins. Forcément, elle a subi un interrogatoire en règles. « Pendant qu’ils te rafistolaient à l’infirmerie, j’ai fait le ménage derrière toi. Je n’ai pas encore eu l'occasion de me débarrasser de tout notre stock, il faut que je vire ça d’Olympia sans attirer les soupçons. » Ce fut surement le moment le plus difficile : rester rationnelle alors que l’état d’Adam n’était autre qu’incertain. Mais, elle a fait ce qu’il fallait, planquant leur stock au sein d’un endroit pratiquement jamais côtoyé, autrement dit l’église. Au pire, même s’ils trouvent le puff et l’Angélus, ils ne pourront pas immédiatement relier la drogue à eux. Pour autant, elle a bien l’intention de faire disparaître toute trace de cette dernière, elle a manqué de temps jusqu’à maintenant. « Ensuite, j’ai été interrogée. J’ai simplement dis que tu te comportais étrangement pour l’instant et que je savais que tu prenais de temps en temps de l’Angélus, mais pas à ce point… J'ai prétendu qu'au début ça t'aidait à gérer les symptômes du virus Lazarus. » Une semi-vérité qui n’a pas été remise en doute. En même temps, un mensonge pur et dur aurait attiré l’attention sur elle aussi. « Ils pensent que tu dois avoir un fournisseur à la Carrière parce que je leur ai raconté que tu disparaissais souvent là-bas. » Encore des paroles qu’ils ont gobé. En même temps, la Carrière est connue pour être à l’origine du puff et de l’Angélus. Rien dans son discours n’a semblé incohérent. « Il ne te reste plus qu’à confirmer mes propos en y ajoutant quelques détails à ta sauce. Je me charge de nous débarrasser de tout le reste avant de déménager à l’infirmerie moi aussi. Je ne pense pas qu’on viendra encore interroger une pauvre fille bientôt malade comme un chien. » Autrement dit, ça ne lui laisse que très peu de temps. Son traitement débute la semaine prochaine et elle doute qu’elle tienne encore bien longtemps sur ses guibolles une fois ce dernier administré. Sacré timing.       

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MessageSujet: Re: (V) you can't die before me + adam   (V) you can't die before me + adam EmptyMar 25 Juin - 21:17


you can't die before me
Elsie Adam


Laisser Elsie parler sans l’interrompre l’aide à recentrer son esprit sur l’instant présent, se concentrer sur le son de sa voix, sur elle plus généralement. Si une petite pointe de culpabilité le taraude alors qu’il imagine sans peine la scène qu’elle décrit, il n’en fait pas état. Elle est bien présente pourtant, juste là, dans un coin : il se met à sa place, s’imagine la trouver aux portes de la mort et… regrette de lui avoir infligé ça. Elle n’aurait pas dû être là. Elle n’aurait pas dû voir ça.
Mais Elsie et sa foutue manie de s’inviter chez lui comme bon lui semble…

L’olympienne a rudement bien géré la situation, Adam le réalise au fur et à mesure qu’elle lui expose les faits. Il a presque honte de l’avoir soupçonnée un instant plus tôt. Presque. Mais il est trop fatigué, trop à côté de ses pompes pour entretenir ce genre de sentiments, être autre chose qu’un sale con d’égoïste coincé dans un lit inconfortable et monitoré par le personnel médical de la ville (qui a sûrement bien mieux à faire que s’occuper d’un boulet pas foutu de gérer sa conso tout seul, soit dit en passant. Les gens crèvent déjà bien assez sans le vouloir pour qu’on ait en plus sur les bras des pseudos tentatives de suicide manquées).
Puis se ramène sur le tapis le sujet fatidique de leur fameux stock de marchands de rêves. Heureusement pour lui, son état déplorable le prévient de toute réaction trop soudaine (son corps n’a pas vraiment la force d’imprimer les réactions trop vives sur les traits de son visage) et il n’y a guère plus qu’une petite crispation de la mâchoire tandis qu’elle évoque la nécessité de se débarrasser de ce petit fond de commerce illicite.
Finalement, Elsie se tait et un léger silence flotte tandis que son interlocuteur rassemble ses pensées et tente de les organiser en quelques phrases cohérentes. Qui eût cru que le simple fait de parler puisse être aussi laborieux ?
Même dans ses pires lendemains de gueule de bois, Adam n’a jamais eu autant l’impression de voir ses facultés cognitives réduites à l’état de bouillie informe et généreusement piétinée en rythme par une paire de bottes lestées de plomb.

Un infime sourire pâlichon tire un coin de ses lèvres. « Merci, il souffle, d’avoir fait tout ça pour me couvrir. » Il ne le mérite sans doute pas. Bon, il n’est pas totalement stupide, il sait aussi qu’elle l’a fait pour elle. Après tout, c’est ensemble qu’ils ont commencé à jouer aux cons et si l’un des deux plonge, il y a de fortes chances que l’autre suive peu de temps après.
Et puis, comme elle ne se prive pas de le lui rappeler subtilement, leurs places seront bientôt échangées. Ce sera à son tour d’emménager dans cette très charmante chambrette aux murs blancs aussi mornes que déprimants. Suite "Infirmerie Olympienne", style post-apo, deux étoiles sur le guide du routard. Charme atypique. Convient particulièrement bien aux dépressifs et aux cobayes volontaires désireux de passer toute leur journée la tête dans une bassine. Sûrement qu’elle avait d’autres en tête Elsie, avant d’avoir à gérer tout le bordel si gracieusement laissé par son acolyte. « Mais ça va pas le faire. » Il étudie le changement d’expression sur le visage de sa camarade, se demande s’il faut y chercher là l’annonce d’un nouvel orage à venir. « Tu ne peux pas juste t’en débarrasser comme ça, prétendre que ça a jamais existé. » Il est forcé de faire des pauses, incapable de débiter tout le fond de sa pensée d’une traite sans avoir à s’interrompre régulièrement afin d’avaler péniblement sa salive. « On risque d’avoir des ennuis avec Rayna. Et après ce qui s’est passé avec Amalia… » Il ne finit pas sa phrase, pas la peine : elle sait tout comme lui qu’ils ont joué avec le feu en dénonçant la partenaire de leur fournisseuse. Si elle a accepté leurs justifications et de continuer à bosser avec eux malgré tout, ils n’empêchent qu’ils sont sur la corde raide désormais. Pas sûre qu’elle tolère qu’ils la lui mettent à l’envers une fois de plus.
Or s’il y a au moins deux personnes bien placées à Olympia susceptible de couvrir leurs merdes, aucune d’elle ne fera le poids face à un Aaren Diggs bien informé par une certaine personne désireuse de leur administrer une bonne leçon…


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MessageSujet: Re: (V) you can't die before me + adam   (V) you can't die before me + adam EmptyMer 10 Juil - 0:59



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Elsie ne s’attendait pas vraiment à recevoir de la gratitude de la part d’Adam, surtout étant donné leur échange présent. Elle n’est pas venue ici pour être remerciée de toute manière, mais entendre de vive voix ce simple merci est pour le moins plaisant, elle ne compte guère le cacher. Pour autant, elle se doute que ce n’est pas tout, ce n’est pas aussi simple. Il y a toujours un “mais” qui traîne quelque part dans ce genre de conversation. Et, ce fameux “mais”, il se pointe maintenant. La surprise et cette légère satisfaction éprouvée quelques secondes plus tôt laissent place à l’appréhension et à l’incompréhension. Elle a franchement du mal à suivre le cheminement de pensée de l’Olympien. Enfin, ce n’est pas nouveau, depuis quelques temps déjà ils ne semblent plus réellement sur la même longueur d’onde, triste constat. Désormais, c’est peut-être encore pire. Elle fronce les sourcils, pas vraiment persuadée de capter où il daigne en venir, l’incitant à continuer d’un regard appuyé. Qu’est-ce qu’elle pensait exactement ? Qu'après avoir frôlé la mort il allait tout simplement prendre conscience de sa chance - tout à fait relative - d’être encore en vie ? Que tout allait redevenir comme avant ? Voilà longtemps qu’elle ne s’était plus autant fourvoyée. Excès d’optimiste.

L’Olympienne se contente d’hocher simplement la tête face aux propos concernant Rayna et Amalia. Force est d’admettre qu’Adam n’a pas totalement tort, pas sur toute la ligne du moins. Mais, ne peuvent-ils simplement pas refourguer la drogue à Rayna et tourner la page ? Elsie souhaite seulement reprendre sa petite existence, quoique cette dernière risque sous peu d’être écourtée. Au fond, elle espère surtout que son acolyte s’éloigne de l’Angélus et du Puff, qu’il prenne ses distances avec Rayna et toutes leurs magouilles. Trop beau pour être vrai, hein ? Elle a bien l’impression qu’Adam ne compte pas simplement s’en tenir là. Cette idée anime une nouvelle fois une légère colère tout au fond d’elle. Colère qu’elle étouffe. Elle ne veut plus crier, hurler, lui remonter les bretelles, elle est trop éreintée, fatiguée par ces derniers jours plutôt chargés en péripéties loin d’être joyeuses. « On peut très bien tenter de négocier avec Rayna, de lui refourguer son stock. Si on lui explique que pour l’instant c’est devenu trop risqué de faire proliférer ce type de commerce à Olympia, il y a des chances pour qu’elle comprenne. » Mais, ce n’est pas ce qu’il veut, c’est ça ? Elle en a parfaitement conscience, mais elle préfère espérer encore un petit peu, ne serait-ce qu’une minute ou deux. Elle lit dans ses yeux qu’il n’est pas franchement d’accord. Pourtant, son idée n’est pas mauvaise, il le sait même très bien ou du moins, une part de lui doit le savoir. Elsie soupire longuement, à court d’options à lui fournir. Elle n’en peut plus de cette situation, d’être constamment sur le fil du rasoir. « Ecoute, je pense simplement qu’il est nécessaire qu’on prenne nos distances. Toi aussi. Et, le plus vite sera le mieux. » Une petite voix très désagréable lui murmure mentalement : qu’est-ce que t’en as à foutre au juste ? Peut-être que tu seras crevée dans une semaine. Elle ne l’écoute pas, la relègue au second plan, c’est préférable. « Enfin, tu fais comme tu veux, ce n’est pas à moi de décider pour toi, mais je pense tout de même que tu devrais tout arrêter. En tout cas, si tu ne veux pas t’en débarrasser, ni tout refourguer à Rayna, alors je ne vois pas trop ce que je peux faire… J’ai plus vraiment le temps de m’occuper de tout ça, ni l’envie, j’aimerais profiter de mes derniers jours de liberté avant de me retrouver ici. Tu as toutes les informations, tu en fais ce que tu veux. » L’inquiétude dans son timbre de voix est plus que palpable. Elle ne peut pas s’empêcher de s’alarmer pour lui. L’idée de savoir que d’ici peu de temps elle n’aura plus aucun contrôle, ne serait-ce qu’un semblant de contrôle, vis-à-vis de leur situation, l’angoisse fortement. Ça aussi, elle essaye de reléguer au second plan, plus facile à dire qu’à mettre en pratique cependant.    

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