« Tell me your story
please tell me everything »
MARBLE FALLS (AVRIL 2005) + Un guet-apens, voilà ce que c’est. Elle aurait dû le savoir. Elle aurait également dû ne jamais accepter une invitation à dîner de la part de sa sœur. Cette fourbe.
« Je vois que le dîner entre sœurs s’est transformé en repas familial. » Le sous-entendu est clair : elle déteste cette idée. Cette histoire sent le règlement de comptes à plein nez. Elle risque fortement de passer un sale moment.
« Si je te l’avais dit, tu ne serais pas venue, assieds-toi. » Qu’est-ce que l’envie d’étrangler Lydia lui paraît soudainement extrêmement tentante, bon sang ! Cette dernière est une véritable harpie. Si, elle nie ses parents
- ou plutôt sa mère - c’est pour une bonne raison. Elle a pertinemment conscience qu’elle tient le rôle du vilain petit canard de la famille McFly. Son père lui adresse un sourire rassurant, sûrement dans l’espoir qu’elle se calme. Espoir vain.
« Non, je me casse, je ne suis pas venue ici pour vous entendre jacasser à mon sujet. » Ils peuvent tout aussi bien jacasser dans son dos, ça lui convient également. Il y a bien longtemps qu’Elisa a abandonné l’idée de se rendre au mythique repas familial du vendredi soir et cette fois-ci ne fera pas exception à la règle.
« Pourquoi est-ce que tu as rompu avec Jensen ? Vous alliez si bien ensemble, il était parfait pour toi. » Parce qu’il m’a demandé en fiançailles et que j’ai préféré prendre mes jambes à mon cou, songe-t-elle, serrant les poings. Elle savait que sa mère n’allait pas digérer la séparation. Voilà pourquoi elle ne lui a rien dit, c’est plus simple de ne rien lui dire du tout.
« Est-ce que j’ai vraiment une tronche à me faire appeler Madame Elisa Summers ? Non. Fin de la discussion, je me tire. » Joignant le geste à la parole, elle tourne les talons, plus excédée que jamais. Elle déteste sincèrement les conflits familiaux. A chaque fois, elle a le sentiment de tout foirer. Pourtant, à ses yeux, sa vie n’est franchement pas mal.
« Ramène tes fesses ici, Elisa, t’es vraiment qu’une putain d’emmerdeuse ! » Elle ne contredit guère Lydia, c’est sûr et certain, elle est la pire chieuse du monde. Elle assume parfaitement. En attendant, elle vit sa vie comme elle l’entend, sans chercher à plaire aux autres.
« Non, je ne vais pas gâcher votre dîner voyons. Je vais te laisser profiter de ce beau moment avec tes parents adorés et ton mari aimant dans ta maison parfaite. L’emmerdeuse se taille ! » Peut-être est-elle égoïste mais qu’ils aillent tous se faire foutre pour ce soir.
WIMBERLEY (DÉCEMBRE 2007) + La boule au ventre, Elisa observe avec une certaine impatience
- mêlée d’appréhension - la tigette en plastique, en attente d’une réponse. Avec l’espoir, bien entendu, que le soulagement la gagne d’ici quelques secondes. Il y a un moment de flottement tandis que les résultats s’affichent plus ou moins clairement ou pas.
Putain, qu’est-ce que c’est que cette connerie ? Deux barres roses se distinguent nettement sans qu’elle ne sache réellement ce que cela peut bien signifier. Elle grogne, agacée, et s’empare rapidement de la notice du test de grossesse.
Bordel, ils sont pas foutus de noter clairement enceinte ou pas enceinte, bande d’enfoirés, rumine-t-elle intérieurement. Le temps lui semble être une éternité alors qu’elle parcourt le vulgaire bout de papier. Il faut que le test soit négatif, c’est impératif. Elisa n’imagine pas le moins du monde sa vie avec un marmot sur les bras, hors de question qu’elle se coltine un polichinelle dans le tiroir pendant neuf longs mois. Elle est beaucoup trop égoïste et nombriliste pour prendre soin d’une autre personne qu’elle-même, elle en a pertinemment conscience, elle ne se voile pas la face. C’est l’une des milliards de raisons pour laquelle elle ne veut pas d’un gosse, sans parler du fait que l’idée de baigner dans le vomi et la merde ne l’enchante pas vraiment. Oh et puis, il y a aussi le fait d'expulser un truc vivant hors de son utérus. Un alien qui va la déchirer de l’intérieur et lui laisser son vagin dans un état déplorable. Peut-être a-t-elle regardé trop de films de science-fiction... En tout cas, elle ne doit pas être mère, c'est clair et net. Les minutes s’écoulent et la déception s’installe peu à peu lorsqu’elle discerne l’indication tant attendue, alors qu’une petite voix intérieure on ne peut plus ironique lui susurre :
Joyeux presque Noël, Elisa, t’es en cloque. CRIMSON VALLEY (JUIN 2008) + Un hybride entre une meringue et un cachalot, voilà le reflet que lui renvoie le miroir. D’accord, Elisa n’est peut-être pas objective. Tout le monde la bassine, la complimente, prétend qu’elle rayonne et que son teint est magnifique. Elle, tout ce qu’elle désire n’est autre qu’une cigarette et une coupe de champagne. Mais bon, elle n’est pas un monstre au point d’empoisonner son fils. Elle ne souhaite pas accoucher d’un légume.
« Tu es magnifique. » Elisa roule des yeux tandis que son père lui sourit. Elle n’a pas l’impression de ressembler à une véritable mariée. Peut-être parce qu’elle ne réalise pas encore. Est-ce qu’elle fait le bon choix ? Abel n’est pas si mal. Elle a des sentiments pour lui, du moins elle le croit, sauf qu’en vérité elle n’en sait trop rien. Ce dont elle est persuadée par contre, c’est qu’il aime déjà l’alien qui pousse dans son ventre. C’est le principal, non ? C’est rassurant en tout cas. Elle n’est pas seule.
« Tu dis ça parce que je suis ta fille. Tu ne peux décemment pas déclarer que je ressemble à un gros dindon en robe blanche. » Quelques éclats de rire s’élèvent, l’atmosphère se détend. Pour autant, une boule d’angoisse lui noue encore l’estomac. Peut-être devrait-elle prendre ses jambes à son cou, jouer à la mariée en fuite. Pour sûr, l’ego d’Abel en prendrait un coup et elle risquerait de passer un mauvais quart d’heure par la suite. Mauvaise idée donc. De toute façon, ce n’est pas comme si elle pouvait reculer, elle est enceinte jusqu’au cou, elle a besoin de lui. Il l’a persuadée de garder l’enfant, qu’ils seraient capables de l’élever, qu’il serait là. Autant officialiser cette promesse, hein ? C’est le moment du grand saut alors, même si parfois elle a le sentiment d’être envoyée à la potence.
Une potence avec une brève lune de miel et du sexe à la clef ceci dit, plutôt pas si mal, songe-t-elle intérieurement, un sourire mi-débile mi-salace se reflétant dans le miroir.
AUSTIN (JUILLET 2010) + Elisa s’extirpe du tribunal, un sourire radieux et victorieux rivé aux lèvres. Elle pourrait tout aussi bien danser le moonwalk et dresser fièrement son majeur en direction d’Abel Rhodes afin d’exprimer sa joie, pour autant elle s’abstient. Ce ne serait pas franchement un comportement jugé mature et adulte. Le verdict est tombé il y a de cela quelques minutes et personne n’est vraiment surpris, excepté Abel peut-être. Obtenir la garde exclusive de son fils est une seconde victoire, la première étant son divorce en lui-même avec l’aîné des Rhodes. Parfois, elle essaye de se remémorer à quel moment est-ce qu’elle a bien pu s’imaginer que leur couple fonctionnerait. En tout cas, le mariage fut une grossière erreur, elle en a désormais conscience. Ils n’avaient aucune chance. Peut-être qu’elle n’a pas fourni assez d’efforts afin que leur histoire fonctionne, après tout elle se sait de mauvaise foi ainsi que difficile à vivre. Mais, lui, il n’a rien de l’homme parfait, bien au contraire. Il est devenu en réalité tout ce qu’elle déteste chez un être humain. Elle l’a aimé, à un moment donné, elle ne sait trop pourquoi, elle ne cherche pas vraiment à savoir. Maintenant, il ne reste que de la rancœur entre eux, une envie de vengeance afin de compenser les dernières années de cauchemar écoulées. Il a gâché sa vie tout autant qu’elle a gâché la sienne, elle le sait parfaitement. Elle pourrait s’arrêter ici et se contenter de cette victoire, mais elle ne peut s’y résoudre. D’un pas assuré, le sourire toujours présent, elle s’avance en direction de son ex mari, la détermination brillant au fond de ses prunelles.
« Tu ne manqueras pas d’ici peu de recevoir une nouvelle lettre de mon avocat. » Qu’elle déclare simplement, ne souhaitant pas en révéler d’avantage. Il saura bien assez tôt tenu au courant de son intention de le dépouiller, d’obtenir toujours plus.
« À bientôt, Abel. » Elle tourne les talons sans lui laisser l’opportunité de répondre, niant le regard foudroyant qu’il lui adresse. La partie n’est pas encore terminée entre eux.
ROSWELL (AVRIL 2011) + Les pieds en compote, les épaules douloureuses, la fatigue animant son corps, Elisa erre sans but. Elle jure entre ses dents, maudissant les siens.
Allons retrouver ta mère et ta soeur, voyageons jusqu’au Nouveau-Mexique, tu ne peux plus rien faire pour Silas, relèves-toi. C’est ce qu’il avait dit, son père. Et, maintenant, elle est indéniablement seule. Au Nouveau-Mexique et seule.
Génial. Elle sait qu’elle n’a pas le droit de se sentir abandonnée, son père n’a pas choisi son sort, il n’a pas choisi de succomber à la morsure d’un putréfié. Pour autant, elle lui en veut. Elle n’a plus le courage de chercher à retrouver le reste de sa famille. Par où commencer ? Elle ne sait même pas comment se rendre à Santa Rosa, c’est à peine si elle arrive à décrypter une carte. Avant, elle se fiait à son GPS, aux nouvelles technologies, ni plus ni moins. Maintenant, elle est paumée comme jamais. Elle pourrait être en train de chercher son fils et elle est perdue comme une conne, ouais. Elle se sent franchement nulle et dépassée.
Silas est mort. Qu’est-ce qu’il en savait son père au juste ? Rien. Pourtant, elle a conscience qu’elle doit se résoudre à l’évidence. Fatiguée comme jamais, meurtrie par ce trop plein d’émotions, elle se laisse tomber au sol.
Tu te relèves ou tu crèves, s’intime-t-elle, soudainement consciente de la réalité de ce nouveau monde merdique. Est-ce qu’elle souhaite vraiment vivre comme ça ? Bordel, elle n’en sait strictement rien. Et, en même temps, compte-t-elle vraiment crever sans emmerder personne ? Dilemme. Une succession de réflexions plus tordues les unes que les autres lui traverse l’esprit tandis qu’une voix lui parvient.
« Vous allez bien ? Vous avez besoin d’aide ? » Elle relève la tête, surprise et déroutée alors qu’elle aperçoit un groupuscule de six personnes figé face à elle.
On ne peut plus s'apitoyer sur son sort en paix, bordel ?! « Je m’appelle Xander et vous ? » Donc, il ne compte pas la lâcher, passer son chemin. Elisa se demande s’il s’agit d’un signe, d’une porte de sortie. On dirait bien que Xander a besoin de jouer au preux chevalier.
« Je… Je m’appelle Sidney. » Ment-elle à moitié après une brève seconde d'hésitation. Elle a toujours détesté son premier prénom, beaucoup trop classique à son goût. C’est son père qui a choisi Sidney, comme le musicien Sidney Bechet. Maintenant, son père est mort, sa mère n’est plus là pour poser son droit de veto. L’hommage lui semble approprié. De toute façon, elle n’a plus rien de cette ancienne Elisa, à quoi bon prétendre et se rattacher au passé ? Elle n'a plus que ses yeux pour pleurer et son caractère de fion pour la maintenir en vie. Le choix est vite fait, pas le temps de larmoyer davantage. Adieu Elisa.
OLYMPIA (JUIN 2017) + Sidney est scotchée. Elle a le sentiment d’être tombée du cent-soixante-deuxième étage du Burj Khalifa, rien que ça.
« Il paraît même qu’il aurait tué son ex-femme de ses propres mains. Les rumeurs concernant le décès de cette dernière vont bon train depuis que le Ranch prospère. » Ce qui est sûr et certain, c’est qu’il l’a abandonnée à son sort, la laissant pour morte.
Le bel enfoiré. Son propre poing dans sa face de fermier consanguin, elle ne pense qu’à ça. Pourtant, elle a pertinemment conscience que l’idée - bien que sacrément tentante - est plutôt mauvaise.
« La pauvre fille… En même temps, je me demande bien ce qu’elle faisait avec lui. Qu’est-ce qu’on peut bien lui trouver de bien ? » Son cul. C’est la première chose qui lui vient à l’esprit. Mais, autant garder cette information pour elle-même. Ce n’est surement pas un argument assez convaincant aux yeux des Olympiens.
« Si tu veux mon avis, elle ne devait pas être bien dans sa tête elle non plus, un peu comme Peyton Yates. » Sidney tousse, manque de s’étouffer, retient les propos vulgaires et mauvais au fond de sa gorge. Il faut qu’elle reste calme, alors elle sourit, acquiesce. Elle se félicite intérieurement pour son jeu d’actrice.
« Peut-être qu’il est préférable qu’elle soit morte en fin de compte. » Outch. Il va sérieusement falloir que
Peggy la cochonne - surnom affectueux soigneusement choisi par Sid - se calme sous peine de se frotter au courroux de la fameuse ex-femme ressuscitée par miracle.
« Tu veux un cookie aux noisettes ? » Sidney fronce les sourcils, décontenancée. Est-ce que tous les Olympiens sont aussi dérangés que Peggy ? Si ça se trouve, elle empoisonne ses cookies et les refile aux nouveaux arrivants.
« Non, merci, peut-être une autre fois, il faut que… j’aille prier… à la chapelle. » Ouais, bien sûr Sid, va prier. La pire excuse du monde. Heureusement, Peggy semble avoir le QI d’une huître. Rapidement, elle s’extirpe du canapé aux motifs désuets, adressant un signe de main et un sourire surjoué à l’Olympienne. Intérieurement, l’envie de l’étrangler est omniprésente, mais pas autant cependant que l’envie de castrer Abel Rhodes.
OLYMPIA (SEPTEMBRE 2018) + La maladie. Un fléau que Sidney s’est toujours évertuée à éviter comme...la peste. Avant que l’
Influenza ne décime le monde, elle fuyait déjà les hôpitaux, évitait les médecins, se tenait éloignée des seringues et des stéthoscopes. Désormais, elle ne peut plus fuir, cette option est inenvisageable. Lorsqu’elle entraperçoit Silas, pâle comme un linge, des cernes marquant son visage, le regard vitreux, elle ne peut s’empêcher de revoir en lui son défunt grand-père. Elle n’a jamais souhaité lui rendre visite à l’hôpital, trop effrayée par la réalité. Il est décédé, succombant à la maladie, avant qu’elle n’ait l’occasion de lui faire ses adieux, de lui apporter son soutien. Aujourd’hui, elle n’a pas le droit de reproduire ses propres erreurs. Pourtant, une petite voix intérieure lui hurle de prendre ses jambes à son cou, à l’exception près qu’elle ne l’écoute pas, pas cette fois-ci. Son fils a besoin d’elle, peu importe qu’il n’ait pas le moindre souvenir d’elle, de ce qu’elle représente pour lui, elle n’a pas le droit de se montrer lâche. Dans le malheur qui frappe l’enfant, il faut au moins reconnaître une chose : la chance qui s’offre à elle de renouer avec Silas, de passer du temps avec ce dernier.
« Est-ce qu’il va s’en sortir ? » Personne ne détient la réponse à cette question, elle le sait, cependant elle espère encore entendre que ce n’est rien, qu’il va guérir rapidement.
« On va lui administrer l’antiviral, je pense qu’il a ses chances. J’espère seulement que le remède est adapté aux enfants. » Peyton lui adresse un sourire débordant d’espoir, la main posée sur son épaule dans un geste se voulant rassurant. Il faut qu’elle se reprenne. Pas question de céder à ses propres angoisses.
« Tu sais ce qui me fiche encore plus la trouille que les morts ? La maladie… » Sidney n’est pas franchement du genre à se confier, elle préfère jouer les fortes têtes et se cantonner à son statut d’emmerdeuse de premier ordre. Mais, pour une fois, c’est différent.
« Bref, tiens-moi au courant. Au fait, je passe chez toi ce soir, parait que Willa prépare ses fameux biscuits de noël, notons son avance sur la saison d’ailleurs, et je ne raterais ça pour rien au monde. » Qu’elle déclare sur un ton volontairement plus léger, contrastant sacrement avec sa précédente déclaration, avant de s’éloigner précipitamment. Elle a besoin de réfléchir, d'appréhender la situation. Le monde est malade, il faut qu’elle s’y fasse.
OLYMPIA (JANVIER 2019) + Rien ne dure, encore moins sa propre supercherie. Maintenant qu’Abel est au courant de sa présence au sein d’Olympia, plus rien n’est évident. D’accord, ça ne l’était déjà pas avant, désormais c’est différent. Elle n’a plus peur de déambuler librement, de croiser le Cavalier au coeur de la ville. Pour autant, le fait qu’il n’était guère au courant de son retour lui conférait un putain davantage à présent réduit en cendres. Enfin, le bon côté des choses étant qu’il ne peut toujours rien contre elle. Pour l’instant, ils gardent le secret, sa véritable identité reste entre eux, jusqu’à ce qu’elle décide de révéler la vérité à Silas. Pour sûr, elle se doute qu’Abel compte lui mettre des bâtons dans les roues, pourtant ce n’est guère dans ses intérêts. Il a plus à perdre qu’elle. D’ailleurs, en réalité, qu’a-t-elle à perdre ? Tout ce qu’elle veut, c’est son fils.
Du coin de l’oeil, Sidney aperçoit la silhouette de son ex mari. Silas est de retour à Olympia. Bien sûr, elle s’inquiète pour son fils et en même temps, la maladie de ce dernier se révèle être une aubaine. Plutôt ironique. Peu avant d’atteindre le portail, c’est au tour d'Abel de l’entrevoir. Il a cette mine renfrognée et hautaine, la mine typique. Instinctivement, elle affiche son plus beau sourire, le genre de sourire
colgate, adressant un signe de main en direction de l’aîné des Rhodes. Oui, elle prend son pied. Peut-être qu’elle est suicidaire accessoirement. Mais, il ne peut rien contre elle. Olympia lui confère la sécurité. En dehors des murs par contre, peut-être se tiendrait-elle plus à carreau… Non, même pas ! Sidney n’a aucune limite, du moins elle ne connaît pas ses propres limites, ni celles des autres. Elle s’en fiche pas mal. Tant qu’elle peut pousser à bout autrui, elle ne s’en prive pas. Quitte à ce qu’elle finisse par se brûler les ailes. Abel l’ignore, quittant les lieux. Elle aimerait être dans sa tête à l’heure actuelle rien que pour pouvoir ressentir sa frustration intense et accessoirement, connaître la panoplie de noms d’oiseaux qu’il utilise à son égard.
Salope figurant probablement en tête de liste.
- chronologie:
18/02/1980 naissance d'Elisa Sidney McFly, à Wimberley (Texas), quelques minutes après sa sœur jumelle.
14/09/1998 elle quitte sa ville natale et intègre l'université d'Austin afin de satisfaire ses géniteurs.
07/09/2002 Elisa est admise en faculté de droit, toujours à Austin, et trime encore trois années de suite afin d'obtenir son juris doctor.
24/06/2005 le diplôme finalement en poche, après pas moins de sept années d'études, elle décroche par la suite le job le plus détesté au monde : huissier de justice. Mais, force est de constater que ce poste lui sied comme un gant. Elle revient s'installer à Wimberley, auprès des siens.
30/12/2007 elle se découvre enceinte et son existence prend un tournant complètement inattendu et pas le moins du monde souhaité. La grossesse est accidentelle, bien sûr. Elle pense tout d'abord à l'avortement, mais suite à l'insistance et la persévérance du père de l'enfant, Elisa décide de mener à terme sa grossesse. Après tout, peut-être que l'occasion ne se représentera pas.
27/05/2008 histoire de faire bien les choses, Elisa s'unit officiellement à Abel et troque son nom de jeune fille contre celui de Rhodes. Peut-être que leur histoire peut fonctionner après tout... Elle y croit, bien qu'elle ne s'imagine pas le moins du monde femme au foyer, hors de question.
02/09/2008 elle donne naissance à Silas Rhodes et souffre par la suite d'une dépression post-partum.
16/07/2010 après deux ans de vie commune, le divorce est inévitable. Leurs foutus caractères ne sont plus compatibles. Les disputes s'accumulent, ne laissant aucune place aux réconciliations. Elisa obtient la garde exclusive de son fils, pourtant elle ne semble pas amplement satisfaite. Elle en veut toujours plus, se mettant en tête de dépouiller l'aîné des Rhodes. La rancune est tenace.
28/12/2010 alors que l'Influenza prend de l'ampleur et que les communications entre les différents pays sont interrompues, elle est retrouvée inconsciente et seule au cœur de son appartement. Elle manque de s'effondrer en constatant la disparition de son fils, les souvenirs des dernières heures écoulées sont absents et elle n'arrive guère à reconstituer le puzzle qui la sépare de Silas. C'est son père qui l'incite à quitter le Texas pour retrouver sa mère et sa sœur au Nouveau-Mexique.
24/04/2011 lorsqu'elle foule le sol du Nouveau-Mexique, Elisa est seule, son père est décédé quelques jours plus tôt à la suite d'une morsure de rôdeur. Elle ne retrouvera jamais sa sœur ni même sa mère. Paumée et livrée à elle-même, elle croise la route d'un groupuscule de survivants et s'y greffe. C'est à cet instant qu'elle décide d'adopter son second prénom, Sidney, peut-être pour plus facilement oublier les pertes subies et son ancienne vie.
2011 - 2017 elle vogue de groupe en groupe, ne s'attachant jamais réellement et déguerpissant au moindre problème. Elle assume amplement son côté opportuniste et pour le moins égoïste. Elle ne pense qu'à sa propre survie, quitte à mettre les autres en danger. Au début de l'année 2017, elle entend parler d'Olympia, communauté fortifiée, située à San Marcos. Elle s'y rend dans l'espoir éventuel de retrouver quelques proches, après tout, Olympia n'est guère très éloignée de sa ville natale.
07/06/2017 elle intègre Olympia et ne tarde pas à reconstituer les fragments de souvenirs (du début de l'apocalypse) lui faisant jusqu'ici défauts. Elle entend parler des rumeurs concernant sa propre mort et découvre de surcroît que son ex mari respire toujours. Elle manque de foncer immédiatement au Ranch mais s'abstient de justesse. Si, elle souhaite renouer avec son fils, elle doit faire preuve de tact (domaine dans lequel elle n'excelle pas le moins du monde). Elle décide de ne pas dévoiler sa véritable identité.
13/09/2018 Sidney apprend que son fils est atteint du virus Lazarus et encaisse le choc. Elle saisit également l'occasion de se rapprocher de lui.
26/01/2019 sa couverture est grillée par Abel Rhodes et les retrouvailles sont explosives, pour autant ils décident de garder pour eux le lien qui les unit - pour l'instant en tout cas.