mars 2019 + Première mission de recrutement, première véritable sortie de l’aéroport depuis un moment, une excursion qui l’excitait autant qu’elle l’effrayait. En plus d'espérer pouvoir faire ses preuves Keren, craignait de ne pas pouvoir gérer les menaces extérieurs qui existaient. Certes, Juan lui apprenait à se défendre par elle-même, mais cela ne faisait en aucun cas d’elle une guerrière. De plus, loin d’être stupide, la blonde connaissait aisément les différents que son groupe possédaient avec ceux de la région et ainsi les risques qu’elle encourait à arpenter la nature à la recherche d’âmes errantes. Seulement, lassé de rester dans l’ombre et entre les murs de leur base, l’ancienne scribe se montrait déterminée et acceptait de se faire violence pour outrepasser ses peurs. Heureusement pour elle, la première sortie se faisait accompagnée, afin d’apprendre doucement les rudiments du métier. Pour la former, Lazare avait nommé Mary, une recruteuse en place depuis déjà pas mal de mois et qui pourra sans aucun doute lui délivrer de bons conseils.
Studieuse, la plus jeune avait apporté de coin noter les informations précieuse qu’elle pourrait obtenir, afin de pouvoir devenir doucement, mais sûrement une recruteuse de valeure. D’ailleurs, maintenant qu’une pause s’offrait au petit duo de fortune, la petite extirpa de son sac à dos son petit carnet, ainsi qu’un crayon à papier d’une enseigne de meuble anciennement connue. Après s’être désaltérée la gorge, elle tapota sa mine sur une feuille encore vierge, cherchant une question intelligente à poser. « On commence par quel coin ? » A force de chercher des potentiellement nouveaux membres, la brune ne devait connaître les coins les plus judicieux à ratisser, ce qui pourrait à l’avenir l’aider, elle qui connaissait finalement très mal les environs.
Trop enthousiaste à sa nouvelle tâche, la blonde n’attendit même pas la réponse pour poursuivre, visiblement ravie d’oeuvrer à une activité différente. « Comment tu sais s’ils peuvent devenir de bons membres ? » Une question qui l’intriguait quelque peu, consciente que l’avenir ne pouvait pas forcément s’anticiper au premier regard. L’expérience devait aider, cela ne faisait aucun doute et un jour peut-être, ce sera elle qui conseillera un futur recruteur avec une sagesse gagnée sur le terrain.
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Morana Da Rosa
Lazarus + Tout l'monde veut devenir un cat
Hurlements : 87
visage : adria arjona.
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survit depuis le : 11/03/2019
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Sujet: Re: floral hymn + morana Lun 8 Avr - 13:26
mars 2019 On avait beau lui avoir imposé la présence de la jeune fille, Mary ne semblait pas vraiment s'en plaindre. Silencieuse, attentive, elle ne la dérangeait pas dans sa contemplation de la nature tandis qu'elles marchaient toutes deux vers un but commun : le lac. Dans les cabines de pêcheurs abandonnées, Mary avait repéré l'installation d'un petit groupe de survivants. Elle les observait depuis quelques temps, à raison de quelques heures tous les quatre ou cinq jours, histoire d'apprendre à les connaître avant qu'il ne soit question de les interpeller, comme Yael le lui avait appris. Au demeurant, elle avait dressé les profils des deux hommes et de la gamine qui les accompagnait, et c'était surtout sur la dernière qu'elle se concentrait. Jeune, influençable, probablement perdue. La relation qu'elle entretenait avec les deux plus vieux ne paraissait pas encore évidente aux yeux de la brune : peut-être étaient-ils frères et sœur, peut-être simplement des anonymes tissés ensemble par la précarité de la survie... Mary marchait donc, ses observations plein la tête, quand la fatigue s'était faite ressentir dans ses jambes et dans ses épaules. Ruben dormait encore, imperturbable.
Elle avait l'habitude de marcher, encore plus depuis qu'elle était recruteuse pour les comptes de leur clan, mais la brune n'était pas inhumaine non plus. Elle poussa un soupir alors que la silhouette caractéristique d'un tronc d'arbre tombait sous son regard noir. C'était Keren qui avait imposé qu'elles ne s'arrêtent, mais Mary n'avait pas objecté, se défaisant aussitôt du sac à dos qui lui pesait pour le poser au sol. « On marche vers le lac de Spring Lake, et on va arriver là-bas par l'Ouest, » lâcha la recruteuse en jetant un œil à l'horizon, ses yeux sombres plissés, tandis qu'elle défaisait l'écharpe dans laquelle l'enfant dormait. Autant que possible, elle préférait l'avoir dans les bras pour s'attendrir de ses moues somnolentes. « Il y a un petit groupe, là-bas, je les ai déjà observés quelques fois... »Quelques fois, l'adverbe de temps lui semblait malhonnête à elle aussi, pourtant elle n'en ajouta pas plus à ce sujet. Parfois, quand elle se rendait compte des extrêmes jusqu'auxquels elle était prête à aller pour ramener à Lazare de nouveaux conscrits, un bref instant, quelques secondes à peine, Mary se sentait coupable. Sans doute voyait-elle alors clair dans les intentions du gourou, peut-être entrevoyait-elle quelle sorte de monstre ils étaient devenus... Toujours, cette réalisation s'effondrait dans les paroles de l'Homme qui les guidait tous.
La jeune femme sourit doucement, amusée de la ferveur de la blonde, tandis qu'elle gesticulait faiblement pour permettre au gamin de se nourrir au sein. Elle n'avait jamais eu honte de ce geste, rendu plus naturel encore maintenant que les boîtes de lait en poudre se faisaient trop rares pour rechigner à la tâche. « De bons membres... ? C'est difficile de savoir, » pourtant la brune avait une réponse. C'est ceux qui n'ont rien à perdre qui font les meilleures recrues. Son regard tomba sur la jeune femme au regard azur, et se fendit d'un sourire compatissant. De la bouche de Rufus elle avait appris les termes de leur rencontre. Malgré tout, Mary ne se sentait pas prête de lui annoncer qu'on l'avait ramenée au campement parce qu'elle semblait assez perdue pour s'y retrouver. Et puis, il y avait le vaccin, aussi. Personne ne pouvait savoir qui y survivrait, avant que le verdict ne soit tout à fait rendu. Elle hocha la tête, pensive. « On fait de notre mieux, on essaie d'offrir une meilleure vie à ceux qui ont tout perdu. Toi et moi... Je t'ai déjà raconté, mon recrutement ? » Non, parce qu'elle n'allait pas le crier sur tous les toits, et que qu'elle et Keren n'étaient pas encore très proches. « J'étais enceinte de Ruben, » elle baissa la tête sur l'enfant dont les yeux s'ouvraient curieusement, sans doute curieux des voix qui l'entouraient. « Yael m'a trouvée alors que le travail venait de se déclencher, j'étais seule et sans elle je pense que je ne m'en serais pas sortie. Un vrai miracle, » ponctua la mexicaine, un grand sourire sur ses lèvres brunes. « Maintenant il faut perpétuer le miracle. » D'autant plus que Yael avait perdu la vie, lors de la bataille d'Olympia... Jamais Mary ne s'était sentie à ce point redevable qu'elle endossait même le manteau de la femme qui l'avait sauvée. « Tiens, dis-moi comment tu ferais, si tu voulais me recruter maintenant. » L'exercice, en apparence anodin, relevait d'une véritable mise à l'épreuve : de cette manière elle pouvait s'assurer que Keren était prête à entrer en contact avec le groupe qu'elle avait repéré, ou bien constater simplement qu'elle avait encore beaucoup de choses à apprendre. Elle offrit un sourire à la blonde avant de ne détourner le regard, l'air de ne pas l'avoir remarquée, à nouveau dans son rôle de solitaire.
mars 2019 + « Oh, je vois, tu penses qu’ils pourraient faire de bonnes recrues ? » De nature bienveillante et surtout enthousiaste, Keren ne pouvait que se ravir d’entendre parler de ces hypothétiques futures recrues. Même si elle savait pertinemment que rien n’était joué à l’avance, la blonde se plaisait à penser que cette première mission pourrait se conclure d’une réussite, histoire de débuter sur une bonne note son nouveau poste au sein du groupe. Après une année passée en comme scribe pour le grand Lazare, la jeune femme espérait lui rendre la pareille en participant non seulement au rayonnement du groupe, mais surtout à son agrandissement. Plus la tribu comptait de membre, plus elle pourra perdurer face au danger, que ce soit les morts ou les vivants. Malgré son jeune âge, Romy savait trop bien ce dont l’être humain était capable et pour dire vrai, elle éprouvait une peur plus importante de ces derniers que des zombies qui rôdaient. Une peur qui entraînait une certaine forme de sagesse, apprise malgré elle au fil de sa jeunesse.
Au sein de la tribu, Keren s’était trouvée une nouvelle famille et bien qu’elle soit incapable d’oublier totalement son passé, elle savait composer avec ses démons et sa nouvelle personne. Une mélange de naïveté de méfiance qui faisait d’elle, aux yeux de Lazare, une possiblement bonne recruteuse, si bien qu’après une longue conversation, il avait finalement accepté de la laisser partir à l’aventure, sans pour autant outrepasser une période de stage en compagnie d’une plus expérimentée ; Morana. Plus âgée et plus avertie sur les dangers du métier, la jeune maman se retrouvait désormais chargé de la formation d’une bleue, qui derrière ses yeux bleus ciel, ne demandait qu’à apprendre. Pour bien faire, la plus âgée proposa un exercice d’improvisation, qui ne manqua pas de prendre au dépourvue l’ancienne scribe. « Maintenant ? » Sans même attendre la réponse, la novice s’approcha prudemment de la mère et de son bébé, avec un visage si pur et innocent qu’un ange pourrait l’être. « Je parlerais d’abord du bébé, et j’essayerais de montrer à quel point il pourrait être heureux avec nous ? Qu’on est une grande famille et qu’on se protège les uns et les autres. Si tu veux donner une chance à ton enfant d’avoir une vie paisible, tu pourrais venir. C’est un choix qui t'appartient, mais une telle proposition ne se représentera peut-être pas. » Peu sûre d’elle, Romy chercha du regard l’approbation de son aînée, telle une enfant qui attendait qu’on l’appuie dans ses choix.
« Puis je dirais qu’on pourrait te trouver une place dans le groupe ? Que tu n’es pas obligée de rester seule dans la nature. » Si parler en premier lieu de l’enfant à une mère égarée lui semblait être une évidence, Keren savait tout autant que le bien-être de cette dernière ne devait pas être oubliée. Elle comme l’enfant devait se sentir les bienvenus dans le groupe et dans cette sombre époque, rien de mieux qu’un peu d’espoir pour réchauffer les âmes. Naturellement, elle lui tendit une bouteille d’eau, avant de finalement s'asseoir à ses côtés, les yeux rivés sur l’enfant qui se délectait de son repas. Les bébés se faisaient rare dans ce monde, et quand elle observait cette petite chose, Romy ne pouvait que s’inquiéter de la vie que l’avenir lui réservait. Avec la tribu, il possédait une certaine sécurité, mais qu’adviendrait-il si la fin s’approchait ? Une idée qui l’effrayait, surtout maintenant que les autres groupes de la région se montrait hostile à leur égard.
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Sujet: Re: floral hymn + morana Dim 2 Juin - 3:16
Keren était dotée d'une certaine douceur, aussi bien dans ses traits que dans sa façon d'être. Ça l'aiderait beaucoup, se disait Mary en tournant la tête vers la jeune femme, comme en l'observant pour la toute première fois. Elle lui sourit. « C'est un bon début, » s'amusa la mexicaine, son sourire bienveillant toujours accroché aux lèvres. La vérité, c'est que ça ne risquait pas de suffire, et que la naïveté de la blonde perçait encore par endroits. La main de Mary caressa la petite tête du bébé, attendrie et silencieuse quelques temps. Elle semblait pensive, sûrement en train de réfléchir à ce que la jeune femme venait d'énoncer : la sécurité, cette promesse d'une vie paisible... Elle aimerait que ce soit aussi simple, vraiment, que tous et toutes rejoignent la voie tracée par Lazare sans faire trop d'histoires, sans se poser les mauvaises questions : c'est la seule issue, la seule chance pour eux, de toutes manières. Il n'y a pas d'autre groupuscule comme le leur, avec le matériel scientifique dont ils disposent, avec les esprits brillants qui travaillent à leur salut, et surtout, il n'y a pas d'autre Lazare, dans toute l'Amérique ni les pays d'à côté. Ils ont cette chance inouïe d'être du bon côté de la barrière, là où l'herbe est la plus verte. « Et si je ne veux pas venir ? Et si je ne suis pas toute seule ? » Posées sur un ton calme, il n'y avait pas la moindre marque d'agacement dans la voix. Peut-être n'avait-elle pas toujours eu cette pédagogie en elle, mais avec les années il était devenu de plus en plus évident de se placer en préceptrice. Les yeux bruns toisaient à nouveau la blonde. Elle souriait toujours, Mary, finement, discrètement, mais quelque chose dans son regard avait déjà vrillé : elle regardait Keren avec une humeur différente. La jeune femme gardait espoir, comme à son habitude, mais elle commençait doucement à douter que le rôle de recruteuse convienne à l'autre.
La brune se racla doucement la gorge, détournant une fois de plus le regard pour le fixer à l'horizon. A la fois pour en contempler la beauté et pour s'assurer de sa sécurité. Toujours aucune menace dans son champ de vision. « Comment tu vois ça, ce qu'on fait ? » Elle poussa une expiration, les sourcils légèrement froncés comme le soleil commençait à taper, mais aussi comme elle s'enfonçait un peu plus dans ses réflexions. Quelque part, Mary avait cet air sérieux, cet air sûr, mais elle doutait autant que les autres. Si les autres doutaient... Ils devaient douter. « La tribu, le vaccin... » Sa voix s'était baissée, amenuisée. La mexicaine ne craignait pas qu'on l'entende, pourtant, simplement de prendre conscience de ses propres mots et de la tournure hasardeuse de ses phrases, qu'on se rende compte de ses divagations au détour de deux ou trois mots mal choisis. Elle se redressa presqu'aussitôt, son index dans la petite main de Ruben. « Il n'y a pas de choix, tu sais. Y'a que nous qui allons nous en sortir, » elle fit, presque tendrement, cette tristesse dans le timbre. C'était une chose horrible à dire, et pourtant. « Alors s'ils ne veulent pas venir, parfois, il faut redoubler d'effort.... Retirer le choix. C'est pour leur bien. » Elle se tut, attendant une réponse de la blonde. La gravité de ses paroles ne la choquait pas outre-mesure, et Keren était parmi eux depuis si longtemps déjà, que la brune doutait froisser sa morale.