Sujet: Some things can only be seen in the shadows Dim 3 Fév - 21:49
Wyatt Abel « Some things can only be seen in the shadows »
fin janvier + L’heure, un concept éternellement abstrait pour Abel Rhodes lorsque le cavalier était plongé dans des problèmes à première vue insolubles, et pour lesquels il lui fallait tout de même trouver une solution sans trop tarder. Les roulées à côté de lui s’empilaient dans le cendar jusqu’à en dégueuler et la nuit était tombée depuis un bout de temps déjà. Ce n’était pas inhabituel : son esprit étant plus éveillé aux heures tardives, il n’était pas rare de le voir veiller jusqu’à des heures indues parce qu’il était tout bonnement incapable de trouver le sommeil. Cela ne l’empêchait pas pour autant de se lever aux aurores le lendemain. Peyton s’en était allée avec en sa possession quelques échantillons prélevés sur Jackson, cela faisait déjà plus d’une semaine et il avait bien du mal à se le sortir de l’esprit. La solution miracle pouvait-elle se trouver là-dedans ? Silas était malade, et son état s’empirait, et les bonnes nouvelles ne venaient jamais, juste les mauvaises, toujours les mauvaises… Il pensait à la cavalière enchaînée dans la grange, puis à son fils qui faisait au mieux pour se prétendre en bonne santé quand il revenait d’Olympia, puis à Isaac. Devant lui sur son bureau, le travail n’avançait pas, contrairement à l’heure…
Abel se prit la tête entre les mains, sentant la migraine commencer à poindre derrière les yeux. Sans doute s’obstiner à travailler avec aussi peu de lumière n’était pas une bonne chose mais que voulez-vous, on ne changerait plus les vieilles habitudes… La fatigue était présente, trahie par la lassitude de ses gestes, mais il savait que le sommeil n’était pas prêt de venir de sitôt. Un peu d’air frais lui ferait du bien, sans aucun doute, et puis la plupart de ses hommes dormaient probablement – du moins ceux qui n’étaient pas affectés à la garde de nuit. L’habitude lui fit saisir le holster et il le sangla autour de ses épaules avec la même nonchalance d’un lambda qui se vêtirait de sa veste avant de sortir. Dehors, l’un des deux cavaliers veillant devant la maison lui jeta un regard interrogatif mais il lui fit signe de rester à son poste, se contenta de siffler le chien : juste pour se dégourdir les jambes, cette compagnie-là lui serait bien assez suffisante. Le silence du campement était agréable : la vie paraissait étouffée, derrière les parois des cabanes et autres abris, quelques rires en sortaient parfois, des éclats de voix indistincts. Il s’alluma une énième clope, quémandant du feu auprès d’un gars croisé à un moment adéquat, et lui céda l’une de ses cigarettes en retour.
La caravane de Wyatt se dressa devant lui sans qu’il ait réellement eu l’intention de venir jusqu’ici. Peut-être parce qu’inconsciemment, certains tracas associés au chef de la sécurité avaient dirigé ses pas à cet endroit précis, à un moment de la journée où il était à peu près certain que l’autre se trouverait présent et certainement pas appelé à son devoir. La lumière filtrait sous la porte du mobil-home et de derrière les rideaux tirés ; il frappa. « Tu me laisses entrer ? » Après quelques secondes de silence, et les regards qui se jaugeaient sans rien dire, le ton de sa voix s’était glissé entre eux deux, calme mais pas départi de son austérité naturelle. Pas vraiment une question, ceci dit, parce qu’un refus n’était pas envisageable. Derrière lui, le chien agita faiblement la queue en apercevant Wyatt. « Faut qu’on cause. » A onze heures du soir ?
Wyatt E. Wooding
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Sujet: Re: Some things can only be seen in the shadows Mar 12 Fév - 22:39
Sujet: Re: Some things can only be seen in the shadows Mer 6 Mar - 22:29
Wyatt Abel « Some things can only be seen in the shadows »
Abel aurait pu s’énerver de la gueulante du chef sécu’ à son égard, cela aurait été bien son genre s’il s’était trouvé dans un de ses mauvais jours malgré la conscience nette que l’obscurité ne dénonçait guère plus que sa silhouette à l’homme qui se tenait dans l’embrasure de la porte. Il aurait pu se vexer du qualificatif peu flatteur dans lequel il s’était indéniablement reconnu, s’il ne savait pas déjà qu’on lui donnait d’autres sobriquets bien pires dès qu’il avait le dos tourné – et son vis-à-vis, en ce qui le concernait, se le permettait même parfois les yeux dans les yeux. Il aurait pu s’en amuser, aussi. Surtout à partir du moment où Wooding avait commencé à réaliser que la personne qui se tenait en face de lui était, de fait, l’autre abruti en question. Mais il n’eut compte fait pour tout ça qu’un maigre rictus assez fade, fatigué et de toute manière complètement avalé par la pénombre environnante. Et puisqu’il savait qu’il l’aurait de toute manière, il attendit poliment l’approbation du propriétaire de la caravane avant de s’immiscer dans cette dernière, Icare sur les talons quoique bientôt arrêté en plein vol afin de répondre aux attentions affectueuses de l’autre cavalier. Oui, il était ici chez lui, et il avait tous les droits s’il le souhaitait, mais disposait néanmoins encore de suffisamment de savoir-vivre pour ne pas en abuser à tort et à travers quand cela n’était pas une nécessité.
L’intimité retrouvée une fois la porte de l’habitation refermée sur eux deux, Abel imita son hôte du moment en venant prendre place sur l’autre banquette, face à lui. Le jeune clébard, en ce qui le concernait, alla tout de suite s’intéresser au plus vieux, quoique suffisamment fatigué (les journées étaient longues pour lui, étant donné qu’il mettait un point d’honneur à suivre son maître à la trace dès lors que celui-ci quittait la maison de maître) pour ne pas l’embêter à trop vouloir jouer. « M’éclairer sur quelques points, pour commencer », il déclara très succinctement avant de finir posément le bout de clope qu’il lui restait, et d’en écraser le mégot dans le cendar qui traînait sur la table au sein du silence quasi-religieux. Il sentait bien le regard de l’autre rivé sur lui mais cela ne le dérangeait pas, ne l’incitait pas à presser ses gestes ou ses paroles. « Tu m’évites, Wyatt. J’suis pas encore devenu assez con ou aveugle pour pas m’en rendre compte, tu sais ? » Finalement, le regard s’était relevé pour croiser celui du concerné, adoptant dans la voix et l’attitude cette même neutralité tranquille : ni chaleur particulière – ce n’était pas pour une bonne soirée entre amis qu’il s’était pointé ici –, ni hostilité, colère, accusation. Guère plus qu’un simple désir de tirer les choses au clair et ce soir n’était ni pire, ni meilleur qu’un autre moment pour ce faire. « C’est pas vraiment un luxe que tu peux t’autoriser, t'es passé d'âge pour ces caprices. » Entendre : un cavalier lambda y avait droit, beaucoup d’entre eux en usaient régulièrement sans la moindre vergogne et Abel n’en avait que faire, du moment que le boulot était fait – et bien fait –, les ordres suivis, ses requêtes satisfaites… Sauf que là où il se fichait comme d’une guigne de l’avis d’un palefrenier, il avait besoin de Wyatt, et cela faisait longtemps qu’il avait accepté ce fait sans en tirer encore trop de répugnance. Il avait besoin de sa coopération, de ses avis, parfois de ses conseils – et même de ses reproches, quoique très modérément et en fonction de ses humeurs. Alors quand celui-là s’évertuait à ne lui fournir que le strict minimum, lui faire ses rapports quand il le fallait, se pointer aux réunions quand il était convoqué, la différence se posait là, nette, profonde. Et cela faisait déjà quelque temps qu’Abel s’en était rendu compte bien qu’il s’était trouvé avec d’autres chats à fouetter. Ce n’était qu’à partir du moment où il s’était trouvé inconsciemment attiré par la caravane qu’il avait compris, en son for intérieur, qu’il n’était plus question d’accorder le bénéfice du doute au comportement de son interlocuteur actuel.
Wyatt E. Wooding
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Sujet: Re: Some things can only be seen in the shadows Dim 24 Mar - 21:50
Sujet: Re: Some things can only be seen in the shadows Jeu 25 Avr - 22:13
Wyatt Abel « Some things can only be seen in the shadows »
Un éclair traversa les iris bleus pâles devant le trait moqueur et si un rictus étira brièvement ses lèvres, ce n’était pas du genre à traduire un amusement quelconque ; plutôt même tout l’inverse à vrai dire. Or si Abel n’était pas d’humeur à laisser exploser l’une de ses colères redoutées sur le simple prétexte d’une patience aux abonnés absents, il n’en était pas non plus au stade de se laisser moquer sans rien rétorquer derrière, sans un rappel à l’ordre mordant. Wyatt lui coupa l’herbe sur le pied alors qu’il s’apprêtait à lui rendre la pareille et, plus ou moins disposé à lui laisser le bénéfice du doute – au moins pour cette fois – le cavalier garda le silence, se contenta d’attendre sagement la suite. Finalement un sourire un peu las vint se peindre sur ses traits alors que son compagnon se taisait. « Joue pas au con avec moi, Wooding. » L’était pas venu pour faire la guerre, Abel, même s’il savait très bien que l’heure indue à laquelle il s’était présenté devant la caravane avait, à elle seule, suffi à faire chier son hôte. « J’te garde pas chef pour que tu fermes ta gueule et acquiesce stupidement à tout ce que je demande. » Alors ravale ton ironie de merde, compléta le regard rivé à celui de son subalterne. « Du reste j’ai pas critiqué ton taff, pas plus que je t’ai accusé de traîtrise. » Bien qu’il conservât encore son calme, un léger agacement ne put s’empêcher de pointer le bout de son nez dans les intonations de sa voix. Parmi la liste – longue comme son bras – des choses qu’il n’appréciait pas, extrapoler à partir de quelque chose qu’il avait dit, et qui n’avait pas grand-chose à voir avec ça, figurait en bonne place dans le classement. « Et si j’avais des doutes à ce sujet, crois bien qu’on serait pas là à en causer tranquillement en tête-à-tête. » Et pas maintenant, surtout pas maintenant au vu de ce qu’il avait vécu avec la trahison de Winona : Abel n’avait certes pas besoin d’un second coup de poignard dans le dos, que celui-là soit réel ou fictif. Wyatt ne lui avait jamais réellement donné la moindre raison de douter à son sujet et, dans l’absence de preuves indiquant le contraire, le leader du ranch n’avait que son instinct pour lui souffler qu’il pouvait encore continuer de lui faire confiance. Ce même instinct qui, pourtant, s’était fait rouler en beauté par les beaux yeux et la langue de vipère de Jackson.
Abel avait donc deux choix face à lui : soit sombrer dans la paranoïa la plus totale, regarder en permanence par-dessus son épaule et ne plus faire confiance à personne – et ainsi précipiter sa perte, car aucun règne ne pouvait perdurer dans de telles conditions –, soit accepter que ceux que son ancienne bras droit n’avait pas entraîné dans sa chute lui soient, eux, encore fidèle. Et accepter, donc, avoir besoin de leur appui, de leur force, pour ne pas se retrouver seul dans l’adversité. Il estimait Wyatt de ceux-là. Ce pour quoi il ne pouvait pas tolérer certaines choses venant de lui, ce pour quoi il se retrouvait ici ce soir sans aucun signe précurseur quant aux motifs de sa présence. « Maintenant qu’on a éclairci ça, il reprit non sans un certain cynisme, une chose : depuis quand tu fermes ta grande gueule quand un truc te plaît pas, hein ? Depuis quand tu préfères m’éviter plutôt que me lâcher cash le truc qui te colle en travers de la gorge ? » Alors même qu’il savait, lui, qu’il en avait le droit, au contraire de beaucoup d’autres. Il continua, reprenant par mimétisme la formulation de son vis-à-vis : « J’aurais pensé que tu savais que c’est exactement ce que j’attends de toi, depuis le temps. » En sus de son travail au ranch, forcément. « Mais soit : t’as préféré ruminer plutôt que venir me péter une crise ? C’est tout à ton honneur. Sauf que là, j’suis plus d’humeur patiente à bien vouloir attendre que t’ai fini de bouder. J’aime pas voir un truc qui tourne pas rond juste sous mon nez et pas piger pourquoi. Donc, j’t’ai laissé assez le temps pour réfléchir là, non ? » Une question qui n’attendait pas de réponse puisque, forcément, Abel se serait pas pointé ici en acceptant qu’on lui demande encore quelques jours de plus, à faire gentiment demi-tour à ce genre de réponse. Putain, il venait pas mendier à sa gonzesse qu’elle accepte de mettre fin à leur break, merde, il l’exigeait juste en bonne et due forme.
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Sujet: Re: Some things can only be seen in the shadows Dim 19 Mai - 11:49
Sujet: Re: Some things can only be seen in the shadows Dim 16 Juin - 19:20
Wyatt Abel « Some things can only be seen in the shadows »
Si on avait demandé à Abel de décrire Wyatt en quelques mots, bon texan chrétien ne serait sûrement pas la première chose qui lui serait venue à l’esprit. Et sans doute qu’il l’aurait relevé à un autre moment, mais pas maintenant ; il n’y eut guère plus qu’une brève petite lueur railleuse pour s’allumer au fond de son regard, aussitôt venue, aussitôt repartie. Il le laissa continuer, sans l’interrompre de quelque manière que ce soit. Et même quand l’autre donna l’impression d’en avoir terminé, le leader resta encore silencieux durant une longue poignée de secondes, jusqu’à ce que la question posée le pousse à se tirer de son mutisme attentif. Est-ce qu’il avait vraiment envie ? La question n’était pas aussi simple qu’elle le paraissait au premier abord : on ne pouvait pas juste y répondre par oui ou par non et s’en contenter, aller de l’avant. « Je voulais rien du tout, te concernant : avoir ton accord ou non n’aurait rien changé de toute manière, Abel se décida enfin à lâcher. J’ai pris ma décision sans concerter personne, c’était bien pour une raison. » Parce que malgré tous ceux qui le qualifiaient de monstre, lui-même avait eu une conscience très nette du manque cruel d’éthique dans ce qu’il avait fait. Non pas qu’il eût plaint Jackson d’une manière ou d’une autre durant le long chemin qui l’avait menée à ce qu’elle était désormais, mais il n’y avait pas tiré un plaisir particulier pour autant. Certes il la détestait pour ce qu’elle avait fait, Winona, mais il n’était toujours pas parvenu à la détester elle : n’était-il pas le seul à blâmer pour avoir été trop aveugle dans cette histoire ? Jenna l’avait averti, Peyton aussi et Abel… eh bien, il avait continué à la laisser le manipuler sans y voir plus loin que le bout de son nez. Pauvre con, va…
Alors il avait pris cette décision, seul avec toutes les cartes en main, incertain du résultat. « Tu sais pourquoi j’ai choisi de rien te dire ? il demanda après un temps. Il fallait savoir ce qu’on risquait avec ce putain de virus. » Non pas par curiosité déplacée de laborantin fou mais parce que l’inconnu, dans un monde qui avait déjà la fâcheuse tendance à trahir toutes ses promesses, n’était vraiment pas une donnée acceptable dès lors que l’on avait un moyen d’aller à son encontre. « Sauf que personne était foutu de prendre cette décision. » Or, cette donnée avait été Winona dès lors que la nature de ses crimes avait été mise à jour. Elle avait été vouée à mourir à partir du moment où sa trahison avait été avérée. Mourir ou… pire. « Si j’avais annoncé mes intentions, il y en aurait eu pour s’insurger, pour la plaindre indépendamment de ses actes. Et ils auraient eu raison, bien sûr. Imagine si elle avait juste fini par devenir un rôdeur basique ou… je sais pas, moi, simplement canner. » Alors, tous ceux qui auraient su la vérité en aurait porté le poids aux côtés Abel : de longues semaines de souffrance, une torture pure et simple pour un seul résultat : rien. « Et toi ? Vous étiez proches, je savais très bien que t’aurais jamais cautionné que je lui fasse ça. Alors je pouvais pas plus t’en causer qu’aux autres. » Ce quand bien même si, sur le moment, garder le silence et dresser une barrière infranchissable sur le chemin de son chef’ sécu lui avait attiré les foudres de ce dernier. Des foudres qu’il s’était toutefois bien sagement gardé d’extérioriser. « A vrai dire, j’avais pensé que tu serais venu me voir dès que j’ai annoncé ce que je lui avait fait. » Ou plutôt, ce qu’il avait laissé faire, nuance infime mais nuance réelle malgré tout. « De là à en avoir envie… » Il eut un rictus sans joie, un vague rire qui mourut en un souffle au fond de sa gorge. « Mais tu vis pas dans un monde où tu peux te permettre de m’éviter juste "parce que t’as pas envie de me voir", Wooding. Tu crois que j’ai envie de voir ta sale gueule, peut-être ? Ou celle de tous ces connards qui s’empressent de me cracher dessus dès que j’ai le dos tourné ? J’aurais pas dû avoir à venir te tirer de ton nid ce soir, parce que t’aurais dû te pointer de toi-même avant que j’estime que cette connerie avait assez duré. » Il se tut momentanément, regrettant lui aussi cette foutue bouteille d’alcool qu’il n’avait pas prise avec lui. « J’ai besoin de te savoir à mes côtés et que je peux compter sur toi, pas à faire la diva dans ton coin parce que t’as mal digéré ce qui s’est passé avec Jackson. »
Wyatt E. Wooding
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Sujet: Re: Some things can only be seen in the shadows Dim 14 Juil - 18:23
Sujet: Re: Some things can only be seen in the shadows Jeu 29 Aoû - 23:05
Wyatt Abel « Some things can only be seen in the shadows »
La cigarette roula sur la table, paresseuse dans le mouvement que lui avait donné l’impulsion de Wyatt et les yeux d’Abel s’égarèrent dessus avant qu’il ne s’en saisisse, geste machinal et tranquille comme celui d’un seigneur récupérant ce qui lui était tout naturellement dû. « Peut-être que t’aurais dû, ouais, il glissa, pensif. Peut-être que ça aurait été plus simple comme ça. Tu sais que j’aime pas les non-dits. » Mais ce n’était pas ce qui s’était passé. Ce n’était pas ce qui allait se passer maintenant non plus et, puisque revenir en arrière n’était pas envisageable, s’attarder dessus n’avait sûrement aucune importance. Cela n’aurait pas changé grand chose, de toute manière…
Un maigre rire s’échappa de ses lèvres, ricanement fatigué et teinté d’amertume qui eût tôt fait de s’éteindre à peine formé. Il avait les hommes qu’il méritait, et eux le leader qu’ils méritaient ? Quelque chose dans le genre, ouais. Fallait-il qu’ils aient un sérieux grain, tous, pour arriver à se supporter… Ceci étant, Abel pouvait pester autant qu’il le voulait sur ses survivants, il ne les échangerait certes pas contre ceux d’Olympia ou du Royaume – ou alors, pas tous. A sa manière, il les aimait. Ou… du moins, il s’attachait à leur survie, à la valeur qu’ils avaient et à leur utilité dans le bon fonctionnement de son camp. Et la machine marchait plutôt bien ainsi : il était le connard fini qu’on détestait par principe mais qui permettait la cohésion de l’ensemble et les décisions dont personne ne voulait la responsabilité ; eux, étaient les petits rouages sans qui rien ne pouvait marcher. Et un équilibre certain naissait de tout ça, que d’aucun jugeait précaire mais qui persistait pourtant depuis de longues années. « Ceci expliquant pourquoi mes oreilles ne sifflent plus autant depuis qu’elle n’est plus à ta disposition. » Il décocha à son interlocuteur un sourire en demi-teinte, conscient de ce que Wyatt ne s’était jamais gêné pour dire tout haut certaines choses que d’autres n’osaient même pas penser tout bas. Dans son dos, ou en face… mais même pour Wyatt, restaient des critiques ou propos limites qu’il ne faisait pas bon de prononcer devant le leader.
Miroir de son vis-à-vis, Abel l’imita en se fichant la clope au coin du bec mais l’une de ses mains inspectant rapidement ses poches se chargea bien assez vite de lui rappeler qu’il n’avait pas de quoi l’allumer et la cigarette retrouva bien vite sa place entre ses doigts, inutile, dans un geste trahissant une pointe d’agacement frustrée. « Et pourtant tu t’es tenu coi ces derniers temps. » Un parfait petit soldat modèle. Longtemps qu’il ne lui avait pas gueulé dessus Wooding, hein ? Longtemps qu’il ne lui avait pas causé pour autre chose que le strict minimum… « Alors que j’pense bien qu’il y en aurait ici, qui seraient prêt à payer pour avoir seulement le droit et les couilles de me dire en face le tiers de ce que t’oses, toi. » Le rictus revint, un peu plus franc et piqué d’un sarcasme qui n’avait aucun mauvais fond. « Enfin, bon… » Et il balaya le sujet d’un vague geste, l’air de considérer le sujet clôt. « Je te fais confiance, Wooding. » Les mots furent comme martelés, un à un alors que les regards continuaient de s’affronter. La confiance d’Abel était tout à la fois un cadeau inestimable et un poison mortellement dangereux en ce qu’il ne l’accordait pour ainsi dire à pratiquement personne et qu’il n’y tolérait aucune trahison. Un fardeau lourd à porter, pour qui en était jugé digne. Et la plus belle marque de respect qu’il pouvait lui donner malgré leur lourd passif et le flingue appuyé contre sa glotte avec la furieuse intention d’aller plus loin, qui ne datait que de quelques mois à peine. « Tu comptes me filer du feu ou t’attends le déluge ? » Et l'abcès était-il ainsi crevé ou n’était-ce là qu’une trêve temporaire avant la resucée ?
Spoiler:
On peut clôturer sur ce post si tu veux, ou sur ta rep, ou continuer encore si tu te le sens ? You tell me dude. (je me dis juste que comme le rp commence à bien dater là, ça vaudra p'tetre mieux qu'on se popote un truc plus récent)
Wyatt E. Wooding
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Sujet: Re: Some things can only be seen in the shadows Mer 4 Sep - 17:59
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Sujet: Re: Some things can only be seen in the shadows