intrigue 04/12/18 + Les sbires de Lazare fuyaient mais sa colère, elle, restait bien présente et Abel avait encore le souffle court de la bataille, le sang sur son corps qui était tout aussi bien le sien que celui des hommes qu'il avait combattu, et les tremblements de rage (ou d'épuisement) qui saisissaient ses mains, parfois, tandis que sa vue se brouillait un peu. Mais Silas était sauf et c'était là tout ce qui lui importait. Abel ne se réjouissait pas pour Olympia, il ne pensait d'abord qu'à une seule des vies qu'abritaient les murs de tôles et cela était sûrement la seule chose capable de l'apaiser, faire retomber l'adrénaline et lui redonner les pensées claires. Alors, il se rassurait quant à leurs actions ici et aujourd'hui : si Silas vivait, c'était parce que la ville avait tenu. Il ne voulait pas se rappeler l'écho d'un passé pas si lointain où les ennemis avaient brisé les défenses et massacré sans différencier combattants et gamins.
Son corps était douloureux mais il ignorait encore l'étendue de ses blessures, rien de grave à priori puisqu'aucun signal d'alarme ne sonnait ; il faudrait toutefois vérifier assez rapidement les tissus déchirés puisque des rôdeurs s'étaient trouvés là, et avec eux l'éternel risque. Mais, il n'avait pas besoin de soins immédiats et la fatigue n'était pas telle qu'il ne puisse plus planter une arme dans la tête d'un ennemi. Il regarda partir ceux qui s'en allait à la chasse à l'homme, se gardant bien de se joindre à cette sauterie alors qu'il se savait bien incapable de respecter la consigne donnée, et s'intéressa plutôt à la place aux infectés qui étaient sur le champ de bataille comme des charognards après la fin des combats. Dans sa main, la hampe de la lance était glissante d'un sang encore trop frais rendant le maniement difficile, mais la pointe se plantait encore suffisamment bien dans les parties molles de la masse crânienne pour qu'il ne fasse que pester en silence là-dessus. Et éventuellement, finir par enrouler à hauteur de sa prise sur son arme un morceau de tissu limitant la gêne.
La colère d'Abel finit par se calmer au fur et à mesure que sa violence se fatiguait et que l'élimination des rôdeurs devenait plus une corvée qu'un exutoire à ce qu'il lui restait encore d'énergie brute. Entre ses jambes, la jument n'en pouvait plus et sa robe s'était blanchie d'écume alors que ses foulées se faisaient moins sûres ; même elle n'avait plus assez de jus pour dégager n'importe quoi s'approchant trop près de ses sabots et son énergie n'était plus guère employée qu'à trottiner sagement selon les bons désirs de son maître. A plusieurs reprises déjà avait-elle trébuché sur un corps, sans avoir la force de faire un écart quand il s'avérait que ce même corps bougeait encore. Un autre homme lui avait d'ailleurs évité de justesse de se faire arracher un jarret en abattant le rôdeur juste à temps alors qu'Abel ne l'avait même pas remarqué. Pourtant, quand ce dernier aperçut l'un de ses hommes en situation délicate, tiré hors de sa selle sans qu'il n'apparaisse en mesure de se défendre, la jument se trouva encore la force de bondir en avant sous l'injonction des talons subitement plantés dans ses flancs. L'autre cavalier, heureusement, n'était pas bien loin. Si Abel voulut empaler l'un des assaillants tentant de traîner Lucan à terre, un mouvement de son cheval associé à la fatigue lui fit rater son mouvement ; la lance ripa, accrochant des vêtements et un peu de chair putréfié au passage mais acheva sa course coincée entre deux rochers. Et il ne tenta même pas de s'acharner à la dégager de là, préférant à la place une solution autrement plus classique consistant à sauter à terre et dégainer le couteau. Au moins cette arme-ci, il la maîtrisait en toutes circonstances et la fatigue ne la lui avait pas rendue terriblement lourde à employer...
A deux, les cavaliers vinrent à bout du traquenard dans lequel Lucan s'était retrouvé empêtré tout seul. Et quand ils furent enfin à priori dégagés de toute menace imminente, qu'Abel eut fini d'essuyer la lame contre son pantalon avant de la remiser au fourreau, et que leurs regards puissent se croiser à nouveau dans un univers beaucoup moins chaotique... le poing vola mais cette fois-ci en direction de l'autre cavalier, visant et trouvant la pommette de celui-là. « Espèce d'abruti ! qu'Abel explosa, la colère revenue tout d'un coup et le regard flamboyant. Tu cherches à crever comme le dernier des cons ou quelque chose m'échappe ? Qu'est-ce que tu fous là ? » Il l'avait sorti des combats tout à l'heure, Lucan était blessé et d'autres personnes pouvaient s'occuper de ce travail ingrat...
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Sujet: Re: don't you dare die on me Mar 1 Jan - 23:42
Lucan Abel « don't you dare die on me »
intrigue 04/12/18 + Lorsque les rôdeurs le saisirent à son bras blessé, il fallut à Lucan toute la force du monde pour ne pas s'évanouir. Est-ce qu'il y avait au moins encore de l'espoir? La bataille, ils avaient survécu à la bataille malgré l'urgence de la situation, et Olympia n'était pas tombée- pas encore- car l'homme n'avait pas entendu le moindre cri de détresse. Alors ne restait que Lucan, désirant un peu plus que le bien commun, désirant ne pas mourir lui-même tandis que des bras décharnés le jetaient de sa selle avec une force beaucoup trop grande. Vider les étriers, donner un dernier coup de talon, faire tout pour, pour que le hongre terrifié ait au moins une chance de s'en échapper, lui. Il avait fait ce qu'il avait pu, Lucan, obligé de saisir les ordres quand ils venaient. De rester. Tourner le dos, partir simplement pour sa blessure, alors même que les rôdeurs arrivaient? Non. Du mieux qu'il avait pu, en compagnie d'autres, Lucan avait protégé l'arrière-garde de Jenna, attirant le plus de rôdeurs au loin, jusqu'à se mettre lui-même en danger. Du coup il allait crever comme ça, la conscience tranquille au moins, autant qu'il le pouvait avec ce qu'il portait sur le coeur depuis un moment. Un instant, comprenant que ce n'était pas son bras qui se rompait mais bien les chairs des rôdeurs, Lucan cru halluciner. Mais non, quelqu'un venait bien à sa rescousse, se mettant lui-même en danger. Alors, avec toute l'énergie qui lui restait désormais aussi, et avec bien plus de désespoir que d'espoir, Lucan continua à se battre, les doigts gourds contre le manche du couteau. Et serrés, tellement serrés que même une fois tout cela terminé, l'homme se sentait incapable de le lâcher. Finalement, il n'y eut plus que l bruit de deux respirations de douleur. Des respirations d'hommes vivants, pas des râles quelconques qui ne voulaient plus rien dire, c'était ça le plus important. Il se tourna vers Abel, reconnaissant l'homme qui se tenait à ses côtés, et vacilla alors même que l'autre lui décochait un coup de poing aussi hargneux que ses mots. Et le monde, ce monde beaucoup trop petit s'écroula encore un peu plus pour permettre à Lucan de tomber à genoux, géant aux pieds d'argile, qui respirait l'odeur de son propre sang en plus de celle de la mort tout autour d'eux. Il voulu grimacer, trouver un moyen quelconque d'exprimer la douleur car il en avait le droit maintenant, pas vrai? Il voulu grimacer, n'y parvint pas, honteux à l'idée de déformer encore un peu plus un visage qu'il considérait bien trop laid puisqu'ils n'étaient pas rares, les gens, à le lui rappeler. Alors Lucan se contenta d'avaler par devant lui un petit peu de noirceur, les yeux sombres, l'épaule à moitié affaissée.
”Les rôdeurs...Il fallait les éloigner, les arrêter avant que l'arrière-garde ne soit complètement dépassée.”
Des mots idiots à dire, des mots épuisants aussi, et Lucan n'avait plus assez de force dans le seul bras valide lui restant pour se relever. Ne restait que lui à terre et rien d'autres. Lui, le faible comme on aimait à le penser, trop grand pour être efficace, trop idiot pour ne pas être malade ou blessé et trop ennuyant pour ne pas mourir.
”Alors oui, je suppose que j'ai désobéi.”
L'épuisement, ça vous faisait dire de drôles de choses pas vrai? Et l'homme releva les yeux, sauvage et humble tout à la fois, étranger surtout, comme à son habitude. Comme s'il ne pouvait pas suivre les règles des hommes et qu'en contrepartie, l'univers le punissait ainsi, en le rendant inutile. Habitué des raids, habitué à prendre en charge les quelques âmes qui décidaient de faire partie de son groupe, Lucan réfléchissait vite, prenait des initiatives également. C'était ce qu'il avait fait, malgré sa blessure, face aux infectés, afin que le gros de leurs troupes reste concentré sur la vraie bataille. Et ce n'était pas ainsi que l'on gagnait des remerciements ou des lauriers, Abel le lui prouvait bien.
”Miijizh”
Finit-il par lâcher, regardant l'autre homme droit dans les yeux, pâle de douleur et d'épuisement. Ce que ça voulait dire? Merde. Voir même, “je te chie dessus”, ce que Lucan parvenait à dire tout en gardant une fidélité intacte envers le chef du Ranch. La fatigue, la fièvre, tout ça tout ça...
Sujet: Re: don't you dare die on me Dim 6 Jan - 0:19
Lucan Abel « don't you dare die on me »
Lucan tomba à genoux et Abel recula d’un pas, le regard aussi dur que les mots qu’il venait de lui crier au visage. Aucun jugement, pourtant, face à la faiblesse de l’autre devant lui : il le savait blessé, fatigué, et en avait pris avantage en le frappant par surprise. Regrettait-il son geste pour autant ? Non. L’indien avait raison cependant : il fallait s’occuper des rôdeurs, oui, et sur cela au moins pouvaient-ils s’accorder. « Tu supposes ? », reprit-il après lui, le sarcasme traînant dans la voix et les yeux qui cherchaient, semblait-il, à le fusiller sur place. « Abstiens-toi, la prochaine fois. J’ai déjà bien assez de trous-du-cul qui pensent que ce que je dis est facultatif pour que tu t’y mettes aussi. » Ce dont il n’avait pas assez en revanche, c’était d’hommes valeureux en qui il pouvait avoir confiance – à peu près – et sur qui il pouvait compter. Lucan en faisait partie, Abel ne s’en séparerait pas pour une mort aussi absurde que celle qu’il venait de frôler.
Des excuses, ce fut ce que le leader des cavaliers pensa entendre. Des excuses, ou quelque chose de la même veine : voilà des années qu’il avait l’habitude de Lucan, et de sa foutue manie à parler dans sa propre langue quand l’envie l’en prenait, et il ne comprenait toujours pas un traître mot de ce qu’il pouvait bien dire dans ces moments. Il interprétait donc à l’instinct, et son instinct lui soufflait que c’était là l’option la plus logique. S’il savait… Mais Abel était dans l’ignorance la plus totale. Aussi choisit-il de tendre sa main vers l’homme à terre, signant de ce geste sa volonté de paix en l’aidant à se relever. « Je t’ai pas tiré des affrontements pour que tu puisses te faire tuer juste après, Lucan. Tu serais mort si je n’étais pas intervenu. » Peut-être pas, comment pouvait-on en être sûr ? Il n’y avait aucun moyen de le savoir, mais cela n’empêchait pas Abel de parler avec dans la voix une certitude inébranlable et qui n'était pas complètement étrangère à sa légendaire arrogance, sa grande estime de lui-même. « C’est ça que tu voulais ? Crever mais en héros, te dire que tes actes auront permis d’en sauver un plus grand nombre ? » Désormais face à face, il le lâche, croisa les bras contre sa poitrine sans cesser de le dévisager à un seul instant. « Regarde autour de toi, ne me dis pas que tu vois personne d’autre susceptible de faire ce que tu as fait. Des hommes valides. » Des hommes qui auraient pu s’en tirer seuls… ou bien qui serait mort à sa place, cela Abel ne le dit pas mais n’en pensait pas moins, ne cherchait pas à s’en cacher : après tout, toutes les vies n’avaient pas le même prix… « Désobéir pour une bonne cause, ça je peux l’accepter. » A condition qu’il accepte d’abord s’être trompé quelque part, et Dieu savait qu’il n’y avait pas beaucoup de personne devant lesquelles il voudrait bien reconnaître un tort. « Mais ce que tu viens de faire ? Ca ne valait rien de plus qu’une tentative de suicide déguisée. » Le mépris, dans les derniers mots, comme pour exacerber davantage ce qu’il pensait des actes de Lucan, comme si celui-là avait commis un crime hautement répréhensible alors que la seule chose qu’Abel lui reprochait, en fin de compte, était d’avoir mis inutilement sa vie en danger.
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Sujet: Re: don't you dare die on me Dim 6 Jan - 18:50
Lucan Abel « don't you dare die on me »
L'homme serra son poing valide, un orage au coeur. Un orage ou un serpent, quelque chose plein d'ombre et de venin en tous les cas, assez pour enlever du sens aux mots. Abel ne parlait pas sans raison, pas plus qu'il n'agissait sans raison. S'il hurlait ainsi, c'était pour dire quelque chose, quelque chose d'autre. Lucan ne voulait pas comprendre, fatigué, épuisé. Il n'était pas un héros, détestait qu'on le raille de cela. Avec sa longue gueule et ses airs étranges, qui voudrait de ça pour héros, hein? Et c'était cruel de lui en parler, tellement cruel, car Lucan savait et acceptait non sans souffrance, que la première idée que l'on se faisait toujours de lui, c'était celle d'un ennemi. Gueule de Rôdeur, on l'avait déjà appelé comme ça par le passé. On lui avait également déjà demandé s'il avait eu un accident à la naissance ou un accident tout court pour être laid ainsi. Gueule de Rôdeur, pas Gueule de Héros. Alors ses actions n'avaient rien d'héroïques. Il était arrivé qu'on le raille également, sa toute première année au ranch, quand Adam était encore là, qu'ils se découvraient inséparables. Le monstre avec le joli-coeur... Et Lucan gardait son poing serré, il ne frappa pas Abel mais savait qu'un jour plus propice, il le ferait. Parce qu'avec l'Indien, tout était question de patience...
”Ils sont où, vos gens susceptibles d'aider? Jouez pas au con, si je l'ai fait c'est que personne d'autre se bougeaient. Ce qu'ils voulaient, c'était se taper Lazare et ses sbires, alors les Rôdeurs ils les laissaient aux clampins, mais le clampin de service, personne veut l'être. Mes couilles sur ton front que j'voulais jouer au héros, ouais, rattraper les putains de pots cassés surtout!”
Mes couilles sur ton front, ce que sa mère disait toujours quand on franchissait la limite de trop et que la colère venait. Il ne savait pas être en colère comme elle, Lucan, froid, maîtrisé, mesuré, ce qui lui restait d'elle était donc bien plus l'insulte que le sentiment. Sa mère s'était suicidée, son père s'était suicidé. Pour qu'il puisse vivre, s'en aller.
”J'ai vendu mon âme au diable depuis trop longtemps avec vous pour encore croire aux bonnes causes.”
Le poids des missions déjà confiées, le poids d'une mission : va retrouver ton frère, va le tuer, va me le tuer. Pour moi. Le poids d'un mensonge aussi, et le diable s'était-il emparé de lui lorsque Lucan avait accepté de tuer Adam ou bien quand il était revenu, le visage sombre, le coeur aussi, affirmant l'avoir fait? D'autres missions depuis, des meurtres parfois, des morts aussi, simplement des morts. Devant Abel, Lucan brûlait de colère, quelque chose d'une souffrance trop longtemps enfouie menaçait de sortir. Parce qu'il n'était pas un homme bon, un héros, quoi que ce soit. Parce qu'il en revenait à ses instincts et sa douleur, comme n'importe quel animal. Il avait levé le poing, ce poing toujours serré, et seulement à présent Lucan s'aperçu du geste en suspens, que quelque chose au fond de lui avait retenu malgré tout avant que ce même poing ne frappe.
De la même manière, il se rendit compte que c'était Abel devant lui, Abel sous sa menace. Non pas qu'il ne l'ait compris avant, mais la colère et la douleur avaient été si grandes et subites qu'elles en avaient aveuglé sa conscience et son esprit. Jamais encore il n'avait élevé la voix contre le maître du ranch. Au loin, le diable devait bien rire...
Sujet: Re: don't you dare die on me Dim 6 Jan - 21:20
Lucan Abel « don't you dare die on me »
Il n’eut pas de réaction particulière face au poing levé. Pas un pas en arrière, pas le moindre tressaillement : Abel était un homme de guerre et Lucan avait beau le dominer qu’il ne le craindrait pas, bête blessée sur laquelle il était persuadé de pouvoir prendre le dessus aisément. Ses yeux étincelaient d’une colère froide, terrible, mais il ne bougea pas, prêt à recevoir le coup, prêt à le renvoyer sans la moindre trace d’hésitation. Seuls traîtres à son immobilité, deux doigts de sa main droite s’agitaient sans qu’il semble s’en apercevoir, tic nerveux dû à l’envie terrible,mais refoulée, de porter la main une seconde fois sur l’indien qui lui faisait face après l’insolence incroyable dont il venait de faire preuve. Pas avec le couteau, pas même pour le cogner une seconde fois ; juste enfoncer ses doigts dans la plaie, se saisir du bout de la flèche qui en dépassait encore et réveiller la douleur jusqu’à mettre l’homme à genoux une seconde fois. Et le laisser croupir là, dans la boue et le sang d’infecté, le laisser en proie avec sa fatigue et sa fièvre, lui tourner ensuite le dos avec ostentation et mépris et s’en aller sans rien ajouter de plus. Cela, était comment il s’arracherait à lui-même la loyauté de Lucan à son égard. Une loyauté qu’il savait ne pas être indéfectible, il l’avait appris depuis peu, mais une loyauté en laquelle il voulait croire quand même : il existait bien trop peu d’hommes de la trempe de Lucan à son goût, et encore moins choisissant de vivre sous ses ordres.
Quelque chose ne tournait pas rond dans cette confrontation et le cavalier en avait durement conscience. Quelque chose qui ne pourrait être mis à nu désormais parce que les deux hommes étaient en guerre et qu’Abel percevait son pair suffisamment hostile pour savoir qu’il ne pourrait pas le mater sans courir le risque de se l’aliéner. De ça, il ne voulait pas, ou du moins pas sans comprendre : beaucoup trop d’hostiles avaient été mis à jour récemment au ranch. Certains, proches de lui. Abel choisit d’accorder un joker à Lucan, premier et dernier que celui-ci n’aurait jamais. D’autres à sa place auraient écopés du couteau, la balle du flingue aurait été un gaspillage et puis le bruit… Il choisit de maîtriser sa colère, de la ravaler, mais à grand peine ; ses doigts s’apaisèrent, pas l’expression de son regard. Il pouvait tolérer l’affront, mais pas le pardonner.
« Va faire panser ta blessure, Lucan. Je ne veux pas te revoir ici, sous aucun prétexte, s’il faut encore se battre. » Ou peut-être, à la rigueur, si Olympia se retrouvait mise à feu et à sang. Cela ne semblait cependant pas être le chemin qu’elle suivrait aujourd’hui. La voix avait claqué, donc, froide et détachée ; elle était un ordre qui ne souffrirait pas de rebuffade, pas de désobéissance, ou la clémence d’Abel s’arrêterait là. « Tu en profiteras aussi pour reprendre tes esprits. Toi et moi, on va se reparler après. » Ce n’était pas une menace, mais une promesse, on ne lui manquait pas de respect de la sorte sans conséquence derrière. « Et sur le chemin, évite de passer trop près d’un rôdeur, je doute qu’un des clampins se prenne de l’envie de te sauver la peau une fois de plus. » Il y eut là du mépris, une provocation évidente et l'avertissement muet qu'il n'avait plus à répondre, que la conversation était terminée jusqu'à ce que son leader choisisse d'en raviver la flamme. La jument avait rejoint l’autre un peu plus loin, il la siffla et elle obéit, docile, le hongre suivant derrière ; il en tendit les rênes à son propriétaire et se remit en selle, piqua des deux et s’éloigna au petit trot là où il y avait encore besoin d’aide.
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Sujet: Re: don't you dare die on me Dim 6 Jan - 23:36
Lucan Abel « don't you dare die on me »
Ils n'étaient plus assez des hommes pour avoir le moindre regret. Lorsque son chef se détourna de lui, Lucan porta alors pour la première fois, la main à sa blessure. Faire ce qui devait être fait, au fond ils comprenaient un peu trop bien tous les deux cela. Beaucoup trop, car en apercevant la blessure du cavalier, Abel avait saisit lui-même les rênes de son cheval pour le mener en lieu sûr et c'était également les propres mains du maître du ranch qui avaient brisé la flèche au mieux. S'abaisser à cela, à des actions que d'autres jugeaient, estimaient être capable de mieux faire sans pour autant bouger. Porter un poids invisible qu'aucune soif de pouvoir ne parviendrait jamais à compenser... Et Lucan redevint un homme, et Lucan regretta non pas parce qu'il encourrait le risque de se faire chasser du ranch peut-être, mais parce qu'Abel avait donné pour lui, aussi salaud soit-il.
Il ne le rappela pas, ne cria aucune excuse pas plus qu'il ne regarda une dernière fois la sombre silhouette. Au lieu de cela, Lucan entra dans la ville, le hongre à ses côtés en guise d'appui. Olympia, il y connaissait peu de monde, trop sauvage pour s'intéresser à qui n'était pas de son camps. Mais ces gens accueillaient le sauvage qu'il était, le forçant à s'asseoir, regardant sa blessure, lui donnant quelque chose à mordre le temps d'extraire la flèche De longs instants plus tard, on lui avait bandé le bras et l'épaule en une écharpe sommaire, on lui avait également remis le bout de métal responsable de sa blessure. Pour ne pas occuper un lit inutilement puisque les blessés étaient nombreux, Lucan se leva. Il cru entendre une voix l'appeler, mais il n'y avait personne ici pour connaître son nom. Les gens allaient, venaient, l'homme ne savait qui suivre ni même où se réfugier. Il ne savait pas non plus qui avait pris son cheval, ce stupide cheval, ce stupide hongre pour le ranger dans quelque endroit mystérieux. La main qu'il avait peint sur le flanc de l'animal, y était-elle toujours? Quelqu'un était là, tout prêt. Quelqu'un, pas un inconnu, mais Lucan se sentait incapable de se rappeler d'un nom, d'un visage. Et plusieurs fois la silhouette sembla comme en périphérie de son champs de vision, obligeant l'Indien à la traquer. Lorsque finalement ils se firent face, l'inconnu qui n'était pas un inconnu, et le blessé, la fièvre était telle que Lucan ne prononça aucun nom.
”Tu n'es pas vraiment là, pas vrai? Tant mieux, t'aurais honte de moi sinon. J'ai tout raté par orgueil aujourd'hui, j'pensais vouloir aider mais on sait très bien que j'suis pas des plus généreux...”
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Sujet: Re: don't you dare die on me Lun 7 Jan - 21:43
Lucan Adam « don't you dare die on me »
Il n’aime pas se battre, Adam, surtout quand il s’agit en face d’autres vivants. Et surtout quand le champ de bataille compte autant d’ennemis que de cavaliers, qui sont pour lui estimés au même niveau que les premiers. Bien sûr, on a pas forcément le choix de faire la fine bouche quand un siège vous tombe sur le coin de la gueule un beau matin. Aimer ou pas n’entre pas en ligne de compte mais puisqu’il y avait d’autres choses à faire que tenter une percée devant les portes d’Olympia, il a prit sans hésiter ce qu’on lui proposait à la place. Les tours de garde, la surveillance, s’assurer qu’on n’attaque pas la ville d’ailleurs quand les yeux de celle-ci étaient braqués sur la seule entrée connue.
Lazare occupe une place toute particulière dans le cœur de l’olympien : celle où rôde la haine la plus noire, pour ce que l’homme a fait de lui. Pour le virus qui pourrit son corps de l’intérieur et pousse le survivant à se détester davantage de jour en jour, à craindre la mort plus que tout et redouter cette vie diminuée davantage encore. Il puise trop dans les stocks de drogue et il le sait, mais il lui est impossible d’oublier autrement… Que ses sbires aient la prétention et l’impertinence de se présenter là l’ont mit dans un état tel qu’il n’avait jamais connu. Une colère féroce et le souhait qu’ils meurent tous, si possible pas par acte de clémence. Pourtant, ça n’a pas été suffisant pour le pousser à demander une arme et sortir : il ne veut toujours pas mourir.
C’est dans le milieu de la journée que les choses ont fini par se calmer et que son cœur s’est apaisé. Adam est parti donner des coups de main là où il y en avait besoin, louvoyant entre les ombres de son passé par peur qu’on se souvienne encore de lui - la vanité de l’humain qui se croit plus important que ce qu’il n’est réellement. Mais il a entendu deux hommes causer d’un troisième et aperçu celui-là en question. A un moment leurs regards se sont trouvés au milieu de l’agitation, de loin, et brièvement ; un étrange sentiment lui a étreint la poitrine. Plus tard, il a senti que l’autre le suivait mais n’a pas cherché à le fuir cette fois : plutôt à le guider quelque part où ils pourraient être seuls. Que les cavaliers soient venus en aide à Olympia n’aura pas changé les faits : les premiers ne sont pas bienvenus chez la seconde et le blessé ayant reçu quelques soins basiques, il n’a donc plus rien à faire dans les rues de la ville victorieuse.
« Tu l’as été avec moi », il murmure d’abord face aux propos de celui qui lui fait désormais face. Un sourire à l’émotion indescriptible se manifeste, perdu dans sa barbe mal rasée tandis que ses yeux brillants dévisagent l’indien. Il se demande si Lucan délire, si c’est la fièvre qui le pousse à lui parler de la sorte sans sembler ressentir quoi que ce soit de le revoir en un seul morceau. Il hésite presque à porter la main sur lui, le pousser à s’asseoir, mais s’abstient du geste comme de peur de briser un mirage. « T’as la mine bien pâle, nishiime, on dirait que t'as vu un fantôme. T’es sûr qu’ils se sont bien occupés de toi là-bas ? Viens pas mourir dans une rue comme ça, ça ferait tache. » La joie se manifeste dans une pointe d’humour discrète tandis que la voix reste calme, basse et maîtrisée : il n’est pas homme à se livrer à de grandes effusions.
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Sujet: Re: don't you dare die on me Mar 8 Jan - 14:33
Lucan Adam « don't you dare die on me »
”De toutes manières, je fais tâche en général”, grogna l'homme, les épaules basses. De la souffrance bien sûr, pas que physique. S'était-on bien occupé de lui? Bah, Lucan était un grand garçon, se gérait seul, toujours tout seul, toujours trop seul. La question le ramena à une solitude pesante qu'il essaya d'ignorer. Devant lui, Adam avait de la barbe, Adam avait l'air fatigué. Il n'aurait pas voulu l'halluciner de cette manière, avec un coup de vieux dans la gueule, alors peut-être que l'homme était vraiment là, bien présent? Mais Lucan était prudent avec son propre coeur, Coeur qui saignait évidemment, depuis combien de temps n'avait-il pas entendu la langue de sa mère ou bien un mot d'affection véritable? Il cru retomber à genoux alors, ne ressentit qu'un peu plus fort les ombres qui continuaient à le définir.
”Adam, iijikiwenh, nisaye...”
Mon ami, mon frère. Toi qui comprends les mots que je prononce, toi qui est peut-être le dernier en ces terres à cela. Ne pas y penser, non, ne pas y penser.
”Il y...Il y a un endroit pour s'asseoir?”
Un rire nerveux manqua lui échapper. Il redevenait plus jeune, plus maladroit, de même qu'il voyait autrement Adam que par la fatigue qu'il portait. Comme si les années passées loin de l'autre finalement, elles n'existaient pas ou n'avaient la moindre importance.
”J'ai failli frapper Abel, j'vais attendre un peu avant de rentrer. Et je crois que j'ai paumé mon cheval aussi, je sais pas... Putain j'ai vraiment tout merdé en fait.”
La constatation le sonna comme une baffe. Il regarda autour de lui, semblant pour la première fois véritablement voir la ville, comprendre où il se trouvait. Peu à peu, l'adrénaline de la bataille et de la douleur le désertait, et Lucan soupira. Respirer, ça faisait du bien quand même. Un peu. Aujourd'hui, il avait failli avoir un geste mangé, en levant le poing sur son supérieur, aujourd'hui il avait également le choix de ne pas en manquer un autre, de geste. Histoire que tout soit pas raté dans la journée. Alors Lucan s'avança et, de son bras le plus valide, enlaça Adam avec chaleur.
”Alors t'es vraiment là... J'en venais à douter, à croire que je t'avais vraiment tué et qu'avec le temps, les remords m'inventaient d'autres souvenirs. Enfin ça suppose que je sois assez civilisé pour en avoir, des remords.. Il nous est arrivé quoi pour qu'on se déteste autant nous même, nisaye?”
Adam Redfield
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Sujet: Re: don't you dare die on me Mar 8 Jan - 20:19
Lucan Adam « don't you dare die on me »
Adam observe un changement opérer chez son vis-à-vis et comprend qu’il est finalement reconnu. Un poids invisible semble alors s’envoler de ses épaules, précisément au moment où son compagnon retrouve la langue qu’il lui as apprise bien des années auparavant. Il se sent soudainement plus léger, comme frappé d’un bonheur indicible : il vient de retrouver un ami proche, un frère, quelqu’un qu’il pensait ne plus jamais revoir et dont il s’était pourtant refuser à faire le deuil. Cela fait des mois qu’il ne s’est pas senti aussi bien malgré la sale gueule de l’autre, son air malade, la blessure à l’origine de tout ça : Lucan est vivant, pas mourant. Vivant. Et devant lui. (Il aurait aimé pouvoir retrouver son père de la sorte en revenant de son exil.)
Un rire discret lui échappe face aux aveux de l’indien. « Probablement que oui », qu’il confirme en hochant la tête, brin de malice au fond des yeux. On dirait bien que Lucan a foutu les deux pieds dans le plat mais, hé, que peut-il y faire sinon en rire ? Il n’était pas là après tout… « T’inquiète pas pour le canasson, je suis sûr que tes copains s’assureront de soulever chaque caillou histoire d’être bien certains de ne pas en oublier un seul chez nous. Et tu voudrais qu’on en fasse quoi de toute façon, sinon le bouffer ? Encore faudrait-il qu’on se batte, il n’y en aurait pas assez pour toute la ville. » Et ils s’étaient déjà bien assez battus aujourd’hui, non ? Il la retrouverait, sa foutue bestiole, cela ne faisait presque aucun doute. Quant à Abel… qui n’avait jamais rêvé ou risqué de lui en coller une ? Le geste de Lucan le déstabilise d’abord, parce qu’il y a bien longtemps que personne ne s’est permis un signe d’affection à son égard. Adam marque d’abord un mouvement de recul, réflexe toutefois rapidement bridé, avant de s’abandonner à l’étreinte fraternelle, d’y répondre. Pendant quelques secondes, toutes ces années de séparation disparaissent. Quelques secondes seulement avant que la réalité ne revienne sous la forme de nouvelles paroles empreintes de gravité. « Je n’ai qu’un morceau de réponse à ça » il répond, laconique. Un morceau pour lui, une vague idée pour le reste… ce qu’il sait en revanche, c’est qu’il n’a pas envie de laisser ces retrouvailles se voir teintées d’amertume. Lucan va repartir, et se croiser de nouveau ensuite redeviendra difficile, presque impossible. Alors le temps qui leur est imparti, Adam souhaite en profiter au mieux. Après tout, peut-être qu’il crèvera pour de bon de ce satané virus avant que leurs chemins ne se recroisent à nouveau.
« Tu m’as manqué, tu sais ? » La question arrive complètement hors de propos, volontairement. Sa main vient étreindre l’épaule (valide) de l’autre, et il décide à ce moment précis qu’il ne lui causera pas du mal qui le ronge. Pas aujourd’hui. « Vire-moi cette gueule d’enterrement. Tu m’as pas tué, tu vois ? Et personne ne t’a tué toi non plus… T’as peut-être été con aujourd’hui mais attends d’y retourner pour tirer cette tête. Profite en attendant. J’ai un excellent alcool pour ça chez moi, infâme et pratiquement imbuvable mais incroyablement doué pour écarter les tracas… »
Lucan Longshadows
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Sujet: Re: don't you dare die on me Mar 8 Jan - 21:20
Lucan Adam « don't you dare die on me »
Déstabilisé, il semblait à Lucan ne pas pouvoir comprendre les mots de l'autre, comme si c'était juste pas possible, que le smots n'étaient pas sensés avoir de sens. Ce que disait Adam, c'était grave, c'était beau, et un grognement rauque et triste se nicha dans sa gorge pour ne pas en sortir. Parce que retourner la phrase, ça non plus Lucan n'en étais pas capable. Tu m'as manqué, quelle était la dernière personne à lui avoir dit ça? Sans doute son père, sans doute sa mère, même pas Ari. Pourquoi aurait-il manqué à Ari de toutes façons, hein? Encore une chose de ratée... L'apocalypse, ça semblait moins grave quand un ami vous disait ça. Et puis la main d'Adam sur lui à nouveau, pour le guider. Lucan n'avait pas la force de raconter toute la solitude du ranch, le creux dans le coeur d'un ami qui n'était plus là, le creux qui ne se comblerait jamais. Les mots, sur le papier Lucan les appréciait, mais dès qu'il fallait les parler, hein...
”Je suis incapable de te dire la dernière fois qu'une personne amie m'a invité chez elle, Adam.”
Aller frapper aux portes des autres, essayer d'y trouver un réconfort, Lucan savait, mais l'initiative venait de lui. Jamais en vérité, quelqu'un ne venait de lui-même pour lui proposer cela, une invitation. En revanche , la porte de la cabane du Natif était ouverte à qui le désirait, peu importe l'heure. Aux autres, Lucan donnait beaucoup mais ne savait comment recevoir en échange. L'invitation d'Adam, brusquement cela sonnait comme une reconnaissance étrange de son humanité. Et puis il y avait de l'alcool en jeu, alors...
Les deux amis se dirigèrent ainsi jusqu''au domicile du plus vieux. Marcher dans des rues sans rôdeurs, pour un peu Lucan en aurait presque le tournis. Comme avant, comme un mirage d'avant avec toutes les différences pourtant...
[color=olive]”C'est...douloureux ici, la ville. Trinquons vite et retiens-moi de pleurer...”[color]
Les larmes d'un gamin qui trouve enfin une personne à qui raconter ses malheurs, voilà ce que craignait Lucan. Les larmes de quelqu'un trop fatigué de s'occuper des autres quand personne ne s'occupait de lui. Une fois assit, il se saisit de la main de l'autre à nouveau, la serra, refusa de la lâcher.
”Je ne l'ai pas regretté, tu sais? Notre décision ce soir là....”
Un grognement.
”Bon en fait peut-être un peu, la peur qu'il le sache mais...il l'a pas su. Les gens se moquaient de nous parce qu'on étaient inséparables...j'avais toujours peur que t'aies honte de ça. “
Adam Redfield
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Sujet: Re: don't you dare die on me Mer 9 Jan - 20:11
Lucan Adam « don't you dare die on me »
Le comportement de Lucan recèle une tristesse lourde que l’olympien perçoit d’une manière qui n’est pas sans lui faire mal au cœur. Des mots qu’il écoute sans y répondre, il ressent une solitude profonde dont il n’a pas souvenir qu’elle était aussi marquée à l’époque où lui aussi vivait encore au ranch. Elle lui retombe dessus inconsciemment, s’abat sur ses épaules et l’expression de son visage se fane un peu tandis qu’il guide son ami vers la maison qu’il habite. La porte se referme sur eux, les murs vides accueillent les nouveaux venus. Ryan n’a pas l’air d’être là et c’est tant mieux : Adam veut profiter de ce moment qu’on les autorise à passer ensembles sans qu’aucun élément perturbateur ne vienne s’immiscer. « Si tu pleures, je t’en colle une » rétorque-t-il finalement d’un ton pince sans rire, s’imposant une figure paternaliste faussement sérieuse comme s’il avait cherché à réprimander un gamin en prévision d’une faute à venir. « Ou attend de boire pour chialer : là au moins t’auras une bonne raison, parce que ça va complètement te désinfecter de l’intérieur. » C’est sciemment qu’il fait contraste de son verbe face aux propos autrement plus sérieux du cavalier, mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’est pas à l’écoute. Il fait confiance à son compagnon pour se rendre compte qu’il ne se moque pas de lui : malgré toutes les années passées à s’éloigner l’un de l’autre, Adam n’a pas vraiment changé sur ce point. Il n’a jamais été d’une nature bien sérieuse, ou du moins il ne s’y laisse pas aller trop souvent, à l’inverse de Lucan.
« Moi non plus. » Pâle sourire : évidemment, ce n’est pas lui qui a dû assumer le fardeau d’un choix susceptible de ne causer que du tort à celui qui l’a fait. « Je me serai battu. Et s’il avait fallu que je te survive, j’aurais vécu toute ma vie avec la honte de ce geste. Mais j'aurais vécu. » Là, l’expression de son manque de regret se fait tout de suite plus compréhensible, tandis qu’il avoue sans fard qu’il n’aurait remboursé la dette réclamée que contraint et forcé - un jour il le fera sans broncher peut-être, sûrement même, mais cette fois il n'avait pas été prêt pour ça. Il sait que ce n’est pas honorable, que Lucan risque de lui en vouloir pour ça. Mais il tient à être honnête avec lui à présent qu'ils se sont retrouvés. Et puis le temps ne fait-il pas prescription sur une décision qui n’a en plus de ça même pas été actée ? Peut-être pas, aux yeux de l’indien, mais tant pis : il mérite bien la vérité après tout, et de toute manière il y a fort à parier qu’il le savait déjà au moment précis où il a fait le choix de l’épargner il y a de ça des années en arrière.
Avec douceur mais pas sans fermeté, Adam se libère de la poigne de son compagnon, se relevant pour aller chercher ce dont il a parlé un peu plus tôt. « Quelles raisons j’aurais eu d’avoir honte de toi ? » Il se retourne vers lui au moment de lui poser la question, un regard sincère cherchant celui de Lucan. « Tu m’as presque tout appris. Je te suis redevable d’être encore vivant grâce à ça. » Et pour la vie qu’il lui a sauvée aussi, un jour. Élément qui n’est pas sans importance après tout… L’olympien va chercher la bouteille, revient avec deux verres en main. « Il ne sait toujours rien, ou je ne serai plus ici depuis longtemps » qu’il affirme, présomptueux. Peut-être qu’Abel a juste oublié son existence en fait. Peut-être simplement qu’il n’en a plus rien à foutre. Après tout, ne s’est-il pas allié avec le groupe qu’il l’avait jadis chargé d’espionner ? « On peut trinquer à ça : disons que tu m’as sauvé la vie une seconde fois en m’épargnant, et personne n’a eu à pâtir de ce choix. Ce qui nous amène précisément ici aujourd’hui et maintenant. Comment regretter, dis ? Et pourquoi ? » Il lui tend le verre rempli d’un liquide trouble et qui ne paie pas de mine. De toute évidence, il ne ment pas : le contenu de cette bouteille est pratiquement imbuvable. Mais c’est le fait de pratiquement toutes ces distilleries artisanales qui ont tendance à pousser comme des pustules sur le cul d’un jackal dès qu’un peu de civilisation et de science s’installent quelque part, alors autant dire qu’en huit ans on apprend tous plus ou moins à réprimer la grimace de dégoût pour se concentrer sur ce qui intéresse réellement : l’alcool fort. De toute façon cette bouteille, il l’a gagnée...
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Sujet: Re: don't you dare die on me Jeu 10 Jan - 23:24
Lucan Adam « don't you dare die on me »
A travers la ville, ce qu'était la ville, Adam le guida. Bientôt, Lucan fut dans la sécurité d'un intérieur, un verre entre les doigts, à écouter l'autre homme parler. A écouter et se souvenir d'une nuit, il y a longtemps, quand il possédait encore un peu plus d'innocence ou au contraire pas assez. Bien sûr, la sincérité d'Adam lui broya le coeur. Avoir été prêt à le tuer, à vivre avec cela comme une douleur immense, indescriptible et des regrets peut-être, mais le tuer quand même. Et Lucan n'avait rien à répondre. Lui-même n'avait levé son couteau que sur ordre, des ordres auxquels le jeune homme avait finalement désobéit.
”Quand nous avons fait notre pacte, qu'après nous avons chacun cherché du repos, as-tu hésité? As-tu voulu essayer de me tuer tandis que je dormais?”
Qu'est-ce que cela apportait de le savoir? Rien du tout. Le verre était plein, il lui fallait le boire, avalant chacune des révélations de son aîné avec. Etait-ce possible? Une gorge sèche de paroles, voilà ce que ressentait Lucan. Quelque chose au coeur aussi, mais le coeur, inutile d'en parler. Il regarda l'un des murs de la demeure, oubliant jusqu'au vide pour ne pas tomber. Le vide... Et puis finalement, enfin, il acquiesça. Cela lui fit plus mal que sa blessure, que les mots d'Abel aussi, ou bien peut-être que cela raviva juste le tout.
”On peut trinquer à cela, vraiment?”
Oui. Même s'il n'y croyait pas. Il regarda Adam à nouveau, se rappelant au delà de la nuit pour ne pas oublier une main toujours là à lui effleurer l'épaule ou le remettre sur un chemin que Lucan ne pouvait voir quand l'homme trop sauvage menaçait de se perdre à nouveau. On ne pouvait pas se perdre, au ranch, on pouvait simplement être utile ou bien mourir. En échange, Lucan avait appris à Adam l'art de la traque ainsi que quelques mots en langage ojibwe ainsi qu'en cree, les deux dialectes qu'il parlait. Au fur et à mesure que Lucan faisait l'effort de s'adapter au ranch, Adam se glissait dans son univers pour y refermer des blessures pourtant dangereuses. Jusqu'à ce que Lucan ne soit seul à nouveau, sans guide, sans frère, sans ami. De la même manière qu'il avait perdu deux fois un père, celui de sang et un autre, qu'il avait trahit. Ironiquement, on lui avait proposé de trahir Adam, et peut-être Lucan avait-il été sur le point de perdre son âme pour de bon ce soir là... Au lieu de cela, il revint aux hommes, à la solitude et à la souffrance, rien de plus.
”Cul sec alors, buvons nos amertumes pour les détruire.”
L'alcool était immonde, lui brûla sa gorge sans mots. Il ne toussa pas, il ne pleura pas, fit simplement signe à Adam de les resservir.
”...Je t'ai appris tout mon savoir d'homme sauvage pour que tu termines en ville, parfait petit citadin pendant une putain d'apocalypse. Je ne suis même pas énervé, je suis impressionné....”
Le voilà, leur humour à tous les deux, le voilà...
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Sujet: Re: don't you dare die on me Mar 15 Jan - 19:29
Lucan Adam « don't you dare die on me »
« Pourquoi j’aurais fait ça ? » L’étonnement perceptible dans la question est réel : Adam vient de lui expliquer qu’il ne se serait résigné à commettre l’impardonnable que contraint et forcé par son propre désir furieux de survie. « Je t’ai toujours fait confiance. Tu n’aurais pas trahi ta propre proposition, quelle raison aurais-je pu avoir de croire le contraire ? Et quel type de personne j’aurais été si j’avais tout de même tenté de te tuer alors que tu venais de prendre la décision de m’épargner malgré les risques ? Certainement pas un ami… encore moins un frère. » La question l’a un peu blessé, il ne s’en cache pas, mais il sait également qu’il l’a bien méritée : n’est-ce pas lui qui a commencé, après tout, en avouant qu’il aurait été prêt à se rebiffer contre la dette due à Lucan ? Que ce dernier ose ensuite lui demander s’il aurait été capable d’une trahison encore pire, n’est que justice.
Adam remplit les verres une nouvelle fois tout en ayant l’impression d’encore sentir la précédente tournée faire son cheminement à l’intérieur de son organisme et tout brûler sur son passage. Il est parfaitement conscient qu’entre la médication due au virus, et l’Angélus sur laquelle il force un peu trop, le fort degré d’alcool risque de rapidement lui monter à la tête. Et puis merde : il s’en fout. Ne sont-ils pas en droit de célébrer une victoire aujourd’hui, après tout ? Réunis par Lazare, l’ironie pourrait presque lui donner envie de rire jaune… à la place, il choisit plutôt de se retourner le cerveau afin de ne plus y penser davantage. Et s’il se met subitement à rire, ce n’est qu’un éclat franc dû qu’à la remarque de son compagnon. « Touché. », admet l’olympien face à la justesse des propos. « Mais si ça peut te rassurer, rien de ce que tu m’as enseigné n’a été en vain. Plus d’une fois, je t’ai remercié dans ma tête pour ça, et même encore aujourd’hui. Va pas croire que j’ai effacé ou délaissé tes leçons : c’est pas parce que je dors dans un vrai lit ou que je me douche à l’eau chaude que j’ai oublié comment traquer une bête sauvage. Entre autres choses… » Vrai : même s’il admet sans honte ne pas sortir très souvent, Adam a conservé précieusement tout ce savoir. Jusqu’à ces quelques mots d’un vocabulaire étranger auquel il n’a pourtant jamais trouvé d’autre utilité que face à Lucan. « J’ai trop vécu seul, là-bas dehors. J’suis fatigué de ça : j’ai plus la force de me battre pour que chaque jour ne soit pas mon dernier. » La confidence passe entre deux gorgées d’un verre qu’il prend cette fois-ci le temps de siroter un peu plus lentement. L’autre raison, c’est aussi qu’il n’a plus guère le choix désormais. Mais elle n’était pas vraie quand il a foutu les pieds à Olympia pour la première fois : une éternité en arrière, semble-t-il, que cette époque où il n’était pas encore malade… « J’ai l’impression de parler comme un vieux con en disant ça. » Il rit encore, mais de lui-même cette fois.
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Sujet: Re: don't you dare die on me Mer 16 Jan - 13:56
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Là où il y avait une chaise vide siégeait un homme désormais, ce n'était plus Lucan seul dans la solitude de son abri, avec un tabouret, un tabouret ridicule, inutile, qu'il n'arrivait pas à enlever comme si d'une seconde à l'autre son ami pouvait encore franchir la porte, s'asseoir, lui sourire. Ils se faisaient face aujourd'hui, pas au ranch mais à Olympia pour peu que cela ait une signification quelconque. Ils se faisaient face, étalant leurs souvenirs, les bons, comme les moins bons, comme deux joueurs de poker après une manche, acceptant de dévoiler leurs cartes. Pour qu'au final, cela ne serve à rien, à absolument rien. De la même manière qu'un animal pouvait écouter le bruit du vent dans les feuilles, de l'herbe et des saisons, Lucan pencha légèrement la tête, attentif, la hochant un peu à ce que pouvait dire Adam. Ainsi donc, l'autre pensait tout autant à lui que l'Indien le faisait, était-ce cela ce qu'ils se disaient? Il le remerciait, Adam, et cela était complexe. Parce que en lui redonnant sa vie, en la faisant sienne pour la dette que cela comportait, le devoir de Lucan avait aussi été de l'éduquer, non? De la même manière que Marten l'avait éduqué à la bible un peu plus en détail en le sauvant lui. De vieux souvenirs, tout ça, des souvenirs qu'il fallait oublier...
”Miigwech”, répondit-il. Son merci à lui, dans ses sons à lui. ”Pour avoir appris ma langue un peu et la parler encore. Comme si je n'étais peut-être pas le dernier homme encore vivant à en comprendre le sens... “
Quelque chose le fit grogner cependant. ”De l'eau chaude.... vraiment chaude? Si en te sauvant la vie une deuxième fois j'ai permis ça, ta dette est encore plus grande que je ne l'imaginais. J'ai l'impression de ne même plus me rappeler de la sensation de l'eau chaude autrement qu'en infusion en fait...”
La beauté de la vie au ranch, apprendre à ne faire qu'un avec la crasse et les acariens, communier avec la boue, les odeurs, le reste. Il y a vingt ans, des gens auraient payé une fortune pour vivre ainsi, un “retour aux sources”. Il y a vingt ans, en même temps, les Rôdeurs ne marchaient pas encore sur les ruines de la civilisation. Et puis la conversation redevint sérieuse, si quelque chose se brisa en lui Lucan fut cependant incapable de comprendre quoi. A la place de cela, l'homme préféra prendra la main de son ami, la serrer fort avant que les mots ne l'étouffe, l'écouter. Et puis enfin parler, de ses propres peurs à lui. Enfin.
”J'ai...l'impression de ne plus avoir la force de vivre avec les autres. De suivre leurs règles, d'être...humain. Comme si ce n'était pas mon vrai visage. Et je suis fatigué de ça, Adam, d'être une ombre sauf que qu'est-ce que je peux faire? Seul dehors, je survivrai un peu et puis je mourrai. Ca m'épuise, pas être comme vous tous. J'essaye pourtant, je te jure que j'essaye mais tout ce que j'entreprends est un échec et je suis une personne abominable profitant d'une chance que d'autres que moi méritent.”
Il voulu lui dire qu'il avait peur, qu'il tremblait de réponses impossibles à posséder mais au fond, à quoi bon hein?
”Tu fais vieux con et moi, jeune trou du cul. On se partage les tâches, comme avant...”
Sauf que les insultes n'allaient pas guérir le jeune homme, même avec humour. Juste lui rajouter des blessures de plus.
”Je suis content. Que tu sois dans un endroit comme ça, je suis content. “
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Sujet: Re: don't you dare die on me Sam 19 Jan - 23:38
Lucan Adam « don't you dare die on me »
Il se demande s’il faut le remercier de ces quelques mots, sorte d’approbation de sa vie à Olympia, mais cela ne ferait pas vraiment sens. A la place, il hésite plutôt à lui dire qu’il serait davantage satisfait de son sort si la possibilité de retrouver leur vie d’avant lui était offerte. S’en abstient également. « J’aimerais pouvoir en dire autant… » Bien sûr, l’olympien est conscient de ne pas être vraiment à plaindre, avoir le luxe de vivre ici est un sort enviable et il le sait très bien. Force est d’admettre qu’il y a pris goût avec le temps, à cet ersatz de civilisation. Simplement, il lui est difficile de l’apprécier pleinement, à cet instant précis, face aux paroles de l’indien. Brusquement, il trouve même de l’amertume et de l’ironie à posséder ce doit de se prélasser dans une maison sans avoir fait plus d’effort que celui de se faire recruter, de donner un peu de sa personne pour la communauté. A être content de son sort, à l’image du cavalier.
« Lucan… » Pour la seconde fois, il se dégage de l’emprise de son ami mais jamais avec brusquerie. « Quelle estime de toi-même tu t’es bâtie, pendant que j’étais parti ? » En le voyant ainsi, en l’écoutant parler, Adam se rend compte qu’il ferait mieux de s’oublier un instant pour plutôt essayer de comprendre ce qui ne va pas chez son interlocuteur. Parce que peu importent les longues années de séparation, l’estime et l’affection qu’il avait jadis pour lui ne se sont guère taries avec le temps et l’absence. Ce n’est pas comme ça, qu’il s'est imaginé finir cette longue journée mouvementée avec un vieux compagnon à ses côtés, non, loin de là… « Tu racontes n’importe quoi. Pire encore, tu le fais devant moi, et tu crois que je vais te laisser t’en tirer comme ça ? » Le ton se veut réprobateur, quoiqu’Adam n’a pas spécialement l’intention de se montrer dur envers le blessé. Juste lui secouer les puces un peu, peut-être. Retrouver une image de lui qui lui plaît davantage que ce tableau obscur auquel Lucan semble vouloir s’associer. Il ne lui reproche pas son besoin de solitude, bien sûr, encore moins son impression de ne plus trouver ses marques parmi les autres, mais impossible pour lui d'accepter que la vie de son compagnon ne se résume qu'à une succession d'échecs. « J’en ai rencontré, des personnes abominables, même si j’aurais autant préféré ne pas être en mesure de dire ça. » La vie sur les routes… et ces survivants qu’on rencontre qui n’ont plus rien d'humain sinon l'apparence. « C’est certainement pas le qualificatif que j’aurais utilisé pour te décrire… » L’indien lui a sauvé la vie, l’a éduqué pour faire de lui un homme capable de survivre au chaos et à l’effondrement de la civilisation. Puis il lui a sauvé la vie, une seconde fois. Il lui a également offert le plus beau cadeau, une amitié profonde et indéfectible. Un frère de cœur, sinon de sang, mais la famille que l’on se choisit n’a-t-elle pas plus de valeur que celle que l’on nous impose ? Il pense brièvement à sa sœur, disparue sans laisser de traces : elle ne lui a pas manqué comme Lucan lui a manqué. Elle n’a pas obscurci son humeur, gêné ses pensées… à vrai dire, son absence ne l’a même pas vraiment préoccupé. Il n’en dirait pas autant de son interlocuteur…
Adam a le regard grave et la mine sérieuse, impacté par les confidences qui pèsent encore dans l’atmosphère. « Ta chance, tu la mérites bien plus que beaucoup de gens ici. » Plus que moi, il a envie d’ajouter, mais il n’a pas envie de faire basculer cette conversation en spirale d’auto-apitoiement : il préférerait largement parvenir à arracher un sourire sincère à son compagnon, quelques paroles plus légères. Difficile, toutefois, de contrer le mal-être de Lucan, et pourtant Dieu sait qu’il aimerait sincèrement l’aider à trouver, ou retrouver sa place parmi les autres…
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Sujet: Re: don't you dare die on me Mar 22 Jan - 14:40
Lucan Adam « don't you dare die on me »
Il contracta les épaules, enfant pris en faute, détourna le regard de la même manière qu'Adam avait détourné sa main. Raconter n'importe quoi en disant être fatigué, voilà comment l'esprit blessé de Lucan interprétait les choses. Il n'avait pas droit de dire ça, de se plaindre, de vouloir autre chose. De la même manière qu'il n'avait pas le droit de se rebeller contre Abel, d'être considéré comme un homme. Il aurait pu en trembler de rage, de froid, de beaucoup de choses. Il aurait pu, mais Lucan resta immobile, tâchant de se concentrer assez pour ravaler son chagrin et la chose au coeur qui le déchirait tant. Ravaler sans vomir, sans s'étouffer, comme d'autres choses qu'il avait ravalé dans sa vie. Et Adam essayait de l'atteindre, de le ramener à lui mais il n'y avait que l'impuissance de la douleur. Un goût de mensonge aussi.
”J'ai hésité à te tuer, les deux fois et tu le sais. D'abord pour tes bottes, et plus tard, pour obéir...”
Il avait soigné Adam, du sang sur les mains. Un homme tué, un autre trahi, et puis enfin le Cavalier qui aurait pu mourir et que Lucan avait sauvé avec toute la détresse du monde. Enfin, il regarda son ami à nouveau. Contrairement à ce que Lucan éprouvait avec d'autres, il n'y avait pas ce fossé entre eux, de distance ou de frontière. Se comprenaient-ils pour autant? Non, chacun ayant à porter des blessures profondes et des fardeaux.
Sourire, comme Adam l'attendait de lui. Il l'avait toujours enjoint à cela après tout, sans que Lucan n'ose lui expliquer que ce genre de mimiques ne représentait rien pour lui. Il comprenait et aimait le sourire des autres quand il ne s'agissait pas de moqueries, mais sourire lui-même... Pour Adam, il essayait, pour Adam seulement. D'un frère à un autre.
”J'aime pas quand les gens ont des qualificatifs pour moi.”
Une plaisanterie triste, une plaisanterie tout court dans la nature de chaque chose que faisait ou ressentait Lucan.
”T'as toujours été un modèle, je regrette de pas te ressembler. Même Physiquement, en fait... “
Pas d'amertume pourtant.
”Même si t'as des reflets roux dans la barbe. Tout est sombre dans les traits que l'on m'a légué, et après mon caractère étonnait mes parents...”
S'enfermer dans une cabane en pleine forêt relevait cependant un peu plus que du simple caractère, mais passons. De même qu'accepter avec reconnaissance presque qu'un homme vous asservisse parce que vous ne méritiez rien d'autre.
”Une bouteille ne sera jamais assez, mais je n'ai rien sur moi...”
Et il continuait à sourire, désireux de rassurer Adam, de ne pas l'inquiéter ou faire encore plus d'erreurs que Lucan n'en commettait déjà. Il était épuisé, si épuisé de ses erreurs...
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Sujet: Re: don't you dare die on me Mar 22 Jan - 21:40
Lucan Adam « don't you dare die on me »
S’il réalise qu’il a peut-être blessé Lucan de ses paroles, il sait aussi qu’il est trop tard pour revenir en arrière. Le tact et la subtilité, deux aptitudes qui n’ont jamais été siennes… Finalement il hausse les épaules, se veut désinvolte : « N’importe qui aurait hésité à ta place, c'était légitime. Mais la plupart aurait sûrement tranché dans le sens inverse de ce que tu as choisi de faire en m’épargnant. » Parce que c’est le monde dans lequel ils vivent désormais, non ? La loi du plus fort, et la moralité balancée à la poubelle sans un dernier regard en arrière. Forcément, quand l’acte de tuer devient presque aussi normal que celui de se lever le matin, la vie des hommes n’a plus la même valeur qu’autrefois… Alors certes, Lucan a hésité à le tuer. Mais tout ce qu’Adam en retient, c’est qu’il ne l’a pas fait. Et sur son corps, l’hideuse cicatrice en témoignera toute sa vie, souvenir impérissable de ce jour où il a rencontré son frère pour la première fois. Celle dans la paume de sa main, elle, raconte une toute autre histoire…
L’indien parle de lui ressembler, et un petit rire amer s’échappe sans crier gare pour ponctuer sa phrase. Non pas qu’il se moque de cette envie, qu’elle soit profonde ou superficielle, parce que se moquer de ça ne lui viendrait jamais à l’esprit. Seulement, l’idée d’être un modèle ? Quand Adam regarde en arrière, il voit plus d’erreurs de parcours que de belles choses. « Alors quoi, tu préférerais être roux, c'est ça que tu veux dire ? » La pique, joueuse, est bien plus légère que les pensées qui lui traversent l’esprit au même instant. « T’es mieux taillé pour ce putain de monde que moi, Lucan. Je suis un modèle de quoi, hein ? J’ai causé la mort de toute ma famille. Et sans toi, ou sans ce que tu m’as appris, j’serais tout aussi clamsé qu’eux à l’heure actuelle. Puis regarde où j’en suis, à me terrer à Olympia comme un rat parce que j’ai trop remué la merde là-dehors… » En d’autres mots : Lucan a bien raison, une bouteille ne sera jamais assez vu toutes les valises qu’ils se trimbalent.
« Attends un instant. » Adam termine son verre, puis achève de vider la bouteille en répartissant généreusement ce qu’il reste de l’alcool entre Lucan et lui. D’accord, il sait que l’idée qu’il vient d’avoir est mauvaise, il sait aussi qu’Elsie va (une fois de plus) sûrement lui démonter la gueule mais, hé… vous savez quoi ? Il s’en contrefiche. L’olympien se lève, faisant signe à son compagnon de ne pas bouger, et s’éclipse rapidement du salon pour monter à sa piaule, droit vers la cache où il planque pour sa conso perso ce qu’il retire des stocks supposés être vendus à Olympia. De là, il en retire un petit paquet emballé dans une sorte de papier kraft artisanal et mille fois réutilisé, soigneusement caché loin de la vue de son colocataire, et s’en retourne sans tarder davantage dans la pièce où le cavalier l’attend. « Ça devrait te rappeler un peu quelques soirées passées au ranch… » Un très mince sourire, et puis l’olympien déplie le papier et expose à la vue de son compagnon les racines d’Angélus. « Inutile que je te fasse un topo là-dessus, je suppose ? » Un bout de temps déjà que l’Angélus n’est plus l’exclusivité de la Carrière, même si c’est là-bas qu’elle s’épanouit le mieux. « J’ai peut-être pas la réponse à tes problèmes même si j’aimerais être en mesure de t’affirmer l’inverse. J’ai pas la solution miracle pour toi. Mais j’peux au moins te proposer d’oublier tout ça le temps d’une soirée. » Et lui donner son aide pour le reste, la suite, mais encore faut-il qu’elle soit d’une utilité quelconque pour Lucan… « Tu peux rester ici ce soir, cette putain de baraque est trop grande pour deux de tout façon. Alors te gêne pas. » Pour la conso, et surtout pour rester ici, avec l’olympien, en attendant de trouver une opportunité afin que leurs chemins puissent se croiser à nouveau.
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Sujet: Re: don't you dare die on me Jeu 24 Jan - 23:41
Lucan Adam « don't you dare die on me »
Adam avait un serpent entouré autour du coeur. C'était toujours ça depuis la Bible en fait avec les Visages Pâles : fallait toujours qu'un serpent vienne foutre la merde. Et aujourd'hui, son ami en portait un, alors le coeur avait rabougri, tellement rabougri, parce qu'un coeur comme un homme, comment ça peut espérer survivre au venin? Par le peyotl, lui susurra une mauvaise voix, mais ce n'était pas le peyotl dans le chiffon. C'était pire peut-être, différent sûrement. Angelus, nom tristement latin, européen. Une langue morte, fallait pas nommer les choses avec des langues mortes, on leur transmettait quoi sinon? L'Indien releva le visage, assez pour regarder l'autre homme. Certains shamans pouvaient avoir ce genre de regard, pas celui de Lucan, non, celui d'Adam. Adam consommait.
”Tu pouvais pas choisir quelque chose avec un nom dans une langue vivante? La mort appelle la mort, aucun bon esprit peut sortir de ça, juste des mauvais rêves.”
Il voulu fouiller dans sa poche mais, par réflexe, utilisa le bras blessé. Un grognement surpris et douloureux lui échappa. Lucan siffla de manière agacée, et puis invita Adam à chercher pour lui dans la poche de son jean.
”Peyotl... mélangeons les deux, faut rajouter quelque chose d'en vie là dedans. Et prenons ça, ouais, ta foutue racine, mon putain de cactus. Mon bras est pas contre...”
Son bras lui disait surtout “je t'emmerde” mais ceci était une autre histoire. L'invitation à rester, à dormir, fit naître quelques secondes de silence. Il aurait voulu demander, abuser, savoir si une douche était comprise ou non, mais ce genre de choses, ça se demandait comment?
”Enlève-moi chacun des mauvais souvenirs d'aujourd'hui, je me remets entre tes mains et ton jugement, shaman...”
Un abandon, un acte d'amour aussi :emmène-moi dans ton monde, tant pis pour les chemins que nous emprunterons. Parce que rien, jamais rien ne sera pire qu'ici, où nos deux solitudes ne se rejoignent jamais. Déjà, la drogue commençait à faire effet, les pupilles sombres et dilatées de l'Indien regardaient Adam, les murs, le vide et ce qui n'était pas vide. Il lui sembla voir le serpent autour du coeur, mais cela n'avait plus aucune importance parce que...
”Tu es un esprit de soleil!”
Il éclata de rire, dénué de peur, et pleura presque ou alors peut-être que si, il pleurait sans rien en sentir. Parce que le soleil l'arrachait à la nuit, qu'il semblait à Lucan abandonner un peu de ténèbres tout en craignant qu'elles ne reviennent au matin. Et cela le bouleversait...
”Est-ce cela ce que tu endures jour après jour, frère, est-ce cela?”
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Sujet: Re: don't you dare die on me Mar 29 Jan - 21:11
Lucan Adam « don't you dare die on me »
Son regard est un peu incrédule, lorsqu’il réalise la proposition de Lucan, lorsqu’il prend compte de l’absurdité de la situation. Venu pour la guerre, certes, mais pas les poches vides… Il y a quelque chose de drôle là-dedans, bien qu’il n’arrive pas réellement à mettre le doigt dessus, et c’est avec un léger rire qu’Adam extirpe le peyotl de la poche de son compagnon, obéissant à ce dernier pour leur préparer… quoi, exactement ? Les deux plantes sont des psychotropes puissants et quoique l’olympien est habitué à l’une tandis que l’indien a plus l’usage de l’autre, le mélange des deux risque fort de receler quelques surprises pour les consommateurs. La drogue est pure et les effets en sont rapides : Adam ne tarde pas à s’y enfoncer comme il s’enfonce dans le canapé, tandis que ses perceptions de la réalité autour de lui semblent se distordre complètement. Au milieu de tout ça, il perçoit encore Lucan comme un point fixe et s’y accroche d’un regard déjà perturbé. Lucan, qui éclate alors d’un rire si soudain qu’il lui semble n’avoir aucun autre choix que celui de le suivre dans l’euphorie. Autour d’eux, il observe les couleurs prendre vie tandis que la journée se retire avec ses mauvais souvenirs, avec son sang versé et tous ses morts. Bientôt, il n’y a plus guère qu’eux deux et le visage de son compagnon lui apparaît soudainement extrêmement fascinant. « Tu n’as aucune idée de ce que j’endure », il lui dit en souriant comme s’il s’agit là de quelque chose d’heureux, de bienveillant. Ensuite, il a l’impression de perdre l’équilibre – il est pourtant toujours assis – et s’abandonne contre le dossier du canapé. Sa tête part en arrière, ses yeux s’accrochent au plafond qui semble onduler mollement, comme animé d’une vie propre, d’une respiration profonde. Celle de la maison qui, dressée tout autour d’eux, les tient éloignés de la réalité de l’extérieur. « Aucune… » il souffle encore, mais la voix un peu moins chaude, un peu plus évasive. Autour de lui, le temps passe dans une notion qui lui est parfaitement abstraite. Adam observe le fil de ses pensées se dérouler devant lui et les minutes qui s’enchaînent peuvent tout aussi bien être des heures, que des secondes. Il se perd dans un ailleurs où même la voix de Lucan ne lui parvient pas. La solitude lui écrase la poitrine et brusquement, il se rappelle. « Nishiime, il appelle tout en se redressant, l’impression d’être en asynchronie totale avec son environnement. Pourquoi a-t-il fallu que je parte si loin de toi ? » Ça, pour être parti… C’est cinq ans en arrière qu’il se trouve, presque six…
Mais quand Adam se tourne vers l’indien, son compagnon a cédé la place au démon noir de ses angoisses et de sa maladie. Leurs regards se croisent et s’affrontent et l’olympien réalise dans – ce qu’il croit être – un moment de lucidité que Lucan n’a jamais été là. Un désir de son imagination, mis en forme par l’Angélus… le démon a un drôle de sourire et l’homme se sent glacé. « Casse-toi de là. » La voix est dure, mauvaise, pleine de toute cette haine impossible à concrétiser dans la violence. La créature, flasque et huileuse, n’a rien à redouter de lui…
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Sujet: Re: don't you dare die on me Mer 30 Jan - 16:53
Lucan Adam « don't you dare die on me »
Les mots d'Adam pulsaient au creux de sa paume à lui. Et toutes les routes étaient obscures alors qu'ils les empruntaient chacun de leur côté, toutes, l'espoir ne venant seulement qu'à la fin. Combien de temps avaient-ils à arpenter les chemins de l'esprit avant cela? Une éternité sans doutes, une éternité avant cela. Aucune idée, aucune idée de ce que vivait Adam, de ce que pleurait Adam, et Lucan acquiesça sans que l'autre ne le regarde, acceptant de ne pas être lui, de ne pas devenir lui. Cela faisait mal, un peu, parce qu'il y avait tous les mots d'affection entre eux, parce qu'il était important de les dire mais que l'Indien oubliait comment les prononcer. Devenir ce que l'on était déjà pour ne pas devenir nos propres ennemis. Qui de l'Angelus ou du Peyotl lui murmurait des conneries pareilles?
”Les sentiments des autres, je ne les connais jamais, je suis un Etranger. Je te connais toi, et ce que tu portes est un secret...”
Il cru s'endormir quelques secondes étranges, mais Adam prononça quelques mots avec toute la forme d'une naissance. Petit frère, et ça aussi ça lui chatouillait le creux de la paume.
”Nisayehn”, prononce-t-il. C'était cela ou mourir, c'était cela ou me faire mourir aussi, mais Lucan ne peut terminer sa phrase. Il y a les pupilles d'Adam et aussitôt quelque chose en son coeur se glace. On l'avait déjà regardé ainsi, les gens s'amusant à le traiter de monstre, à le voir comme tel. Les gens prêts à croire à une Horreur indicible sur son visage parce qu'ils ne l'aimaient simplement pas, son visage. Il a peur, ne peut pas demander à son aîné ce qu'il voit alors. Il a peur...
Les mots sonnèrent avec la force de plusieurs morsures, sans que Lucan ne sache pourquoi. On me dévore vivant, voulu-t-il demander? Et la boue d'Olympia lui montait aux chevilles alors que tout semblait claire : On le dévorait vivant, oui, Abel n'était pas venu le sauver des Rôdeurs, il n'avait pas rencontré Adam à l'intérieur de la Ville, tout cela, c'était juste son agonie. Et sa main pulsait encore, douloureuse. Du bout des ongles, Lucan grattait la cicatrice vieille mais jamais oubliée du serment de sang.
”Où est-ce que je dois aller, hein? Où?!”
Il avait haussé la voix, se redressant soudain de toute sa taille comme pour un ultime assaut. L'épaule blessée semblait au delà de la douleur, elle, et son corps s'épuisait de supporter tout cela.
”Si tu es déjà mort, tu devrais être là, m'attendre, et que l'on parte ensemble toi et moi. C'est ce qu'un frère ferait...Je veux mon frère. C'est pas juste tout ça, c'est pas juste du tout ce qu'on a du faire, ce qu'on a accepté. Merde...”
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Sujet: Re: don't you dare die on me Sam 2 Fév - 18:19
Lucan Adam « don't you dare die on me »
Le visage du démon se décompose, perd des lambeaux de noirceur qui viennent s’immiscer dans le décor du salon. Les yeux d’Adam ne parviennent pas à quitter la créature, attiré et révulsé par elle en même temps, mais ses paroles semblent se déformer et il n’en comprend pas le sens. Autour de lui, les murs à l’aspect rassurant du salon semblent être devenus les parois de la panse d’un estomac gargantuesque, la maison un monstre terrible resserrant ses griffes autour de lui. Les couleurs s’enfuient, disparaissent, et même la lumière pulsant doucement à travers les fenêtres n’apporte plus aucune chaleur. Brusquement, l’autre se lève et son ombre terrible s’étend sur l’olympien, semble vouloir l’avaler tout entier. Une peur inconsciente s’empare de lui tandis qu’il déglutit ; il aimerait tellement avoir le loisir de disparaître dans le canapé à cet instant précis…
« Mort ? Non… » La résistance est faible, pitoyable. Adam fronce les sourcils, saisi d’une incompréhension perçant à travers l’effarement grandissant. Il n’est pas mort, et cette créature n’est pas son frère. Bon sang ! Il aimerait se lever pour lui faire face mais ses ongles s’enfonçent dans l’accoudoir du divan tandis qu’il y presse ses doigts, cherchant un appui pour sa main, pour redresser son corps. Mission impossible : ses pieds semblent incapables d’appréhender les mouvements imprévisibles du sol. L’équilibre lui fait défaut et sa tentative se solde par un échec. Pour l’heure, il n’a guère d’autre choix que celui de rester cloué au fin fond de l’assise. « Va-t’en, il souffle encore. T’es pas mon frère t’es… rien. Tu lui arrive pas à la cheville. Prétend pas lui ressembler. » Mais Adam n’a pas la force de se battre, il se sent impuissant, trahi par son propre corps. « Va-t’en. » Il tend la main vers la silhouette de ténèbres, perçoit les doigts trouver une prise – du tissu ? – et tire vers lui. « T’as rien à faire là, c’est pas ta place. » Pas ici, pas dans ce monde où il s’échappe pour justement lui échapper… L’Angélus l’a toujours aidé à se perdre dans un Eden réconfortant où le poids de la réalité n’a pas sa place, mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui le démon a fini par le rattraper, à le rejoindre et à pourrir de sa présence son jardin caché, et Adam se sent terrifié parce qu’il ne peut même plus se planquer ici, que lui reste-t-il pour oublier alors ?
Ses doigts finissent par lâcher l’autre et il tente de le repousser mais il n’y a pas beaucoup de force dans son geste. Quelque part, il y a un bruit de verre brisé qui parvient à son oreille mais il peine à en comprendre l’origine. « T’avais pas le droit de venir ici, de me prendre même ça… » Vaincu, Adam baisse les bras, abandonne. Il se recroqueville au fond du canapé, tente d’échapper à son regard inquisiteur comme si cela pourrait le faire disparaître.
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Sujet: Re: don't you dare die on me Lun 4 Fév - 21:34
Lucan Adam « don't you dare die on me »
La douleur suintait de tout, d'absolument tout. Elle était les ténèbres et les quelques bouts du lumière encore, elle était la voix d'Adam, sa présence même, elle était Lucan. Elle serait toujours Lucan... Elle était la peur et la trahison, elle était ces choses que la drogue lui donnait envie de vomir mais qu'il ne vomissait pas parce que c'était ça le monde maintenant. Que les règles du jeu avaient changé. Les monstres dans sa tête se faisaient invisibles, le tourmentant un peu plus. Parce que Lucan ne craignait pas de voir, mais de manquer. Il manquait ce qu'Adam voyait, percevait.C e qu'Adam disait, et il ne pouvait comprendre. Vomir ou ne pas vomir, et peu importe qu'il soit dans un fossé quelconque en train de crever ou bien ailleurs, dans une vraie maison. Finalement, tout ce que l'homme pu faire, c'est rester éveillé. Il se laissa glisser de toute sa hauteur pour simplement rester assis, en boule presque, recroquevillé contre le fauteuil. Quelque chose le brûlait, mais Lucan n'avait plus assez de lucidité pour reconnaître son épaule. Il sentait des cicatrices se former par les mots d'Adam. Le rejet, sa phobie du rejet, lui dissolvait quelque chose de précieux, là dans sa tête. Quelque chose qu'il craignait de ne pas retrouver au réveil... Il y avait un aigle à son poing, Lucan lui souhaita de s'envoler, d'emporter le temps avec lui. Mais l'oiseau resta, le regarda et ainsi passa la nuit. Cela dura longtemps, si longtemps... Au matin, l'homme avait la gorge sèche, les yeux meurtris aussi. L'estomac était encore trop noué pour en sentir la nausée, mais cela aussi ça viendrait... Il n'osa pas bouger, sur le canapé, la respiration d'Adam. Adam qui l'avait chassé, voilà le sens que donnait Lucan aux mots de la veille. Il n'était pas son frère. Bien sûr il y avait eu plus de subtilité que cela, plus de douleur aussi, mais l'un et l'autre, comment pouvaient-ils s'en rendre compte? Et par tous les dieux possibles et inimaginables, qu'est-ce que Lucan ne donnerait pas pour un café... Adam sembla bouger un peu plus, s'éveiller peut-être. L'autre homme n'osait pas regarder, gardait les yeux à terre. ”Tu veux toujours que je parte”, demanda-t-il. ”Tu veux que l'on efface nos cicatrices? Que nous ne soyons plus frères? On dit que les drogues font ressortir les vérités... je crois que je n'aime pas la tienne.” La drogue au nom mort, la drogue des choses mortes. Les cheveux de l'indien tombaient en mèches éparses sur son visage, lui cachant les yeux, les traits, l'expression. Être caché ainsi le sauvait un peu, lui faisait gagner du temps. Du temps sur quoi? Il ne savait pas. ”Tu te souviens de quelque chose, Adam? J'ai besoin que tu te souviennes...Je suis quoi, je n'arrive pas à la hauteur de qui?” Donne-moi un modèle, aurait-il pu hurler. Pitié, donne m'en un car je ne sais plus qui suivre à présent que même toi ne veux plus de moi...
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Sujet: Re: don't you dare die on me Mar 5 Fév - 20:41
Lucan Adam « don't you dare die on me »
A un moment, la lumière du soleil finit par le réveiller. Adam émerge péniblement dans une réalité qui semble vouloir lui compresser les globes oculaires dans un étau impitoyable et son corps ankylosé proteste vigoureusement à l’égard de son propriétaire qui s’est endormi recroquevillé en boule dans le coin du canapé, enfant terrorisé perdu dans un monde trop noir pour lui. Ses pensées sont réticentes à s’organiser, fouillies, brouillonnes. Des bribes de la veille lui reviennent, éparses et désordonnées et l’olympien a les plus grandes peines à tout rassembler afin d’en tirer un semblant de schéma cohérent visant à départager ce qui est, de ce qui n’a jamais existé. Exercice compliqué vu la barre qu’il a sur le front. Putain de merde, il songe en se redressant avec une grimace. Il se sent mal, terriblement mal, nauséeux et l’impression qu’on vient de le pousser au fond du trou sans même une échelle de corde pour tenter de s’en extirper. Bien sûr, il sait très bien ce qu’il lui arrive, mais l’incompréhension persiste : jamais auparavant l’Angélus ne lui a fait subir ça…
A un moment, la voix de Lucan se fraye son chemin jusqu’à lui, ou tout du moins jusqu’à la partie de lui un minimum consciente, et c’est à cet instant seulement qu’Adam réalise qu’il n’est pas seul. Par la même occasion, il se rend compte que l’inconfortable canapé dans lequel il n’a aucun souvenir de s’être endormi dénonce autre chose : il n’est pas dans sa chambre. « Merde… » il grogne alors que les paroles de l’indien se remettent dans l’ordre dans son esprit et trouvent leur sens ; le juron n’est destiné à personne ni à quelque chose en particulier, il ne fait que résumer la situation d’une façon on ne pourrait plus concise. Il déplie ses longues jambes courbaturées, s’assied un peu mieux sur le divan et… se prend la tête entre les deux mains, sans rien ajouter de plus. De longues secondes durant, il reste ainsi prostré, assimilant l’autre homme et tentant de le replacer dans les souvenirs confus de la veille. Il a dit ça ? Possiblement. Sûrement, même. Quoi qu’il n’ait pas le souvenir de s’être adressé à Lucan à ce moment. Un soupir se faufile entre ses doigts pressés contre son visage, et puis Adam s’efforce au mieux de se rassembler en un seul morceau. Il redresse la tête, tend une main vers son compagnon et vient lui presser l’épaule – celle qui est saine – tandis que son regard vient chercher un miroir dans ce visage qui s’obstine à rester baissé. « Elles n’étaient pas pour toi, ces paroles. Il y avait… quelqu’un d’autre. » Ou quelque chose. L’image est encore imprimée dans ses rétines et y repenser en des termes clairs le fait frissonner. « Lucan, je suis désolé. » Les mots sont sincères, c’est au moins ça de pris…
L’olympien dénoue sa poigne et se lève, pestant intérieurement contre lui. La bouteille brisée au sol attire son attention et un nouveau juron s’échappe de ses lèvres, un peu plus vif cette fois. Putain d’alcool de la carrière de mes deux, et dire qu’il a assuré à son compagnon que la boisson était de nature à sortir les tracas de la tête. Un rire manque de lui échapper, mais il n’y a rien de drôle dans la situation, que le goût amer d’une redescente mal gérée. « L’alcool, plus ta came, et la mienne… j’crois qu’on a été sacrément cons sur ce coup. » Il s’accroupit en même temps qu’il parle, entreprend de ramasser les tessons de verre éparpillés au sol. Fort heureusement, ils avaient vidé la bouteille, mais sûrement aurait-il mieux valu à bien y réfléchir qu’ils s’abstiennent d'y toucher – ou ne se contentent que de ça.
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Sujet: Re: don't you dare die on me Mer 6 Fév - 14:44
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Quelque chose d'autre avait été en eux, le temps d'une nuit. Quelque chose capable de détruire, de faire tout oublier, et Lucan observait son frère alors, incapable de le consoler de la douleur, incapable de l'apaiser. Un coeur brisé ne pouvait redevenir comme avant, peu importe les efforts et les sourires. Il pouvait pardonner les mots, la folie de l'autre, son aîné, il pouvait pardonner au nom de cette main qui lui pressait l'épaule, au nom de ce que Lucan était, de ce qu'il désirait être tout autant. Cela voulait dire refermer la porte sur la souffrance, sa souffrance de la nuit, et cela demandait des efforts, beaucoup. Alors, de son bras valide, l'homme se contenta de serrer l'autre contre lui, acceptant que rien de sa chaleur ou de son affection ne puisse atteindre Adam ainsi qu'il le désirait. Quelque chose de brisé, quelqu'un de jamais vraiment retrouvé. Quelqu'un qui était là malgré tout, changé, mais toujours frère. Toujours...
”Je te pardonne”, murmura-t-il alors que l'autre s'agenouillait pour ramasser les tessons de bouteille. Et tant pis pour leurs démons, ceux-ci n'avaient pas toujours à gagner leurs batailles.”Il y a des drogues que l'on prend pour arriver quelque part, et il y a le poison, Adam.” Les yeux de l'Indien perçaient la silhouette de son aîné. Est-ce que Lucan avait le droit de parler ainsi? Non, mais rester silencieux aurait été de trop. Finalement, il s'agenouilla lui aussi, aidant l'autre dans sa tache. ”Et désolé de te le dire mais t'es vraiment le shaman le plus merdique que j'ai pu voir.” Une simple boutade. Et puis Lucan se redressa un peu, regardant Adam avec tout ce qu'il espérait d'amour et d'affection, tout ce qu'il avait à donner et ce qu'il donnait avec plaisir même s'il s'agissait de simples sentiments. ”Je sais que parfois on a pas d'autre choix que se perdre, prendre de mauvaises décisions, des qui nous font honte. On est juste obligé, et personne peut comprendre mais c'est ainsi. Je ne veux plus jamais prendre d'Angelus de ma vie, Adam, mais je ne suis pas toi.” Il secoua la tête, essayant de trouver les mots. ”Mais ta vie est quand même à moi alors j'ai droit à un jugement de valeur, même si c'est injuste. Sinon, t'aurais une bassine d'eau que je me débarbouille? Ca m'aiderait un peu.” Il y a avait toujours du sang séché sur son épaule, et l'odeur de la bataille et des morts, des fantômes qu'il ne faisait pas bon de porter avec soi. Sauf que parfois, oui. On avait pas le choix...
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Sujet: Re: don't you dare die on me Dim 10 Fév - 15:59
Lucan Adam « don't you dare die on me »
Le poison. Les gestes d’Adam se figent un instant mais il ne tourne pas la tête vers son interlocuteur, se contente simplement de fixer un point indéfini devant lui. Est-ce une leçon, que Lucan lui fait ? Ou un reproche ? Mais il ne peut pas lui dire qu’il a besoin de l’Angélus, impossible de lui expliquer pourquoi… Surtout après cette nuit. Alors ses mains reprennent de l’activité et, bientôt, les plus gros éclats sont ramassés et posés sur la table. Un petit rire lui échappe : « Me reste plus qu’à changer de vocation, alors. » Il affecte une légèreté qu’il est loin de ressentir pleinement, mais les paroles donnent le change, paraissent suffisamment crédibles pour qu’il s’en contente. Chaque silence, cependant, le prend d’assaut avec des réminiscences qu’il aimerait pouvoir écarter d’une simple pichenette, ou d’un sourire.
« J’aurais jamais dû te le proposer hier, il rétorque quand l’indien affirme ne plus désirer toucher aux racines hallucinogènes. C’était une erreur. » Il ne s’excuse pas une seconde fois, mais ne cherche pas davantage à se défendre, ou défendre l’Angélus. D’une certaine manière, il comprend parfaitement les propos de Lucan : lui-même pourrait lui rétorquer qu’il n’est pas prêt de goûter une nouvelle fois à son putain de cactus. Puis ils pourraient débattre de ce qui est le plus responsable de ce qui est arrivé hier soir. La réponse est simple : ce sont eux, les responsables. Eux, leurs démons intérieurs et… leurs idées saugrenues de mélange. Nul besoin de s’éterniser sur le sujet. Lui-même n’arrêtera pas après ça mais il ne trouve nul intérêt à le lui dire, à se mettre en opposition avec lui là-dessus. D’ordinaire, l’Angélus l’aide. Ceci étant, il est certain qu’il risque de ne pas y toucher de suite, pas après cette expérience.
Il existe un fossé entre leurs mondes respectifs, Adam s’en rend d’autant plus compte au vu de la demande de son compagnon. Un moment, il le fixe sans mot dire, l’air un peu interdit, puis son visage s’anime finalement pour former une expression plus chaleureuse, un peu amusée aussi peut-être. « Il y a une douche à l’étage, Lucan. Je vais pas te faire l’insulte de t’en priver après tout ça. » Il se fend d’un sourire, observe l’indien et son air de sortir tout juste du champ de bataille. Il a été stupide de ne rien lui offrir hier avant qu’ils ne commencent leurs conneries… « Profites-en pendant que je regarde ce que je peux nous dégoter à graille en attendant, tu l’as bien mérité. » D’un geste, il lui désigne la porte dans son dos, ouverte et laissant apercevoir une première volée de marches. « Et ma piaule est juste à côté si tu veux des fringues propres. » S’accrocher à quelque chose de concret l’aide à essayer de s’extirper tant bien que mal dans cette léthargie qui semble empeser le moindre de ses mouvements. Récupérant les restes de la bouteille brisée, l’olympien s’éloigne sur ces entrefaites en direction de la cuisine.
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don't you dare die on me
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