+ Du haut de leur tour de guet, les deux crimsons profitaient d’une vue plus dégagé qu’au sol et même s’ils pourraient se faire tromper par la nature, ils restaient les mieux placer pour voir ce qui pourrait arriver à l’est. Seulement, après déjà une heure et demi de surveillance, le brun se laissait rapidement distraire et avec ce magnifique couché de soleil, il ne lui en fallait pas plus pour rêvasser. Des divagations qui ne plairaient certainement pas aux supérieurs, qui après les rumeurs concernant le retour de Lazarus s’étaient assurés de mieux briffer la sécurité. Afin de conserver une vigilance optimale les supérieurs avaient encouragé des changements de postes plus réguliers, ainsi que des pauses plus fréquentes. Par vagues de deux heures, ils occupaient en binôme un point de surveillance, avant de prendre une pause et tourner vers un autre point. Ce cycle permettait non seulement à tout le monde de tourner sur différents points, mais aussi d’assurer qu’aucun n’en profitait pour se la jouer tranquille dans un coin.
Plus gratifiante et confortable que le ménage, la garde demandait néanmoins beaucoup de patience et de minutie, ce qui n’étaient pas forcément les qualité première du ténébreux. Heureusement pour lui, les postes de surveillance s’occupaient la plupart du temps en binôme, ce qui permettait non seulement de bavarder un peu pour passer le temps, mais aussi de compter sur les yeux d’un autre en cas de pépin. Une mesure de sécurité qui convenait finalement plutôt bien à l’ancien olympien, à condition bien sûr de tomber sur un partenaire pas trop chiatique. Par chance, son coéquipier du jour et lui s’entendaient plutôt bien, et même si ce n’était pas vraiment un ami, ils arrivaient sans trop de difficulté à trouver des sujets de conversation. Pour dire vrai, le seul véritable soucis avec ce binôme, c’était que lui aussi peinait à rester attentif, au point de finalement se prendre une petite pause, afin de se dégourdir un peu les jambes, mais aussi se soulager la vessie. Un départ qui réveilla automatiquement le brun, sans pour autant le faire se redresser.
Appuyé contre la rambarde, il vérifia rapidement que son talkie était encore allumé avant de finalement hocher légèrement la tête pour valider le départ de l’autre garde. D’un pas lourd, ce dernier descendu les quelques marches de la tour de guet, avant de s’éloigner doucement en direction d’un petit amas d’arbre. Une fois seul sur son perchoir, Mikh en profita pour s’allumer une cigarette tout en attrapant les jumelles qui reposaient sur un semblant de table. Si la pénombre commençait déjà à s’inviter dans la vallée, l’horizon restait encore suffisamment clair pour être observé ainsi, bien qu’un individu seul pourrait parfaitement se faufiler dans les mailles du filet. D’ailleurs, alors qu’il s’assurait que les chemins étaient tous déserts, sont talkie grésilla un peu avant que la voix de son partenaire ne s’en échappe. « Je vois quelqu’un qui longe le mur, sur ta droite. » Dissimulé entre des fougères, son partenaire semblait avoir remarqué la présence d’un être vivant au bas du mur qui cherchait sûrement l’entrée.
Même si les chances que ce soit un crimson sur le retour étaient assez importantes, le garde se pencha légèrement afin d’observer qui venait. Si dans un premier temps la tignasse blonde qui avançait tranquillement vers la tour ne lui parla pas vraiment, il recula finalement de quelques pas en reconnaissant ce joli minoi ; celui de Portia Meadow. S’il ne l’avait pas déjà vu lors de la soirée avec les miners, Mikh aurait sûrement repenché la tête quelques secondes de plus pour s’assurer que son esprit ne lui jouait pas des tours. « Qu’est-ce qu’il te prend ? » Sensible au mouvement de recul de son partenaire, le garde qui se trouvait encore au sol s’inquiéta légèrement, doutant sûrement du caractère réellement inoffensif de cette jeune inconnue. « Rien, rien je la connais, je m’en occupe t’en fais pas. » Si sa soeur se trouvait encore à ses côtés, elle lui parlerait sûrement de karma, lui assurant que s’il la recroisait aujourd’hui ce n’était pas dû au hasard, mais plutôt au destin, preuve qu’il devait se repentir.
Seulement, loin d’être très mature et réfléchit, Mikh se moquait bien de ce genre de détails et se trouvait déjà fortement hilare à l’idée de la tête que cette dernière allait tirer en le voyant. Toujours en retrait sur sa tour de guet, le garde restait à couvert afin de cacher son visage, tandis que l’éclaireuse gagner le pied de la tour. « Par contre avec cette coiffure c’est mort vous pouvez pas entrer. » Joueur, Mikh préparait son entrée telle une rock star tout en sachant pertinemment que la jeune femme n’allait certainement pas lui lancer sa petite culotte, mais plutôt un flot d’injures interminable.
La marche avait été longue mais enfin, elle reconnaissait la palissade du campement des cavaliers. Portia souffla, pas mécontente de pouvoir atteindre un point de ralliement où elle pourrait possiblement faire remplir sa gourde, faire une pause et surtout pouvoir aller rendre visite à quelques camarades cultivateurs installés là-bas – la plus grosse raison de sa visite.
Lance en main – car on ne savait jamais qui pouvait traîner dans le coin -, son regard balaya l’étendue des environs, sa main rangeant tant bien que mal les mèches rebelles qui venaient barrer sa vue. Plus elle s’approchait de la frontière qui semblait isoler du reste du monde le ranch des Rhodes, plus l’éclaireuse avait l’impression de voir celle-ci s’étirer. Ils devaient être nombreux pour surveiller tout ce bazar, songea t-elle non sans une pointe d’ennui – elle n’aurait guère souhaité prendre leur place.
Arrivée face à l’une des portes, on ne lui accorda pas la moindre seconde pour ouvrir la bouche et parler. L’herbe coupée sous le pied, la voix qui se fit entendre de l’autre côté de la barrière annonça un curieux verdict. Et Portia n’avait pas exactement prévu ce genre d’objection – en fait, elle pouvait globalement s’attendre à tout sauf à la connerie qu’on venait de lui pondre. « … Pardon ? » Yeux écarquillés comme des billes, la blonde resta plantée là comme une idiote, bouche béante et répartie réduite à zéro sous le coup de l’étonnement.
Il ne lui fallut qu’une demi-seconde de silence de trop pour finalement se ressaisir et rétorquer d’un ton vif. « C’est quoi le rapport ? » demanda t-elle un peu agressivement. On n’était pas vraiment au concours de Miss America là. Non mais c’était qui ce tocard qui se croyait drôle ? D’où sortait ce garde ? Est-ce que c’était vraiment le moment de déconner ? « C’est une blague ?! Non parce qu’elle est nulle à chier. » On pouvait faire mieux. Mais Portia n’en avait pas grand-chose à faire, d’être cinglante. Elle voulait simplement rentrer dans ce Ranch pour effectuer son boulot, point à la ligne. Si s’être farcie toute cette route se soldait par un échec couronné d’une vanne misérable, alors la blonde allait vite s’énerver.
Face à l’absence de réponse, la jeune femme donna un coup de pied dans le bas de la porte. « Hé. Y a toujours quelqu’un ? » Pas commode la petite blondinette, et encore. Elle ne comptait pas se battre inutilement mais la patience avait des limites et puisque l’autre était doté d’un sens du comique hors du commun, elle allait peut-être devoir chercher une alternative. Ses yeux fouillèrent au loin les tours de guet, yeux plissés – maudite myopie à la con -, mais firent chou blanc face à l’étrange absence de garde visible. « Super, je suis tombée sur le clown de service du Ranch. » soupira la Miner tout bas, enfin, pas si bas. Juste assez pour qu’on puisse l’entendre. « Je suis de la Mine, je dois voir des gens de mon clan. »
+ Pas moins électrique que quelques années auparavant, la jeune femme ne tarda pas à montrer les crocs. Hargneuse, bien que sûrement usée par son voyage, Portia ne semblait pas franchement d’humeur à rigoler, ce qui au fond rendait la situation encore plus cocasse pour le garde. S’amuser de l’air désabusé de la plus jeune femme l’amusait sincèrement, tel un adolescent en sortie de lycée. Cependant, un peu plus mature que dix ans en arrière, Mikh estima finalement que la blague avait assez duré et accepta enfin de montrer son visage. Appuyer contre la barrière, le brun observait l’éclaireuse qui se trouvait toujours quelques mètres plus bas et qui face à cet affront heurtait déjà la porte avec son pied. « Je t’ai connu plus sociable quand même. » Malgré l’impatience et l’animosité évidente de la blonde, Mikh ne lâchait pas pour autant l’affaire, bien décidé à savourer chaque seconde de son entrée en matière.
Seulement, malgré sa bouille de petit ange des ténèbres à découvert, Portia ne sembla malheureusement pas le replacer aussi vite qu’escompté. Mécontent de ne pas créer une réaction plus explosive chez cette dernière, le garde soupira légèrement, avant de venir maintenir sa tête avec son coude. Même si leur dernière rencontre commençait sérieusement à dater, Mikh n’avait pas l’impression d’avoir tant changé, si ce n’est peut être une chevelure un peu moins belle qu’auparavant. Puis alors qu’il commençait à s’inquiéter pour ses quelques rides naissantes, un détail lui revint soudainement à la mémoire, ce qui lui arracha un petit rire satisfait. « Je suis déçu, je pensais qu’à défaut d’une bonne vue, tu avais une bonne ouïe. » La myopie de Portia ne devait pas lui faciliter la vie dans ce nouveau monde et finalement, c’était presque surprenant de savoir qu’une fille comme elle avait pu survivre jusqu’ici.
Plutôt du genre à manger du fois gras dans un palace, son souvenir de la jeune Meadows contrastait sérieusement avec le nouveau monde dans lequel ils vivaient. Même s’il était quand même content de voir qu’elle respirait encore, Mikh avouait être assez étonné de la retrouver en vie et qui plus est dans un groupe vivant six-pieds-sous-terre. Un changement radical qui ferait presque oublier la gosse de riche qu’elle avait pu être, ce qui au passage intriguait quelques peu le garde. Une curiosité qui le poussa finalement à descendre de sa tour de guet et d’ouvrir cette pauvre porte qui n’avait rien demandé à personne. « Tu étais mieux d’en haut. » Sourire jusqu’aux oreilles, le brun se tenait fièrement devant la blonde, ravi de pouvoir contempler d’aussi près sa réaction.
Mais à quoi jouait ce type ? Portia n’avait encore que peu de fois eu à se rendre au Ranch mais ses dernières visites n’avaient pas tant posé de problèmes.
Et elle n’avait aucunement l’intention de faire demi-tour. La route n’était pas négligeable et surtout elle avait un objectif en tête, il n’était pas question qu’un petit malin de service la perturbe. Prête à ouvrir la bouche pour balancer ce qui lui passait par la tête – le début d’une menace en l’air ou un semblant d’approche compréhensive -, l’herbe lui fut coupée sous le pied à entendre l’autre la tutoyer joyeusement par-delà la barricade. Du mouvement dans les airs en prime, les yeux de la blonde furent attirés et elle aperçut enfin le visage du responsable ; visage qui ne se montra que quelques secondes mais qui pourtant la fit tiquer sans qu’elle n’ait bien eu le temps de dévisager l’insolent avec précision. Un brun pas bien âgé, c’était tout ce qu’elle avait pu noter.
Là, ça devenait vraiment étrange. Bon, ce n’était pas tant qu’elle voulait être vouvoyée, mais principalement que le type avait tout l’air de la connaître et qu’il lui disait en effet quelque chose. En tout cas, ses manières peu cavalières – pour le coup – à son égard semblaient confirmer l’hypothèse. Autant abonder dans son sens jusqu’à ce qu’il lui ouvre pour qu’elle puisse l’incendier sur place. « Parce qu’on se connaît, peut-être ? » releva t-elle d’un ton incrédule. Fouiller dans sa mémoire pou se rappeler à quel moment elle avait pu croiser quelqu'un d'encore moins marrant qu'Octave, ça n'allait pas être du gâteau. « Je crois que je m’en souviendrais. » Ouais. Ouais bien sûr. Allez, petite mémoire, réveille-toi un peu et fais ton travail … Et pourquoi diable ce ton de voix qui perçait au travers des barrières de bois ne cessait de l’énerver depuis le début ? La réaction était presque épidermique. Difficile d’être allergique à un son, mais pour le coup c’était tout comme.
Au bout de plusieurs longues minutes entrecoupées des réflexions toujours aussi obscures que précises du garde, Portia commençait à sérieusement s’impatienter. La bonne chance voulut que la porte s’ouvrit au moment où elle envisageait d’escalader l’impossible muraille – et ses yeux crurent halluciner. « Toi ?! » Le connard. Le sale traître. L’espèce d’ordure qui avait bien gentiment profité d’elle pour se servir et prendre la poudre d’escampette sans demander son reste. Les insultes variaient et elles auraient fleuri quelques années plus tôt pour sortir de sa bouche dans un flot discontinu. Mais Portia n’avait pas de temps à perdre avec quelqu’un de son acabit. Elle en avait assez sacrifié avec lui, à vrai dire. « J’aurais du m’en douter. » En en même temps, impossible de prédire qu'un tel énergumène repointe son nez dans son existence. Qu’il lui fasse encore perdre quelques précieuses minutes pour son petit plaisir égoïste et qu'il sorte de sa boîte comme un diable, c’était du Mikhaïl tout craché. Donc c’était chez les Rhodes que s’était réfugié le sale voleur manipulateur qui avait fait main basse sur l’un des coffres de ses parents en pensant … En pensant à quoi, au juste ? Bonne question. Réponse dont elle n’avait strictement rien à foutre tant le geste l’avait rendue folle d’énervement et de déception.
Et évidemment la colère de l’éclaireuse n’aidait en rien à effacer le sourire plein de satisfaction du jeune homme. Il jubilait et il ne faisait même pas l’effort de le dissimuler, tout heureux de l’avoir piégée de façon si théâtrale. Au bord de l’irritation, la blonde lâcha un soupir d’énervement et de dédain. « Et tu trouves ça drôle ? Vraiment ? » C’était un gamin et il n’allait pas la lâcher. En plus, il restait planté au beau milieu du passage, attendant sûrement le dégel ou un miracle de sa part – miracle qui n’arriverait pas de si tôt. Puisqu’il insistait, elle avait sincèrement bien mieux à faire et ne comptait pas prendre racine. « Oh et puis merde, j’ai absolument rien à te dire. Pousse-toi. » Pas de s’il te plaît pour Mikh qui ne méritait pas qu’elle lui accorde la moindre politesse, surtout pas après ce qu’il avait fait.
+ Moins bigleuse de près que de loin, Portia ne mit finalement pas plus d’une seconde à le replacer non sans un brin d’amertume. Les cheveux dressés sur la tête, l’éclaireuse bouillonnait sur place tandis que le plus âgé se marrait sans pudeur. « Je sais, tu es trop heureuse. » Conscient que ce n’était absolument pas le cas, le brun lui adressa un sourire moqueur, avant de s’appuyer contre le cadre de la porte, occupant ainsi entièrement le passage. Fierté affiché sur son visage, Mikh s’attarda un peu plus longuement sur les traits du visage de Portia, cherchant en silence ce qui avait bien pu changer depuis la dernière fois. Plus mature qu’avant, la richissime Meadows, ressemblait désormais parfaitement à une jeune femme et non plus à une étudiante superficielle amoureuse d’un Chuck Bass ténébreux. Néanmoins, malgré une nouvelle apparence radicalement différente, Mikh ne pouvait s’empêcher de la revoir avec son uniforme scolaire ridicule en train de commander un moka glacé avec un accent pompeux.
Et s’il avait du mal à se faire à l’idée qu’il se trouvait peut-être devant une nouvelle personne, il n’était sûrement pas le seul, étant donné l’animosité que la plus jeune lui accordait. Encore en rogne pour les histoires passées, Portia fonçait dans le tas, n’hésitant pas à le pousser de son chemin. Un comportement fougueux qui lui allait étrangement bien, mais que le brun ne tarda pas à relever. « Par contre je suis garde, donc c’est moi qui décide si tu passes ou pas. » Si autrefois elle avait l’habitude d’être son supérieur et de le voir obéir sans broncher, tout était différent aujourd’hui et si elle souhaitait entrer au ranch, elle ferait mieux d’abandonner son orgueil mal placé.
Joueur et surtout ravi de pouvoir inverser un peu la situation, Mikh savourait l’instant et n’hésita pas un instant à se jouer encore un peu plus d’elle. « On va devoir passer par une petite fouille. » Une fouille qui allait sûrement faire hurler la plus jeune, et même s’il ne l’avait pas vu depuis déjà un bon nombre d’année, il imaginait sans la moindre difficulté sa réaction. Toujours prête à exploser, Portia avait toujours été une sorte de cocotte minute et visiblement, cette fin du monde le l’avait pas vraiment apaisé. Plus sauvage que jamais, elle ne faisait que intriguer un peu plus le garde, qui derrière son sourire espiègle observait sérieusement.
Monsieur se la joua vigile de prestige, la bloquant de toute sa hauteur et sans sourciller. Il fallait plus qu’un mètre quatre vingt planté comme un poteau devant elle pour calmer Portia dans ses ardeurs, et la jeune Miner de lui aboyer derechef. « Tu vas faire quoi ? M’empêcher de faire mon boulot alors que je viens de la Mine pour voir les miens ? » Il ne manquait pas de toupet. Peut-être que lui avait du temps à perdre – et à faire perdre aux autres, parce que ça l’amusait. Un rien le divertissait, il n’avait pas changé sur ce point, semblant toujours prêt à se moquer d’autrui sous couvert de son petit sourire charmeur parfaitement agaçant. Cette fois il avait décroché le gros lot et paraissait d’ailleurs avoir une idée derrière la tête, une idée qu’elle ne tarda pas à découvrir.
Elle avait du mal entendre. Ou bien elle avait rêvé. Ou il se payait sa tête. Dans tous les cas, il allait devoir répéter ce qu’il venait de lui dire parce que la première écoute n’avait pas suffi. « Pardon ?! » s’insurgea t-elle brusquement, le dévisageant comme s’il venait de lui jeter un seau de crottin de cheval en pleine tête. « Nan mais t’as cru qu’on était où là, en prison ? » La fouille, et puis quoi encore, bientôt le flicage de son trajet et l’espionnage de ses conversations ? « 1984 » nous revoilà, visiblement l’Influenza obligeait à une prudence digne d’un régime totalitaire – et au goût de Portia, ces précautions extrêmes n’étaient pas sans enfreindre sa liberté, bien trop chère à ses yeux pour ne pas être ardemment défendue. D’autant plus qu’on parlait tout de même de Mikhaïl Sloan, lui-même bien loin d’être la blanche colombe qu’il prétendait jouer.
La blonde était révoltée et s’abaisser à se soumettre de la sorte la mettait hors d’elle. Quand bien même il en allait de la sécurité du Ranch et que ce genre de mesure n'était pas totalement dénué de sens à bien y réfléchir, la Mine et les Rhodes étaient alliés et mis à part sa lance, l’éclaireuse n’avait rien d’une menace à l’encontre de leur campement. Mikh abusait simplement de son stupide petit pouvoir. Cela dit, son obsession à ne pas coopérer prouvait aussi une chose : tant qu’elle refusait ce contrôle ridiculement insultant et irrespectueux, elle ne franchirait pas les portes du Ranch et resterait bloquée – de facto, inutile à son clan. Etant donné son innocence complète et la crapulerie totale du garde, la jeune femme jusqu’à présent butée à ne pas céder finit par changer d’avis du tout au tout. « En fait tu sais quoi ? Vas-y, fais-toi plaisir. Moi j’ai rien à cacher dans mes poches. » Elle leva les bras et s’avança d’un pas défiant pour le provoquer, le pousser à vérifier qu’elle ne cachait rien dans ses poches. Elle, elle savait ce qu’elle valait. « Pas sûr que tu puisses en dire autant. » Son regard luisant de rancœur épingla durement Mikh, épiant ses moindres faits et gestes – elle n’avait plus aucune confiance en lui pour se permettre de ne pas le surveiller.
+ Plus la blonde s'énervait, plus Mikh souriait comme un enfant. Une différence d’humeur qui rendait l’atmosphère à la fois électrique et explosive, alors qu’après tant d’années, ils pourraient parfaitement se ravir d’être mutuellement en vie. Malheureusement, Portia se montrait aussi rancunière que lui immature, rendant ainsi l’échange quasi-impossible. Puis même s’il se cachait bien de le lui dire, le brun était tout de même ravie de lui montrer qu’aujourd’hui, il n’était en rien inférieur à elle, la gosse de riche persuadée de faire de la charité en l’employant. Les compteurs remis à zéro, il pouvait désormais lui parlait normalement et surtout ne plus rien attendre de sa part. Portia ne lui servait plus à payer son loyer ou offrir des cadeaux à sa nièce, et même si cette époque lui manquait parfois, il ne regrettait pas pour autant le temps où il jouait les parfaits valets de madame. « Maintenant que tu en parles, je t’imagine bien avec une petite combinaison orange. » Dans un prison, Portia aurait sûrement été une victime pour la plupart des autres prisonnière et même si elle savait montrer les crocs, elles n’en auraient fais qu’une bouchée. Heureusement, les filles comme elle évitait souvent ce genre d’endroit, soit par bonne conduite, soit par un bon chèque glissé dans le dossier.
Cependant, même s’il aimait se jouer un peu d’elle, Mikh gardait un ton très enfantin, conscient qu’elle n’était en rien une mauvaise personne. Ils venaient de deux mondes radicalement différents et même s’ils le voulaient vraiment, ils ne parviendraient sûrement jamais à s’entendre. D’ailleurs, si Portia n’avait pas juste souhaité faire un joli pied de nez à ses parents, elle ne lui aurait jamais adressé la parole, lui le pauvre serveur de café. Une réalité qu’il acceptait aisément, lui le gosse du Kentucky dont le monde entier se fichait bien. Une modestie que la jeune Meadow ne pouvait pas comprendre, elle qui était née avec une cuillère en argent, voir en or, dans la bouche. « C’est le protocole, je décide pas, va te plaindre à Abel. » Comme tout le monde, l’éclaireuse devait obéir aux ordres, même si pour le coup, ils étaient un peu improvisés par le garde.
Content de voir que la plus jeune acceptait finalement de se faire fouiller, il s’approcha dangereusement d’elle, afin de vérifier si elle ne cachait pas une arme sous ses vêtements. Même s’il obligeait une proximité outrageuse, le brun ne laissa pas pour autant traîner ses mains n’importe où. Une fois, la vérification faite, il resta le visage assez proche de celui de la brune, avec son sourire charmeur habituel. « Sympa ton cure-dents, tu l’as trouvé où ? » Du bout du doigt, il désigna la lance qu’elle tenait encore dans les mains, telle une amazone en colère. Une arme plutôt originale qui lui allait plutôt bien, si on oubliait le style qu’elle arborait quelques années en arrière.
L’humour du cavalier était décidément trop subtil pour la jeune mineur qui s’abstint de toute réponse – le silence était, d’après certains, la meilleure des réponses pour les imbéciles. Qu’il garde ses fantasmes de tenue de prisonnière pour lui, ça valait mieux. Déjà qu’elle le laissait approcher ses mains douées pour chiper tous les objets de valeur, il ne fallait pas non plus rêver.
Pendant la manœuvre, l’éclaireuse sentit son attention s’égarer sur la lance et le commentaire qui allait avec, évidemment, était tout sauf flatteur. Il aurait été mal avisé de sa part de sous-estimer la douleur que pouvait provoquer un objet de ce calibre : certes, ce n’était pas le même résultat qu’une balle tirée dans le flanc de la cuisse, mais c’était tout aussi efficace sur d’autres plans. Ses doigts se resserrèrent automatiquement sur l’arme, légèrement tendue. « Ferme-la, si tu veux pas que je te le plante dans un endroit peu recommandable. » Chafouine ou tout simplement rancunière ? Ni l’un ni l’autre. Portia se souvenait seulement parfaitement de la déception et de la colère qu’il avait provoquée quand il avait disparu dans la nature après s’être généreusement servi dans les coffres de la maison. Les Meadows n’étaient pas à un millier de dollars près à cette période et très honnêtement, ce n’était pas tant la somme avec laquelle il s’était enfui comme le voleur qu’il était qui lui avait fait le plus de peine mais surtout le geste – lui montrant qu’elle avait eu tort sur toute la ligne et qu’elle avait fait confiance à la mauvaise personne, une fois n’était pas coutume.
Alors oui elle avait les nerfs à vif et certainement pas la moindre volonté de se montrer magnanime ou blagueuse avec lui. Après tout on ne parlait pas d’anciens camarades de classe qui s’étaient charriés pendant quatre ans et se retrouvaient à la réunion des anciens de leur école dix ans plus tard en ressassant le bon vieux temps. Il était en réalité le sale type qui avait profit de la situation et de sa naïveté d’enfant gâtée. Et qui n’en éprouvait aucun regret vu son attitude. Il la cherchait, il la trouvait : ce ne serait certainement pas Portia qui aurait fait le premier pas à sa place.
La fouille s’acheva sans que rien ne fut objecté à la blonde, un résultat guère surprenant puisqu’elle l’avait dit précédemment ; elle n’avait rien à dissimuler. Et puisqu’elle avait eu raison, la blonde n’épargna pas l’autre, lui rétorquant toujours de ces inflexions agressives et vindicatives. « C’est bon ? T’as fini ton cirque ? Ou tu vas peut-être aussi m’escorter par peur que je fasse sauter le camp avec trois cailloux et deux grains de poussière ? » On n’était plus à une idée farfelue et stupide près. Elle aurait potentiellement du tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de donner de telles idées à Mikh, il aurait été parfaitement capable de les appliquer à la lettre.
Il n’y avait vraiment plus rien d’autre à dire. Elle avait le droit de rentrer là, et elle le ferait. La jeune femme n’avait pas d’explication logique au comportement du brun et elle s’en foutait éperdument, elle estimait déjà avoir assez gâché son temps. « Et à moins que tu comptes t’excuser pour ce que tu as fait, tu peux t’écarter de moi ? Tu es extrêmement gênant. » Sa proximité la dérangeait profondément, ce n’était pas bien difficile de le voir et de le ressentir à sa posture tendue et braquée. Elle n’aimait pas qu’il la contraigne à rester face à elle, à la narguer avec amusement comme si elle était l’objet d’une farce de bas étage.
Mikh Sloan
Riders + j'peux pas j'ai poney
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Sujet: Re: karma police + portia Jeu 3 Jan - 14:13
+ Telle une Valkyrie enragée, la blonde se tenait fièrement debout face à lui, prête à bondir s’il le fallait. Une animosité qui collait avec son caractère explosif qu’il lui connaissait, mais qui contrastait sincèrement avec l’adolescente d’autrefois. L’épidémie avait changé Portia, comme le reste du monde et même s’il pouvait parfaitement se passer d’elle pour vivre, il se montrait soudainement curieux de savoir qu’elle genre de personne avait pu devenir une Meadows livrée à elle-même. « Chaton calme toi un peu, tu vas avoir des rides. » Loin de lui espérer un parcour semé d’embuche, Mikh restait convaincu qu’après sa traversé du pays, elle ne pouvait plus être aussi superficielle qu’avant et que peut-être, elle ne lui en tiendrait pas vraiment rigueur pour son petit vol passé. Malheureusement pour lui, l’éclaireuse était rancunière et s’il souhaitait la voir rester, il devait s’excuser rapidement.
La demande le surprenait quelque peu, après toutes ces années, que pouvait bien valoir ces quelques billets ? Des amis, ils ne l’avaient jamais été et au final, il ne s’était pas réellement attaqué à elle. Juste une petite main rapide dans le coffre du paternel, rien de plus, rien de moins. Cet argent, il en avait indéniablement plus besoin qu’elle à l’époque et même s’il s’était toujours passé de parler de sa vie privée au côté de la plus jeune, elle devait bien s’en douter. Après tout, si elle l’avait engagé, c’était uniquement pour faire un pied de nez à ses parents et ainsi offrir une chance au bas peuple pour s’en sentir plus proche. De l’hypocrisie de riche, comme il en existait depuis toujours et qui malheureusement n’aidait pas les pauvres à se sentir plus important. Sans sa nièce, Mikh n’aurait jamais accepté un boulot de ce calibre et si elle pensait lui avoir sauvé la vie, elle se trompait fortement. Le brun s’était toujours débrouillé comme un grand, aucunement besoin de la pitié d’une gosse de riche.
Un peu vexé de voir qu’elle comptait lui en vouloir à vie pour un truc si stupide, le brun se recula légèrement pour venir s’appuyer contre le mur. « M’excuser de t’avoir trimballer où tu voulais pour faire ta part de social dans l’année ? » Certes, il l’avait volé, mais il n’était pas le seul à s’être comporté comme un égoïste ? Seulement il fallait aussi qu’elle comprenne que parfois, la vie oblige aussi à faire de mauvais choix, surtout quand on naît dans une caravane moisie au milieu du Kentucky. Facile de jouer les saintes quand tout va pour le mieux et que toutes les portes s’ouvrent à nous sans même avoir à les pousser.
Sujet: Re: karma police + portia Dim 6 Jan - 21:22
mikh portia « he's like a detuned radio »
Bingo. Elle avait appuyé à l’endroit où ça ne faisait pas forcément du bien. La new-yorkaise aurait pu s’en féliciter mais crier victoire trop vite était une erreur. En retour, il en fit de même, Portia n’ayant guère le monopole de la corde sensible. Et ce qu’il avait lui à rétorquer ne manquait pas de l’écœurer. Donc c’était ainsi qu’il voyait les choses. L’éclaireuse ne savait pas encore exactement si elle devait rire ou hurler mais une chose demeurait constante : ce n’était pas aujourd’hui que Mikh et elle tomberaient d’accord sur quoi que ce soit. « Tu manques pas de culot. » lâcha t-elle simplement, expression interdite plaquée sur son visage, sa tête oscillant d’un air très peu amène. Bien sûr qu’elle avait voulu faire un pied de nez à ses parents. Au départ, c’était comme ça que ça avait commencé.
Mais elle avait appris à l’apprécier, ou plutôt elle avait cru qu’elle avait pu s’en faire un ami différent des autres et de toutes ces fréquentations sectaires et étriquées issues du même monde qu’elle. Elle avait eu tort et elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle seule. « Non, t’excuser de t’être enfui comme un lâche après avoir volé un coffre entier ! Ou au moins m’expliquer pourquoi t’as fait ça ! » Aussitôt elle regretta ce qu’elle venait de dire. Lui offrir une opportunité de justifier ce qu’il avait fait n’était pas digne de lui. Il aurait pu lui en parler mille fois. Il aurait pu tout bonnement lui dire qu’il avait besoin de cet argent ; elle le lui aurait donné sans poser de questions. Gamine pourrie gâtée ou pas, quand elle pouvait aider les autres, elle le faisait. Lui avait choisi sa voie sans la consulter, il ne lui restait plus qu’à assumer jusqu’au bout ses agissements. « Non, oublie, je veux pas savoir pourquoi tu l’as fait. Reprit-elle sans lui accorder une seule seconde de réponse. Je m’en moque. Je veux rien savoir de toi, plus rien du tout. » Vraiment. Moins elle en connaîtrait à son sujet et sur ce qu’il était devenu, mieux elle s’en porterait.
La jeune femme prit une profonde inspiration, décidée à éliminer la rancœur et l’énervement qui la mettaient à mal. Se mettre dans un tel état n’était pas la solution. Ce qu’elle faisait, c’était lui donner ce qu’il voulait. Elle était venue pour une raison bien anodine jusqu’au quartier général des Rhodes et elle ne devait pas perdre cela de vue. « Tu fais partie du passé, tu resteras du passé. On a rien d’autre à se dire, je viens pour mon clan, maintenant si t’es trop débile pour comprendre ça et que tu veux pas faire autrement, je m’en vais et t’auras gagné ta journée. Alors ? » Ses mots étaient durs et volontairement froids. L’agacement était présent, Portia était véritablement aussi fermée qu’une porte de prison et il semblait surréaliste qu’il puisse la dérider ou y changer quoi que ce soit. La blonde en était rendue au point où elle était bien capable de faire demi-tour ou d’appeler un autre type du Ranch pour se débarrasser au plus vite du gêneur. Car il n’était plus que ça, à présent. Un gêneur.
Mikh Sloan
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crédit : mite. astra.
survit depuis le : 11/11/2018
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Sujet: Re: karma police + portia Sam 12 Jan - 17:49
+ Si en jouant les innocents de service Mikh s’était sans surprise attendu à voir la blonde râler et déchanter, il ne s’attendait clairement pas à une telle réaction. Certes, en partant avec le contenu du coffre fort de sa famille, il l’avait plus ou moins trahi, mais tout cela commençait sérieusement dater alors pas la peine d’en faire tout un fromage. Malheureusement, Portia semblait plus rancunière que Scar lui-même (pour la métaphore, je vous demande de voir avec whilelmina, merci) et refusait d’envisager de rire un peu de ce vieil épisode. Cet argent, il ne l’avait même pas dépensé au final, du moins pas dans sa totalité, faute de temps pour trouver éventuellement un appartement à acheter. Le peu qu’il avait liquidé était parti pour sa nièce, qui aujourd’hui devrait avoir treize, si bien sûr elle était encore en vie. Parfois, Mikh se demandait s’il ne ferait pas mieux d’essayer de regagner le Canada, afin d’essayer de retrouver sa soeur et sa nièce, mais après toutes ces années, il se doutait que les chances de les retrouver se faisaient maigres. Non seulement à cause de la multitude d’endroit où elles pouvaient se trouver, mais surtout pour la possibilité pas si infime de les retrouver mortes. De plus, l’incertitude qui planait vis-à-vis de l’état de son grand-frère le poussait à rester au Texas, à moins que tout cela ne soit qu’une excuse pour rester un peu plus longtemps dans cet entre deux plus aisé.
Si la vie au ranch offrait une sécurité particulière, elle lui imposait aussi des journées assez routinières qu’il essayait au mieux de rendre ludique. Faire de l’humour avec la blonde aurait pu être une solution, mais cette dernière ne se montrait pas vraiment sur la même longueur d’onde. En plus de lui en vouloir encore pour ce vol stupide, elle se montrait d’une virulence assez extrême, cherchant même à blesser le garde dans son égo. Plus sensible qu’il ne le laissait paraître, Mikh se trouva plus vexé que prévu face aux paroles de Portia. Pour cacher sa déception, il se contenta d’un sourire narquois, avant de lui ouvrir la porte côté ranch. Malgré une bonne répartie habituel, le garde se montra un peu décontenancé devant la méchanceté dont faisait preuve la plus jeune. D’un geste de la main, il lui indiqua la surprise, avant de reculer pour remonter en haut de la tour, tout en concluant cet échange corsé. « Tu m’étonnes que ton clan te trouve des missions dehors. » Sans même prendre la peine de finir sa phrase, il grimpa à son perchoir, avant de faire un signe à son collègue pour lui indiquer qu’il pouvait revenir.
Sujet: Re: karma police + portia Mar 15 Jan - 22:14
mikh portia « he's like a detuned radio »
Quelque chose l’avait sonné et cette fois ce n'était pas minime. Mieux encore, quelque chose l’avait fait se taire. Portia se réjouissait plus qu’elle n’aurait du de ce détail ô combien révélateur, bien qu’une petite voix en elle lui murmura qu’elle n’aurait pas du y aller si fort. Tant pis. Lui non plus n’aurait pas du mentir et la trahir, mais ça ne l’avait pas vraiment retenu de le faire.
Elle le contempla dans son silence esquisser un sourire qui en disait long sur ce qu’il en avait à faire de tout ce cinéma. Ca ne l’empêcherait pas de bien dormir cette nuit, ça c’était évident. Un truand pareil avait du commettre bien pire qu’un petit rafle de billets et la blonde choisit de ne plus écouter l’infime partie de sa conscience qui continuait de la questionner sur son attitude revêche et intolérante. Rien à faire.
La méchanceté du garde ne l’atteignit qu’à peine, Portia étant plus au fait que lui de son intégration et de ses bonnes relations avec la Mine que lui. Ce n’était qu’une pique de gosse blessé dans sa fierté qui cherchait juste à la renvoyer dans ses filets. Dommage pour cette fois, ça n’avait pas fonctionné, mais il ferait sûrement mieux au prochain coup – si prochain coup il y avait. La blonde ferait en sorte que leur prochaine rencontre ne soit pas, ou bien dans le plus tard possible. « C’est bien ce que je me disais, il y a des choses qui ne changent pas, n’est-ce pas ! » fit-elle exprès de crier pour qu’elle soit sûre qu’il l’entende tandis qu’il tournait les talons après avoir dégagé l’entrée qu’il daigna à peine lui indiquer du bras.
La victoire par forfait, en tout cas c’était à ça que cette fin de discussion ressemblait peu ou prou, n’avait qu’un goût partiellement agréable dans la bouche de la jeune éclaireuse. Et elle n’était pas du genre à remuer le couteau dans la plaie quand elle en avait l’occasion, pas gratuitement. Mais puisqu’il n’avait pas eu l’intelligence d’esprit dès le départ de se montrer sous son meilleur jour, alors Mikh n’aurait pas droit à la version la plus agréable de la jeune Meadows – et de toute manière, il y avait déjà eu droit mais n’avait seulement pas su en profiter à bon escient. « Merci infiniment. » Esquissant une courbette exagérément moqueuse à l’adresse des deux gardes pour saluer leur bonté d’âme qui n’avait d’égale que leur connerie, la Miner ne tarda pas à reprendre en main lance et sac sur le dos pour traverser la frontière qui séparait le Ranch de l’extérieur. Enfin au cœur du territoire des Rhodes, la blonde se dirigea sans plus perdre de temps vers ceux qui l’attendaient et qui avaient réellement besoin d’elle.
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