Sujet: the long arm of the law | fran Ven 30 Nov - 11:03
Elisa Fran « the long arm of the law »
Février 2017 La sensation que ressentait Elisa était vraiment étrange. Elle avait l’impression de s’être perdue dans le temps, depuis son arrivée à Olympia. D’être redevenue une enfant, en pleine phase de découverte ; mais dans un sens plus étrange que positif. Les lieux étaient les mêmes, les visages différents. Sans Willa, sans Peyton, et sans la nouvelle que son fils était encore en vie, elle serait probablement déjà repartie. Il n’était pas du tout son genre de fuir ; elle était le genre de personne à tenir bon, à se battre pour ce qui était juste. Mais, en l’occurence, il n’y avait pas de véritable combat, ni de raison, de rester dans les vestiges de son ancienne vie à part les gens qui la constituaient. En pensant perdre son fils, elle s’était jurée quelque chose qui lui avait finalement permis de faire son deuil : de ne jamais s’arrêter, de toujours continuer à avancer. Elle ne savait pas encore que plus le temps allait passer, et plus elle allait s’attacher aux nouveaux habitants de ce lieu, et même à ce style de vie qu’elle avait presque oublié.
En attendant, elle était là, à déambuler dans ce quartier qu’elle connaissait comme sa poche, en train de retourner dans sa nouvelle demeure. Enfin, nouvelle. C’était quand même la maison de feu ses parents ; celle où elle avait passé son enfance. Retrouver le Texas était plaisant. Il faisait plutôt bon, malgré le mois de février. Elle balaya les alentours de son regard, détaillant les diverses maisons, s’amusant à noter les différences. Un sourire se dessina sur son visage, alors qu’elle regardait une vieille cabane décrépie dans un arbre. Elle existait déjà, à son époque. Elle s’arrêta un instant, hésitant à s’introduire dans le jardin pour inspecter de plus près ce vestige, quand un mouvement dans sa vision périphérique capta son attention. Elle tourna la tête. Une blonde, trentenaire, analysa-t-elle rapidement sans plus. Mais alors qu’elle reportait son regard sur la cabane, elle fronça les sourcils. Elle connaissait ce visage. Elle retourna la tête, plus vivement ; d’un geste clairement remarquable de quelqu’un qui reconnaissait un autre. Elle remarqua à ce moment là qu’elle se tenait le nez non pas pour le moucher, mais parce qu’il était ensanglanté. Oh. Et, cette personne, c’était…. quelqu’un qu’elle connaissait.
Leur rencontre datait, visiblement. Elle avait une excellente mémoire des visages et des noms, et le fait qu’elle prenne du temps pour s’en souvenir indiquait qu’elles ne s’étaient pas vues depuis un moment. Mais au bout d’un moment, le nom lui vint ; avant même le contexte de leur rencontre. Et elle ne tarda pas à l’interpeler : « Miss Swanson ! »
Fran Swanson
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Sujet: Re: the long arm of the law | fran Dim 2 Déc - 18:19
Elisa Fran « the long arm of the law »
On l’avait extirpée de la bagarre dans un sale état. Le tee-shirt tâché d’un mélange dégueulasse de terre et de sang, sa veste à moitié défaite et ses cheveux en bataille, elle avait l’air d’un beau Diable – mais un diable amoché et pas vraiment victorieux. Heureusement, son adversaire face à elle avait subi le même sort. La chance avait voulu qu’on les sépare avant qu’elle ne puisse lui en recoller une, mais un de ces quatre cette connasse de Weaver boufferait les pissenlits par la racine, et elle ne serait pas étrangère à tout cela.
Le nez douloureux, le visage bariolé de sang et le corps un peu tiraillé de partout, Fran s’était retrouvée mise à l’écart par la force. Le temps que les choses se calment. Ouais, bien sûr, comme si ça allait la calmer de voir l’autre débile pérorer au loin. Ils avaient vraiment une notion du calme toute relative, chez les Olympia. « Mais quelle sale pute… C’est elle qui a commencé bordel ! » s’était-elle exclamée en guise d’argumentaire élaboré quand c’était cette fois un garde plutôt musclé qui avait pris la suite et l’avait escortée pour soi-disant la surveiller jusqu’à ce que tout soit réglé. Putain, même en pleine fin du monde moderne, il y aurait toujours des types pour faire la loi et l’emmerder.
Désormais assise sur le rebord d’un vieux perron en bois, l’homme lui avait filé un linge pour éponger sa blessure. Par fierté, elle avait refusé de s’en servir mais force était de constater qu’elle n’était pas vraiment en position de faire la difficile et de demander à se barrer. De toute façon, elle n’avait pas vraiment le choix, et surtout pris assez de coups pour contredire l’autorité. Soupir. Journée de merde. Elle tenta de palper son nez et grimaça. La vérité ? Ca faisait un mal de chien. « Saloperie. » cracha t-elle, éructant d’ailleurs un peu de salive au goût de fer.
Alors que sa main allait s’approcher du tissu propre pour s’en saisir, une voix la fit faire marche arrière – vieille réaction machinale de celle qui ne voulait jamais être prise la main dans le sac. « Hein ? » Son nom de famille tombait comme un cheveu dans la soupe et Francesca était tout sauf rassurée qu’on l’ait reconnu à ce degré de précision, car ça ne pouvait signifier qu’une chose. Une vieille, très vieille connaissance l’avait repérée et ce n’était très probablement pas pour lui donner une accolade chaleureuse ou la féliciter d’un de ses exploits du passé. La chevelure blonde et l’air sévère qui s’avançaient vers elle lui arrachèrent un gémissement ennuyé. Cette nana-là, c’était aussi un sacré sac à problèmes. Une avocate à la con, un de ces pantins – pardon, bras de la Justice tant chérie aux Etats-Unis … « Oh non. » Les gens qui voulaient lui casser la gueule affluaient décidément un peu trop vite. Prenez un ticket, enfin !« J’suis un peu occupée là. Vous pouvez attendre votre tour ? » Sardonique, elle essuya une énième fois le sang qui avait coulé d’un revers de manche, ce qui ne fit que laisser un peu plus de place pour les nouvelles gouttes d’hémoglobine qui s’écoulaient de son nez.
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Sujet: Re: the long arm of the law | fran Sam 22 Déc - 9:35
Elisa Fran « the long arm of the law »
La mémoire d’Elisa, loin d’être infaillible, était quand même assez fiable en matière de visages. C’était d’ailleurs pour ça que lors de sa deuxième rencontre avec la pauvre Francesca, elle s’était montrée implacable en faisant son devoir. L’adolescente qu’avait été la blonde qui s’était faite refaire le portrait avait bien réussi à la baratiner, l’adulte clairement moins. Parce que contrairement à elle, visiblement, Elisa avait changé entre les deux rencontres. Moins idéaliste, plus pragmatique, elle avait réalisé qu’il fallait être intraitable pour être efficace à son poste ; et s’était même taillé une petite réputation depuis son retour à son poste, après ce joyeux fiasco qu’avait été son mariage. Mais ce dernier était probablement ce qui lui avait donné son inflexibilité.
En l’occurence, le fait qu’elle ait systématiquement refusé toute les offres de bargain plea de son avocat n’avait pas marqué Fran, puisqu’elle ne reconnaissait pas la procureur adjointe responsable d’une de ses condamnations. Alors que son visage commençait à changer d’expression, l’autre reprit ; ça y est, visiblement, elle l’avait reconnue. Ses souvenirs étaient remontés, et elle avait l’air de savoir à qui elle faisait affaire. L’ancienne magistrate du parquet esquissa donc un sourire. Encore un fantôme du passé. Encore un. c’était fou à quel point ils avaient l’air de se concentrer à Olympia. Mais même s’il s’agissait d’une personne qu’elle avait rencontré uniquement dans un cadre professionnel loin des plus agréables et cordiaux, Elisa était heureuse de la revoir, heureuse de savoir que cette personne, puisqu’il s’agissait bien d’une personne, avait réussi à survivre malgré tout ça. Fran avait été la première mineure dont elle avait eut à s’occuper. Elle avait suivi son cas avec intérêt ; avait été déçue quand ce suivi cessa, et le fut encore plus quand elle l’avait retrouvée en face à face. Elle n’avait pas manqué de lui dire, d’ailleurs ; devenue insensible au masque de la prétendue innocente et angélique blonde.
Elle ne tarda donc pas à lui répondre : « Francesca, vous avez l’air d’avoir le don pour vous attirer des ennuis » elle la jaugea, de haut en bas, avant de rajouter en s’approchant un peu d’elle et en souriant un peu plus : « Mais aussi pour vous en dégager, visiblement. Vous voulez que je vous accompagne à l’infirmerie ? » elle se rapprocha encore un peu plus, levant un peu les mains en signe d’apaisement alors qu’elle constatait un peu plus l’étendue de ses différentes blessures. Elle rajouta avant même qu’elle ne puisse répondre une simple constatation, qu’elle souhaitait partager : « Je suis contente de voir que vous êtes en vie» parce que si elle l’avait manipulé, puis déçue, Elisa restait empathique et comprenait qu’elle n’avait pas eut une vie facile. Elle avait essayé de la comprendre, l’avait fait dans une certaine mesure ; et au final, avait ressenti une forme d’attachement à celle qu’elle voyait comme une jeune paumée à l’époque. Ce n’était visiblement clairement plus le cas.
Fran Swanson
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Sujet: Re: the long arm of the law | fran Mer 26 Déc - 12:46
Elisa Fran « the long arm of the law »
Les syllabes parfaitement prononcées par la femme lui arrachèrent un reniflement, une grimace étrange et passagère. « Fran. » Elle décolla le tissu maculé de sang de son nez pour continuer. « C’est Fran, pas Francesca. » corrigea t-elle d’un ton un peu bourru. La jeune cavalière n’avait jamais eu qu’un prénom et elle aurait pu être tout aussi fière de ce patronyme qui représentait une partie d’elle et de ses origines. Néanmoins elle avait toujours été appelée par ce diminutif simple, rapide, sans fioritures. Pas de chichis pour une gamine des quartiers qui n’avait rien des doux attraits que sa mère avait espéré lui conférer en lui choisissant son prénom.
Au contraire de son interlocutrice, qui n’avait pas eu l’air de souffrir tant que ça de l’apocalypse, le contraste la fit rire intérieurement. Si la cavalière avait d’ores et déjà des allures de petite frappe et était surtout bien mal en point, Elisa DeWitt avait conservé son allant naturel et sa posture droite, altière. Comme si elles risquaient de l’oublier, le hasard leur rappelait bien joyeusement qu’elles ne venaient pas exactement du même monde – et risquaient peu de se rejoindre un jour. Dans les emmerdes jusqu’au cou, comme à l’époque exacte où la magistrate l’avait rencontrée la première fois : oui, décidément, certaines choses n’évolueraient jamais.
Et la plus âgée de faire preuve de bonté, tendant sa main juste vers l’ingrate qui ne pouvait que lui reconnaître un certain don de soi même envers les moins aimables. Un petit tour à l'infirmerie ne lui aurait pas déplu, mais elle ne pouvait pas vraiment prendre la liberté de se barrer après le tort qu'elle avait causé à d'autres ... Malheureusement. « J’aurais bien dit oui, mais je crois je suis comme qui dirait assignée à résidence pour le moment. » Son regard alla machinalement de la blonde au perron sur lequel elle était assise, geste évocateur appuyant son propos. Pour le moment elle devait attendre – quoi, qui, pourquoi, aucune idée, mais elle n’était pas prête de récidiver tout de suite une bagarre contre un garde quelconque.
Alors elle se dépatouillait avec son linge rendu crasseux par le sang, mais dont elle ne se départit pas pour autant. Elle pensait que l’autre s’arrêterait là, reprendrait sa route. Mais non, elle avait encore des choses à lui adresser – et pas ce à quoi elle se serait attendue après leur passif commun, curieusement. Un sourire canaille s’étala sur la bouche de Fran. « Vous êtes pas nombreux à le dire, mais c’est sympa de votre part. » Voire plutôt fair-play. L’optimisme détonnant de l’ancienne femme de loi était admirable et sûrement un peu sot. Dans d’autres circonstances, la Crimson n’aurait sûrement pas hésité bien longtemps avant de profiter de la situation pour la voler ou en tout cas tenter d’abuser de sa confiance. La justice n’existait plus autant qu’avant, ou du moins ne fonctionnait plus de façon aussi huilée que celle que De Witt connaissait et avait pratiquée. Parfois, la loi du Talion était la seule qui prévalait.
Elles étaient sur les terres d’Elisa, néanmoins. Son camp, ses règles. Enfin pas véritablement le sien, mais celui auquel elle était rattachée et qui lui garantissait d’être aussi en sécurité et protégée que cette salope de Lenny Weaver – son cerveau n’avait pu empêcher l’insulte de jaillir spontanément. Il fallait qu’elle se calme un peu et la discussion badine avec cette vieille connaissance du passé le lui permettait, mine de rien. « On va peut-être arrêter le vouvoiement, non ? Ou je vous appelle aussi madame la juge si ça vous manque. » Un petit trait d’humour qui n’avait rien de bien méchant, et plutôt un vieux souvenir dépoussiéré à coup d’ironie. Il était déjà loin ce temps où elle avait failli finir derrière les barreaux par la faute de l’autre. « Vous êtes avec eux j’suppose. » C’était une Olympienne, forcément. Pas d’autre possibilité pour la blonde.
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Sujet: Re: the long arm of the law | fran Mer 6 Fév - 17:33
Elisa Fran « the long arm of the law »
Quand l’autre intervint pour lui annoncer comment elle souhaitait être appelée, Elisa tiqua un instant. Elle eut l’impression que l’autre était sur la défensive, et, ça ne l’étonnait pas. C’était bien son genre, tiens. Elle arqua un sourcil à sa réponse suivante, curieuse d’en apprendre plus ; mais elle n’exprima pas cette envie pourtant très humaine, se contentant de faire quelques pas de plus en avant. Elle esquissa un sourire sincère par la suite, et ne manqua pas de lui répondre : « Je le suis vraiment » parce que si elle avait été aussi stricte avec elle, lorsqu’elles s’étaient retrouvé au tribunal, c’était pour son bien. En tant que procureur, si elle représentait l’Etat et la société, elle s’était aussi donné l’objectif de venir en aide aux délinquants qui allaient lui faire face, parce qu’au final, eux aussi souffraient de leurs pauvres décisions. Si Fran était comme ça, c’est qu’elle n’avait pas vraiment eut le choix dans sa vie. C’est sûr, l’ancienne magistrate du parquet avait été déçue de voir qu’elle n’avait finalement pas fait les démarches qu’elle avait alors proposé à l’adolescente lors de la première rencontre. Elle n’avait pas réussi à sortir de ce triste cercle vicieux qu’était celui de la criminalité . Elle ne tarda pas à reprendre, pour lui préciser : « Je n’étais pas juge ; et, si ma réponse t’intéresse, un petit peu, mais pas pour les raisons que tu sous-entends » la formulation de sa phrase, moins formelle, répondait à sa question.
Elle termina de parcourir les quelques mètres qui les séparaient, et vint s’asseoir à ses côtés. Elle haussa les épaules suite à sa question, et ne tarda pas à lui répondre : « Oui» réalisant que sa réponse était fermée, et que son interlocutrice n’était peut-être pas d’humeur à relancer, elle rajouta : « Je suis arrivée récemment » son regard se perdit alors dans les alentours, observant ces quartiers de son enfance. Elle formula alors ses pensées à haute voix : « J’ai grandi ici, en fait. C’est tellement étrange » Elle se tut ensuite, terminant son tour d’horizon, écoutant la réponse potentielle de l’autre. Ses souvenirs avaient cependant réveillé une vieille interrogation à son sujet. Fran, c’était le premier échec d’Elisa, chronologiquement. un de ses premiers dossiers qui lui avait vraiment tenu à coeur. le premier qu’elle regrette. En temps normal, si elle était toujours procureur, elle n’aurait jamais eut l’occasion de lui demander. Mais, c’était la fin du monde. Alors, elle allait peut-être avoir finalement l’occasion de savoir. Avant de le faire, elle eut la décence de demander : « Tu es sûre que ça va aller ? Je peux t’emmener à l’infirmerie ; je suis prête à prendre le blâme si on te reproche quelque chose. Encore une fois, je suis nouvelle. Si je vois quelqu’un de mal en point, je l’amène se faire soigner » elle était de bonne foi, dans tous les cas.
Fran Swanson
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Sujet: Re: the long arm of the law | fran Lun 11 Fév - 18:04
Elisa Fran « the long arm of the law »
Tout ce charabia revenait au même dans l’esprit simple et bien trop concis de la blondinette. Juge, avocate, procureur et tout le toutim. Que des gratte-papiers et des remueurs de merde à son humble avis de citoyenne irréprochable ou presque. Elle ne contredit cependant pas l’autre, qui ne pouvait après tout plus que se raccrocher à ces vagues reliquats de sa vie d’autrefois. On pouvait bien lui accorder ça, surtout depuis que cette hiérarchie judiciaire avait perdu tout son sens.
DeWitt était en plein parcours initiatique sur les traces de son enfance, visiblement. La trentenaire l’écouta sans trop savoir quoi penser. En temps normal elle s’en serait plutôt bien moquée, plus inquiète par l’état de son nez que par le flux de pensées d’une bonne femme à qui elle n’avait pas vraiment fait de cadeau. Mais l’urgence n’était plus la même et les rancœurs semblaient être changées, sinon diminuées. Peut-être que l’Olympienne considérait l’Influenza comme une chance de faire table rase de toutes les erreurs commises. Pas surprenant de sa part, éternelle optimiste amoureuse de l’idée que l’humain pouvait changer, qu’il conservait toujours en lui un fond de bienveillance qui ne demandait qu’à être activé. « J’imagine, ouais. » se contenta de baragouiner platement une Fran désorientée. Elle n’était pas contre un peu de compagnie mais jouer les samaritaines, ce n’était pas son atout principal et ça se sentait.
Et puis finalement on lui proposa de l'aide. On lui tendit la main et cette fois-ci, la cavalière ne mordit pas. Elle eut même un petit rire affecté par l’élan de considération bien trop généreux d’Elisa à son encontre. « Ca va, c’est pas le premier ni le dernier pain que je me prendrai. » Oh ça, non. Mais à force de les chercher, elle ne pouvait pas dire qu’elle ne les méritait pas un peu. « Mais si c’est proposé si gentiment … »Qu’ils aillent se faire foutre. Elle n’allait pas rester plantée là plus longtemps à attendre qu’une sanction imaginaire lui tombe comme un couperet sur la nuque.
La Crimson se redressa donc, faisant du chiffon bien rougi de sang une boule brouillonne qu’elle abandonna d’un lancer derrière elles. Ce truc était tellement gorgé qu’il ne boirait plus une goutte d’hémoglobine qui sortirait de son nez. En attendant d’avoir un plan B plus élégant et glamour, Francesca jeta un bref regard à sa mise déjà bien débraillée et arracha sans remord le morceau de manche droite de son tee-shirt pour en faire un semblant d’éponge. La mécano ignora complètement ce que son accompagnatrice en dirait – choix d’hygiène douteux, dégradation de sa propre tenue probablement irréfléchie et manque évident d’anticipation sur la suite des événements lorsqu’elle y aurait fait passer tout le haut en guise de torchon. Non, au lieu de se soucier de ce que la bien-pensance pourrait lui asséner, elle esquissa un rictus sardonique. « C’est marrant hein ? On se croirait revenues quelques années en arrière. Toi me sortant du merdier dans lequel je me suis mise toute seule, moi prête à y retourner cinq minutes après … » La blonde renifla un peu avant de corriger sobrement. « Bon, plutôt dix minutes. » Il fallait être réaliste ; la prochaine baston ne serait pas pour tout de suite pour elle.