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 for He is the salvation of us | Whilelmina

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MessageSujet: for He is the salvation of us | Whilelmina   for He is the salvation of us | Whilelmina EmptyMar 2 Oct - 23:51


Leon Whilelmina
« for He is the salvation of us »

Au milieu d’éviter le coup et de finir dans une position encore plus délicate, Leon décida de tenter le tout pour le tout. Le type pensait que son couteau allait taillader l’air, mais non. Il taillada son bras, tranchant le tissu de son vêtement, sa peau, et une partie de son muscle. La douleur, au lieu de le déstabiliser, l’exalta. En poussant un cri mêlant, rage, douleur et joie, il décida de passer à l’offensive. Le sicario put enfin attraper son putain de bras. Sans attendre, il remonta son genou, le percuta une première fois dans le ventre, une seconde dans les côtes. Un craquement écoeurant plus tard, et le type lâchait son arme. Leon aurait pu la saisir, pour le finir proprement. Mais plongé dans sa folie sanguinaire depuis trop longtemps endormie, il ne jugea pas utile de le faire. Lui qui était réticent au début du combat, qui était probablement vu comme l’underdog, venait de retourner le combat en l’espace de quelques secondes. Il fallut un troisième coup de genou, accompagné un coup de coude dans la nuque pour que le type s’effondre sur le ventre. Il n’était peut-être pas encore mort, mais Leon, en bon professionnel, ne perdit pas de temps. Il appuya son propre genou sur le dos du type, alors qu’il se mettait en position pour lui cisailler proprement la colonne vertébrale en lui craquant la nuque. Il n’entendit même pas ce que gueula l’animateur de l’évènement. Il entendit simplement le crissement de la grille, croisa le regard de son autre adversaire ; y perçut la peur. Il ramassa le couteau, et alla gagner son droit de rester en vie.

Une heure plus tard, il était de retour dans l’ombre de sa cellule. Le menton posé sur son torse, vaguement adossé à l’appui désagréable que lui fournissait les barres métalliques, il ne pensait pas. Cette première session de combat avait été… Chargée. il n’avait pas tué autant depuis très longtemps. Trois, ou quatre. Peut-être cinq, si l’autre ne survivait pas à ses blessures. Les fils de pute. Six ans d’efforts. Six ans de travail sur soi. Pour rien. il rageait, fulminait. Il n’osait même pas prier pour son salut. Il sait ce qu’il aurait dû faire. Mourir. Mourir aurait dû être son devoir, et non pas tuer. Et il se tenait encore là ; le corps meurtri, plein de contusions et de plaies superficielles. Mais vivant.

Ses mains se fermèrent un peu plus, ses doigts en devinrent crispés, mais se détendirent au moment où il entendit le verrou de la porte s’ouvrir. Il entendit des éclats de voix, écouta à peine. Il entrouvrit discrètement les yeux, pour voir ce qu’il en était. Une silhouette s’approchait de lui. Comme un félin prêt à bondir sur sa proie, il resta immobile, mais tous ses muscles se contractèrent et se préparèrent. Il n’avait plus qu’à attendre le bon moment, qui ne tarda pas à arriver. L’ombre se pencha devant lui ; une odeur féminine, probablement. Quand il sentit qu’elle arrivait à son niveau, il leva brusquement la main vers elle, ouvrant les yeux. Il découvrit un visage qui n’avait pas sa place ici ; qui lui évoqua une poupée en porcelaine. Mais il était bien placé pour savoir que les apparences étaient trompeuses. Et de toute façon, elle n’était que son ticket de sortie ; il allait la tuer, et mourir avec elle. Sa main se referma sur son col, l’attirant légèrement vers elle dans un geste à peine suspect pour le garde qui surveillait à quelques mètres de là. Il n’aurait pas le temps de réagir ; la seule qui aurait pu, c’était celle qui était en train de sentir la poigne qui n’était pas celle d’un mourrant se refermer sur elle. Mais alors qu’il affermissait sa prise, qu’il l’attirait légèrement vers elle en l’agrippant au col, il sentit que ses doigts avaient aggripé quelque chose de solide. Un éclat lumineux, une chaîne et une croix furent révélés. Il la lâcha à se moment là, croisa son regard. Si elle pouvait probablement y voir la mort, sa mort, jusque là, elle n’y voyait maintenant plus qu’une triste confusion. Comment osait elle ? Il baissa ses propres yeux, à la recherche de sa propre chaîne. Qu’il n’avait plus. Qu’on lui avait arrachée. Qu’il ne méritait plus, de toute façon.

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Whil Jennings
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MessageSujet: Re: for He is the salvation of us | Whilelmina   for He is the salvation of us | Whilelmina EmptySam 6 Oct - 0:04


leon whilelmina
« we get what we deserve »
C’était l’heure de visites aux prisonniers. Whilelmina était de service ce jour et ponctuelle comme toujours, elle avait quitté en avance les gradins des spectateurs de l’arène dès les combats terminés pour faire son œuvre. D’un mouvement de tête elle salua l’un des deux gardes qui surveillait l’accès aux geôles. On lui ouvrit celle du dénommé Leon sans rien lui demander – les blessures qu’il exhibait depuis qu’il était revenu de l’arène étaient plutôt claires sur la raison de sa venue.

Les traditions étaient ce qu’elles étaient. Whil n’avait jamais eu et n’aurait, Dieu merci, jamais à y mettre les pieds. Acclamer des hommes et des femmes pour s’entretuer ne l’intéressait que très peu – du pain et des jeux, c’était ce qu’on offrait souvent à la masse en quête de distraction. La brune privilégiait les actes au passif mais si ce genre de spectacles stimulait les foules … Qu’ils poursuivent.

Elle ne prononça pas un mot à l’encontre du prisonnier, se contentant de franchir la porte grillagée de la cage pour approcher la silhouette recroquevillée. Ses yeux le fixaient sans le regarder, pas plus parce qu’elle ignorait tout de son identité que parce qu’il n’était qu’un nom parmi tant d’autres cloisonnés derrière des barreaux en attendant de savoir ce que l’on ferait de lui. Les détenus s’accumulaient sans qu’on n’ait vraiment le temps de s’attarder sur leurs sorts aussi tristes pouvaient-ils être. De toute façon, la Jackal n’était pas là pour compatir ou les écouter. Elle n’était là que pour soigner, remettre sur pattes le bétail qu’on envoyait s’entretuer le lendemain. Il ne fallait pas laisser se détériorer les meilleurs au risque de rendre les combats fades et sans saveurs. A chaque jour sa dose de violence mise en scène.

L’homme était toujours immobile quand la brune s’accroupit à moins d’un mètre de lui pour ouvrir sa sacoche et en sortir son nécessaire. Elle eut cependant tout juste l’occasion de sortir un flacon d’une poche qu’une main brusque et rapide comme l’éclair l’empoigna pour l’attirer – et la piéger. Deux yeux luisants, parfaitement bien éveillés, la fixaient dans la pénombre. Le grand méchant loup faisait semblant d’être assoupi pour pouvoir mieux s’occuper du petit chaperon rouge. Il dégageait une odeur métallique, celle du sang qui le maculait, qui l’empêchait presque de réfléchir vite et bien. Son échine se hérissa, un frisson d’adrénaline cavalant déjà dans ses membres tendus. Elle aurait pu crier mais ne le fit pas : la réaction lui aurait valu un coup de surin bien placé et une mort très certainement pitoyable. Le garde était trop loin pour agir rapidement.

« Tout doux … » murmura t-elle pour elle-même. Sa main gauche, elle, frôlait discrètement le bord de sa ceinture où se cachait la lame de secours qu’elle y gardait toujours coincée. En cas d’urgence. Celle-là en était une belle. Le souffle court, elle se préparait déjà à riposter et à faire en sorte de ne pas rater son coup quand tout aussi sèchement, la main puissante relâcha son emprise sans prévenir. Les yeux du prisonnier semblèrent plus erratiques, hagards, comme s’il venait d’encaisser un coup de poing imaginaire. Le changement d’attitude versatile l’intrigua mais Whil eut tôt fait de s’écarter de lui vivement par instinct, coutelas bien en main, avant d’appeler le garde d’un petit sifflement sec. Son cœur battait encore un peu fort dans sa poitrine quand elle prit enfin la parole. « J’ai besoin qu’on l’attache. Il ne se laisse pas faire. » Le garde sortit de sa léthargie bienheureuse pour obéir à la requête et quelques minutes plus tard, l’inconnu était entravé de ses deux mains.

Elle se ravança à nouveau, sous l’œil semi-vigilant du geôlier. « Et dire qu’on pouvait éviter ça. » Elle n’aimait pas avoir à abuser de la force. Contraindre les gens à accepter d’être soignés, quelle ironie amère. A nouveau elle reprit le linge et le mélange d’eau et d’alcool qu’elle possédait pour imbiber le tissu. « Un problème avec Dieu ? » Elle sentait son regard appuyé sur la croix qu’elle portait à son cou et rendue visible par l’ébauche d’altercation. C’était peut-être ça qui l’avait fait se braquer.
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MessageSujet: Re: for He is the salvation of us | Whilelmina   for He is the salvation of us | Whilelmina EmptyJeu 18 Oct - 22:37


Leon Whilelmina
« for He is the salvation of us »

Résignation. C’était ce qu’il ressentait, au moment où le garde s’approcha suite aux injonctions de la soigneuse. Il ne résista pas, se laissa faire. Sa tête tomba comme celle d’une poupée de chiffon sur son épaule, alors qu’on lui renouait des liens autour de poignets déjà marqués et enflés. Le type prit même la précaution de lui attacher les pieds ensemble. Il se sentit vulnérable, ridicule. Il leva légèrement la tête, vers ce type, vers cette pute. Il eut envie de les éviscerer, ces raclures. De sortir leurs putains de tripes pour les étrangler avec. Mais la dernière impulsion que donna le garde à ses liens le ramena à la réalité. C’était lui, la merde à leur merci. Il baissa à nouveau la tête, d’un geste un peu trop violent qui lui tira la peau et l’une des blessures qui la parcourait. Il étouffa un grognement, avant de se plonger aussitôt à nouveau dans le mutisme le plus total.

Le premier commentaire de l’autre ne le fit pas ciller. Il fixa quelques instants de plus le sol en béton, et alors qu’elle entendait le bruit de ses manipulations, il tourna la tête pour voir de quoi il s’agissait. Encore une fois, ses yeux se rivèrent sur l’éclat métallique du symbole de sa foi. Comment osait-elle ? pesta-t-il, alors que son propre cas était ridicule. Avant tout ça, il se prétendait catholique, et pieux. Il s’était même tatoué une croix ; alors que dans les faits, il était tout ce qu’abhorait la religion. Un monstre mégalomane et froid, un tueur en puissance incapable de compassion. Le genre de type qui avait une place dédiée en enfer ; une place qu’il avait toujours et qu’il aura toujours, malgré sa bonne foi.

La question de la femme le fit pouffer de rire quelques instants. Un rire qu’il réprima, non pas parce qu’il ne voulait pas ; mais parce que ça lui faisait un mal de chien, malgré toute sa résistance à la douleur. Il leva les yeux vers les siens, fixa son regard, et lui lâcha : “On est le problème, ma pauvre. Toi comme moi avons une place dédiée qui nous attend en enfer” dans son regard, il eut l’impression de lui provoquer quelque chose, alors, il ne tarda pas à le souligner en ajoutant un : “Tu sais très bien ce que nous sommes, hein ? On est des putains de monstres. Me soigner ça va pas te donner un putain de bon point au purgatoire” même si la vue du symbole sacré avait rappelé qui devait être Leon, ce dernier ne put empêcher le sicario de parler. Toute cette haine, toute cette colère qu’il avait extériorisé à nouveau durant le combat n’avait pas été complètement évacuée. Et il venait peut-être de le faire totalement, puisqu’il poussa un soupir, regrettant presque ses propos.

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MessageSujet: Re: for He is the salvation of us | Whilelmina   for He is the salvation of us | Whilelmina EmptyDim 4 Nov - 17:27


leon whilelmina
« we get what we deserve »
Son rire éraillé se perdit dans les murs lézardés, laissant Whilelmina de marbre. Un marbre glacé, qui refusait de se dérider sous l’agressivité passive de l’autre. Trop tard ; elle venait sans le savoir de jeter un pavé dans la mare. Des monstres, hein ?

La petite croix chatoyait toujours dans le creux de sa clavicule quand l’homme prit enfin la parole. Ses yeux sombres se plantèrent dans les siens sans aucune douceur. On ? Y avait-il réellement une unité entre deux êtres parfaitement inconnus l’un pour l’autre ? Ou bien seulement était-ce un moyen pour l’homme de la convaincre qu’ils étaient moins différents qu’elle ne l’imaginait ; un stratagème comme un autre pour ramener à sa cause une pauvre adolescente à peine sortie de l’enfance ? L’allure si crédule et si juvénile, elle aurait pu être si simple à manipuler, si facile à plier à sa volonté. Quelques mots et il pouvait sûrement espérer une libération. « Sans blagues ! » finit-elle enfin par lâcher d’un ton ironique. « En enfer. Rien que ça. » murmura t-elle-même du bout des lèvres un peu moins amusée, un peu plus songeuse.

Elle essuya le sang à demi-séché qui ornait la large balafre le long de l’épaule du prisonnier, ses yeux ne le considérant pas une seule seconde alors qu’elle ouvrait enfin la bouche pour répondre quelque chose. « Je sais ce qu’on est, en effet. Toi un prisonnier et moi une jackal. » L’ingénuité était-elle sa seule échappatoire dans cette conversation dont les accents ne lui plaisaient guère ? Probable. La remarque l’avait plus touchée qu’elle n’aurait voulu l’admettre et dans la fleur de l’âge de vouloir faire ses preuves, elle dépréciait plus encore si c’était possible que quelqu’un veuille la remettre sur le droit chemin. Elle n’était pas égarée, puisqu’elle avait elle-même choisi ce sentier. C’était sa volonté, sa décision, son droit. Un inconnu n’avait certainement pas le moindre avis à donner là-dessus. « Je ne fais pas ça pour me racheter une conscience. » lui opposa t-elle, là encore plus sèchement qu’elle ne l’aurait pensé. Comme piquée au vif, braquée et sur la défensive. Se justifier ainsi lui donnait autant de crédit que de culpabilité. « Je le fais parce que c’est ce qu’on me demande. C’est tout. Point à la ligne. » Ce mensonge-là n’en était pas un : si on lui avait confié la tâche de guérir les prisonniers pour mieux les renvoyer à l’abattoir, c’était ainsi et pas autrement. Le genre de cercles vicieux dont seuls les occupants de Stonebriar avaient le secret.

Elle reposa le linge encrassé de sang plus ou moins séché pour se saisir d’un fil et d’une aiguille. La plaie était trop béante pour se refermer d’elle-même et au vu des conditions d’enfermement du prisonnier, si elle ne le recousait pas, il risquait de crever dans ses propres fluides avant la fin de la nuit. Tout en passant le fil dans l’aiguille, elle choisit de mener la danse – tant que l’autre le lui permettait par son silence. « J’ai connu des croyants plus pacifiques. Tu n’es pas censé aimer ton prochain au lieu de le tuer dans l’arène ? » Tendre l’autre joue, ou même se sacrifier pour autrui … L’interrogation ne manquait pas de provocation et de piquant. Pourtant Whilelmina ne souriait pas, n’était pas plus satisfaite que cela de son petit trait cynique. On aurait pu la croire mesquine mais puisque cet étranger souhaitant tant disserter sur la foi, elle était bien curieuse de creuser un peu la surface pour comprendre.
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MessageSujet: Re: for He is the salvation of us | Whilelmina   for He is the salvation of us | Whilelmina EmptyLun 19 Nov - 10:15


Leon Whilelmina
« for He is the salvation of us »

Rien que ça, sans doute. Si Leon avant sa renaissance était sceptique quant à l’après-vie, le Leon d’aujourd’hui l’était un peu moins. Le monde était devenu un pâle reflet de l’enfer, où il paiera une éternité pour ses péchés. Où elle paiera. C’était dans l’ordre des choses ; lui il avait fait trop de mal pour avoir une chance d’être sauvé. Elle en avait probablement fait juste assez, mais c’était suffisant.
Il l’écouta, silencieusement, la fixant jusqu’à ce qu’elle précise la raison de ses soins, alors qu’il regagnait peu à peu de l’énergie dans l’excellente stimulation sensorielle qu’était la douleur. Il ne cillait pas, se contentait de l’accepter à bras ouverts. Un des moteurs de sa violence, la douleur était ce qui lui permettait de trouver la force de continuer à se battre. C’était le carburant de la fournaise qu’était sa colère. Il ne formula pas cette pensée, mais une autre lui vint à l’esprit ; une citation de la bible. Il ne précisa pas la référence, et allait plus ou moins tester la dévotion de l’autre au passage : « et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents » il bascula légèrement sa tête, essayant de planter son regard noir dans le sien. Dans la semi-obscurité, seuls le blanc injecté de sang de ses yeux devait être visible, son iris très sombre se mêlant avec sa pupille.

Il écouta la suite de ce qu’elle avait à dire, alors qu’elle commençait à préparer son travail d’aiguille. Il détourna un instant son regard pour fixer  celle-ci, essayant d’imaginer les façons qu’il aurait de tuer cette merdeuse avec afin de se calmer un peu. Quand elle eut terminé sa phrase, il eut un spasme. Ses muscles se contractèrent brusquement, faisant reprendre un très faible saignement de ses différentes plaies. Il avait envie de plus de violence ; besoin, même. Elle l’agaçait, et le fait d’être maintenant impuissant lui faisait regretter son hésitation.
Il chercha donc à nouveau son regard, afin de lui répondre d’un ton froid : « Je te l’ai dis. Je suis un monstre. Je fais ce que j’ai à faire pour survivre » il marqua une pause, humecta ses lèvres sèches et craquelées, avant de reprendre : « J’ai un but » en marquant un très léger temps d’arrêt au milieu de sa phrase, énonçant le dernier mot avec une attention particulière et une intonation clairement fanatique et potentiellement effrayante.
Un but. il n’avait plus à l’esprit son véritable but, celui de devenir Leon. Il avait en tête un objectif dérivé de la personne qu’il était avant. Le chouette type qu’il était allait contribuer à emporter le maximum de crevards avec lui en enfer. Il laissa sa tête basculer en arrière, n’attendant que la sensation de l’aiguille qui allait recoudre ses chairs et attiser sa colère. La réponse de l’autre n’importait que très peu. ce qu’elle avait à lui dire également. Qu’elle parle. Brasse de l’air. Se trouve des excuses. Si sa foi était pure, elle savait au fond d’elle ce qui allait lui arriver. Et cette idée fit esquisser un sourire malsain à l’ancien sicario.

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MessageSujet: Re: for He is the salvation of us | Whilelmina   for He is the salvation of us | Whilelmina EmptySam 1 Déc - 23:00


leon whilelmina
« we get what we deserve »
Le rouge s’effaçait lentement mais sûrement, laissant seulement luire la chair encore exposée. La brune eut fini d’essuyer les dernières traces de sang, un battement de cil nerveux agitant les traits de son visage caché dans la pénombre alors que les mots du combattant grondaient jusqu’à ses oreilles. L’enfoiré récitait son verset sans bouger, avec le seul objectif de remuer les restes encore chauds de remords qui couvaient en elle. « Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. » Sa voix récita machinalement les derniers mots comme une vieille litanie, jamais vraiment oubliée, pas complètement effacée. Whilelmina aurait bien été incapable de jeter au feu ses croyances et ses connaissances au sujet de Dieu. La petite croix qu’elle avait tant tenu à conserver n’en était qu’une infime preuve.

Ce qui ne voulait pas dire qu’elle était prête à laisser un inconnu juger de sa conduite. Elle se releva, frotta ses mains et fit signe au garde de s’approcher. Elle lui murmura quelques mots rapides, l’autre s’éloignant pour quelques minutes à faire on-ne-savait-quelle-besogne. Entre temps, la petite Chacal s’était retournée pour observer l’homme enchaîné face à elle. « Il saura ce qui est juste et qui ne l’est pas. Lui et seulement lui. » Pas ce prisonnier, pas sa conscience qui la rassurait chaque nuit avant de s’endormir, pas même les rares catholiques encore présents sur le campement Jackal persuadés d’agir au nom de Dieu. Personne ne pouvait se vanter d’être son émissaire ; et ceux qui le faisaient étaient soit fous, soit des vaniteux doublés de menteurs.

Whil aurait pu offrir un peu d’eau pour désaltérer le hère, lui laisser le plaisir de savourer un peu de fraîcheur sur ses muscles endoloris ou bien simplement s’affairer à sortir aiguilles et fil. Mais elle attendait encore, patiente et immobile, son attitude ne faisant rien pour apaiser la tension qui s’étirait. Et lorsque les talons lourds du geôlier se firent entendre près d’eux, elle ne se donna pas la peine de préciser que la suite ne serait pas une partie de plaisir : les moyens de désinfection présents sur le camp étaient on ne peut plus rudimentaires et l’on ne pouvait pas se permettre d’employer de meilleurs moyens pour des vies aussi dérisoires que les leurs. D’une main, la jeune fille attrapa le tison encore brûlant et rougeoyant tendu par son camarade, avant de s’avancer vers l’énième patient de ces cages sordides. « Je suppose que ton but est le même que les autres, te venger de nous en nous tuant et retrouver les tiens ? » Il n’y avait pas plus de jugement que de surprise dans sa voix. C’était bien souvent le même discours d’une bouche ensanglantée à l’autre. Ils paieraient. Elle crèverait. Ils souffriraient. Ils vivraient ce qu’ils avaient fait vivre aux autres. Pute, connard, enflures, les mots étaient variés mais la pensée était identique. De la haine, solide et pure. Sans attendre la réponse, Whilelmina plaqua le métal bouillant sur la plaie.
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MessageSujet: Re: for He is the salvation of us | Whilelmina   for He is the salvation of us | Whilelmina EmptyMer 5 Déc - 15:38


leon whilelmina
« we get what we deserve »
La justice. Les justes. Ce qui est juste. Est-ce que tout ça pouvait encore avoir un sens ? Ces questionnements firent pouffer Leon, et le gonflement soudain de ses poumons réveillèrent la douleur qui émanait de ses nombreuses blessures. La seule justice qui restait, c’était la loi du Talion ; oeil pour oeil, dent pour dent. Elle avait juste, ou du moins, partiellement, quand elle s’avança sur son but un peu plus tard dans leur conversation. Mais, à cet instant, il se moquait de retrouver les siens. Il n’y avait que la colère. La haine. L’envie primitive de vengeance. La rancoeur, c’était probablement ce qui le caractérisait le plus dans sa vie d’avant. Il avait été personnel sur certains de ses contrats, en s’y impliquant un peu trop, en faisant des écarts qui, au final, avaient fait son succès et sa réputation. Putain, quel fils de pute il avait été, il en avait des anecdotes. Un p’tit con qui avait essayé de jouer au con avec lui ? Pas de problème. Il a pris l’occasion de baiser sa copine, de faire en sorte qu’elle le trahisse, avant de bien penser à lui annoncer alors qu’il était en train de crever. Un type qui avait refusé de le payer ? Pas de problème. Toute sa famille y est passée avant lui, sous ses yeux.  

C’est pour ça, il savait où il allait finir. Il voulut donc préciser son but, tellement concentré qu’il ne vit pas le tison rougeoyant s’approcher de lui. Au lieu de mots, c’est un hurlement qui sortit de sa bouche. Le genre qui donnait des frissons, tellement il laissa transparaître la douleur qu’il ressentait. Mais, alors que la douleur s’atténuait, que ses sens étaient saturés, il ne tomba pas dans les paumes comme beaucoup l’aurait fait. Le cri se transforma en rires ; et il fut pris fou rire qu’il réprima assez vite, alors que le pic de douleur aigu passait à une douleur constante et pénible. Toute sa vie, il avait souffert. Il avait déjà pris cher, déjà été torturé. Brûlé, noyé, ses ongles avaient été maintes fois arrachés et il en avait même perdu quelques dents qu'il avait fait remplacer. Du coup, il avait appris à apprécier avec le temps. Même si, c'était très loin d'être le cas. Il n'en tirait pas vraiment une satisfaction, seulement un tas d'émotions et de sensations confuses au final.
Il arrêta ensuite, quand il réalisa qu’il n’avait plus d’air dans ses poumons. Il respira, le plus calmement qu’il pouvait se permettre, avant de poser son regard sur l'autre. Il la fixa, froid, haineux, avant de lui répondre : « Mon putain de but, c’est de vous faire passer d’un enfer à un autre. Et dieu sait que je vais y prendre mon pied... » Il voulut continuer de parler, ne se préoccupant que très peu de ce que l’autre avait à dire ou à faire, alors qu’elle avait peut-être d’autres blessures à cautériser.  
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MessageSujet: Re: for He is the salvation of us | Whilelmina   for He is the salvation of us | Whilelmina EmptyVen 7 Déc - 23:09


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« we get what we deserve »
Whilelmina détestait les entendre hurler. Ce n’était pas son petit plaisir malsain que de faire mal, même par ce moyen barbare de cicatrisation. Elle s’infligeait les cris pour ne pas oublier ce qu’elle faisait, pour prendre pleine conscience de ses actes – pour se purger, d’une certaine façon. Fermer les yeux sur le mal que l’on répandait n’était pas la solution : autant affronter la vérité toute nue de face.

Elle secoua la tête. Déçue ou plutôt désappointée, elle soupira lentement avant d’enfin ôter le tison pour le poser contre la grille. Les rires qui secouaient l’autre résonnèrent pendant une durée effroyablement longue avant de s’échouer, puis de s’éteindre. « Ton discours. On dirait un fanatique. » Peut-être que c’était ce qu’il était. Les extrêmes étaient des dangers. La ferveur envers n’importe quelle divinité était louable tant qu’elle n’atteignait pas des limites frôlant la folie. Et là, on pouvait clairement en douter. « Tu ne le pries pas, tu te prends pour lui. » Dans la pénombre partielle, elle observa les deux billes noires luire, la fixer avec l’appétit d’une violence qui demandait à être calmée. « Je n’ai aucun problème avec ceux qui ne croient en rien, c’est leur choix. Mais jouer à l’émissaire de Dieu, c’est différent. » Il n’était pas mieux que n’importe quel Jackal. Il avait renoncé à sa foi en la déguisant avec des prétextes, il faisait mine d’être dévoué à une entité alors qu’à son sens, il était plutôt en train de la bafouer. A vrai dire, il aurait pu être un membre parfait en d’autres circonstances  - et surtout sans ces chaînes qui l’entravaient grossièrement.

La jeune femme s’abaissa pour sortir une gourde de son sac. Elle en dévissa le bouchon avant de revenir aux pieds du prisonnier et de s’y accroupir. Whilelmina l’observa sans sourire reprendre son souffle, sa poitrine cesser peu à peu de tressauter sous les relents de la douleur et de l’adrénaline. Il ressemblait réellement à une bête sauvage blessée, torturée depuis longtemps – bien longtemps, trop longtemps. « Admettons que tu me tues. Tu peux le faire, c’est une broutille pour toi. » Elle approcha doucement le goulot des lèvres de l’homme. Il pouvait cracher sur son geste, l’ignorer royalement ou sauter sur l’occasion désespérée de pouvoir boire un peu à l’eau de ses geôliers. La fierté ou la survie, c’était son choix. Elle, elle avait fait le sien. « Que tu nous tues tous, que tu nous envoies tous là où on mérite de finir. Et après ? » Curieuse et sûrement bien au-delà de ce que son statut lui autorisait, la petite soigneuse apprentie risquait bien de se brûler méchamment les doigts au feu autour duquel elle jouait – qu’elle attisait même inconsciemment. « Qu’est-ce qui va se passer, au juste ? »
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MessageSujet: Re: for He is the salvation of us | Whilelmina   for He is the salvation of us | Whilelmina EmptyVen 28 Déc - 11:11


leon whilelmina
« we get what we deserve »
Un fanatique. La bonne blague. Quelques années plus tôt, avant l’Influenza, il aurait probablement rit de cette remarque. Ce n’était qu’avec la fin du monde que l’hispanique s’était rapproché du Seigneur ; et Whil faisait face à l’étrange mélange qu’était devenu Leon. Dans cette situation désespéré, l’homme qu’il essayait d’être n’avait clairement plus sa place ; mais, preuve de son avancement, certains éléments n’étaient plus dissociables comme sa foi par exemple, ancrée dans lui comme l’était sa violence. Il ne lui répondit pas, mais le regard qu’il lui lança pourrait la conforter dans sa comparaison. Mais si celle ci avait une part de vérité, ce n’était pas vraiment le cas. Ce n’était pas la foi qui faisait que Leon était encore là, c’était sa haine. Il la regarda, alors qu’elle déblatérait son flot de conneries, avant de pousser un léger soupir et de secouer la tête de manière négative. Il la regarda, et lui répondit très simplement, avec un ton qui était propre au sicario d’avant : « Je tue pour moi. Le reste, c’est du bonus » cette phrase, il ne l’avait pas pensé à ce moment là. C’était, comme beaucoup d’autres choses qu’il faisait inconsciemment dans ce triste contexte, un vestige de son passé.

Il arrêta de la regarder au moment où elle s’éloignait un peu. Il se lança dans la contemplation de l’angle de sa cellule, où croupissait une petite flaque d’eau, de sang ou de n’importe quoi d’autre d’ailleurs, difficile à dire. Il respirait maintenant, doucement et péniblement, essayant de se détacher de toutes les douleurs que son fou rire avaient déclenché en lui. Mais sa tête bascula à nouveau quand, l’autre qui s’était approchée à nouveau sans qu’il l’entende, lui adressa une nouvelle fois la parole. Il planta son regard dans le sien, essaya de réfléchir à ce qu’elle venait de lui dire, attendant patiemment qu’elle termine. Une fois que ce fut le cas, il ne dit toujours rien pendant un instant, se contentant d’humecter ses lèvres, craquelées par la sécheresse. Il lui annonça ensuite, très froidement : « Ce monde sera un endroit meilleur, et, j’aurais passé un bon moment. Qu’est ce que tu crois ? Que tu vas manquer à quelqu’un, hein ? » il gloussa. Provoquer la seule qui lui “tendait” la main depuis le début de sa captivité n’était peut-être pas la meilleure des idées. Mais elle même le disait ; ce qu’elle faisait, elle ne le faisait pas de bon cœur. Alors, à quoi bon se voiler la face ? Surtout face à quelqu’un qui portait un marque de piété, surtout par les temps qui couraient, et qui se retrouvait volontairement ici.

Néanmoins, il réalisa ce qu'il venait de penser. C'était la seule qui, pour l'instant, venait de l'aider dans ce trou à rat. Et s'il voulait, comme elle le dit, tous les tuer, alors il devait rester en vie. Il baissa la tête, avant de la relever, de la secouer et d'essayer de croiser son regard avant de lui annoncer : « Je m'égare, laisse tomber » et de se laisser à nouveau tomber, détendant ses muscles crispés pour essayer de s'enfuir de ce corps meurtri et endolori pour l'instant, le temps qu'il récupère. Une once de regret se forma alors au fond de lui, alors que le Leon d'Olympia reprenait le dessus l'espace d'un instant et réalisait tout le mal qu'il venait de faire en l'espace de si peu de temps. Il marmonna alors, d'une voix à peine audible, le début d'une confession-prière : « Pardonnez moi Seigneur car j'ai péché... » le reste devenant complètement incompréhensible.

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Whil Jennings
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MessageSujet: Re: for He is the salvation of us | Whilelmina   for He is the salvation of us | Whilelmina EmptyMer 2 Jan - 21:17


leon whilelmina
« we get what we deserve »
Rien, il ne se passerait rien. Mais là où elle aurait voulu entendre la conscience aigue de l’autre lui répondre, elle ne se heurta qu’à un mur assoiffé de violence et de vengeance. Pas de belle fin pour qui que ce soit, rien que l’annihilation de tous ceux qui croyaient pouvoir s’en sortir comme ça. Et puis, à qui manqueraient-ils ? Elle, à qui manquerait-elle ? A quelqu’un, au moins une personne ? « J’aimerais bien. » Touchée, et pas capable de le masquer, elle baissa à peine les yeux. Elle ne chercha pas vraiment à se cacher, sa jeunesse ne lui épargnait pas la sensibilité qui allait de pair. Whilelmina crevait d’envie de savoir que quelqu’un sur ce continent, dans cet état de malheur, pleurerait sa mort le jour où elle viendrait. Mais le plus triste était la conclusion de cet espoir un peu égoïste : il n’y avait sûrement plus qui que ce soit de vivant pour le faire. « Mais tu as raison, ça ne risque pas d’arriver. » lâcha t-elle sombrement. En colère parce que c’était vrai ou blessée parce qu’elle n’avait pas l’intention d’être confrontée à une vérité qu’elle préférait ne pas trop ressasser, le visage de la jackal se ferma et la brune se releva pour abandonner linge et soins de fortune, laissant l’homme giser là. Elle fit quelques pas pour se concentrer, prendre de la distance physique et mentale de cet élément perturbateur.

Elle aurait pu vouloir lui faire mal pour ce qu’il venait de dire. L’envie cavalait le long de ses veines. Œil pour œil et dent pour dent comme il l’avait si bien fait comprendre ; la douleur causée par ses propos en échange d’une souffrance physique. Mais Whilelmina sentait la croix peser délicatement dans son cou. Elle entendait les mots murmurés chaotiquement par le prisonnier, perdu dans des limbes qui frôlaient la folie. Tout à coup il avait cessé d’avoir l’air d’un fou pour s’avouer fautif et pêcheur. C’était la première fois qu’elle faisait face à un tel cas de figure et Whil n’avait pas de manuel pour apprendre à gérer ceux qu’elle devait maintenir en vie jusqu’au prochain combat. Il lui fallait improviser. Et la solution ne se trouvait peut-être pas dans l’opposition. « Il y a encore de l’eau. Tu devrais la boire. » Il avait à peine touché à la gourde, ses lèvres craquelées à peine humidifiées. La plus jeune ne comptait pas insister et attendre patiemment pendant des heures qu’il s’abreuve. Alors  Whil lui épargna l’effort inutile : elle versa la fin de la gourde dans ce bol sûrement un peu sale qui donnait l’impression d’une écuelle à chien qui traînait dans la cellule pour l’abandonner au besoin le plus primaire de l’homme, la soif. « Je la mets là. » Remords potentiel ou simple désir de ne pas montrer ses faiblesses à une ennemie, les réactions de l’homme s’envisageaient sans conteste. Il aurait été néanmoins stupide et franchement peu rocambolesque qu’il meurt de déshydratation.

Un peu plus loin de lui, à présent, elle éprouvait moins d’oppression et plus de discernement. Il valait mieux pour le moment qu’elle s’en tienne là. « Il va falloir éviter les mouvements brusques, sinon, tout ça n’aura servi à rien. » Et elle devrait à nouveau cautériser, à nouveau panser vulgairement, à faire mine de guérir alors que ce n’était que pour mieux préparer le martyr à souffrir. Whilelmina n’avait rien contre la tâche qu’on lui avait attribuée mais pour lui comme pour elle, c’aurait été une perte de temps.
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MessageSujet: Re: for He is the salvation of us | Whilelmina   for He is the salvation of us | Whilelmina EmptyMer 6 Fév - 17:26


leon whilelmina
« we get what we deserve »
Il cessa sa pseudo-prière, se tut en laissant son menton affaissé sur son torse. Il prit une grande inspiration, puis une grande expiration. Il leva ses yeux sombres pour les poser sur l’autre. L’espace d’un instant, durant lequel l’autre versait le contenu de sa gourde dans son bol, il n’était plus impassible. L’expression morne de son visage laissait maintenant entrevoir une once de regret, surtout au travers de ses prunelles que l’épuisement et la douleur avaient rendus ternes. Mais très vite, cette étincelle d’humanité se dissipa pour laisser place à du vide. Il suivit le mouvement du bol, alors que le bruit de l’eau qui avait été versée, et la vision des reflets lumineux sur la surface agitée du liquide qui semblait opaque dans cette sombre cellule. Il la regarda ensuite silencieusement s’écarter, alors qu’elle lui annonçait la couleur des jours à venir. Il ne put s’empêcher de porter à nouveau son regard sur le bol, et ne tarda pas à essayer de bouger pour boire, n’écoutant pas assez le conseil qu’il venait de recevoir. il laissa échapper un grognement, grinça des dents alors qu’il se penchait assez pour le récupérer. Il récupéra le récipient d’une main  tremblante, et, le porta à ses lèvres pour en tirer deux ou trois gorgées avant de le poser à nouveau. La douleur et la fatigue l’avait miné, au point où il n’était plus capable de boire correctement. Il regarda son reflet trouble, avant de chercher le regard de l’autre pour lui annoncer d’une voix rendue traînante par son état : « Heureusement qu’on a aucune dignité… Sinon, on serait bien dans la merde » où était la dignité quand on en était réduit à ça ? à être dans sa position. La sienne. La misère était la même, malgré les rôles différents.

C’était le Leon qui venait de parler. Le sicario était toujours là, certes, et il le sera à nouveau. Mais il n’allait pas écraser complètement l’homme qu’il essayait d’être. Il allait continuer de se battre pour ça, malgré tout. Rester en vie, mais surtout, rester lui-même. Et, bien qu’il ne l’admettera jamais aussi catégoriquement, c’était grâce à elle. Il n’allait pas rejoindre ces monstres. Il n’allait pas se laisser mourir. Il déglutit péniblement, avant de dévisager une nouvelle fois l’autre. Elle allait probablement partir, maintenant. Il poussa un soupir, avant de lui annoncer : « Pour moi, peut-être. Mais qu’importe. L’utilité de tes soins, c’est à ça que tu aspires ? » une nouvelle once de culpabilité fit visible dans son regard, alors qu’il rajoutait, d’un ton légèrement chevrotant  : « Tu aurais pu arrêter. Tu aurais pu empirer mon état. Et pourtant, tu ne l’as pas fais. Je crois que tu t’es simplement perdue, et j’espère que tu retrouveras ton chemin » alors qu’il avançait dans sa tirade, ses paroles devinrent un murmure. Sa conscience s’évadait, alors que son corps endolori demeurait. Il était en train de s’endormir, exténué, se mettant en veille pour se préserver alors même que l’autre n’avait pas encore quitté sa cage. Quand il se réveillera, il ne se souviendra plus de ces dernières paroles. Mais, elles étaient sincères, et la preuve qu’au fond, il avait au moins réussi dans une moindre mesure à devenir ce qu’il aspirait après tout ce temps.  
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MessageSujet: Re: for He is the salvation of us | Whilelmina   for He is the salvation of us | Whilelmina EmptyLun 11 Fév - 21:00


leon whilelmina
« we get what we deserve »
A cette distance, elle arrivait à le regarder sans rien éprouver. Sans avoir de peine ni d’empathie pour lui. Elle n’avait jamais vraiment besoin de prendre ces précautions habituellement mais cette fois, la donne semblait différente. Comme si le danger était ailleurs que derrière ces yeux sombres et ces airs menaçants. Non, ce n’était pas craindre qu’il tentât à nouveau de la tuer qui devait l’effrayer.

Elle le scruta en silence, buvant l’eau malgré la douleur que chaque geste lui demandait et s’abreuvant de celle-ci du mieux qu’il pouvait, sans en perdre une goutte ni se soucier de ce que cette écuelle avait vu passer. L’eau n’y avait pas toujours été saine et les lèvres qui s’y étaient posées avaient souvent fini par se taire une bonne fois pour toutes. A le voir, Whilelmina se rappelait de tous les individus qui étaient passés avant lui et qui le suivraient une fois mort. Bizarrement, sa mémoire avait fait l’effort judicieux et intelligent d’effacer le détail des visages de tous ces captifs. Il était plus simple d’avoir sur la conscience la souffrance, la folie voire le décès d’anonymes. Ils étaient tous identiques, confondus dans une masse sans nom et sans identité. C’était mieux ainsi.

Et elle aurait du continuer dans ce sens. Ne pas écouter la voix qui lui parlait, seulement agir comme elle l’avait toujours fait – sans véritable autre arrière-pensée que celle d’obéir aux ordres et de n’offrir aux rescapés de l’arène qu’un sursit temporaire. Pas l’ombre d’un espoir ni l’once d’une conversation. Leur parler, c’était leur accorder un moment d’humanité auquel ils n’avaient pas le droit. Whil avait commis un impair et en avait déjà trop dit en restant pourtant bien peu volubile. Elle s’était perdue, oui, il n’avait pas idée à quel point il avait raison sur ce coup. Pourquoi là, maintenant ? Peut-être était-elle juste un peu fatiguée et se laissait-elle ainsi plus facilement atteindre par ces mots. Voilà, ça ne devait être que cela. « Possible. » s’écouta t-elle dire d’une voix si basse et si blanche qu’elle aurait presque pu rêver avoir répondu cela.

Alors qu’elle s’apprêtait à ouvrir la bouche et à dire quelque chose d’autre, le timbre du geôlier revenu près de l’entrée la rattrapa, coupant court à la digression morte dans l’œuf qui ne quitta pas sa gorge. « WHIL ! » L’appel la fit sursauter plus que de raison. Elle tourna la tête instantanément, son regard orienté vers la lumière du dehors qui éclairait les premiers mètres de l’entrée au loin. « On t’attend, dehors. » Le garde n’avait pas besoin de préciser de qui il parlait. La jeune fille avait bien deviné qui s’impatientait non loin d’eux. Angus appréciait de moins en moins la savoir seule et loin de lui, apparemment. « J’arrive. » Soudainement agitée par l’impératif, la Jackal s’empressa de ranger ses affaires dans son sac. Lorsqu’elle eut fini, elle se releva mais pour fixer l’homme de ses yeux bleus avec intensité. « Pas de mouvements brusques. Je reviendrai voir les blessures demain. » Ou bien peut-être qu’elle enverrait quelqu’un d’autre à sa place. Tandis qu’elle quittait la cellule et refermait à clé la porte derrière elle, Whilelmina n’était pas sûre que retourner voir le prisonnier était une bonne idée. Une partie d’elle s’en méfiait comme la peste, intimement convaincue que sa présence n’apporterait rien de bon ; une autre s’interrogeait, se tourmentait. S’intriguait de cet homme qui se savait perdu mais qui avait décidé d’aller jusqu’au bout de son enfer personnel.
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