(I) trapped like a trap in a trap + aaghen

Peyton n’est plus certaine de rien, si ce n’est qu’Olympia ne peut se contenter de survivre seule et recluse. La ville n’est pas assez auto-suffisante pour tenir debout sans aide et sans alliance. Au départ, elle ne pensait pas sincèrement pouvoir encore envisager un traité avec Aaren Diggs, pas depuis l’asile proposé aux chacals mais force est de constater que la Carrière et Olympia se complètent plutôt bien. Bien sûr, énormément d’inconnues sont encore à prendre en compte avant qu’elle ne puisse avancer, concrétiser une possible union entre les deux clans. Et puis, de toute façon, le conseil – une moitié en tout cas - doit approuver cette idée. Pour autant, ça ne l’empêche pas d’amorcer la suite, sans pour autant balancer des promesses en l’air sous les yeux du fameux roi. Elle n’est pas comme ça, elle ne fonctionne pas de cette manière. Mais, de toute évidence, elle ne pouvait pas refuser d’accorder l’antiviral et l’aide médical nécessaire aux Carrières malades. Olympia est reconnue pour sa bonté, ça ne date pas d’hier, ce n’est pas la première ni la dernière fois que la ville risque de venir en aide à ce camp, qu’il y ait alliance ou non. Force est cependant de constater que la distribution de l’antiviral était le moment idéal afin de lancer sur le table le projet d’une future alliance, d’agiter ce dernier sous le nez de Diggs. Elle a saisi l’occasion et désormais, elle sait qu’elle a ses chances dans sa poursuite du traité pseudo diplomatique qui permettra d’assurer la pérennité de la ville. Hors de question de s’allier à la Mine. Hors de question de s’allier au Ranch. Le choix est évident, il ne manque plus qu’à convaincre le conseil ainsi qu’à peaufiner les moult détails. En attendant, il est préférable de ne pas s’attirer les regards, de faire profil bas, même si elle sait déjà que son déplacement au cœur de la Carrière risque d’échauffer les esprits, de faire jaser les rumeurs.

Parlementer s’est avéré bien plus fatiguant que ce qu’elle ne l’imaginait et c’est sans rechigner qu’elle cède les clefs de voiture à Aaghen. Elle aurait pu demander à Bass de l’accompagner, de lui servir de garde du corps, à l’exception près qu’elle préfère le savoir aux côtés d’Elie. Alors, le choix d’Aaghen s’est vite imposé. Malgré la distance instaurée entre eux, elle place cependant toute sa confiance en lui. Il faut bien avouer que depuis son empoisonnement et la perte de son enfant, elle est devenue extrêmement paranoïaque. En même temps, quoi de plus normal. Une bonne partie du trajet se déroule en silence, comme pour l’aller et elle regrette leur complicité d’autrefois. Mais, rien n’était clair entre eux, tout était trop compliqué, pas assez défini. Entre l’amitié, le fait qu’il ait été son mentor et la relation charnelle qu’ils ont entretenue il y a de cela un bon moment, rien n’était simple. Et puis, bien sûr, elle doute qu’il ait apprécié le fait qu’elle ait décidé d’unir Olympia au Ranch, même si c’était pour la bonne cause, tout comme elle est persuadée qu’il n’approuve pas – et ne comprend pas - son lien avec Abel Rhodes, comme la plupart des Olympiens. Alors, forcément, le dialogue s’est rompu entre eux.
Elle a le regard perdu dans le paysage et l’esprit ailleurs lorsque la voiture s’arrête soudainement. Son cœur loupe un battement tandis qu’elle observe les alentours à l’affût. « Merde, c’est quoi son problème ? » Elle fronce les sourcils, à la fois alertée et interpellée. Instinctivement, elle s’empare de son arme à feu avant de descendre du véhicule, prudente. Tandis qu’Aaghen fait le tour, elle s’accroupit, constatant le recevoir d’essence percé. « Si, ce n’est pas du sabotage, c’est qu’on a sacrément la poisse. » Qu’elle déclare avant de se relever, pointant du doigt la voiture pour qu’il juge par lui-même. Elle n’est pas experte dans le domaine de la mécanique mais elle n’est pas stupide non plus. « On doit être à une heure de marche d’Olympia. Il faut qu’on s’éloigne d’ici. » Parce que, clairement, le sabotage est intentionnel et si des guetteurs ne sont pas sur le point de les prendre en embuscade, c’est qu’ils se sont trompés de cible, pour autant elle en doute. La voiture a été contrôlée avant départ, elle était en ordre. Quelqu’un a dû trafiquer cette dernière à la Carrière pendant qu’elle discutait avec Diggs. « Soit, on cherche à me fait peur et à m'exprimer un mécontentement certain, soit on est suivi de près. Manquait plus que ça. » Après l’empoisonnement, le sabotage, à cette allure elle doute de passer le cap de la quarantaine.