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 Still with eyes meeting [Roxas]

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MessageSujet: Still with eyes meeting [Roxas]   Still with eyes meeting [Roxas] EmptyLun 21 Mai - 1:01

Still with eyes meeting
Two feet standing on a principle. Two hands digging in each others wounds. Cold smoke seeping out of colder throats. Darkness falling, leaves nowhere to go. It's spiraling down. Biting words like a wolf howling. Hate is spitting out each others mouths.
Le regard s’attarde sur les aiguilles, l’oreille se penche sur ce cliquetis dérangeant. L’esprit navigue en eaux troubles pendant que les mimines tracent quelques inscriptions sur le papier. L’encre dévie, trace une ligne sur laquelle la pupille lasse vient s’égarer. Il grogne dans sa barbe, Douglas en observant la trainée produite par distraction. L’attention qui divague avec ce temps auquel il n’accordait alors aucune d’importance. Pas plus qu’à ce monde extérieur où il n’a que trop rarement trouvé sa place. Pourtant, aujourd'hui, c'est différent. A tel point que le reclus se trouve partout sauf là où son corps se trouve en ce moment même. Les heures, les jours, toutes ces notions qu’il a laissé aux portes de la mine, elles le harcèlent, rouillent ses méninges et parasitent ses gestes. Le scientifique se redresse, les os craquent quand il reprend de la hauteur. La paume attrape la montre, la passe autour de son poignet. Simple mesure de sécurité. En exécutant des mouvements lents, il parvient à se jouer de la course interminable des minutes. Il a la semelle battant la terre quand le crépuscule s’amorce, la main sur la sacoche qu’il traine avec lui, matériel médical pour son seul patient. Et après, Dario le traitera encore d’insensible. Alors qu’il parcourt la zone prohibée juste pour s’enquérir de son état. La mine renfrognée à ce songe, Reed presse le pas à mesure que la nuit couvre sa sortie interdite. Il a obéi à ce que l’autre lui a dit. Éviter de se faire prendre en plein jour, de se faire voir par des témoins. Histoire de sortir de ce lieu autrement qu’avec quelques dents en moins. Mais au cas où, il a le couteau bien accroché à la ceinture.

Le cartésien a pris soin d’assurer ses arrières mais a négligé de mieux connaitre ses avants. La lame embarquée, oui mais pas de boussole ou de carte pour orienter sa progression hasardeuse. A chaque fois qu’il s’aventure hors de son labo, il finit par perdre la trace du chemin, se retrouve à crapahuter dieu seul sait où. Et comme il n’est pas croyant, c’est dire comme ces zones isolées lui paraissent être le bout du monde. L’ermite fout le pied dans une partie encore plus exotique pour lui que toutes les autres. Plus dangereuse également. Mais cela, il le comprend très rapidement quand le canon d’un flingue se relève dans sa direction. Décliner son identité ? « Pourquoi faire qu’il lui sert. Je vais voir Dario Mendoza. »Qu’il ose même lui expliquer. Le nom n’impressionne pas le petit malin qui l’approche, avise la seule arme que le barbu possède. « J’ai les mains levées à quel moment j'aurai le temps de l'attraper ? Je me suis perdu. Ce ne devrait pas être trop compliqué à comprendre même pour quelqu’un dans votre genre. » Pas doué avec les mots, encore moins avec le tact. Il se mange un coup de crosse dans les côtes vif. Un grognement et les fioles qui s’entrechoquent dans la besace. Pas assez fou pour répliquer, il tourne les talons mais l’autre lui dit de ne surtout pas bouger. Ne pas tourner le dos à son ennemi donc, il fait volteface et avise la seconde ombre se joignant à la petite sauterie. « Parce que vous avez appelé des renforts en plus ? Qu’est-ce que vous croyez que je viens foutre ici ? Poser des bombes peut-être entre deux taudis qui vous servent de maison ? » Qu’il réplique avec agacement. Oubliant sans nul doute qu’il transporte une marchandise bien précieuse et qu’il serait mal avisée qu’elle soit étudiée, voir confisquée. Dans la pénombre, les deux visages restent anonymes. Mais l’émotion latente de l’égaré, elle, elle possède bien un nom. L’impatience.
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MessageSujet: Re: Still with eyes meeting [Roxas]   Still with eyes meeting [Roxas] EmptyMar 22 Mai - 13:53


douglas roxana
« Love isn’t soft, like those poets say. Love has teeth which bite and the wounds never close. »

La tête encombrée de pensées parasites, elle se tourne et se retourne sur sa paillasse de fortune. Inapte à trouver le sommeil en dépit des grains de sable qui s’agglutinent contre ses rétines. L’adrénaline qui pulsait constamment dans ses veines à Stonebriar s’est dissipée pour céder sa place à une morne routine. Trop de temps à perdre, pas assez d’ennuis. Les minutes qui s’égrènent dangereusement, ravivent des plaies béantes. Les fantômes du passé, morts ou vifs, viennent tous lui rendre visite à tour de rôle. Ils s’accrochent à son palpitant nécrosé, le tirent vers le fond comme des enclumes. Lui retournent l’estomac chaque fois qu’elle cherche à se perdre dans des limbes plus accueillantes. Elle en grogne, se maudissant de ne pas parvenir à faire le vide. Ressasser n’apporte rien. Les éclats de voix à quelques mètres ont le mérite de l’extirper de ses souvenirs mortifères. Elle reconnait aisément le chacal. Le second timbre lui fait l’effet d’une décharge électrique. Elle en reste interdite, tend l’oreille pour mieux en saisir les notes singulières. Avant de secouer la tête et de se rabrouer elle-même. Il ne peut pas s’agir de lui, c’est impossible. Son esprit éreinté lui joue seulement un sale tour. Attirée par le bruit comme un insecte à une ampoule électrique, elle ne manque toutefois pas de se lever, sans oublier de ramasser son jouet préféré au passage.

Les deux silhouettes se découpent dans l’obscurité, la contraignent à plisser les yeux. Les prunelles folles s’écorchent contre l’intrus, alors qu’elle s’approche sur le côté. Toujours la même sensation familière, qui picote, se répand furieusement de la tête aux pieds. « - C’est quoi tout ce boucan ? » Qu’elle crache, en déguisant la nervosité palpable derrière des couches d’agressivité. « - T’es venu faire quoi ici le rigolo alors, du tourisme ? Il manque les cages mais tu peux quand même essayer de nous lancer des cacahuètes si tu veux. » Elle esquisse un pas supplémentaire en avant, et enfonce plutôt brutalement sa batte de base-ball dans l’échine offerte. Un sourire carnassier se dessine, à peine visible dans l’encre nocturne. Elle n’a plus besoin de se forcer pour être infecte avec les étrangers. Depuis des lustres. Ils le lui rendent bien de toute façon, en particulier ici, où les rescapés leur font quotidiennement comprendre qu’ils ne sont pas les bienvenus. Qu’on préfèrerait les voir partir. Celui-ci ne fait sans doute pas exception à la règle, avec son ton condescendant. Elle mettrait même sa main à couper qu’il ne crèche pas à la Carrière, compte tenu de sa remarque sur leurs taudis et de son piètre sens de l’orientation.

« - Il est bien joli ton sac, tu les entreposes là-dedans peut être ? Pourquoi tu l’ouvrirais pas qu’on regarde un peu, tu nous ramènes quoi ? T’inquiète pas, on est pas des sauvages, on va pas t’empêcher d’aller tirer ton coup avec Mendoza si tu nous payes un droit de passage. » Comme un rapace en quête d’une charogne à dévorer, elle fait le tour de l’individu, le détaille avec intérêt. Et se décompose littéralement une fois le visage dans son viseur. La découverte lui fait l’effet d’un violent coup de fouet, frappe les chairs avec hargne. Lui arrache des frissons perceptibles. Les traits se sont estompés dans sa mémoire défaillante, mais elle est encore apte à les reconnaitre entre mille. Ils semblent plus éreintés, plus âgés, et la mâchoire est désormais mangée par une broussaille poivre et sel. Aucun doute néanmoins. Elle recule aussitôt, comme piquée par une mouche. L’arme retombe contre les gravillons, tape fort contre le sol sans qu’elle ne la lâche pour autant. La rouquine s'y agrippe au contraire, jusqu'à en faire blanchir les jointures de ses articulations.

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MessageSujet: Re: Still with eyes meeting [Roxas]   Still with eyes meeting [Roxas] EmptyJeu 24 Mai - 0:56

Still with eyes meeting
Two feet standing on a principle. Two hands digging in each others wounds. Cold smoke seeping out of colder throats. Darkness falling, leaves nowhere to go. It's spiraling down. Biting words like a wolf howling. Hate is spitting out each others mouths.
Les intonations grignotent les tympans, remontent jusqu’à la mémoire légèrement ébréchée du scientifique. Sensation de familiarité qui ne le quitte pas mais qu’il décide sciemment de nier. Encore une histoire de feeling qu’il rejette au second plan par nécessité, pour se concentrer sur les faits. Bien loin de se douter, Reed pour l’instant que la furibonde appartient au passé. Les paroles acerbes de l’ombre filante ne font qu’exacerber l’antipathie de l’égaré. « Ça aurait le mérite de vous faire avaler autre chose que la boue et votre propre médiocrité. » Qu’il fait remarquer sèchement avec mépris. Trouver les ennuis semble si facile pour lui, un jeu d’enfant. A croire qu’il se délecte de toujours dénicher les emmerdes. Même en pleine nuit, dans un camp relativement désert. Une petite expérience qu’il espère pouvoir dissimuler à Dario. Le dos reçoit la batte, un grognement lui échappe. La mâchoire serrée, la paume redescend déjà, atteint le couteau. Les provocations de la menaçante volent au-dessus de ses considérations, l'heure est déjà à l'action. Peut-être pourra-t-il les blesser et s’enfuir. Isolé à la mine, il sera intouchable. Un plan bancal qu’il se sent obligé de construire froidement.

La prédatrice observe sa proie, croit pouvoir la dompter sans nul doute. Alors que Douglas s’apprête à lui renvoyer son air de défi, toute la colère déserte ses traits, chassée par la surprise. Les prunelles réapprennent la courbe du nez, des cils, des pommettes. Elle recule, il se fige. Cela résume si bien l’entièreté de leur relation qu’il pourrait presque se mettre à rire nerveusement. Lui n’a jamais bougé pendant qu’elle lui échappait. Roxana, elle a toujours fui en premier. Les mots voudraient basculer hors de la gorge, il est pétrifié. Convaincu d’avoir encore la tête collée au bureau, de se faire secouer d’une minute à l’autre par Ryce et puis d’oublier jusqu’à la nature même de ce rêve. Le souffle légèrement court et la pupille assoupie, il se perd dans les probabilités. Les mathématiques, ça rassure et cadre l’émotion. Ça ne le sauve pas du choc. Ça ne le préserve pas plus du contexte. Le troisième luron rappelle sa présence en fichant un autre coup de crosse dans l’épaule cette fois-ci. Léger mouvement de la carrure qui accuse mais qui ne semble pas plus que ça perturber le mutique. « Alors, elle t’a dit de montrer la marchandise. » Sans jamais perdre le contact visuel avec la rousse, le quadragénaire répond à la demande. « Dis à ton ami que je ne compte pas répondre à la violence. » Puis, les questions surviennent. Elles sont un millier à se bousculer là-dedans.

La maison vide, elle, le gosse, envolés. Des survivants eux aussi malgré tout. Pourquoi ça devrait le surprendre ? Ça a toujours été une battante. « Depuis combien de temps ? » Qu’il lui demande subitement avec beaucoup de austérité. « Combien de temps ? » Qu’il répète aussitôt sans parachever réellement son raisonnement. Combien de temps qu’elle se trouve là juste sous son nez ? Combien de temps passé depuis leur dernier différend ? Combien de temps lui a-t-il fallu pour se tirer de son domicile sans même chercher à le contacter ?  Cela en devient ridicule. Lui-même en a conscience. Pour une fois. Ça ne l’empêche pas de répliquer avec animosité avant que le soulagement ne lui donne envie de mettre de côté le poids de leur passif commun. Cette vulgarité la caractérise si bien et ça ne devrait pas l’attendrir. Ça devrait l’énerver. Il fait semblant de jouer l’offusqué pour garder le rôle qu’elle lui a toujours laissé. Le seul qu’elle lui ait attribué. « Et tes fantasmes libidineux, tu te les garderas à l’avenir, merci. » Celui de l’emmerdeur, du moralisateur. Celui du beau-frère, du rejeté. Il a besoin de justifier Son choix sans arrêt. Parce que ça lui donne bonne conscience à lui aussi. Reprendre les choses là où ils les ont laissé, c'est réconfortant. Surtout que Reed, il n'aime pas le changement. Et que c'est plus simple de se cacher derrière la rancune que d'avouer le manque viscéral qu'elle a causé.
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MessageSujet: Re: Still with eyes meeting [Roxas]   Still with eyes meeting [Roxas] EmptyVen 25 Mai - 14:47


douglas roxana
« Love isn’t soft, like those poets say. Love has teeth which bite and the wounds never close. »

Une substance pâteuse racle la gorge, assèche littéralement son palais. Le visage livide, elle est subitement à court de mots, de menaces. Stupéfiée par l’apparition d’un fantôme. Les prunelles bleutées le bouffent du regard, se réapproprient les traits déconstruits par sa mémoire défaillante. Les années écoulées ont suffi à enterrer l’espoir de le revoir un jour. Elle s’y est résignée, à ce qu’il reste une plaie mal refermée, suintante de sel et d’amertume. Les regrets s'abattent sur elle comme une vague, font rouler des glaçons sous la peau. La rouquine ignore totalement comment composer avec ces retrouvailles. Brusquement, il n’y a plus rien. Plus de verve, d’arrogance, d’ironie. Juste un gros coup de vie dans la gueule, et les entrailles qui se tordent d’anticipation. C’est l’impatience de l’autre chacal qui lui fait reprendre ses esprits, la fait sursauter. La mâchoire se serre, encaisse le choc comme s’il lui avait été destiné. Elle doit se retenir d'engueuler la brute, les nerfs à vif. Il ne saisirait pas une telle réaction épidermique. L’agressivité est naturelle avec les étrangers. « - Mais nous on devrait répondre au sarcasme ? » Lâche-t-elle finalement, en s’efforçant de se ressaisir. De retrouver sa répartie mordante pour reconsolider l’armure fissurée. Le contact familier de ses phalanges avec le bois l’aide aussi à ne pas perdre pied.

La même question répétée, visiblement importante pour lui. « - Combien de temps que quoi ? Tu devrais penser à mettre des sous-titres, au cas où ça t’échapperait, je ne sais toujours pas lire dans tes pensées. » L’agacement teinte le timbre de sa voix, lui fait retrouver ses accents tranchants. Elle se résigne à détacher son regard des rétines magnétiques pour intercepter celles de son acolyte. « - Va faire un tour, je vais régler ça. C’est un… vieil ami. » L’adjectif ne rend pas vraiment justice à ce qu’il a été pour elle, à ce qu’il sera toujours qu’elle le veuille ou non. Il résonne douloureusement dans la cage thoracique, lui fait du mal. Mais elle n’a jamais vraiment su le définir au fond. Les envies fantasmées et la réalité décevante sont toujours entrées farouchement en contradiction. Et que pourrait-elle dire d’autre ? Le nommer comme son beau-frère, seul titre vraiment légitime, aurait été encore moins salutaire. La pire erreur de son existence, même si elle ne lui a jamais dit. Un signe de tête pour encourager le teigneux à obéir, visiblement sceptique. L’énergumène hésite puis marmonne dans sa barbe, avant de s’éloigner plus loin devant son insistance. Pas trop, pour continuer de surveiller l’intrus à distance.

Les sphères d’acier se reportent sur Douglas, détaillent la dégaine transformée par la survie. « - Je remarque que ton balai dans le cul est toujours bien vissé à sa place en revanche. Dommage que tu le laisses s'y épanouir. Tu lui veux quoi à cet abruti de Mendoza en pleine nuit ? Vu que c’est apparemment pas un rendez-vous galant pour te faire sauter la rondelle. » Insiste-t-elle, surtout pour faire diversion. Repousser le plus possible le moment d’évoquer l’après-épidémie, les horreurs rencontrées puis perpétrées à son tour sans vergogne. Elle ignore ce qu’il est devenu, s’il est aussi bousillé qu’elle, mais elle doute fort qu’il ait sombré dans les mêmes extrêmes. Qu’il pardonne et comprenne. Il la méprise surement déjà pour ses travers. « - Et va quand même falloir l’ouvrir ton sac, les bouseux médiocres ont une réputation à tenir tu comprends. » Elle le susurre, faussement mielleuse, pour ne laisser transparaitre qu’à moitié la vexation. Elle hésite à lui demander si sa femme est dans le coin, ce que sont devenus ses gosses. La crainte qu’il lui retourne l'interrogation triviale l’en dissuade. Une gamine perdue dans la nature, un môme dévoré. Elle est définitivement sortie de la course pour le titre de la mère de l’année.  
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MessageSujet: Re: Still with eyes meeting [Roxas]   Still with eyes meeting [Roxas] EmptyDim 27 Mai - 22:21

Still with eyes meeting
Two feet standing on a principle. Two hands digging in each others wounds. Cold smoke seeping out of colder throats. Darkness falling, leaves nowhere to go. It's spiraling down. Biting words like a wolf howling. Hate is spitting out each others mouths.
Les lignes ennemies sont clairement tracées, elle appartient à l’autre camp maintenant. De toute façon, Roxana, elle n’a jamais joué dans son équipe. Préférant la compagnie des autres, s’entichant des pires ordures. Un constat vexant qui a pu l’irriter par le passé, qui a même été jusqu’à l’achever quand son frère s’est mêlé à l’équation. A croire qu’elle lui aura réellement arraché toute dignité. Et qu’elle ne compte pas s’arrêter là. Même après une pandémie et des chances de survie frôlant le zéro, elle se replace en adversaire, à le tester, à le provoquer, à le bousculer. Mécanique coutumière à laquelle une nouvelle dose d’amertume s'ajoute. Elle est devenue l’étrangère défendant son territoire. Le scientifique note qu’elle ne soulève pas l’acte gratuit, violent de son comparse, ce qui redouble l’effet du coup sur sa carcasse. « Tu as raison, le sarcasme provoque plus de dégâts qu’un passage à tabac. » Qu’il ironise en exagérant sans nul doute le propos pour souligner l’absurdité de cette remarque. Il a les traits crispés, les doigts qui se referment sur la lanière de son sac. C’est à peine si l’égaré se rappelle de ce qu’il est venu foutre dans ce patelin. S’il n’avait pas perdu de vue son chemin, il n’aurait jamais su. Il ne l'aurait même pas vue. Ça lui glace le sang de le conscientiser.

Le regard effleure à peine la silhouette qu’elle renvoie. Ami, qu’il songe en riant jaune intérieurement. Cette simple définition le dérange mais il décide de ne pas la relever. L’absence de témoin fait redoubler sa nervosité inconsciemment. Dans cette obscurité, entouré seulement de remords, de silence et de sa présence, il lui parait plus compliqué de maintenir les apparences en place. Les hostilités reprennent de plus belle malgré ses attentes sans doute démesurées sur la question. Maintenant qu’elle ne doit plus impressionner le gorille, il se serait attendu à quelque chose de plus élaboré niveau communication. Mais qui croyait-il tromper ? Tous deux ont de piètres aptitudes dans ce domaine. Reed, le premier. Au lieu de désamorcer ce petit jeu de pouvoir que la joute entretient, il la renforce. « Et je remarque que l’apocalypse ne t’a toujours pas dotée d’un semblant de bonnes manières. Pour la classe, on repassera. Si avoir un balai dans le cul signifie pour toi, être pourvu d’un vocabulaire qui ne rase pas le sol et avoir d'autres considérations que ce qui se passe sous la ceinture, soit. » Susceptible, Douglas, quand le jugement provient de sa bouche, qu’il dépeint une réalité qui l’a sans doute éloignée de lui.

Pas assez décoincé, pas assez bavard, pas assez roublard de toute évidence. Pas assez con non plus pour le goût personnel de la belle. Mais le problème ne se situe plus à ce niveau. « Et en quoi ça te regarde ce que je transporte ? J’ignorais que la carrière avait son service douanier. Quel revirement professionnel, ça te change de l’odeur de malbouffe et de l'huile bon marché. » Dire qu’elle avait toutes les capacités pour devenir ce qu’elle voulait et qu’elle a choisi une voie bien minable. Une voie qui ne lui a jamais permis l’épanouissement. Qui est-il pour pouvoir l’attester ? Mais qui est-elle, elle aussi, pour lui réclamer des explications ? « Je n’ai pas de comptes à te rendre sur mes actions. On n’est pas mariés à ce que je sache. » Comme si ça aurait changé quelque chose. Comme si ça servait à quelque chose de le rappeler, de le surligner. Ça l’épuise déjà, de ressasser sans même aborder frontalement les sous-entendus qu’il propulse ci et là. Il a eu le temps d'y penser à ce mariage foireux, sans fioles pour occuper les paluches, sans théorie scientifique pour secouer les méninges. Le regard se plante dans les prunelles de la rousse avec un peu plus de douceur néanmoins pour rattraper son discours. « C’est vraiment comme ça que tu comptes traiter avec moi ? Avec irrespect et grossièreté ? Si ça te dérange tant que ça que je sois encore vivant, il suffit de le dire. Et je peux tout aussi bien repartir d'où je viens dès maintenant. » Le ton toujours aussi sec, la paume toujours repliée sur sa précieuse cargaison. Et la conviction de gâcher ce qui tient pratiquement du miracle.
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MessageSujet: Re: Still with eyes meeting [Roxas]   Still with eyes meeting [Roxas] EmptyDim 8 Juil - 0:57


douglas roxana
« Love isn’t soft, like those poets say. Love has teeth which bite and the wounds never close. »

Pas la moindre délicatesse entre les dents de la rouquine. Juste du sarcasme et un vocabulaire cru. Elle ne cherche pas à le ménager, reprend aisément ses vieilles habitudes. Elle n’a jamais été très tendre avec lui, pourquoi changer ? Le fait qu’ils aient tous les deux survécu à une apocalypse zombie n’est visiblement pas une raison suffisante. La mauvaise comédie s’est muée en naturel confondant avec les années. Ce qui n’était à l’origine qu’une tactique douteuse de la gamine pour ne pas trahir ses émois est devenu à ce stade une armure soudée à même la chair. Si solidement ancrée qu’elle ne sait plus comment s’en défaire sans tout arracher. Toujours plus facile d’enrober l’attachement sous des couches de fiel que d’assumer. Que d’accepter de se montrer vulnérable même rien que l’espace d’une misérable minute. « - Parce qu’elle te sert beaucoup ta classe à toi dans la survie ? Tu fais tellement bien la conversation aux macchabées que ça les dissuade de te croquer ? Si même eux arrivent à être gonflés quand tu bavasses, tu devrais surement t’en inquiéter. » Les remarques moqueuses ne l’atteignent pas au sujet de sa vulgarité. Elle ne prétend pas valoir mieux que ça, même si elle s’est essayée à endosser le rôle de la maitresse de maison exemplaire. L’épouse dévouée qui gère la carrière de son mari sportif avec brio, qui oublie qu’il a brisé la sienne en l’engrossant sans crier gare. C’est l’une des choses qu’elle apprécie chez les chacals. Ils ne prétendent pas être ce qu’ils ne sont pas. Ils ne s’embarrassent pas de manières et dénigrent les courbettes inutiles. Ils s’imposent qu’on les accepte ou non, ne se plient pas à la volonté des autres. C’est bien plus estimable à ses yeux que l’hypocrisie dont font preuve ceux qui estiment ne pas manger de ce pain-là.

Les railleries la ramènent cruellement à une période peu glorieuse de son existence, lui font l’effet d’une gifle. Il a été là pour admirer sa chute, pour venir lui glisser un billet sur la table quand elle avait le dos tourné, s’assurer qu’elle s’en sortait. Qu’il se permette de faire référence à ses jobs miteux de la sorte la blesse davantage qu’elle ne veut bien le montrer. C’est affreusement stupide pourtant, d’accorder encore de l’importance à son estime, quand tout s’est déroulé dans une autre vie. Il ternit l’image idéalisée qu’elle avait de lui, celle du soutien indéfectible resté à ses côtes contre vents et marées. Du pilier qu’il incarnait, en dépit des divergences qui auraient pu le conduire à s’effriter. Elle a l'impression de se prendre son mépris dans la figure. « - T’as raison, maintenant c’est le grand luxe. Par contre je me farcis encore un tocard moralisateur, c’est intemporel on dirait. » La langue claque sèchement contre le palais, les prunelles se veulent polaires. L’affection chassée des rétines par l’ego meurtri. « - J’ai plus ton frère sous la main, je dois être nostalgique faut croire. » Siffle-t-elle, sans parvenir à s’empêcher de guetter une réaction dans les pupilles glacées. Le vieil automatisme a la peau dure. Elle en a perdu des heures à le provoquer, à le titiller pour déclencher un simulacre de jalousie. En vain, ou pas suffisamment pour abaisser les barrières du moins. Plus imprenables que la Grande Muraille de Chine.

Repartir d’où je viens dès maintenant.
La menace voilée la fait frémir, crispe ses phalanges contre l’arme qu’elle n’a pas lâchée. Le haut du corps se propulse quasiment automatiquement en avant, freiné des quatre fers par les guiboles farouchement enracinées au sol. Subitement, elle a envie d’attraper son bras pour le retenir, au cas où il déciderait de s’éloigner. Ses muscles se contractent instinctivement néanmoins, à l’idée de toucher un autre corps, même par-dessus un morceau de tissu. « - Est-ce que je me suis déjà comportée autrement avec toi, Caliméro ? De mémoire, ça a toujours été la règle du jeu non ? » Souffle-t-elle abruptement, le timbre légèrement moins sévère. Infime différence dans les notes acerbes. « - T’essaies de faire quoi là, de prêcher le faux pour avoir le vrai ? C’est pas parce que je ne te tombe pas dans les bras que je maudis le karma de t’avoir remis sur mon chemin, c’est pas la peine de prendre la mouche pour si peu. » Elle le soupire, lève les yeux au ciel pour souligner la puérilité de ses réactions. « - Et puis tu proposes de m’offrir le thé et les petits fours pour évoquer le bon vieux temps toi peut être, dans ta grande mansuétude ? » Un ricanement mauvais s’échappe de ses lèvres alors qu’elle lui renvoie la balle. Elle ignore d’où il vient, mais elle sait déjà qu’elle ferait désordre s’il l’y emmenait. « - Mon autorité reste très relative ici, mais je pourrais éventuellement t’aider si tu te montrais coopératif, au lieu de faire ta tête de nœuds. » Aider, presque une grossièreté dans sa bouche. Je ne suis pas ton ennemie, qu’elle manque de justesse d’ajouter. L’affirmation la plus erronée et ironique qu’elle pourrait lui délivrer. Elle l’est forcément, par nature. Même si l’organe rabougri entre ses côtes lui hurle tout l’inverse, se débat violemment dans sa cage thoracique pour le démontrer.  
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MessageSujet: Re: Still with eyes meeting [Roxas]   Still with eyes meeting [Roxas] EmptyVen 13 Juil - 20:32

Still with eyes meeting
Two feet standing on a principle. Two hands digging in each others wounds. Cold smoke seeping out of colder throats. Darkness falling, leaves nowhere to go. It's spiraling down. Biting words like a wolf howling. Hate is spitting out each others mouths.

La rouquine ne se laisse jamais avoir par les mots, elle en fait même ses cruels alliés pour parvenir à le déstabiliser. Toujours ce feu qui vient se heurter à la glace. Inutile de préciser qui remporte généralement le combat. Quand bien même, la banquise recule, elle veille toujours à ne pas montrer le changement abrupt que la chaleur provoque inéluctablement. Ainsi, le scientifique se croit être le seul à se prendre réellement des coups durant ces joutes verbales offensantes.  La mâchoire serrée mais le regard toujours aussi droit et orgueilleux, il doit se faire violence pour ne pas se mettre à tourner simplement les talons. Le miracle seul suffit, néanmoins, à le décourager de se lancer dans une telle entreprise. Impossible pour lui de fuir dans le plus grand silence. Ses yeux se plaisent un peu trop à retrouver ses traits. Alors il tient bon, fait front devant l’audace de la rousse pour parvenir à s’octroyer encore quelques instants à ses côtés. « Surprenant que tu sois toujours en vie en tenant de tels propos. Ce n’est sûrement pas avec tes talents d’oratrice que tu as pu te faire une place ici, je suppose. » Il ne perçoit même pas le double-sens de sa remarque, songe plutôt à cette barbarie dont la fougueuse a dû faire preuve pour réussir à inspirer un semblant de peur et par extension, de respect. Douglas l’admire quelque part pour ça mais s’en fait un principe de rejeter cette brutalité qui ne révèle pour lui, que d’un manque de réflexion. Pas assez posée, Roxie, c’est sans doute pour ça qu’elle est tombée enceinte à un âge si jeune. Un jugement qu’il a sciemment porté pour réussir à tolérer ce fait à défaut de l’accepter.

Elle sait très bien, la vicieuse, où frapper pour que ça blesse. Le regard du quadragénaire se glace dès qu’elle évoque le mariage foireux. Ce goût ne s’évapore pas au bout de la langue. Celui de l’échec, la douleur d’avoir loupé absolument tout avec elle. Et même quand ils auraient pu tout recommencer, tout ce passif les a tenu éloigné de le considérer, ne fusse qu’un instant. Des blessures trop profondes que son amie d’enfance lui a causé, des plaies qu’il n’a à aucun moment désinfecter. Ophelia a servi de bandage pendant quelques temps. Mais ça n’a pas suffi. Rien ne suffira jamais. Il se renfrogne, accroche ses paluches plus férocement que jamais à sa sacoche.  « C’est bien ça ton problème, tout n’est qu’un jeu pour toi, Roxana et apparemment, tu n’as toujours pas assez mûri pour que je cesse d’être ce tocard moralisateur. Ça ne m’a jamais amusé que tu me traites comme un chien galeux sur lequel tu pouvais allégrement cracher.  J’ai passé le stade de la maternelle, toi, tu y es, apparemment, restée calée. Ça doit être pour ça que ça a si bien collé avec mon frère et son immaturité. » Œillade assassine, deux pas d’exécuté pour creuser un peu plus de distance entre eux. Comme si ça allait diminuer la souffrance qu’elle génère. Il aimerait ne pas réaliser que même ça, ça lui a manqué. Stimulation invétérée pour le reclus. Pouvoir atypique que seule la carrière dispose sur lui.  « Je ne suis pas chez moi, contrairement à toi et je ne t’ai pas insultée. Alors je te prierai de ne pas inverser les rôles. » Grognement, animal acculé qui parfois, en perd la raison première de sa venue.

Puis, ça lui revient en pleine face, Dario en train d’agoniser et ça provoque sa culpabilité, de se tenir encore là à débattre du passé avec le spectre de celle qui a compté. La mission lui revient néanmoins et avec elle, plus de détermination à s’opposer au chantage. « Tu me prends pour un abruti ? Tu vas juste réquisitionner ce que j’ai et je n’ai pas de temps à perdre avec ça. Je n’ai rien fait d’autre que de poser ma semelle ici, ce n’est pas un crime, il me semble ? De toute façon, je ne suis même pas sûr de savoir si je peux encore te faire confiance. Sachant que tu t’es bien dépêchée de te tirer sans te retourner quand ça a dégénéré. J’en déduis que tu t’en foutais de ce que tu laissais derrière toi. Alors entre moi et ma cargaison, j’ose aisément imaginer ton choix final, cette fois-ci aussi. » Maison vide, femme et enfant partis. Et lui, comme un imbécile qui croit qu’elle va vouloir le retrouver pour mieux se tirer au début de l’épidémie. Il pensait que c’était un peu son rôle de la protéger. Peut-être que ça le rassurait de l’envisager sous cet angle. Ça lui donnait l’impression qu’elle devait rester proche pour une autre raison que celle qu’il ne voulait pas s’avouer. C’est lui qui avait besoin qu’elle soit là. Mais la fougueuse a toujours su mener sa barque, a toujours été à même de combattre ses propres désastres.  « Je ne sais pas pourquoi je m’en faisais, tu étais bien plus faite pour ce monde chaotique que la moyenne. » Elle s’adapte, lutte. Pulsions animales qui semblent l’animer et la garder en vie. C’est un compliment mais il fait sonner ça comme un sale défaut volontairement. Pour camoufler toujours plus, son sentiment d’infériorité et son attachement vorace qui bouffe tout en lui jusqu’à sa propre estime.
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MessageSujet: Re: Still with eyes meeting [Roxas]   Still with eyes meeting [Roxas] EmptyMer 1 Aoû - 3:37


douglas roxana
« Love isn’t soft, like those poets say. Love has teeth which bite and the wounds never close. »

Un coup envoyé pour un autre rendu. Il vise tout aussi bien si ce n’est mieux qu’elle, ne se laisse pas déstabiliser par sa répartie acide. Il n’a de toute évidence jamais compris pourquoi elle faisait ça. Pourquoi elle cherchait autant à le bousculer, à le pousser dans ses retranchements. Trop orgueilleuse pour accepter de se montrer sous un jour plus vulnérable. La bile s’échappe de ses lippes par automatisme désormais, sans avoir à réfléchir. Il recule, et elle en crache davantage pour le retenir. Piquer son ego à vif pour le convaincre de rester encore un peu. Juste une misérable minute supplémentaire. Le temps de s’abreuver des traits oubliés, les mémoriser à nouveau pour se réfugier dans leur souvenir plus tard. Elle n’est pourtant pas certaine de vouloir se rappeler de l’expression sévère arborée, des rétines qui la fusillent plus qu’elle ne l’électrisent. « - Ah bon ? Toutes mes excuses. Entre la touffe de poils sur la tronche, les grognements et les aboiements intempestifs… J’aurais juré que t’étais venu trainer ici pour récupérer ton stock de puces et parfaire le costume. » Ce n’est pas elle qui viendra mettre un terme à la joute verbale. La rouquine préfère l’alimenter, faire craquer des branches pour les jeter dans le brasier. « - J’ignorais que je t’avais tant tyrannisé. Bientôt je vais entendre que je te harcelais. » Pas la moindre compassion dans son timbre. Froideur et moquerie bataillent pour s'octroyer la part du lion. « - Et tu sais quoi ? Elle t’emmerde la cruche de maternelle. Ton frère avait au moins le mérite de ne pas péter plus haut que son cul. Pour qui tu te prends au juste, une figure parentale ? Mon supérieur ? » La colère roule sur sa langue, perles amères imprégnant son palais d’un arrière-goût de soufre. Froissée par les répliques acerbes de son vis-à-vis.

Il en faut peu pour réveiller les pulsions violentes, l’envie de planter ses ongles dans la joue en broussaille. Lui faire ravaler sa morale à trois francs six sous. Se faire juger par lui reste terriblement déplaisant, même après avoir renoncé depuis longtemps à s’attirer ses faveurs. « - T’en as pas marre de te victimiser Douglas ? T’avais pas assez à faire avec ta propre famille ? J’étais de la tienne uniquement par alliance, je te rappelle. J’ai aucun compte à te rendre mais pour ta gouverne, l’un de mes frères est venu me chercher. » Le besoin de se justifier est là, affreusement présent en dépit des efforts pour le refouler. Il va de paire avec celui de se dédouaner, d’évacuer la culpabilité qui l’a rongée, de ne pas l’avoir cherché. Elle n’a pas tout à fait saisi l’urgence de la situation à l’époque, le caractère irrémédiable de leur fuite. « - Je pensais qu’on reviendrait plus tard. Que c’était juste… temporaire. Mais non, je suis navrée, t’étais effectivement pas ma priorité à ce moment-là. » L’ironie suinte, mais n’empêche pas la voix de trembler. Repenser à son fils ravive une douleur sourde au creux de sa poitrine. Elle le revoit se faire emporter par la horde, elle peut réentendre les hurlements cisailler ses tympans. Les siens ou ceux du gamin, quelle importance désormais ? La mémoire fourbe efface les détails, mélange le fil des évènements. Le gosse perturbé aurait pu tout aussi bien enlacer les cadavres de son plein gré. La terreur brute, son incapacité à le sauver, sont intacts cependant. L’impuissance reste solidement amarrée dans les viscères, tout comme sa haine contre le cadet qui l’a assommée. Elle aurait dû réussir ou mourir en essayant. Pas d’alternative, pas d’entre-deux. Par sa faute, elle respire. Mais elle a perdu tout ce qu’elle était, tout ce pour quoi elle se battait. Elle n’est plus qu’une coquille vide, qui mime parfois des émotions humaines.  

Bien plus faite pour ce monde chaotique que la moyenne. Elle pourrait le prendre comme un compliment, se dire qu’elle a toujours été une battante, et que Reed est naturellement là pour en attester. Mais les intonations employées sont tranchantes comme des lames de rasoir. Et pour cause, il n’y a rien de glorieux ni d’admirable chez elle. Elle n’est qu’une teigne qui n’a pas abdiqué. Qui attaque au lieu de se contenter de riposter. De la mauvaise herbe qui s’adapte aux terrains les plus hostiles, repousse sans cesse. Les pupilles claires fouillent le visage de son ancien ami, cherchent à y déceler un semblant d’affection. Une étincelle dans les prunelles qui prouverait qu’il ne la méprise pas complètement. Un vestige d’hier. C’est beaucoup demander, elle en est consciente. Elle-même ne s’accorde plus aucune estime. « - Comme nous tous, tu crois pas ? On a pas survécu par hasard. Moi je te souhaitais d’être mort, ça me semblait l’issue la plus douce. » Pas de filtre, pas de méchanceté non plus. Roxana ne cherche pas à lui asséner une énième claque, elle se montre seulement sincère. Les plus chanceux sont morts les premiers, elle en est persuadée. Ils n’ont pas vu le monde se décomposer, ils n’ont pas été contraints d’abandonner tous leurs principes pour subsister. Ils n’ont pas vu périr ceux auxquels ils tenaient. Ils n'ont pas appris ce qui se cachait réellement dans leurs tripes. Des sales types, des lâches ou des héros.
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MessageSujet: Re: Still with eyes meeting [Roxas]   Still with eyes meeting [Roxas] EmptyJeu 9 Aoû - 1:57

Still with eyes meeting
Two feet standing on a principle. Two hands digging in each others wounds. Cold smoke seeping out of colder throats. Darkness falling, leaves nowhere to go. It's spiraling down. Biting words like a wolf howling. Hate is spitting out each others mouths.

Dépendant de ses commentaires, torturé par l’image qu’elle lui renvoie, le reclus est de plus en plus concerné par les remarques que la rouquine émet sur son physique. Reed n’offre aucune considération aux ragots, aux opinions et aux allusions d'autrui. Et pourtant, il se retrouve avec l’estime saccagée en à peine quelques mots échangés. Les termes que Roxana emploient sont autant de fourmis qui pénétrèrent sous la peau, creusent des galeries et sectionnent un à un les circuits. D’abord au niveau artériel et puis inéluctablement, cérébral. La rationalité se fait la malle, la douleur prend la forme de picotements. Tout se déconnecte au-dedans, elle le dépouille de tout. De sa dignité, de sa réflexion, de ses jugements. Puis, elle recrache sa carcasse vide. Pour lui plaire, l’introverti aurait pu se réinventer, se plier sans doute, afin d’être celui qu’elle voulait. A défaut d’y arriver, l’américain a été celui dont il a cru qu’elle aurait besoin. Pour veiller à ce que tout aille bien, pour la rassurer quand tout son monde s’écroulait. Douglas n’a pas été quelqu’un de fougueux, d’impulsif. Il a été l’imbécile qui lui filait ses notes de cours, qui la faisait réviser, qui l’abritait quand ses parents la malmenaient, qui lui glissait du fric quand elle avait le dos tourné. Pendant longtemps, même après la mort d’Aaron, il a pensé réussir au moins ça. A être un point d’ancrage, un repère inébranlable. Le seul qui puisse lui donner la sensation que les tempêtes essuyées n’étaient en réalité qu’un vent léger. Mais non. Non, il n’a jamais rien été d’autre que celui qui venait l’encombrer. Et ça lui fait toujours aussi mal de le réaliser. « Je me prends juste pour le type qui t’a toujours vu galérer. Et tu sembles, jusqu'au bout, ne pas savoir gérer autre chose dans ta vie que ta production de venin. » La mâchoire de plus en plus crispée, devient si douloureuse qu’il lui devient même compliqué de bien articuler.

Quand il pense qu’il ne peut pas creuser plus bas pour parfaire sa tombe, la belle sournoise donne de nouveaux coups de pelle dans la terre et l’assomme finalement pour qu’il s’y allonge. Non contente de l’avoir amené au fond de son trou, la furie le recouvre de la tête au pied. Il cesse de respirer à plus de dix mille mètres au-dessous du sol. Elle ne l’épargne pas, elle lui enfonce de la glaise jusque dans le gosier, s’assure bien qu’il va y passer. Le quadragénaire serre si fort sa lanière que ses phalanges sont sur le point de céder. Il se dit qu’il devrait vraiment arrêter de faire de Roxana, une priorité. Pendant qu’il s’échinait à la penser vivante, à s’inventer sa survie, elle, elle l’oubliait ou s’en rappelait pour s’en sentir soulagée. Lui aussi, parti. Le début d’une nouvelle vie, loin des Reed. Peut-être qu’il aurait pu digérer la seconde partie, y trouver un semblant de lucidité, si la première partie ne l’avait pas à ce point blessé. Parce qu’après tout, il n’a été pour elle qu'une connaissance affiliée par le hasard de l’alliance. Comme il a envie de hurler, Douglas. De lui hurler la vérité. Qu’il a été avant lui, qu’il a toujours été là, lui. Qu’il peut revendiquer sa place bien plus légitimement que le salaud qui l’a engrossé sans même se préoccuper de son avenir. Jamais, ça ne serait arrivé avec lui. Et c’est sans doute pour ce jamais, qu’elle lui a préféré le frangin.

Le quadragénaire peine réellement à conserver une expression qui ne trahirait pas le mal être qu’elle a fait naître en lui. C’est un assemblement de masques qui se passe bien mal. Il a le teint livide, les paumes si repliées autour du sac qu’il doute pouvoir un jour les desserrer. « C’est par respect et devoir envers Aaron que j’ai fait un détour par chez toi pour m’assurer que mon neveu se portait bien. Lui, il est bien de ma famille. Je savais très bien où se trouvait ceux qui méritaient mon attention, merci. » Le ton n’a jamais été plus sec, plus glacé. Le givre gerce les lippes jusqu’au sang. « Tu veux peut-être t’en charger toi-même, puisqu’on y est de mon trépas ? » A ces mots, les yeux tombent sur ce qu’elle a dans les mains. Vision qui vient parfaire la tragédie dans laquelle le cartésien baigne. La souffrance le fusille une énième fois. Saleté d’agonie qui n’a aucune fin. « Avec sa batte en plus, cela ne manquerait pas de poésie et d'ironie. Désolé d’avoir été le Reed qui ne s’est pas décidé à crever quand tu le souhaitais. Il n’y a pas de machine à débrancher cette fois-ci, il faudra te salir un peu plus les mains. Mais ce n’est pas le genre de choses qui te dérangent, toi, pas vrai ? » Usé jusqu’à la moelle, écœuré au point de vouloir lui dire de disparaitre à jamais, il tente de ramener l’église au milieu du village. Plus pour lui que pour elle. Son impératif, le seul ami qu’il possède encore dans ce quartier. « Je dois aller voir Mendoza pour le soigner. Contrairement à certaines personnes, je n’ai pas le luxe de crapahuter sur place pour agresser la première personne qui atterrit sur un terrain assigné afin de la racketter comme un minable délinquant de quarante ans. Je tente de sauver ce que je peux de l’humanité. Même si ça signifie préserver les faibles de l’issue la plus douce. » Il aboie plus qu’il ne parle. Au moins, il colle à sa description antérieure. Le visage balaie les environs en quête d'une direction à prendre. « On est où au juste ici ? » Assurément en enfer.
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MessageSujet: Re: Still with eyes meeting [Roxas]   Still with eyes meeting [Roxas] EmptyMer 15 Aoû - 19:36


douglas roxana
« Love isn’t soft, like those poets say. Love has teeth which bite and the wounds never close. »

L’apocalypse sévit et décime l’humanité depuis presque une décennie. Il n’est dans ces conditions pas étonnant que la confrontation avec Douglas lui laisse une douloureuse impression de jugement dernier. Aucune remise à zéro des compteurs pour eux, ils doivent se contenter de la rancœur rance et des reproches acerbes. Même si elle a cherché à s’en affranchir maintes fois par le passé, son opinion a toujours compté. Elle fait tout pour s’attirer son mépris, mais déteste en subir la violente morsure. Ses paroles médisantes attisent les cendres qui tapissent ses viscères, répandent les flammes dans l’organisme vicié. La blessure qui déchire son palpitant s’est dangereusement infectée mais cela reste finalement bien plus supportable que l’absence, et largement préférable au néant. Une parenthèse au milieu de tous ces moments où elle a l’impression de se débattre vainement dans un marécage d’immondices.

Mon neveu
. Elle sent quelque chose se briser en elle à l’évocation de Samaël. Un morceau du cœur déjà détaché du reste, uniquement voué à se détériorer. Le bloc acéré chute dans les poumons, les lacère pour mieux les noyer dans leur propre hémoglobine. Incapable de prononcer un mot, elle le laisse déblatérer, divaguer. Exprimer la colère qu’elle a elle-même déchainée. Ce n’est que lorsque le malheureux parle de se soustraire à sa vue qu’elle retrouve enfin l’usage de sa langue de vipère. « - Il était de ta famille. Tu seras soulagé d’apprendre que tu es à présent entièrement libéré de ton devoir et de tes obligations familiales. » Souffle-t-elle la voix blanche, pratiquement rocailleuse. Il a le droit de savoir que l’un des derniers membres de sa famille est décédé, même si elle ne fait que le suggérer. L’abominable vérité est trop dure à cracher. Elle ne s’est toujours pas remise du trépas brutal de son enfant, de son incapacité à le protéger. Pas plus qu’elle ne se pardonne d’avoir laissé filer sa fille, et d’ignorer ce que la gamine est devenue, si elle a survécu.

« - Mais continue ta sainte mission je t’en prie. Je m’en voudrais de te ralentir davantage sur le chemin de la Providence. » L’ironie en ultime rempart, l’unique carapace qui ne s’effrite jamais. Elle ne relève que vaguement les informations personnelles sur Mendoza, pas en état de se montrer stratège. « - J’ai l’air d’un foutu GPS ? T’es à Rocbruyère, démerde-toi pour le reste. T’auras qu’à emmener une carte et une boussole la prochaine fois que tu feras une virée dans la Carrière, ça t’évitera de retourner te perdre au milieu des déchets avec un peu de chance. » Un pas en arrière pour lui rendre sa liberté, puis un second. Une once d’hésitation avant que sa fierté ne l’emporte, envoie les non-dits et les interrogations persistantes aux oubliettes. Elle s’est suffisamment acharnée pour ne plus en rajouter, et cesser enfin de courir à sa propre perte. La rouquine ne peut que ravaler son amertume, et s’étouffer avec les remords qui s’agglutinent dans sa trachée. Elle a bien mérité qu’il s’éloigne et elle lui rend certainement service en se montrant odieuse avec lui. Le chacal qui l’a menacé en premier s’apprête à prendre sa relève, se fait tirer par la manche sans la moindre délicatesse. Elle ignore ses grognements de protestation, l’éloigne de celui qu’il identifie à un vulgaire gibier. « - Laisse-le partir, il n’avait rien d’intéressant dans son sac finalement. » Elle ordonne plus qu’elle n’informe, fait en sorte que son acolyte n’aille pas courir après sa proie. Des frissons de répulsion dégringolent de sa carcasse au contact du bras étranger, et elle se fait violence pour maintenir son emprise. Un geste en sa faveur à défaut d’être en mesure de s’adoucir ou de lui présenter des excuses. Le seul qu'elle puisse lui offrir.


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