Ryan ne s’y attendait pas vraiment. Il s’était rendu dans la forêt espérant chasser et trouver des vivres. Mais il était revenu bredouille de la forêt où il n’avait pas trouvé quelque chose de bien intéressant à mettre sous la dent du peuple d’Olympia. Oui, il prenait désormais goût à son rôle et sa dernière provision d’armes - bien aidé par Billie - l’avait fait remonter dans l’estime d’un bon petit nombre de personnes de la ville. Certes, peut-être que ces mêmes personnes n’étaient pas prêtes à lui payer un verre ou l’inviter à dîner dès demain, mais désormais, il arrivait au blond de recevoir des bonjour ou ça va quand il se baladait dans les rues et c’était toujours agréable. Ca faisait parfois oublier ses excès de rage et sa tendance un peu psychopathe à vouloir contrôler et s’amuser des autres comme des pions. Peut-être jouait-il un plan à long terme, lui-même préférait arrêter de savoir ce que son cerveau pouvait parfois inconsciemment concocter. Frustré de ne rien avoir trouvé, il alla plus loin pour explorer des parties qu’il ne connaissait pas bien, finissant par arriver dans ce qui se trouvait être l’oasis perdu. Plusieurs personnes lui en avaient parlé auparavant, Ryan n’était pas sûr d’y avoir un jour réellement cru. Comme tout oasis qui se respecte, on doit forcément être sceptique sur son existence. Mais cela semblait bien être ça. Il trouva quelques arbres au fruits frais et visiblement bien conservés qu’il mit dans son sac sans se faire prier. Une source d’eau était pas loin et Ryan y resta quelques instants, espérant peut-être qu’un ou deux animaux finissent par venir s’y abreuver. Au bout d’une heure et demie, toujours rien et sachant que Ryan n’avait pas embarqué de livres et qu’il avait fini sa flasque et ses clopes, l’attente commençait à être longue. Il prit son sac et commença à réfléchir à un moyen de se remémorer le chemin lorsqu’il entendit un grognement. Il tourna la tête et dans le désert perdu, un rôdeur avançait d’un pas lent. Ryan ne sait pas s’il avait vu l’olympien mais ce dernier le reconnut assez vite. Emilio. Malgré un bras qui partait en charpie et un visage plein de boue et d’éraflures, ainsi qu’une face un peu amochée, Ryan reconnut assez bien les traits du jeune homme malgré le temps et sa nouvelle condition. Il avait toujours été bel homme, c’était presque agaçant. Il semblait avoir gardé les mêmes traits qu’un homme de la vingtaine dans le bel âge avec la belle carrure, la barbe en plus. Ryan se rappela les mots d’Amalia lors de leur dernière rencontre. Ils n’avaient jamais retrouvé son corps. Comment s’était-il retrouvé là ? Perdu et sans horde au milieu de nulle part ? Ryan devait faire quelque chose. Il ne pouvait pas le laisser partir. Il savait qu’Amalia avait besoin de le voir. Il l’avait senti. Même si c’était ainsi. Il regarda ce qu’il avait dans son sac. Pas de corde rien, merde. Mais il avait sa machette. Et Emilio semblait avoir un sac qui tenait sur une de ses épaules. Ryan s’approcha alors du brun en lui faisant des signes et criant pour qu’il vienne vers lui. Le pas de ce dernier se fit un peu plus lent, ce qui laissa le temps à Ryan de bien anticiper les coups de machette qu’il allait donner. Du premier coup, il déchiqueta le bras déjà en charpie de son assaillant et recula un peu avant de donner quelques coups pour enlever le deuxième bras d’Emilio. Puis il lui donna un coup de pied afin de le projeter à terre. Difficile pour un rôdeur à terre sur le ventre de se relever sans bras pour s’équilibrer. Emilio gesticulait à terre. Ryan prit alors le sac qui était sur son dos pour enfiler des sangles à ses pieds et le trainer vers un arbre où il accrocha Emilio fermement par les pieds au tronc d’arbre, resserrant bien les sangles pour être sûr qu’il ne se défasse pas de ses liens. Le mexicain transformé continuait à se gigoter et Ryan resta quelques minutes pour être sûr que son système tenait. Bon, ça devrait au moins tenir quelques heures avant qu’il ne se mette à perdre peut-être ses deux pieds dont la chair finirait par s’user et se déchiqueter. Il ne traîna pas et se plaça des marqueurs à l’aide de sa machette sur des arbres pour retrouver son chemin. Il se rendit immédiatement à la Carrière pour trouver Amalia. S’il n’était pas le bienvenue et que des gens semblaient avoir été mis au courant de ce qu’il avait fait à un Carrière la dernière fois avec une sucette, son air inquiet et pressé probablement mêlé à une certaine crainte les poussa à lui donner la localisation de la chef de zone. Lorsqu’il la trouva, il ne s’embêta pas de politesse et même si elle était dans une conversation, il l’attrapa par le coude avant de dire « Amalia ! Il faut que tu viennes avec moi tout de suite. » Ses interlocuteurs semblaient un peu décontenancés par son intrusion soudaine et probablement agacés. Etant donné qu’Amalia n’était toujours pas convaincue et semblait vouloir dégager de son emprise, il ajouta, à voix plus basse pour que les personnes en face n’entendent pas. « C’est à propos d’Emilio. » Il ne voulait pas en dire plus, il ne voulait pas qu’elle ait l’air inquiète devant ses compères et que ces derniers se mettent à imaginer des choses. Elle finit par s’excuser et les autres membres de la Carrières partirent. « Il faut que tu me suives. On n’a pas beaucoup de temps. » Il n’avait pas le temps de discuter. Il ne voulait pas qu’elle pose trop de questions, qu’elle doute encore de lui. Il fallait qu’elle lui fasse confiance aveugle sur ce coup.
Amalia Ortiz
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Sujet: Re: another star (amalia) Mer 28 Mar - 17:47
ryan havener amalia ortiz « another star »
janvier 2018
L'hiver passait finalement. Enfin. Le plus gros de la vague de froid était passé et la Carrière avait survécu malgré les conditions plus que difficiles. Malgré le manque d'équipement et les habitations encore en construction. Il existait, entre les habitants, un sens de l'amitié et de la famille qu'Amalia n'avait jamais vu ailleurs. Sauf dans sa propre famille ou avec les membres du club des asesinos. Désormais à la tête de Plovers, Amalia peut se targuer de posséder son propre clan, d'être à la tête d'une famille élargie. Toujours sollicitée pour une question ou une autre, la jeune femme ne s'est autorisée aucun moment de détente aujourd'hui. Elle a laissé son fils aux bons soin de sa mère qui doit sans doute traîner dans les pattes d'Aaren Diggs. Elle a beau le savoir en sécurité, une part d'elle s'inquiète encore et toujours, cherche à rencontrer le regard vif de son petit. Plus d'une fois, elle doit se contrôler, se répéter qu'il va bien et qu'il n'a pas besoin qu'elle le surveille à chaque moment de la journée. Un constat douloureux, une épreuve quotidienne pour cette jeune (et nouvelle) mère célibataire. Cette vérité douloureuse la fait encore tressaillir. Elle se réveille encore chaque nuit, croyant trouver Emilio à côté d'elle, déjà prête à se blottir dans ses bras. C'est finalement le froid de la nuit qui l'accueille, le chagrin qui la terrasse. Emilio n'est plus. Seule face à ce monde déchiré, Amalia doit faire face, ne jamais perdre la tête, rester digne, droite et fière. Elle s'autorise à pleurer un peu quand Leandro s'endort. C'est tout. Après cinq longs mois de combat, elle est pratiquement prête à baisser les bras, à s'avouer vaincue par la vie. A quoi bon encore lutter ? Lentement, l'évidence s'insinue dans son esprit et elle commence à accepter cette vérité si douloureuse.
En grande conversation avec un bâtisseur et deux chasseurs venus faire état des stocks de vivres, Amalia tente de rester concentrée sur l'importance des propos tenus. Bras croisés, elle acquiesce de quelques hochements de la tête, signe qu'elle suivait encore. Les nouvelles n'étaient ni bonnes, ni mauvaises. La routine à la Carrière. Rien d'alarmant. Bientôt, les beaux jours reviendraient et avec eux la chasse serait meilleure. Ça paraissait logique. Aussi concentrée qu'elle ait pu être, son attention n'eut aucun mal à être détournée. Quand elle perçoit un contact, une main qui s'accroche à son coude et la tire légèrement en arrière, elle a le réflexe instantanée de se dégager de cette emprise étrangère. Ce n'est qu'en entendant la voix derrière elle et en se retournant qu'Amalia se détend. Un instant de détente bien trop court. Le ton et les propos de Ryan ne laisse aucune place à la discussion et la jeune femme reste fermement campé dans sa position de défense : bras croisés et sourcils froncés. « Quoi ? Qué pasa ? » Ryan n'a visiblement pas le temps de lui en dire plus et si Amalia s'inquiète, elle ne peut tout simplement pas le montrer. Elle ne peut pas perdre la face devant ses subordonnés. « J'ai pas le temps, ese. » Elle prend sur elle de lui tourner le dos, de retourner à ses occupations, la tête ailleurs, un peu perdue. Quand il s'approche d'elle pour lui chuchoter à l'oreille ces quelques mots, elle frissonne, complètement déstabilisée. Le souffle coupé, elle a besoin de quelques secondes avant de congédier ses interlocuteurs, s'excusant, prétextant un contre-temps de dernière minute. Visiblement agacés mais conquis par l'explication, ils consentent à débarrasser le plancher, permettant à Amalia de revenir vers Ryan. Elle se contente d'acquiescer d'un hochement de tête, sûre que sa voix trahirait toute l'angoisse qui vient de l'envahir. Certaine qu'elle ne parviendrait pas contenir le flot d'émotions qui la transperce. Mélange d'espoir et de peur.
Finalement, une fois la Carrière loin derrière eux, sa voix lui revient. Son souffle aussi. Elle se permet d'espérer, d'y croire. Peut-être qu'il est en vie. Peut-être qu'un autre groupe l'a retrouvé et soigné. Peut-être est-il prisonnier et qu'ils s'en viennent le libérer. Autant de peut-être qui la soulage autant qu'ils l'angoisse. « Parle moi Ryan. » Elle a la voix cassée par l'émotion et elle déteste ça. Toute sa faiblesse transparaît et elle tente de maîtriser ces émotions, essaie de les dissimuler derrière un masque froid. En vain. Il est évident qu'elle peut porter son masque de force à la Carrière, avec n'importe qui. N'importe qui sauf Ryan. Il sait. Il l'a connu bien avant que le monde se décompose, il a vu la femme derrière le masque. « Ryan ? » Ses supplications restent sans réponses et Amalia fini par céder au silence, le suivant sans plus rien dire, chaque pas pesant un peu plus sur son cœur. « On est encore loin ? » Ils s'enfoncent à travers le désert, un lieu si reculé que même elle n'avait jamais exploré. Elle ne reconnaît rien ici. Jusqu'à ce qu'elle l'entende. Un râle solitaire. Une agonie qui la fait frissonner. Elle ralenti, comme si elle savait déjà. Un pas après l'autre, le suivant toujours plus lourd la menant vers l'inéluctable. La boule au ventre, son regard passe de l'oasis, lieu merveilleux, presque surnaturel, à un corps vivant, affreusement mutilé, mort. « Non. » Elle comprend sans comprendre, les connexions dans sa tête refusant de se faire complètement. Elle s'arrête de marcher, incapable de continuer, d'affronter la vision nette de cette terrible réalité. Elle répète la négation encore et encore, priant pour qu'à force de répéter ce petit mot, la réalité disparaisse.
Ryan Havener
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Sujet: Re: another star (amalia) Sam 31 Mar - 16:08
Ryan Havener Amalia Ortiz « another star »
Ryan ne sait pas s’il a vraiment réfléchi avant de trouver Amalia. Etait-ce vraiment une bonne idée de l’emmener voir Emilio ? Avait-elle besoin de le voir ainsi ? Il avait supposé que oui. Le meilleur moyen de faire le deuil était de le voir et de lui dire au revoir. A sa façon. Et en prenant le temps qu’elle souhaite. La chair est faible, le revoir ainsi allait probablement la mettre dans un état second, mais elle pourrait tourner la page et se dire qu’il ne errait plus dans les environs, sans but et finalité. Ryan aurait souhaité la même chose pour Eliza - s’il ne la savait pas vivante - ou sa famille. Il n’aurait pas souhaité voir sa mère errer sans fin sur ces terres et causer la mort d’innocents. Seulement, plus le temps passait, plus Ryan devenait nerveux. Les questions persistantes de la brune ne l’aidaient pas à se calmer. Et si elle se mettait à passer sa colère sur lui ? Si dans sa folle rage, elle se mettait à rejeter la faute sur le blond ? Comme avec cette sombre et fumeuse histoire de Paco. Elle l’avait bien pensé pendant des années responsable de la mort de son frère. Le penser responsable d’une façon ou d’une autre responsable de la mort du père de son enfant ne semblait pas impensable. Du moins, pas impensable pour un parano comme Ryan. Il entend sa voix légèrement brisée qui trahit la nervosité également d’Amalia. Il serre les mâchoires et avance en prétendant l'ignorer. « Suis-moi. » dit-il simplement. Comme si ce n’était pas ce qu’elle était en train de faire. Il suit les arbres marqués par des signes dans le bois faits par sa machette quelques heures plus tôt. Il ne sait pas combien de temps il va pouvoir tenir avant qu’Amalia se mette carrément devant lui ou s’arrête de marcher. Mais bizarrement, elle continue de le suivre. Et il continue donc de rester silencieux. Ils finissent par arriver dans l’oasis perdu et c’est le moment qu’Emilio choisit pour pousser un grognement bien bruyant. Ryan avance et puis il entend, à peine audible, un mot de la brune. Il se retourne. Voit que déjà plusieurs mètres les séparent et que la mexicaine n’a pas bougé depuis environ une minute. Elle sait déjà. Il n’essaye pas de lui mentir. Mais maintenant qu’ils sont là, cela ne sert à rien de se voiler la face et revenir en arrière. Il se rapproche d’elle, pose une main sur son bras. Une main tendre et attentionnée. Son regard perce le sien pour tenter de la sortir de sa peur. « Tu dois y aller. » dit-il dans un premier temps. Il ne cherche pas à lui mentir ou adoucir la réalité. Il sait bien qu’elle est suffisamment intelligente pour avoir mis les pièces du puzzle ensembles correctement. « J’peux pas le faire pour toi Amalia tu le sais bien, tu sais qu’il le faut faire. » ajoute-t-il. C’est vrai. Si elle le lui demandait, il irait planter un coup de machette ou une balle dans son crâne et c’en serait fini. Mais il sait que ce n’est pas à lui de le faire. Il finit par empoigner son bras doucement pour l’accompagner à Emilio. Il sent le corps de la brune se raidir lorsqu’ils finissent par arriver devant le corps de son ancien compagnon, qui continue à se tortiller pour débarrasser ses gens des sangles du sac à dos. « Désolé, j’ai fait comme j’ai pu pour le maintenir. J’étais pas vraiment préparé et je suis tombé sur lui par hasard. J’ai dû couper ses bras mais autrement je l’ai trouvé comme ça. » Il préfère préciser le contexte de sa présence ainsi attachée à cet arbre. Sait-on jamais qu’elle se mette à douter de lui. Il s’éloigne un peu, les bras croisés, puis décide de s’allumer une clope. « Tu veux que je te laisse un moment avec lui ? » dit-il alors qu’il voit qu’elle continue de l’observer, en état de choc. Peut-être qu’en s’éloignant un peu, le temps de fumer sa clope, elle laisserait aller la façade et pourrait faire ce qu’elle à faire. Il n’en sait trop rien. Il n’a jamais dû gérer de la sorte quelqu’un auparavant. Il a toujours tué. Il ne sait pas dire adieu.
Amalia Ortiz
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Sujet: Re: another star (amalia) Dim 1 Avr - 19:29
ryan havener amalia ortiz « another star »
janvier 2018
Non. Elle n'ira pas. Tout ça n'est pas réel. Elle n'a pas besoin d'y aller. Elle n'y croit pas. C'est encore un de ses cauchemars qui la réveille en sueur chaque nuit. Elle va se réveiller d'une minute à l'autre, le corps tremblant, la boule au ventre et des larmes pleins les yeux. Elle va se réveiller. Elle ferme les yeux de toutes ses forces, serre les poings jusqu'à ce que la douleur soit trop intense. Jusqu'à ce qu'elle sente la main de Ryan enserrer son bras. La réalité prend le dessus et elle rouvre les yeux, le soleil l'éblouissant un instant. Son regard s'accroche à celui de Ryan, seul ancrage qui la retient de s'écrouler. Elle acquiesce vaguement et avec lui, elle consent à reprendre sa marche lente, douloureuse, chaque pas lui demandant un effort surhumain. Elle empoigne la main de Ryan, la serrant avec force, ignorant même encore posséder autant de force dans ses membres qu'elle sent engourdis. Tout son corps se raidit quand ses yeux se posent sur Emilio, quand son cerveau comprend enfin. Le corps mutilé d'Emilio, ses bras se décomposant au soleil, l'odeur de mort qui l'entoure. C'est cette vision qui la perturbe le plus, la fait hésiter, l'arrête dans son élan. Elle percute. Et elle écoute Ryan lui faire le récit bref de sa trouvaille. Cette mutilation lui donne un haut le cœur et Amalia abandonne la main de Ryan. Incapable de se détourner, le regard vissé sur cette créature qui avait autrefois été l'homme de sa vie, Amalia, tétanisée, reste bêtement debout à le regarder. Malgré sa perte évidente de sang, Emilio continue de bouger, de se tortiller tandis qu'Amalia approche, avide de croquer dans sa chair, de se régaler de sa peau. Abasourdie, dans un état second, elle tombe à genoux juste devant lui, gardant une distance de sécurité qui empêche ce qu'il reste d'Emilio de s'en prendre à elle. Elle répond d'un geste négatif de la tête avant que sa voix ne résonne. « Reste. » Elle ne veut pas être seule, ne se sent même pas capable de faire ce qu'il doit être fait. Et si elle ne peut pas aller jusqu'au bout, elle préfère savoir Ryan tout proche. La boule dans sa gorge grandit et il faut à Amalia un effort incroyable pour réussir à aligner deux mots. Les larmes dans ses yeux refusent encore de couler mais sa voix la trahit. Chaque mot est plus difficile que le précédent. « Hey, mi amor. » Emilio ne répond que d'un grognement qui brise les dernières barrières de la jeune femme. Percutée de plein fouet par la réalité, Amalia craque, les larmes glissant finalement sur ses joues. Elle laisse des mois de souffrances s'écouler, des jours de colère, des nuits de peur s'effacer. « Qué ha pasado ? Qué voy a hacer ? » Elle se souvient vaguement du visage souriant d'Emilio, de ses grands yeux foncés qui l'observaient avec amour. Une belle image du passé troublé par celle d'un cadavre qui tente de la tuer. Elle renifle bruyamment, balayant ses larmes d'un revers de main. « Te quiero, mi amor. » Sa main s'approche dangereusement du visage mutilé d'Emilio qui essaie de lui mordre les doigts. Mais déjà ils se perdent dans les cheveux poisseux de l'homme qu'elle ne quitte pas des yeux, cherchant une étincelle qui s'est éteinte depuis longtemps. De son autre main et dans un geste lent, elle sort le petit couteau de sa ceinture, les larmes brouillant sa vision. « Para siempre. » Le regard plongé dans celui d'Emilio, elle enfonce sa lame à l'arrière de son crâne, regardant la vie s'éteindre sur son visage. Elle abandonne le couteau dans la chair définitivement morte, ses deux mains ensanglantées rejoignant ses cuisses. Amalia éclate en sanglots, vidée de toutes ses forces, incapable de retenir la vague de chagrin qui l'envahit. Avec la tristesse s'en vient le soulagement de savoir Emilio en paix. Ces sentiments contradictoires se fracassent en elle et la laisse démunie.
Ryan Havener
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Sujet: Re: another star (amalia) Sam 7 Avr - 14:58
Ryan Havener Amalia Ortiz « another star »
Ryan ne s’était jamais retrouvé dans une situation pareille auparavant. C’est toujours lui qui appuyait sur la détente, c’est vrai, mais pas dans le même contexte. Ce n’était pas avec tristesse et regret qu’il mettait fin aux vies de rôdeurs comme d’êtres humains. Non, lui, c’était toujours par souci de domination, jeu de pouvoir, parfois même par plaisir. Il tuait les gens par plaisir oui. C’était étrange à dire, et même si son passé de jackal s’éloignait de plus en plus, la racine, le noyau dur était bien toujours présent. Il était décontenancé face à Amalia. Face à elle et son ancien compagnon. Il n’avait jamais connu ça depuis l’apocalypse. Sa seule compagne depuis l’apocalypse qui se rapprocherait de cela, ce serait Casey, mais il ne verserait pas une larme en l’achevant. Il ne rêvait que de ça d’ailleurs. Il alluma sa clope et tira nerveusement dessus, à une distance raisonnable de la brune et du rôdeur. Il avait envie de regarder, et d’un autre côté, il savait que cette curiosité n’était que morbide et ne lui apporterait rien. Il ne connaissait pas Emilio. Ou très peu. Ils ne s’étaient jamais vraiment appréciés. Emilio, probablement à raison, n’aimait pas trop son rapprochement et son lien avec Amalia. Ryan, n’aimait tout simplement pas sa figure et ce qu’il dégageait. Une inimitié sans importance et des plus classiques. Rien ne de neuf sous les tropiques. Néanmoins, Ryan savait faire preuve de suffisamment d’empathie pour se mettre à la place d’Amalia. Dire au revoir pour toujours ne devait pas être facile. Anéantir tout le semblant d’espoir qu’elle pouvait garder en elle de le revoir un jour vivant, forcément, ça fait mal, à qui que ce soit. Ryan avait anéanti cet espoir vis-à-vis d’Eliza depuis longtemps, ce qui l’avait transformé en la bizarrerie d’aujourd’hui. Alors le fait qu’elle soit vivante, ça le foutait dans tous ses états. Peut-être qu’ils auraient dû échanger leurs places, Amalia et lui. Il aurait pu presser la détente et elle aurait pu retrouver son amour de toujours vivant après des années. Il tentait de ne pas écouter les palabres espagnoles de la jeune femme à l’égard d’Emilio, mais ses oreilles étaient trop attentives pour ne pas capter et comprendre ses paroles. Il continua à tirer sur sa clope avant d’entendre le coup de feu final qui vint sceller le sort du mort-vivant. Ryan sentit un petit frisson parcourir son échine mais il essaya de ne pas trop bouger pour apeurer Amalia, bien que le bruit l’ait forcément surpris. Il entendit ensuite les sanglots de cette dernière et tira encore une ou deux taffes sur sa clopes avant de l’écraser par terre et se retourner vers elle. Il constata le cadavre bel et bien mort d’Emilio et la position accroupie d’Amalia devant lui. Il s’approcha doucement pour poser une main sur l’épaule d’Amalia au sol, serrant cette épaule en signe de compréhension et de réconfortement. « Il sera toujours là d’une certaine manière. » commença-t-il à dire. Il avait fait partie intégrante de la vie d’Amalia et le fait d’avoir pu lui dire au revoir permettait à la jeune femme de le garder avec elle pour toujours, probablement. La main du blond descendit pour ensuite prendre Amalia par le bras et la remettre debout sur ses pieds. Il essuya les larmes qui coulaient sur son visage. Puis, Il posa ses deux mains de part et d’autre du visage de la mexicaine pour retenir son regard. « C’est ce qu’il aurait voulu. Tu as pris la bonne décision. » Bon techniquement, il lui avait un peu forcé la main en la faisant venir ici à l’aveugle pour la confronter à Emilio, mais il voulait qu’elle comprenne que c’était la meilleure chose à faire pour elle. Il soutint son regard pendant environ une minute avant d’enlever ses mains chaudes après s’êtres posées sur les joues d’Amalia pour les mettre dans ses poches. Il retourna son regard vers Emilio. Il ne pouvait évidemment pas le laisser là comme ça. Et son sac à dos était en très bon état, même si Ryan ne voulait pas passer pour un rapace tout de suite. « Tu souhaites l’enterrer ? J’ai pas pris de pelle mais la terre a l’air plutôt molle près du point d’eau, au moins il sera dans un des rares petits coins de paradis qui existe encore par ici. » La chose était un peu rustique et ils auraient probablement besoin de gratter le sol avec leurs mains, mais au moins Emilio aurait une place privilégiée et ne serait pas enterré dans un énième coin de forêt ou à la Carrière où des milliers de gens passent et lui marcheraient sans savoir dessus. C’était ça ou se le coltiner jusqu’à la Carrière, ce que Ryan n’avait pas franchement envie de faire, mais qu’il était prêt à faire pour Amalia.
Amalia Ortiz
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Sujet: Re: another star (amalia) Mar 10 Avr - 20:34
ryan havener amalia ortiz « another star »
janvier 2018
Jamais elle n'a été aussi vulnérable. Pas devant un inconnu, encore moins devant un associé et ami. Elle accepte de considérer Ryan comme un ami, progrès évident dans une relation qui évolue à grande vitesse. Partagée entre l'envie de le frapper, de l'insulter pour lui avoir apporté cette douleur, et l'envie de s'endormir dans ses bras, épuisée, accablée de chagrin. Elle ne sait plus ce qu'elle ressent. Pourtant, elle n'en n'est pas à son premier deuil. Elle a déjà perdu plus de la moitié de sa famille. Elle a perdu tous les hommes de sa vie sauf un. Le plus précieux. Si Leandro venait à disparaître, Amalia le sait, elle ne le supporterait pas. Leandro. L'image de son fils s'insinue dans son esprit. Elle va devoir l'annoncer à son fils, écraser ses maigres espoirs, mettre fin à ses rêves. Ou peut-être pas. Peut-être qu'elle le laisserait à ses rêveries d'enfants.
Incapable de se relever, le dos courbé, les épaules secouées de sanglots silencieux, Amalia garde les yeux rivés sur le cadavre démembrés de son époux. Ou ex-époux. Elle n'en sait rien. Elle frissonne et, par réflexe, s'écarte, rejette la main de Ryan qui se pose sur son épaule, tente de la garder ancrer dans cette réalité si pénible. Si ses paroles se veulent réconfortantes, Amalia les balaient en fermant les yeux, les oubliant déjà. Il ne sera plus jamais là. Il ne sera qu'un souvenir vaporeux, une image dans sa tête. Elle a déjà l'impression de l'oublier. A bout de forces, elle ne parvient pas à repousser Ryan qui la remet debout, le corps tremblotant, pas certaine de pouvoir tenir éternellement sur ses deux jambes. Le regard fuyant, elle le laisse débarrasse son visage des larmes qui s'incrustent, ont déjà tracées un sillage dans ses joues poussiéreuses, se sont noyées dans son cou. Elle ne veut pas le regarder mais elle n'a pas non plus la force nécessaire pour le repousser, pour garder les yeux obstinément ailleurs. Elle n'a même plus la force de les fermer. Elle a peur de voir le visage mutilé d'Emilio s'incruster dans les ténèbres. Elle ricane nerveusement, certaine que Ryan a raison et pourtant cette simple conclusion formulée à voix haute suffit à la faire rire nerveusement. Elle ne trouve rien à répondre, son regard braqué dans celui du grand blond. Un regard froid, vide. Un regard de tueur. Elle n'éprouve aucune peur face à lui, aucune envie de s'enfuir en courant. Aucune envie non plus de le frapper à s'en faire mal aux mains. A quoi bon ? Sa colère, elle la garde pour elle, l'entretient jusqu'à en faire un volcan. Pourtant, quand ses mains quittent son visage, elle ressent un vide inexpliqué et inexplicable. Une sensation étrange, dérangeante. Un manque. Pourtant, Amalia ne bouge pas, ne cherche pas à le retenir quand même son regard fuit. Elle hoche machinalement de la tête, poupée docile, un peu perdue. « Merci. » qu'elle articule, difficilement, le cœur au bord de la rupture, incapable d'en dire plus, d'exprimer sa gratitude ou tout autre sentiment. Ryan ne dit plus rien et tourne toute son attention sur le cadavre d'Emilio ainsi que sur les environs, cherchant peut-être le meilleur endroit pour creuser. Amalia, vidée, désorientée, se raccroche à lui par le regard et, dans un moment d'égarement, par réflexe, elle lui attrape la main avant qu'il ne se dérobe complètement. « Merci. » qu'elle répète comme une litanie, incapable de trouver quelque chose de mieux. « No sé qué hacer. » Sa voix retombe en un murmure à peine audible. Elle avoue à demi mot avoir besoin d'aide, être perdue et ce constat est douloureux pour la jeune femme forte qu'elle est. Ou a été.
Ryan Havener
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Sujet: Re: another star (amalia) Sam 14 Avr - 18:13
Ryan Havener Amalia Ortiz « another star »
Ryan avait été rarement aussi altruiste dans sa vie. Peut-être même que c’était la première fois, en fait, quand il y réfléchissait deux secondes. C’était pas son genre. Il n’était pas taillé de ce bois-là, qu’il disait même parfois. Il n’aimait pas gérer ce genre de situations. Pleine d’émotion, pleine de compassion. Ca le mettait très souvent mal à l’aise. Il ne se sentait jamais à sa place. Jamais sûr de quoi dire ou faire. Il avait toujours supposé que les gens préféraient être seuls dans ce genre de moment, et que sa présence, le simple fait qu’il respire même dans leur espace, les dérangeait et agaçait. Déjà qu’il agaçait souvent, il n’allait pas s’en rajouter une couche quand il pouvait l’éviter. Maintenant que le pire était passé, il s’agissait de ne pas s’éterniser là pour Ryan qui n’était pas sûr de même savoir combien de temps Amalia pourrait rester là, à contempler le cadavre éteint de son ex-compagnon. Il bugua légèrement toutefois lorsque la main d’Amalia attraper la sienne pour le remercier une deuxième fois. « C’est normal. » répond-il. Enfin, c’est peut-être normal pour les autres. Mais pas pour lui. Ce qui le perturbe d’autant plus. Mais ça, il préfère ne pas le dire et le garder pour analyse pour plus tard. Il se concentre alors sur le corps d’Emilio. Il commence par défaire les sangles du sac à dos qu’il pose à terre pour finir par traîner le brun par les jambes, afin d’éviter de voir sa face de plus près. Arrivant près du point d’eau, il finit par creuser à l’aide de ses mains, faute de mieux la terre molle qui glisse facilement sous ses puissantes mains. Creuser un trou convenable lui prend au moins une demie-heure. Il s’arrête parfois pour se balancer un peu d’eau sur le visage et se déshydrater, jetant un oeil à Amalia qui reste dans son coin, silencieuse et apathique. C’est pas gagné. Lorsque le trou commence à être assez épais et assez large bien qu’un peu étroit pour la taille d’Emilio, il finit par lentement pousser le corps dedans, histoire de ne pas avoir l’air de s’en débarrasser comme un sac de patates. Il est un peu serré à l’intérieur mais l’intention y est. Ryan commence alors pousser tantôt du pied et tantôt avec ses mains la terre à côté de lui pour reboucher le trou. La sueur perle sur son front mais au moins c’est terminé. Emilio n’est plus à la fois physiquement et humainement. Il essuie sa sueur avec sa veste avant de boire un autre coup de flotte et de s’allumer une clope, après un dur labeur. Il finit par revenir vers Amalia. « Si tu veux, je te montrerai les marqueurs que j’ai placé sur la route pour retrouver le chemin, comme ça tu pourras y revenir seule ou avec ton fils quand tu veux. » dit-il pour conclure ce chapitre, d’une certaine manière. Il secoua ses mains pleine de terre pour continuer à tirer sur sa clope. La brise se fait sentir et le soleil commence sa descente. Il faut partir. Seulement, difficile pour lui d’annoncer ça sans paraître trop abrupte. Mais d’un autre côté, il n’a pas le choix car il sait qu’Amalia ne le fera jamais et qu’il ne peut résolument pas l’abandonner ici. Il prend le sac à dos parterre du feu Emilio, qui est en très bon état. « Le soleil va se coucher. On doit s’en aller. Viens, on va au caveau. Ce sera plus facile avec de l’alcool dans le sang. Crois-moi. » Ca par contre, il sait faire. Boire pour oublier. Oublier ses démons. Oublier ses actes. Oublier les personnes qu’il a buté. Oublier ses problèmes. Toutes les merdes qui lui tombent dessus et les gens qui veulent sa peau en général. Et puis, en compagnie d’une chef de zone, il devrait être tranquille même s’il ne s’entendait pas très bien avec un des barmans du lieu. Après leur marche, ils arrivèrent au caveau quand la soirée commençait à s’installer sur la Carrière. Ryan entra dans les lieux, accompagné du regard désapprobateur du fameux barman avec lequel il ne s’entendait pas, qui se ravisa tout de suite de faire une remarque quand Amalia le suivit juste derrière. Touché, coulé. Il s’assied sur une table dans un coin, afin de ne pas attirer l’attention plus que ça sur la condition affaiblie de la chef de zone, puisqu’on ne sait jamais avec les rumeurs. Il commanda de façon condescendante deux verres de whisky, l’alcool le plus fort qui se trouvait probablement dans le bar avant de revenir à la table et de poser un des verres devant Amalia. Il donne un signe du menton à la mexicaine pour lui intimer de boire alors qu’il boit lui-même une gorgée de son verre, bien chargé. « Alors, qu’est-ce que tu comptes faire maintenant ? » demande-t-il simplement, faisant tourner le liquide dans son verre, son regard fixé sur elle. Curieux quant à la suite, et souhaitant la faire parler davantage que jusqu’à présent.
Amalia Ortiz
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Sujet: Re: another star (amalia) Jeu 19 Avr - 12:13
ryan havener amalia ortiz « another star »
janvier 2018
Avouer sa faiblesse, faire preuve d'autant de vulnérabilité, ce n'est pas Amalia. Ça ne l'a jamais été. Née dans un monde d'hommes, elle a toujours fait preuve d'une certaine force de caractère, n'a jamais laissé personne lui marcher sur les pieds. Pas le choix. Elle s'est forgée une carapace impénétrable, suffisamment dure pour supporter les fracas de la gente masculine. Elle a grandi entourée de frères et d'amis presque exclusivement masculin. Elle s'est creusée une place dans un monde d'où les femmes sont bannies. Alors se raccrocher ainsi à Ryan et laisser ses émotions prendre le dessus, ça n'avait rien d'anodin. Elle ne peut tout simplement pas arrêter, retrouver son calme habituel, aussi faux soit-il. Elle ne peut pas arrêter de trembler, ne sait pas comment on arrête les larmes de couler. Elle reste bêtement debout, les bras ballants, le regard vissé sur les mouvements de Ryan. Le cœur en miette, l'âme effritée. Elle est là sans vraiment l'être et bientôt c'est Emilio qui n'est plus, qui disparaît sous terre. Elle ne s'approche même pas de la terre fraîchement retournée, ne cherche pas à aider Ryan. De toute façon, ses jambes refusent de la transporter. Elle attends qu'il finissent, récitant une prière silencieuse, remerciant le ciel ou Dieu, si il écoute encore, le maudissant aussi. C'est terminé. Le dernier pilier de sa vie s'est finalement écroulé. Il ne reste plus qu'elle pour maintenir leur fragile barque à l'eau. Plus qu'elle pour guider les pas de son fils. Le guider où ? Vers sa propre mort ? Pas question. C'est une responsabilité qu'elle ne prendra pas. « D'accord. Merci. » Son fils. Comment est-ce qu'elle peut lui annoncer ça ? Comme dire à un enfant qu'on vient de tuer son père, de l'envoyer vers un supposé meilleur monde ? Pendant une minute, Amalia s'imagine ne rien dire, laisser Leandro dans le flou toute sa vie, le laisser imaginer une mort propre et rapide à son père. Ou l'imaginer en vie quelque part. En tant que mère, elle aurait le droit de ne rien dire, de mentir. C'est le seul pouvoir qu'il lui reste. Et après quoi ? Elle ne serait pas capable de vivre avec ce poids sur la poitrine. En baissant les yeux, elle s’aperçoit que ses mains sont encore poisseuses, imbibées du sang de son défunt mari. Elle s'en débarrasse frénétiquement, frottant en vain ses mains contre le tissu de son pantalon avant que Ryan ne l'aide en y versant un peu d'eau. Libérée de ce poids, elle consent à le suivre jusqu'à la Carrière, son regard s'attardant sur la tombe fraîchement creusée. Elle en mémorise l'endroit, le chemin, les sensations.
Elle se laisse guider à la Carrière, chez elle, le regard hagard, l'esprit flottant. Elle a à peine conscience des lieux et des gens qu'ils croisent, certains la saluant, tous les regards s'attardant sur sa figure qui n'exprime plus rien. Elle suit Ryan quand d'habitude c'est elle qui mène la danse, maîtresse de son destin. Elle ne maîtrise plus grand chose Amalia et elle ne sait pas ce qui la fait encore tenir debout. L'entrée au Caveau lui fait l'effet d'un électrochoc. Consciente des regards qui s'attardent sur leur drôle de duo, elle soutient le regard du barman qui désapprouve leur entrée. Si il n'en pense pas moins, il s'abstient de tout commentaire, la simple présence de la chef de zone suffit à retenir les chiens enragés. Lentement, Amalia reprend ses esprits et le choc s’évanouit. Elle se laisse tomber sur la chaise bancale à une table reculée, là où personne ne leur jettera de coup d’œil désapprobateur et où aucune oreille indiscrète s'invitera dans leur conversation macabre. Ils laissent le serveur s'approcher, silencieux jusqu'à ce que Ryan commande et que leurs verres arrivent. Elle sirote à peine une gorgée, soupirant de soulagement quand le liquide ne lui chatouille la gorge. Elle ne trouve pas les mots pour décrire sa situation. Fuyant le regard de Ryan qui l'examine, cherchant peut-être une faille à exploiter, elle consent à répondre, sa voix reprenant finalement un timbre normal. « J'en sais rien. Rentrer ? Parler à mon fils... » Leandro. A nouveau, Amalia se sent faible, plus fragile et vulnérable que jamais. Les larmes lui montent aux yeux et elle les contient au prix d'un effort incommensurable. « Qu'est-ce que jsuis censée faire ? »Reprendre ta vie en main. voilà ce qu'elle entend dans sa tête. Son verre monte jusqu'à ses lèvres et cette fois elle en prend une franche gorgée. Elle ricane, triste, mélancolique et fatiguée par cette journée. « Soy estúpida. J'ai vraiment cru qu'il allait bien. » Pendant un moment. Un bref moment de pure folie.
Ryan Havener
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Sujet: Re: another star (amalia) Ven 20 Avr - 19:37
Ryan Havener Amalia Ortiz « another star »
Ryan n’était pas sûr de l’attitude qu’il devait adopter. Devait-il parler ? La faire rire ou la faire oublier en utilisant le flot de paroles qu’on lui connaissait ? Ou bien alors devait-il être silencieux, compatir muettement à sa peine, peut-être en prenant sa main ou en posant une main sur son épaule ? Ou simplement boire et continuer à avancer pour ne pas s’enfermer dans une spirale ? Il n’avait jamais été réellement confronté au deuil d’un proche. Déjà car il n’avait que de peu de proches. Et que souvent, lorsqu’un de ses proches était en deuil ou venait de perdre un ami, il s’en foutait et se tenait alors bien à l’écart de cette personne jusqu’à ce qu’elle soit passée à autre chose. Il avait ce genre de situation en horreur et avait tendance à les fuir comme la peste. Alors, il ne savait pas bien ce qu’il faisait là, ni même pourquoi il s’embêtait à rester. La chose ne semblait pas lui coûter un effort surhumain, comme c’était pourtant le cas pour lui face aux personnes tristes et déprimées. Il faut croire qu’il avait vraiment envie qu’Amalia avance et était réellement curieux de savoir ce qu’elle comptait faire désormais. Evidemment, elle comptait parler à son fils et Ryan se gratta la barbe. C’est déjà pas facile d’être un gamin pendant l’apocalypse, perdre son parent et ne pas avoir réellement le temps de faire son deuil dans les bonnes conditions l’était encore moins. Mais de ce que Ryan avait vu du gosse, il semblait débrouillard et plutôt autonome, il s’en sortirait. « Si tu restes calme, il comprendra. Il n’est pas idiot, ni en porcelaine. Il a déjà de la chance de t’avoir toi. » répond-il, pour donner du courage à la jeune mère devant lui. Il boit une autre gorgée de son whisky avant de claquer ses dents en signe de satisfaction. Il soutenait le regard de son interlocutrice, pensive et perdue. Encore une chose qu’il n’avait jamais connu, si ce n’est au tout début de l’apocalypse quand il reprit en main un groupe de néo-nazis au bord de l’explosion et qu’il ne savait pas vraiment quoi faire mais improvisa avec plus ou moins de réussite leur survie. On apprend par l’expérience désormais. Pas de livres ou de belles paroles pour vous préparer à ce genre de survie ou de traumatisme émotionnel. Il balança ses bras à la question qu’elle lui posa, pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas la science infuse là-dessus. « Je ne sais pas… garder la tête haute et la main de ton fils, rester ferme et humaine à la fois, avancer en somme, pour le bien de tous. » Elle était chef de zone après tout. Le Roi de la Carrière et les habitants de sa zone comptaient sur elle aussi. Peut-être que lui faire penser aux gens qu’elle dirigeait lui redonnerait confiance et espoir. « Ce n’est pas stupide. On a tous perdu des gens qu’on aimerait revoir. Tu avais le droit d’être optimiste. » Certes, ce n’était pas dans sa nature, pour preuve il pensait avoir perdu Eliza et lorsqu’il la retrouva récemment, il se rendit compte qu’il avait fait une croix sur elle et que leur relation ne serait plus jamais la même. Mais il pouvait comprendre que d’autres plus rêveurs aient raison d’y croire, l’apocalypse apporte toujours son lot de surprise et l’être humain peut se révéler incroyablement résilient. « Tu sais, des gens comptent sur toi ici. Alors, il faut que tu restes forte pour eux aussi. Et puis, qui va me sauver de mes emmerdes perpétuelles si tu restes enfermée chez toi toute la journée ? » Il était là son trait d’humour, il avait un peu attendu pour que le timing soit le bon et que sa remarque ne manque pas de tact. Il adressa un mince sourire en coin à Amalia, en signe de réconfort avant de terminer son verre d’une traite. Il ne savait pas en revanche si en commander un autre était une bonne idée. Devait-il bourrer la gueule d’Amalia ou au contraire simplement lui donner un peu de force pour la suite ?
Amalia Ortiz
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Sujet: Re: another star (amalia) Lun 23 Avr - 15:21
ryan havener amalia ortiz « another star »
janvier 2018
Elle n'a pas vraiment le choix. Son rôle de mère prime sur tout le reste et mentir à son enfant n'est pas quelque chose dont elle se sent capable. Bien sûr que le petit tiendra le choc. Beaucoup mieux qu'elle en plus. C'est peut-être dû au fait qu'il a passé sa vie sur les routes, qu'il n'a rien connu d'autre que ce simulacre de vie. Il côtoie la mort depuis si longtemps qu'il a su s'en faire une amie. Et si cette pensée effraie Amalia au point d'en frissonner, elle la rassure aussi un peu. Le choc sera moindre et, au fond, Leandro sait déjà. Il est déjà prêt à entendre ce que sa mère a à lui dire. Il n'en a peut-être pas autant besoin qu'elle qui avait eu besoin d'affronter Emilio dans les yeux. Libérée de ce poids, le cœur d'Amalia retrouve une certaine forme de sérénité. Il sait déjà. L'espoir s'était tût depuis longtemps chez Leandro et Amalia avait lutté, refusant l'évidence, combattant de toutes ses forces une réalité qui l'avait déjà rattrapée, s'était déjà creusée un trou dans sa vie. Son petit garçon devenait un homme. L'homme de la maison. « Je sais, t'as raison. » Elle s'offre le luxe de sourire. Un de ces sourires pas si sincère, un peu triste, peut-être fataliste. Force de la nature, Amalia n'avait jamais rien laissé l'abattre. Pourtant, la mort d'Emilio pourrait bien être l'exception à cette règle. Il avait été toute sa vie et la jeune femme ne savait plus comment continuer d'avancer sans lui à ses côtés, sans sa main dans la sienne. La sensation désagréable et oppressante d'avoir finalement tout perdu venait enserrer son cœur, la faire douter. Elle soupire, entre rire et agacement, avant de prendre son verre et d'étudier les paroles de Ryan. Avancer pour le bien tous. Elle n'en a pas vraiment envie. Ce tous la dérange. Elle ne doit rien à personne. Si elle avance, c'est d'abord pour les siens et désormais son petit clan se compose uniquement de Leandro, sa mère et Lake. Si elle doit quelque chose à quelqu'un, c'est uniquement à eux. Et pourtant, aujourd'hui, les faits étant ce qu'ils sont, la donne ayant changé, elle doit admettre devoir des choses à Ryan. Il a su se replacer auprès d'elle et la jeune femme est désormais prête à l'accepter. L'avenir dira si c'était une erreur ou non.
« Eliza ? » Ça lui échappe complètement, son esprit essayant d'échapper à une réalité trop douloureuse. Elle concentre ses efforts ailleurs, détourne la conversation pour ne plus avoir à penser à son cœur qui saigne. « Je l'ai vu traîner dans le coin. » Elle avale une gorgée de whisky et repose le verre avec force. Plus fort qu'elle ne le voulait. Peut-être parce que mentionner Eliza l'agace. Ses rapports passés avec la jeune femme n'ont jamais été particulièrement bon. « T'étais optimiste ? » Elle pourrait presque rire, se moquer ouvertement de Ryan et de sa passion dévorante pour la jeune femme qu'Amalia avait toujours jugé comme un être trop fragile. « Ça te ressemble pas tout ça. » Elle peine à se souvenir des détails du passé mais est bien certaine que Ryan n'était pas du genre sentimentale. Il y avait chez lui quelque chose de brut. Un quelque chose qui avait dû se réveiller avec l'apocalypse. Son regard triste et sombre l'étudie tandis qu'il ramène habilement la conversation vers elle et sur ce qu'il convient de faire. Elle hoche de la tête, pensive quand le trait d'humour tombe, parvient à lui arracher un sourire sincère. C'est comme une bouffée d'oxygène, presque un soulagement. Si l'instant ne dure pas, que très vite la réalité la rattrape et lui fait presque regretter ce moment d'égarement, Amalia ne peut s'empêcher d'enchaîner, de s'engouffrer vers ce petit rayon de bonne humeur. Et tant pis si elle n'en a pas le droit, tant pis si on la croit insensible à la mort de son époux. Elle fait tinter leurs verres en cognant dans celui de Ryan, trinquant silencieusement à leur duo improbable. « Ouais, j'ai pas le choix hein ? Faut bien quelqu'un pour surveiller tes arrières et on dirait que le Ciel a décidé que ce serait moi. » Peut-être parce qu'elle connaît Ryan, que leur histoire résonne dans le passé. Peut-être parce qu'elle lui fait finalement confiance. Vidant son verre à son tour, elle le repose calmement sur la table avant de soupirer et de se passer une main dans ses cheveux rendus poisseux par la marche. « Je ferais mieux d'y aller. » S'attarder ici n'arrangerait rien à sa situation et elle devait voir son fils, lui parler maintenant. Elle se relève d'un mouvement lent, pas si pressée que ça de retrouver sa progéniture. Son regard s'attarde sur Ryan. « Merci pour tout. » Et, sans attendre qu'il ouvre à nouveau la bouche pour la retenir avec des paroles dénuées de sens, elle quitte les lieux.
THE END
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another star (amalia)
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