(XV) karma has no menu, you get served what you deserve + abel
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Peyton Yates
Olympians + le monde qui est le mien
Hurlements : 1717
visage : bryce dallas howard.
crédit : diamond heart (avatar) astra (sign) joe (gif)
survit depuis le : 28/09/2016
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Sujet: (XV) karma has no menu, you get served what you deserve + abel Dim 29 Oct - 17:09
change (v) we don't like it. we fear it, but we can't stop it from coming. we either adapt to change or we get left behind.
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(début novembre) Les imprévus s’enchainent ces derniers temps et ne se ressemblent pas, ça c’est certain. Il faut croire qu’elle dispose d’un quelconque souci de karma, Peyton, un souci non-négligeable si vous voulez son avis. Elle est paumée, pas paumée au milieu des bois, non, ça ressemble plus à quelque chose du type : paumée dans l’immensité du monde terrestre. Peut-être qu’elle exagère. Il y a pire dans la vie, non ? Pire que de se retrouver enceinte au beau milieu d’un monde jonché par les morts et qui plus est, enceinte d’Abel Rhodes, chef des cavaliers et connard auto-proclamé. Qu’est-ce qui est pire au juste ? Elle a beau chercher dans les tréfonds de son esprit, elle n’y trouve aucune réponse à cette question. Elle a encore du mal à assimiler la nouvelle. Elle se souvient de son entrevue avec Iris, elle se souvient de lui avoir ri au nez avant de percuter, avant de prendre conscience que ce n’était pas qu’une vaste supercherie. Ce n’est pas dû à la commotion, tu es enceinte Peyton. Elle aurait préféré se passer de cette annonce, quitte à ce que ça signifie qu’elle souffre de dommages cérébraux. Depuis, elle ne l’a encore révélé à personne, même pas à Willa. Elle a l’impression que ce n’est pas réel, pas concret. Elle ne sait pas quoi faire à part nier, faire comme si de rien n’était. En somme, elle se voile complètement la face, mais elle s’en rend compte, c’est déjà ça. Elle a refoulé le flot de questions s’imposant dans sa caboche, l’oubliant, enfin elle a essayé. Mais elles sont toujours présentes, ces interrogations. Qu’est-ce qu’elle compte faire ? Est-ce qu’elle garde l’enfant ? Est-ce qu’elle prévient Abel ? Est-ce qu’elle lui ment jusqu’à ce qu’il s’aperçoive d’une subite prise de poids ? Est-ce qu’elle lui ment au point de prétendre qu’il n’est pas le père ? Est-ce qu’elle se montre tout simplement sincère envers ce dernier ? Leur relation en est à un tel point qu’elle se sent coincée et extrêmement seule. Il a tenu sa promesse, le cavalier, il n’est pas revenu, il a foutu le camp. Elle ne l’a pas vraiment apprécié à sa juste valeur, ce semblant de paix. Elle ne sait pas ce qu’elle veut en fait, elle ne sait rien. Bref, c’est un joli foutoir.
Revenons-en aux imprévus, comme celui-ci, celui qui la pousse à remettre les pieds au ranch, à affronter la réalité. Plus de temps. C’est ce que lui a demandé Caleb, sous-entend Abel par l’intermédiaire de Caleb. Elle a le sentiment d’en donner toujours plus, d’en donner trop. Alors, elle est là aujourd’hui, à fouler le sol de la Crimson Valley, à constater de ses propres yeux l’avancée des travaux, à comprendre la demande supplémentaire de Rhodes. Pour autant, ce n’est pas parce qu’elle comprend qu’elle n’en a pas marre, bien au contraire. « D’accord, mais dernier délai. » qu’elle abdique finalement, le sourire de Caleb s’élargissant instantanément. « J’ai besoin de voir Abel avant de repartir. » Elle-même s’étonne de ses propres paroles, mais elle est là après tout, autant arrêter de se défiler. Elle n’a pas envie de lui cacher quelque chose d’aussi important, elle n’a pas envie que son mensonge lui retombe dessus par la suite. Elle se stoppe sur le perron de la grande bâtisse, tandis que le chef d’expédition pénètre en son sein, lui demandant de patienter dans un silence de marbre face aux gardes postés devant la demeure. Elle a l’impression qu’il est loin le temps où elle disposait également d’un laissez-passer pour la maison Rhodes. Les minutes s’étiolent, un instant elle s’imagine qu’il refuse sa présence, ce serait bien son genre, mais finalement Caleb réapparaît, lui donnant accès à l’intérieur des lieux d’un signe de main avant de s’effacer. Elle a la boule au ventre, elle n’est clairement pas rassurée ni même confiante alors qu’elle gravit les escaliers la menant au bureau d’Abel. Tout est trop compliqué entre eux, elle sait par avance qu’il risque de se montrer odieux, surtout depuis leur dernière rencontre, depuis qu’elle lui a demandé de sortir de sa vie. Elle ne frappe pas, jamais d’ailleurs, s’engageant dans le bureau sans un mot. Par où commencer ? Elle ne croise pas tout de suite les prunelles glaciales du rider, ce qui la soulage un peu, peut-être qu’elle se serait immédiatement dégonflée dans le cas contraire. « Tu n’es tout de même pas gêné. » qu’elle lâche sans pour autant se montrer agressive, c’est surtout un constat. Après tout, lui demander un délai après tout ce qu’elle lui a déjà fourni, c’est franchement culotté. « Pas que ça me surprenne venant de toi. » à ce stade, elle n’est même plus certaine de pouvoir être surprise par les actes de cavalier. Est-ce qu’ils n’ont pas déjà touché le fond de toute manière ? « Il faut qu’on parle malgré ce que j’ai bien pu souhaiter la dernière fois. » Autrement dit, elle souhaitait ne plus le voir, ne plus lui parler, ne plus rien avoir affaire avec lui et maintenant, les revoici liés, incontestablement liés.
Sujet: Re: (XV) karma has no menu, you get served what you deserve + abel Dim 29 Oct - 22:16
Peyton & Abel
« karma has no menu, you get served what you deserve »
Il avait hésité, à faire le déplacement jusqu’à Olympia pour venir mendier en personne ce délai supplémentaire à Peyton. Il s’était longuement débattu avec un lot de pensées contradictoires, pour finalement conclure que c’était une très mauvaise idée. Et ce n’était pas tant parce qu’il lui avait promis de lui foutre la paix, mais plutôt parce qu’il savait très bien ce qui allait arriver : peut-être qu’ils essaierait d’avoir une conversation cordiale, mais ils finiraient pas s’engueuler en moins de cinq minutes. Scénario envisageable : elle lui balançait sa demande à la gueule en prétextant qu’il avait déjà bien assez abusé (ce en quoi elle n’aurait pas tort, mais c’était là une toute autre histoire). Dans le pire des cas, elle refusait même carrément de le voir et il se retrouvait comme un con devant une porte close. Ça ne valait pas la perte de temps d’un déplacement et, même si sa jambe allait mieux et qu’il commençait (avec une lenteur effroyable) à retrouver une certaine fluidité dans sa démarche, les longues chevauchées lui étaient toujours un calvaire qu’il préférait s’épargner lorsqu’il en avait la possibilité. Caleb, donc, avait été envoyé en tant qu’émissaire : Abel lui faisait plus confiance qu’à sa propre personne pour parvenir à tirer de la leader des olympiens un résultat favorable. Il lui était plus facile d’ignorer la pointe de frustration à l’idée qu’il aurait pu la voir, mais avait préféré s’en passer, s’il mettait ça sur le compte des besoins de son campement : n’était-ce pas préférable qu’il se conforte au désir de Peyton en restant sagement retranché derrière les frontières de ses terres, s’il voulait la voir abdiquer une fois de plus en faveur de ceux (pas lui) qui avaient tout perdu cette nuit là ?
« Deux semaines. » Le chef d’expédition se tenait droit devant lui de l’autre côté du bureau, les mains croisées dans son dos et une satisfaction bien dissimulée derrière son air calme. « Tu n’auras pas plus, j’ai déjà eu suffisamment de mal à la convaincre de nous accorder ce délai. » Comme à son habitude, l’homme exposait les faits sans fard, et sans prendre de gants : inutile de s'embarrasser de faux semblants quand on en venait à ce genre de problèmes, il n’avait aucun intérêt à lui laisser croire qu’il serait encore possible de tirer davantage sur la corde si le besoin s’en faisait sentir. Il pouvait, néanmoins, s’estimer content du succès de la mission dont Abel l’avait chargé. « Merci Caleb, c’est bon. Tu peux disposer. » L’autre homme se racla la gorge et son chef haussa un sourcil, attendant la suite. « Elle veut te voir. » Sa mine s’allongea un peu, mais Caleb n’avait aucune autre précision à lui offrir quant à cette envie apparente de passer dire bonjour. Quelle que soit la motivation de Peyton, elle n’avait pas daigné en faire part à l’autre cavalier. Il lui signifia de la lui envoyer, et Caleb acquiesça pour ensuite tourner les talons et quitter la pièce sans rajouter un mot de plus, refermant la porte derrière lui. Il n’eut pas à attendre longtemps, Abel, qu’elle s’invitait à son tour dans son bureau. Devinant son identité aux bruits de pas qu’il avait reconnu dans le couloir, il ne leva pas de suite les yeux de son occupation alors que la voix bien connue emplissait la pièce sans préambule. « Tu ne peux tout de même pas me blâmer d’essayer tout ce qui est en mon pouvoir pour faciliter la reconstruction de mon camp. » Alors non, il ne s’était pas gêné. Et pour quoi faire, de toute façon ? Il n’avait rien eu à perdre à demander encore plus, toujours plus. Il l’avait fait tout au long de l’année écoulée et on l’avait laissé faire à chaque fois. Peyton s’affirmait ne pas être surprise, est-ce qu’elle n’aurait pas pu, alors, prévoir aussi cette demande supplémentaire ? Il faut qu’on parle. Tiens donc ? Abel releva finalement la tête, riva son regard à celui de la nouvelle venue. « Bonjour, Peyton. » Il avait aux lèvres un sourire faussement affable, il ne dirait pas qu’il était ravi de la voir ici bien sûr mais son regard s’attarda longuement sur elle avant qu’il ne continue : « Je suis surpris de te croiser ici, je pensais pourtant qu’on avait plus rien à faire ensemble. Caleb ne te convient pas pour ce qui est du traitement des négociations ? J’espère que tu as tout de même noté l’effort de t’envoyer quelqu’un de civilisé. » Le sarcasme était présent mais discret, sa voix était calme tandis qu’il ne cherchait pas spécialement à l’attaquer. Désagréable, certes, mais elle l’avait connu pire que ça. Bien pire. « Tu es venue me sermonner sur mon culot ? Qu’est-ce qui était si important, que tu fasses l’effort de venir me voir en personne ? » Il posait sur elle un regard insolent, sans faire le moindre geste l’invitant à s’asseoir ou prendre ses aises d’une quelconque manière – n’était-elle pas venue ici suffisamment de fois pour ne pas avoir à attendre de lui pour s’installer ? – mais son attitude restait froide, derrière le masque soigneusement composé qui lui servait de visage.
Spoiler:
Peyton Yates
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Sujet: Re: (XV) karma has no menu, you get served what you deserve + abel Dim 29 Oct - 23:25
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Outre la boule au ventre, l’angoisse de le revoir, de le retrouver, ce serait mentir que de prétendre qu’une partie d’elle n’est pas soulagée à l’idée d’être ici, à ses côtés. Il y a toujours ce vide, ce manque, quand il n’est pas là, avec elle, quand ils prennent volontairement leurs distances. Elle s’imaginait que ce serait plus simple qu’il s’éclipse de sa vie, qu’ils s’éloignent mutuellement. Ça n’a pas été le cas, elle se voilait la face, encore, pour ne pas changer. Elle se sent prisonnière de cette relation, encore plus maintenant, surtout maintenant. Elle ne veut pas, ne peut pas, tourner la page. C’est impossible, c’est trop douloureux, trop difficile. Elle ne sait pas ce qu’elle veut, ce qu’il lui faut, elle ne sait plus rien. Peu importe la catastrophe ambulante qu’est leur histoire, elle y est trop attachée, elle y a plongé tête baissée et depuis elle n’a de cesse de s’y noyer. Elle n’arrive pas à l’expliquer autrement. Elle revient toujours vers lui de toute façon, il doit commencer à être habitué, c’est plus fort qu’elle. Elle se demande ce qu’il peut bien penser d’elle, surement qu’elle n’est autre qu’une pauvre petite chose incapable de se défaire de lui, de son emprise. Peut-être que c’est vrai, peut-être qu’il s’agit de la réalité, une réalité simplifiée. Au fond, malgré la part de vérité, c’est bien plus compliqué. Mais, encore une fois, c’est inexplicable, elle n’a pas de mots pour exprimer leur relation pour le moins désastreuse.
Presque immédiatement il endosse son masque d’homme fier et insolent, prêt à tout pour son ranch, pour ses survivants. Elle peut bien lui reconnaître cette qualité, certes. Elle ne peut guère le blâmer pour ça, c’est certain. Mais, elle dispose de centaines d’autres raisons pour le blâmer, il a tendance à l’oublier. Dos appuyé contre le mur, elle s’y laisse choir un moment, sondant l’humeur du cavalier. Plutôt bonne, qu’elle suppose, étant donné le délai dont il a bénéficié. Encore une fois, il a obtenu ce qu’il désirait. Elle en marre, de tout lui donner, elle aimerait que la roue tourne. Mais, voyant l’état du campement, elle ne pouvait décemment refuser sa requête et il le sait, elle est comme ça, généreuse et bienveillante. Il lève les prunelles et elle se sent tout à coup paralysée, fragile, exposée. Elle n’a pas envie d’être là, enfin, pas totalement. Elle ne cherche même plus à rester neutre. L’expression fatiguée, blasée par le comportement du cavalier, elle tente de faire abstraction de son comportement. Bonjour. Comme s’il s’en encombrait durant ses visites à Olympia. L’hôpital qui se fout de la charité. « Quelqu’un de plus civilisé que toi, ce n’est pas bien compliqué. » Elle n’est pas ici pour lui rendre ses piques mais elle ne peut s’en empêcher. Il l’attaque. Il l’attaque le sourire aux lèvres. Il se fout d’elle en somme. Elle ne dispose plus d’assez de self-control afin de pouvoir rester de marbre face à lui et ses piques. « Mais oui, j’ai noté l’effort, ça me change de Winona ou de toi. » Au moins Caleb ne la bombarde pas de ses regards suffisants et de ses sourires provocateurs, contrairement à Winona, contrairement à lui. Et, sincèrement, ça fait du bien de rencontrer une personne un minimum civilisée. « Non, j’en ai bien assez de te sermonner en réalité. » Elle s’avance de quelques pas, croisant ses bras contre sa poitrine, lui faisant face sans pour autant prendre ses aises et s’asseoir face à lui. « En fait, je suis là par acquis de conscience, pour ne pas que tu puisses me reprocher quoi que ce soit par la suite. Les gens parlent, et je n’ai pas envie que tu le découvres de la bouche de quelqu’un d’autre. » Elle n’arrive pas à savoir si elle est supposée prendre des gants ou larguer la bombe. Surement que la deuxième option est la plus efficace. Elle respire un bon coup, pousse un faible soupir. Une fois la vérité révélée, elle ne pourra plus faire marche arrière, plus se défaire de lui. « Je suis enceinte, vraiment. Mes nausées ont empiré et elles ne sont plus simplement dues à ma commotion. Je suppose que ça remonte à début septembre. » Puisqu’ils n’ont plus eu de rapport depuis lors, et puisque le karma est sacrément joueur avec eux. À croire qu’il y a toujours quelque chose pour pousser leurs chemins s’entremêler.
Sujet: Re: (XV) karma has no menu, you get served what you deserve + abel Lun 30 Oct - 7:01
Peyton & Abel
« karma has no menu, you get served what you deserve »
Il avait peut-être été mesquin, de lui balancer d’entrée de jeu ses sarcasmes, mais il lui en voulait. De cette situation, de cette distance qu’elle avait voulu. Il avait tenu sa part de l’engagement parce qu’il ne voyait pas l’intérêt à continuer d’insister (pour faire quoi, de toute manière, s’excuser ? Pas son genre) si ce n’était que pour de nouvelles engueulades, ou bien parce qu’il savait qu’elle n’allait pas bien et qu’elle avait besoin de temps pour s’en remettre, mais il lui en voulait. Il avait besoin d’elle à peu près autant qu’il la détestait, alors ce mois avait paru interminable, et il s’était préparé à ce que les suivants soient de la même trempe. Pourtant elle se tenait là, aujourd’hui, dans ce même bureau qui avait vu tant de leurs débats plus ou moins animés (il avait vu d’autres choses, aussi, mais passons), à lui renvoyer chacune de ses piques sans se laisser démonter, mais avec une lassitude apparente qui trahissait ce qu’elle pensait de tout ça. En un sens, c’était presque pire de la voir ainsi. Pour autant, il n’avait pas envie d’être aimable avec elle, non, il n’avait pas envie de lui concéder ça. Il s’était retranché derrière de hautes barricades et avait bien l’intention de continuer à se comporter de la sorte jusqu’à la fin de cette entrevue, et son principal dilemme était de savoir à l’heure actuelle s’il avait envie que celle-ci dure tout de même, ou s’il voulait seulement la voir dégager le plancher vite fait bien fait ; il pouvait au moins lui accorder ceci, la manière qu’elle avait eu de formuler ses propos avait de quoi attiser un intérêt qu’il se fit fort de garder discret. Ensuite, la surprise supplanta tout le reste. Abel observa de longues secondes de silence, le temps d’assimiler tout ce qu’elle venait de dire. Enceinte. Septembre. Oh, la belle ironie ! Un petit rire, finalement, s’échappa de sa gorge, moqueur, amer, dénué de la moindre joie tandis que ses yeux cherchaient – vainement – la moindre trace dans le regard de l’olympienne susceptible de dénoncer la vaste connerie de l’aveu. Les plaisanteries les meilleurs sont les plus courtes, manqua-t-il de lui dire, sauf qu’il voyait bien qu’elle était terriblement sincère, Peyton. La situation n’avait rien à voir avec ce qui s’était passé début septembre et elle n’avait pas la moindre raison, cette fois, de lui jouer ce tour. Son regard était lourd de la vérité du fait avoué. « Sacré retour de bâton » se contenta-t-il d’abord d’observer, ironique. Il ne savait même pas comment prendre la nouvelle. Inutile de se mentir, il n’allait pas feindre en être content alors qu’elle avait très bien eu tout le loisir de constater ce qu’il en avait été la dernière fois. Alors quoi, c’était une chance de recommencer cette fameuse discussion de zéro, celle qui avait tout fait foirer, pour repartir sur de meilleures bases ? Lui, il n’y croyait pas, et il n’allait même pas lui faire l’affront d’essayer : changer ses réactions serait fausser sa sincérité. Son avis sur la question était toujours le même que deux mois plus tôt, même s’il l’aurait peut-être cette fois, avec le recul, exprimé d’une manière un tout petit peu plus subtile. Ou pas, après tout c’était là d’Abel Rhodes qu’il s’agissait. « Et qu’est-ce que t’as l’intention de faire, Peyton ? » La question sonnait comme un écho, dans la pièce, mais il fallait bien qu’elle soit posée non ? « J’imagine que tu n’es pas venue jusqu’ici avec cette nouvelle dans les bras dans le simple but de me demander mon avis sur le sujet. » Ses lèvres s’étirèrent sur un sourire sardonique, ça ne risquait pas non, on avait très bien vu comment cela s’était achevé la dernière fois. « Donc, je suppose que t’as déjà eu tout le temps nécessaire pour étudier le problème. » Choix de mots parfaitement volontaire, il ne croyait absolument pas que ce début de grossesse fût une bonne chose et encore moins maintenant, vis-à-vis de ce qu’était devenue leur relation, soit un amas de rancune sur un fond de colère. « Je suppose, aussi, que si tu avais eu l’intention de t’en débarrasser, tu n’aurais pas fait tout le trajet pour simplement venir m’en informer... »
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Peyton Yates
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Sujet: Re: (XV) karma has no menu, you get served what you deserve + abel Mar 31 Oct - 0:06
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Parfois, souvent en réalité, elle se demande ce qu’elle fiche encore là, à essayer de communiquer avec lui. Clairement, ça ne mène jamais à rien. Il ne fait pas d’efforts, aucun. Pourquoi donc après tout ? Il faut croire qu’elle ne les mérite pas, ses hypothétiques efforts. Sacré retour de bâton. Il aurait tout de même pu l’épargner, lui éviter son sarcasme, mais non, encore trop demander, ce serait trop généreux de sa part de lui octroyer ce genre de privilège. Elle ne le quitte pas des yeux, retient de justesse le je t’emmerde suspendu au bout de ses lèvres. Elle ne devrait pas être ici, son impression se confirme. Encore une erreur de sa part. Elle aurait dû s’abstenir. De toute évidence, il s’en contrefiche de ce qu’elle a à lui dire, de ses révélations, d’elle tout simplement. Alors, il aurait tout aussi bien pu apprendre la nouvelle de la bouche de quelqu’un d’autre. Mais, le problème, ou plutôt son problème, c’est qu’elle veut faire les choses de la bonne manière. Et, tout lui avouer, peu importe la nature actuelle de leur relation, c’est la bonne manière en question. Peut-être devrait-elle se comporter un peu plus comme lui, surement que ça lui faciliterait la vie à un point fou. À la place, elle opte sans cesse pour les complications, peut-être qu’elle aime ça, peut-être qu’elle y a pris goût. Elle n’arrive plus à s’y retrouver, elle a le sentiment d’être irrécupérable. Peut-être qu’elle l’est, ça ne la surprendrait même pas.
Elle soupire, à bout, alors qu’il réitère pour la seconde fois en l’espace de deux mois la fameuse question. Elle ne sait pas, elle ne sait rien. Ce qu’elle veut, ce qu’elle doit, ce qui est préférable. Trop de facteurs à prendre en compte, elle en a le tournis. Elle l’écoute ou du moins, elle le laisse parler, parce qu’elle ne lui trouve aucune réponse convaincante pour l’instant. Elle a l’impression que son esprit n’est autre qu’une épaisse masse brumeuse incohérente. « Je dois réfléchir. » qu’elle lâche finalement, loin d’elle l’envie de laisser un nouveau silence s’installer entre eux, elle ne le supporterait pas. « Et, non, je n’ai pas besoin de ton avis, je ne le veux pas. » C’est surtout qu’elle le connait déjà et il est on ne peut plus tranché. Il ne cherche même pas à la comprendre. Ce n’est pas lui qui est piégé, ce n’est pas lui qui se trouve face à un mur, pas lui qui doit prendre une décision. « Je n’ai pas besoin de toi. » Faux. Probablement qu’il n’est pas assez malin pour déceler le mensonge perçant son timbre de voix. Pourtant, une partie d’elle aimerait qu’il s’en rende compte. « Je l’ai appris fin octobre, Abel, alors je n’ai pas encore eu le luxe du temps, le luxe d’étudier le problème, non. » Il croit quoi ? Que c’est simple pour elle, que c’est facile ? Il se fourvoie royalement. Et, il ne l’aide pas, il est loin de l’aider. Elle reste un instant inerte face à la conclusion du cavalier. Non, en effet, elle n’aurait peut-être pas fait tout ce chemin, elle aurait surement étouffé l’histoire. D’accord, peut-être qu’elle l’a déjà prise sa décision, de manière inconsciente certes, mais le fait est qu’il a raison. « En effet, tu as probablement raison, tu m’auras été utile pour une fois, force est de l’admettre. » La voilà percutée de plein fouet par une soudaine prise de conscience, génial, comme si c’était le moment. « Ecoute, je suis simplement venue te l’annoncer, j’aurais pu m’en abstenir. » Mais, à nouveau, elle n’est pas comme ça. Quoique ça l’aurait éventuellement arrangé qu’elle le laisse dans l’ombre, qu’il ne l’apprenne que bien plus tard. « Je n’attends rien de toi, encore moins maintenant, et quand bien même, je ne vois pas bien ce que j’aurais pu attendre de ta part en réalité. » Du soutien ? Elle aurait bien aimé, mais elle n’a pas affaire à la bonne personne. Il préfère songer à lui et ses propres intérêts avant elle. Est-ce qu’elle peut l’en blâmer ? Elle n’en sait trop rien, surement que non. « J’ai pertinemment emmagasiné ton point de vue tranché sur la question, alors je sais à quoi m’en tenir avec toi. » Dorénavant, elle n’a plus l’attention de compter sur lui. De toute façon, ils ne sont pas un couple, même pas des amis, bientôt plus des alliés, ils ne sont rien.
Sujet: Re: (XV) karma has no menu, you get served what you deserve + abel Mar 31 Oct - 6:13
Peyton & Abel
« karma has no menu, you get served what you deserve »
Peyton n’avait pas besoin de lui. Qu’est-ce qu’elle fichait ici alors, plantée devant lui à lui déballer tout ça ? Trop aveuglé par sa rancune, néanmoins, pour réaliser la sincérité bancale de l’affirmation, il se contenta de l’encaisser en silence, passé maître dans l’art de se comporter comme si ça lui en touchait une sans faire bouger l'autre alors que bien évidemment, c’était parfaitement faux. Son regard la scrutait sans relâche, accusateur semblait-il – comme si c’était de sa faute, à elle, s’ils en étaient arrivés là. Bien sûr. Parce qu’elle avait eu le foutu malheur de tomber enceinte. L’idée lui paraissait irréelle, inconcevable, mais probablement était-ce dû au fait qu’elle la lui avait déjà asséné une fois, et qu’il l’avait ressassé deux semaines durant pour finalement se faire dire que ce n'était qu’un ramassis de conneries. Une blague. Ses sentiments à ce sujet, maintenant, ne lui paraissaient qu’une pâle copie de ce qu’ils avaient été alors ; probablement qu’il lui faudrait plus de temps, cette fois, pour accepter la réalité. « Oui, tu aurais pu », il rétorqua assez abruptement, volontairement tranchant. Est-ce qu’il voulait réellement savoir la nouvelle, au fait ? Non. Peut-être qu’elle lui aurait été plus aisée devant le fait accompli, un ventre déjà arrondi par plusieurs mois de travail. Qu’il l’apprenne maintenant ou plus tard, qu’est-ce que cela aurait changé, de toute façon ? Vu l’état actuel de leur relation – néant – il ne croyait même pas que ses réactions puissent avoir une quelconque importance aux yeux de l’olympienne. Ou il se voilait la face (il était plutôt doué pour ça), mais il lui était plus facile de s’en convaincre pour garder envers elle cette attitude acérée, froide, qui affirmait haut et fort qu’il n’en avait absolument plus rien à foutre de tout ça avec suffisamment de conviction pour qu’elle n’ait pas l’envie de creuser et déterrer la vérité. « Tu m’en vois ravi, ça nous évitera au moins une nouvelle conversation inutile sur le sujet. » Il se renfonça dans le dossier de son fauteuil, les bras croisés contre son torse dans une attitude fermée et un vague rictus tordant un coin de ses lèvres. Et dire qu’il s’était promis, avant de la voir pénétrer dans son bureau, qu’il serait sage cette fois-ci, prêt à écouter ce qu’elle avait à dire sans directement chercher la querelle. Ses bonnes résolutions s’étaient effondrées en un laps de temps record. « Alors quoi, t’as envie de fonder ta petite famille parfaite désormais ? » Il se moquait, encore, à croire qu’il n’avait que ça à la bouche. L’image avait un petit quelque chose de risible pour lui, pratiquement inconcevable, tandis qu’une part de lui ne pouvait pas s’empêcher de se remémorer ce moment de sa vie avec Elisa, la naissance de Silas, quelques mois d’un bonheur sincère avant que la réalité ne revienne toquer au carreau. Aucune chance que ça n’arrive, ici : après tout, elle n’attendait rien de lui. Réprimant un soupir, Abel se leva finalement pour contourner le bureau et son interlocutrice, son pas encore lourd l’amenant jusqu’au meuble à alcool où il se servit un verre – il ne proposa rien – qu’il but quasiment d’une traite, appuyé sur sa canne, pour s’en resservir ensuite un second qu’il laissa simplement posé sur la surface plane du mobilier au bois poli par les ans. « En fait, il lâcha finalement, je vois pas bien l’intérêt de ta venue ici aujourd’hui. Si t’as pas l’intention de m’impliquer dans ton bordel, qu’est-ce que ça peut changer que je sois au courant ? Tu peux bien te démerder seule alors… » Alors, lui, rester ignorant ça lui aurait parfaitement convenu. Qu’il veuille à nouveau d’un enfant, ou non, les révélations allaient lui trotter dans le crâne sans qu’il sache comment s’en défaire, désormais. Exactement ce qu’il ne voulait pas, pour ce qu’il avait déjà bien assez à faire à ruminer ses idées noires concernant Peyton et l’humeur assez maussade dans laquelle cette séparation – enfin, avaient-ils seulement été ensembles à proprement parler en premier lieu ? – l’avait foutu bon gré mal gré. « Bref, je crois pas que c’était utile, de t’embarrasser de venir ici. » Dans son bureau, néanmoins. Ce qui avait trait aux autres motifs de sa venue sur ses terres, il n’allait pas le dénigrer. Mais sa responsabilité, à lui, dans cet accident – ou appelez ça comme vous voulez –, il semblait bien décidé à s’en soucier comme d’une guigne. « Ni même avisé. Tu voulais que je sorte de ta vie, non ? »
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Peyton Yates
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Sujet: Re: (XV) karma has no menu, you get served what you deserve + abel Ven 3 Nov - 0:17
change (v) we don't like it. we fear it, but we can't stop it from coming. we either adapt to change or we get left behind.
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C’est fou à quel point l’Olympienne est devenue experte dans l’art d’encaisser les reproches, les remarques ainsi que les moqueries. Un trio pour le moins désagréable à appréhender, surtout lorsqu’il s’échappe de la bouche d’Abel Rhodes. Elle en a plus qu’assez, marre, qu’il se retranche sans cesse derrière cette carapace de froideur et de mépris. Elle aimerait juste qu’il se montre vrai de temps en temps. À croire que c’est comme demander la lune, autrement dit impossible et irréaliste. Elle en veut trop, surtout venant de lui, elle s’attend toujours à un miracle, ni plus ni moins. À l’exception près qu’elle enchaîne les déceptions. Pourtant, elle s’y accroche encore à ce petit espoir, l’espoir qu’il brise parfois sa carapace de sombre connard. Oui, elle perd son temps, et alors ? Elle aurait pu, elle aurait dû même. Pour ce qu’il a l’air d’en avoir à foutre de sa présence ici, de sa révélation. Belle claque en plein visage. Ça lui apprendra - encore une fois - à vouloir être correcte avec lui, à faire les choses de la bonne façon. Elle a l’impression d’être coupable, c’est l’impression qu’il lui donne, c’est ce qu’il lui fait ressentir. Coupable de quoi ? Coupable de se perdre dans ses bras ? Coupable de revenir vers lui ? Coupable de ne pas réellement couper les ponts ? Coupable d’être enceinte ? Coupable de lui révéler la vérité ? Oui, en effet, elle plaide coupable, elle plaide coupable pour chacune de ces pseudo-fautes. Elle soupire, roule des yeux. Elle transpire l’irritation et la lassitude. Elle est fatiguée de lui. Elle ne lui répond pas. Ça ne sert à rien, si ce n’est à lui renvoyer ses piques, à se montrer aussi puérile que lui. Oui, ça leur évitera une conversation houleuse. Non, elle ne compte pas fonder sa parfaite petite famille puisqu’il n’a tout simplement rien de parfait, Abel, il gâche le tableau. Mais, surement qu’il le sait déjà, du moins il s’en doute. Il gâche toujours tout de toute façon, c’est un fait inéluctable.
Il aime la mise en scène. Elle l’observe, la contourner, se servir un verre, un deuxième, installant un climat encore plus tendu qu’auparavant, instaurant un silence lourd de sens. Et, lorsqu’il le brise enfin, ce nouveau silence, ce n’est que pour qu’elle se rende compte à quel point il est aveugle et sourd. Il est minable, elle le trouve minable à cet instant précis. Qu’est-ce qu’il lui faut de plus ? Elle est là aujourd’hui, après tout ce qu’il lui a déjà fait subir. Il lui faut quoi sincèrement ? Une explication par A + B ? C’est du grand n’importe quoi. Il ne veut pas comprendre en fait, il ne veut pas comprendre qu’elle n’a aucune envie d’affronter tout ça toute seule, qu’elle a besoin de son aide, peu importe cette dernière, contrairement à ce qu’elle peut bien prétendre. Est-ce qu’il ne peut tout simplement pas lire entre les lignes ? Trop complexe pour lui surement. Pas utile, pas avisé. Il se fout royalement de sa gueule, non ? C’est lui, qui la sollicite, lui, qui demande son aide, qui demande toujours plus. Il le fait exprès, il fait exprès d’être con, ce n’est pas possible autrement. « Dis-moi, Abel, tu es aveugle à quel point exactement ? » à un point tel qu’ils ne peuvent l’imaginer. Il est une cause perdue. Et, il fallait bien évidemment, qu’elle s’entiche de cette fameuse cause perdue, forcément. Dans le cas contraire, ça n’aurait aucun intérêt. « Tu as raison, ce n’est pas utile étant donné ton comportement, encore moins avisé, pourtant je suis là. Alors, il te faut quoi de plus ? » C’est LA question du siècle. Celle à laquelle il ne répondra pas sincèrement. Parce qu’il va se défiler, c’est une certitude. Il va se contenter de lui lancer quelques piques acides, peut-être encore une énième moquerie. « Pour une fois, tu devrais tenter de lire entre les lignes à la place de te comporter comme… Comme toujours. » Trop d’efforts, elle en est persuadée, il ne faudrait pas que son cerveau surchauffe après tout. Enfin, c’est surtout qu’elle n’attend plus rien de lui, c’est ce qu’elle pense du moins. Elle ne peut pas le changer, elle ne veut pas le changer, pas vraiment, elle veut simplement qu’il ôte ses œillères ne serait-ce que l'espace de quelques instants éphémères.
Sujet: Re: (XV) karma has no menu, you get served what you deserve + abel Ven 3 Nov - 21:33
Peyton & Abel
« karma has no menu, you get served what you deserve »
S’il était aveugle, Abel ? Non, ou alors ce n’était que pure volonté de sa part. Parce qu’il était incapable de réaliser la pleine mesure des torts qu’il avait bien pu avoir dans leurs derniers affrontements, il ne savait pas trop quoi faire avec Peyton ni sur quel pied danser. Forcément, face à cette attitude la conduite à adopter lui était toute tracée : mieux valait, à son avis, rester engoncé dans son rôle de connard fini plutôt que de se risquer à faire un pas vers elle après tout ce qui s’était passé, et risquer de se prendre une veste. Tout plutôt que laisser son égo sur la touche, sa fierté stupide qui ne supportait pas d’être froissé et qu’elle avait pourtant malmené à de nombreuses reprises à force de lui balancer ses quatre vérités en pleine figure. Difficile, dès lors, de savoir ce qu’il lui fallait de plus. Des mots clairs, sans détours ni allusions ? Il n’avait jamais été très doués avec l’implicite, le cavalier, surtout s’il fallait que cela implique des sentiments, surtout quand la rancune se mêlait de la partie. Lui qui n’avait d’ordinaire aucune peine à faire face à ses problèmes, il préférait ici esquiver et fuir, se retrancher derrière sa froideur désagréable plutôt que d’admettre une faiblesse, et surtout l’admettre clairement à la principale concernée. Il lui était plus facile de considérer cette histoire foireuse comme étant bel et bien terminée, que de chercher comment faire en sorte que cela s’améliore. Il lui était plus facile d’avoir de la colère pour Peyton, et de refouler la part de lui qui refusait cet éloignement forcé, que d’accepter enfin ce qu’elle demandait de lui, que de foutre son putain d’égoïsme à la trappe, que de baisser ses défenses une fois pour toute et de s’ouvrir à elle. Du moins en était-il intimement convaincu, et puisqu’il avait la fâcheuse habitude d’être persuadé d’avoir toujours raison, un électrochoc serait bien la moindre des choses pour le voir réviser son opinion.
« J’ai bien autre chose à foutre que m’amuser à lire entre les lignes, tu crois pas ? » D’un mouvement ample et un peu soudain du bras, il désigna les fenêtres du bureau et le paysage dévasté qui s’étendait de l’autre côté. L’aide des mineurs et des olympiens lui avait été – continuait de l’être – inestimable et précieuse mais malgré tous leurs efforts conjugués il faudrait encore un peu de temps pour effacer complètement cet air de décharge publique. « Au cas où tu ne l'aurais pas encore remarqué, j'ai pas vraiment le temps pour jouer à ça. » Outre la reconstruction bête et simple, déjà suffisamment prenante à elle seule, il fallait réviser les plans, faire en sorte que tout ne tombe pas de nouveau en ruines au prochain coup de vent. S’il ne pouvait pas avoir les maisons solides d’Olympia, ou l’abri de la Mine, cette catastrophe qui avait dévasté son campement lui donnait au moins l’opportunité de faire mieux que ce que c’était avant. Parallèlement, il lui fallait aussi gérer la réorganisation des raids or il avait autant besoins d’hommes ici qu’il en avait besoin à l’extérieur, sans compter le nombre de blessés qui ne lui était pour l’heure d’aucune utilité. Savoir qu’il allait devoir envoyer des équipes plus loin qu’à l’habitude afin d’éviter les villes et villages des environs, pratiquement pillés jusqu’à la corde, ne le mettait pas spécialement en joie non plus. Trop de risques d’imprévus, encore. Et il ne pouvait définitivement pas se permettre de nouvelles pertes. « Si tu n’es pas là pour discuter des conditions de ton dernier paiement, j’ai mieux à faire. Je t’avais promis de te foutre la paix, non ? Alors garde ton chiard si ça te chante mais, en ce qui me concerne, on a plus rien à se dire en dehors de ce qui concerne les relations entre ta ville et mon ranch. » Affirmation terriblement fausse, pourtant Abel avait tout de même trouvé suffisamment de conviction à balancer dedans pour que la voix claque, sèche et persuasive. Pour ce qui était d’arrêter de se comporter comme toujours, on pourrait repasser. Autant demander la lune. « Tu n'as pas besoin de moi, il répéta ses propos avec un sarcasme dégoulinant, salaud jusqu'au bout des ongles. Alors qu'est-ce que tu fiches encore ici ? »
Spoiler:
(c'est moi devant le comportement d'Abel)
Peyton Yates
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Sujet: Re: (XV) karma has no menu, you get served what you deserve + abel Ven 3 Nov - 23:58
change (v) we don't like it. we fear it, but we can't stop it from coming. we either adapt to change or we get left behind.
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Pour la énième fois, il s’entête, se murant dans une attitude hautaine, froide et complètement fermée. Pourtant, il aurait pu dénouer la situation, arranger les choses entre eux, ne serait-ce qu’un minimum. Elle aurait reconnu l’effort, ça lui aurait suffi. Mais, à nouveau, ils passent à côté de quelque chose, elle a essayé d’y mettre du sien, sans succès, il a ce don pour toujours tout faire foirer. Il la pousse clairement à tourner la page, à s’éloigner de lui. Il le veut peut-être vraiment, elle ne le pensait pas jusqu’à maintenant mais désormais, il s’agit d’une évidence, n’est-ce pas ? Elle ne sait plus où elle en est. Peut-être est-ce vraiment terminé entre eux. Cette idée la rend amère, nostalgique. Elle n’est pas enchantée, non, malgré ce qu’elle a bien pu prétendre lors de leur dernière rencontre. Elle aurait aimé recoller les morceaux, mais sans un pas de la part d’Abel, c’est voué à l’échec. Elle n’est pas toute seule dans cette relation, ce n’est pas à elle à tout réparer, à se démener sans cesse pour elle, pour lui, pour eux. Elle n’a pas signé pour une histoire à sens unique, elle n’a signé pour rien d’ailleurs. Alors, pourquoi est-ce qu’elle est sans cesse déçue ? Une autre question sans réponse, la liste devient beaucoup trop longue. Elle en a marre, elle les veut, ses réponses, elle ne veut plus rester dans le flou, elle n’en peut plus surtout.
« Ce n’est pas un jeu. »Jouer à ça. Elle n’en revient pas. Elle n’est pas un jeu, ils ne sont pas un jeu, à moins qu’ils ne soient manifestement pas sur la même longueur d’onde. Mais, de son coté, il compte, il compte beaucoup trop selon elle. C’est pour cette raison qu’elle est présente. Elle n’est que ça pour lui ? Elle ne représente rien d’autre ? Elle aimerait être en colère, lui hurler dessus, mais rien ne lui vient. La colère, elle a laissé place à l’indignation et la déception, c’est tout. Elle n’a plus de venin à cracher, plus la foi de gaspiller son énergie pour lui. « Je n’ai pas de conditions supplémentaires. Je t’offre un délai, c’est tout. Donc, je pense qu’on en a terminé étant donné tes dires. » Puisque ce qu’il y a – ou avait – entre eux n’est pas important, que seule l’alliance compte encore pour l’instant, pour deux semaines, alors c’est fini. Il n’est bon qu’à gérer son ranch, ses survivants, le reste dépasse ses compétences étreintes. Elle n’a plus qu’à rentrer, n’est-ce pas ? Avec son chiard, le sien, comme il le dit si bien, pas le leur, évidemment que non. De toute façon, il n’y a même pas d’eux. Elle est prête à tourner les talons, à rentrer à Olympia, pourtant quelque chose la pousse à attendre encore quelques secondes, la cloue sur place. Surement que ce quelque chose n’est autre que le dernier espoir. Et, cet espoir, il vole en éclats presque aussitôt. Il est ironique, mesquin, salaud. Elle le déteste, là, tout de suite, elle ne ressent que de la haine à son égard. « Non, en effet, je n’ai pas besoin de toi. J’en doutais encore avant cette entrevue, mais tu viens de me fournir une preuve supplémentaire. » Il n’a rien à faire dans sa vie, à part la gâcher, elle saura se débrouiller toute seule, elle le doit. Et puis, en réalité, elle ne l’est pas vraiment, non, elle n’est pas seule, elle n’est pas comme lui. « Au revoir, Abel. » Son timbre de voix n’a jamais été aussi blasé, aussi indifférent. Il n’y a plus rien à tirer d’eux, plus rien à tirer de leur semblant d’histoire, ils ont fait le tour de la question.
Sujet: Re: (XV) karma has no menu, you get served what you deserve + abel Sam 4 Nov - 22:52
Peyton & Abel
« karma has no menu, you get served what you deserve »
Il était allé trop loin, il le savait. Il l’avait su au moment où il avait laissé filer son dernier affront d’entre ses lèvres, aux premières loges pour constater l’effet qu’ils avaient eu sur leur destinataire. Il ne s’excuserait pas ; il n’était pas désolé. Ou bien il le serait plus tard (trop tard), peut-être, mais il était trop occupé à vouloir la détester, à cet instant précis, qu’il lui était plus aisé de se montrer odieux afin de trouver chez elle un écho de cette même haine. Plutôt doué pour se persuader que tout ne pourrait que mieux aller s’il n’avait plus désormais à se soucier d’elle et qu’il pouvait ne se consacrer qu’à la survie et à la prospérité de ses hommes (de lui-même), il ne semblait pas, dans son entêtement, réaliser que tout ne pourrait pas juste redevenir “comme avant” juste parce qu’il le voulait. Trop de choses s’étaient passées, au cours de cette dernière année. Et Peyton était enceinte. Quoi qu’il dise, qu’il prétende, quoi qu’elle fasse par la suite, cela aurait un impact et des conséquences. Dans le silence lourd de sens qui s’est à nouveau instauré entre eux deux, trois mots fusèrent encore avec cet accent las qui leur conférait une tournure terriblement définitive. Ses yeux pesèrent sur elle l’espace de quelques longues secondes, les deux regards s’affrontant en silence, et pendant un instant le cavalier sembla sur le point de dire quelque chose. Comme si, à la voir enfin sur le départ et rendue à ce qu’il s’était employé avec application depuis qu’elle avait posé les pieds dans son bureau, il cherchait stupidement un moyen de la retenir encore un peu. Foutue dualité à deux balles. Mais c’est son ego qui gagna la manche une fois de plus, sans surprise, et il ne s’anima finalement que pour lui tourner le dos sans surenchérir sur les paroles de l’olympienne, dédain ostentatoire. Sa main libre retourna enlacer le verre d’alcool qu’il porta aussitôt à ses lèvres tandis qu’il entendait derrière lui les pas quitter la pièce et s’éloigner dans le couloir jusqu’à lui devenir inaudible. A un moment, il lui sembla entendre la porte d’entrée s’ouvrir et se refermer et seulement à ce moment-là Abel sembla se relâcher, les épaules s’affaisant et un soupir longuement contenu s’échappant d’entre ses lèvres closes. Il retourna d’un pas un peu plus lourd à son bureau, posa le verre devant lui et s’assit là sans rien faire un moment, goûtant simplement au silence de la solitude, à cette tranquillité qu’il savait éphémère avant qu’on ne vienne le déranger à nouveau. Tu finiras seul, elle avait affirmé ; il n’y croyait pas. Il avait sa famille, aussi bancales puissent être ses relations avec Jenna et Caden. Il avait Silas, c’était tout ce qui comptait. Il n’y avait pas de place pour elle, dans son univers fermé et chaotique, pas de place pour un autre enfant. Il aurait voulu que cette certitude soit aussi dure que de l’acier.
| terminé
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(XV) karma has no menu, you get served what you deserve + abel
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