Sujet: The Longest Ride || Beckett && Danny Mer 27 Sep - 20:17
Beckett & Danny
« début septembre 2017, quelque part dans la forêt »
Dire qu’il y a quelques jours nous avions encore espoir de construire quelque chose de nouveau et de sûr. Voir les sourires sur tous ces visages, entendre les rires, tout le monde donnait du sien pour que notre petite communauté puisse vivre et survivre. Nous n’étions rien au départ et petit à petit, chacun de nous s’est rendu compte que nous étions semblables et pas seulement à cause de l’épidémie et du risque qui nous est commun. Mais je crois qu’en sept ans, je n’ai pas connu un seul véritable instant de répit, si ce n’est cette île sur laquelle je vivais avec John et Lydia. Mais le chef, Jeremiah, ne pouvait pas vraiment apporter cette aura de sérénité que nous cherchons tous aujourd’hui. Être l’esclave de cet enfoiré n’a en rien été bénéfique, si j’avais su que tout se terminerait ainsi, j’aurais tenté de fuir avec Lydia aussitôt. Elle était si convaincante lorsqu’elle disait que c’était mieux ainsi.
Nous voici maintenant à plusieurs kilomètres au Nord-Ouest d’Austin. A chaque fois que je repense à cette dernière fuite, je ne peux que constater à quel point je suis un être égoïste. Laisser ces pauvres gens et partir uniquement avec John et Juliet, ça n’a pas été une décision facile à prendre, mais ça fait partie de notre contrat. C’est la promesse que nous nous sommes faite. Tous ensemble, ou rien. Depuis ces quelques jours, nous nous sommes installés dans une forêt qui, à première vue, fait froid dans le dos. La voiture n’ayant plus d’essence, nous nous sommes vus obligés de l’abandonner à l’orée du bois. Voir tous ces arbres calcinés ne nous donnait pas envie de rester longtemps, mais avions-nous le choix ? La fatigue à force de courir à droite à gauche se fait ressentir. On a besoin de se poser, de souffler et de réfléchir à notre avenir, si l’on peut véritablement parler d’avenir dans ce monde qui nous fait face.
Petit à petit, on est parvenu à se construire un abri de fortune. Quelques branches, du fil de fer pour délimiter un fil de fer et éviter de se faire surprendre par les rôdeurs, on a connu mieux, mais tant que l’hiver n’est pas là, on essaye de ne pas se plaindre, il faut passer par là, je suppose. Cette nuit a malgré tout été particulièrement froide. C’est encore l’été, logiquement, mais le temps semble se rafraîchir, comme si être à la rue n’était pas suffisant. Je n’ai pas réussi à dormir et c’est la raison pour laquelle je me suis proposé pour monter la garde et maintenir le feu. Je crois que depuis cinq ans, il n’y pas eu une seule nuit durant laquelle j’ai réellement pu dormir sur mes deux oreilles. Le moindre bruit, la moindre odeur, tout me rend paranoïaque. Si au début la crainte se faisait essentiellement à cause des rôdeurs, petit à petit, je me suis mis à craindre les humains également. Cette épidémie a été, pour certains, l’occasion de faire la loi comme bon leur semble. C’était à prévoir. Plus de police, plus d’armée, plus de loi, plus de gouvernement, un monde anarchique dans l’ensemble et qui s’organise de manière si inégale. Toujours est-il que je ne pas pouvoir dormir sereinement est ce qui est le plus épuisant.
« Danny, tu veux aller faire un tour, je prends le relai pendant que Juliet dort. »
Il commence à me connaître. J’ai perdu tout un tas de choses à cause de l’épidémie, mais j’aurais au moins gagné deux amis formidables, deux personnes qui comptent pour moi, qui me connaissent par cœur comme si l’on avait grandi ensemble tout au long de notre vie avant la catastrophe. J’acquiesce donc et je me lève. Je prends mes armes, par mesure de précaution. Nous sommes là depuis trop peu de temps pour savoir réellement les dangers auxquels on peut avoir à faire face. Si ma hache peut se montrer encombrante, elle est le prolongement de mon bras plus que n’importe quelle arme.
« Je ramènerai des baies si j’en trouve, je vais tenter d’aller vers la partie de la forêt qui n’a pas morflé. »
Pas évident de se nourrir dans une forêt fantôme comme celle-ci. Ce devait un endroit magnifique à la végétation luxuriante, mais comme tout le reste, tout est différent et ne sera plus jamais comme avant. Les lieux ont malgré tout leur charme. Si ma caméra avait encore de la batterie, il y aurait de quoi faire. Je ne peux qu’utiliser ma tête pour tout enregistrer, pour imaginer des mises en scènes, des cadrages et autres compositions. Tout ça me manque tellement. Je marche d’un pas lent, je traîne presque des pieds. Ce sont de rares moments qui rappelleraient presque la vie normale, des moments où l’on espère oublier la réalité. Marcher dans une forêt, quoi de plus normal ? Mais je suis vite ramené à la réalité lorsque j’arrive au niveau d’un petit cours d’eau. Un bruit. Un craquement de branche, plus précisément. Le réflexe est toujours le même, je prends ma hache à deux mains et j’observe autour de moi. Cette fois-ci, pas la peine de chercher pendant des heures quelqu’un qui se cacherait – impossible dans cette forêt – l’homme se tient là, pas loin de moi, de l’autre côté du cours d’eau, aux côtés d’un cheval.
« Qui êtes-vous ? »
La réponse ne m’apportera pas grand-chose, mais c’est la première question que nous posons lorsque nous faisons face à des inconnus.
Sujet: Re: The Longest Ride || Beckett && Danny Ven 29 Sep - 17:17
Beckett & Danny
« the longest ride»
La matinée était encore jeune quand Beckett se décida à sortir du ranch avec la jument qui le suivait sagement, contrainte par la longe, la plupart des baraquements sans doute encore endormis sur leurs oreillers crasseux et leurs couettes trouées, lui n’avait rien trouvé d’autre à faire que de se lever avant les premiers rayons du soleil pour se rendre à l’écurie. Les signes, mineurs, ne le trompait pas, il avait fait un diagnostique sans appel en parant la bête hier soir : fourbure. Sans doute que la dernière sortie avec les riders avait été trop pour la pauvre pouliche, autant au niveau physique qu’émotif, et quitte à lui faire passer la matinée les pieds dans l’eau pour la soulager, autant le faire bien et l’amener sur la sable de la rivière – il le faisait autant pour lui que les deux naseaux qui renâclaient en suivant le rythme de ses pas. Il avait besoin de sortir du ranch, d’en quitter les enclos qui le retenaient prisonnier depuis des mois, sans qu’il n’ait cherché à en ouvrir les portes, détenu bien assis au fond de sa cellule sans rechigner, étouffant soudain entre les planches centenaires de l’écurie, il avait besoin de se dégourdir les jambes et l’esprit, de s’éloigner quelques heures des visages rustres qu’il ne supportait plus de voir tous les jours. Il rendit le signe aux gardes qui prenaient la relève des tours, ceux-ci ne s’opposant pas vraiment à son départ – il restait celui qui devait s’occuper des sabots des canassons, mais, surtout, personne ne s’imaginait le maréchal fuguer du ranch, surtout sans ses affaires, il n’avait pris que la vieille batte de base-ball qui restait d’habitude sous son lit, coincée entre son jean fatigué et sa ceinture tellement relâchée qu’il l’avait déjà trouée plusieurs fois pour qu’elle continue de lui aller.
La ballade en forêt n’était pas déplaisante, l’automne approchant laissait des chaleurs fraîches et les arbres, tempérés, leurs lassaient l’abri de leurs feuilles contre les premiers rayons du soleil, le chemin qui menait jusqu’à la rivière avait été épargné du brasier des flammes, les arbres étaient restés verdoyants mais la vie, elle, commençait à déguerpir d’ici aussi. Certains arbres morts étaient tombés sur le chemin, ce qui l’obligeait à faire des détours, déblayant tant bien que mal fougères et autres herbes folles avec sa batte tâchée du sang des morts pour avoir un peu de visibilité sur le sol parfois traître de l’endroit. Puis, en une heure – à peu de chose près, vu la course du soleil qui restait encore, paresseux, coincé vers le début de l’horizon – le bruit de la rivière se fit enfin entendre, petits clapotements et autres onomatopées du genre. Le silence de la nature et ses bruits si rassurants, si effrayants. Il laissa la jument s’avancer d’un mètre dans le cours d’eau, elle s’abreuva un peu avant, au bout de quelques minutes, de fermer les yeux, profitant sans doute de la fraîcheur apportée à son antérieur pour la soulager, la texture du sable bien moins picotante pour sa sole que ne pouvait l’être la terre pleine de cailloux du ranch, ou la paille aux extrémités acérées. Il en hésitait presque à s’asseoir contre un arbre et lui aussi fermer les yeux quelques instants, ce n’était pas comme s’il avait le choix de faire autre chose qu’attendre, qu’il aurait pu amener quelque chose avec lui pour passer le temps. Mais il ne préférait pas penser à ce qui pourrait lui arriver si la bête venait à lui échapper suite à une minute d’inattention, préférait observer ses muscles se détendre, ses oreilles s’accorder aux différents sons qui l’entouraient, sa tête se tourner vers la silhouette qui émergea de l’autre côté du cours d’eau – à cet endroit plutôt un ruisseau qu’il était assez facile de traverser sans s’enfoncer plus loin que les genoux, grâce aux différents banc de minéraux accumulés au fil des courants. Beckett plissa les yeux pour tenter de mettre un nom sur ce visage qui lui semblait inconnu, s’approchait comme s’il ne s’était pas rendu compte qu’il n'était pas seul, avant de se stopper en croisant le regard du cavalier. Le maréchal eu un sourire à l’entente de sa question – non, définitivement pas du coin, ce gaillard là. « Beckett. » laissa-t-il échapper d’un air nonchalant, laissant sa voix assez forte pour s’écraser sur l’autre berge, une main glissée dan sa poche, l’autre fermement refermée sur la longe de la jument qui n’avait pas bougé, avait déjà détourné son attention du nouveau venu, le manque d’hostilité ou de grognement de la part de l’étranger n’était pas pour elle une raison de s’agiter. « Du ranch. » dit-il en désignant derrière lui d’un coup de tête, comme si les premières installations ne se situaient qu’à quelques mètres derrière lui. Il laissa flotter le silence quelques instants pour que ses yeux dévisagent de haut en bas l’inconnu – des cernes à lui en faire tomber la peau du visage, des habits portés sans ménagement, une hache bien fortement ancrée dans ses deux mains mais dont la garde était baissée, comme s’il ne s’attendait pas à trouver quelqu’un dans cet forêt, seulement des quelques choses. « Y’a pas trop de rôdeur dans le coin, tu peux te détendre et lâcher ça. » Ils les entendraient arriver d’assez loin, à se casser la gueule sur les branches mortes et à s’enfoncer les pieds dans les trous laissés par la faune bien vivante de l’endroit. « Tu viens d’arriver dans le coin, non ? » Il avait encore quelques heures à tuer avant de rentrer au ranch, autant ne pas les laisser s'échapper à s’ennuyer, un nouveau venu était encore la chose la plus intéressante qui pouvait arriver à son excursion.
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Sujet: Re: The Longest Ride || Beckett && Danny Ven 6 Oct - 13:07
Beckett & Danny
« début septembre 2017, quelque part dans la forêt »
Lorsque je croise quelqu’un par hasard depuis le début de l’épidémie, ou du moins depuis la mort de Lydia, j’ai toujours ce mélange amers de sentiments bien distincts. Il y a d’abord cet espoir, cette joie de voir quelqu’un de bien vivant, qui a survécu et non pas un de ces rôdeurs affamé, sans réelle âme. Ça fait du bien de voir quelqu’un qui marche normalement, qui respire et qui a probablement encore une famille ou des amis, qui a des envies tout à fait humaines. En bref, voir un être humaine me procure toujours cette sensation relativement agréable. Mais bien souvent, ce sentiment se voit gâché par un autre qui est beaucoup plus amer et qui prend généralement bien plus d’importance que le reste. Cette méfiance qui se crée à chaque fois que je croise un être humain bien vivant, la peur de le voir me tirer dessus ou de tomber dans un piège, une embuscade car depuis plusieurs années c’est devenu un jeu, à celui qui parviendrait à imposer sa loi, qui parviendrait non seulement à survivre aux morts mais également aux vivants. Ils me font peur, ils me provoquent des crises d’angoisse et je suis pourtant loin d’être différents d’eux. Si je n’ai tué que deux personnes de mes propres mains depuis sept ans, j’ai pourtant eu envie d’en buter tout un tas, de ceux qui se voulaient détestables, inhumains selon moi, ce qui me rendait à mon tour encore un peu moins humain que je ne l’étais au tout départ. J’ai l’impression de revoir ce film culte, Battle Royal, avec des règles un peu différentes et un cadre spatio-temporel légèrement plus large.
Le réflexe est toujours le même, la hache à deux mains, je suis sur mes gardes. J’ignore qui est cet homme. En même temps, comment pourrais-je le connaître ? Alors je lui pose toujours la même question, une question dont la réponse ne m’apporte pas grand-chose, mais qui se veut utile à mes yeux. Si la personne ne sait répondre c’est qu’elle est perdue, qu’elle ne sait plus qui elle est et que malgré le fait qu’elle soit encore en vie, elle n’est pas loin de sombrer dans la folie. J’en ai rencontré plusieurs lors de ma longue traversée des Etats-Unis alors avec Juliet et John, on a pris cette habitude, on pose toujours cette question, au risque de se faire berner. L’homme qui se trouve alors face à moi, de l’autre côté du cours d’eau, me répond simplement. Beckett. Il est vrai que ça ne m’apporte pas grand-chose, mais ça le rend humain. Le voir aux côtés de cette jument me rappelle la jeune Evana qui ne quittait jamais son cheval lorsque nous formions un groupe tous ensemble. Je me demande ce qu’elle est devenue aujourd’hui, si elle a réussi à s’en sortir. L’homme précise alors qu’il vient du ranch. Non pas un ranch, mais du ranch, comme si c’était censé me parler, comme si je savais de quel ranch il voulait parler. « Moi c’est Danny. » Je relâche la pression et abaisse ma hache. « Du ranch ? Quel ranch ? » Je ne peux m’empêcher de demander. Est-ce qu’il me prend pour quelqu’un que je ne suis pas ? Quelqu’un de susceptible de connaître son ranch, probablement.
L’homme explique qu’il n’y a pas trop de rôdeurs dans le coin. Il semble bien connaître les lieux et je ne sais pas si c’est une bonne chose ou si je dois m’en inquiéter. Combien sont-ils dans son ranch ? Il ne m’a pas l’air d’être un mauvais bougre à première vue, mais j’ai appris avec le temps à ne pas me fier aux apparences. S’il savait que la hache n’était alors pas brandie contre les rôdeurs mais contre lui, dans la méfiance. Lui, il ne semble pas méfiant, il ne le montre pas en tout cas. Mes gestes et mes paroles semblent être traitres puisqu’il devine que je ne suis pas du coin tout comme je devine que lui, il en est. « Non, effectivement, je ne suis pas du coin. » Je ne sais pas ce que je peux dire, ce que je ne peux pas dire. Le manque de confiance en autrui est cruel et chaque jour qui passe je m’en rends un peu plus compte. Je tente malgré tout de me détendre, être sur mes gardes ne m’apportera rien de bon dans cette situation. « Qu’est-ce qu’il s’est passé dans cette forêt ? Pourquoi elle ressemble à un cimetière d’arbres ? Vous connaissez bien les lieux, non ? » Je ne me permets pas de familiarités, je n’aime pas cette manière qu’ont certain à parler comme si on était potes depuis des années, comme s’ils oubliaient les règles de bienséance de l’avant épidémie. Je tente de ne pas perdre tout cela, j’ai toujours espoir qu’un jour tout rentre dans l’ordre alors m’adonner à une attitude qui ne me ressemble pas. « Vous avez réussi à garder en vie votre jument depuis tout ce temps ? » Je me demande toujours comment ils font, j’aurais probablement fini par devenir fou et aurait transformé cette bête en bon steak.
Sujet: Re: The Longest Ride || Beckett && Danny Jeu 12 Oct - 16:54
Beckett & Danny
« the longest ride»
L’inconnu du fleuve restait sur ses gardes malgré son effarement – tout, depuis sa posture jusqu’aux traits de son visage, indiquait qu’il n’arrivait pas à se débarrasser de cette méfiance qui lui faisait brandir sa hache quand Beckett, lui, le regardait comme il l’aurait fait d’un animal venu s’abreuver à la rivière – avec une curiosité indifférente, posant son regard sur lui simplement pour se distraire. « Enchanté Danny. » lui répondit-il, peu soucieux des bonnes manières mais essayant tant bien que mal que d’inscrire dans sa mémoire le visage de l’hurluberlu qui tenait moins fermement son arme, mais ne la lâchait pas pour autant. Le maréchal ne se parait même pas à l’éventualité que sa nouvelle connaissance n’en vienne à l’attaquer subitement, ne se décide à courir vers lui et planter la lame émoussée de sa hache dans sa chair, qu’il essaye de s’enfuir avec la jument. Il avait l’air trop fatigué pour tenter quoi que soit, trop fatigué même pour être désespéré au point d’attaquer un inconnu. « Le ranch des Rhodes, c’est à moins de 10 kilomètres je dirais, par là-bas. » Cette fois-ci il eut la bonne grâce de tendre son bras pour lui montrer vaguement dans quelle direction marcher pour atteindre le fameux ranch, mais sans doute que le nom des propriétaires ne dirait rien à Danny – pourtant Abel et sa mauvaise humeur étaient l’attraction la plus réputée du coin, s’il y avait encore des billets verts sans doute que certains payeraient cher pour voir son visage congestionné de rage, rendu rouge et bouffi par le sang qui s’accumulait dans sa tête sous l’effet de la colère. Beckett n’en devenait pas pour autant bavard, restait dans ses habitudes de se contenter de dire le minimum, même à ce pauvre gars qui semblait perdu dans ce nouvel environnement, déjà avide de question comme si Beckett devait avoir la science infuse des environs. « Y’a eu un incendie... » Il essaya de se souvenir quand exactement cela avait eu lieu, s’il était déjà là quand le feu avait pris où s’il avait toujours connu cette forêt à moitié vivante, mais il était incapable de s’en rappeler, sans doute qu’il n’avait pas trouvé utile de garder ce genre de choses en souvenir. « … ça fait quelques années déjà. Mais ça repoussera, le temps que la cendre arrête d’étouffer la terre. » Ça finissait toujours par repousser, et ça repoussera bien après que son corps n’ai été avalé par les brins d’herbes et dévoré par les vers, c’était la seule chose dont il était vraiment sûr pour l’avenir, que les arbres iront toucher le ciel et qu’à chaque printemps les fleurs fleuriront, rôdeurs ou pas, humains ou pas. Répondre aux questions de Danny n’avait peut-être pas été une bonne idée, celui-ci ne s’arrêtait plus – d’accord, il n’était pas du coin, mais Beckett n’était ni un officier du tourisme de la région, ni un recruteur pour le ranch, si bien que ça l’agaçait déjà de tant se sociabiliser. « T’étais de la police avant Danny ou bien ? Sinon t’avais définitivement raté ta vocation. » Il donna quelques pressions de doigt sur la longe pour que la jument se rapproche de lui, c’était maintenant lui qui devenait un peu méfiant du Danny et de son intérêt pour l’équidé. Toute personne sensée qui aurait été à la place de Beckett se serait sans doute dit qu’il était normal que Danny se pose des questions quand aux environs et aux nouvelles personnes qu’il pouvait rencontrer – sans compter que pour un solitaire garder un cheval en vie devait être une véritable épreuve – mais Beckett, s’il n’était pas du genre bavard, avait aussi une patience toute limitée en ce qui concernait les interactions avec autrui, et de dire qu’il venait du ranch pour lui était suffisant à toute explication sur la présence de la pouliche. Beckett qui se plaignait d’être trop isolé au ranch, Beckett qui se plaignait de rencontrer un inconnu trop bavard à l’extérieur. Il soupira, pour lui-même, se disant que le pauvre Danny et les valises sous ses yeux ne méritaient pas sa mauvaise humeur, après tout, le maréchal ne semblait manquer de rien par rapport à l’autre. « On a d’autres chevaux au ranch, on a de quoi s’en occuper, c’est un ranch, puis Abel préfère perdre un homme qu’un cheval, alors c’est sûr qu’on s’en occupe bien, des bêtes. On doit être quatre-vingt à y habiter. » Il tendit son bras un peu plus à l’ouest que la position du ranch, essayant de tête d’indiquer la position des autres campements de survivants. « Toujours à un peu moins de dix kilomètres, t’as la carrière et la mine, ils sont pas mal plus nombreux, tu peux trouver tout ce dont t’as besoin à la carrière, du moment que t’as quelque chose à échanger. » Pas sûr que Danny ait quelconque chose de valeur sur lui, à moins qu’il n’ai laissé derrière lui un campement avec ses affaires, et, dans ce cas là, il n’était pas seul. Du moment que Beckett ou la jument ne s’alarmait pas d’autres bruits aux alentours, il continua sa petite visite express des environs. « Si tu continues sur la route après la mine, t’as Olympia, c’est un espèce de petit village où tout le monde est sympa, ils ont une infirmerie. Tu peux aussi y aller en descendant la rivière, vu que les Jackals tiennent plus le mall, c’est plus vraiment dangereux, à part les rôdeurs. Y a pas vraiment grand-chose d’autre dans le coin, les autres campement sont à plusieurs jours de marche d’ici. » Il laissa la jument venir se gratter contre lui, le faisant chanceler sur ses jambes. « Et toi, tu viens d'où ? »