This is the end of my mine

Anita ⚜ Casey

❝ This is the end of my mine❞

Une lettre, simple une lettre, c’était la seule chose qu’elle avait laissé derrière elle. Ça avait été le plus simple malgré son affliction pour l’écriture, Casey ne voulait pas revenir sur sa décision. La lettre était ce qu’il y avait de plus simple, une annonce, pas de débat, pas d’échange, pas de remord. Surtout, elle ne prenait pas le risque de faire face à Anita. A vrai dire, ça faisait déjà un moment qu’elle ne faisait plus face à la leader, se contentant d’obéir aux ordres depuis leur retour du Ranch. De plus, elle se devait de cacher toute la peur et la haine qui s’étaient insufflées en elle depuis le retour de Ryan dans sa vie. Sombrer entièrement dans l’alcool avait était sa première option, la plus simple, la plus habituelle surtout qu’elle était salement blessée suite à l’incursion du Mall. Personne ne lui demandait de comptes. Toutefois, ça n’avait pas suffi à étancher la soif plus sombre qui l’animait. D’autant moins, quand elle apprit par Bass que Ryan était à Olympia, sagement gardé, et vu les rumeurs il était traité différemment des autres prisonniers. Par ailleurs, son comportement avec Maxine, une Miners, lui avait prouvé qu’elle ne pouvait pu rester ici, plus dans cet état. L’envie de violence était tout ce qui lui restait à l’heure actuelle. Même si elle refusait de faire un point sur sa vie, elle savait ce qu’elle avait perdu au cours des derniers mois et savait ce qu’elle était devenue. Ou elle le croyait en tout cas. C’est pour ça qu’il était temps de partir.
Casey avait pris soin d’attendre qu’Anita quitte la mine pour lui glisser sa lettre sous la porte. Une partie d’elle aurait eu envie de faire des adieux plus personnels mais la colère l’emportait sur les sentiments qu’elle éprouvait à l’égard de la leader. De plus, la lettre avait un second objectif : montrer à quiconque que la chef de la sécurité ne faisait plus partie de la Mine. Ainsi, elle ne serait pas responsable d’une potentielle crise politique – si les choses ne se passaient pas comme prévues. La lettre avait été formelle, sans détail : Anita, je pars. Jason sera tout à fait capable de me remplacer. Merci. Casey Redfield Ce « merci », elle lui devait bien malgré tout.
La blonde avait emballé le peu d’affaires qu’elle avait dans un sac à dos et avait repris les armes qu’elle avait amené à son arrivée. Du moins, il lui manquait toujours son flingue grâce à cet enfoiré de Ryan. Etrangement, elle ne put se résoudre à en emprunter un à la mine, se disant que sur la route, elle trouverait un moyen de s’en procurer un.  Quant à son M4 qu’elle emportait, il ne ferait pas long feu, il finirait à la carrière en échange d’un surplus de nourriture. Si Elias avait été encore en vie, elle lui aurait laissé Jack, lui facilitant la tâche et surtout, elle savait que son chien aurait été en sécurité mais là… Une raison de plus pour faire ce qu’elle avait à faire. Et c’est sur la route qu’elle partit, saluant les autres gardes de la mine comme s’il s’agissait d’une banale excursion. Son cœur se pinçait en franchissant la porte mais ce pincement fut vite remplacé par l’idée de son objectif.
Deux jours passèrent alors qu’elle était retournée dans la maison familiale. En attendant de récupérer un peu plus de sa blessure et surtout de trouver une arme, c’était la solution adéquate. Mais émotionnellement c’était sûrement la pire chose à faire vu les souvenirs que ça pouvait faire remonter mais ça restait un lieu familier. Mais quelque chose avait changé depuis sa dernière visite, elle était montée dans la chambre d’Adam comme la fois précédente et elle avait remarqué qu’un carton de vieux magazines et photos avait été sorti. Elle repoussa le carton sous le lit, refusant de s’intéresser à cette autre vie et sur les dernières révélations qu’elle avait eu en venant ici. Jack, resté assis devant la porte, se redressa d’un coup. C’était le signe d’une perturbation dans leur solitude. Armée seulement de son couteau de combat, elle resta en haut des marches, à attendre d’en savoir plus sur le ou les intrus. Une voix familière retentit et Casey soupira intérieurement alors qu’elle baissa son bras armé. Le seul danger qu’elle représentait était émotionnel et de fait, la blonde ne bougea pas de l’endroit où se trouvait, restant dans le silence absolu. Il ne restait plus qu’à espérer que ça suffirait à dissuader ses invités de la présence de quelqu’un dans la maison.

Anita ⚜ Casey

❝ This is the end of my mine❞

C'était tombé comme ça ; enfin, d'après Anita. La leader n'avait rien vu venir ; rien senti venir. Elle avait été aveugle ; tout s'était passé sous son nez, et pourtant, elle n'a pas ne serait-ce que remarquer l'état dans lequel se trouvait la pauvre blonde, trop concentrée à penser qu'elle même était débordée. Elle avait oublié qu'elle n'était pas la seule à avoir des problèmes ; et que son rôle de leader passait justement par aider à résoudre les problèmes des siens, se bornant simplement à leur procurer un endroit sûr où dormir et de la nourriture. Ça ne suffisait pas ; il fallait plus pour avoir une véritable communauté, et ces derniers temps, elle l'avait oublié.

Elle était plantée là, bêtement, à lire cette lettre une nouvelle fois ; comme si ça allait lui apporter quelque chose de plus. Elle se crispa brusquement, et la lettre se froissa sous la pression de ses phalanges. Depuis combien de temps elle était partie ? Elle ne savait pas ; elle avait passé la journée dehors. Les gardes de l'entrée devaient savoir ; après, où elle était partie, c'était ça la question. Elle se demanda où elle a pu partir ; mais elle n'en avait aucune idée. Olympia ? Non, elle jugeait constamment ces gens. Le ranch ? Elle les méprisait. La carrière ? Peut-être, mais ce serait étrange. Elle se précipita au niveau de son bureau, sortant le dossier Redfield. Sans perdre de temps, elle feuilleta les trois dossiers en cherchant un endroit où elle a pu aller. Dans le dossier de son père, elle trouva leur adresse d'avant tout ça ; chose qu'elle n'avait plus fait depuis des années, c'était devenu inutile. Enfin, c'est ce qu'elle pensait jusqu'à présent.

Sans perdre de temps, elle alla s'équiper ; elle ramassa ses sabres, son pistolet, et fit un détour par l'armurerie pour prendre un des fusils. Au passage, elle croisa Jason, et se sentit immédiatement gênée ; pourquoi Casey l'avait désignée lui ? Il lui semblait qu'elle ne l'estimait pas vraiment. L'homme la dévisagea, et après qu'elle l'ait dépassé, il lui demanda :
« Anita ; qu'est-ce qu'il se passe ? Vous sortez ? »
Elle se tourna vers lui, hésita, annonça simplement avant de reprendre son chemin :
« Oui »
Elle se remit en route sans attendre ; mais elle entendit les pas du soldat derrière elle la suivre. Elle garda le silence, et l'homme lui demanda :
« Sans escorte ?
- C'est personnel, répondit-elle machinalement.
- Votre sécurité, c'est également une affaire personnelle. Je viens »
Elle se tourna vers l'homme, voulant le foudroyer de son regard ; mais ne le fit pas. Elle même avait imposé cette règle de sortir en binôme, pour des raisons de sécurité. Elle n'avait aucune raison de le congédier ; il avait raison. Elle se contenta donc de se taire, acceptant tacitement sa présence.

Deux jours de recherche ; une première journée d'investigation à la carrière n'ayant rien donné, elle se décida d'aller à l'ancienne demeure Redfield, sans conviction. Son garde du corps la suivait toujours ; il avait bien compris l'objet de leur recherche, mais ne s'était pas étalé dessus. Il se contentait d'assister au mieux Anita ; et elle lui en était reconnaissante. Elle savait qu'il n'allait rien dire de tout ça aux autres ; c'était un bon soldat, et au final, Casey avait deviné le choix de sa leader si elle devait partir. Ça aurait été lui. Ils arrivèrent devant la maison ; et commencèrent leur recherche.
Ils se séparèrent, pour fouiller plus rapidement, vigilants. Anita avait sorti son flingue, gardant une main libre pour potentiellement repousser ou contrôler un assaillant. Arrivée dans le couloir, elle se contenta, incertaine qu'elle se manifesterait, de demander :
« Casey ? »
Face au silence qui lui répondit, elle continua sa fouille. Cuisine, une chambre ; le couloir à nouveau. Des escaliers ; elle commença à les grimper, un par un, faisant grincer le bois sous ses pieds, sous arme braquée devant elle, prête à faire feu si elle tombait face à un rôdeur.

Anita ⚜ Casey

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Ses sourcils se froncèrent au même rythme que le craquement des marques devenait de plus en plus fort. Jack lâcha sa position pour aller s’asseoir en haut des marches, la queue balayant le sol. Pendant quelques secondes elle maudit son chien avant de réaliser qu’il était juste content de voir une personne familière et qu’il ne pouvait pas comprendre la situation. Casey poussa un soupir et se décolla du mur. Elle aurait préféré tomber sur des pilleurs même si elle n’avait pas de grandes chances face à eux, ça aurait toujours été plus de chances par rapport à ce qui allait se passer. Après quelques secondes d’hésitation, elle vint se mettre au même niveau que Jack, surplombant les escaliers et la leader. Son regard passa d’abord derrière elle, à la recherche des autres bruits de pas qu’elle avait entendu, tentant en vain d’identifier l’autre personne. Ses yeux se posèrent enfin sur ceux l’autre Miners. Une incompréhension la traversa. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire ici ? Sa lettre n’avait laissé aucun doute sur sa décision. Certes, une chef de la sécurité qui disparaissait sans trop d’explications pouvait donner lieu à une investigation, surtout quand on connaissait le caractère militaire d’Anita. Mais merde, elle n’avait pas envie de déballer ses raisons, encore moins de débattre sur ses choix pour tenter de faire comprendre son point de vue à l’autre femme. A quoi bon ? Elles étaient fondamentalement différentes et cette entreprise était donc vouée à l’échec.  Prenant son inspiration, elle brisa le silence : "Tu n’es pas la bienvenue ici." Sa voix était déterminée. Sa détermination était bien la seule chose qui lui restait même si les deux jours qu’elle avait passé ici l’avait effrité par moment. La patience n’étant pas une de ses qualités, ni même la stratégie, les journées passées à réfléchir à son plan d’action furent plus agaçantes qu’autre chose. Alors que Casey allait lui dire de s’en aller, Jason se pointa derrière la leader, sûrement attiré par le bruit. Son arme était braquée sur la blonde et lui rendit la menace par un sourire mauvais. Son pouce caressa son couteau, le défiant presque de lui tirer dessus. Qu’est-ce qu’Anita avait pu lui dire pour qu’il l’accompagne ? De sa façon de réagir, il envisageait l’ancienne chef de la sécurité comme une menace potentielle. Au moins, il faisait son boulot.  "Je vais bien, j’ai fait mon choix." Après tout, il était possible que c’était ça la raison de leur présence : s’assurer qu’elle était en vie. Anita n’était-elle pas bienveillante ? Bien trop à son goût d’ailleurs mais c’était une autre histoire. Néanmoins, une autre alternative se présenta dans son esprit: "Et ce que je sais de la mine partira dans la tombe avec moi." C'était aussi l'une des principales préoccupations lorsque que quelqu'un partait de la mine. Ce qui se passait dans la mine n'avait rien d'exceptionnel mais cela restait des informations confidentielles. D'autant plus lorsqu'il s'agissait des ressources dont disposées le groupe. Casey en était parfaitement au courant, enregistré dans un coin de sa tête et jamais elle n'avait pensé à aller les vendre. De toute façon, elle n'en aura sûrement pas l'occasion. "Pas besoin de discuter plus." Comme si elle voulait couper court à toute les tentatives possibles des autres. Par ailleurs, ce qu’elle pensait et ressentait n’appartenait qu’à elle et elle ne voulait certainement pas les partager avec qui que ce soit d’autre. "Maintenant, foutez le camp de chez moi !" Le « chez moi » raisonna étrangement dans sa tête, elle n’avait jamais considéré ce lieu comme chez elle mais juste comme son habitation et aujourd’hui, voilà qu’elle prenait ce reste brisé de maison comme sa tanière. Son regard faisait des allers et retours entre la leader et l’homme, ce dernier semblait moins enclin à juger la blonde comme une menace. Dommage parce que Casey les jugeait tous les deux comme des menaces. De fait, elle descendit d’une marche, montrant d’une certaine façon qu’elle voulait repousser l’envahisseur. Son couteau ne ferait jamais le poids face à eux et de toute façon elle ne comptait pas s’en servir. Du moins, pas contre Anita en tout cas. Elle était sa limite.

Anita ⚜ Casey

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Anita arrêta sa route quant elle tomba nez à nez avec Casey ; elle la dévisagea juste, se tut. Elle écouta chacun de ses mots. Les grava dans sa mémoire ; dans sa chair même ; parce qu'ils étaient comme des coups de poignard qu'on lui enchaînait. Aussi froids et douloureux. Elle ne répondit pas, ne réagit pas. Elle la regarda ; tandis qu'elle les regardaient. Elle attendit un instant, et se tourna vers son « nouveau » responsable de la sécurité.

« Va monter la garde, je te rejoins » annonça-t-elle d'un ton très calme, mais dont la froideur était littéralement terrifiante. L'hésitation fut visible sur le visage de l'homme, qui sembla très vite reconsidérer et obéir. Il hocha la tête, et s'il garda son arme épaulée, il baissa son canon pour ensuite faire volte face et se diriger vers l'une des entrées.

Anita laissa passer quelques secondes de plus de silence. De regard qui ne semblaient plus se comprendre ; un tic nerveux agita sa bouche, puis, elle décida de prendre la parole, d'un ton qu'elle voulu ferme, déterminé, et calme :
« Casey, commença-t-elle. Je t'ai acceptée. Je t'ai protégée. Je t'ai fais confiance » au fur et à mesure qu'elle énoncer ses mots, ce qu'elle faisait assez lentement, elle parlait un peu plus fort. Sa voix laissait de plus en plus trahir son émotion, pour une fois perceptible chez elle. Elle explosa, un peu subitement malgré ce début de crescendo en demandant, presque en criant, et toujours sur les escaliers :
« Tu me dois au moins une explication ! » le regard qu'elle lui lança, à ce moment là, n'avait aucune colère ; plus du désespoir qu'autre chose. Ses yeux ne brillaient pas sous l'effet de potentielles larmes, elle n'allait pas pleurer ; elle était juste perdue.

Avant qu'elle ne puisse, répondre, Anita sembla entendre Jason jurer en murmurant tandis qu'elle entendait le bruit de ses pas revenir dans le couloir. Quand elle eut le visuel sur lui, il marchait à reculons, très prudemment et le plus discrètement possible. Il tourna presque aussitôt la tête, et lui fit des signes militaires.
A couvert. Silence. Contact. Des rôdeurs.
Il ne les chiffra pas au moment où il devait le faire, conformément à la procédure. À la place, il fit le signe « écoute », mettant sa main ouverte près de son oreille. Elle écouta.

Dehors, des râlements. Des dizaines, peut-être des centaines ; une horde marchait en ville, et ses lamentations étaient audible, comme un bruit parasite dans l'air. Anita eut un frisson dans le dos, et elle s'empressa, malgré l'émotion, de faire le signe chute à Casey, et de lui répéter le geste « écoute ».

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Un silence s’était installé malgré son initiative de ne pas laisser le temps à son interlocutrice de répliquer, voulant la foutre à la porte le plus rapidement possible. Toutefois, elle ne bougeait pas, elles se dévisageaient comme s’il s’agissait de la première fois qu’elles se voyaient. Et c’était peut être le cas : la première fois qu’elles se voyaient depuis longtemps. Anita reprit la parole son monta le ton… C’était presque invraisemblable. Casey était tout aussi surprise du ton employé que des paroles en elles-mêmes. L’espace d’un instant, elle cilla, décontenancée par la véracité des propos. Elle détourna le regard, voulant fixer une fissure qui lézardait le mur du couloir. La honte la traversa, la frappa et s’en alla sous l’insistance de sa raison – et non de la colère, pour une fois. Les dernières paroles la firent presque reculer. Jamais, jamais elle n’avait entendu Anita lever la voix de cette manière. A croire que les deux femmes avaient énormément changé ces derniers mois. Son regard croisa à nouveau le sien, cherchant à identifier la personne en face d’elle alors qu’elle cherchait aussi un moyen de fuir cette conversation. Certes, elle aurait pu lui expliquer, ses raisons n’étaient pas si irrationnelles que ça… En vérité, elle n’en savait rien, elle n’était sûre de rien sauf de ce qu’elle voulait. Heureusement, Jason et ses mauvaises nouvelles lui sauvèrent la mise. Enfin seulement pour lui en donner de plus mauvaises. Piégés, ils étaient putain de piégés ensemble. Casey émit un léger grognement avant de diriger son regard vers la direction indiquée. Même si ses yeux ne pouvaient pas voir à travers les murs, elle sentait presque les pas de la multitude de rôdeurs qui avançaient dans la rue. Leurs râles ne faisaient que confirmer leur nombre et surtout le danger qu’ils représentaient. Mais putain, elle en aurait eu tellement rien à foutre de mettre les pieds dehors à cet instant, de risquer sa vie parmi ces cadavres. Si seulement, ça n’avait pas mis en péril son objectif. Cette variable, ces putains de rôdeurs, elle ne les avaient pas pris en compte dans ses plans, il fallait qu’ils se cassent et rapidement. Ses yeux se posèrent à nouveaux sur Jason, avec colère, lui reprochant cette situation. Jack s’agita et la blonde posa une main sur sa tête pour le calmer. Un soupir sortit de ses lèvres alors qu’elle s’asseyait sur les marches des escaliers, comme un signe de reddition. Elle ne pouvait décemment pas les foutre dehors. Peut-être Jason…  Mais pas Anita. Renforcer les entrées de la maison n’avait aucun sens, ils feraient plus de bruits qu’autre chose. De toute manière, s’ils ne faisaient pas de bruits, dans quelques temps, la masse de rôdeurs passeraient leur chemin. "Il y a des chambres, allez-y…" Fit-elle à voix basse alors qu’elle montrait le couloir derrière elle, d’un geste désinvolte, seule Anita pouvait l’entendre. Son couteau se planta dans la marche sous ses pieds alors qu’elle jouait distraitement avec le bois qui s’effritait.  "Je monte la garde." Casey était sûrement beaucoup plus fraiche qu’eux. Contrairement aux autres miners, elle avait passé la journée ici et n’avait pas voyagé. Stratégiquement, le premier étage était le plus simple à défendre, une seule manière d’y arriver : les escaliers. Ces derniers étaient assez étroits pour ne faire passer que deux personnes de biais. Autant dire que des rôdeurs se feraient tuer à la chaîne si jamais, ils avaient la mauvaise idée de monter. De plus, ils se gêneraient mutuellement. Parfait. Cependant, s’il s’agissait réellement d’une horde, elle mourrait sûrement d’épuisement avant d’avoir fait des trous dans toutes les têtes. Elle croisa le regard de son ancienne leader et pendant une fraction de seconde, Casey avait repris son rôle d’antan. Mais non, trop tard.  "Dès qu’ils partent, vous partez." Autant ses paroles furent chuchotées qu’elles étaient aussi un ordre, sans possibilité de négociation. Jason n’entendait pas mais ça n’empêchait pas Casey de lui jeter un regard noir l’avertissant silencieusement de ne pas chercher à contre argumenter.  

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En attente d'une réponse, Anita eut espoir quand elle vit la blonde s'asseoir ; elle l'avait brisé, et elle allait maintenant savoir. Mais non ; brisée elle ne l'était pas. Les mots qui sortirent de sa bouche, elle ne voulait pas les entendre. Mais elle l'écouta. Son regard devint encore plus dur, et, sans un mot, elle fit volte-face et descendit les escaliers. Elle ne voulait rien ressentir ; et c'est ce que son visage montrait. Une détermination inexpressive ; un regard de glace. Jason prenait soin de ne pas la regarder, et de surveiller le couloir ; mais elle lui annonça :

« On monte » il lui lança un regard curieux, mais s'exécuta. Anita le fit passer devant, d'un geste désinvolte, et lui emboîta le pas. Il passa à côté de Casey sans rien dire, assez discrètement, et alla dans une des pièces sans demander son reste.
Anita le suivit sans se poser de question ; mais, quand elle arriva au seuil de la porte, et alors que le soldat se posait discrètement sur ce qui était un lit, elle lui annonça :
« Je reviens »

Elle fit encore demi-tour, marcha d'un pas déterminé vers Casey. Elle n'avait pas honte ? De ce qu'elle faisait ? De son attitude de gamine ? Qu'est-ce qu'Anita était supposée faire ? Accepter qu'on se moque d'elle ? Qu'on joue avec elle ? Non. Elle sentait son cœur battre ; elle le sentait dans ses tympans. Elle était énervée, et des pulsions de colère grandissaient en elle. Anita allait traiter Casey comme on traite une gamine. Elle arriva au niveau du haut des escaliers, et descendit les quelques marches qui la séparaient de la blonde. Elle lui jetait un regard furieux ; émotionnellement, Anita n'en pouvait plus. Elle pouvait se contrôler, se calmait, mais là, elle ne le voulait pas. Elle n'en pouvait plus. Elle fit passer une vingtaine d'année de cours d'aïkido sur la gestion de la colère et du self-contrôle à la trappe, en l'espace d'un instant.

La blonde, en l'entendant arriver, avait tourné la tête ; elle croisa le regard d'Anita, mais son attitude ne trahissait en rien ce qui allait se passer. Elle lui annonça, d'un ton très calme :
«Tu l'as méritée »
Et elle lui asséna une gifle mémorable en pleine joue, qui fit sursauter ce pauvre Jack, et résonna dans le couloir alors que dehors, des centaines de rôdeurs déambulaient dans la rue. Qu'ils aillent se faire foutre, qu'ils viennent. Elle avait besoin de se défouler. Elle n'attendit même pas la réaction de l'autre pour commencer à remonter, se fichant complètement du fait qu'elle avait peut-être l'intention de lui répondre.
Qu'elle ose, espérait-elle inconsciemment. Qu'elle ose, elle avait encore besoin de se défouler.

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Mais qu’est-ce qu’elle foutait ?! Pendant une seconde, Casey eut peur qu’Anita fasse n’importe quoi et ressorte. Sa main se cramponna à son couteau comme par volonté de se rattacher à quelque chose. Heureusement, les deux firent demi-tour et montèrent un l’étage. Le souffle bloqué de la blonde reprit son fonctionnement et elle se détendit. Distraitement, elle écouta les pas des deux miners se diriger vers l’ancienne chambre d’Adam. Tant mieux, il valait mieux sa chambre que la sienne. Alors que son corps commençait à peine à se relâcher de la pression émotionnelle accumulée, des pas revinrent vers elle. Prête à décocher une remarque, son regard croisa celui de la leader et elle hésita. Impossible de se tromper : Anita était dans une colère noire malgré son air neutre. Pourtant, alors qu’elle voulait l’ignorer et détourner les yeux, une main percuta sa joue. La violence du geste la laissa pantoise. Son couteau tomba de sa main. Des coups, elle en avait pris ses dernières années plus qu’elle ne pouvait le compter mais là… là, ça faisait putain de mal. Anita venait de la frapper. Casey n’en revenait pas. Ou du moins, juste assez pour se relever et attraper le poignet de l’autre femme, l’empêchant d’aller plus loin. Dans un mouvement rapide, elle s’approcha d’elle et la plaqua contre le mur, l’avant-bras contre la gorge. Un réflexe, rien de plus, elle n’avait pas pensé une seconde à la réaction adaptée. On l’avait frappé, elle réagissait, point. Sa première idée fut de rendre le coup mais le coup arriva droit dans le mur. Sa raison l’empêchait de frapper Anita. Ou ses sentiments. Aucune idée. En fait, elle était toujours incapable de réaliser ce qui venait de se passer et pourtant, maintenant, il fallait. La colère qui s’affichait dans le regard de Casey laissa place à de l’incompréhension. "Je…" Le bruit métallique, reconnaissable entre mille, de l’arme de Jason se fit entendre. Cependant, l’ex-miners mit quelques secondes à quitter le regard de l’autre femme pour vérifier que c’était bien ça. Effectivement, il la tenait en joue – encore. Ça allait finir par être lassant. "Si j’avais voulu la tuer, je l’aurais fait depuis longtemps, connard, retourne d’où tu viens, sinon je te jure que je prends ton arme pour te l’enfoncer dans la gorge." Sa voix était toujours basse mais aussi sèche que le désert situé à quelques kilomètres. Sa colère passa donc sur Jason alors qu’elle s’écartait d’Anita et se diriger vers l’homme. Écartant le canon de son fusil comme s’il s’agissait d’une babiole sans intérêt. Il la regarda, exprimant son incertitude par des mouvements de tête entre la leader et Casey. La joue de la blonde devait être rouge fluorescente vu où portaient les yeux de l’autre débile. Au moins, il savait ce qui l’avait amené à revenir dans le couloir. "Va dormir ! " Dit-elle avant de se retourner et d’attraper Anita par le poignet, comme précédemment. Hors de question qu’elle prenne la fuite, hors de question qu’elles ne finissent pas cette confrontation. Elle voulait la punir, soit. Elle allait comprendre son erreur. "Tu as tort. " C’était simple, c’était clair, c’était vrai. Même s’il lui restait quelques doutes quant à la dernière affirmation. "De quel droit tu oses lever la main sur moi ? De quel droit tu oses me dire que je l’ai mérité ? Tu ne sais pas de quoi tu parles ! " Elle aurait eu envie de crier mais ses chuchotements rendaient cette colère montante encore plus étrange et sous le coup des émotions, sa main resserrait son étau sur le poignet d’Anita. Casey devait inspirer un bon coup et se rappelait de ses intentions initiales : l’évitement. Mais bordel, elle l’avait frappé ! "Ne me pousse pas à bout Anita! T’es plus intelligente que moi alors continue de l’être et suis Jason !" Des deux, Anita avait toujours était la plus calme et la plus rationnelle et Casey comptait bien là-dessus pour dénouer la tension de la situation. Fallait pas compter sur elle.

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Un fugace espoir de pouvoir se défouler la saisit, quand Casey l'attrapa pour la plaquer contre un mur. Elle ne se défendit pas ; elle attendait simplement un coup qu'elle avait mérité. Et qu'elle ne reçu pas. Elle qui avait regardé la blonde dans les yeux durant tout ce temps, se contenta de tourner la tête pour regarder le poing qui venait de frapper le mur, sans aucune expression, avant de porter à nouveau son attention sur son interlocutrice qui sembla vouloir lui parler.

Puis, le clic d'une sécurité qui s'enlevait ; pauvre Jason. Il s'était embarqué dans une histoire, sans en comprendre les enjeux. Elle lui devait quelques explications ; peut-être daignerait elle les lui fournir, un jour. Mais Anita savait ; l'homme qui braquait Casey était un soldat. Elle n'avait pas besoin de lui dire de ne pas en parler ; il le savait, il n'allait pas le faire. Elle se tut, quand Casey la lâcha, elle fit un signe de tête à Jason ; un simple geste, mais lourd de sens. Elle pointa de son menton la chambre d'où il venait ; et il acquiesça. Il ne réagit pas ; ce qui prouva une nouvelle fois qu'elle avait eu raison de le mettre à la place où il était.

Alors, la blonde la rattrapa ; elle resta impassible alors qu'elle la bombardait de question, puis lui lança son avertissement. Elle ne faisait rien, si ce n'est que la dévisager ; avec un regard où les sentiments se mélangeaient, à un tel point qu'ils en devenaient confus. Amour ? Haine ? Colère ? Qu'est-ce qu'elle ressentait, maintenant ? Elle daigna réagir, après un long silence qui sembla être une éternité. Elle lui annonça, dans un chuchotement qui transpirait la colère :
« De quel droit tu pars en me laissant une lettre, comme une gamine qui fugue ? Après tout ce qu'on a vécu ? » elle s'activa, d'un coup, se rapprocha d'elle et continua : « Assume toi ! Assume ta lâcheté ! Pourquoi tu n'es jamais venue m'en parler ? » et elle la poussa sans trop savoir pourquoi. Elle ne voulait pas la faire tomber, simplement, la provoquer ; la faire réagir. Sa manœuvre était pour une fois plus ou moins inconsciente. Elle rajouta, derrière, comme pour conclure dans un chuchotement étrangement neutre, qui exprimait une triste résignation :
« Allez. Tu peux être toi même, avec moi. Frappe moi. Soit violente. Puis va te saouler »
Elle avait parlé sans réfléchir, pour une fois ; faisant preuve d'une méchanceté dont elle n'avait jamais supposé l'existence. Elle les regretta presque instantanément ; qu'est-ce qu'elle venait de faire ? Elle eut un choc émotionnel, qui se manifesta physiquement par un hoquet, alors que la blonde réagissait.  

Anita ⚜ Casey

❝ This is the end of my mine❞

Le silence qui s’installa entre elles était pesant, à tel point que même le bruit des rôdeurs dehors semblait rassurant. Le moment de calme ne faisait que présager de l’orage. Malgré les chuchotements qu’elles employaient, on sentait chaque corde vocale vibrait comme si la voix n’était pas retenue, comme si elles gueulaient à gorge déployée. Chuchotement ou non, la forme et contenu des paroles d’Anita lui firent l’effet d’une autre gifle. De quel droit la traitait-elle de gamine ? Les sourcils de la blonde se froncèrent comme pour lui donner un avertissement. Mais avant même qu’elle puisse verbaliser cet avertissement, la miners enchaîna, la repoussant physiquement par la même occasion. Casey grognait comme un chien avant d’attaquer, les dents tellement serrées qu’elle ne pouvait pas articuler un mot de défense et pourtant, dieu sait qu’elle le voulait. Elle voulait tellement lui balancer à la gueule tout ce qu’elle avait à lui dire, lui hurler dessus, lâcher tout. Sa fierté était mise à mal depuis la gifle et les mots qu’elle subissait, ne faisait qu’accentuer son mal-être mais aussi sa colère. Le pire était à venir… Les dernières paroles d’Anita l’atteignirent droit au but. Casey entrouvrit la bouche sous le choc, complètement décontenancée.  "Putain de ga…" La blonde ne finit par sa phrase qu’elle repoussa Anita à son tour puis la pris par le col de ses habits pour la plaquer à nouveau au mur. Ses poings serraient sa prise alors que son visage se rapprochait du sien. Etre elle-même ? Elle l’avait été pendant un moment et ce n’était pas la personne qu’elle décrivait, ce n’était pas la violente alcoolique. Du moins, ce n’était pas ce qu’avait vu Casey mais apparemment la leader de la mine ne partageait pas cette vision. Elle la voyait, sûrement, de la même manière que tout le reste de la mine. Ça la rendait dingue. "C’est ça que tu veux ?" Son regard planté dans le sien partageait toute la colère dont elle était capable. L’envie de la frapper était omniprésente dans tout son corps pourtant elle résistait toujours à cette tentation malveillante. "Tu veux parler de lâcheté ? Hein ? Et toi ? Comment tu peux oser me dire ça à moi ? C’est qui la gamine qui s’est enfermée dans son bureau, se coupant du monde, rappelle-moi ? Tu me parles de ce qu’on a vécu mais toi-même tu ne t’en souviens pas !" Ses paroles étaient confuses sous la colère. Tant de choses voulaient sortir et tout d’un coup mais elle n’arrivait pas à faire le tri. "Tu voulais quoi ? Que je te fasse un discours d’adieu ? Te parler est impossible. Retourne te cacher sous tes papiers putain !" Dit-elle en la secouant avant de lâcher un pan du col de la femme, son poing était serré et n’attendait que l’impulsion de trop pour partir. "J’aurais donné ma vie pour toi, pour te protéger alors ne t’avises plus de me traiter de lâche ! C’est toi qui m’a fui ! Qui a fui !" Se reprit-elle au dernier moment, comme pour conserver le peu de fierté qui lui restait. Rien que de repenser à l’abandon qu’elle s’était prise dans la gueule quelques mois plus tôt, son envie de hurler lui reprit. Mais non quelque part dans un coin de sa tête, le danger des rôdeurs était toujours présent. Casey qui avait donné sa loyauté à la mine et bien plus à Anita. Tout ça pourquoi ? A savoir si c’était la rage qui l’habitait ou les émotions qu’elle verbalisait enfin mais ses yeux s’étaient humidifiés au fur et à mesure que ses accusations avaient été balancées.  "Foutue hypocrite !" Casey s’écarta brusquement de la brune, faisant quelques pas en arrière. Ça allait trop loin et ce n’était pas de son interlocutrice qu’elle avait peur mais d’elle-même. Les poings serrés, elle dévisageait l’autre femme, la défiant du regard de s’approcher mais aussi par peur qu’elle s’approche à nouveau. Peur de ne plus pouvoir se contenir. Anita n’était pas Ryan bordel, elle ne pouvait pas la traiter comme tel, Anita n’était pas la raison de son départ, de sa rage même si elle commençait à se demander si elle n’en faisait pas partie finalement…

Anita ⚜ Casey

❝ This is the end of my mine❞

D'abord, le regret ; ses mots, elle ne voulait pas ne serait-ce que les avoir pensés. Surtout par rapport à la personne qu'elles concernaient ; Casey. La seule qui s'était intéressée à elle, et non en la chef de la Mine. Elle avait été plus qu'une amie, et quand cette pensée lui vient à l'esprit, le désespoir et la résignation l'envahit. Elle avait été. L'utilisation du passé lui fit presque monter les larmes aux yeux.
Puis, la honte, alors qu'elle écoutait la réponse de la blonde. C'était vrai ; elle était en tord, elle n'avait pas été là pour elle. Elle se sentait de plus en plus misérable, alors que son interlocutrice débitait des paroles pleines de vérité.

Elle se sentit d'autant plus honteuse qu'elle n'avait pas réagit à ses provocations ; elle aurait dû savoir qu'elle ne l'aurait pas fait. Elle la connaissait mieux que le reste de toute la Mine, et pourtant, elle s'était placée au milieu de ce reste pour la juger. Elle s'était énervée, et avait été faible ; méprisable ; pourquoi s'était-elle énervée ? Probablement parce qu'elle tenait à Casey. C'était là le problème ; elle ne pouvait pas se permettre de tenir aux gens, si elle voulait en protéger le maximum. C'était la leçon qu'elle tira sur le moment de l'expérience, de l'expérience qu'elle considéra comme terminée à cet ultime instant.

Elle resta plaquée contre son mur, respirant lentement ; alors que le calme, relatif à cause des grognements de rôdeurs, revenait. Encore une fois, le silence ; il n'était pas apaisant, comme le voyait d'habitude Anita, mais plutôt oppressant. Elle dévisageait cette femme qui lui plaisait, et qui était maintenant comme une inconnue pour elle. Elle expira une dernière fois, plus profondément, avant de se contenter d'annoncer d'un ton compatissant :
« Tu as raison, je suis désolée. Bonne continuation, Casey »
Et elle se décolla du mur pour se diriger vers la chambre en tâchant de ne pas faire trop de bruit en marchant. D'après le bruit, des rôdeurs avaient entendu leur « discussion » et tapaient sur les vitres qui restaient, en bas. Peut-être même que quelques uns étaient rentrés dans la maison, mais ils s'en occuperaient une fois le gros de la horde passée.
Elle avait été stupide, de vouloir la retrouver. Elle se sentait vide, maintenant. Ses mots avaient fait disparaître sa colère, mais, à la place, avaient laissé un grand vide. Et elle ne savait définitivement pas ce qui était le mieux, au final. Quand elle tourna le dos à la blonde, et avant de rentrer dans la chambre où était Jason pour attendre que la horde passe, elle passa rapidement sa manche sur son visage, pour essuyer des larmes qu'elle avait laissé échappé.

Anita ⚜ Casey

❝ This is the end of my mine❞

La phrase fut inattendue. Anita était montée aussi vite qu’elle était redescendue, abandonnant la bataille pour s’enfuir. Casey resta sur ses gardes alors qu’elle passait à côté d’elle, des fois que l’envie de lui remettre une baffe lui venait – et elle l’aurait souhaité. Sans le savoir, elle ressentait la même chose que la brune un peu plus tôt. Toutefois, il ne se passa rien. L’abnégation totale. Elle n’y croyait et ne voulait pas y croire. Tout ça juste pour finir comme ça ? Quelle ironie… "Non." Dit-elle dans un grognement. Hors de question de la laisser quitter la partie de cette façon. Elle n’en avait pas le droit !  "Après tout ce que tu m’as dit, tu n’as pas intérêt à franchir cette putain de porte !" Casey se retourna vers la brune pour la fusiller du regard mais elle fit seulement face à son dos. Qu’est-ce qu’elle croyait ? Qu’elle pouvait lui balancer toutes ces saloperies comme ça et s’en aller, juste fuir ? Le parallèle de cette situation la frappa et ses épaules se relâchèrent d’un coup sous le choc. Anita lui faisait vivre la même situation que Casey lui avait imposé. Une larme coula enfin sur sa joue sans qu’elle n’y prête attention. Une réminiscence de tous les sentiments que la brune avait pu lui faire ressentir en l’espace de quelques minutes. Néanmoins, elle ne restait pas insensible à ce retournement de situation même si elle doutait franchement que les deux femmes ressentaient la même chose par rapport à ça. "Tu ne peux pas me faire ça et t’en aller comme si de rien n’était. Me mettre hors de moi et me laisser comme ça !" La blonde inspira un grand coup et détourna les yeux, regarder autre chose lui permettrait peut-être de passer outre le flot d’émotions qui s’emmêlaient en elle. "Toi aussi tu me dois une explication ! T’as fait tout ce chemin pour ça ? Pour me gifler, me traiter comme une gosse ? Pire…" Les mots qu’elle avait employés plus tôt lui revinrent et la frappa à nouveau. Ils étaient juste, représentatif de la réalité : violente et alcoolique. Le pic de colère fut assez fort pour qu’elle ne puisse finir sa phrase. Reprendre ses esprits, revenir à la réalité, revenir aux raisons de tout ça. Ryan. La mine. C’était ça aussi, sa raison de départ. Ne pas mêler la mine à son plan, ne pas mêler Anita à ses emmerdes. Cet aveu, elle ne pourrait jamais lui faire parce que ça se retournerait contre elle. Au moins, elle pouvait régler ses comptes avec Anita. Et c’est cette mission que ses pensées se focalisèrent à nouveau. Elle voulait éliminer la colère que son interlocutrice avait insufflé en elle, éliminer les souvenirs qu’elle avait fait remonter, éliminer les sentiments qu’elle avait fait renaître. En finir – ou pas. La blonde ne savait pas, elle voulait juste être en paix au final. La miners lui tournait toujours le dos et ça l’agaçait, elle voulait croiser son regard. Faute d’avoir des explications plus claires, son regard lui donnerait peut-être les indices nécessaires à sa compréhension. "Regarde-moi au moins !" Attrapant la femme par l’épaule, elle la força à se retourner. Néanmoins, Casey s’écarta d’un pas sous la vision que lui infligea Anita. Malgré la colère, elle n’était pas aveugle. La blonde voulut reprendre la parole mais n’en eut pas le courage, ou ne savait plus quoi dire. Finalement qui devait le plus d'explications à qui? Le silence s’installa quelques secondes. Puis vint la conscience du bruit que faisaient les rôdeurs en frappant sur la fenêtre telle une horloge bien réglée, lui tapait sur le système.

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Elle s'arrêta en entend la blonde intervenir ; et elle hésita. Au fond d'elle, elle avait envie de la conjurer de revenir ; de lui supplier, s'il le faut, jusqu'à en ravaler son ego. Mais à quoi bon ? Sa conclusion sur l'attachement était claire ; en le faisant, elle mettait la communauté, sa communauté, en danger. Alors, elle ne le ferait plus. Mais elle était là, arrêtée, à s'imaginer. À espérer. Ou peut-être à se rappeler des sensations et des sentiments qu'elle pensait avoir enterré à jamais. Elle ne se tourna pas ; alors qu'elle la mettait au défi. Elle faillit le faire, mais quelque chose la retenait en arrière.

Une autre larme coula ; elle ne l'essuya pas tout de suite. Elle ne voulait pas se trahir ; elle ne voulait pas laisser penser aux autres qu'elle aussi, était vulnérable. Si c'était le cas, déjà que certains contestaient son autorité, alors ce serait terminé. Elle écouta la suite, le regard perdu dans le vide ; enfin, plutôt sur le papier peint terni par l'humidité et rongé par la pourriture, et un cadre avec une photo que le temps avait ravagé. Elle hésita, s'apprêta à parler une première fois, se ravisa, puis lâcha finalement :
« J'ai fais ce chemin pour toi » elle se tourna quand on lui demanda, après avoir passé une nouvelle fois sa manche sur sa joue et s'être assurée qu'elle n'était plus humide, elle répéta : « J'ai fais ce chemin pour toi. Mais j'ai fais une erreur. Je le répète ; je suis désolée » elle hésita une dernière fois, plantant son regard où la tristesse était perceptible dans le sien. Puis, décida de conclure :
« Bonne chance, Casey. J'espère que tu trouveras ce que tu cherches ; nous partirons, une fois la horde passée »
Elle ne savait pas ce que cherchait la blonde, elle n'avait jamais pris la peine de lui demander. Elle n'en pouvait plus ; et, résignée, elle lui lança un dernier regard avant de rentrer dans la pièce. Jason était là, mais face à la fenêtre, le fusil en bandoulière, à observer patiemment ce qui se passait en bas. Il ne tourna pas la tête, en bon soldat. Il n'avait rien vu, rien entendu. Anita jugea cependant utile de lui annoncer :
« Merci, Jason. Tâchons de ne plus en parler, maintenant »
Il ne répondit pas, hochant simplement la tête, probablement occupé à fixer à travers la crasse accumulée sur les vitres la valse des rôdeurs qui déambulaient dans la rue.
Anita alla s'asseoir sur le lit, posa ses coudes sur ses genoux, et se mit elle aussi à fixer la vitre, laissant le silence s'installer.

Anita ⚜ Casey

❝ This is the end of my mine❞

Peut-être pensait-elle avoir réussi à cacher les émotions de son visage mais essuyer quelques gouttes d’eau et de sel ne suffisait pas à dissimuler son regard. Casey hésitait et ses premières paroles ne purent que la renforcer dans cette hésitation. Pour une fois, leur sens ne prêtait pas à confusion. C’était personnel et Anita n’était pas venue ici en tant que leader mais en tant que personne. Alors qu’elle se calmait sous le poids des émotions que lui infligeaient les traits de son interlocutrice, un pic de colère remonta subitement. Une erreur ? Non… Ou peut-être… Qu’est-ce qu’elle en savait de toute façon ? Bien trop confuse pour répliquer tout de suite, elle laissa Anita rentrer dans la chambre. Lors de l’entrebâillement de la porte, elle aperçut Jason et elle ne put s’empêcher de penser qu’il y avait d’autres chambres dans la maison. Qu’ils n’étaient pas obligés d’être ensemble. La blonde resta encore un moment à fixer l’intérieur de la chambre puis ses poings se desserrèrent. Pas question de rester là, de rester à proximité d’eux, de les entendre parler ou pire.  Casey se dirigea vers le rez-de-chaussée, ramassant son couteau au passage. Un coup d’œil dans la pièce du bas lui indiqua que les rôdeurs n’avaient pas réussi à fracturer les fenêtres. De fait, elle alla se poser sur le canapé – ou ce qu’il en restait, face aux fenêtres sur la rue. Elles étaient barricadées de l’intérieur mais avec le soleil se couchant, on pouvait apercevoir les ombres des marcheurs se reflétaient à travers la saleté incrustée dans les vitres. Le regard fixé sur la horde, elle commença à sentir toutes ses émotions la quitter. Jack vint la rejoindre, se couchant au pieds du canapé. Un vague sourire s’afficha sur ses lèvres alors, que d’une certaine façon, elle regrettait de l’avoir pris avec. Elle ne savait pas comment aller finir son séjour à Olympia, ni même si elle allait revenir et voilà qu’elle avait embarqué son chien dans cette histoire. Tuer Ryan n’allait pas être facile, elle le savait, mais le connaissant c’était probable qu’elle n’en sorte pas indemne, voire pas du tout. L’espace d’un instant, Casey se dit qu’elle pourrait le laisser à Anita mais rien qu’en repensant aux réactions qu’elle avait pu avoir avec Jack, ce n’était pas la peine. A ses souvenirs, elle eut un sourire amusé mais aussi une vague de remords qui la traversa. Faisant fi de cette dernière, elle se renfrogna à l’idée d’utiliser Jason à ses fins. Elle ne pouvait pas se résoudre à lui céder aussi Jack. Néanmoins, il fallait être raisonnable et elle se promit de dire un mot à Jason avant qu’il ne parte : qu’il revienne à la maison dans une semaine pour récupérer Jack… si besoin. S’enfonçant un peu dans le canapé comme résigner par son sort, elle posa ses pieds sur les quelques briques empilées devant elle. Elle se demandait d’où elles pouvaient provenir. On avait sûrement squatté ici mais aussi, son père et Adam étaient probablement restés dans la maison au début de l’apocalypse. Adam. Casey n’en avait jamais parlé à Anita et maintenant, elle se rendait compte qu’elle n’en aurait peut-être plus jamais l’occasion.


La nuit était tombée depuis un moment, les clopes s’enchaînaient et Casey jouait avec son couteau sur la table à côté du canapé se laissant bercer par les râles du dehors. Le faisant tourner sur la pointe de la lame, tout en jouant avec les reflets de la lumière lunaire. A plusieurs reprises elle avait fait une pause pour aller se dégourdir les jambes dans l’arrière-cour jusqu’à décider de laisser la porte ouverte pour faire entrer l’air frais. La cour était murée donc aucun risque. Ça aidait à la garder éveillée, tout comme ses pensées agitées. Le regard fixait sur son couteau, elle entendit le craquement d’une marche des escaliers puis des pas. Elle n’avait pas besoin de regarder, elle connaissait cette démarche par cœur. Elle connaissait Anita par cœur – même si elle avait réussi à la surprendre aujourd’hui. Casey fixa tout de même la silhouette sombre qui était en bas des marches, là pour prendre son quart. Profitant de l’obscurité, son regard la détaillait sans gêne même si elle ne pouvait discerner ses traits. La blonde tira sur sa cigarette et la braise rouge indiqua à l’autre femme où elle se trouvait dans la pièce. De fait, elle reprit son petit jeu avec son couteau. Jack se leva et alla à la rencontre de la leader, la reniflant et remuant la queue. Lui-même sentait que les tensions étaient retombées, du moins, une partie d’entre elles. "Adam a survécu à l’attaque de la mine." Dit-elle calmement mais sur un ton sérieux, abandonnant toute la colère qu'il y avait eu entre elles. C’était soudain mais après ces heures de réflexion, Casey pensait qu’Anita méritait au moins de savoir ça. Surtout qu’elle connaissait la manière dont la leader avait vécu les évènements. Cette même manière qui avait permis à la blonde d’entrer à la mine. "La première fois que je suis revenue ici, un homme m’a annoncé qu’il était en vie. C’était au début de l’année." Lui laissant quelques secondes pour absorber l’information, elle reprit : "C’est un Riders qui me l’appris : Caden… Rhodes." Au vu des mensonges qu’avaient balancé Caden à ce moment, elle laissa l’autre femme faire ses propres conclusions. Son couteau s’arrêta subitement de tourner et elle tourna la tête vers Anita, cherchant une réaction pour l’amener à continuer parce qu’elle ne faisait que commencer. Ou plutôt finir.

Anita ⚜ Casey

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Le temps se faisait long. Elle n'avait pas échangé un mot avec Jason ; qui se contentait de monter la garde sagement dans un premier temps. Le crépuscule, puis la nuit arriva ; et dehors, c'était toujours le défilé macabre continuait, mais semblait avoir perdu en intensité. Difficile de le dire, alors que dehors, plus rien n'était visible. Anita tentait quand même de regarder à travers la crasse des fenêtres ; elle pouvait à peine distinguer l'éclat des astres et le quart de lune. Elle trouvait toujours bizarre le fait qu'il n'y ait plus aucune lumière humaine, et que la nuit était donc complète. Elle allait même jusqu'à trouver bizarre le fait de voir le ciel, à cause du temps passé sous terre. Elle expira, regarda ce que faisait Jason. Assis sur le lit, le fusil sur les jambes et une main dessus, il regardait la porte, visiblement aux aguets.

Anita rompit le silence, et lui annonça :
« Je vais monter la garde, repose toi »
Il hocha la tête, ne répondit pas ; il ne s'allongea pas pour autant, et, en bon soldat, il profita de la première partie de son temps libre pour démonter son arme et la nettoyer. Les bruits mécaniques qu'il produisait apaisa quelque peu Anita. Elle alla au seuil de la porte, jeta un œil dans l'escalier, Casey n'était pas là. Elle n'était plus énervée, plus triste ; juste résignée. Elle avait accepté son départ, accepté ses erreurs. Ce qui avait été fait ne pouvait être défait, et elle pensait avoir appris de ses erreurs. Un peu inquiète, quand même, elle alla jeter un œil aux autres chambres ; veillant à ne pas faire trop de bruit en marchant. Mais elle n'était pas là ; alors, elle décida, après avoir prévenu le miner, de descendre les escaliers.

Même si elle essaya d'être discrète, le bois craquait sous son poids. Quand elle arriva en bas, la lueur d'une cigarette indiqua la position de Casey. Elle n'avait pas envie de fumer, elle, étrangement. Jack s'approcha, et Anita s'abaissa pour le caresser quand la blonde lui adressa la parole. Elle arqua un sourcil. Adam avait survécu ? Et on ne lui avait pas dit ? Putain de merde. Les gens se cassaient tous, se plaignaient constamment, alors qu'elle faisait le maximum pour les protéger. À ce moment là, quelque chose en elle se brisa. Elle n'attendrait plus rien des autres, déjà qu'elle n'attendait pas grand chose. Elle allait continuer de gérer la Mine, de se battre pour elle ; c'était sa seule raison de vivre, et elle avait tout donné pour cette institution. Mais elle partira le jour où l'absence de gratitude laissera place à de la colère. Elle pouvait s'user pour des ingrats, mais pas pour des connards ; qu'ils se démerdent s'ils en ont marre d'elle, parce qu'elle en a marre d'eux. Anita finit donc par répondre, après un instant de silence durant lequel elle gratta Jack :
« D'accord, super »
Ce n'était pas vraiment du sarcasme, plus de l'indifférence, maintenant. Quelques mois plus tôt, elle se serait indignée, mais pas après la scène qu'elle avait eu avec Casey. Elle se releva, décida de rester là un instant ; elle appuya son épaule sur le mur de l'escalier et ne souhaita clairement pas, de par sa réponse et son attitude, continuer une discussion qu'elle trouvait déjà stérile.

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Clairement, ce n’était pas la réponse qu’elle aurait pu attendre. C’est à se demander si elle pouvait encore présumer des réactions d’Anita. La blonde laissa un soupir s’échapper en même temps qu’elle expirait la fumée de sa cigarette. Finalement, son honnêteté ne servait à rien ou soit l’autre femme était dans le même état qu’elle. Incapable de réagir émotionnellement. Finalement, ce n’était pas très différent de d’habitude sauf que cette fois on entendait la lassitude dans sa voix. Son regard était fixé sur la leader, attendant une autre réaction, un autre mot mais rien ne vint. Quelque part, elle avait souhaité la soulager avec cette nouvelle, soulager sa conscience… Leur conscience respective. Néanmoins, ça ne fonctionnait pas. "J’ai pensé que tu devais le savoir, c’est tout." Elle pensait aussi qu’elle devait savoir autre chose : Harrison mais elle n’avait pas le courage de lui rajouter ça. Anita avait assez subi pour ce soir. Ces heures de solitudes lui avaient au moins appris ça. Désespérée de revoir la personne et non la leader pendant si longtemps, ça avait fini par arriver mais Casey aurait préféré que non. Finissant sa cigarette et l’écrasant au sol d’un coup de botte, elle se leva mais resta quelques instants sur place, hésitante. Casey voulait verbaliser tout ce qu’elle avait en tête mais c’était égoïste, ça n’aiderait personne.
Elle se dirigea vers les escaliers mais s’arrêta au niveau d’Anita, le regard perdu sur les marches sombres devant elle. "La première fois qu’on s’est rencontrée, j’ai profité de toi. Profité que tu penses que tu me devais bien ça après la mort de ma famille. Que tu pouvais bien m’offrir un toit en échange de leur mort. Je me suis servie de toi…" Casey se tourna vers son interlocutrice, sa voix continuait d’être posée et pourtant la blonde faisait tous les efforts du monde pour la maitriser. Ne pas la laisser trembler. Elle posa sa main sur la joue d’Anita pour l’inciter à la regarder aussi. "Mais je ne regrette pas de l’avoir fait." Ses mots pouvaient prêter à confusion, elle le savait mais elle laisserait la brune prendre la version qui l’arrangeait pour lui permettre de rentrer à la mine sereinement. Sa version à elle, elle n’en doutait pas. La mine lui avait apporté tellement plus qu’un toit et Anita aussi, malgré les souffrances que Casey s’était – en  partie, auto - infligée. "Les Redfield sont de la mauvaise herbe." Sa main s'écarta de sa joue pour se mettre sur l’épaule d’Anita, la serrant dans un élan de sentimentalisme mais aussi comme un adieu silencieux. C’était la dernière fois qu’elle posait la main sur elle et la blonde le savait. Si tout son corps lui interdisait de rompre le contact physique, il suffisait que son esprit lui rappelle un nom, un seul, celui de Ryan, pour retrouver un peu de détermination. "C’est aussi bien que t’en sois débarrassée." Autant elle critiquait son frère mais quand elle se regardait, qu’elle regardait la personne qu’elle avait été, c’était à se demander qui était le pire des deux. Casey eut un dernier sourire envers son interlocutrice, mêlant l’amertume et la tristesse avant de s’éloigner pour monter au premier étage.
Ce n’est pas vers sa chambre qu’elle se dirigea mais vers celle de Jason, elle toqua à la porte et s’en attendre, elle entra. Casey était chez elle après tout ! Fermant la porte derrière elle, la blonde utilisa toute la force qu’il lui restait pour faire part à Jason de deux sujets. Le premier concernait son chien et le second, Harrison. Si Jason était réticent au début, Casey utilisa tout son savoir-faire d’une vie antérieure en fac de droit pour lui exposer l’affaire : ses doutes, son inspection, les faits et les preuves. Si Jason doutait encore de la culpabilité d’Harrison dans le vol de médicaments c’est qu’il était de mauvaise foi. Par ailleurs, l’ex-miners lui expliqua aussi pourquoi elle s’adressait à lui et non à Anita. Cette dernière avait assez subi pour aujourd’hui, pas besoin de l’accabler plus donc qu’il attende le trajet du retour pour lui annoncer. S’il le voulait, qu’il prenne tout le crédit de la découverte. Ça lui importait peu, du moment que le coupable était puni. Il ne restait qu’à espérer que Jason garderait sa langue dans sa poche…
Au bout d’une demi-heure, Casey quitta enfin la chambre pour rejoindre la sienne. Son ancienne chambre. Incapable de dormir dans son ancien lit, elle s’était installée dans un coin de la pièce sur des couvertures. Même si elle était tourmentée – et sobre, la blonde s’endormit rapidement.

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Pourquoi devrait-elle le savoir ? Il était mort pour elle, et cette conclusion lui convenait parfaitement. En guise de réponse, elle se contenta donc de hocher les épaules ; qu'importait, de toutes façons. Elle était simplement résignée. Elle regarda la femme s'approcher, la dévisagea quand elle fut à son niveau, et écouta d'une oreille moins attentive que d'habitude son interlocutrice. Elle ne répondit pas ; elle n'avait rien à dire, si ce n'est que c'était son erreur, et qu'elle ferait en sorte que ça ne se reproduise plus. Sa résignation vacilla au contact de sa main sur sa peau, mais, elle croisa son regard, y chercha quelque chose, mais ne le trouva pas. Elle resta donc muette, alors que sa détermination se renforcer ; même face aux mots de la femme. Qu'est-ce qu'elle voulait, au final ? Ils n'étaient pas sur une scène de théâtre, à rechercher l'effet dramatique. Elle ne lui donnera pas ce qu'elle voulait, et se contenta de l'observer silencieusement monter les marches.

Quand elle disparut en haut des marches, Anita marcha discrètement vers un canapé, sur lequel elle se laissa tomber. Dans l'obscurité, elle se retrouva seule avec elle même, seule avec ses noires pensées. Ça allait lui passer, alors, elle essaya de ne pas réfléchir ; chose impossible, si elle ne faisait rien. Alors elle se leva, et entreprit de faire une ronde nocturne au rez-de-chaussée, s'assurant que les morts et leur sinistre berceuse de grognements restaient dehors. Elle n'entendit rien qui venait de l'intérieur, si ce n'est le grincement d'une porte à l'étage au bout d'un moment.

Elle passa le reste de la nuit debout, vigilante, guettant désespérément les premiers lueurs de l'aube. Elle regrettait presque d'être venue. La luminosité finit par revenir, et, peu après, Jason descendit des escaliers. Elle croisa son regard, ne le salua que d'un signe de tête ; il paraissait bizarre. Mais elle n'avait pas envie de parler, alors, elle se contenta de lui faire signe de venir. Dehors, le gros de la horde était passé ; il n'y avait quelques traînards, qu'ils allaient simplement ignorer avant de rentrer. C'est donc pensivement qu'Anita commença à zigzaguer en marchant d'un pas assez pressés entre les différents mort-vivants qui essayaient de la croquer ; se demandant si elle allait regretter d'être partie sans un au-revoir un peu plus formel. Silencieux, Jason la suivait de près ; probablement plongé dans une intense réflexion sur comment il allait annoncer une mauvaise nouvelle de plus à sa supérieure.