save me from my darkness (rory)

Comme un animal en cage, Billie tourne en rond. Enfermée dans l'infirmerie depuis plusieurs jours, « pour son bien », elle enrage de rester inactive, d'être prisonnière de cette bulle qu'elle ne demande qu'à éclater. Les effets du vaccin s'étaient finalement dissipé, elle en était convaincue, son corps allait mieux, elle n'avait pas besoin de rester en observation indéfiniment. N'était-elle pas assez bien placer pour savoir qu'elle allait bien ? Selon Anita Jones, non. Billie admettait volontiers son erreur et sa folie passagère. Accepter de se faire injecter un produit inconnu était un signe de connerie sans nom et elle avouerait sans peine avoir été stupide. Sur le moment ça ne lui avait pas paru si dingue que ça. Sur le moment. Maintenant, en y repensant, peut-être qu'elle aurait mieux fait de s'abstenir oui. Mais vivre sur l'instant, n'est-ce pas le meilleur des credo par les temps qui court ? On a qu'une vie et elle raccourcie d'heure en heure. Billie avait agit sur l'instant. Elle avait, peut-être, espérée en finir avec la vie. Peut-être. Mais puisqu'elle était bien en vie, autant sortir de ce trou à rats et aller la vivre cette putain de vie ! Mais non. Anita a décrété une quarantaine pour tous les patients atteint par les symptômes du vaccin et Billie, dans sa chance infinie, s'est vue octroyer un pass VIP pour l'infirmerie. Ses symptômes étant d'autant plus inquiétant, il a été décidé, contre son gré, de la garder en observation plus longtemps que les autres. Elle a ainsi pu voir Andrew quitter les lieux, bientôt suivi par une Almaze la narguant joyeusement. Bref, Billie tourne en rond dans sa cellule, maudissant Jones, le vaccin, Almaze et tous ceux qui l'agace ne serait-ce qu'une minute. « Je me sens bien jvous dis !! » Mais ça ne sert à rien de s'exciter. Personne ne l'écoute. Devant la porte de l'infirmerie, on a pris soin de poster un garde dont le seul but est d'empêcher les patients de quitter l'infirmerie. Billie a bien essayé de passer outre mais sans succès. D'abord parce que son corps est encore faible, ensuite parce qu'Anita en était informé dans la minute. Autant dire que la jeune femme n'a plus tellement envie d'avoir à faire avec la leader dont les remontrances l'agace fortement. Elle soupire bruyamment et consent, non sans râler au préalable, à se rallonger sur son lit, bras croisés sur sa poitrine. Elle jette un œil vers le fond de la salle où Rory Wheeler est allongée, silencieuse, le regard vitreux concentré sur le plafond. Aussi triste que ce soit, Billie n'était pas seule à vivre un calvaire ici. La jolie et fragile Rory était aussi prisonnière qu'elle. Peut-être même d'avantage. Billie sait bien que, tôt ou tard, elle finira par sortir d'ici. Elle sera à nouveau libre de ses mouvements, libre même de quitter les sous-sols pour prendre un bol d'air pur. Pour Rory, en revanche, c'est beaucoup moins sûr. La jeune femme est coincée. Coincée dans son propre corps qui l'abandonne. « Comment tu te sens ? » Plus calme que d'ordinaire, Billie accepterait presque la situation. Presque.