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 IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL (explications)

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Abel Rhodes
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MessageSujet: IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL (explications)   IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL (explications) EmptyLun 28 Aoû - 22:41



Bass & Abel

« IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL »
(explications)


(juillet, trois jours après l’attaque du mall)

Trois jours qu’il vivait au rythme des médicaments qu’on lui administrait, trois jours qu’il passait dans la douleur permanente de cette salope de blessure qui l'obnubilait et n’avait de cesse de se rappeler à lui dès lors que les anti-douleurs diminuaient leurs effets. Se faire tirer dessus n’était définitivement pas quelque chose à laquelle on s’habituait, même après sept années à vivre dans un danger quasi-permanent. Et si Abel avait relativement bien récupéré des autres blessures du même type qu’il avait reçues (quoi qu’il arrivât encore que son épaule le fasse souffrir, parfois, quand la fatigue était trop grande ou le climat trop humide), il réalisait non sans un certain déplaisir qu’il ne bénéficierait certainement pas de cette chance cette fois-ci.
Et puis, le tabac lui manquait. Trois jours et cette putain de drogue lui rappelait déjà son absence. Evidemment qu’on lui avait interdit de fumer à l’intérieur des locaux (pas comme s’il était en état de sortir, de toute manière), évidemment qu’on lui avait confisqué le paquet de tabac artisanal qu’il avait sur lui au moment de son rapatriement ici. On aurait pu croire que l’apocalypse aurait calmé son addiction à la nicotine, mais ça n’avait pas été le cas. Bien au contraire, même : avec le stress, sa consommation avait augmenté, peut-être même doublé. Le tabac ne poussait pas si mal ici alors se le procurer n’était pas un réel problème, sauf quand il s’en retrouvait subitement privé comme maintenant. Comme s’il n’était pas déjà assez sur les nerfs, pas déjà d’assez mauvaise humeur.

Finalement, la solitude n’était pas son plus gros problème : c’était d’avoir à se concentrer lorsqu’on lui causait, qui l’était. Alors que quand il n’avait pas à supporter la présence de qui que ce soit, Abel pouvait se focaliser sur le calvaire que lui faisait vivre sa jambe. La mort de Gabriel Rosario n’était qu’une maigre consolation face à ça : il aurait préféré avoir l’occasion de le buter en personne, ou tout du moins pouvoir le faire souffrir un minimum. Au moins l’enfoiré n’irait plus emmerder personne de là où il se trouvait.
Mais médicaments ou pas médicament, la douleur ne disparaissait jamais réellement et puis même Olympia ne disposait pas d’un stock illimité et devait donc, forcément, se montrer parcimonieuse dans ses distributions. Le leader des cavaliers, de par son statut, n’était sûrement pas le plus à plaindre pour ce qui était des traitements dont il bénéficiait. Ce qui ne l’empêchait pas, évidemment, de se plaindre quand même. Question de principe. Et puis, plus il râlait et plus on lui foutait la paix, chose qui n’était pas pour lui déplaire.
Aussi ne s’attendait-il pas spécialement à ce qu’on vienne lui rendre visite. Quand la porte s’ouvrit, perturbant le calme sommaire auquel il avait droit, Abel était occupé à tuer l’ennui à l’aide d’un vieux bouquin qu’on avait bien daigné lui laisser. Et, puisqu’il n’avait jamais été un lecteur particulièrement assidu, l’activité associée à la torpeur dans laquelle l’avait plongée la dernière dose de tranquillisant qu’on lui avait administré l’avait doucement plongé dans un espèce d’état de semi-veille particulièrement comateux. Alors, forcément, l'irruption brusque l’avait fait sursauter – mauvaise idée vu l’état de son corps, qui avait aussitôt pris la charmante initiative de lui rappeler son existence – et il lui avait fallu, ensuite, quelques secondes pour faire la mise au point sur l’individu. « Qu’est-ce que tu fiches ici, Ferguson ? » S’il n’entretenait aucune rancune particulière à l’égard de Bass (les deux hommes n’avaient jamais vraiment causés, encore moins cherché à sympathiser), ce n’était pas pour autant qu’il était ravi de le trouver ici. Et, plus particulièrement, il ne comprenait pas la raison de sa présence. « T’as pas autre chose à foutre que de venir m’emmerder ? » Au moins en étant désagréable d’emblée, le cavalier pouvait-il logiquement espérer que l’autre aille droit au but et débarrasse le plancher tout aussi vite. On pouvait toujours rêver...
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Bass Ferguson
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MessageSujet: Re: IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL (explications)   IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL (explications) EmptyDim 1 Oct - 10:13

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( explications )
Abel & Bass


Juillet 2017

Bass reste un moment dans l’encadrement de la porte, à fixer les lits de l’infirmerie. L’endroit où faire des rencontres et retrouver des démons. Il y avait toujours quelqu’un à l’infirmerie: Elanor, Iris, Hagen, le chien abandonné d’Elias jamais revenu du front, et Bass, les jours à venir. Il avait appris qu’un jackal s’y trouvait - trois jours après tout le monde, trois jours passés recroquevillés au sol à laisser le monde lui tomber sur le crâne comme l’immeuble de sa santé mentale qui s’effondre. Après le choc, le traumatisme, après le traumatisme, la rancoeur, la noirceur.
Toc, toc, toc fait le bout de la canne en cognant sur sa mauvaise jambe, métronome à chaque pas. La gauche. Elle lui fait encore mal parfois, lorsqu’ils partent longtemps en raid, ou par mauvais temps, ou quand il fait la gueule et se tait plus qu’à l’accoutumé, douleur physique écho des plaies qui reviennent s’accrocher à sa psyché. Essayez donc d’être blessé, puis de voir votre ville conquise, attendre un procès pour vous humilier et mettre à mort, au milieu des gosses et des gens que vous aimez. Il avait eu de la chance. Un peu comme l’homme qui était en train de pioncer sur l’un des lits d’Olympia, sur la défensive. Bass s’approche lentement, lance un regard par-dessus son épaule et plisse les yeux. Qu’est-ce qu’il fiche ici ? “- Je suis toujours à Olympia, pas vrai ? Chez moi. ” Il est peut-être inutilement moqueur, il y a peut-être un peu trop de fiel dans son ton. Olympia. Son foyer, les siens, sa foutue raison de vivre et l’une des rares choses qui font qu’il n’est pas resté au Mall, l’estomac révulsé, rôdeur déjà dans son esprit, coquille de chagrin. Alors il était un peu sur la défensive et le passif agressif à voir le chef du ranch lui demandait ce que lui foutait là. Sale con ingrat qui profite de leurs soins, use leur personnel soignant et qui les prend encore de haut comme si l’endroit lui appartenait.

Bass reste debout, et observe le type alité devant lui, continuant à tapoter sa jambe du bout en plastique de la canne qu’il tient à la main. Il a nettoyé le sang qui le maculait, mais l’extremité est encore rouge. Rouge cerveau de Jackal, rouge tripe de rôdeurs, le recruteur a caracolé un peu partout avec pendant des mois, et il n’est pas connu pour avoir peur de se salir les mains. Il grimace, narquois alors que ça lui fait un mal de chien de devoir dire ça : “- Nope.” Littéralement, il n’avait rien de mieux à faire que d’emmerder Abel. Peyton l’avait viré du conseil et il n’était pas sûr de vouloir recruter quiconque - trop de jackals errants, trop de morts, il ne croyait plus en la sécurité d’Olympia. Il ne voulait pas croiser Malini - dans son état psychique instable, il pourrait faire quelque chose qu’il regretterait. “- Je suis de baby-sitting.” Baby-sitting de leader de ranch et de jackal blessé parce que Iris et Elanor avaient besoin de repos, que leurs traits étaient tirés et leurs sourires plus faibles. Cela le brisait. Presque autant que se retrouver sur la touche, et que l’absence d’Elias lui faisait comme un membre fantôme. La douleur répétée de sa canne contre sa cheville, amorce d’une ecchymose de supplémentaire le sort de ses souvenirs - combien de temps a-t-il observé Abel d’un air à la fois vide et fou ? Il cligne des yeux et lui lance la canne en plein torse. “- Iris m’a demandé de t’amener ça. Au cas où tu veuilles sortir à un moment donné.” Il baisse les yeux sur sa jambe - gauche, comme lui. Il se frotte légèrement la nuque, griffant sa peau avec un sursaut de rage, de soif de sang, de vengeance et interroge d’un ton plus sec. “- Rosario ?” Son intérêt était réel. Etait-ce de lui ? Est-il mort ?

 
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Abel Rhodes
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MessageSujet: Re: IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL (explications)   IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL (explications) EmptyMar 3 Oct - 22:57



Bass & Abel

« IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL »
(explications)


Baby-sitting. Ben voyons. Monsieur Ferguson semblait avoir de l’humour à revendre… et du temps à perdre ? Abel n’avait pas pris la peine de répondre à la pique par autre chose qu’un rictus sardonique duquel s’était échappé quelques éclats d’un rire vide d’amusement, mais Bass était resté planté là à laisser un silence pas le moins du monde complice s’instaurer entre eux, l’air ailleurs et les lèvres scellées.
Le corps endormi, délesté du moindre de ses réflexes, le cavalier alité se reçut l’objet sans aucun geste salvateur pour l’intercepter avant qu’il ne soit trop tard. Un sursaut crispa son corps et figea l’espace de quelques secondes une grimace de douleur sur son visage alors qu’il se redressait vivement, quoique trop tard. Son regard se chargea d’un agacement non dissimulé et concentré sur un Bass soudainement sorti de sa léthargie qui justifiait enfin la raison de son déplacement jusqu’au chevet du concerné. Une de ses mains avait fini par se porter à l’objet qu’on lui avait balancé sans ménagement dessus pour le dégager de là et les doigts s’étaient serrés autour du pommeau de la canne comme si, l’espace d’une fraction de seconde, Abel avait sérieusement envisagé de poser l’autre extrémité à terre et de sortir du lit dans la foulée. Bien sûr. « Tu crois vraiment que si j’étais foutu de me trimballer hors de ce putain de lit je serais encore à glander là ? » Le ton s’était fait tout aussi hostile que les réactions de son compagnon du moment, on pouvait qualifier Abel d’un montagne d'adjectifs péjoratifs mais “flemmard” ou “glandeur” n’en faisaient certainement pas partie. Il bouillait déjà bien assez de cette immobilité forcé, et fallait qu’on vienne lui en rajouter une couche en plus ?
Abel abandonna la canne en équilibre contre le petit meuble qui lui servait de chevet et avec elle toutes les prétentions à savoir s’extirper de ce foutu plumard qui le rendait fou de ne pas savoir s’occuper à son aise. Le nom de l’ancien chacal lui fit relever deux iris incandescents vers son interlocuteur ; c’était là un sujet sensible, un de ces mots qui trouvaient toujours une réaction immédiate chez celui pour lequel ils étaient destinés. « Qui d’autre que ce bâtard ? », qu’il grogna derrière une rangée de dents serrées, l’accent empreint d’une mauvaise humeur qui lui était bien caractéristique. « Quelqu’un d’à peine plus intelligent aurait visé la tête à sa place. » Ou de plus doué avec un flingue. Mais avec la proximité qu’ils avaient eue, ajuster la gueule de l’arme n’aurait pas été si compliquée malgré la cohue générale. L’occasion de se débarrasser d’un des leaders des clans ennemis n’était pas supposée être ce genre de chose qu’on ne laissait pas passer lorsque ça se présentait à vous, surtout dans un affrontement comme celui qui avait eu lieu entre et devant les murs de Stonebriar ? « Dommage qu’il se soit foiré sur sa dernière chance, hein ? » Mais s’il y avait bien un regret caché derrière le cynisme mordant de ses mots, ce n’était que celui de n’avoir pas pu le buter, lui. Ça passerait avec le temps, bien sûr, mais l’incident était encore trop frais pour qu’il se fasse une raison, pas alors qu’il n’avait littéralement pratiquement que ça à faire dans l’immédiat. Restait encore la sœur, toutefois, un cas dont il faudrait cette fois s’occuper correctement dès que l’opportunité se présenterait. « Enfin, j’vois pas vraiment ce que ça peut t’intéresser donc, maintenant que t’as rempli ta mission, ça serait mieux pour tout le monde que t’ailles babysitter ailleurs, j’ai pas besoin qu’on me surveille. » Ou peut-être que si, connaissant son caractère et ses mauvaises habitudes, mais les faits étaient là : ce n’était pas comme s’il était capable d’aller où que ce soit, de toute manière.
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MessageSujet: Re: IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL (explications)   IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL (explications) EmptyJeu 5 Oct - 18:38

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( explications )
Abel & Bass


Juillet 2017
Bass a du temps à perdre depuis le 7 juillet – il n’est plus du conseil. On a sciemment évité de l’invité en raid en croisant son regard où perle la douleur. Et il n’a pas envie de recruter. Il n’a pas envie de croire à Olympia, à la civilisation, à l’espoir – non, ils font tout ça pour survivre, mais la survie a un goût amer et il n’est pas sûr que ça rime à grand-chose. Mais cela ne veut pas dire que le temps qu’il a à perdre, il compte le perdre comme ça, avec ça. Ou bien… tout est mieux que le pire ? Bass lève les yeux au ciel, tordant sa nuque vers l’arrière. Il ne réfléchit pas pour autant, alors qu’il expire lourdement et pose un regard las sur Abel. Plein d’évidence comme de lassitude. « - Je crois que tu y a pensé. » A te lever, à te traîner vaille que vaille jusque là où on pourra t’entendre et où tu pourras singer avec de l’importance, être obéir. Agir. Y compris si ça fait mal et que cela ronge les sangs d’Iris. Oh, quoi, oops ? C’est à lui-même que Bass pense ? Au type qui pissant le sang a trouvé drôle d’aller détacher Mina de ses souffrances, ou qui est ressorti en recrutement bien trop tôt, qui a toujours mal lorsqu’il s’appuie trop longtemps, quand il pleut, quand il marche trop de kilomètres, celui qui a ajouté des soucis à Iris alors qu’elle en avait déjà trop pour tenir debout. Ah lui, cet enfoiré. Mais il croit aussi que Abel tient à se tirer au plus vite. Il croit aussi que lui-même a un peu envie que le leader débarrasse le camp et la ville toute entière. Ils avaient assez à faire avec ces poux purulents de jackals dans les murs.
Il ne devrait pas rire hein ? La mauvaise humeur, rancœur impuissante et frustrée, douloureuse d’Abel quant à l’aut’ bâtard, le ferait presque rire. Elle ressemble à la sienne, à l’époque. Bass hausse les épaules, et corrige dans un murmure sombre, assorti d’une grimace cynique. « - Il avait fait exprès pour moi. » Gabriel devait être un bon tireur, pour oser faire le tir alors que Bass était au corps à corps, couteau contre l’artère de sa sœur. La dernière chance de ce connard. Donc, il est mort. Bass se recule, sans le réaliser, expirant doucement un air retenu depuis l’automne dernier, plein des morts et des peurs des olympiens. L’enfoiré est mort. C’est juste… Presque un vertige de soulagement ? Un peu de frustration car il a rêvé de nombreuses nuits d’en finir lui-même. Toujours trop vite, toujours trop doux, Bass voulait son sang sur les mains. Il n’avait jamais haï quelqu’un aussi fort. N’avait jamais voulu tuer, torturer quelqu’un, mais Gabriel..oh, cet homme lui révulsait l’estomac et réveillait ses instincts de tueur.
Le regard de Bass s’est assombri en y repensant, mais pourtant, il singe un sourire faussement serviable, qui montre les dents tandis qu’il répond d’un ton trop jovial ( surtout pour quiconque à croiser le spectre de Bass ces derniers jours ). « - Je suis plutôt intéressé de savoir si le bâtard qui m’a flingué ma jambe, massacré des gamins  a pris cher. » Il se racle la gorge, lui jetant un regard doux-amer. « - Tu te rappelles ? Vous nous avez sauvé et utilisé. » Il y a une moquerie dans le ton de sa voix – mais plus amusée que grinçante. C’est juste.. tellement loin tout ça. La grippe, les cavaliers, Peyton et Abel. Après la prise du centre commercial, ça devient une autre vie. Et surtout Bass n’avait jamais été contre la présence des cavaliers, l’un des rares olympiens à essayer que ça marche. Ca devait marcher – Olympia leur devait la vie, leur devait tout, et il leur en était reconnaissant. Il hoche la tête et poursuit plus doucement, avec sincérité lorsqu’il croise les yeux perpétuellement en guerre contre le monde. « … Merci. »Parce que sa vie a beau avoir un sacré catalogue de merdes, de deuil et il a encore le sang d’Elias sous ses ongles et dans son imagination, il est reconnaissant pour ça. Il a perdu Rosa, il a perdu Nathan, mais il a eu quelques mois avec eux, et ils n’ont pas fini éviscéré sur la place publique. Bass se mord l’intérieur de la joue et ajoute en s’éloignant du lit du malade agité, près à partir à l’autre bout de l’infirmerie, emmerder quelqu’un d’autre. Pas vraiment pour avoir pris soin de lui, ou pour avoir remplacé Bass dans le cœur du blond. Mais il savait que Jamie avait vécu en sécurité au ranch. Et qu’il avait été loyal à Bass, qu’il le tenait en estime. Alors même si ça faisait mal au cœur, il appréciait ça.
 
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MessageSujet: Re: IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL (explications)   IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL (explications) EmptySam 7 Oct - 21:31



Bass & Abel

« IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL »
(explications)


Bien sûr qu’il avait pensé à se lever, peut-être même que cette idée s’infiltrait sournoisement dans la plupart des ruminations qui l’entretenait éveillé lorsque les médicaments ne lui faisaient plus guère d’effet hormis celui de le rendre groggy et vaseux. Il y avait pensé, à chaque heure de chaque jours passés ici dans cette immobilité forcée et à devoir supporter qu’on s’occupe de lui jusque dans les moindres de ses besoins. Une situation humiliante qui se moquait de son ego et réduisait sa fierté en charpie pour ne laisser de lui que cet homme blessé et impuissant avec cette colère qui bouillait au fond de ses yeux sans jamais trouver le moindre exutoire. C’est sûr qu’il n’impressionnait pas grand monde comme ça, le chef des cavaliers, et l’olympien qui se tenait à ses côtés en ce moment ne risquait pas de déroger à cette règle.
Il l’avait fait exprès. C’est vrai que Ferguson avait été une autre victime de cet enfoiré, presque un an plus tôt. Il y avait une certaine ironie, alors, à ce geste qu’il avait eu pour lui, l’objet qu’il venait de lui balancer sans s’embarrasser de la moindre délicatesse. Bass s’était trouvé à cette même place, alors que les funestes événements d’halloween prenaient fin, et à présent il lui passait cette canne comme s’il s’était agi du fardeau en lui-même, de la blessure, du putain de bâtard qui avait pressé la gâchette. En fait c’était presque drôle, toutes ces similitudes, ou alors c’était d’être alité à longueur de journée qui lui faisait tout trouver parfaitement dérisoire. Les intonations moqueuses dans la voix de son interlocuteur lui étaient passées par dessus la tête sans qu’il daigne les relever ; Abel ne voyait, en ce qui le concernait, aucun problème dans ce que Ferguson venait de souligner. Utilisés, oui et alors ? C’était comme ça qu’on procédait désormais, à se servir des autres quand on le pouvait. Il ne croyait pas qu’il reste encore beaucoup de place dans ce monde pour la pitié et n’avait pas l’intention d’en montrer à l’égard de ceux sur le dos desquels il pouvait tirer profit. Pourtant c’était grâce à eux, aujourd’hui, s’il était encore vivant. A eux et à leur foutue pitié. L’apanage des faibles si on le lui demandait, parce qu’il aurait sûrement mieux valu pour Olympia qu’il crève, comme une bête blessée sans espoir de rédemption. Ironie, encore, saleté d’ironie du sort. « Une bastos dans la tête. » Pas assez cher à son goût, non, Abel aurait voulu lui offrir une mort bien moins clémente que celle-ci, beaucoup plus sale, et s’il y avait bien une envie que son vis-à-vis partageait avec lui, ce serait sûrement celle là il en était à peu près certain.
Le remerciement sonnait un peu incongru au milieu de tout ça, et c’est peut-être pour ça qu’Abel ne le comprit pas. Ou alors il s’était volontairement aveuglé, titillé par une pointe de mesquinerie qui ne voulait pas que ça se termine comme ça. Trop facile. S’il partait maintenant, s’il partait sur ce simple mot empreint d’une forme de reconnaissance que même lui était capable de discerner, alors il se confortait exactement à l’image que le leader de la Crimson Valley avait des olympiens. « Merci ? » Déjà Bass s’était retourné, prêt à partir. Prêt à foutre le camp, comme le cavalier le lui avait si gentiment insinué quelques minutes plus tôt. « Et pour quoi au juste, ne pas en avoir profité pour vous exploiter davantage, vous passer des chaînes ? » Pas au sens littéral du terme bien sûr mais n’aurait-il pas pu, s’il avait eu les dents un tout petit peu plus longues, essayer d’annexer Olympia au lieu de simplement exiger une dette de sa part ? A ce moment, il semblait que rien ne pouvait leur tomber sur la tête, et que tout souriait aux cavaliers. C’était, bien sûr, juste avant que l’hiver ne s’en vienne et avec lui cette putain d’épidémie, le début d’une décadence qui n’avait fait que s’étirer sur les mois au fur et à mesure que la nouvelle année s’avançait. Sacrée descente aux enfers. Et encore ignorait-il qu'il n'était pas au bout de ses peines. « J’aurais pu, tu sais ; j’ai hésité. » Et à quoi servait-il, cet aveu ? A rien. Pure provocation, d’autant plus au vu du ton neutre qu’il avait choisi d’utiliser. Pas de sarcasme, non, il évoquait l’idée de son ascendance sur Olympia comme s’il s’était agi là de quelque chose de tout à fait normal. « Alors épargne-moi cette reconnaissance, Ferguson. J’ai pas décidé de vous aider par bonté d’âme : je l’ai fait parce que ça servait mes intérêts. »
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MessageSujet: Re: IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL (explications)   IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL (explications) EmptyMer 25 Oct - 18:41

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Abel & Bass


Juillet 2017
Aucune idée de pourquoi ces mots étaient passés par ses lèvres. Le fait que Gabriel soit bel et bien mort, qu’il puisse imaginer la tête de cet enfoiré explosée contre le sol de manière aussi vivide qu’il voit les bandages sales dans l’infirmerie ? De savoir qu’ils avaient un démon de moins, un soulagement auquel Bass n’était pas habitué, surtout pas ces derniers jours, où il avait le cœur compressé par la misère, et l’espoir coincé sous un bloc de béton semblable à une tombe qu’il ne creuserait jamais. Puis, il rongeait sa reconnaissance pour Rhodes depuis bientôt un an. Depuis que la nuit d’horreur avait pris fin, et que les jackals avaient relâchés les Olympiens. Depuis qu’il avait retrouvé son frère. Oui, il avait été jaloux, oui ça avait piqué, salement d’entendre Jamie parler d’Abel comme il le faisait, mais par-dessus tout, Bass était reconnaissant aux cavaliers. Et à leur chef, même si celui-ci semblait pas trop savoir quoi en faire à part torcher le cul de son cheval avec.
Bass haussa les épaules, à la question acerbe d’Abel. Le chef des recruteurs n’était pas aussi cynique qu’Abel. Bien qu’il aurait aimé l’être, tant de douleur et de souffrance lui avait été causé parce qu’il avait osé espérer. Avant la grippe, après, n’importe : un jour il espérait mieux, et tout ça se transformait en miettes entre ses doigts. Il l’avait été juste assez pour avoir peur de ça, que le ranch les exploite, les annexes, et qu’ils ne paient jamais cette dette. Que les enfoirés du centre commercial aient simplement tués leurs enfants et brisés les olympiens pour que les cavaliers les récupèrent en morceaux et puissent gentiment abuser de leur innocence en toute tranquillité, sans se faire mal au dos. Il en avait eu peur, durant des mois, alors même qu’il faisait en sorte que ça marche, leur alliance, que les olympiens ne grondent pas trop fort face à ce qu’ils devaient envoyer au ranch. Ca aurait pu être pire et ils étaient déjà vivants. « - Je sais. » C’est la réponse qui parvient aux lèvres de Bass avec un sourire de travers. Abel cherchait à le provoquer et il ne marchait qu’à moitié – parce que c’était une évidence à ses yeux. Il était olympien, et n’avait aucun diplôme, cela ne veut pas dire qu’il était complètement con non plus. Il lui disait merci, pas qu’il lui faisait confiance.

« - Tu crois que tu es là par bonté d’âme ? » Il a un petit sourire un peu fou, un peu cassé par les derniers jours et les gifles du karma. Il a un petit sourire un peu fou alors qu’il pose sa main sur la cuisse d’Abel, et appuie. Il déporte légèrement son poids pour appuyer en dessous de sa plaie, sans le lâcher des yeux, la voix sortant de ses dents serrées et prétextant un ton extrêmement courtois. Ou fêlé comme un type qui n’a rien à perdre, n’a jamais été très stable et qui gère mal sa vie. « - Je suppose que c’est dans nos intérêts à tous que tu perdes pas ta jambe ou la moitié du ranch durant la grippe. Ca s’appelle la civilisation. » Il se redresse, ôte sa main, tandis qu’il a un sourire sans joie, faux. C’était ça la civilisation ouais : avoir pour intérêt commun de se serrer les coudes et d’être sympa les uns avec les autres.  « - Je suis reconnaissant quand même. » Et ce que tu fais avec ça, tu peux te le foutre où je pense. Sans doute que quelqu’un d’autre pourrait y voir une façon d’être « the better man », d’être plus civilisé, d’être reconnaissant quand même, d’avoir le dernier mot. Bass s’en fiche – c’est la vérité. Il est reconnaissant à Abel, pour avoir sauvé son frère, pour avoir fait le choix de ne pas les annexer et simplement leur demander des faveurs, pour avoir été là. Tant pis si ça fait mal au cul d’Abel de devoir accepté d’avoir fait le bon choix, d’avoir été gentil – même par intérêt.

 


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Bass & Abel

« IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL »
(explications)


Bien sûr qu’il savait très bien que sa présence n’était pas uniquement due au bon fond charitable des olympiens, bien sûr qu’il était conscient que ces derniers, même s’il n’y avait pas eu d’obligation verbalement mentionnée, n’avaient pas vraiment eu d’autre choix que de l’accepter ici, qu’ils en veuillent ou non. La réflexion n’eut néanmoins pas le temps d’être portée à son terme, ni même exprimée, en ce qu’il semblait que la question de Bass était purement rhétorique et que celui-ci n’avait cure d’une éventuelle réponse de la part de l’interrogé. Abel eut beau vouloir garder la bouche close, serrer les dents, un grognement de douleur assez prononcé s’échappa sitôt que l’autre eut commencé à appuyer sur sa cuisse, la blessure était trop récente et la douleur à peine supportable – merci les médicaments – et tout son corps se tendit dans un spasme, les poings crispés et serrés autour du drap de son lit d’infirmerie, le regard rivé à cette main qui s’acharnait consciencieusement à le faire souffrir – et qui y réussissait remarquablement bien mais, vu l’état de gravité de sa blessure, il n’y avait aucun mérite. Son souffle lui revint quand l’olympien daigna finalement faire cesser le calvaire, erratique comme s’il venait de courir et franchissant avec un soulagement non feint le seuil de ses lèvres tandis qu’il se laissait aller contre le mur, les yeux momentanément clos.
Quand il les rouvrit, néanmoins, ils étaient empreint d’une haine glacée, d’une colère contenue qu’il savait être bien obligé de brider tant bien que mal puisqu’il était présentement complètement à la merci de son visiteur. Malgré son côté tenace et son entêtement habituellement hors de toutes mesures, le cavalier n’avait pas la moindre envie de réitérer l’expérience. Il avait envie de le frapper, un crochet du droit le prendrait sans doute par surprise à cet instant précis mais pour faire quoi ? Un coup d’homme faible, alité et drogué. Un coup à la puissance risible, qui tout au plus se contenterait de le ridiculiser en lui ôtant ce qu’il lui restait encore de crédibilité. Il pourrait bien le cueillir à la mâchoire, que Bass en rirait sûrement, alors les poings ne bougèrent pas et se contentèrent simplement de continuer à malmener le tissus toujours prisonnier des articulations compulsivement refermées. « Je peux au moins reconnaître ton… originalité, dans la manière que tu as choisi pour l’exprimer. » Il n’avait pas élevé la voix, observant ce même ton terriblement calme que celui de son interlocuteur, la voix basse et pas un mot plus haut que l’autres ; seule la fluidité de ses paroles s’était trouvée amochée alors qu’il luttait contre les vagues de douleurs qui avaient subitement triplé d’intensité. « Mais allez bien vous faire foutre, toi et ta putain de gratitude à deux balles. » Il eut un rire faible, empreint d’amertume. « J’espère que tu t’sens mieux de me l’avoir confiée il grimaça, ironique. J’imagine que ça devait te peser sur la conscience. C’est certain que c’est plus facile comme ça, quand t’es sûr de pas courir le moindre risque. » Son impulsivité n’était pas plus méconnue à Olympia qu’elle ne l’était au ranch et il ne faisait nul doute qu’Abel aurait été un peu plus en forme, Bass ne s’en serait sans doute pas tiré aussi facilement. « Putain d’enfoiré », qu’il marmonna, détournant momentanément le regard pour accrocher une silhouette anonyme qui passait au pas de course de l’autre côté de la fenêtre située un peu plus loin, jetant son ombre dans l’encadrement l’espace d’un instant. « T’aurais pas une clope ? » Question abrupte, sortie de nulle part. Oui, on était dans une infirmerie, et alors ? Il était à l’écart des autres, il n’emmerderait personne. Et quand bien même, dans la mesure où ils pouvaient très bien tous crever le surlendemain, qui se souciait encore de la nocivité d’un peu de tabac ?
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Bass Ferguson
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MessageSujet: Re: IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL (explications)   IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL (explications) EmptyMer 15 Nov - 23:02

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( explications )
Abel & Bass


Juillet 2017Touche le fond et creuse. Cela faisait près de dix mois que Bass était passé de type un peu marginal et farouche à type instable asocial. Il glissait. Depuis les gamins morts sur la place et les hurlements à l’extérieur alors qu’il était sur ce même foutu lit d'infirmerie, la jambe en sang. Depuis qu’il était revenu, plus que ébréché, de l’attaque du mall, Bass tombait à pic. Il devenait fou. Au-delà de la coquille vide, indifférente, sous le choc des premiers temps, il hésitait encore entre colère et dépression dans les stades d’accepter que son frère était mort avec la confiance ( et l’estime, surtout ) de Peyton. Ce qui aboutissait à un stade intermédiaire où “torturer” le chef d’un clan allié, alité, sans défense, ne lui posait pas de problème. Si quelqu’un serait intervenu et lui aurait demandé ce qu’il foutait, pourquoi, il aurait bien été en peine de le dire. Aucune idée et clairement, je m’en fous.  La haine d’Abel se heurte au miroir sans teint des yeux de Bass. Les yeux pâles sont comme des glaces, grises, rigides, indifférentes à l’homme qui contrôle sa souffrance sous lui;  cela ne lui fait même pas du bien. Il ne sait même pas ce qu’il voulait achever par là - se sentir puissant, menaçant. Marquer son territoire, protéger Olympia, avoir l’illusion d’un contrôle, de pouvoir.  Le besoin de faire mal, la folie de moins en moins douce, la perte de repère. Cela redescend en lui à l’inverse de la façon dont l’envie est montée - lentement, pour disparaître en un instant. Bass, malgré son allure, le sang sur ses mains, malgré la colère qu’il garde en lui contre le monde ,n’a jamais un type porté sur la violence.

Il hausse les épaules - gratitude à deux balles, aller se faire foutre. J’aimerais bien utiliser une analogie salée, dire qu’Abel pouvait bien insulter sa mère, pour ce que cela pouvait lui faire, mais si le leader du ranch avait choisi d’insulter sa famille, ou Olympia, Bass aurait vu rouge. Par principe, et surtout maintenant, il aurait été capable de faire une connerie, que personne ne lui avait demandé de faire. Mais là ? Il s’en foutait. Abel pouvait bien l’insulter lui, le mépriser, l’humilier cela, ne serait rien de plus que ce a) il avait toujours vécu b) ce qu’il se disait à lui-mêem depuis des années et d’autant plus depuis trois jours.
Tout ça pour dire : cela lui passait au-dessus, et il haussait les épaules, nonchalant. Le regard de Bass le considère, vide, indifférent mais il finit par hausser les épaules à nouveau et soupirer légèrement : “ - J’aurais préféré sur un autre.” . Peut-être que si on ( Peyton ) lui avait laissé tabasser un ou deux Jackals, trouver le type qui avait tué son frère…  Il avait une longue liste de visage d’enfoiré qu’il aurait préféré maltraité plutôt qu’Abel. Il le connaissait Abel, et malgré le côté calculateur du cavalier…  il avait plutôt de quoi lui dire merci plutôt que le tourmenter. Et pourtant.

Une ombre passe un instant sur son visage et il ricane légèrement. ” - Je me fiche que tu sois à moitié clamsé.”  Il aurait préféré que Abel puisse répliquer, il aurait voulu se battre, comme jamais il n’en avait eu envie. Foutre un pain à quelque chose capable de répliquer parce que la vie est une chienne. Il l’observe, sceptique, un sourcil arqué. ”J’ai pas peur de toi. De Peyton si. Je la respecte, elle, elle vaut mieux que toi. Que nous. ” Il devait des excuses à la jeune femme. Il lui avait désobéit en pensant mieux savoir qu’elle et oh, oh comme il avait eu tort. Il s’aplatirait. Quand il aurait la force de subir son regard, sa honte, son mépris. Il l’évitait pour l’instant, comme un chien qui se cache derrière le canapé, la queue entre les jambes après avoir lâché un étron sur le tapis. Bass fouille ses poches, sans s’éloigner du lit. Il tire un paquet de cigarette qui mérite à peine ce nom et en sort une cigarette artisanale, la tendant sans un mot à Abel. Il fait naître la flamme au bout de son briquet ensuite, prêt à lui donner le feu au passage. Il grimace, sans joie, mais sans haine ou violence non plus. Il n’y avait plus que sarcasme et cynisme survivants dans ses os. ”- Ca sera tout majesté ?”
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Abel Rhodes
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MessageSujet: Re: IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL (explications)   IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL (explications) EmptyJeu 14 Déc - 21:35



Bass & Abel

« IL PROPOSE DE LUI PRÊTER SA CANNE, ÇA TOURNE MAL »
(explications)


Pas peur de lui non, en même temps il n’y avait guère que ses cavaliers pour trembler sous sa coupe à l’idée de représailles si d’aventures il se comportait mal, Bass en ce qui le concernait ne risquait rien, n’avait jamais rien risqué et ce n’était certainement pas aujourd’hui, dans cette chambre exigüe, et face à un éclopé, que cela allait changer quoi que ce soit. Quant à Peyton, ce n’était un mystère pour personne qu’elle valait mieux que lui, mais Abel ne s’était jamais targué d’être quelqu’un de bien alors le propos ne suscitait rien de particulier chez lui, l’olympien se contentait simplement d’énoncer une vérité connue d’à peu près tout le monde donc, quel mal y avait-il à ne pas s’en offusquer ? Même sa colère se tarissait devant la douleur qui lui cisaillait la jambe, et le leader des cavaliers était fatigué de cet état, fatigué d’être fatigué pour un rien tellement sa faiblesse le laissait sans défense face au premier venu qui se piquait de l’envie de venir le torturer un peu entre deux autres occupations. Il languissait, déjà, de la solitude qui l’attendait derrière la porte une fois que Bass aurait franchi cette dernière mais la cigarette qu’il lui proposa repoussa un peu cette envie tandis qu’il luttait avec lui-même pour ne pas se jeter sur le rouleau de tabac avec la hâte caractéristique d’un camé en manque de sa drogue quotidienne. Les premières bouffées, qu’il se força à savourer pour ce qu’il n’aurait certainement pas l’occasion de récidiver de sitôt – l’odeur de tabac stagnante allait le dénoncer aussi clairement que si on l’avait pris sur le fait et l’infirmière se montrerait certainement plus vigilante à l’avenir –, lui firent un bien fou, apaisant quelque peu ses nerfs sérieusement mis à l’épreuves ces derniers temps par le manque et les petits cons qui s’amusaient à raviver ses plaies. « A moins que tu n’aie aussi une bouteille de whisky planquée dans tes poches… » Le sarcasme de Bass l’avait laissé de marbre, trop occupé à profiter de la seule clope qu’il aurait probablement de toute la semaine – ou pire – et c’est tout au plus un vague rictus dépourvu du moindre amusement qui avait répondu à la pique moqueuse. Quoi qu’il en soit, il ne s’attendait pas réellement à ce que celui-ci exécute ses quatre volontés et ce même s’il s’avérait qu’en effet il se trouvait avoir une flasque sur lui. « Mais, bien que je dois avouer que ta présence ici est un véritable plaisir, je ne compte pas retenir si c’est là ce que tu veux savoir. » Ses dents se dévoilèrent sur un sourire sardonique, vite effacée par une mimique de douleur alors qu’il se réinstallait un peu mieux dans son lit (sa prison, tellement efficace qu’elle n’avait besoin ni de chaînes ni de barreaux pour le retenir cloué sur le matelas, à peine capable de décider entre s’asseoir ou rester allongé), trouvant un meilleur appui contre le mur pour son dos aux muscles ankylosés par l’inactivité. De fait, le seul plaisir qu’il avait trouvé à tout ça était probablement ce qui se consumait tranquillement entre ses doigts à l’heure actuelle. Alors Bass pouvait bien aller chercher des poux à quelqu’un d’autre que lui, s’il n’avait soudainement plus l’envie de lui balancer ses sarcasmes : Abel n’avait que faire d’un homme brisé lui rejetant dessus un besoin quelconque d’extérioriser il ne savait trop quoi, il avait lui aussi ses propres démons à combattre après tout alors, ceux des autres ne trouvaient aucun intérêt chez lui.


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