Invité
| Sujet: maybe i'm scared to say i'm falling for you — nicolas Mer 17 Mai - 4:07 | |
| Tu t'es réveillé de la même façon depuis maintenant plusieurs années, en sursaut et en sueur. Les nuits sont courtes, froides et terriblement mouvementés. T'ignores comment tu parviens à fermer l'oeil, même si ce n'est que pour récupérer quelques heures de sommeil seulement, les doigts crispés contre le manche de ta machette. Oh, peut-être que t'es en sécurité ici, à la carrière, mais tu préfères ne prendre aucun risque. Disons que t'as l'habitude qu'on te poignarde dans le dos et, qui plus est, dans le monde dans lequel tu vis actuellement, les âmes pures n'existent presque plus. Tu ne peux compter sur personne d'autre que toi-même et, ici, c'est chacun pour soi. Si une horde de rôdeur parviendrait à s'infiltrer, tu doutes qu'un homme bien accouerait pour t'extirper de ta léthargie. Non. Il te pillerait et déguerpirait aussitôt. Même toi, tu le ferais alors comment peux-tu leur en vouloir? Du coup, tu dors très peu, voire carrément pas et ça se voit sur ton visage. Les traits tirés, les cernes imposants qui maquillent tes yeux, la peau pâle... Très peu charmant pour le jeune homme de vingt-cinq ans que t'es. Néanmoins, c'est le sourire aux lèvres que t'accueilles les autres survivants, ceux qui n'habitent pas à la carrière. Ils viennent ici pour y faire du troc et, en terme général, t'y trouves toujours ton comble. T'es un bon pilleur, il n'y a pas à dire! Tu déniches toujours des objets utiles qui attirent les regards, ce qui force la majorité des gens à s'arrêter pour zieuter ton butin. De plus, tu n'es pas très difficile, t'acceptes la plupart des offres parce que tu conserves toujours les meilleurs trucs que tu trouves, cela va de soi. Cependant, aujourd'hui, c'est plutôt tranquille. T'as vu peu de tête et tu n'as pas fait de gros échanges qui en ont valu la peine. T'as profité du beau temps pour papoter avec les quelques personnes qui t'ont adressé la parole et c'est tout. Une journée bien merdique, en fait. Jusqu'à ce que tu la vois. Elle. Tu ne connais pas son nom, ni son âge. En fait, tu ne sais absolument rien d'elle. Tu l'as croisé à quelques reprises au grand marché lorsqu'elle vient faire son tour, mais sans plus. D'ailleurs, tu n'as jamais osé lui parler. Peut-être par peur parce que, clairement, elle ne te laisse pas indifférent. Physiquement, du moins puisque c'est tout ce que t'as pu apercevoir d'elle. Ses cheveux blonds ébouriffés, son regard perçant et sa silhouette finement dessiné. En un seul coup d'oeil, tu savais déjà que cette fille pourrait te briser le coeur et va savoir pourquoi! Aujourd'hui, t'as encore cette drôle d'impression. Comme s'il suffisait d'un sourire pour que t'en tombes amoureux et, honnêtement, ce n'est aucunement le moment pour t'amouracher d'une femme. Elle s'approche de toi, zieutant les objets mis à disposition de tous et tu prends une profonde inspiration. Tu peux sentir ton coeur battre sous ta poitrine lorsque tu fais un pas vers elle, dévoilant ton visage maculé de terre et de poussière lorsque tu plantes ce dernier sous les rayons du soleil. Tu te racles la gorge avant d'ouvrir enfin la bouche. « Tu cherches un truc en particulier, mh? » Tu lui demandes alors qu'elle lève les yeux vers toi, interloqué par ta voix âpre, probablement. Vos regards s'accrochent et tu te figes aussitôt, serrant la mâchoire pour reprendre tes esprits. « J'm'appelle Sam, au fait! Tu viens souvent ici? » Tu l'interroges, histoire de faire la conversation, même si, au fond, tu connais déjà la réponse puisque ce n'est pas la première fois que tu remarques la jolie blonde. Disons que tu l'as dans ton champ de mire depuis quelque temps, déjà. Bien trop longtemps, d'ailleurs. |
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