What happens, happens...

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Inspection surprise ? Quoi ? Hein ? Casey était déconcertée. Apparemment, il y avait eu une inspection surprise à l’armurerie et elle n’était pas au courant. Elle venait de l’apprendre alors qu’elle était tranquillement dans la salle commune à boire son premier verre de la soirée – après son service. Lâchant le verre et le garde qui était venu lui en parler, elle fonça à l’armurerie. Sur le chemin, elle croisa quelques gardes qui râlaient à propos de cette fameuse inspection. Manifestement, la blonde arrivait après la bataille, enfin plus ou moins. Elle entra dans l’infirmerie. Entrée qui fut remarquée vu le peu de personne qui restait. Anita était déjà partie. Les hommes présents vinrent râler auprès de la chef de la sécurité sur le manque de confiance et autre. Elle ne commença même pas cette conversation, elle indiqua juste que ce n’était pas à elle de décider et que ça ne faisait de mal à personne tant qu’on avait rien à se reprocher. Néanmoins, Casey était plutôt curieuse des raisons de cette visite nocturne. Tant pis, ça serait pour une autre fois.
Repartant vers la salle commune pour finir son verre avant d’aller se coucher – ou continuer à boire, elle aperçut  Anita en train de discuter avec homme à l’autre bout d’un couloir. Elle s’arrêta sur place, attendant de croiser le regard de la leader, pensant qu’elle viendrait naturellement vers elle pour lui parler et lui donner les informations. Leurs regards se croisèrent effectivement et un flashback se produisit dans l’esprit de la blonde. Bordel, elle avait tellement mis ça de côté pour ne plus y penser avant d’aller se coucher, qu’elle en avait oublié le poids que pouvait avoir cette action. Bon, c’était pas si grave en soi. Même pas du tout. Les excuses étaient nombreuses à la conclusion de leur soirée alcoolisée. Ce qui augmenta quelque peu la tension qui naissait en elle, fut la réaction de la brune. Celle-ci partit dans la direction opposée, ne prenant pas la peine de venir la voir pour lui demander ce qu’elle attendait ou lui faire part des informations qu’elle voulait. Casey resta plantée à l’intersection des couloirs, ne sachant pas quoi faire. La situation pouvait se relever gênante, elle ne l’avait pas été jusque-là mais tout ce qui se passait dans sa tête et la réaction du leader, aggravait le sentiment. "Bon…"Se dit-elle à elle-même, toujours indécise, au milieu de son couloir, plantée comme un cactus au milieu d’un désert. Pourtant, elle se décida enfin à suivre le chemin d’Anita, si elle tombait dessus tant mieux, si non, ça serait retour à la case départ. Au bout de courtes minutes d’errance, elle tomba enfin sur la femme. Presque littéralement. Un coin de couloir et voilà qu’elles se rentraient dedans. Cas’ fit quelques pas en arrière pour reprendre son équilibre et s’apprêtait à gueuler contre l’imbécile qui lui était rentré dedans avant de s’apercevoir qu’il s’agissait de la personne qu’elle recherchait."Ça tombe bien je voulais te voir !"Casey était naturelle, pas question de laisser ses interprétations foireuses instaurer le doute dans son comportement ou sa voix. Puis elle voulait connaître le fin mot de l’histoire sur cette inspection. Prenant à moitié son rôle de chef  de la sécurité et de la personne qu’elle était, elle lui sourit et enchaîna :"Est-ce que j’ai raté une information sur l’inspection ou… ?"Elle laissa sa phrase en suspens, ne sachant pas trop comment elle pouvait élaborer sur tout ce qu’elle avait en tête. N’avait-elle pas été prévenue ? Avait-elle raté l’information ? Ou simplement, avait-elle oublié ?

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Des mauvaises nouvelles, encore et encore. Décidément, les temps étaient durs pour Anita. On venait de lui apprendre des vols, alors, elle venait de faire le tour des installations afin de faire un état des lieux complet. Le bilan venait de tomber : des médicaments, et des vivres, avaient disparu. Bon sang, mais pourquoi ? Une fouille devait être organisée, et une enquête menée. La quarantaine était encore de mise. Les responsables étaient normalement encore à l'intérieur. Elle allait les trouver.
Plus tôt, elle avait entraperçu Casey. Elle qui la déstabilisait de base, par rapport à ses antécédants familiaux ; voilà qu'elles s'étaient embrassées, quelques temps plus tôt. Enfin, elle l'avait embrassé. Et voilà que depuis, Anita était déchirée par un conflit interne entre ce qu'elle était et ce qu'elle pensait être. Son esprit tentait de rationaliser ce qui ne pouvait l'être ; de ce fait, elle bloquait sur un dilemme, issu d'une question : était-elle attirée par sa responsable de la sécurité ? La réponse fut rapidement évidente pour elle, la blonde lui plaisait. Était-ce réciproque ? Peut-être. Ce qu'il s'était passé pouvait être anodin comme ne pas l'être. Mais le dilemme restait. Deux, en fait. Etait-il acceptable pour elle de potentiellement entretenir une relation amoureuse avec l'une de ses subalternes ? D'après son éthique professionnelle, difficilement ; mais sa vie amoureuse risquait de rester inexistance à vie dans ce cas ; déjà qu'elle n'avait pas brillé de ce côté là... L'autre était celui qui causait le plus de problème, et concernait le sexe de son coup de coeur. C'était une femme. Elle avait grandi dans la tradition religieuse ; et sa famille complètement intolérante et fermée à l'égard de ce sujet controversé qu'était l'homosexualité.
Elle réfléchissait encore, quand, au détour d'un couloir, ses problèmes lui tombèrent dessus. Elle bouscula légèrement Casey, qui se recula. Elle la jaugea directement. Elles s'étaient vu la veille, mais, inconsciemment, elle le reconnaissait maintenant, elle avait eu peur d'aller lui parler. Pas pour ce qu'elle était, mais ce qu'elle représentait. Elle n'avait plus le choix, maintenant. Elle resta impassible alors qu'elle lui parler ; mais fut intrinsèquement inquiétée par ses propos. Voulait elle parlait de manière professionnelle ? Ou personnelle ? La deuxième option la terrifiait, puisqu'elle n'était pas ivre cette fois.
Soulagement. L'inspection. Elle souffla, et communiqua ses informations à la blonde :
« Non, j'ai décidé de la faire suite à la disparition inquiétante de médicaments à l'infirmerie. De la nourriture a été volée, également ; j'étais sur le point de venir te mettre au courant. Je souhaite que toi et tes hommes fouillent la Mine demain matin, une fois les dortoirs libérés. Je vais aller interroger les hommes à l'entrée et m'assurer que personne n'a rompu la quarantaine »
Pas par peur de faire des mécontents ; par simple souci logistique, et de bien être de ses protégés. Il était l'heure de dormir pour beaucoup, et la Mine étant fermée, les médicaments n'allaient pas disparaître sans passer par la porte principale.
Elle hésita ensuite. Beaucoup. Son visage s'agita légèrement, surtout au niveau de ses lèvres, agité par les tics qui lui prenait quand elle réfléchissait un peu trop. Elle ouvrit la bouche, la referma ; la rouvrit :
« Voilà, c'est tout. Il ne fallait pas te déranger, tu n'es plus en service »

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Attentivement, elle écouta les justifications de son interlocutrice. C’est vrai qu’il y avait eu cette histoire de vol. Dur à croire qu’un imbécile avait volé à l’intérieur de la mine alors qu’on était en pleine quarantaine mais si… Apparemment, de la bouffe avait disparu aussi. Ça, c’était moins étonnant. Dès qu’on parlait de rationnement, les gens avaient peur et l’impression de crever de faim alors qu’il restait largement de quoi survivre encore quelques temps. La blonde fronça les sourcils devant l’évidence qui se manifestait à elle : la sécurité devait se renforcer sur certains points. Le boulot n’avait pas été effectué correctement. Elle n’était pas du genre à avoir une conscience professionnelle obsessionnelle – comme certaine, mais ça l’énervait profondément que son boulot ait été mal fait. Casey était plongée dans ses pensées, elle appuya son épaule contre le mur et croisa les bras, le regard rivé au sol. Elle cherchait une explication, un détail, une idée, une solution pour cette merde. Quelques secondes s’écoulèrent avant qu’elle ne reprenne la parole : "On fouillera la mine de fond en comble."Elle hésita un instant, releva les yeux vers la femme et continua :"Si t’as besoin de quelqu’un pour aider aux interrogatoires, n’hésite pas. Si jamais il faut se salir les mains, autant que ce soit moi que toi."Non seulement parce que ça pourrait faire flancher la reconnaissance du leadership chez les hommes mais parce que Cas’ n’avait aucune hésitation à utiliser ses poings si c’était nécessaire. Anita semblait bien trop calme pour en arriver à ce genre de mesure. Puis c’était aussi son rôle de chef de la sécurité, non ? En fait, elle n’en savait rien, elle avait appris sur le tas et s’adaptait en fonction des besoins qu’elle détectait à la mine. L’hésitation de son interlocutrice n’avait pas échappé à Casey mais ne fit aucune remarque sur le sujet."Ça me dérange pas… Je pense que c’est clair pour toi comme pour moi que les horaires de travail ne veulent pas dire grand-chose."Dit-elle avec un sourire amusé. C’est vrai qu’elle prenait un malin plaisir à dire à ses subalternes qu’elle n’était plus en service parce qu’elle considérait qu’après 10 ou 12 heures de boulot, elle pouvait bien faire un doigt d’honneur à tout le monde et être seule. Cas’ hocha la tête et se décolla du mur, se disant qu’il était temps de retourner à son verre mais une idée lui traversa l’esprit."Dis-moi, t’es plus en « service » non plus…"La blonde pencha la tête sur le côté comme une gamine qui allait faire une bêtise puis hocha les épaules devant l’évidence de la proposition qu’elle allait lui faire. "Un verre ça te tente ? J’avais commencé une bouteille dans la salle commune mais vu le monde en ce moment, on peut aller ailleurs."En effet, cette inspection avait réveillé et énervé pas mal de monde. C’était de cette manière que c’était arrivé jusqu’aux oreilles de la blonde. Au vu des derniers évènements, enfin du dernier évènement marquant, elle se dit que ce n’était pas très judicieux. Elle ne voulait pas qu’Anita interprète mal la raison de sa proposition. Au final, Cas’ cherchait juste à passer un bon moment à la fin d’une journée et voulait le partager avec une autre personne, qui méritait tout autant qu’elle, un moment de détente. De fait, elle se sentit obligé de justifier ses propos précédents :"Après si tu veux écouter les autres se plaindre et venir faire des demandes à tort et à travers dans la salle, pas de souci, mais je resterais dans mon coin à faire la causette avec Jack. Qui est... je ne sais où..."D’ailleurs le berger allemand n’était pas avec elle, Cas’ se demanda où il avait encore pu aller trainer. Du moment que ce n’était pas à proximité de Dax... Il allait falloir qu'elle s'inquiète quand même de la question. Elle était partie tellement rapidement de la salle que Jack devait être encore en train de mendier un truc ou deux, qu'il ne l'avait pas vu partir.

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Anita fut dans un premier temps rassurée de la réponse de Casey, très professionnelle ; enfin, c'était relatif. Casser des bouches n'avait rien de professionnel avant, maintenant, un petit peu quand même, surtout pour un chef de la sécurité. Elle n'approuvait pas ce genre de méthode mais admettait leur nécessité. La fin justifie les moyens, disait un de ses auteurs modèle.
La brune s'autorisa un sourire quand Casey parla des horaires de travail. En fait, Anita « travaillait » quotidiennement, et sans repos hebdomadaire, quatorze heures par jour. Elle s'accordait deux heures de pause par jour ; la première servait à ses repas, la deuxième à se détendre. Le reste du temps, elle alternait entre supervision des différentes activités de la Mine, paperasse ; qu'elle s'imposait elle même, vraisemblablement pour le plus grand bien de son successeur ; et gestion de communauté, la partie la plus complexe et tendue.
Ce sourire était également partiellement causé par l'identité même et la moue de son interlocutrice. Elle l'arbora quelques fugaces secondes, le temps que la réalité des problèmes d'éthique que lui causait la blonde revenait.
La pauvre Anita resta impassible lors de l'insinuation, puis de la proposition de Casey. Mais son mouvement de tête déclencha un sentiment qu'Anita ne savait même pas qu'elle était capable de ressentir. Elle secoua brièvement et rapidement la tête, comme pour se ressaisir, et fit appel à sa raison. Que faire, que faire, que faire ? Son esprit de logique se mit en action, pesant le pour, le contre. Elle avait beaucoup à faire, des dossiers à remplir et des comptes rendus de vol à établir. Elle avait une fouille à préparer, et devait commencer à repenser pas mal de ses systèmes qui ne fonctionnaient pas ou plus. Elle répondit, en parlant un peu vite, mais sur un ton maintenu neutre :
« Pourquoi pas, oui »
Bordel. Quand Anita Jones décidait de faire n'importe quoi ; au moins, elle ne le faisait pas qu'à moitié. Maintenant, il était trop tard pour se débiner, pensait-elle. Elle se maudissait intérieurement. Elle voulut néanmoins fixer une limite à leur beuverie :
« Par contre, juste un. Demain, une longue journée nous attend » elle n'avait pas envie, par fierté, de préciser également qu'elle allait se limiter à un verre parce que le lendemain de la dernière fois, elle avait eu une gueule de bois vraiment terrible.
Elle écouta la remarque suivante, et reprit la parole :
« Sans façon ; je le fais déjà toute la journée. Tu as confié Jack à quelqu'un, j'espère ? » elle ne voulait surtout pas que des animaux déambulent sans surveillance dans la Mine. Déjà qu'accepter Jack avait été un choix difficile, mais qu'elle ne regrettait pas. Le chien ne causait pas de problème, et voir un toutou faisait toujours plaisir au moral. Enfin, celui des autres. Elle n'avait jamais eu de chien, elle en avait peur, mais elle le cachait.
Elle soutenait le regard de son interlocutrice, le visage impassible, alors qu'elle attendait sa réponse, et surtout une potentielle initiative sur où aller pour boire leur verre.

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Dire qu’elle s’attendait à devoir argumenter plus pour convaincre Anita mais non, sa réponse fut spontanée. Tellement que Casey dut cacher son étonnement. Manifestement, leur dernier soirée lui avait plu et ce n’était pas des paroles en l’air ou uniquement liées à l’effet de l’alcool. Néanmoins, la jeune femme donna une condition : un verre. Bon elles avaient du boulot le lendemain c’est vrai mais depuis quand elle n’avait pas de boulot le lendemain ? Le concept jours de repos avait disparu de la circulation en même temps que la civilisation."Deal !"Fit-elle avec un hochement de tête. Vint le moment où la blonde réalisait que Jack était potentiellement perdu. Potentiellement. Casey mit un peu de temps avant de répondre, parcourant tous ses souvenirs les plus récents à propos du chien. Elle était sûre d’être rentrée avec lui dans la salle commune, tout autant qu’elle était ressortie sans lui. Elle perdait la tête c’était pas possible. Ces derniers temps, elle avait remarqué que son attention n’était plus la même. Plus tête en l’air. Pour cette même raison, elle avait douté d’elle quant à la prévision de l’inspection et de la transmission d’information. Ca devait être dû à l’enfermement de la mine, le manque de soleil, le manque d’espace, et peut être le manque de solitude – entre autre. Depuis l’arrivée d’Arte, elle était souvent en compagnie de la jeune femme et elle trouvait peu de temps pour elle. Même dans son propre dortoir, ça devenait compliqué. Elle qui avait pris l’habitude de lire un bouquin ou de boire un coup avant d’aller dormir, c’était maintenant impossible, notamment pour la dernière option. Ne voulant pas voir la vérité en face, Casey revint au présent et au problème qui s’était invité. "J’en sais rien..."Quelque peu décontenancée par son propre aveu, et aussi par sa propre peur que quelque chose soit arrivée à l'animal, elle enchaîna tout de même pour reprendre de la consistance :"J’étais tellement pressée pour venir te voir, enfin pour comprendre cette histoire d’inspection que je suis partie de la salle commune sans réfléchir !"Quelle con ! Surtout qu’elle savait qu’Anita était plutôt intransigeante sur ce sujet. Tout comme Casey lorsqu’elle était arrivée. Pas question d’abandonner Jack à la port de la mine. Par ailleurs, elle ne voulait pas lâcher l’occasion d’aller boire un verre avec la leader et surtout lâcher la chance de ce « oui » si spontané. Les mains dans les poches, elle se dandinait sur ses pieds, complètement hésitante par rapport à la situation. Elle n’allait pas inviter la femme à venir en exploration dans la mine juste pour trouver son chien, qu’elle avait perdu, ELLE. "On peut se rejoindre quelque part, le temps que je retrouve Jack ?"Par ailleurs, cette idée était sûrement la meilleure, tout en espérant qu’elle ne prenne pas des plombes à retrouver la bête à poils. La meilleure surtout à cause des fameuses rumeurs qui pouvaient circuler dans la mine. A cause des propos d’Anita lors de leur dernière soirée, cette idée était rentrée dans son esprit et avait fait son nid. Bon peut être aussi à cause du comportement de la blonde lors de leur dernière interaction. "De toute façon, il faut que je retourne chercher la bouteille à la salle commune dans tous les cas."Et vas-y que j’essaye d’atténuer la connerie du jour. Cas’ aurait pu aller chercher la bouteille dans son dortoir mais aucune envie de préciser à la leader qu’elle en gardait une dans sa chambre. Etrangement, peut-être plus par l’image que ça pourrait lui renvoyer que par peur d’un manquement aux règles de vie.

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Casey avait donc perdu son chien ; enfin, oublié; son chien. Était-ce réellement possible ? Visiblement. La blonde bredouilla une excuse, qui intéressa Anita ; puis la déçue un peu, puis en fait, pas tant que ça. Elle était donc pressée de la voir ; une hypothèse qui la réconforta et l'inquiéta en même temps. Elle ne put s'empêcher d'esquisser un léger sourire, presque imperceptible sourire lorsque Casey ajouta « sans réfléchir ». Il était vrai que ce n'était pas le fort de Casey, mais elle était loin d'en être complètement incapable. Sa capacité de réflexion était celle que son poste nécessitait. Trop réfléchir n'était pas toujours bon ; surtout dans des situations extrêmes, comme des situations de combat, où chacun avait sa place ; et Anita était confiante quant aux capacités de sa responsable de la sécurité à s'adapter parfaitement face à celles-ci.  
Depuis qu'elle l'avait promu, elle était satisfaite de sa manière de gérer ses hommes, qui semblait la craindre et donc, la respecter. C'était l'approche la plus simple, toujours d'après l'un de ses auteurs préférés, qui énonçait que par rapport à la façon d'imposer son autorité, qu'il vaut mieux choisir d’être craint, qui est plus sûr qu’être aimé.
À sa proposition, Anita resta perplexe quelques instants. Chercher un chien n'était pas dans ses priorités, tout comme attendre alors qu'elle avait une tonne de travail en perspective. Elle réfléchit quelques instants donc, avant d'apporter sa réponse à la garde :
« Soit ; je serais dans mon bureau, passe me voir quand tu l'auras retrouvé » elle avait la responsabilité de son chien, le retrouver était donc sa priorité. S'il était arrivé quelque chose, Anita en voudrait à Casey, et perdrait la confiance qu'elle commençait vraiment à avoir en elle. En parlant de choses sous la responsabilité de Casey, elle ajouta : « D'ailleurs, tout se passe bien avec Arte ? Je l'ai vu tout à l'heure à l'infirmerie, mais je me questionne quant à la nature de votre relation »
En écoutant sa réponse, elle avait de plus en plus du mal à gérer son stress. Pourquoi était-elle stressée ? Elle n'avait jamais été impressionnée par quiconque, elle qui avait véritablement une volonté de fer. Alors pourquoi dialoguer avec la (petite) blonde (de 1m64 à la voix fluette) la mettait autant mal à l'aise ? Elle arrivait bien sûr à masquer son malaise, mais plus la discussion avançait, et plus certains tics que seuls ceux qui connaissaient bien Anita pouvaient percevoir se faisaient fréquents. Anita était déchirée entre son côté pragmatique, qui tentait de la pousser à aborder le sujet qui la perturbait tant pour mettre un terme à son dilemme, et son côté obscur, celui dont elle avait pris conscience durant ces sept années de crise, et qu'elle découvrait encore.  

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Donc le bureau était le point de rendez-vous. C’était limite trop personnel pour Casey comme endroit mais elle ne dit rien. Après tout, c’était là qu’elle vivait. Par ailleurs, elle ne voyait pas vraiment quel autre endroit aurait pu satisfaire les conditions de tranquillité nécessaires à leur verre. Anita n’avait pas l’air ravie de ce contretemps mais c’était comme ça. La blonde ne se voyait pas faire passer Jack après un verre avec sa chef. Elle se voyait mal faire passer Jack après beaucoup de chose d’ailleurs. L’animal lui avait été fidèle depuis plus d’un an, il méritait mieux que ça. Après un hochement de tête, Casey s’apprêtait à partir quand vint un sujet complètement hors propos : Arte. Qu’est-ce que ça venait foutre dans la conversation ? Parce que maintenant, non seulement Jack la suivait mais Arte aussi ? Elle allait répondre quand la suite de la remarque la fit bafouiller. Qu’est-ce qu’il se passait là ? Regardant son interlocutrice qui la dépassait d’à peine quelques centimètres, la chef de la sécurité resta pantoise devant cette question indirecte. Non seulement car ce n’était pas le genre d’Anita de poser des questions de ce type mais en plus parce que Casey elle-même ne connaissait pas la réponse à cette question. A vrai dire, elle ne s’était même jamais posée la question jusqu’à maintenant. Elle vivait au jour le jour sans trop se demander ce qu’il pouvait bien se passer, et encore moins ce quelle relation elle entretenait avec quelle personne. Complètement surprise par son approche, elle ne remarqua pas – ou ne prêta pas attention, aux expressions de son interlocutrice. Elle répondit sur une voix légèrement plus grave que sa voix naturelle(ment grave)."Ça se passe bien. Elle s’intègre." Dit-elle en haussant les épaules, toujours surprise. Préférant ne pas interpréter, elle choisit l’esquive pour le coup, Casey ne prit pas la peine de répondre au reste de la question, qui d’ailleurs n’était pas formulée comme telle. Elle verrait ça plus tard. Le temps de retrouver Jack, elle aurait de quoi réfléchir à une potentielle réponse. Sans attendre plus longtemps, elle fit demi-tour et se dirigea vers la salle commune. Opération retrouver son pauvre chien. Pour une fois, elle méritait bien sa couleur de cheveux.
Elle mit un certain temps à retrouver Jack qui s’était barré dans la mine à la recherche de sa maitresse. Bordel, elle avait vraiment foiré sur le coup. Une fois retrouvé, elle l’avait pris dans ses bras, démontrant une affection qu’elle montrait jamais en dehors de son dortoir à son chien. Clairement, elle s’en voulait. Une fois retournée à son dortoir, Casey s’assit sur son lit et croisa les mains contre son menton, elle était indécise. Retourner voir Anita pour un verre ou abandonner cette idée et ne pas se prendre la tête sur les potentielles relations qui étaient en train de prendre forme dans sa tête.
En réalité, elle perdit la notion du temps et une bonne heure s’écoula. Selon sa propre perception vu qu’elle n’avait toujours pas investi dans une montre. Elle croisa Arte qui s’apprêtait à se coucher, elle la dévisagea et préféra sortir. De toute façon, elle avait oublié la bouteille d’alcool à la salle commune. Aujourd’hui devait être la journée du poisson rouge. Sur le chemin, elle se demandait s’il était trop tard pour aller voir la leader ou si simplement, elle devait y aller. Errant dans les couloirs jusqu’au bureau d’Anita, elle trainait presque les pieds, toujours indécise, sans trop savoir pourquoi. Il y avait cette question et ce que ça sous-entendait mais aussi le fait qu'elle avait trop attendu pour se pointer comme ça chez la leader. Jack était resté au dortoir en compagnie de la médecin. Histoire qu’elle ait un peu de compagnie, une meilleure compagnie. Alors qu’elle se posait contre le mur à l’intersection du couloir qui menant au bureau, elle s’alluma une cigarette, guettant un bruit qui lui donnerait une indication sur la direction à suivre : demi-tour ou continuer. Oh et puis merde, Casey n'était pas du genre à se casser la tête, ça suffisait les conneries un peu! Elle se pointa à la porte de la leader et toqua doucement. Si elle dormait, ça règlerait la question!

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

La réponse de la blonde par rapport à la médecin lui fit arquer un sourcil et la laissa circonspecte. Visiblement, elle n'avait pas suivi le fil de raisonnement d'Anita, ce qui était plus ou moins normal. Son esprit allait vite, et faisait des connexions logiques qui ne l'étaient pas forcément pour tous. Elle ne répondit pas, et regarda la blonde s'éloigner, égarant son regard quelques secondes le temps de la voir disparaître au détour d'un couloir.
Elle rentra à son bureau, perplexe, dans un premier temps. Puis, elle se remit à songer à la Mine, ce qu'elle devait faire, et avait prévu de faire en attendant son retour. Elle s'assit, et gratta du papier, encore, et encore.
Elle perdit peu à peu espoir de voir la blonde se pointer, et, au fur et à mesure que temps passait, une déception se formait petit à petit, déception qu'elle tentait de réprimer. Peut-être était-ce mieux ainsi. Casey n'était même pas au courant de son dilemme ; elle avait fait le premier pas, s'était ravisé, avait clos le sujet. Ça allait être difficile pour Anita un certain temps, mais elle allait passer outre et tout allait rentrer dans l'ordre, finit-elle par conclure.
Derrière son bureau, elle finit ce qu'elle avait à faire, puis se leva, soufflant. Déçue, elle l'était, c'était certain. Elle rangea sans sa vigueur habituelle, un peu blasée. Elle n'avait pas besoin de le cacher, elle était seule, de toutes façons. Elle claqua son dernier tiroir, avant de pousser la tenture qui la séparait de sa chambre. Elle fit les quelques pas qui la séparait de son lit, un peu blasée, et se laissa tomber dessus. Elle appuya ses bras sur ses genoux, quelques instants fixant ses chaussures, sans rien faire d'autre que de réfléchir, de tenter, par la raison, d'écarter cette amertume mais elle n'y arrivait pas. Elle secoua la tête, défit ses lacets sans grande conviction, puis retira ses bottes militaires aux semelles presque démontées. Elle les posa à leur place, au millimètre prêt, puis se prépara à dormir, pliant son pantalon, le posant sur sa table de nuit sur son flingue, déposant ses autres affaires sur la commode non loin. Elle se glissa sous sa couverture, ferma les yeux, quelques instants, peut-être plus. Anita s'endormait très vite, puisqu'elle n'avait pas de temps à perdre à rien faire dans son lit.
Quelqu'un toqua très légèrement. Son sang ne fit qu'un tour, et elle se leva promptement, par réflexe. Elle annonça assez fort en mettant son pantalon :
« Entre » et émergea quelques secondes après dans son bureau, pensant voir Uzo, la seule qui oserait la déranger aussi tard. Mais non, c'était Casey, qui n'avait finalement pas décidé de lui poser un lapin. Elle se secoua la tête, puis, annonça simplement :
« Ah ; tu es venue, finalement »
Pas la peine d'en demander plus, au final. Si elle était là, c'est qu'elle avait retrouvé Jack. Elle lui demanda ensuite, comme pour amorcer la discussion :
« Et bien... tu as amené quelque chose à boire ? »

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Contre toute attente, elle entendit la femme lui dire d’entrer. Elle écrasa rapidement sa clope, prit son inspiration et franchit la porte. La première chose qu’elle vit fut Anita plus ou moins déshabillée, une inspection rapide du regard lui permit de déterminer qu’elle devait être en train de dormir, ou pas loin, au moment de son arrivée. Même si elle n’avait aucune vision sur une bonne partie de sa chambre, elle n’en doutait pas vu que la femme n’avait pas de chaussure, était désarmée. Ou elle s’apprêtait à aller se coucher. Elle ferma la porte derrière elle et son regard se perdit devant cette nouvelle partie de la pièce qu’elle ne connaissait pas. C’était d’ailleurs bien le seul endroit de la mine qu’elle n’avait jamais vu. Souvent, elle était venue dans ce bureau mais jamais elle n’avait vu ce qu’il y avait derrière la tenture ni même chercher à le savoir. Pas le temps de lui dire qu’elle repasserait un autre jour que la brune prenait déjà les choses en mains. Comme pour lui répondre, Casey montra la bouteille qu’elle avait amené avec elle et alla la poser sur le bureau. Sans un mot, elle s’installa dans le fauteuil qu’elle avait l’habitude d’occuper lorsqu’elle était convoquée. Le bureau lui semblait étrangement différente par rapport à ses dernières visites, non pas parce qu’une faible partie de la pièce était dévoilée mais parce que l’ambiance n’était pas la même. Elle n’était pas sur les ordres de la leader, ni même pour raison professionnelles mais pour boire un coup avec la même femme qu’elle avait rencontré quelques temps auparavant. Enfin la même, c’était encore difficile à définir. Leurs différentes rencontres entre leur dernière soirée et aujourd’hui avaient été plutôt étrange. Casey en était toujours arrivée à la conclusion qu’il s’agissait d’Anita et qu’il ne fallait pas trop se poser de question. Façon de procédé qui était jusqu’alors très simple et habituelle pour elle. "Contente de voir que finalement, il t’arrive de dormir Anita Jones!"Vu qu’elle croisait Anita à toute heure de la nuit et du jour, elle commençait à avoir des doutes sur la question. La blonde lui donnait l’opportunité de renchérir et de la virer du bureau même si Cas’ était déjà bien installé dans son fauteuil. Dévisageant la leader à la recherche d’un moindre indice qui pourrait lui permettre de mettre son esprit au clair, elle décida d’enchaîner sur des choses plus terre à terre :"J’ai dû utiliser de mes talents de furtivité pour prendre la bouteille, les gars n’étaient pas super ravis. Toutefois, je me dis que si je vole une bouteille à la salle commune pour la ramener à la chef de la mine, ça devrait pas trop poser de problème, n’est-ce pas ?"Un rapide sourire traversa son visage. Cas’ voulait détendre un peu cette atmosphère étrange qui régné entre elles. S’installant plus confortablement dans son siège, elle mit les jambes par-dessous l’accoudoir. Sa posture même disait bien qu’elles n’étaient pas en mode professionnel mais personnel. Il n’y avait plus qu’à espérer qu’Anita suivrait le mouvement. En soit, c’était déjà bien parti puisqu’effectivement, elle s’était relevée juste pour prendre un verre. Même Casey n’aurait pas fait ça, elle aurait préféré râler et serait partie se rendormir – avec la bouteille de préférence. "Au fait, je n’ai pas eu l’occasion de te remercier pour ton intervention auprès de Dax la dernière fois. T’es partie rapidement…"Les pieds dans le plat ? Non pas du tout. Elle voulait effectivement remercier la leader pour avoir remis les points sur les i avec Dax même si elle pensait qu’elle s’était retenue de ne pas faire la même chose avec Casey.

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Anita Jones ? Pourquoi Casey l'appelait-elle comme ça ? C'était anodin dans la phrase, mais elle avait bloqué dessus, occultant complètement le reste de son intervention. Elles étaient devenues intimes, ou plus ou moins, non ? Elle ne comprenait pas, restant sans voix à cette remarque, pour finalement en déduire qu'il s'agissait d'une tentative d'humour, domaine qui la dépassait. Même si elle avait fait des progrès depuis qu'elle avait promu la blonde à son grade. Elle regarda d'ailleurs celle-ci envahir son bureau, s'installer confortablement dans un fauteuil qui n'était pas si confortable que ça.
Elle leva un peu le menton en écoutant la remarque suivante, arqua un sourcil, esquissa un très léger sourire. Quelques instants passèrent, un très léger tic tordit ses lèvres, puis, son expression redevint d'un neutre parfait et déshumanisé, pour qu'elle réponde :
« Si. Ces réserves sont celles de la Mine, et je n'ai pas plus de prétention que quiconque dans cette Mine à boire cette bouteille, donc tu iras la reposer où tu l'as trouvé. Mais, bravo pour tes talents. Ils sont un atout pour la Mine » en même temps qu'elle parlait, elle était passée derrière son bureau, et en ouvrait un tiroir, d'où elle en extirpa une bouteille encore scellée d'alcool japonais datant d'avant l'épidémie. Elle continua alors :
« Tu aimes le whisky ? Mon père m'a offert cette bouteille, que je devais ouvrir lors d'un grand événement. J'aurais peut-être du l'ouvrir plus tôt, mais, je n'aime pas vraiment l'alcool, et je n'ai personne avec qui vraiment la partager. D'ailleurs, il faut des verres, pour boire un verre. Et tu les as visiblement oubliés »
Elle haussa les épaules, ce n'était pas grave, elle avait un verre, et une tasse, ce qui allait faire l'affaire, même si ça la perturbait énormément de boire un alcool dans un verre qui n'était pas appropriée. Alors même qu'elle ne buvait pas. Mais Anita restait maniaque. Et réaliste ; bon courage pour trouver des verres à whisky à la Mine. Elle ouvrit un autre tiroir, en extirpa sa tasse et son verre de cantine, puis, leva les yeux vers Casey pour lui répondre :
« Tu n'as pas à le faire. Je ne compte pas boire sur mon lieu de travail. Passons à côté, veux-tu » l'injonction était bien évidemment un ordre. Anita n'était pas ivre, ou du moins pas encore ; et on pourrait dire qu'elle se comportait étrangement, mais son esprit avait finalement achevé son cheminement logique, et elle semblait avoir pris une décision. Il était évident qu'elle était maintenant beaucoup moins perturbée par la blonde ; restait à savoir pourquoi.
Sans attendre, elle passa de l'autre côté de la tenture. Elle avait oublié que son lit était encore défait. Honte à elle de présenter à Casey une chambre aussi chaotique... Enfin. Chaotique. Tout, à part le lit, était parfaitement ordonné, parfaitement à sa place, dans un style sobre, ascétique et efficace. Anita avait gardé du japon cette approche particulière du vide, qui se ressentait assez dans sa chambre. Elle se dirigea vers une table basse, entourée par deux canapés et des bibliothèques. Seul l'un d'entre eux servait régulièrement, enfin, autant inaugurer le deuxième, installé là pour une raison obscure pour Anita. Elle posa tout son matériel sur la table, puis s'assit, et entreprit d'ouvrir silencieusement la bouteille d'un des meilleurs whisky nippons en attendant l'arrivée de Casey.

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Vraiment ? Pour une bouteille et un brin d’humour ? Casey leva les yeux au ciel devant la déclaration d’Anita. Clairement, il fallait la faire boire parce que sinon les choses n’allaient pas être sympathiques ce soir. Déjà qu’elle avait hésité à revenir. Maintenant, elle se demandait si elle avait bien fait et si elle ne devrait pas trouver une excuse pour s’esquiver. Elle aurait dû dire à Anita de boire en attendant son retour, le temps qu’elle revienne, elle aurait été dans un état beaucoup plus… Enfin plus proche des murs quoi. Apparemment, la brune proposait une solution alternative. Suivant ses gestes du regard, elle la vit sortir une bouteille de son bureau. De SON bureau. Le monde à l’envers. La blonde n’était pas une fan du whisky mais elle se passa de tout commentaire sur la question puisque manifestement, il s’agissait d’une bonne bouteille qui avait une valeur sentimentale. Un son étrange sortit de sa bouche quand Anita lui fit remarquer l’absence de verre, un espèce de hoquet de gêne et de surprise. Aujourd’hui n’était pas sa journée, si on pouvait laisser tranquillement sa bêtise journalière de côté, ça serait bien. Bien sûr, Anita l’entendait autrement. Qu’est-ce qu’elle devait bien penser d’elle après avoir oublié son chien, les verres et débarqué comme un cheveu sur la soupe ? Peu importe ce qu’elle pensait, aucune raison qu’elle y accorde plus d’importance qu’à l’accoutumé. Le temps de ses réflexions, elle n’eut pas le temps de faire une remarque sur le fait qu’il ne valait mieux pas ouvrir une bouteille de cette envergure pour elle. La perche qu’avait tendu la blonde ne fut pas prise et elle se pinça les lèvres devant son échec. Surprise, Casey regarda Anita l’inviter à côté. Enfin l’invitation n’en était pas une, ce qui la contraria d’autant plus. Elle voulait rester sur son siège dans cet environnement qu’elle connaissait, qui lui était familier. Néanmoins, qu’est-ce qu’elle pouvait faire ? Anita était déjà partie de son côté, elle n’allait pas franchir la porte pour ressortir. La blonde émit un léger grognement et se bougea les fesses. Elle passa l’entrée de la chambre tel un animal hésitant. Un regard sur le lit et elle comprit que son raisonnement avait été fondé. Elle mit quelques secondes à s’éloigner du seuil de l’entrée pour rejoindre la brune. Cas’ était étonnement mal à l’aise, l’alcool lui ferait le plus grand bien. De fait, elle s’installa en face de la femme, la regardant pendant qu’elle ouvrait la bouteille. "Quel est l’évènement ? Je veux dire pour que t’ouvres cette bouteille ?"Casey cessa de dévisager son interlocutrice et se laissa aller dans le canapé. C’était avec un plaisir certain qu’elle retrouvait le confort de ce genre de meuble. Les meubles à la mine étaient spartiates et elle avait oublié à quel point c’était bon de s’écrouler dans un canapé moelleux. Sans le vouloir, elle poussa un soupir de satisfaction. Son regard se baladait dans la pièce mais revenait souvent à Anita. Elle semblait tellement plus à l’aise que Casey ce soir… Se frottant les yeux comme pour évacuer toutes les émotions atypiques qui la submergeaient, elle posa la question de base de toute conversation :"Comment tu vas ?"Manifestement bien vu son entrain à boire un verre avec la chef de la sécurité. Avait-elle transformé la leader en alcoolique après leur rencontre précédente autour d'un verre ? "Pas trop la gueule de bois la dernière fois ? Vu que t'ouvres une bouteille, je suppose que c'était pas si insupportable que ça."Enfin, un sourire apparu sur le visage de Cas’ – ce même visage qui s’était décomposé au fur et à mesure de son temps passé dans le bureau de la leader. A contrario d’elle, qui avait l’habitude, Anita avait dû souffrir le lendemain matin de leur dernière soirée. Hélas, elle n’avait pas eu l’honneur de la croiser pour vérifier son état. Certes, elles n'avaient prévu que de boire un verre mais on ouvrait pas une bouteille juste pour un verre.

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Anita était plus ou moins satisfaite ; il lui semblait avoir fait une décision, elle était certaine d'avoir mit fin à une conflit qui la déchirait depuis des jours et des jours.
Elle répondit à Casey presque instantanément après sa question :
« à vrai dire, je ne sais pas. Il faut bien que je l'ouvre un jour, pourquoi pas aujourd'hui, avec toi ? » elle était supposée dire "entre amis". Idiote, se maudissait-elle.
La remarque suivante fit arquer un sourcil à Anita. Personne ne lui avait posé cette question depuis très longtemps, en fait. Les gens avaient tendance à déshumaniser Anita, à un tel point qu'on ne lui demandait plus cette banalité, à laquelle elle répondait pourtant sincèrement, sans se plaindre, simplement en constatant des faits, annonçant son état actuel. C'est d'ailleurs ce qu'elle fit :
« Fatiguée, et énervée par cette affaire de vol. Et toi ? »
Se penchant sur son canapé, face à face avec Casey, elle finit d'ôter le bouchon de la bouteille, et servit le verre et la tasse. Elle hésita quelques instants, puis poussa le verre vers Casey, même si boire de l'alcool dans une tasse la perturbait. Puis, elle releva la tête vers la blonde, plongea son regard dans le sien quelques instants, un peu déstabilisée par la question. Devait-elle mentir pour rester digne ? À quoi bon. Elle n'avait pas envie de mentir, et encore moins à Casey. Elle répondit donc franchement :
« En fait, j'ai vomi deux fois, et j'ai passé une journée terrible. Mais la soirée a été... excellente, d'où le fait que nous sommes là » elle le pensait, même si à ce moment là, son esprit occultait le moment où elle l'avait embrassée. Elle s'était convaincu avoir halluciné ; convaincu que la blonde était ce qu'on appelait classiquement une amie, mais déjà, la moue gênée de la blonde avait commencé à sapé cette résolution qui, neuve, s'effritait facilement. Elle leva un peu son verre, pas encore assez haut pour trinquer, et approcha son visage du sien pour lui confier : « Et d'où le fait que je préfère du whisky à ton alcool à quatre-vint-dix »
Elle esquissa un léger sourire, et un clin d’œil qui se voulait complice, tout en guettant la potentielle réaction de Casey face à cette malhabile tentative d'humour. Était-elle inconsciente ? Stupide ? Probablement. Si la raison et la logique avait pu mater ses sentiments face à une Casey impassible, il ne suffisait que d'un sourire trop marqué ou d'un éclat de rire pour balayer les efforts de plusieurs jours, à tenter de se masquer une réalité qu'elle n'osait imaginer.
Elle leva alors complètement sa tasse, pour trinquer, cette fois. Elle avait préparé cette scène. Elle voulait trinquer à leur amitié. Mais non, elle se tut. Ne dit rien. Ne pouvant faire cette tentative d'avorter une potentielle relation qui la tentait dangereusement, et que sa raison tentait de chasser.

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Effectivement, c’était un argument comme un autre surtout pour une personne qui ouvrait des bouteilles sans raison apparente. En guise de réponse, Casey se contenta d’incliner la tête devant cette espèce d’évidence qu’elle venait de lui balancer. De toute manière, la bouteille était déjà entamée donc raison ou pas, il fallait boire. Oui, il fallait boire parce que la blonde avait vraiment besoin d’un verre, même de plusieurs, mais pas pour les raisons habituelles. Juste pour le besoin de se détendre.
Enervée ? C’était à ça que ressemblait Anita énervée ? Et ben, Casey et elle étaient vraiment deux extrêmes. Parce que la brune semblait étrangement tranquille et à l’aise pour quelqu’un d’énervée. A sa place, elle serait en train de réveiller tout le monde, voire même de les secouer pour savoir où étaient passés les médicaments et les rations. "On finira par régler la question, comme toujours."Tiens, Casey se la jouait positive pour une fois. "En manque de soleil mais je survie."L’absence de lumière se faisait ressentir sur le moral mais c’était pareil pour tout le monde. Peut-être un peu plus pour Casey, elle qui lorsqu’elle est arrivée ne supportait pas de rester à la mine plus que quelques heures. Heureusement, le sujet passa à quelque chose de plus joyeux, ou du moins plus divertissant pour la blonde. Elle fut obligée de mettre sa main devant sa bouche pour cacher le sourire moqueur qu’elle n’arrivait pas à réprimer. Qu’est-ce qu’elle aurait aimé être là pour voir ça. Pauvre Anita, elle avait vraiment souffert de leur buverie. C’était prévisible avec son manque d’entraînement toutefois, elle semblait vouloir améliorer cette compétence. Cas’ allait rétorquait quelque chose lorsque la brune se rapprocha et fit un trait d’humour. Quoi ? Elle était déjà ivre ? Anita faisait de l’humour maintenant ? Non Casey était dans une dimension parallèle, aucune autre explication. Enfin peut être si… La soirée qu’elles avaient passé ensemble avait fondamentalement resserré les liens qui unissaient les deux femmes."Ben voyons, madame a des goûts de luxe en plus !"Dit-elle en arquant un sourcil faussement hautain pour simuler une vexation. Cependant, Anita avait raison. Le moonshine de la mine n’avait rien d’un bon produit, c’était de l’alcool pour distraire et non à savourer. Utilisation qui lui convenait parfaitement. Cas’ leva son verre, attendant les paroles de son interlocutrice mais rien. Pourtant, elle semblait avoir eu une certaine détermination mais qui s’était effacée. Les yeux dans les siens, elle essaya de comprendre ce qui avait pu se passer puis prit la parole pour casser ces secondes de silence :"A une bonne soirée !"Son verre vint tinter contre le sien – enfin sa tasse, et elle but une gorgée. Elle fut surprise de voir que le goût ne l’écœurait pas malgré son absence d’amour pour le whisky. Au contraire, on sentait effectivement que l’alcool était travaillé, que ce n’était pas un truc brut de décoffrage comme on en sortait à la mine. "Vu que t’es fatiguée, on boit notre verre et je te laisse retourner te coucher."Fit-elle en montrant le lit défait d’un mouvement de la tête, faisant référence à sa réponse précédente. Elle eut un sourire compatissant pour le réveil qu’elle avait fait subir à la leader. S’écartant de son la table basse, elle se laissa à nouveau aller contre le dossier du canapé. Un bonheur simple mais efficace. Laissant le silence s’installer, elle but une deuxième gorgée en fixant la brune. Elle était dure à cerner, il n’y avait pas à dire. Il n’y a pas si longtemps, Anita l’aurait envoyé balader pour son arrivée nocturne – et en retard, et Casey aurait grogné. Pourtant maintenant, tout était différent, en une soirée, elle avait réussi à briser la carapace de la leader et ce soir c’était l’assurance de la blonde qui se brisait. "J’apprécie…"Les mots étaient sortis avant qu’elle n’eut le temps de réfléchir à une tournure de phrase correcte, elle s’interrompit donc un instant avant de reprendre:"L’alcool je veux dire, c’est pas mal en effet… Pour du whisky en tout cas. Ainsi que le geste!"Un léger sourire taquin apparut sur ses lèvres. Léger parce que non, ce n’était pas ce qu’elle voulait dire à l’origine mais elle n’avait trouvé aucune manière de verbaliser ses pensées actuelles. "Tu veux parler de l'inspection de demain?"Etonnement, ce fut Casey qui amena l’aspect professionnel à cette soirée. Reprendre la consistance et boire, voilà à quoi étaient réduits les objectifs de Casey dans les minutes qui suivaient. Allez hop, troisième gorgée d'ailleurs.  

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Le moment d'hésitation prit fin quand la blonde vint percuter son verre, trinquant au nom d'une bonne soirée. Elle se décrispa à ce moment là, se laissa un peu plus aller, s'affaissant sur le dossier de son sofa au moment où elle portait la tasse à ses lèvres. Elle n'était pas trop alcool ; pas du tout, en fait, et la dernière fois qu'elle avait bu du whisky, c'était pour fêter avec sa promotion le succès de leur formation à l'école des officiers. Elle en avait bu une gorgée, et posé son verre pour ne plus jamais le retoucher.
Une première gorgée ; elle avait anticipé, peut-être un peu trop, le goût fort de l'alcool ; celui-ci était en fait excellent, beaucoup plus léger que le whisky de ses souvenirs, sans pour autant manquer de caractère. L'amertume normale de l'alcool était dissimulée par une multitudes de notes fruitées et vanillées, et c'est sans hésiter qu'elle en prit une seconde gorgée, avant d'ôter la tasse de ses lèvres, et d'esquisser un imperceptible sourire à Casey. Elle arqua à sourcil à sa remarque, ou plutôt à son affirmation. Venait-elle de lui donner un ordre ? Était-ce de l'humour ? Son esprit logique s'embrouilla, et tiqua une nouvelle fois sur son lit défait. Elle avait honte, et ça la démangeait d'aller le refaire. Les secondes qui suivirent furent donc consacrer à savoir si oui, ou non, elle devait aller refaire son lit, fixant celui ci.
Quand Casey se remit à parler, elle tourna la tête un peu à l'instar d'un oiseau de proie ; le mouvement avait été vif, net, et précis, et elle dévisageait maintenant à nouveau la blonde. Le dilemme que lui posait son lit disparu donc pour laisser place à un autre, alors qu'elle posait ses yeux sur elle. Parce que le cerveau d'Anita ne s'arrêtait jamais de fonctionner. Enfin, c'était arrivé une fois, en fait, et c'est parce qu'elle était ivre. Elle tiqua à son premier mot, des hypothèses fleurissant à foison dans son esprit déjà en ébullition, mais non. D'un ton plus amical que d'habitude, moins froid, elle expliqua :
« C'est une bouteille de l'une des meilleurs distillerie de Whisky du Japon. Enfin, je crois. Mon père me l'a dit, et je fais confiance aux hauts gradés de l'Armée quant à leur goûts en whisky » impossible de déterminer s'il s'agissait d'une blague ou non d'un point de vue extérieur, mais, elle le pensait vraiment. Son visage se décrispa alors qu'elle énonçait le reste de sa phrase : « Pour le geste, je suppose que c'est normal, non ? » ça l'était, dans son logique ; un donné impliquait toujours un rendu, quand un merci ne voulait strictement rien dire. Tout était tacite, dans l'esprit d'Anita.
Par contre, Anita arqua un sourcil quand elle aborda un sujet professionnel. Son mode d'emploi pour discuter avec Casey en dehors du travail venait d'être fortement remis en doute ; elle pensait pourtant qu'elle n'aimait pas parler boulot. Elle secoua légèrement la tête, comme si elle croyait halluciner, puis, ce fut plus fort qu'elle, et elle se lança :
« Oui » elle posa sa tasse un peu rituellement, posa ses mains ses cuisses, dressa les signes, leva les yeux au ciel pour réfléchir quelques instants ; son plafond était visiblement inspirant, puisqu'elle se lança :
« Il va falloir procéder méthodiquement. Nous allons passer au peigne fin toute la Mine au réveil, dortoir par dortoir, interrogeant au passage chacun logeant dans les dortoirs au question. Nous allons suivre un ordre bien précis, afin d'éviter tout transfert des biens volés, et toute possibilité aux potentiels voleurs de communiquer entre eux s'ils sont séparés. Il faudra que tu surveilles tes hommes de près, parce que... » elle s'arrêta quelques instants, tiltant, posant son regard sur sa tasse, et sur la blonde. Le silence s'installa, au point de devenir gênant, puis elle reprit, esquissant un léger sourire qu'elle ne réprima pas :
« C'était de l'humour, n'est-ce pas ? De l'ironie ? Ce n'est pas le moment de discuter travail, non ? » elle continuait de dévisager la blonde, guettant sa réponse, penchant légèrement la tête sur le côté, comme si elle allait être plus perceptive comme ça.

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

La vie de militaire entourée Anita autant par son passé que par l’aura qu’elle dégageait, généralement. Casey qui avait grandi parmi les hommes, se demandait si la vie de la brune avait été plus simple que la sienne. Plus simple pour se faire une place en tant que femme. Elle avait envie de poser la question, d’en savoir plus mais elle hésitait. Non pas parce que la soirée était relativement étrange mais parce que la leader semblait respecter sa famille. De fait, si elle posait la question à Anita et qu’elle lui renvoyait, elle se devrait de répondre par principe de réciprocité. Pour le moment, elle préférait laisser couler. Tout comme l’alcool d’ailleurs. La blonde arqua un sourcil interrogateur, comment ça c’était normal ? Elle se demandait bien ce qu’elle avait pu faire pour mériter ce traitement de faveur. « Ca » ? Non, Anita ne l’aurait pas dit sur un ton aussi naturel, si ? Et voilà qu’elle recommençait à se poser trop de questions. Rah, qu’elle se maudissait intérieurement à ce moment. Casey se passa la main dans les cheveux, réflexe étrange qu’elle avait lorsqu’elle réfléchissait et voulait reprendre ses esprits, son assurance. "Peut-être… ?"Finalement, elle n’en savait rien mais ne se sentait pas le courage de demander de développer à son interlocutrice. Vint la question de l’inspection. Casey écoutait attentivement pendant qu’elle hochait la tête en essayant de noter chaque instruction dans sa tête, sachant parfaitement que demain elle ne s’en souviendrait pas. Son esprit n’était pas concentré sur les paroles mais plus sur la jeune femme, toujours en quête d’indice. Malgré sa promesse à elle-même d’arrêter ses conneries. Et soudainement, le monologue de la leader s’arrêta en plein milieu. Hein ? Elle avait posé une question ? Attendait une réponse ? Casey devait dire quelque chose ? Stoppé en plein milieu de son geste pour boire, Anita reprit la parole. Mais le verre n’atteignit tout de même pas ses lèvres. Elle dévisagea son interlocutrice, surprise et se mit à rire. Manifestement, elle ne la prenait pas au sérieux, pas assez en tout cas pour croire qu’elle puisse, elle, Casey, discutait travail. Ok… Fallait avouer que c’était exceptionnel et que c’était surtout dû aux circonstances. "Ben merci pour ta foi en mon professionnalisme et moi !"Elle plaisantait parce qu’au final, ça ne la vexait pas du tout. "Ce n’était pas de l’humour, tu ne penses pas que je puisse être sérieuse de temps en temps ?"Un sourire en coin restait sur son visage pendant qu’elle prit enfin une nouvelle gorgée de son verre. L’erreur d’Anita avait au moins eu le mérite de la détendre et de décontracter cette atmosphère remplie de small talks inutiles. C’était fou comme Anita devait la percevoir différemment de ses semblables. Depuis la dernière soirée, elle s’était un peu plus intéressée à ce que les autres pensaient d’elle, du moins dans la théorie. Dans les faits, elle avait fait attention à l’image qu’elle avait pu renvoyer. La conclusion n’était pas super mais ça lui importait peu, jusqu’à ce moment, le contraste l’amusait. Cas’ vida son verre et le posa sur la table. Elle aurait aimé se resservir mais elle lui avait dit qu’au bout d’un verre, elle laisserait Anita à son lit. Si elle avait bien une seule qualité : c’était de garder sa parole. "Je ne déconne pas toujours mais je pense que t’as pu le voir assez souvent."Elle poussa un soupir en pensant à toutes les altercations qu’elle avait pu avoir depuis son arrivée à la mine, toutes celles dont la leader avait dû avoir vent… Laissant ce sujet de côté pour ne pas ouvrir une brèche qui serait capable de la blesser, elle continua : "La preuve, il m’arrive d’aborder des sujets sérieux, alors sans ironie, ni humour, comment était ta vie, plus jeune, parmi tous ces hommes, enfin tous ces militaires ?"Casey avait finalement posé la question. Non pas qu’il s’agisse d’une simple relance pour rester un peu plus, maintenant que l’atmosphère était à son goût, elle souhaitait connaître la femme qui lui faisait face. Malgré le fait qu’elle ait mentionné l’absence d’humour, son sourire en coin persistait.

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Anita fit les gros yeux à Casey quand elle lui apprit qu'elle était bel et bien sérieuse, et alors que la blonde posait sa question, la brune, elle, honteuse, porta sa main jusqu'à son visage et baissa la tête de honte, esquissant un sourire et continuant de regarder son interlocutrice via l'espace entre ses doigts. Elle ne rougit pas ; cependant, mais l'aurait probablement fait si elle était ivre. Elle s'était lamentablement ratée ; puisqu'elle s'était convaincu qu'elle avait dans un premier temps raté une tentative d'humour déjà bêtement. Elle la regarda boire, et répondit en se découvrant le visage :
« Bien sûr que si, tu peux être sérieuse, sinon tu ne serais pas à ta place. Je crois juste que je suis encore partiellement endormie »
Elle tentait de justifier sa bêtise ; mais elle réalisa quelques secondes plus tard à quel point c'était stupide, et du coup, se corrigea, après avoir expiré un peu blasée :
« Non. Je suis juste une idiote, en fait » elle ne s'excusa cependant pas, puisque c'était loin d'être son genre de le faire.
Quand elle posa son verre sur la table basse, Anita ne le remarqua pas tout. Elle ne prêta que vaguement attention à ses propos, trop concentrée à la dévisager. Mais elle entendit sa question, et roula des yeux en se laissant tomber une nouvelle fois sur le dossier du canapé. Elle resta pensive quelques instants, réfléchissant à sa réponse ; ce qui dû déstabiliser la pauvre blonde, qui devait croire qu'elle venait de toucher à une corde sensible de la leader. Mais non, elle ne pensait pas en avoir en fait, et organisait simplement sa pensée.
Au moment où son interlocutrice ouvrit la bouche pour parler, elle se pencha en avant, saisit la bouteille, remplit le verre de la blonde comme elle avait rempli le sien quelques jours plus tôt. Un donné pour un pris, elle gardait constamment cette idée en tête. Le lendemain allait peut-être du coup s'avérer difficile. Son regard se porta sur elle, puis, sur le verre, puis sur elle. C'était explicite. Puis, elle remplissait à nouveau sa tasse, et se réinstalla plus confortablement pour apporter sa réponse :
« Pas très excitante, je suppose, de ton point de vue. J'étais studieuse, et j'avais une famille stricte, qui l'était d'autant plus avec moi parce que je crois avoir été la seule à être rentrée dans le moule » elle but une gorgée de son whisky, avant de reprendre : « Enfin, mon demi-frère aussi, mais il était beaucoup moins doué que moi » d'après sa mère, mais elle ne le précisa pas. Elle continua : « Ensuite, les études de droit, c'était loin d'être viril et je m'y suis fait facilement une place. M'intégrer dans l'armée fut un peu plus difficile, mais surtout parce que je suis rentrée en tant qu'officier de la Police Militaire. Mais je l'ai fais, probablement grâce aux valeurs et à la rigueur que m'a appris mon père. C'était un excellent officier. Je le considère comme le meilleur que j'ai jamais connu, mais, ce n'est pas un point de vue très objectif et donc il est peu important »
Elle souffla, but une autre gorgée, puis, décida de réutiliser sa botte secrète :
« Et toi ? »

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Honnêtement, rien que pour la tête que faisait Anita et la gêne dans laquelle elle était en train de s’enfoncer valait tout l’or du monde, ou plus simplement, valait le déplacement ce soir. C’était la première fois qu’elle voyait Anita dans cet état et sûrement la dernière fois. Casey fit quelques hochements de tête exagéré pour signifier qu’elle ne croyait pas du tout à son explication d’endormissement ainsi que pour la taquiner un peu plus. Cependant, elle reprit un ton un peu plus sérieux."Non tu n’es pas idiote, sinon tu ne serais pas à ta place… Et je ne serais pas là."Comme si elle avait que ça à foutre que de perdre son temps avec des imbéciles. Certes, la brune était particulière en tant que personne mais loin d’être stupide. On pouvait au moins lui reconnaître ça, si elle ne bénéficiait pas des qualités généralement présentes chez la plupart des êtres humains, elle n’en manquait pas pour autant.
Casey regarda son verre se remplir à nouveau et jeta un regard à la barmaid improvisée. Seulement un verre, ouais… Toutefois, ce n’était pas la blonde qui allait le refuser mais elle se dit que ça devait être le dernier. Pour des raisons qui commençaient à la dépasser. Reprenant son verre, elle écouta l’histoire – bien courte – de son interlocutrice. Un sourcil s’arqua devant cette espèce d’arrogance dont fit preuve la femme. Elle ne savait pas si elle devait l’attribuer à son manque de compétences sociales ou à une véritable mise en avant de l’égo. "Tu crois que je m’attendais à quoi ? Que tu me dises que t’étais la fille d’un agent de la CIA infiltré au fin fond du Pérou à combattre des espions communistes ?" Allez savoir si c’était la connerie de Casey, l’alcool, ou la pression qui redescendait. L’humour de la blonde laissa place à un ton plus simple, amical pour lui montrer que ses remarques précédentes ne relevaient pas de la moquerie :"C’est une vie comme une autre et peu d’entre nous ont eu une vie passionnante. Je pense que peu importe ce qu’on faisait avant, rien ne pouvait être aussi prenant que survivre." A contrario de nombreuses personnes, Casey s’était révélée avec l’influenza ou du moins avait révélé une partie d’elle. Malgré tous les reproches qu’on pouvait faire à ses actions passées, elle n’en demeurait pas moins satisfaite sur sa capacité à survivre et s’adapter. "Et moi quoi ?"Dit-elle avec un sourire provocateur pendant qu’elle reprenait un peu de whisky. L’éclat de rire précédent l’avait véritablement détendu – pour le moment. Par ailleurs, elle se sentait assez en confiance pour parler un peu de sa vie."Tu sais déjà tout de moi, t’en sais même plus sur moi que toute la mine réunie."C’était vrai. Son père et son frère étaient sûrement passé par la case entretien et dossier, en fait c’était même sûr. Elle se rappelait soudainement du dossier Redfield. Peu importe, ce n’était pas la soirée pour ça et elle n’avait pas envie d’amener Anita sur ce sujet. "Disons simplement que ma vie de famille ne fut pas des plus simples. Mes relations avec eux n’étaient pas aussi bonnes que les tiennes, manifestement." Elle s’arrêta un moment et regarda Anita, à son arrivée, elle avait fait semblant qu’elle aimait sa famille et que tout allait bien. Maintenant, elle avouait et n’éprouvait aucune honte à le faire. Manifestement, la confiance s’était installée. Puis elle ne pouvait pas la virer de la mine pour si peu et encore moins maintenant. Son regard glissa tout de même sur le visage de son interlocutrice, pour essayer d'inférer ce qu'elle pensait. La jugeait-elle? "Contrairement à ce que j’ai pu te dire par le passé… Bref mon arrivée à l’université, en Californie c’est là que j’ai vraiment commencé à me sentir en vie et m’épanouir. A être qui je voulais…"Si elle ne connaissait qu’un minimum les deux hommes qui avaient composé sa famille, elle savait. A moins que… Ils aient été si faux cul qu’ils lui ont fait les beaux yeux… Qui sait… La blonde ne comprenait pas comment ces mêmes hommes qui avaient partagés sa vie et l’avait baratiné de conneries machistes, sexistes et autres, avaient pu rester sous les ordres d’une femme. Casey secoua la tête et stoppa le grognement qui voulait se manifester. C’était le bon moment pour fumer une cigarette, elle sortit son paquet et le tendit à son interlocutrice."Aujourd’hui, tout ça n’a plus une réelle importance, n'est-ce pas? A part à combler ma curiosité à ton égard."Elle adressa un sourire sincère à la leader. Enfin ! Enfin Casey avait retrouvé sa franchise, enfin elle se retrouvait à nouveau elle-même. "Enfin pour les questions plus personnelles, je vais attendre que tu boives beaucoup plus!" Cette fois le ton était clairement ironique, pas question de lui laisser le doute. D'autant plus que Casey n'avait pas aucune question de ce type à poser. Mouais...

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Anita arqua un sourcil quand Casey lui parla de CIA, pas très sûre de comprendre ce qu'elle entendait. Mais elle en conclu très rapidement qu'il s'agissait d'humour. Elle resta impassible, mais prêta attention à ce qu'ajouta ensuite la blonde, esquissa un sourire, pensive.
Elle arqua une nouvelle fois un sourcil quand elle lui annonça qu'elle savait tout de Casey. Probablement pas, elle aurait voulu la connaître un peu plus personnellement. Elle était vraiment intriguée par son interlocutrice.
Mais le fait que Casey énonça que ses relations familiales semblaient meilleures les siennes lui fit l'effet d'une douche froide. Pas parce qu'elle avait la prétention que ce n'était absolument le cas ; en fait, elle ne pensait pas que c'était vraiment comparable. Mais elle se voulait complètement la face sur sa famille, et elle venait de se le faire, inconsciemment, rappeler. Les Jones. Quelle blague. Sa sœur, pourtant sa seule amie à l'époque, l'avait abandonné, et avait fugué à ses dix-sept ans. Son aîné de demi-frère ne les avaient jamais porté dans son cœur, et était parti très tôt du domicile familial, pour devenir un soldat, un vrai. Et, se révéler être un meilleur fils qu'elle avait été une fille, puisqu'au moment où l'état de santé de son père s'était drastiquement détérioré, lui était venu, malgré tout ce qu'il avait subit ; parce que contrairement à elle, lui avait combattu de manière concrète pour les valeurs qu'elle aimait tant prôner. Et au final, il n'a pu qu'écouter son père demander sa fille alors qu'il agonisait ; celle qui était si parfaite ; et qui n'est finalement jamais venue, malgré le temps qui passait. Celle qui ne s'est même pas pointée à ses funérailles. Depuis, elle n'avait plus parlé à sa mère, qui, aigrie par ces événements, s'isola. Anita croyait alors pouvoir se réfugier dans son travail pour fuir la caricature de famille qu'était devenue la sienne. Et la Mine avait été un autre de ses refuges, dans lequel elle s'est investie corps et âme pour oublier à quel point elle était un être humain misérable et méprisable. Malgré son poste, c'était sans doute l'être le plus solitaire de la Mine, et cette solitude était méritée.
Elle finit sa tasse d'alcool, et écouta, le visage à nouveau impassible, la remarque suivante de Casey. Elle aurait bien voulu voir la blonde s'épanouir, et se sentir en vie. Elle n'en avait malheureusement plus vraiment l'air. Elle n'était pas aveugle, elle savait pertinemment qu'elle buvait trop, et que c'était loin d'être anodin. Elle eut alors honte. De ce qu'elle était en train de faire. Et de ce qu'elle avait fait. Lui avait-elle d'ailleurs retiré ces deux possibilités, en prenant des décisions trop dures ? La carapace de pragmatisme et de raison d'Anita commençait à s'effriter, sous l'effet cumulé de la fatigue et de l'alcool.  
Sa question suivante l'arracha de son fil de pensée, et la remarque suivante lui fit esquisser un sourire mélancolique. C'est à ce moment là qu'elle sentit quelque chose couler le long de sa joue. Elle porta son doigt au niveau de la source de la sensation, et essuya la larme qu'elle venait de verser. Elle la regarda, incrédule, puis regarda la blonde, gênée, juste après qu'elle ait fait sa dernière remarque. Elle se leva brusquement, s'écarta un peu, comme si marcher allait l'aider à se ressaisir. Quelle idiote faisait elle. Au final, il ne s'agissait que d'une seule et misérable larme. Mais elle était vulnérable, et avait besoin de se ressaisir, elle s'appuya sur une commode, faisant dos à la blonde, et se concentra plus sur sa respiration que sur ce que faisait celle-ci.

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Alors que Casey avait gardé son sourire en coin, il s’effaçait au fur et à mesure que la larme faisait son chemin sur la joue d’Anita. Qu’est ce qu’il était en train de se passer ? La bouche de la bonde s’entrouvrit mais rien ne sortit. Elle la dévisagea, attendant une explication, un mot, un simple mot mais rien. La leader la laissait dans l’attente d’une explication qui, manifestement, ne viendrait jamais. L’autre se leva pendant qu’elle continuait à la regarder et passait en revue toute la conversation dans sa tête. Elle se demandait ce qu’elle avait bien pu dire pour que le moment tourne ainsi.
Quelque chose chez Casey se passa. L’empathie montait en elle mais aussi un blocage, un mur se formait autour d’elle pour éviter de ressentir quoi que ce soit. C’était sa façon de réagir à la souffrance d’autrui ou de la sienne. Au moins, elle ne se mettait pas en colère, fallait voir le bon côté des choses. Bordel, bordel, bordel… La blonde n’était certainement pas habituée à ce genre de situation et n’y avait pas fait face depuis un bon bout de temps. Enfin, la dernière fois c’était fini par une baffe mais c’était une autre histoire parce qu’elle ne se voyait vraiment pas frapper Anita. De plus, les circonstances étaient bien différentes. Cas’ but une dernière gorgée de son verre, pour se donner du courage puis se leva. Néanmoins, elle ne fit pas trois pas qu’elle s’arrêta. Elle savait que la norme voudrait qu’elle la prenne dans ses bras, la console, et tout le tralala sauf que Cas’ n’était pas comme ça, elle ne pouvait juste pas. "Anita…"Dit-elle doucement pour l’inviter à parler, à faire quelque chose. Manifestement, cette stratégie ne servait à rien. Casey poussa un léger soupir. A sa place, elle aurait réagi de la même manière, fierté mal placée quand tu nous tiens. Mais elle aurait aussi voulu que l’autre personne s’en aille, de fait, elle jeta un œil en direction de la sortie. La dilemme dans lequel elle était l’amena à se mordre la lèvre. Si seulement, elle avait pu savoir ce qui s’était passé dans la tête de la brune pour l’amener à cette tristesse. A nouveau, elle fit quelques pas mais restait toujours à bonne distance de l’autre femme, elle prit appuis sur l’accoudoir du canapé."Est-ce que tu veux que je m’en aille ?"Aucun reproche ne teintait sa voix, comme tout à l’heure, sa voix était calme, posée et douce. Autant poser la question directement, pas besoin de faire de mauvaises interprétations. Elle glissa ses mains dans ses poches, mal à l’aise face à ce qu’il se passait. Casey avait envie de se rapprocher et de mettre sa main sur son épaule, juste pour lui montrer son soutien mais… Mais quoi ? Son mécanisme – stupide – de défense l’en empêchait. Pourtant ses pieds la guidèrent à un mètre d’Anita mais ses mains restèrent scotchées dans ses poches. "… ou si tu veux en parler…"Casey serra la mâchoire et secoua légèrement la tête. Tout ça était si peu naturel pour elle, qu’elle avait du mal. "Au moins, je suis sûre d’avoir une petite chance de pouvoir te faire retrouver ce sourire que j'ai découvert il y a pas si longtemps et que j'apprécie de plus en plus."Son ton était un peu plus taquin qu’auparavant, le but était effectivement de la faire sourire, peu importe qu’il s’agisse d’amusement ou d’autre chose. Même si la blonde savait qu’elle avait beaucoup plus de compétences pour la faire rire, elle voulait jouer sur toutes les cordes potentiellement sensibles de son interlocutrice pour arriver à ses fins. Qu'elle lui parle, qu'elle aille mieux, que la soirée continue, peu importe mais que la situation ne reste pas dans cette incertitude insupportable.

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Inspirer. Expirer. Reprendre le contrôle de sa respiration, c'était reprendre le contrôle de son cœur, et de son corps. Respirant lentement, elle était vulnérable à cet instant précis. En y repensant, elle se disait qu'un simple contact physique de la part de la blonde l'aurait complètement exposé, et elle aurait honteusement fondu en larme pour toute la douleur et le chagrin qu'elle a accumulé depuis une dizaine d'année. Anita intériorisait tout, absolument tout, pensant être surhumaine et pouvoir faire disparaître ces émotions ; mais, c'était impossible. Elle avait beau être névrosée, elle restait une femme, une humaine comme toutes les autres, dont la vie a développé sa volonté à un stade olympien (dans le sens grec du terme, pas celui de leurs fragiles voisins).  Mais non, Casey ne lui affligea pas cette humiliation, et c'est avec une certaine pudeur qu'elle tenta de gérer le problème ; elle apprécia beaucoup le geste.
Elle attendit de finir de se calmer, avant de répondre à son interlocutrice, elle tourna la tête, puis hocha doucement et négativement celle-ci. Elle esquissa ensuite un léger, presque imperceptible sourire. Elle n'était plus vulnérable, elle aurait pu passer à autre chose ; mais, à quoi bon ? Elle venait, pour la première fois depuis longtemps, de constater qu'elle n'était pas infaillible ; que la technique de l'autruche avait ses limites. En parler, même sommairement, c'était alléger le fardeau qui pesait sur ses épaules, et elle estimait maintenant assez Casey pour le faire avec elle. Elle lui répondit alors :
« C'est gentil, j'apprécie vraiment le geste. Tu peux aller nous resservir un verre ? J'arrive » son ton était d'une douceur dont Anita ne pensait plus être dotée. Elle décrispa ses muscles, les laissant aller : un sourire se dessina sur son visage, alors qu'elle se détournait de Casey, et qu'elle alla refaire son lit. Ça la perturbait décidément beaucoup trop. Ses mouvements étaient mécaniques, et il ne lui fallut que quelques secondes pour mettre fin à l'anomalie qui la perturbait tant.
Puis, elle revint, saisissant, au passage, une boîte colorées, aux motifs cubains ; un souvenir de son père, encore ; qui servait à stocker des cigares. C'était en fait sa réserve de cigarettes personnelles, et elle la posa sur la table quelques instants avant de se rasseoir face à Casey, ouvrant celle-ci, lui proposant :
« Sers-toi. Je t'en dois plus qu'une, il me semble »
Elle avait déjà roulé toutes les cigarettes qui devaient l'être ; mais il lui restait une petite réserve de tabac. La boîte était complètement étanche, et il était foutrement bien conservé. Elle se servit, quant à elle, en piochant dans sa maigre réserve de cigarettes industrielles qui lui restait. Elle désigna ensuite de sa main l'intégralité de la boîte. Elle pouvait prendre ce qu'elle voulait, après tout. Elle arqua un sourcil, puis, demanda :
« Tu as un briquet ? Non pas que j'ai envie de te griffer pour l'avoir, mais autant ne pas perdre de temps à aller chercher le mien dans mon bureau »
Elle sourit, et avec toutes les précautions du monde, saisit le briquet qu'on lui tendait et embrasa sa cigarette, dont la qualité était bien supérieure à celle qu'on trouvait aujourd'hui. Elle tira sur sa cigarette, avant de commencer, d'une manière qui ne lui était pas commune :
« Je suis désolée pour mon... égarement. C'est juste... que... je m'étais convaincu avoirgrandi dans une famille aimante, ce n'était pas vraiment le cas » elle porta une nouvelle fois la cigarette à sa bouche, en inhala la fumée, puis l'expira avant de reprendre : « Je n'ai pas envie de t'embêter avec mes histoires, hein. C'est juste que si je suis celle que je suis aujourd'hui, ce n'est pas anodin. Ma petite sœur m'a trahi et abandonné. J'ai abandonné mon père, et mon demi-frère, quand ils avaient le plus besoin de moi » elle tira encore une latte, regardant son verre plein posé sur la table, avant de continuer : « J'ai honte d'avouer qu'au moment de l'influenza, je ne savais même pas si le deuxième était encore en vie... » peut-être était-ce le cas. C'était un survivant, un vétéran. Il parcourait peut-être encore ce monde, en quête d'elle ne savait quoi.
Elle hocha négativement la tête, un peu blasée, puis posa son dos sur le dossier, un peu soulagée, comme si le fardeau qui pesait sur ses épaules depuis trop longtemps venait de s'alléger. Elle resta silencieuse quelques instants, le regard vide ; le temps que son pragmatisme écrase les sentiments que son histoire lui faisait éprouver. Puis, elle regarda la blonde, droit dans les yeux, puis lui ordonna :
« Bien. Je souhaite retrouver ; ou plutôt, découvrir ; mon sourire, Casey Redfield, alors, au travail »

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Casey pencha la tête sur le côté comme pour étudier un peu plus les émotions qui auraient pu parcourir le visage de la brune, tel un animal intrigué devant la démonstration de sentiments humains. S’il y avait bien une personne qu’elle aurait pensé ne jamais voir pleurer c’était bien Anita et pourtant… et pourtant, elle pensait la même chose de son rire il n’y a pas si longtemps. En à peine deux soirées, elle avait vu deux des facettes les plus humaines qui pouvaient exister chez quelqu’un, chez Anita. Face à la demande de son interlocutrice, elle hocha la tête et alla s’occuper des verres en question. En se rasseyant, elle jeta un coup d’œil à ce que faisait l’autre et eu un sourire amusé devant son comportement. Tout était toujours si carré avec la leader que le lit avait dû la perturber au plus haut point depuis qu’elles étaient arrivées dans cette partie de la pièce. Poussant un soupir presque moqueur, elle resservit les deux verres et attendit que la femme vienne la rejoindre à nouveau. Elle n’avait pas prononcé un mot concernant ce qu’il venait de se passer, pour l’instant. Casey regarda la boite qui vint faire son apparition sur la table et arqua un sourcil, s’attendant à trouver des cigares. Mais non. Dommage, elle voyait bien Anita avec un cigare à la bouche, en train de décider quels ordres donner, quels trucs faire, lorsqu’elle était assise à son bureau seule, le soir. "Je ne suis pas là pour collecter des dettes tu sais ?"Elle eut un rapide sourire et se servit tout de même. A ce qu’il paraît c’était impoli de refuser un cadeau dans la culture japonaise et comme son interlocutrice semblait très portée sur celle-ci… Toutefois, sa remarque était véridique, elle ne comptait pas les dettes, du moins pas avec elle. Elle avait pris plaisir à saouler – littéralement, la jeune femme et à passer cette fameuse soirée. La blonde retrouva son sourire amusé à sa remarque et lui tendit le briquet qu’elle venait de sortir de sa veste."Comme quoi tu te souviens de quelques trucs !"Malgré les vomissements et la gueule de bois magistrale qu’elle s’était tapée. Néanmoins, trêve de plaisanterie, vint les explications tant attendues. De ce qu’elle comprenait, c’était par rapport à sa famille et l’idée que s’était faite Casey. Idée apparemment fausse. Elle avait pensé que vu les propos qu’elle tenait sur son père et la relative aisance avec laquelle, elle parlait de son passé, les choses s’étaient très bien passées pour elle. Anita se livrait et elle écoutait attentivement, ce n’était pas son genre de jouer à la psychologue mais le sujet était important. De plus, la blonde pouvait se reconnaitre dans ses paroles. Elle comprenait ce qu’était une famille dysfonctionnelle et des membres contre lesquels on avait une certaine rancune. Son regard s’écarta d’Anita pour regarder le sol. Elle aurait voulu lui dire qu’elle savait de quoi il s’agissait, que son frère était peut être en vie aussi mais elle savait que la leader reprendrait le contrôle sur la femme. C’était normal, puis elle avouerait aussi lui avoir caché jusqu’à maintenant. Elle retint un soupir et reprit balaya son hésitation pour lui répondre :"Tu n’as pas à t’excuser. La vie est ce qu’elle est."Quelle phrase philosophique qui voulait à la fois tout dire et ne rien dire finalement. "Ce que je veux dire c’est qu’il n’y a aucune honte à avoir. Tu ne peux pas avoir le contrôle sur tout, les choses se passent et parfois tu ne peux pas faire autre chose que les subir ou attendre… L’influenza n’a pas arrangé ça."Casey se frotta la nuque et soupira, non d’exaspération mais devant toutes ces émotions qui envahissaient la pièce. Elle aurait presque préféré se retrouver aussi gênée que précédemment. Ses pensées rassemblées, elle reprit :"Puis la personne que tu es n’est pas si mal, tu dis ça comme si c’était mauvais. On a tous nos mauvaises expériences, ceux qui survivent sont ceux qui en tirent le meilleur !"Putain, Cas’ pouvait être très réfléchie quand elle voulait. Même elle, était surprise par ce changement. Bon, revenons aux choses plus terre à terre : l’alcool et la cigarette. Elle entreprit d’allumer sa cigarette à son tour mais le mouvement de ses lèvres dû à un sourire l’en empêcha dans l’immédiat."Anita Jones, si tu veux me donner des ordres, il va falloir le faire mieux que ça !"Elle enleva la cigarette de sa bouche, toujours pas allumée et se pencha en avant, le verre à l’autre main."Trinque avec moi et sourit !"Fit-elle sur un ton faussement autoritaire. Son sourire la trahissait malgré la fermeté de ses paroles. "Puis c’est pas comme si tu savais pas faire, je te rappelle que tu sais rire aussi. Enfin il me semble avoir entendu un son étrange sortir de ta gorge la dernière fois, je crois que c’était un rire, non ?"La blonde arqua un sourcil, le sourire malicieux alors qu’elle trinquait avec son interlocutrice. Elle but une gorgée et reposa le verre pour enfin allumer cette foutue cigarette.

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Décidément, la blonde était pleine d'agréables surprises. Même Anita avait sous-estimé sa capacité à pouvoir prendre du recul sur quelque chose, et les quelques remarques qu'elle fit à la leader la marquèrent. Elle avait l'impression d'avoir été faible, en se confiant ainsi ; mais les mots de la blonde la convainquirent du contraire. Elle aurait voulu tenter d'aborder les problèmes qu'avait son interlocutrice, puisqu'elle en avait ; on ne devient pas alcoolique sans raison. Le leader qu'elle était crever d'envie de savoir, en fait, mais ; c'était l'humaine qui prenait le dessus, et elle n'avait pas envie de perdre bêtement Casey par sa maladresse.
Un sourire illumina littéralement son visage quand la blonde répondit à son « ordre », par un autre « ordre ». Elle n'était pas si rebelle que la blonde, elle obéit donc, malgré le caractère particulièrement dur et cruel de l'injonction. Son sourire s'étira encore pour dévoiler ses dents, qui furent rapidement cachées par la céramique de sa tasse à nouveau remplie de whisky. Le goût lui plaisait définitivement, malgré le fait que l'alcool soit particulièrement fort. Elle savoura chacune des gorgées, donc, puisqu'il s'agissait de la seule bouteille de cet exemplaire qu'elle avait. Après quoi, il ne lui « restait » quelques malheureuses bouteilles de vin, une bouteille de saké et une de rhum. Elle ne buvait pas, mais gardait à la base ses bouteilles car il s'agissait de cadeaux. Et étrangement, malgré le fait qu'elle soit loin d'être émotive, Anita ne se séparait que très rarement des cadeaux qu'on lui faisait.
La remarque suivante la fit rouler des yeux. Elle voulait l'entendre rire ; très bien, elle rétorqua donc :
« Si tu veux me voir rire, il faut que tu sois drôle. Ce n'est pas encore le cas. Ou du moins, pas assez » elle se garda de rajouter sa suggestion de boire encore un peu plus. La honte revint quelques instants ;  mais à quoi bon ? Elle chassa immédiatement cette pensée négative, et ne pensa plus qu'à profiter de l'instant qu'elle passait avec cette femme qui l'intriguait tant. Était-ce parce qu'elle représentait son opposé ? Ou parce qu'elle représente celle qu'elle aurait pu, ou même voulu, être ? Elle ne savait pas, et continuait de la dévisager alors que dans son esprit, cette multitude de questions s'enchaînaient.
Elle secoua la tête, et mit fin à ses questionnements internes en portant sa tasse à ses lèvres et en buvant une autre gorgée du liquide délicat, mais à fort caractère. Elle posa sa tasse, se laissa à nouveau tomber sur le dossier du canapé, et regarda la blonde, avant de lui lancer :
« Je crois que tu ne devras pas attendre trop longtemps. Je crois que je commence à être un peu éméchée. Mais ne compte plus sur moi pour te faire un défilé, cette fois-ci » elle esquissa un grand sourire. Elle ne savait pas trop quoi dire ; qu'est-ce qu'elle était sensée faire dans cette situation. Elle n'était pas encore assez ivre pour ne plus s'en préoccuper, et dire n'importe quoi.
Pour l'instant, donc, elle se contenta de finir son verre, écoutant et dévisageant Casey, tentant de décrypter chacune de ses mimiques. Elle était curieuse, intriguée, intéressée.

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Agréablement surprise par le sourire « ordonné » d’Anita, elle lui rendit. Apparemment, la leader aussi était capable de répondre aux ordres. Mettons ça sur le compte de son expérience militaire. Le verre se porta à ses lèvres, mais encore une fois, s’arrêta, Cas’ écarquilla les yeux devant cette possible insulte qu’elle venait de lui faire."T’es en train de dire que je ne suis pas marrante ? Que je ne te fais pas rire ? Dire que je pensais que tu m’avais promu juste pour mes compétences de divertissement…"Le ton de sa voix était monté comme pour accentuer son état de frustration devant cette nouvelle horrible qu’elle venait de lui balancer. Casey poussa un long soupir qui se finit sous un sourire, histoire de bien montrer à son interlocutrice qu’elle n’était pas en train de l’engueuler. Valait dissiper le doute autant que possible avec la brune.
Comment ça, déjà éméchée ? Elle n’avait pas surveillé le nombre de verres qu’elle avait bu mais ça ne devait pas être plus que trois. Casey fit un non réprobateur de la tête. Certes, elle était plus joyeuse que d’habitude mais était loin d’être aussi saoule que la dernière fois. Expérience, expérience."Alors t’insinues que je ne suis pas capable de faire rire quand t’es sobre et en plus, t’es déjà pompette après si peu de verres… Anita, j’avais tant d’espoirs en vous, je suis déçue !"Casey finit par boire sa foutue gorgée et tira sur sa cigarette. Rien qu’à repenser à comment Anita s’était prêtée au jeu du défilé, ça lui fit plaisir mais ça lui rappela aussi ce moment décisif où elle aperçut la femme sous un autre angle. Son regard perdit en amusement, pour prendre en sérieux. A nouveau, elle la voyait de la même façon qu’à ce moment précis de la soirée où elle était appuyée sur le dossier de sa chaise."Dommage pour le défilé."Fit-elle simplement alors que son esprit s’égarait ailleurs. La blonde sourit, plus à elle-même qu’à son interlocutrice. Ses pensées vadrouillaient un peu trop vers une direction qui n’était pas envisageable pour le moment. "Continue de boire, je suis sûre qu’on peut faire quelque chose de toi après d’autres verres !"Au temps pour elles, l’idée d’un seul verre était déjà loin dans les esprits. Cette nuit allait être très courte vu comme elles étaient parties. Quoi qu’avec Anita qui semblait avoir une meilleure descente que la blonde, il était possible que la soirée se finisse rapidement : la tête dans un seau. L’image la fit rire et elle se sentit obligé de partager avec elle :"Toutefois, essaye de ne pas finir comme la dernière fois ! Je te tiendrai les cheveux, pas de souci mais si je pouvais éviter d’assister à tes vomissements, ça m’arrangerait. Je suis pas payée assez pour ça ! Puis…"Elle but une gorgée, allez on se donne du courage pour être plus sympathique que d’habitude. Enfin avec Anita, elle n’avait pas trop besoin de se forcer mais peut-être aussi parce que leurs rencontres se faisaient maintenant accompagnées d’un verre ou deux, ou six. Mine de, ça aidait énormément. A l’heure actuelle, c’était peut-être les seuls moments où sa colère ne refaisait pas surface à la moindre contrariété.
"… Puis si on doit continuer à se voir régulièrement autour d’un verre, il serait bien que t’apprennes à tenir un peu plus. Quoi que, je dois avouer, que la Anita ivre est très… hum… Attends je trouve pas le mot exact…"
Parce que oui, elle espérait bien repartager certaines choses avec l'autre femme. Casey fit mine de réfléchir et se pencha en avant, mimant l’effet d’une confidence :"Détendue ! Et que ça ne lui fait pas de mal ! Cette femme est plutôt intéressante."Elle leva son verre pour marquer son compliment et but à nouveau.

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❝what happens, happens…❞

Anita arqua les sourcils, incrédule face à la réaction de Casey. Elle semblait mal prendre sa blague, et elle commença un peu à s'inquiéter quand elle haussa le ton. Était-ce si grave ? Finalement, la chute fut un soupire suivit d'un sourire. Décidément, la pauvre leader avait beaucoup de mal encore avec le sarcasme.
Elle esquissa un sourire à la remarque suivante ; fit un mouvement de tête un peu dramatique et leva les yeux au ciel alors qu'elle exprimait sa déception. Elle était prête, cette fois, et avait directement cerné la tentative d'humour. Elle se remit donc à la regarder dans les yeux avant de lui répondre sur un ton mélodramatique, complètement théâtral :
« Casey ; ne saviez-vous donc pas qu'il n'y a que l'alcool qui puisse faire battre mon pauvre cœur glacé ? Sachez, ma chère, que vos espoirs étaient mal placés ; car je ne puis malheureusement vous apporter la satisfaction de la normalité » elle était définitivement au moins un minimum ivre ; reprenant une façon de jouer et l'une des répliques qu'elle avait apprise plus d'une vingtaine d'années auparavant. Mais la mémoire de la brune était sidérante.
Elle porta le verre à ses lèvres, et but une grosse gorgée, avant de répondre à la remarque suivante de la blonde, un peu plus sérieuse :
« Dommage ? Ivre, je dois avoir la grâce d'un... » elle leva les yeux, réfléchit, puis trouva le terme qu'elle supposa le plus juste : « canard boiteux, alors je suppose que tu ne rates pas grand chose »
à vrai dire, elle ne se souvenait plus très bien de ce moment ; sur le coup, il lui semblait avoir marché plus ou moins correctement ; mais la comparaison était faite par rapport à la démarche titubante des gens ivres qu'elle avait vu marcher en étant sobre.
En guise de réponse à son injonction, elle but une autre gorgée de sa tasse, et quand la femme rit, elle esquissa un très large sourire, ravie de voir le visage de la blonde s'illuminer ainsi. Elle posa sa tasse vide sur la table. Elle aurait pu rire, elle aurait voulu le faire, mais ne le fit malheureusement pas. Elle corrigea directement, en pouffant de rire :
« Depuis quand je te paye ? »
Puis, elle se remit à parler, et elle écouta sa réponse. Elle s'apprêtait à l'aiguiller sur le choix de qualificatif quant à sa personne ivre, mais la blonde la prit de court. Détendue ? Ah ? D'accord. Elle esquissa un sourire, encore une fois. Ses joues commencèrent à la tirailler, à force de faire travailler ses zygomatiques. Elle répondit alors :
« Et bien, je crois que nous sommes bien parties pour retrouver la Anita ivre » elle leva également son verre, but une nouvelle gorgée, avant de reprendre, testant inconsciemment son interlocutrice : « C'est quand même triste que je doive boire pour que tu m'apprécies, non ? Comment est-ce qu'on va faire, le jour où on tombera à court d'alcool ? » elle s'approcha son visage de celui de la blonde, se penchant au dessus de la table basse, avant de rajouter, un grand sourire aux lèvres : « Tu penses qu'il faut que j'ordonne à Douglas de transformer le labo en distillerie ? »

Anita ⚜ Casey

❝what happens, happens…❞

Presque admirative devant les compétences théâtres de son interlocutrice, Casey secoua la tête devant ce ton teinté de beaucoup trop de drame. Elle le faisait bien, peut-être trop bien. Oui, elle le savait qu’Anita n’avait rien de normale par rapport aux autres personnes qu’on pouvait croiser à la mine ou à l’extérieur. D’apparence, elle était la personnalité typique d’un leader mais lorsqu’on s’amusait à regarder les détails, on comprenait que la brune était tellement ancrée dans son rôle que même sur le plan personnel, le comportement était identique. Néanmoins, et de ses expériences récentes, la personne en face d’elle était sûrement plus normale qu’elle ne le croyait. Un être humain doué de sentiments et de raisonnement émotionnel.
La comparaison avec le canard lui arracha un rire. Même si concrètement, l’analogie avec un pingouin aurait été plus réaliste. Quoi qu’un pingouin ne se prenait pas les murs… "Boiteux et qui se prend des murs."Dit-elle plus bas avant de reboire une gorgée. Cette scène resterait gravée dans sa mémoire à jamais. Les traits outrés de la femme quand elle s’était prise l’encadrement de la porte n’avait pas de prix et même dans cinq ans elle s’en souviendrait. Anita ne devait pas se rendre compte à quel point, si, elle ratait quelque chose.  "Depuis jamais mais tu devrais peut être commencer à le faire."Elle leva les yeux au ciel, un air innocent et haussa les épaules. Dur de trouver avec quoi elle pourrait bien la payer, ou du moins plus la payer. Parce qu’Anita la payait effectivement mais elle ne devait pas voir les choses sous le même angle que la blonde.
Tant mieux si Anita ivre pointait le bout de son nez, elle avait hâte de la revoir. D’un autre côté, la leader s’était montrée beaucoup plus détendue dès son arrivée et elle n’avait pas eu besoin de la faire boire pour la faire sourire. Apparemment, la faire rire s’avérait être une autre paire de manches. De l’amusement, une réflexion et une illumination plus tard, Casey hocha la tête."Je suis tout à fait pour ! Surtout que ça fait tellement longtemps que je n’ai pas bu une vodka digne de ce nom ! Même s’il nous manque les pommes de terre pour."C’était une idée de génie qu’elle avait là."En plus, on pourrait en faire un commerce, je suis certaine qu’on serait gagnant au change !"Certaine ? Plus que certaine, elle savait à quel point l’alcool de qualité était une denrée rare mais aussi recherchée. Cas’ s’écarta et se laissa aller dans le dossier, regardant son verre quasiment vide tout en repensant aux dernières paroles d’Anita. Deux choses la travaillaient : être à court d’alcool – qui était toujours une possibilité, et l’appréciation de la femme. "Ce n’est pas ce que j’ai dit…. Mais c’est vrai que je ne t’appréciais pas à mon arrivée. Si ça peut te rassurer, il est rare que j’apprécie quelqu’un. Surtout quelqu’un qui me donne des ordres !"Casey avait pris un air sérieux et continuait de fixer son verre pendant qu’elle jouait carte sur table, faisant abstraction de sa pudeur habituelle. "Je n’aimais pas non plus la mine. Si je suis venue c’est seulement pour me poser quelques temps. Une simple opportunité, rien de plus. Tu ne te rends pas compte mais tu me payais pour faire ça, tu m’offrais la nourriture et le logement pour mon boulot de garde et c’était là, la seule raison de le faire correctement. Pourtant…"Elle poussa un soupir pendant qu’elle faisait son introspection rapide sur les mois qui s’étaient écoulés depuis son arrivée à la mine puis enchaîna :"Pourtant je suis encore là aujourd’hui, j’ai changé, les choses ont changé. J’ai appris à respecter tes ordres mais surtout, alcool ou non, dernièrement j’ai appris à découvrir qui tu étais. Ça, ça fait une différence sur ma loyauté ou mon affection."La blonde avait effectivement changé mais c’était la première fois qu’elle parlait de ça et de son expérience. Elle avait réappris à vivre en société, et surtout vivre dans une société censée. Les changements qui s’étaient opérés ces derniers mois qu’il s’agisse de la mine ou d’Olympia la perturbait. Fondamentalement, elle ne savait pas si elle avait changé dans le bon sens. Depuis les retrouvailles avec son humanité, les cauchemars avaient envahi sa vie. Ecartant ses pensées trop personnelles, elle finit sa dernière gorgée et posa le verre sur l’accoudoir du canapé. La tentation d’être resservie si elle posait son verre sur la table basse serait trop grande. Son introspection éclaire ainsi que la remarque d’Anita lui avait donné envie de se prouver quelque chose. Détachant enfin son regard du récipient, elle regarda son interlocutrice, toujours aussi sérieuse."Donc la question est plutôt de savoir, qu’est-ce que je devrais faire le jour où il y a plus d’alcool pour réussir à te faire rire ?"Un sourire en coin s’étira à la commissure de ses lèvres malgré le sérieux qui continuait de parcourir les traits de son visage.