Sujet: mauvais augure (round one) Jeu 9 Fév - 5:02
ARTE & MO
BABY, CHEER UP. IT'S ONLY GOING TO GET WORSE.
Elle a l'air toute épuisée. Toute faible. Toute brisée. Pourtant Mo ne ressent pas le moindre remord à l'idée de ce qu'il va bientôt lui faire. C'est rien, c'est à ça que ressemble le monde, aujourd'hui. Puis, ce n'est pas comme s'il comptait la tuer, non... Juste lui voler ses affaires et dans le processus, certainement l'amocher un peu, pas trop salement il l'espère, il ne voudrait pas se tâcher. C'est de bien loin qu'il l'a vue pour la première fois, elle et son 4x4 poussé dans le fossé par des infectés, et c'est de bien loin qu'il l'observe à présent, suivant ses pas, guettant l'instant le plus prometteur pour déployer ses griffes sur elle. Salop ? Peut-être. Mais salop qui n'a rien avalé de consistant depuis deux jours, salop qui le veut, ce pistolet qu'elle trimbale avec elle, la paumée. Il sait se faire tout petit, suivre ses pas dans les feuilles mortes pour ne pas se faire remarquer; un travail d'artiste, dont l'oeuvre se joue au cœur de la forêt, animal vil qui repeindra peut-être le sol du sang de sa victime, pour tout lui voler. Dans ce monde tordu, voler les vivres d'autrui revient à lui ôter la vie, et Mo s'en moque bien, parce que c'est elle ou lui, et il n'a pas terminé d'imposer à la terre toute l'étendue de sa barbarie. Il la retrouvera, sa tête, ils reviendront, ses souvenirs, et quand viendra ce jour, il ne prendra pas le temps de pleurer une inconnue qu'il a pillé, surement déjà à l'article de la mort aux vues de l'accident dont elle s'est tirée. Alors qu'il marche tout doucement, que la nuit est tombée, il entend un râle retentir, et des pas traînant s'approchant dans sa direction. Il jette un coup d’œil blasé au rôdeur qui apparaît sur sa gauche, avide de se payer un morceau de chair du stalker, en route pour ne faire qu'une bouchée de la jolie brune abîmée. « J'ai pas l'temps pour toi, mon chouchou. » se plaint-il, tel la drama queen légendaire qu'il est. Mais à sa plus grande peine, ça ne se raisonne pas, un macchabée. « Bon... Puisque t'insistes... » finit-il par céder, sortant sa machette, devenue sa meilleure amie depuis quelques semaines. Il attend quelques secondes, que la bête en décomposition soit à sa portée, et le coup part, précis, calme, discret. La tête du rôdeur roule sur le sol, tandis que le corps tombe lourdement au par terre. Ça défie toutes les lois de la nature, nature qui s'est bien jouée de l'humanité, mais cette foutue caboche est encore animée. Une idée germe dans l'esprit de Mo, une idée bien malsaine comme il en a le secret. Il attrape la tête qui essaie encore de le bouffer par ses longs cheveux gras, et l'emmène avec lui dans sa vadrouille qui prendra bientôt fin, quand il aura remis la main sur sa victime. Il la trouve, facilement, endormie sur le bord d'un chemin goudronné qui scie la forêt en deux. Cachée par un léger fossé, assommée par la fatigue, s'étant abandonnée au sommeil au clair d'une lune meurtrière, elle a l'air si fragile que Mo s'arrête un instant pour l'observer, une toute dernière fois. Il secoue la tête, et ses idées sont de nouveau claires, l'instant de beauté éphémère s'est envolé. Il pose la tête du mort par terre, comme un objet précieux qu'on ne doit pas endommager. La première fois qu'il s'approche de la fille, on entendrait une mouche voler. L'arme tant convoitée se trouve à quelques centimètres de ses doigts endormis, elle a surement du s'enfoncer dans le sommeil en gardant le pistolet sous sa main, protection infaillible. Il s'en saisit, et retourne tout aussi silencieusement vers la tête, déposant l'arme là où l'inconnue ne pourra pas la récupérer. Il pourrait s'en contenter, repartir, mais avide de spectacle et surtout pressé de récupérer le sac que la brune a en sa possession, il s'apprête à retourner à ses côtés. « Et... action. » murmure-t-il tel un metteur en scène ordonnant à ses acteurs de se mettre en place. C'est ce qu'il est, au fond, pantin jouant à mimer une vie sanglante, cruelle, parce que le monde tel qu'il existe à présent n'a plus rien de la réalité. Il s'approche, doucement, sans faire le moindre bruit sa machette dans une main et dans l'autre la tête du rôdeur, qu'il vient placer à quelques centimètres à peine du visage de l'endormie. Quand les grognements du mort lui font ouvrir les yeux, Mo dégaine un grand sourire et lâche, jovialement, un petit : « Salut, toi. » Passons aux choses sérieuses, maintenant que le premier contact est engagé. Rapidement, couvert par les quelques secondes que ça mettra à la belle pour réagir, il shoote dans la tête de l'infecté, l'envoyant de l'autre côté de la route, là où il ne sera plus une menace. Il prend ensuite dans son poing la tignasse brune de l'inconnue et la tire vers lui, l’amenant à s'agenouiller contre sa volonté. Au creux de son oreille, il murmure: « Ton sac me fait de l’œil, darling, il va falloir que tu me laisses te l'emprunter. »
D'habitude, elle flâne plus qu'elle ne marche, elle observe le paysage, elle est attentive aux dangers qui rôdent tout autour. D'habitude, elle parle, elle se murmure pour être sûre de ne pas basculer dans un mutisme qui l’exclurait elle aussi, elle se fait la conversation pour ne pas oublier qu'elle est une personne. Ce jour-là, rien de tout ça. Elle avance comme une machine. Ses pas sont aussi réguliers que le permet sa condition physique. Son souffle aussi, même s'il se brise tous les deux ou trois mètres. Elle garde son regard, buté, sur la ligne blanche qu'elle suit depuis des heures. C'est comme un fil qu'on aurait cousu à son abdomen. Arte est obligée d'avancer. Ses tripes le lui commandent, même quand tout son corps la supplie d'arrêter là. Même quand chaque pensée qu'elle fait mourir dans son crâne lui souffle qu'il serait temps de déclarer forfait. Ce n'est pas si mal, j'aurai survécu jusque là. Ce n'est pas si mal, j'aurai essayé. Dans une pareille situation, elle s'interdit tout sec de penser, car elle sait qu'elle serait tentée de s'écouter (Arte a toujours été sa pire ennemie).
Éventuellement, sans que la chose ne découle d'aucune décision, d'aucun raisonnement, ses pas s'arrêtent et la brunette titube jusqu'au bord de la route. C'est qu'elle en a assez. C'est qu'il doit être l'heure. Ses mains moites lâchent le pistolet qu'elles détenaient ; ses muscles se détendent brusquement alors qu'elle s'assoit les yeux grands ouverts. Les doigts qu'elle a bandés s'écorchent sur la bretelle du sac à dos et finissent par en extirper du nid de tissu que forme son autre t-shirt un œuf à la coquille grise. Elle le brise sur le bord du bitume ; son ongle l'aide à diviser l’œuf de cane en deux. Elle en apporte une moitié à ses lèvres avec toute la délicatesse qu'entraîne la faiblesse corporelle et mentale de son état, et aspire le contenu sans y réfléchir à deux fois. Ce n'est pas la première fois. Et pourtant la texture, le goût et la température de l’œuf cru lui donnent tout de suite des frissons, puis un haut-le-cœur et Arte doit instantanément lutter pour ne pas recracher. Elle est arrivée à ce stade où elle n'est plus sûre de savoir dire ce qu'est la faim : même sa faim a faim. Paradoxalement, toute nourriture la dégoûte. Une plainte s'échappe de sa gorge, qu'elle fait taire dans le creux de sa paume. C'est la première fois de la journée, il lui semble, qu'elle a conscience d'elle-même. Et il fait déjà nuit.
Elle n'a plus aucune idée du temps qui passe. Les jours depuis que le 4x4 ne peut plus lui servir d'abris se ressemblent tous. Elle se réveille, et elle marche. La veille, elle a cherché de quoi faire durer son stock de provisions un peu plus longtemps. Les miettes de rien dans le fond de son sac se coinçaient sous ses ongles quand elle essayait de les atteindre. Quand elle n'en peut vraiment plus, elle dort. Elle ne dort d'ailleurs jamais sur ses deux oreilles, son esprit devenu incapable de vraiment quitter l'instant présent et les menaces dont il regorge.
C'est dans cet état, endormi mais pas complètement coupé du monde qu'elle se trouve quand les grognements distinctifs d'un rôdeur viennent lécher son visage. Le réveil n'a rien de doux. Il n'y a rien de ce certain matin, à Olympia... Il a la brutalité d'une porte qui claque dans un courant d'air. Ce happement d'air. Ses poumons qui s'ouvrent, dans la stupeur et l'horreur, quand elle ouvre les yeux sur ce crâne dégarni et rachitique. Son cœur s'emballe, ses doigts cherchent son arme. Sa main tape sa cuisse. Elle en est sûre. Le fusil était là. Elle ne baisse même pas les yeux et sa main change de direction. "Salut toi." Ses doigts ripent à sa ceinture, où les bandages s'accrochent aux passants. Un gémissement lui échappe, elle n'a pas le temps d'attraper le manche de son couteau que la menace disparaît. La tête a volé. La tête a parlé. Ça n'a aucun sens. Les trois constatations mises bout à bout déclenchent un mouvement de panique plus généralisé encore. Elle inspire et expire, rien ne semble contenter ses besoins en oxygène quand la silhouette qui se tenait dans l'ombre l'attrape par les cheveux.
Il y a un moment où la crise se calme : c'est l'instant où son regard terrorisé croise celui de son ravisseur, et qu'elle obtempère, soulève sa carcasse pour s'agenouiller et rendre la douleur qui picote son cuir chevelu un peu moins forte. "Ton sac me fait de l’œil, darling, il va falloir que tu me laisses te l'emprunter." Il a l'air, il sonne, il se comporte comme un malade. C'est tout ce que son cerveau peut produire comme observation. Son instinct lui dit de ne rien tenter de stupide, que cet homme qui se tient devant elle la mettra au tapis en moins de deux secondes. Et son instinct a sûrement raison, mais pourtant tandis qu'il se recule, que la joue du brun frotte contre la sienne, Arte esquisse un geste désespéré. Violemment, brusquement, dans une cohue des sens absolument monstre qui fait qu'à la fin elle n'est plus sûre de l'endroit dans lequel ses dents se plantent, elle se grandit pour faire saigner le survivant. Elle pense l'avoir eu à l'oreille, mais la brunette ne s'arrête pas pour constater les dégâts : elle profite de l'effet de surprise pour se soustraire à l'emprise du malade et cherche avec empressement son M16. Abandonnée à la constatation qu'elle ne le trouvera pas dans l'obscurité, la brune se saisit de son couteau quand elle se relève, face au malade. "Rends-moi mon arme ou j'te démonte," elle fait, sa menace brisée par la fatigue.
Il y a de l'appréhension, de l'anxiété, parce qu'il découvre enfin pour de vrai la proie qu'il a tant observée, un peu à la manière d'un gamin qui déballe ses cadeaux de noël. Est-ce qu'elle va se battre ou tout simplement s'abandonner à la vue du cinglé qui vient de la réveiller ? Pour son propre bien, il faudrait qu'elle reste tranquille, qu'elle se laisse voler sans répliquer, parce que Mo sait qu'il sera capable du pire et qu'il lui est tout bonnement incapable de se contrôler. Elle est jolie, la fille, et ce serait dommage qu'il ait besoin de l'amocher.
C'est au moment même où il se dit qu'elle va se soumettre et qu'elle ne tentera rien qu'elle frappe, visiblement sortie de la stupeur des premiers instants de leur rencontre. Mo veut se reculer et elle plante ses dents dans son oreille, lui arrachant un grognement de douleur qu'il ne peut réprimer. Instantanément, la douleur gravit les échelons du supportable et il a le réflexe de porter la main à son oreille. C'est chaud, c'est mouillé. Voilà qu'il saigne, c'est bien fait. Les mots viennent frôler ses lèvres mais aucun son ne sort de sa bouche, le corps encore tout engourdi par la douleur: petite pute. C'est qu'elle sortirait ses griffes, la demoiselle. Bien loin de se laisser abattre, il essaie tant bien que mal de se contrôler, et abandonne son oreille à son triste sort, laissant le sang couler. Pendant ce temps là, elle n'a pas filé, mais cherche fébrilement autour d'elle le flingue que Mo lui a dérobé. Oh, tu peux toujours chercher, poupée, il n'y a rien ici qui saura t'aider. Redressée, un couteau dans les mains, elle se met à le menacer. « Rends-moi mon arme ou j'te démonte,» La réponse de Mo surprendra peut-être autant l'inconnue qu'elle le surprend lui-même, il est pris d'un fou rire incontrôlable, un peu trop bruyant pour les rôdeurs aux alentours, un peu trop instable pour venir d'une personne saine d'esprit. Là est le problème. Il est bien loin d'être sain d'esprit, et sous le clair de lune, l'oreille mutilée, il doit avoir l'air d'une bête déchaînée en proie à une crise de rire dans un monde où tout l'humour semble s'être échappé.
Le rire s'arrête aussi sec qu'il est apparu, et le visage de Mo devient froid, impassible, ses yeux inanimés. Il découvre, qu'au final, il avait envie qu'elle se débatte, qu'elle montre ses dents et qu'elle ne se laisse pas faire, parce que ça ajoute du piment, et qu'il semble adorer ça. Il découvre de jour en jour des parties de lui-même qu'il aurait préféré ignorer, parce que c'était peut-être plus simple de se réveiller sans le moindre souvenir et sans savoir qui il était sans savoir quel genre d'esprit pervers habitait son corps fatigué. Mais ses pulsions le ramènent à la réalité, et, l'oreille sanglante, le combat promettant d'être mouvementé, il se sent vivant, pour de vrai, le cœur palpitant à n'en plus finir et les veines remplies de ce qu'on croirait être de la drogue dure. Maintenant entre la demoiselle et lui une distance de sécurité, pour qu'elle ne puisse l'atteindre de son couteau, il se tient face à elle, dominant l'espace de sa folie qu'il ne prend pas la peine de cacher. «Tout doux, chaton, ton flingue est en sécurité. Tu ne vas pas oublier les bonnes manières quand même ? » Les mots sont doux mais le ton est froid, glacial même, c'est loin d'être bon signe pour l'inconnue. Il joue un jeu, comme d'habitude, pas trop sur d'où ça le mènera, mais tant que c'est sur le chemin des emmerdes, il se sait sur la bonne voie, il ne connait que ça. « J'suis vraiment à cheval sur la politesse. Si t'apprends pas à fermer ta jolie bouche, je vais faire en sorte que tu ne puisses plus l'ouvrir. » Il laisse la menace planer dans l'air, ses lèvres encore ouvertes promettant qu'elle n'est pas terminée. Un léger silence suit, puis il termine: « De manière définitive. » Sur ces belles paroles, il juge bon de mettre en avant la machette qu'il garde dans un étui le long de sa cuisse, en posant une main dessus. Il espère que ça servira à l'inconnue pour la dissuader de tenter quoi que ce soit avec son maigre couteau, quoi que les poings de Mo pourraient être un atout tout aussi dissuadant.
Un pincement de douleur le soudain prend à l'oreille et il ferme les yeux un instant, tentant tant bien que mal de se concentrer pour faire abstraction de cette petite mésaventure. Quand il rouvre les yeux, il efface la grimace qui trône sur son visage, et demeure ferme, tendant un bras devant lui pour récolter le cadeau qu'il veut s’octroyer. « Alors maintenant je me répète, et c'est la dernière fois: ton sac. Tout de suite. » Un 'sinon...' non prononcé demeure dans les airs, mais il est persuadé que l'inconnue a assez de jugeote pour imaginer l'étendue de ce qu'il pourrait lui faire, si elle l'y poussait.
Le visage d'Arte se vide de toute émotion à mesure que le rire de l'inconnu gagne en intensité. Ses doigts se resserrent sur le couteau mais la surprise, et son état il faut le dire, font qu'elle ne saurait pas asséner le premier coup si elle essayait. Plutôt elle dévisage l'homme au clair de lune comme s'il s'agissait de la première fois qu'elle en croisait un de son espèce. Elle n'est pas juste surprise par l'expression qui transforme les traits de l'homme d'une terrible façon : elle est complètement horrifiée par la folie qui naît progressivement dans son regard. C'est cette folie, bien plus que la détresse qu'a causé le vol de son arme, qui fait qu'elle n'ose plus bouger l'espace de quelques secondes. C'est cette folie qui fait qu'elle apparaît chaque moment plus pâle que le précédent. C'est cette folie qui fait qu'elle tanguerait presque sur ses pieds. C'est cette folie qui lui fait penser que pour elle, ça y est, tout est perdu. Et une personne qui n'a rien à perdre... N'a vraiment rien à perdre. L'inconnu a raison de prendre ses distances. Il ne sait pas quelle sorte de bombe il vient d'amorcer.
La jeune femme réaffirme la prise sur le manche de son couteau. "Tout doux, chaton, ton flingue est en sécurité. Tu ne vas pas oublier les bonnes manières quand même ?" La remarque lui arrache un sourire amer ; le médecin souffle bruyamment. Il se fout de sa gueule, c'est pas possible... Il ne devrait pas d'ailleurs ; certes elle n'est pas en position de force, mais elle sait se battre. Elle n'aurait pas survécu jusque là sans ça. "J'suis vraiment à cheval sur la politesse. Si t'apprends pas à fermer ta jolie bouche, je vais faire en sorte que tu ne puisses plus l'ouvrir... De manière définitive." C'est carrément le soucis des tarés, Arte se dit, ils parlent beaucoup trop. Il doit trouver à tout ceci quelque chose de poétique peut-être : elle n'est pas de ceux qui comprendraient de toutes manières, la brune, elle, ne s'épanche jamais en paroles inutiles. Elle est plus portée sur le geste que le verbe. Les menaces, du fait, ne l'arrêtent pas. Quand le brun ferme les yeux, visiblement affligé par la douleur, le médecin esquisse un pas et les muscles de son avant-bras se contractent. Elle est prête à le trouer à l'abdomen. Il ne s'en remettrait pas (du moins pas sans soins immédiats et sans anti-biotiques)... Arte est bien placée pour le savoir.
Il fait encore savoir son désir de récupérer le sac. Arte ricane salement, agacée par son audace, mais se ressaisit rapidement. Elle soupire, fait mine de ranger son couteau à sa ceinture. Elle croise le regard de l'inconnu et essaie de traduire avec le sien ses intentions - seulement les meilleures, tandis qu'elle fait un pas en arrière. Les mains levées comme pour se rendre. Les mains levées comme une sainte. Son bras se tend vers l'arrière ; ses doigts crochètent la bretelle du sac à dos. Elle est à un iota de lui donner ce qu'il veut : sans faire plus d'histoires que ça, sans faire couler une goutte de sang de plus.
Il y a un moment où tous les deux doivent savoir que ça ne peut raisonnablement pas se passer ainsi.
Et il y a l'instant d'après. "Tu te fous vraiment de ma gueule..." crache la brune. Ça part d'un coup, sans prévenir : elle détruit l'espace entre eux deux dans un élan désespéré. Son poing s'écrase dans la joue de son agresseur. Sa phalange racle la pommette. Sa phalange dérape dans l’œil. Le brouhaha a remplacé tout ce qui est rationnel dans sa tête ; la violence lui remplit l'espace entre les deux oreilles. Ses pulsions cardiaques s'emballent, ses respirations elle les retient. Elle sait que l'adrénaline ne la fera pas aller bien loin alors Arte décide d'en finir là, sur le bord de la route, avant que le bruit de leurs désaccords n'ameute trop d'intéressés. Son genou vient frapper dans le ventre de l'inconnu. Une seule fois. Elle espère juste y être allée assez fort pour lui couper le souffle quand elle balade hâtivement ses doigts sur sa ceinture, à la recherche du fameux couteau. "Putain..." Arte n'est pas adroite quand elle est fatiguée : la lame luit sur le bitume à quelques cinquantaines de centimètres de ses pieds.
Spoiler:
Comment j'te donne tellement l'avantage quoi.. Hésite pas à dire si j'me rends la tâche trop facile. :marisa:
egotrip
Invité
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Sujet: Re: mauvais augure (round one) Jeu 2 Mar - 19:09
ARTE & MO
BABY, CHEER UP. IT'S ONLY GOING TO GET WORSE.
Il lance un ultimatum, on ne peut plus précis. Il sait qu'il peut lui faire beaucoup de mal, et elle doit certainement le savoir aussi, alors il vaudrait mieux pour elle qu'elle obtempère sans essayer de jouer les héroïnes. Malgré la fatigue apparente dans le regard de la jeune femme, fatigue qui se lit d'ailleurs également sur le moindre de ses traits un peu trop pâles, elle semble bien prête à vouloir le frapper de nouveau, ça se sent, qu'elle ne se laissera pas faire. Pourtant, l'espace d'un instant, le temps reste figé lorsqu'elle range son couteau à sa ceinture, croisant le regard de Mo, levant également les mains en l'air pour signifier qu'elle abandonnait le morceau, qu'il avait gagné. Alors, ça allait vraiment se passer comme ça ? Une sensation étrangement désagréable se fait ressentir dans la gorge du sadique, un sentiment sur lequel il n'arrive pas à mettre le mot correct depuis qu'il s'est réveillé sans le moindre souvenir de son passé. C'est presque comme s'il était déçu d'avoir vaincu, déçu de ne pas avoir à se salir les mains, cette fois.
La jeune femme commence à retirer la bretelle de son sac à dos, et Mo se dit que c'est bon, il n'aura pas à user de ses poings et la laisser sur le côté de la route, salement amochée. Cette petite insolente lui a tout de même bien endommagé l'oreille, elle pourra s'estimer heureuse de s'en tirer sans la moindre égratignure. Le temps semble soudain passer au ralenti, les deux survivants se jaugeant du regard, attendant le moindre signe de la part de l'autre pour attaquer.
« Tu te fous vraiment de ma gueule... » lance-t-elle d'un coup, puis, la situation change du tout au tout. Le calme apparent et l'attente du dénouement laissent place en l'espace d'un éclair à une rage insoupçonnée de la part de la brune. Avant même que Mo ne puisse réagir, elle réduit presque à néant le distance de sécurité entre eux, envoyant par la même occasion son poing voler dans la figure de son adversaire, lui arrachant un grognement de douleur, surpris. Elle a bien choisi son côté, celui de son oreille mutilée, et Mo a l'impression pendant quelques secondes que sa tête va exploser à cause des sifflements que le coup provoque dans son cerveau. Sur le point de se secouer pour lui rendre cet affront, sa rage promettant qu'elle les recevra en mille fois pire, elle lui assène un coup de genoux au creux de l'estomac qui vient le plier en deux. Le souffle coupé, il est à sa merci, atrocement conscient qu'il lui faudra de trop longues secondes pour se remettre de ses attaques; de longues secondes pendant lesquelles elle pourrait dégainer son couteau et en finir avec lui.
Mais ça ne vient pas. Inspire, expire. Réprimant un haut-le-cœur, il se redresse, et lit dans le visage de l'inconnue que quelque chose ne se passe pas comme elle l'aurait souhaité. Elle pousse un juron. La réponse est immédiate, et c'est un revers de la main droite qui vient s'écraser sur le joli visage de la brune, sa force envoyant valser sa tête sur le côté. On dirait presque qu'il a fait ça toute sa vie, tellement c'est irréfléchi, naturel, comme un geste qu'il aurait déjà répété des centaines de fois. Si son ventre, sa pommette et son oreille lui font un mal de chien, la douleur que vient lui apporter sa gifle à la main est presque jouissive. Il est rempli de rage, et pourtant son extérieur ressemble à celui d'un iceberg. Une de ses mains vient s'agripper de nouveau la tignasse de la brune, profitant qu'elle se remette du choc de son coup pour la prendre par surprise. Sans trop calculer ses mouvements, il approche son visage du sien en lui tirant sans scrupules les cheveux, et ils se retrouvent un instant comme s'ils étaient sur le point de s'embrasser. « Ma douce... » souffle-t-il contre ses lèvres, susurrant ce mot doux qui, sorti de ses lèvres serrées, n'annonce rien de bienveillant. «T'aurais jamais du faire ça. » Voilà une promesse de représailles qui ne vont pas tarder à tomber.
De son pied droit, il vient écarter les jambes de la demoiselle au niveau de ses pieds, violemment, et achève de lui faire perdre l'équilibre en enroulant sa propre jambe à la sienne, se servant aussi de ses cheveux comme levier pour la faire se retourner d'un coup sec. En une fraction de seconde, le torse de Mo se retrouve contre le dos de la jeune femme, et c'est un peu comme s'ils performant une sorte de danse, ce combat, avant qu'il ne vienne lui asséner un coup de pied dans le mollet, la poussant à genoux. Puis il achève de prendre le dessus en l'envoyant carrément au sol, son propre corps tombant lourdement sur elle. Elle chute tête la première, et Mo croit bien avoir entendu quelque chose craquer, certainement son nez. A califourchon sur sa victime, il jette un œil sur son futur butin, ce sac qu'il convoite tant, en se disant qu'il y a plus bas un autre butin dont un pervers plus poussé que lui aurait pu s'emparer. La main toujours empoignée à ses cheveux, il l'immobilise de son poids et lui contraint de relever la tête pour observer au loin la lame de son couteau qui luit sur les feuilles mortes. «C'est ça que tu cherchais ? » ricane-t-il, savourant d'avoir repris la situation en mains. « Tu croyais vraiment pouvoir te foutre de ma gueule comme ça ? Tu pensais pouvoir me buter ? T'es bien dans la merde, maintenant. » commence-t-il, se jouant d'elle, froidement. Il approche lentement sa bouche de l'oreille de sa victime, et quand il parle de nouveau c'est dans un murmure des plus effrayants. « Tu sais, j'pourrais t'étouffer, là. Te violer sauvagement. Te mutiler avec ton putain de couteau jusqu'à ce que t'en oublies ton prénom. » Il marque une pause, tenant à ce qu'elle s'imagine exactement à quel point il pourrait l'anéantir. «Et par bonté, je vais me contenter de te voler tout c'que t'as. Mais j'veux que tous les soirs qu'il reste à ta minable vie, tu ais mon visage en mémoire juste avant de fermer les yeux pour t'endormir. Que tu penses à quel point j'aurais pu te détruire. » La voix s'est faite plus douce, presque comme une berceuse, comptine qu'il espère avoir gravé à jamais dans la mémoire de sa victime.
CODAGE PAR AMIANTE
Spoiler:
B'jouuur m'dame, vous aviez commandé de la violence physique et mentale...? Vous voilà servie. Duuuh j'ai l'impression que c'est confus et/ou peu probable. Dis moi si tu comprends quelque chose à mon charabia ou s'il faut que je change, mais en gros il lui met un revers, lui tire sur les cheveux pour qu'ils soient tout prêt l'un de..........
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Sujet: Re: mauvais augure (round one)
mauvais augure (round one)
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