Un bonbon ou un sort ? (Plexis)

Invité

Un bonbon ou un sort ?

Alexis & Paige

« Ne racontez jamais rien à personne. Si vous le faites, tout le monde se met à vous manquer. »

Le corps encore endolori par les derniers heurts qu’elle lui a infligés, Paige se traîne tant bien que mal jusqu’à sa tente. Malgré les apparences, elle s’en sort plutôt bien. Elle a mis une sacrée raclée à l’autre, l’autre dont elle ne sait même pas le nom. Mais cette conne s’est plutôt bien débattue. Elle a surtout réussi à atteindre une ancienne blessure, qui n’avait pas encore eu le temps de cicatriser. Quelques jours seulement qu’elle est dans cette foutue Carrière et, déjà, elle s’est fait des ennemis. Il faut dire qu’elle n’a pas vraiment cherché à se faire apprécier. Mais elle s’en fiche, Paige. Elle ne s’est pas installée ici pour se faire des amis. Tout ce qui l’a attirée dans ce camp, c’est de se dire qu’il est assez sécurisé pour lui laisser le temps de se soigner, sans pour autant qu’on vienne la faire chier. Enfin, ça, c’est ce qu’elle croyait, jusqu’à ce que cette blondasse vienne lui prendre la tête pour rien. Quand elle arrive enfin jusqu’à sa tente tant bien que mal malgré la pénombre, la jeune femme se débarrasse sans gêne de son tee-shirt pour constater l’étendue des dégâts. C’est bien ce qu’elle craignait. Sa blessure recommence à saigner. Elle attrape un bandage pour tenter d’arrêter ça, mais elle ne fait qu’empirer la chose. – Putain de merde. Qu’elle lance, passablement agacée. Elle doit fermer cette foutue plaie avant de se chopper une infection. Manquerait plus qu’on vienne lui demander des comptes pour s’assurer qu’elle ne soit pas touchée par un rôdeur. Le seul hic, c’est qu’elle n’a rien pour se recoudre. Ni même quelque chose pour la désinfecter. Elle réfléchit, juste une seconde, avant de penser à la conversation qu’elle a entendue l'après-midi même. Il y a ce camp, Olympia. Ils ont l’air un peu perchés, mais ils ont une infirmerie. Ils accepteraient, apparemment, de soigner les autres, peu importe d’où ils viennent. Paige, elle n’y croit pas trop. Elle a tellement tendance à se méfier d’absolument tout le monde depuis toujours que l’idée lui semble totalement incongrue. Mais, par contre, elle croit davantage au fait qu’ils aient une infirmerie. Elle a sa solution. Il faut juste qu’elle parvienne à s’immiscer là-bas sans être découverte mais ça, ce n’est pas un problème. La survie lui a aussi bien appris à se cacher qu’à se battre. Sans plus attendre, elle remet son tee-shirt, range son couteau contre la sangle de sa ceinture puis prend la direction de ce fameux camp. Elle se fait discrète, aussi féline qu’un chat. Et heureusement, parce qu’une fois devant, elle remarque vite les barrières en tôle qui protègent les lieux. Grimper ne serait pas un problème en temps normal, elle est aussi agile qu’un chimpanzé. Mais, avec sa blessure, c’est beaucoup plus compliqué. Et les gardes qu’elle voit aux alentours n’aident pas. Il lui faut un bon bout de temps pour réussir à passer le mur. Une fois à l’intérieur, c’est plus facile. A cette heure avancée, tout paraît assez calme. Elle déambule un peu sans savoir où elle se trouve, mais l’endroit est plutôt pas mal. On dirait presque un petit village d’antan. Elle ne sait pas si elle doit être jalouse ou rassurée de ne pas y être. Mais elle n’a pas le temps pour faire la visite. D’autant plus que lorsqu’elle a escaladé ces barrières, les saignements de sa blessure ont repris, de façon beaucoup plus abondante. Enfin, elle arrive à l’infirmerie. Elle se faufile à l’intérieur, évitant soigneusement le coin des malades pour retrouver l’autre pièce et, surtout, le matériel à sa disposition. Elle jette un coup d’œil aux lieux mais approche très vite de l’armoire contenant les médicaments. Elle est tentée de se servir mais, d’abord, elle doit trouver ce dont elle a le plus besoin. Elle essaye d'ouvrir, mais elle constate très vite que c'est fermé. Elle n'a même pas le temps de râler qu'elle entend du bruit, à quelques mètres seulement. C’est très minime, au point qu’elle se demanderait si elle n’a pas rêvé si la vie ne lui avait pas appris à être aussi sur ses gardes. Sa main descend déjà contre son couteau, rangé dans son dos, juste au cas où.

(c) DΛNDELION

Invité

Paige & Alexis

I'll find somebody like you

Olympia. Cela faisait un tout petit peu plus de deux semaines maintenant qu’Alexis y vivait, et elle se posait énormément de questions. Bien évidemment, vivre ici relevait d’une nécessité. Elle ne pourrait pas toujours vivre seule dehors, c’était impossible, et les groupes qui errent dans les rues, elle en avait croisés bien trop déjà. Ils étaient dangereux, pour la plupart. Bien trop dangereux. Peut-être qu’elle aussi, en réalité, mais elle, elle était seule. Seule, comme elle l’avait toujours été. Et elle le savait bien, Alexis, seule, ses chances de survies s’appauvrissaient de jours en jours. Elle en était consciente, et plus encore, elle sentait la fatigue la gagnait. Parce qu’elle, elle ne luttait pas seulement depuis le début de l’épidémie, elle luttait depuis toujours. Elle luttait depuis sa naissance, et l’enfer, elle l’avait connu bien avant tous les autres. C’était peut-être pour cette raison, qu’aujourd’hui, malgré le fait qu’elle ait été recueillie par Olympia, elle restait observatrice, ne parvenant pas à donner sa confiance à quiconque. Elle le sait, elle le sait mieux que personne, Alexis, le monstre, le vrai, c’est l’être humain. Et derrière sa carapace de fille forte, elle en a peur, toujours marquée physiquement et mentalement par les sévices qu’elle a subit par le passé. Elle tente tout de même de rester à sa place, de ne pas faire d’histoires et s’occuper de ce qu’on lui demande. L’infirmerie, en l’occurrence. C’est le travail qu’on lui a confié. Un comble de l’ironie, de passer la journée à s’occuper de personnes lorsqu’on a peur des être humains. Et elle en est persuadée, jamais personne ne parviendra à l’apprivoiser. Après tous, elle a déjà bien trop espéré, elle a déjà bien trop attendue des choses qui n’arrivaient jamais, des miracles, et désormais, elle n’était plus une petite fille. Elle était une jeune femme, une jeune femme brisée qui ne pensait plus qu’à survivre, et peut-être qu’elle était devenue un monstre, elle aussi avec le temps, un monstre comme celui qui lui faisait peur autrefois. Et peut-être qu’elle n’avait pas envie de s’ouvrir aux olympiens par peur de ce qu’ils pourraient penser d’elle, par peur d’être rejetée à nouveau. Elle se contentait simplement de faire profil bas. Et aujourd’hui ne faisait pas exception. Il était temps pour de se diriger l’infirmerie, elle traversa alors la pièce où se trouvait les patients pour rejoindre celle qui renfermait le matériel et les médicaments. Mais alors qu’elle venait d’ouvrir la porte, elle tomba sur une femme, qui, elle pouvait le voir rapidement, n’était pas une Olympienne. Qui es-tu, toi ? Alexis ne comptait pas se mettre à hurler, à alerter les gardes, non, parce qu’elle n’était pas effrayée et parce qu’elle attendait tout d’abord des explications. Sa place n’était pas ici, c’était une évidence, mais à l’origine, la sienne non plus, après tout.

AVENGEDINCHAINS