shadows and puppets (charlie+mo)

Un arrangement qu'il n'utilise que rarement pour ne pas éveiller les soupçons dans ce clan où la rigueur et l'obéissance est parfois trop de mise. Charlie a besoin de sortir, de voir le monde même à l'agonie, de ne pas passer par les mêmes chemins et voir les mêmes choses tous les jours. Il deviendrait fou s'il n'était plus piqué de curiosité, si tout été écrit avant même qu'il daigne ouvrir les yeux sous le soleil du Texas.

Alors il a trouvé de quoi s'occuper de temps à autre en explorant les environs. Discrètement, mais plus de quelques heures et surtout quand les nouvelles sont mauvaises à propos des putrides monstres qui ne finissent jamais de se multiplier. La journée semblait assez calme lorsqu'il s'est extirpé de ses obligations pour aller vagabonder et sans doute ramener quelques trésors. Surtout pas de quoi fanfaronner auprès des autres Riders, mais pour sa satisfaction personnelle, quand l'astre du jour finit toujours par tirer sa révérence et qu'il permet aux petits secrets de se dévoiler avec retenue. Il a jeté son dévolu sur une petite boutique de bricolage, lui qui ne savait pas planté un clou correctement lorsque la vie était encore envisageable. Tranquillement, les mains presque dans les poches quand il ne peut se permettre un tel luxe à l'extérieur, Charlie arpente les rayons presque vides de l'ancienne boutique qui ne retrouvera sans doute jamais son utilité. Il s'arrête sur certains objets qui n'ont pas été pillés, sourit avec nostalgie en tombant sur des posters de famille s'attelant à des tâches simples de la vie courante avec une ponceuse ou autre à la main. Le genre de spectacle qu'on ne voit plus maintenant ou que l'on regarde d'un œil tellement différent qu'il n'est pas comparable. Charlie est au fond du magasin quand il entend qu'on y entre aussi. Il se terre par réflexe et sort la seule arme qu'il a emporté avec lui. Un long couteau de cuisine, de ceux de ces grands chefs pour une découpe presque trop insolente du poisson. « Et merde... » Ça pourrait être un inconnu, un isolé qui se cache des rôdeurs. Et ce serait déjà bien désastreux. Mais pire encore, l'autre pourrait être de son clan, le trahir et l'envoyer à la potence, sans autre forme de procès. Rien de bien réjouissant lorsque des cris de morts s'entendent au loin, qu'ils semblent se rapprocher quand le silence doit se faire roi pour ne pas trop les attirer.

Charlie s'approche doucement, se croit imperceptible quand il fait déjà trop de bruits et que l'homme se tourne au mauvais moment. Alors il le menace sans un mot parce que son arme suffit à parler pour lui. Mais l'inconnu masqué n'en démord pas. Il parle d'un machette que l'on peut aisément voir d'un coup d’œil et ne tremble même pas. Si lui cache son visage, il ne reconnait pas celui du déserteur pour quelques heures. C'est une sorte de premier soulagement mêlé à d'autres inquiétudes qui naissent dans un esprit qui a appris à ne faire que se méfier. « Ferme la alors. » Il chuchote plus qu'il ne parle parce qu'il sait que l’ouïe de ces choses est alarmante. Même si ceux qui arrivent ne sont pas nombreux, Charlie aimerait éviter le risque de perdre la vie pour les conneries d'un autre. Il abaisse son couteau en guise de paix fragile et de bonne foi et se rapproche des fenêtres pour tenter d'observer discrètement ce qui se trame dehors. « Ils ont pas l'air de nous chercher, j'propose de la jouer discret. » Alors il s'abaisse et se tourne pour s'appuyer contre le mur et s'asseoir à taire. Charlie soupire, il n'aime pas combattre ces choses même si c'est presque une habitude maintenant.