Sujet: you win or you die ft. Gabriel Sam 5 Nov - 22:55
you win or you die
gabriel x irina
« Allez putain ! Arrête de t’amuser, éclate-la ! » hurle le voisin de droite de la rouquine, poing brandit vers le ciel. Depuis deux bonnes minutes, il crache son excitation aux deux bougres qui s’affrontent dans l’arène ; un Chacal contre une prisonnière déjà en sale état. Le clou du spectacle approche. La batte balancée contre l’épaule, la tension est palpable dans la rangée des spectateurs qui n’attendent qu’une chose : que le fort domine le faible. Tous attendent le coup qui marquera la fin de cette joute sans merci. Le dernier sang. Pourtant, Irina n’a pas le cœur à hurler sa macabre soif avec les autres. Le regard figé sur la scène ensanglantée, ses ongles s’enfoncent farouchement dans la chair tendre de sa main. Elle se demande quand le connard à la batte finira le travail, quand il la libérera de ce sinistre spectacle qu’habituellement elle affectionne tant. Mais le coup ne vient pas. Il s’amuse. Il joue et se fait attendre de son public. Alors l’ukrainienne s’impatiente, et le rouge monte à ses joues d’albâtre sous le coup de sang qui menace de poindre à chaque instant. Elle se lève, se glisse à travers les rangs agités des Jackals en furie qui ne cessent de beugler à ses oreilles. Mais Irina n’entend rien d’autre que les battements désordonnées de son cœur, la chaleur qui se diffuse dans ses vaisseaux, la colère qui lui vrille les tympans. D'un bond, elle se glisse dans l'arène, tend le bras prolongé par le flingue qui décoche deux coups précis. L'un après l'autre. La fille s'effondre, le crâne percé d'une balle, suivit de près par le type qui s’ajoute au nombre de victimes tombées dans la journée. Passé la surprise de cette intrusion improvisée, les acclamations éclatent tandis qu’Irina s’éloigne sans même un regard pour son ouvrage funeste, empruntant la porte qui la conduit jusqu'aux « coulisses » de l’aire de jeu.
Les pieds traînant le long des cellules désormais vides, Irina cherche du regard la silhouette de Gabriel Rosario. C’est ici qu’elle compte le trouver, sans doute en compagnie des deux survivants de la session. Deux nouveaux membres dans leur groupe disloqué sans foi ni loi. Pourtant, Irina compte bien faire valoir ses droits sur eux. Des jumeaux. Elle avait escompté qu’ils quittent ce monde en ce jour glorieux, avec le panache convenant à des prisonniers. Mais ce n’avait pas été le cas, et ils avaient gagné le droit de vivre parmi eux. Une perspective insupportable aux yeux de l’ukrainienne qui prévoyait déjà une nouvelle exécution pour ces deux jeunes gens dont la capture avait été particulièrement périlleuse. Leur mort dans l’arène aurait été sa récompense. Une récompense qui lui avait glissé entre les doigts et qu'elle comptait bien reprendre. Son regard est enfin attiré par la carrure du Rosario. Et rapidement elle balaie les alentour : les jumeaux ont déjà déguerpis et Irina plisse le nez de mécontentement. « Gabriel. » Le mot claque sèchement dans l’air tandis qu’elle s’approche du frère de Marisa, déterminée. « Où sont-ils ? »
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Sujet: Re: you win or you die ft. Gabriel Sam 5 Nov - 23:44
Gail observe son frère avec une lueur incrédule dans le fond de l'oeil. Soit elle ne croit pas qu'ils aient survécu, soit elle ne tient pas encore Gabriel Rosario pour un Jackal. Ils sont couverts d'autant de sang, de tripes et de sueur. Ils pensaient mourir tous les trois, Gavin et elle inconscients de celui qui se dressait à leur côté. Personne ne le leur a dit, ils l'ont seulement compris passées l'adrénaline, la rage de survivre et la surprise de vaincre. Dans le ventre de Stonebriar, ils se retiennent ensemble de l'accuser. Gabriel les ignore, les mains dans un baquet d'eau sombre censé le rincer. Il y plonge les avant-bras, s'éponge le front et il reprend doucement son souffle. Sa poitrine est inexorablement gonflée de fierté. Encore une fois, il a survécu à l'arène. Mais ce n'est pas inhabituel. Habituellement, il est l'unique survivant. Les prisonniers qui rejoignent les Jackals ne sont pas légion. En fait, ils tiennent plutôt de la légende. Cette fois-là, Gabriel a largement aidé à l'écrire. En d'autres circonstances, ils auraient été exécutés passé leur triomphe. « Ils vont vous haïr. » Ni Gail ni Gavin ne paraît surprise, ou n'est-ce que prendre en compte sa mise en garde. Ils viennent de battre l'aire de jeu, et ça vaut bien de se débarrasser de l'inquiétude pour une poignée de minutes encore. « Ils vont aussi essayer de vous tuer. » Le plus sage pour eux serait probablement de fuir le centre commercial à la première occasion – une chance qui ne devrait pas se renouveler plus d'une seule fois. Néanmoins, le roi a d'autres plans. « Je peux faire que ça n'arrive pas. » À présent, il lève un regard brusque vers le frère et la sœur. Gavin a entouré Gail d'un bras qui la protège moins qu'il ne la dissuade. Elle, elle le voudra. « Je vous conseille d'accepter, il dit avec un mouvement d'épaules. Mais vous êtes libres, maintenant... » Un mince sourit s'épanche sur sa bouche, qu'il balaie du revers de sa main sale. Ils prennent l'offre sans y répondre, et ils disparaissent selon ses indications.
Le grondement monstrueux de Stonebriar peine à tarir. Depuis les cellules, Gabriel peut le percevoir, chuintant, sifflant. La nouvelle se répand, et des rumeurs qui la décorent. Parce qu'il ne l'a jamais fait, il ignore comment s'y prendre. Il ne peut décemment pas les suivre, et encore moins leur assigner une quelque protection physique, concrète, humaine. La plupart de ceux qui lui sont normalement fidèles les voudront morts, pareils à leurs comparses. Or, de toutes les récriminations qu'il attend, il est piqué que ce soit elle. « Irina. » Il lui répond avec raideur, sans la consulter du regard. Il n'aime pas le ton qu'elle emploie contre lui, mais il juge inutile de le lui faire savoir. « Ils-qui ? » Dans l'air humide du sous-sol, Gabriel secoue ses mains sans pouvoir les sécher. De dépit, il les frotte contre son pantalon immonde, plein de matières visqueuses, liquides, compactes. Le dégoût ne lui va pas très bien, mais il prend doucement l'air pour la faire baigner dans sa morgue. Il ne lui rend son attention qu'a minima, quand il estime qu'il ne peut plus s'occuper autrement. Alors il braque un sourcil défiant, légèrement dédaigneux, l'allure de vouloir entendre ce qu'elle n'a pas intérêt à dire.
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Sujet: Re: you win or you die ft. Gabriel Dim 6 Nov - 8:46
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gabriel x irina
Plantée à quelques mètres de lui, Irina glisse la crosse du flingue dans l’étui pendu à sa ceinture. Elle grince des dents alors qu’il veille bien à ne pas lui répondre, évitant son regard pour lui montrer à quel point sa récrimination est insignifiante à ses yeux. Il n’aime pas qu’elle lui parle ainsi. Elle le sait, elle le sent. Pourtant la slave n’est pas du genre à se laisser intimider par les quelques manières du Rosario – momentanément inconsciente du danger qu’il peut représenter. Ils qui. Est-il seulement sérieux en lui posant la question ? Ou bien est-ce une échappatoire qu’il lui offre avec grâce, avant qu’elle n’atteigne le point de non-retour ? Irina ne dit rien pendant quelques secondes, laissant sa réponse en suspens avant de s’engouffrer dans la brèche déjà largement ouverte « Tu sais très bien de qui je veux parler. » Et oui, évidemment qu’il le sait. Gabriel est bien des choses, mais il n’est pas stupide. Du moins pas dans le sens traditionnel du terme.
Les doigts de la rousse tapotent frénétiquement le tissu du jean élimé, sali par le temps et les services rendus tandis qu’elle cherche du regard une trace des jumeaux, attentive. L’insupportable sentiment d’échec, doublé par le mépris de Gabriel ne fait que rendre la situation plus insoutenable encore. Alors Irina pince ses lèvres qui s’étirent bientôt en moue froide, lui octroyant cet air dédaigneux qu’il a décidé de lui offrir dès le début de leur conversation. Elle jette sans un regard en arrière « Leur mort m’appartenait. Et elle m’appartient toujours. » Quelques pas esquissés sur sa droite, et elle se rapproche du Rosario souillé par les entrailles et le sang de ses victimes de l’arène. Entre ses deux mâchoires blanchâtres férocement contractées, Irina laisse percer encore quelques mots incriminant « Ils sont à moi Gabriel. Je veux qu’ils retournent dans cette putain d’arène, et qu’ils crèvent comme ils auraient dû le faire il y a quelques minutes. » Elle pense que ce choix lui appartient. Qu’elle a la liberté de décision sur les « biens » rapportés à la sueur de son front, à la fureur de ses armes. Elle croit encore qu’ils dépendent d’elle et de ses choix. Et elle a choisi que la mort serait pour eux la meilleure des fins. Mais leur destin est déjà scellé, le frère Rosario a déjà pris sa décision. Selon les lois de l’arène, ils sont libres. Cependant la rousse ne l’entend pas de cette oreille et porte à nouveau sa réclame « Je les veux. »
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Sujet: Re: you win or you die ft. Gabriel Dim 6 Nov - 22:51
Il sait très bien de qui elle veut parler. Il sait aussi qu'il n'a aucun ordre à recevoir d'Irina. Couvert d'entrailles et maculé de sang, Gabriel est surtout épuisé et repu de triomphe. Il peut sentir les douleurs musculaires dans ses bras, sa poitrine et ses jambes. Son pouls n'a pas encore tari, tout son être bat encore pour la survie, la guerre, et le meurtre. Aussi, et inspectant chacune des nuances qu'elle présente (et sa figure ne laisse pas beaucoup de place à l'imagination), il tranche que personne ne viendra lui gâcher son plaisir. Et personne commence à Irina Romalenko. « Ah, leur mort t'appartient ? » Les mots ont une tonalité perplexe qui ne sied pas très bien au roi fou de Stonebriar. Le scrupule faux, il en veut davantage ; il veut tout entendre et tout de suite. L'ukrainienne n'est certes pas illisible. En outre, ils se connaissent suffisamment pour qu'il anticipe la violence qu'elle va lancer sur lui. Et elle répète, répète qu'ils sont à elle, et le fait frémir, pince les lèvres. Jusqu'à maintenant, il ne s'était jamais interrogé sur la provenance de Gail et de Gavin. Quelle importance ? Il n'avait pas non plus imaginé que leur braconnier se soucierait suffisamment de leur sort pour accourir les réclamer. Jusqu'à il y a vingt minutes ou une demi heure, il ne s'imaginait pas qu'il les aiderait à survivre à l'arène et, par voie de récompense, à rejoindre les Jackals.
Comme elle s'approche, il retient son écart. Reculer serait une mauvaise idée et, du reste, il n'a pas plus peur d'elle qu'elle n'a peur de lui. Pourtant, ils le devraient probablement. Sans pouvoir mettre de date précise sur leur rencontre, Gabriel s'est fréquemment demandé lequel des deux parviendrait à tuer l'autre. S'ils le voulaient, lequel des deux ? Un coup d'oeil vers le flingue qu'elle a coincé à sa ceinture, et il détermine qu'elle a d'excellentes chances sans avoir de bonne raison. Gail et Gavin, s'ils valent soudainement quelque chose pour lui, sont tout à fait insignifiants. Alors les pupilles sombres soutiennent les pupilles froides, et son silence soutient le laïus. Il est hors de question qu'ils y retournent. Ni maintenant ni jamais. D'abord, ça irait contre le peu de lois que possède Stonebriar. Ensuite, il l'interdit purement et simplement. Alors Gabriel réduit la distance. Il est plus grand qu'elle, et il met cette hauteur au profit de son murmure : « Qu'est-ce que tu m'offres en échange ? » Il penche vers Irina. La courbe de sa bouche n'ébauche pas tout à fait un sourire. « Si tu les veux tant que ça, il souffle avec lenteur, qu'est-ce que tu as qui puisse me convaincre de te les... rendre ? »
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Sujet: Re: you win or you die ft. Gabriel Lun 7 Nov - 14:40
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gabriel x irina
Telles deux statues de marbres, ils n’esquissent plus le moindre geste. Iris sombres et iris claires se côtoient, se défient, sans jamais céder un peu de terrain à l’autre. Irina n’a pas peur. Il n’a pas peur. Ils se jaugent en se demandant qui sera le premier à céder face à ce combat de géant. Mais c’est lui qui attaque le premier, faisant enfler chez la rousse quelques vagues de surprises. Un grondement fauve inonde la gorge avant de transpercer la barrière des lèvres sans qu’elle ne lâche les pupilles sombres du Rosario. « Un échange ? » Quelques secondes passe avant qu’elle ne rajoute gravement « Tu te moques de moi ? » La question n’en est pas une. Elle sait que Gabriel ne plaisante jamais vraiment. Elle sait qu’elle n’a pas le choix, et ses muscles se contractent sous cette sinistre réalité. Tendue comme un arc, l’ukrainienne ne fait pas l’erreur de lui tourner le dos lorsqu’elle esquisse un pas en arrière pour décrocher la ceinture qui retient l’étui de son arme. Irina ne parvient pas à desserrer les mâchoires, et ses dents impeccablement rangées se rencontrent sans cesse lorsqu’elle balance l’arme sur le côté. Elle s’offre déjà à la sentence du maître, cependant elle tente quand même moins pour le tester que pour le défier. « Je peux te proposer mieux que ça. Plus qu’un misérable échange je peux te donner un peu d’amusement. Si tu gagnes, je ne viendrais plus les réclamer. Si je gagne… » La phrase reste en suspens alors que ses lèvres frémissent d’impatience, un sourire étirant son visage à nouveau tandis que le regard brille déjà d’une certaine excitation « Ils seront à moi. »
Irina ne parvint plus à effacer le sourire qui noie son visage. Elle a conscience qu’elle peut éveiller son attention – voire son intérêt – si elle lui propose un défi de taille. Cela fait des années maintenant qu’ils se côtoient, se connaissent et se mesurent l’un à l’autre. Gabriel doit avoir conscience de ce qu’elle est capable de réaliser. C’est un challenge à sa mesure qu’elle lui soumet. Un challenge qu’elle se sent elle-même en mesure de relever. Elle ne fait pas l’affront de le lui imposer. Elle propose, suggère, et ajoute « Sauf si tu préfères te contenter de quelque chose que je pourrais t’échanger contre ces deux-là. » Le mépris transperce dans son ton, lorsqu’elle évoque le frère et la sœur, et ses mains viennent bientôt se fixer sur ses hanches en attendant la décision du Rosario, la fébrilité au creux du ventre et le rire aux coins des lèvres.
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Sujet: Re: you win or you die ft. Gabriel Lun 7 Nov - 23:39
Au frémissement des pupilles, elle s'attendait à autre chose. Certes pas à ce qu'il cède, puisque c'était peu probable. Même s'il ne tenait pas à Gail et à Gavin, s'ils n'étaient pour lui que des jouets passagers, son orgueil lui aurait interdit de les rendre. Irina doit le savoir. C'est adorable et adorablement désespéré d'être cependant venue à lui. Téméraire, également. Plus téméraire encore pour lui de soutenir l'affront.
« Un échange ? - Un échange, il acquiesce. - Tu te moques de moi ? »
Un souffle lui bouleverse la bouche, mais Gabriel n'abandonne rien sinon le rictus qui se serait bien vu être un rire. Il est curieux de ce qu'elle va faire. Avide, aussi. Et attentif. D'abord, il croit qu'elle s'apprête à cogner. Ce serait bien son genre. Un brin vicieux, mais tout de même franc. Néanmoins, le pas de retrait qu'elle s'accorde la débarrasse seulement du flingue. D'expérience, il dirait que ça ne la rend qu'un peu plus dangereuse – oh et, bien sûr, elle en a parfaitement conscience. Sans trop donner le sentiment de s'attarder ça et là sur toutes les alertes qu'elle envoie, Gabriel plante un regard égal dans celui d'Irina. Il l'écoute sans s'altérer. Comme elle le dit, ça n'a pas l'air déraisonnable, ou même stupide. C'est pire : ça semble être la meilleure façon, la plus sensée, de régler ça. Très juste. Ils ont tous deux leurs chances. Très équitable. Alors, le ton dégagé, Gabriel lâche platement : « Non. » Naturellement, elle le provoque, c'est toute l'essence de ce défi. Et, s'il est honnête avec ce qu'il ressent dans les recoins de son sale esprit, il a envie de répondre à la provocation. En réalité, il s'apprête à le faire : « Ils sont déjà à moi, alors qu'est-ce que j'y gagne ? » Les orbites sont couvertes d'obscurité, parce qu'y ruissellent la sueur et le sang déjà sec. Il est plein de miasmes, de crasse, et d'autres immondices encore. Il se sent terriblement apte, et prêt, à tuer quelqu'un ou seulement à le battre. « Voilà ma proposition : si tu gagnes, ils seront à toi. » En penchant vaguement sur le côté, Gabriel pèse son restant d'équilibre autant qu'il inspecte sa comparse sous un angle différent. Il espère démêler la colère de l'incertitude. Il espère entrevoir ce qui fait d'Irina, non pas l'adversaire redoutable que beaucoup ont raison de craindre, mais la femme ordinaire derrière. Inexplicablement, il l'aperçoit. Ou bien il l'imagine et, à vrai dire, ça ne fait aucune différence. « Mais si je gagne... » Gabriel ne lui laisse pas tellement le temps d'imaginer. Ce foutu rictus lui bouffe la bouche. « Tu t'en vas. »
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Sujet: Re: you win or you die ft. Gabriel Mar 8 Nov - 23:01
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gabriel x irina
Pendant quelques instants elle croit que ça va marcher, quelques secondes d’une espérance brève assassinée par le mot unique qu’il balance au milieu de la conversation. Non. La réponse tombe comme un couperet, et Irina perd le sourire qu’elle menace d’arborer de seconde en seconde. A dire vrai, elle ne sait pas si elle est surprise, ou si elle s’attendait à cette réponse tranchée. L’ukrainienne se contente donc de reprendre un semblant de contenance en enfonçant ses mains dans les poches de son jean crevé, dardant sur lui deux prunelles brûlant d’une nuance de rage de d’amusement. Les deux sentiments se côtoient parce qu’elle n’a pas peur de ce qu’il va lui jeter comme alternative. Au contraire. Elle l’observe marcher, parler, proposer, sans lui offrir aucune réponse autre que son attitude placide et détachée. Pourtant le cœur se gonfle déjà dans sa poitrine à la simple idée de ce qu’il va lui soumettre. Gabriel n’a pas la patience de la torturer lentement – pas maintenant en tout cas. Alors il lui jette les mots fatidiques. « Mais si je gagne... Tu t’en vas. » Irina hausse un sourcil, avant qu’un rire ne prenne sa gorge. Elle sait qu’il est sérieux, qu’il le fera si jamais elle lui laisse la victoire. C’est sa haine pour le frère et la sœur qui ne fait que croitre lorsqu’elle voit qu’il est prêt à la sacrifier pour pouvoir les conserver à son entière exclusivité.
Le rire meurt après quelques secondes, le sérieux de la situation retrouvé, le visage dévoré par une moue insolente, Irina secoue les épaules d’un geste désinvolte avant d’acquiescer. « Si t’es prêt à me jeter pour ça, je t’en prie ne te prive pas. » Elle fait passer le pull crasseux qui la réchauffe par-dessus sa tête, ne conservant qu’un t-shirt originellement blanc - désormais souillé - pour toute armure, et de balancer l'épais tissu là où gît encore le colt chargé dans son étui. « Mais je ne te laisserai pas la satisfaction de le faire facilement » qu’elle lâche sans rien montrer de cette peur qui lui bouffe à moitié les entrailles alors que l’autre moitié se partage entre excitation est rage. Elle ne veut pas laisser sa place. Elle ne veut rien laisser aux autres charognards de Stonebriar. Elle ne veut pas partir avec l’humiliation et le goût amer d’une défaite qui la menace à chaque instant tandis qu'elle se tient face à Gabriel. Un sourire renaît soudain tandis que ses lèvres murmures bientôt « Tant que tu me laisses l'honneur du premier coup. » qu'elle glisse, presque doucereuse alors que le poing s'élance pour le cogner dans la pommette avec autant de force qu'elle est en mesure de mettre dans ce coup. C'est la colère qui l'anime, celle de se voir dépossédée, humiliée, presque rejetée, avec autant de nonchalance et de facilité par un homme qu'elle a apprit à considérer avec le temps.
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Sujet: Re: you win or you die ft. Gabriel Jeu 17 Nov - 15:26
Il mettrait n'importe quoi dans la balance, pour peu que ça blesse l'arrogance d'Irina. Or, Gabriel ne possède rien contre elle. Ce qu'ils ont – si ça leur appartient seulement – tient tout entier dans Stonebriar. Le chaos. L'anarchie. Une goutte d'autorité dans ce marasme idiot gît dans la paume de Gabriel Rosario et il s'en servirait s'il fallait réellement exécuter l'exil de qui que ce soit. Il faudrait qu'il s'intéresse suffisamment aux autres pour cela. Il faudrait qu'il prenne un plaisir véritable à rectifier l'attitude de l'un de ses comparses. Irina Romalenko, en allant réclamer Gail et Gavin, vient d'accomplir cette curiosité. Et il étudie sérieusement la question après qu'il a déjà lancé l'enchère et précipité leur destin commun. Marisa, tout près de la voûte, ne s'y opposerait pas. Les alliés de l'ukrainienne, si toutefois elle en a, n'en feraient rien non plus ; quelle idée ce serait de retenir à Stonebriar quelqu'un dont Gabriel veut le corps mort ? Avec tout l'orgueil qu'elle contient, elle s'exécuterait certainement d'elle-même.
Si seulement tout ce théâtre n'était pas au conditionnel. Si seulement ça n'allait pas se produire...
Gabriel réalise que si (et un degré d'amertume le surplombe), lorsqu'il se tend excessivement, les réflexes émoussés par ses affrontements dans l'arène. Une pointe chatouille l'intérieur de sa poitrine, à la base des poumons. À chaque bouffée, c'est l'odeur du sang dans les geôles qui lui entre plus profond. Il n'avait pas senti la fatigue, et cette ride d'anxiété qui lui balaie la nuque. Parce qu'elle n'a pas ses précieuses lames mais qu'elle le surpasse largement, combattre Irina n'est qu'une question de résilience. À chaque coup encaissé, il l'épuise et il gagne. Il gagne. Qu'importe l'angle sous lequel il étudie sa victoire, elle est rompue à cette exercice et lui n'aime que les flingues, aussi ne s'essaie-t-il qu'à limiter l'impact, qu'à s'épargner l'importance des dégâts. Campé droit sur ses positions, son crâne tremble d'une souffrance sourde après qu'elle l'a salué de ses jointures. Comme il est déjà plein de son sang et de celui des autres, on ne voit pas l'entaille nouvelle cependant qu'il la sent : le picotement, d'abord léger, se répand comme une traînée de feu sous la peau. Il n'a plus aucun petit sourire. La douleur excite la haine, et Gabriel se plie pour l'empêcher de frapper encore. Le parking tourne autour de lui, un sale relent de mort à chaque inspiration. Il jette un œil sur le côté et il se rue sur Irina. Le choc des deux carcasses jetées l'une contre l'autre ne fait pas grand-mal. C'est différent quand Gabriel la renverse brutalement sur le sol. L'ukrainienne prend l'à-coup du béton et le poids de son ennemi. Lui ne fait rien pour la laisser se dégager, mais leur proximité l'empêche d'avoir de l'amplitude et de cogner mieux que ça les côtes. Les poings qui retombent mollement à chaque fois, Gabriel s'exaspère et redouble sans succès. Dans la débâcle, il bascule dos au sol. Son premier réflexe est de la repousser et de se ramasser. Si elle parvient à le bloquer, elle par-dessus lui, il est mort, ou l'état qui s'en rapprochera le plus. La défaite serait pire. Plus que ses nouvelles possessions, c'est son orgueil démesuré qu'il se doit de défendre. Alors ses semelles crissent sur le sol plein de sang et il se relève précipitamment, un grognement sifflant dans la bouche.
Il va dire quelque chose, les billes plantées dans les yeux d'Irina. Mais rien ne sort. Il n'y a aucun foutu mot pour dire à quel point elle n'aurait pas du faire ça.
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Sujet: Re: you win or you die ft. Gabriel Mer 4 Jan - 17:22
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gabriel x irina
Le coup résonne encore dans ses phalanges continuellement abimée depuis l’apocalypse qui s’est abattue sur leur monde. De sa vie, l’ukrainienne n’a jamais eu peur de frapper quiconque. Une seconde nature et des années d’études des sports de combats l’avaient rompu, et lui avait appris, à apprécier cet exercice, à appréhender et à anticiper les gestes de l’adversaire. Mais Gabriel était une exception. Il était furieusement dangereux. Et attaquer un des Rosario, s’était s’attaquer aux deux, et jamais Irina n’aurait voulu se retrouver dans une position aussi délicate. Elle ne pouvait se permettre de trop l’abîmer. Et si elle avait eu l’incroyable espoir de le faire plier dans ses récriminations sans user de violence, les gamins semblaient avoir gagné une première victoire en la contraignant à de telles extrémités. Pourquoi ? Elle ne pouvait sans doute pas le comprendre, et son cœur déjà ravagé par l’adrénaline ne réclamait qu’un peu plus de violence, et de sang sur sa peau. Maintenant il n’y avait plus qu’eux deux et ce défi qui flottait dans l’air, ce sentiment palpable de haine qu’elle avait éveillé en lui et qui brûlait dans le regard sombre du chacal.
D’un pas elle recule, se remet en garde les poings serrés devant elle et les jambes solidement ancrées dans le sol. Il lui faut peu de temps pour agir, et elle n’a qu’à peine le temps de se ressaisir qu’il bondit déjà sur elle, la renversant sur le sol en bêton. Le choc vrille sa colonne, et l’arrière de son crâne heurte la dalle et la sonne l’espace de quelques instants. Un grognement passe ses lèvres, et elle sent les mains de Gabriel s’abattre impitoyablement sur les os de sa cage thoracique alors qu’elle essaie de reprendre contact avec la réalité. Le silence religieux de la pièce est troublée par leurs souffles en saccade, leurs grognements, le contact de l’os sur la peau alors qu’ils tentent de se faire plier l’un l’autre. Irina tente de reprendre le dessus dans cette danse macabre, essaie de le frapper dans les côtes, mais le Rosario est plus costaud, plus lourd, et il bloque la moindre possibilité de mouvements. Elle presse ses hanches contre lui, cherche à reprendre le contrôle, à le dominer. En vain. Elle cherche à libérer ses mains, à pousser son torse pour reprendre un peu d’air, pour le frapper comme elle a envie de le faire. C’est ce sentiment d’impuissance qui lui est sans doute le plus insupportable et qui éveille en elle cette haine qui ne demande qu’à s’exprimer à travers ses poings.
Et lorsqu’enfin elle arrive à reprendre le dessus, à le retourner pour l’avoir entièrement à sa merci, le dur choc encaissé plus tôt se rappelle à l’ukrainienne, saisissant son crâne et la menaçant d’un vertige qui permet au Rosario de la repousser et de se redresser pour prendre un peu de distance. Irina glisse sur le sang au sol, se redresse de son mieux alors qu’un relent pestilentiel la prend à la gorge. Son regard heurte le sien quelques secondes encore alors qu’elle lui rend ce regard qui lui dit pourtant qu’elle ferait mieux de l’implorer immédiatement, réclamer son indulgence. Mais la rousse est trop fière pour se laisser abattre aussi facilement, plus solide aussi que sa frêle carrure le laisserait présager. Tremblante de colère, la respiration sifflante, son cœur fracassant sa poitrine, elle porte la main à l’arrière de son crâne poisseux de sang avant de serrer les dents et de se jeter sur le jackals. Son poing chercher le creux du ventre pour le faire ployer, tentant de le faire basculer au sol à nouveau en lui faisant perdre sa prise au sol. Elle est plus frêle, moins solide. Mais elle a l’avantage de la vitesse et de la stature. Si elle le coince au sol, il serait tout à elle. Et elle gagnerait.
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Sujet: Re: you win or you die ft. Gabriel Mer 1 Fév - 10:07
À l’inflexion de la mâchoire ennemie, Gabriel veut briser la charge. Le cou et les épaules se tendent ; il veut réussir et sécher l’assaut, empêcher Irina d’arriver jusqu’à lui. Et, cependant qu’il sait qu’elle va se lancer contre lui et comment elle s’apprête à le faire, Gabriel lance un coup qui se perd dans l’air âcre. Il ne la touche pas. Ne la frôle même pas. Elle est cent fois, mille fois, plus rapide que lui. Mauvais joueur, le Jackal accuse ses prouesses dans l’arène. Mais l’ukrainienne est toujours plus rapide que lui. Alors il prend son poing serré dans l’estomac, expire un grondement animal et se courbe brièvement. Du moins croit-il étouffer l’impact, parce qu’Irina pousse, et pousse encore. Plus grand qu’elle, et les semelles dans tous les immondices liquides de toute fin d’humanité, son équilibre est mauvais. Pour se défendre, il tente de l’accrocher par la nuque, d’enrouler son bras autour du crâne pour mieux presser. Les deux sont poisseux, en nage, et plein de sang, glané dans le combat ou ramassé sur le sol. Et puis elle est pliée pour le frapper, alors les prises sont difficiles. Après quelques secondes de cette lutte debout, l’un contre l’autre, Gabriel sait qu’il va tomber, peut-être même s’écraser de toute sa hauteur, et la question consiste rapidement à savoir comment. Il le décide presque aussitôt qu’il s’effondre, l’entraînant avec lui.
Le béton heurte salement les omoplates – et, heureusement, il a le bon sens de creuser le dos pour ne pas se rompre l’échine. Sur le moment, il se fiche totalement de la douleur qui lui cisaille les côtes et les entrailles. Il préfère la ranger dans un coin de son esprit, là où vont toutes les choses inutiles, comme la compassion, l’humanité et l’âme, et qu’il ne traite que rarement dans sa vie. L’américain préfère abuser du flottement, de la surprise. Il coince ses avant-bras au-dessus de sa poitrine, un rempart solide entre Irina et lui. Un temps (le temps où elle tombe elle aussi et ne peut pas exactement se rattraper), il force sur sa trachée. Et quand elle se redresse un peu, il accroit l’espace entre eux en levant les bras plus haut. Ça pourrait être pire... Mais les options se réduisent. Abandonner ? Il est loin de perdre, et elle ne lui a pas encore ouvert d’entaille où que ce soit (si toutefois on exclut son orgueil). Porter un coup du sol vers le plafond est incroyablement difficile, et épuisant. S’il le tente, ça ne sera qu’une fois. Et ce pourrait être la fin. Il peut tenter de la fatiguer, aussi, et d’endurer ses coups et ses poussées jusqu’à ce qu’elle s’use. Néanmoins, Irina est indubitablement plus endurante que lui, et ça ne ferait que bousiller son manque de patience et prononcer sa haine. Si Gabriel n’a pas peur de sa colère et de sa violence, il redoute à juste titre le pouvoir de ces deux armes. Bien utilisées, elles sont infernales. Et, s’il le sait, c’est qu’il en est pareillement pourvu.
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Sujet: Re: you win or you die ft. Gabriel Jeu 2 Fév - 21:59
you win or you die
gabriel x irina
Leur corps à corps se fait plus acharné, plus virulent, alors que l’ukrainienne a abandonné tout bon sens pour se livrer à lui dans toute sa sublime violence. Soudain, plus rien ne compte, et les maigres vestiges de son esprit noyés sous cette l’implacable voix, lui intimant de le faire souffrir, de le blesser. De le tuer. Des images se succèdent dans son esprit, funeste, macabre. Diverses façons de le faire souffrir pour l’avoir privé de ses jouets, et de ce spectacle final. Et ce sont ces quelques secondes de pure folie qui lui font à nouveau perdre pied. Lorsque son adversaire tombe, elle ne le précède que de quelques instant, les bras repliés du Rosario l’accueille, ses poumons soudainement vidés par l’intensité du choc. La bouche s’ouvre, cherche à reprendre son souffle alors que sous la pression des avant-bras sous sa gorge, l’air se refuse à elle, et la contraint à battre en retraite. Alors, les mains se saisissent de ses biceps, cherchant à les écarter dans un effort vain. Les muscles sont tendus dans une ultime tentative, tandis que son corps lutte contre la physique la rappelant inévitablement vers le sol.
Par miracle, elle parvient à se dégager, roulant au sol en reprenant une bouffée d’air qui lui dévore les bronches, sa cage thoracique s’agitant déchirée par l’oxygène qui lui a trop longtemps manqué, le souffle rendu rauque tandis que la douleur ne cesse de compresser sa poitrine. Elle s’éloigne de lui prudemment, glissant à terre sur le sang frais et séchés laissés par les participants de l’arène, refusant d’admettre l’évidence de sa défaite. Ses poumons semblent s’enflammer de l’intérieur, son crâne poisseux de liquide vermeil, la rage continuant de faire trembler la moindre parcelle de sa peau. Le regard d’Irina glisse quelques secondes sur le pistolet étendu à quelques pas de là, puis sur le manche en ivoire du poignard qui ne l’a jamais quitté. La colère la ronge, et l’hésitation qu’elle ressent s’évapore lorsqu’elle se relève et se jette lourdement sur la lame, redevenant mortelle entre ses mains. L’ukrainienne se sait faible, en position de désavantage, et sa détresse la pousse dans ses derniers retranchements. Lorsqu'elle se retourne vers lui, crachant le sang qui a envahi sa bouche parmi les fluides des victimes de la folie de Stonebriar, Irina trouve encore la force de lui lancer un dernier regard, le défiant d'approcher, lui intimant de lui concéder cette victoire qu'elle n'a pourtant jamais effleurée du doigt. Elle ne peut pas perdre. Elle ne le veut pas. Et pourtant, elle vient de jouer sa dernière carte, celle de la terreur. Or, tout le monde sait que Gabriel Rosario ne craint rien, ni personne.
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Sujet: Re: you win or you die ft. Gabriel Ven 3 Fév - 0:03
Dans la débâcle, Irina se renverse pour respirer. Le roi de Stonebriar n’aura pas deux fois une pareille occasion ; les gestes mécaniques, même instinctifs, il se ramasse sur les rotules, mâchoires serrées par les douleurs qui ne cessent plus de l’asticoter dans les os. En ignorant le sifflement bileux de sa bouche, il focalise sur son besoin de l’attraper. Maintenant. Et de la tuer, d’une sale manière, d’une façon preste et crasse. Gabriel ne saurait pas dire quand il l’a décidé, son esprit est confus et l’oxygène lui manque presque autant que le bon sens. La violence le déborde, et réclame uniquement le prix du sang. L’orgueil de Gabriel Rosario n’aime pas qu’on le défie, c’est vrai. Il n’aime pas davantage qu’on lui résiste. Et l’ukrainienne est dangereuse, point. Tant qu’elle respire, elle est capable de faire sombrer son espérance de vie. Dans ce sous-sol ou plus tard. À n’importe quel moment. Ce qui déplait le plus au Jackal (encore qu’il soit incapable de le situer, de le nommer et encore moins de le comprendre sur le moment), c’est qu’il a longuement et sagement vécu à côté de cette femme, en ignorant tout le potentiel et tout le péril qu’elle représentait contre lui, en faisant le choix de l’ignorer. Comment ne s’est-il pas aperçu plus tôt qu’elle pourrait facilement le tuer ? Et ça, pour quoi ? Gail et Gavin Woodstock ? De la marchandise sans valeur, à ce stade ? Alors il reprend moins son souffle, il en engrange moins qu’elle. C’est une tentative idiote, en un sens, qui gaspille ses dernières forces exhumées de l’arène. Mais il pourrait n’en avoir aucune autre, et verser tout son soûl dans le parking. Pas capable de stratégie, rien qu’une sale bête, il se hasarde une dernière fois et ses bottes creusent le sang d’un millier sur le sol. Il s’en est écoulé de tous les nez, de toutes les bouches et de toutes les blessures… Il ne manque presque rien pour qu’il s’empale de lui-même sur la lame, et son regard monte instantanément à celui d’Irina. La stupéfaction le traverse, et une déception amère aussi. Gabriel n’a pas l’air de comprendre. Il ne considère pas le danger à proprement parler, il admire plutôt la manœuvre. Comme si elle ne pénétrait pas totalement son crâne abruti de violence. Comme si elle était incapable de parjurer leur accord parfaitement boiteux et sans aucune valeur. Personne ne la verrait trahir. Et personne ne le verrait mourir. Or, il sait bien qu’il n’a aucune chance. Aux poings, passe encore. Aux corps, peut-être. Le poignard ne lui laisse pas plus de chance qu’un saut à pieds joints depuis le toit. Et il en a personnellement balancé ou poussé quelques uns… « Qu’est-ce que tu vas faire ? il argue avec une pointe d'arrogance défaite. » C’est l’évidence, mais il se donne du temps. Pour appréhender, s’imprégner. Pour guigner le flingue qui gît toujours sur le béton et qui lui offre, pour ainsi dire, sa dernière opportunité. Elle sera plus rapide que lui et, avec un peu de chance, assez malhabile pour le manquer. Une fois quatre balles dans la poitrine, plus que malhabile, elle sera perdante. Et Gabriel s’accroche à cette idée sans parvenir à lui céder. Ça lui taraude les tempes, ça frotte entre ses côtes. Son coeur. Sa respiration. Et puis l’amertume sur le palais. « Tu vas me faire quoi ? » Il avance. Un pas, ça n’a l’air de rien mais rien, c’est à peu près ce qu’il restait entre eux. Gabriel va de la lame aux billes et revient à la lame. Il n’a pas peur d’Irina, pas peur de mourir. Pas peur de perdre. En fait, il a déjà gagné. Et aucun coup de surin, si traître soit-il, ne changera ça.
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Sujet: Re: you win or you die ft. Gabriel Ven 3 Fév - 11:01
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gabriel x irina
Tout son corps est tendu dans un seul geste, le souffle cherchant encore frénétiquement l’air qu’elle craint de voir à nouveau disparaitre, le pas en avant, la lame au creux du poing. Ses muscles la font souffrir, et chaque nouvelle respiration lui arrache les poumons, et pourtant par Dieu sait qu’elle miracle, ses jambes parviennent encore à la soutenir. Irina lui fait face, dardant deux iris incertains sur le Rosario. Le doute s’insinue dans son esprit, se distille dans chaque parcelle de sa peau, figeant ses gestes d’ordinaire si fulgurants. Toute trace de morgue a disparu en elle, et si son cœur s’agite, ses membres sont d’albâtres. Elle n’esquisse plus un geste, comme si elle craint de provoquer l’irréparable, taisant ce monstre en elle qui continue ses mortelles divagations. Un élancement dans les tempes lui fait serrer les mâchoires, lorsqu’il lui balance la question qui ne peut que rester sans réponse. « Qu’est-ce que tu vas faire ? ». Le silence. Le crissement des chaussures sur le sol imbibé, imprégné du sang de précédentes victimes. Va-t-elle les rejoindre ce soir ? Elle l’ignore encore, mais elle n’a pas peur de l’inéluctable. Du moins, elle s’en persuade alors que le couteau dans son poing clame le contraire. « Tu vas me faire quoi ? » Sur ces quelques mots, Gabriel rompt l’espace qui les sépare, elle peut sentir son souffle sur la peau ruisselante de son visage. Elle a conscience que la mort de son adversaire est maintenant à portée de main, dépend d’une décision qu’elle rechigne à prendre. Or Irina hésite. Elle ouvre sa bouche ensanglantée sans savoir quoi répondre, avant de lâcher. « J’en ai pas la moindre foutue idée. » L’aveu de sa défaite, des incertitudes qui l’assaillent. Elle n’a aucun intérêt à le tuer, sinon celui de mourir de manière pire encore, ou d’être éternellement poursuivie par la fureur vengeresse de la Reine de Stonebriar. Irina se crispe. Quelle folie que tout cela ? Pour deux mômes sans intérêt ? Pour un spectacle qu’on lui a refusé de voir ? Elle aurait eu tout le loisir de s’occuper d’eux une fois Gabriel le dos tourné – or désormais, elle devrait se plier à ses exigences, ou bien vivre avec la certitude que son regard serait sans cesse tourné vers elle s’il arrivait quelque chose aux deux gosses. « J'vais pas te tuer. On avait un accord. » qu'elle crache, alors que le métal de la lame rencontre à nouveau le béton, fracassant le silence, ne troublant qu'à peine la tension qui règne entre les deux Jackals. Le renoncement. Elle renonce. Et ça lui fait un mal de chien de l'avouer. « Si je dois partir. Tu peux aller te faire foutre. »
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Sujet: Re: you win or you die ft. Gabriel Ven 3 Fév - 13:00
L’américain n’acquiert jamais la certitude qu’elle va le laisser vivre, et il faut être sacrément insalubre dans le crâne pour demeurer statique, devant elle, quand même. Les êtres comme Irina n’ont pas d’honneur, pas de morale, et pas d’âme – précisément comme lui. Il suffirait d’une fraction de seconde pour qu’elle lui ouvre le ventre et qu’elle lui sorte les tripes par l’échancrure… À se tenir droit, et là, suspendu à ses gestes et à ses décisions, Gabriel lui fait trop confiance, ou se fait trop confiance, se fie à l’idée qu’il a de l’ukrainienne. Et il a raison. Pourtant, aucun de ses muscles ne se détend vraiment. Lorsqu’elle lâche le poignard, le dos de sa main le démange encore. La gifle serait expiatoire. Pour la punir. D’avoir commencé. De s’être entêtée. D’avoir renoncé. Si on ne traite pas la Romalenko comme une enfant, Gabriel a bougrement envie de la corriger à mort. Et ses lippes frémissent un moment, à la considérer par le-dessus, elle et son détachement, persuadée de s’en sortir sans une égratignure. En tous les cas, rien d’autre que ce qu’ils viennent bêtement, gratuitement, de s’infliger l’un à l’autre, sans aucune bonne raison, sans l’instinct minimal de s’auto-préserver. « Si je dois partir, elle crache invariablement du venin. Tu peux aller te faire foutre. » Les doigts de Gabriel se referment brutalement autour du poignet et, quand il sent la riposte qu’elle amorce par réflexe, il serre plus fort, le cadenas d’os et de chair monté à portée de regard. « Reste donc… » Son timbre est sombre, plein de sillons et d’entrelacs, où on ne distingue pas bien ce qu’il conseille de ce qu’il ordonne. Gabriel commande rarement, parce qu’il ne supporte pas d’être désobéi ; parce qu’il n’exerce pas l’influence nécessaire ; parce qu’il n’a pas la patience de sa sœur dans le dressage de leurs semblables. « Ça me ferait plaisir. » Irina lui ressemble beaucoup, et il la jauge à sa hauteur. De toutes les vermines qui infestent Stonebriar, elle est de l’espèce la plus supportable, qui lui inspire de la curiosité et lui tire même quelques brides de sympathie. Rien de charmant, bien sûr. Juste ce qu’il faut d’humanité et de retenue pour qu’il s’abstienne d’entreprendre l’holocauste de toute sa race. « Mais si tu les touches… » La tension est foutrement palpable, renforcée par la proximité des corps aiguisés pour le combat. Baignant dans la sueur, les effluves moites et âcres, tout est prétexte à raviver l’hostilité, à parfaire le massacre inutile. « En fait, poursuit le souffle qui s’infléchit doucement, s’il leur arrive quoi que ce soit, ce sera ta faute. » Gabriel n’est pas le genre de créatures qui prévient, il menace. Ou, plus exactement, il pose les nouvelles conditions. Est-il plus insupportable pour Irina de devoir quitter Stonebriar ou de s’assurer que ceux qu’elle veut voir morts survivent ?
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Sujet: Re: you win or you die ft. Gabriel Ven 3 Fév - 18:38
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gabriel x irina
L’articulation du poignet est fermement callée dans la paume de Gabriel, Irina ayant recouvré toute cette morgue pleine d’insolence qui lui a cruellement fait défaut il y a quelques instants. Furibonde, elle cherche à se dégager, à arracher le contact de cette peau sur la sienne qui fait naître la grogne aux coins de ses lèvres. « Lâches-moi. » commande-t-elle entre ses mâchoires contractées, alors qu’il ne fait que raffermir sa prise. La colère est bien présente. Autant chez le Rosario que chez l’ukrainienne qui ne supporte que difficilement l’affront de la défaite – qu’elle a pourtant concédée d’elle-même. Par lâcheté. Pour sauvegarder sa propre vie, ce maigre chez-soi qu’elle a réussi à constituer ici. A Stonebriar’s. Et c’est cette réalité qui lui est le plus insupportable, cette dépendance qui lui rappelle ce qu’elle avait pu être auparavant. Cette jolie fille à papa, choyée, protégée, bien sous tous rapports. Une image parfaite qu’elle a aussitôt fait volée en éclat lorsque l’apocalypse est survenue, il y a des années de cela. « Reste donc… Ça me ferait plaisir.» Le ton suave lui hérisse l’échine, et lui tire une œillade incrédule lorsqu’elle réalise qu’il accepte de la réhabiliter. Mais rien ne laisse transparaitre son soulagement, hormis cette tension dans ses membres qui semblent retomber tout d’un coup. Elle pince les lèvres, se doutant que derrière ces jolies phrases, ne se cache rien d’autre qu’un autre compromis.
« En fait, s’il leur arrive quoi que ce soit, ce sera ta faute. »
La menace perceptible, arrache un rictus à son visage de marbre, fait tressaillir le coin de sa lèvre. « Et sinon quoi ? » Quelle punition pourrait-il lui infliger ? Rien ne lui semble pire que de devoir se retrouver à nouveau sur les routes, au milieu des hordes, dans une sécurité précaire et solitaire. « Si tu crois que je vais veiller sur ces morveux, tu rêves. Plutôt crever. » qu’elle crache en ruant à nouveau pour libérer son poignet, toujours entravé par la poigne de Gabriel. Il est plus grand. Plus fort. Elle pourrait le frapper à nouveau, si elle le voulait. Mais cela ne ferait que sceller son destin. « Mais c’est ça que tu veux, non ? T’as peur que je les bute ? Tu ne préfères pas t’assurer qu’il n’arrivera rien à tes petits protégés ? Ce serait si facile. Ramasser le flingue, et m’foutre une balle dans le crâne. »
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Sujet: Re: you win or you die ft. Gabriel Lun 6 Mar - 0:09
Gabriel ne lâche pas. Il ne desserre pas les phalanges et, finalement, il la retient plus fermement. D’un bon coup de poignet, Irina saurait parfaitement se libérer. Et relancer un franc combat contre eux – qui finirait, cette fois, par la mort de l’un ou le trépas de l’autre. Lui permettre de rester à Stonebriar, en dépits de sa défaite (lâche défaite, du reste), c’est être bon prince. Et ça ne ressemble en rien au Rosario. « Sinon quoi ? il répète d’une voix sourde. » Dix mille idées lui montent à la tête. Une cinquantaine se sont déjà réalisées lors de ces six dernières années, et une bonne centaine d’autres sont tout à fait réalisables. La plupart plairait, d’ailleurs, beaucoup à l’ukrainienne, à condition qu’elle en soit spectatrice plutôt que la principale actrice. Près d’elle et de la tuer, Gabriel ne s’abaissera pas à lui en dévoiler le menu. La menace, c’est plutôt l’affaire de Marisa. Son frère n’est souvent que le bas-exécutant, l’outil docile et prolifique. L’arme crasse.
« Plutôt crever, elle s’obstine. » « C’est une idée, il rétorque. » Le timbre est froid. Patient. C’est aussi que le roi n’est pas en train de négocier. N’est-ce que pour l’ire suscitée et le sang versé, les Woodstock viennent de prendre en valeur. Et ils seront des proies faciles dans le centre commercial. Aussi loin qu’ils se tiendront de lui, et aussi paradoxal que ce soit, ils seront en danger. Si ce n’est pas Irina, ce sera un autre. Après cet instant, ce sera certainement un autre. « Tu ne préfères pas t’assurer qu’il n’arrivera rien à tes petits protégés ? » Le ton ne lui plait pas, et il remonte audacieusement ses efforts pour tempérer les rages en présence. « Ce serait si facile, elle s’entête. Ramasser le flingue, et m’foutre une balle dans le crâne. » « Tu tiens tant que ça à mourir ? » Les iris de l’américain vrillent d’une pupille à l’autre dans la mauvaise lumière du parking. Il cherche plus loin le mépris du danger, le dédain pour la mort. Il cherche combien Irina serait prête à mourir par orgueil, parce que deux enfants – car, dans ce monde, Gail et Gavin ne sont guère plus que des enfants – ont mordu sans le savoir dans ce pénible orgueil. « T’y tiens tant que ça ? » Même s’il serine, Gabriel ne le demande plus. Il la relâche brutalement, recule, et il ramasse le pistolet aussi rapidement qu’il repart vers elle. Si elle tente quelque chose, il ne l’aperçoit pas. Car, revenu, il la frappe de la crosse et de sa paume rivées. Le flingue dévie aussitôt, à coller une balle dans le béton, tout près, pas bien loin de l’ukrainienne, pour le plaisir de se déclarer chargé. Malgré la fatigue et malgré la violence, le roi ne tremble plus, et sa mire non plus. « Vas-y, lancent, ensemble, le ton moqueur et le canon impitoyable. Allez, vas-y. Dis-moi que tu tiens à mourir pour eux. »