this is how you remind me (Jaxson)

♔ Ichabod & Jaxson

« This is how you remind me
Of what I really am

Il y a eu ce premier jour où j'ai perdu la tête. Pour ceux qui me connaissait vraiment n'aurait jamais cru que je deviendrais aussi obsédé. Pendant des années je n'ai pas cessé de chercher, je n'ai jamais pensé que je ne le retrouverais jamais, du moins jusqu'à l'épidémie. Ce premier jour m'a arraché cette partie de moi que je cherche inconsciemment encore aujourd'hui. Une partie de mon coeur est parti au même moment où j'ai réalisé que mon frère n'était plus là. J'avais perdu toute notion de famille à ce moment-là. J'avais beau avoir une famille, ma femme, mes fils. Il faut avouer qu'il n'avait que mon plus vieux dans ma vie à la disparition d'Izaak. J'ai perdu mon frère il y a huit ans et ce n'est pas parce que je suis un sans coeur que je n'y pense pas. Si l'on y pensait à deux fois, il n'y avait que lui qui me connaissait vraiment, malgré qu'il ait manqué huit ans de ma vie. Il n'y a rien de très important à savoir de cette vie, excepté que la famille que j'ai eue est morte avec moi il y a six ans.
Puis, il y a eu ce jour où je suis mort pour la première fois. Je n'ai pas seulement perdu la tête, j'ai perdu le sens de la vie, j'ai perdu mon humanité. Pour faire court, je me suis perdu moi-même. Je n'en ferai jamais un cas. J'ai malgré tout fait ce choix, le choix de tout perdre pour survivre. Je pouvais faire les pires choix sans coeur pour survivre à n'importe quoi. Quitte à tuer mes proches, si c'est pour survivre sans souffrance je le ferai. Pour ceux qui connaissaient mon métier, ne comprendront rien à mon comportement et je ne peux pas leur en vouloir, car ils ont raison. Certains me traiteront de lâche, d'autres de monstre, mais je m'en fiche. Un jour à la fois, c'est ce qu'il y a à prendre et j'ai enfermé mon coeur pour qu'il soit inaccessible. L'heure n'est pas et ne sera sûrement plus jamais à l'attachement. Ce qui fait que rester froid et distant reste la meilleure protection, mais ça ne fonctionne pas tout le temps et je crois bien que ce moment me le prouve haut et fort.
J'ai fini par me retrouver à l'armurerie au premier étage. L'endroit était vide et je dois avouer que c'était bien parfait comme ça. Je n'ai jamais vraiment aimé être accompagné de gens. Quand je n'ai pas le choix, je fais bien avec, mais sinon, non, la solitude est bien intéressante. J'ai regardé, manipulé quelques armes, c'était toute une source de calme. Je ne sais pas pourquoi, mais une pièce aussi silencieuse et remplie d'armes me déconnecte de tout. Il m'arrivait parfois d'en sortir une et de l'essayer. Il faut avouer que ça libérait beaucoup d'émotions louches, beaucoup de colère et d'idées noires par la même occasion. Ma sélection fut une arme militaire, je ne m'y connais pas du tout en arme, mais aux couleurs et aux tenus, je me disais qu'elle l'était. On aurait dit une arme de tireur d'élite avec le viseur, le chargeur, la ganse. J'ai fini par le prendre et l'appuyer contre mon épaule. Je connais les fusils de chasse, je me disais qu'il se tenait de la même façon. Je l'ai gardé à l'épaule et je suis monté sur le toit. J'y ai croisé quelques gardes, sans pour autant leur porter attention. Je me suis rapproché du bord du toit et j'ai pris position. Je me suis incliné et j'ai fermé un oeil. En regardant dans le viseur, je voyais au loin. Je baissai les yeux vers le sol en voyant un jeune approcher. Je me suis redressai et je me suis tourné vers les gardes, aucune réaction. Je regarde vers ce jeune à nouveau et m'arrête fixe. Mes yeux devinrent ronds, je fixais le vide, le viseur devant moi. « impossible. » Une main fermée conter l'arme j'ai couru à travers le mail. J'ai tout traversé pour me retrouver à l'extérieur. Je le voyais se rapprocher et je n'arrivais pas à y croire. Je n'y croyais tout simplement pas. Je retire le cran de sûreté et braque l'arme dans sa direction. « arrêtes-toi! » Je reste caché derrière l'arme et pose mon doigt sur la gâchette. Je l'observe encore par la lunette et me redresse légèrement au final, pour le regarder. C'était impossible.

♔ Ichabod & Jaxson

« This is how you remind me
Of what I really am

Je le tenais en joue avec une arme que je ne connaissais pas. Comme si je savais tirer avec ce genre d'armes! Je n'y connaissais rien. Le seul fait de la tenir m'attirait, mais tirer avec elle sans savoir si j’allais atteindre ma cible, inutile. Ce n'était pas le temps de gaspiller les balles. Je l'ai regardé à nouveau à travers la lunette puis je me suis écarté de l'arme un moment fixant ce jeune homme plus loin. J'ai abaissé l'arme le long de mon tronc et je l'ai fixé un moment. Je ne pouvais pas y croire, je n'arrivait pas à y croire tout simplement. Était-ce un fantôme, une hallucination ou encore un rêve. Les souvenirs me remonte à l'esprit. Son rire, ses cris et même ses crises de jeune enfant. Je l'avais abandonné à sa disparition, c'est toujours cette idée là que j'ai eu. Qu'il n'était jamais revenu par ma faute, qu'il avait disparu par ma faute. J'étais responsable de tout, de lui à la base. C'était  mon petit frère, ma famille et je l'ai perdu, je croyais l'avoir perdu à jamais, pourtant je le voyais, là devant moi...

J'étais là debout à quelques mètres de lui. Ce regard perdu, cette structure osseuse, j'avais vraiment l'impression que c'était lui, pourtant c'était impossible. Il devait sûrement être mort maintenant. Après tout ce temps. Je suis resté silencieux un moment le regardant dans cette drôle de position. En plus, il s'était mit à genoux, non mais quel lavette. Je pose la pointe de l'arme au sol. Je la tiens à peine, complètement perturbé par cette vision. Le silence à duré, tellement duré qu'on aurait pu entendre une mouche voler. J'ai fait quelques pas vers lui glissant l'arme au sol. Je lui ai prit la mâchoire enter les doigts d'un main. Je le force à se lever, d'une main. Je le tenait fermement et je le jugeais d'un regard. Je sers les dents le regard mauvais. Je n'aimais pas que mon esprit me joue des tours. « Ton nom. » J'étais court et même agressif avec mes mots. Cette larme au coin de son oeil, non, mais quel faiblesse... J'avais cette folle envie de rire de lui, de lui rire en pleine tronche, mais j'avoue que si ce jeune était vraiment celui que je croyais, il était mieux que je me ferme la gueule, je me contentais d'avoir ce sourire sadique au visage.

♔ Ichabod & Jaxson

« This is how you remind me
Of what I really am

Ma mâchoire se serre, je n'aime pas cette attitude avec moi. Je n'ai jamais aimé ceux qui représentait la faiblesse et à le regarder agir, c'était l'impression que j'avais de lui. Peut-être est-ce que je me trompais ? Mais je n'en suis pas si certain. Je sentais cette fragilité en lui, il dégageait quelque chose de familier et d'inconnu à la fois. J'ai cru en l'espace de quelques secondes qu'il serait mon frère, mais d'un autre côté, c'était pratiquement impossible, lui qui n'a jamais su me tenir vraiment tête. Il n'aurait jamais survécu tout ce temps. Il n'aurait jamais survécu suite à l'épidémie. Je n'y crois pas, je n'y croirais jamais. « Lequel? » Il veut vraiment jouer à ce jeu avec moi ? Il croit vraiment être en position de rigoler ? Il faut dire, que moi, dans sa situation, je ferais la même chose, mais le sérieux dans son visage me rendait bien perplexe. Je ne sais pas comment il avait bien pu faire, mais il s'était accaparé toute mon attention, j'en oubliais même que j'avais une arme sous les doigts, arme que je tenais à peine. « J'aimerais te dire qui je suis, vraiment, mais je ne le sais pas. » Cette phrase résonne dans ma tête. Pourquoi est-ce qu'il pouvait bien dire ce genre de chose ? J'ai eu un doute, un moment où j'ai relâché la pression contre sa mâchoire. J'ai légèrement froncé les sourcils. Il avait réussi à m’intriguer.

Mon esprit me perturbe. Des images m'attaque de tous les côtés. Des souvenirs, des bons, comme des mauvais. Je n'arrivais plus à penser droit, à penser correctement. Je n'ai même pas prit conscience que l'arme sous mes doigts était tombé au sol. Un coup que je n'avais pas sentit. Je me suis redressé et pendant un court moment j'ai eut cette lueur dans les yeux. J'y ai cru un moment, c'était bien lui, mon petit frère, mon petit Isaak. J'y ai cru, pendant un moment, mes traits faciaux se sont adouci. « Icha??? » Je suis silencieux, je le fixe sentant que mon visage reprend petit à petit son aspect habituel, ce côté dure de moi. Je n'aimais pas me faire toucher et ses mains sur mon visage me font serrer la mâchoire à nouveau, tellement de tension que j'en avait mal. Une douleur que j'arrivais à apprécié depuis le temps, c'était mieux que la faiblesse des larmes. J'ai gardai mon regard sur lui sans bronché tout ce temps jusqu'à ce que son pouce se plaque contre mon sourcil. Je serre les poings, prêt à les lever pour frapper, mais je n'ai rien fait. Comme s'il y avait eut blocage.

Il s'éloigne, je souffle. De la distance, j'ai besoin de réfléchir. Devrais-je croire à ce qui se passait, est-ce que c'était vraiment la réalité? Je me repassais le début de ma journée en boucle, je n'ai rien prit d’hallucinogène et il n'y avait personne ici connaissant cette partie de ma vie. Personne ne connaissait l'existence d'un frère. Je l'ai fixé les sourcils froncés, je perdais graduellement le contrôle de la situation et je n'aimais pas ça. « Icha... C'est moi... Isaak. » Je l'ai regardai au sol sans même trop y croire. Je n'avais jamais mentionner ce nom, pas depuis que j'avais rejoins les Jackals, pas depuis l'épidémie, pas même depuis sa disparition. J'avais tout enfoui en moi, malgré mes recherches longues et interminable. Comment ce gamin pouvait être mon frère. Il a mes yeux, les yeux de notre mère et mes cheveux, les cheveux de notre père. J'avais envie chassé cette idée de réalité de mon esprit, tout balayer, mais il était toujours là devant moi.

J'aurais pu partir sans me retourner, sans attachement, pourtant mes pieds sont resté planté au sol comme du ciment. J'avais l'air d'une statut au centre d'un musé. Étrangement, ses larmes ne m'atteignaient pas, mais elle auraient du. J'avais sûrement trop souffert par le passé pour me laisser prendre. Il s'est redressé et s'est projeté sur moi. Je sentais ses coups tambourinant sur mon torse, mais je fixais au loin comme si ce n'était rien. « C'est pas toi!!! T'es mort!!! » J'aurais bien aimé l'être, tout comme j'aurais bien aimé qu'il le soit. Pourquoi ? Chaque homme, chaque femme à sa faiblesse et j'avais balayer les miennes il y a longtemps et maintenant la vie m'en offrait une autre. Je devais m'en détacher quitte à perdre ce qui me restait de coeur. Il s'est accroché à moi. Je sentais sa chaleur me transpercer droit au coeur, mais je devais rester fort, me détacher de tout ça. J'ai serré les poings et je l'ai durement repousser. J'ai lever une main et je lui ai balancé un coup en pleine gueule. Je l'ai regardé s'écrouler. Malgré cette dureté dans mon regard, je l'entendais hurler en moi. Icha, arrête, fait pas ça. Mais je ne l'écoutais pas. Tout ce que j'ai trouvé à dire allait sûrement lui briser le coeur. « Ne me touche pas. T'es rien pour moi. » Je savais bien que c'était faux, mais il ne devait pas le savoir, ne pas compter sur moi.